Tristan - Impact

Les rues du chemin de traverse sont peut-être animées en été à cause des préparatifs de la rentrée à Poudlard mais quand arrive le mois de Novembre, il n'y a plus grand monde dans certaines rues, bien que l'artère principale reste assez fréquentée par les sorciers adultes. Certains coins sont déserts et c'est dans une de ces rues que se trouve aujourd'hui Calypso Selwyn alors qu'elle revient de l'allée des embrumes en portant un sac en toile, lequel contient quelques bocaux d'ingrédients pour potions plus ou moins recommandables. Une petite boutique vend ce genre de choses dans l'allée des embrumes et la rousse en a besoin pour remplir une demande du Lord.

La gracile silhouette enveloppée d'une cape noire et dont le visage est caché par la capuche glisse presque silencieusement dans cette rue abandonnée, passant devant la boutique désertée du glacier. Ses talons frappent le sol néanmoins, signalant une présence humaine, mais la brune ne s'en préoccupe pas. Être vu ici est peu de chose, elle ne craint plus rien maintenant. C'est dans l'allée des embrumes qu'elle est toujours discrète. En cette période de vacances d'Halloween, peu après l'attaque de Pré-au-Lard, la jeune dame a peur se de faire voir en sortant de l'allée des embrumes par l'un de ceux qui seront bientôt ses étudiants.

Face à elle il y a cette silhouette pressée, que la jeune femme ne remarque pas mais qui lui rentre dedans, la faisant tomber. Heureusement pour la brune rien de cassé et elle est parvenue à protéger le contenu de son sac, fort heureusement. Se relevant en époussetant sa cape, la jeune femme ne fait tout d'abord pas attention à l'identité de la personne qui lui fait face, s'assurant simplement que tout va bien. Puis elle pose son regard sur cette étrange silhouette encapuchonnée elle-aussi, attendant des excuses.

Alors que la sorcière plante son regard dans celui de la personne venant tout juste de la bousculer, en attendant que celui-ci lui présente des excuses, même si la sorcière est en tord elle aussi dans cette bousculade, ce qu'elle n'avouera pas, la personne face à elle commence à lui parler et l'appelle par son nom de famille ce qui ne manque pas de la surprendre, de la faire tiquer. Comment sait-il cela alors qu'elle a sa capuche ? La sorcière espère qu'il ne l'a pas vu sortir de l'allée des embrumes, quelques minutes plus tôt.

"- Je vais bien, Monsieur ?" répond finalement la sorcière afin de lui faire comprendre que c'est de mauvais goût de ne pas se présenter aux gens qui ne nous connaissent pas. Tout cela en ouvrant son sac de sorte qu'elle puisse vérifier l'état de ses achats et s'assurer que rien ne s'est cassé dans le choc.

Le nouveau professeur de soin aux créatures magique ? Ah. On ne lui a rien dit. Il faut dire que la jeune femme ne commencera à enseigner qu'après les fêtes d'Halloween. Même si toute l'équipe professorale est déjà au courant de son arrivée, Dumbledore leur ayant parlé d'elle, probablement. Elle ne voit que cela pour que cet homme soit au courant de son nom.

"- Je suis le professeur de Défense contre les forces du mal. Je commence au début du mois de novembre donc, dans quelques jours." répond la sorcière en se forçant à sourire, même si elle a du mal à se montrer sociable en général. Ce n'est pas évident de faire confiance aux autres, aux inconnus, quand on ne sait ni qui l'on est ni d'où l'on vient.

Le silence les gagne et la sorcière ne sait pas quoi dire. Dans un coin de son esprit, elle se dit aussi que si Hadès la voyait, elle aurait certainement des ennuis. Son mari l'agace et parfois la jeune femme se montre assez forte pour se moquer de son comportement. Mais d'autres fois, comme en ce jour, elle craint son époux et les représailles qu'elle pourrait avoir si quelqu'un venait à lui dire qu'elle a parlé à un inconnu, à un homme de surcroit et cela dans son dos.

"- Euh... je..."

Aucun son ne sort de sa bouche et la voilà qui ne sait pas quoi dire alors que le silence s'installe. La mangemorte se sent bête avec ce silence qui les gagne et puis d'un coup, elle réalise qu'elle attendait des excuses.... avant de se souvenir qu'il les a déjà présentée. Mais sur le moment elle s'est trop focalisée sur ses mots, le fait qu'il connaisse son nom, pour faire réellement attention au reste. Alors, comme elle s'apprêtait à le rabrouer pour cet oubli malheureux, elle ne dit finalement rien et continu de le regarder, avant de se décider.

"- Je peut vous aider ?" finit elle par demander de sorte à rompre cet échange visuel, ce silence persistant et plus qu'agaçant qui lui déplait.

Louche, peut-être. Mais qui ne le serai pas quand on ne se souvient de rien ? Quand on a seulement une année sur les vingt que nous avons vécut ? Qui ne serait pas étrange quand malgré le temps qui passe la mémoire ne revient pas ? On peu croire que Calypso est étrange c'est vrai et la sorcière l'est probablement. Peut-on la condamner pour autant ? La juger là-dessus ? Probablement pas. Elle fait ce qu'elle peut pour survivre dans cet océan, pour ne pas se laisser dévorer par un mari dominant et trop ambitieux, pour ne pas sombrer totalement dans les forces du mal qui l'entourent. La sorcière elle-même se trouve parfois bien étrange, en dehors du monde et du temps, hors du contexte. Parfois les ordres et les propos, les récits d'Hadès, tout lui semble faux et la jeune femme ne sait simplement plus que penser. Mais à quoi, à qui, se raccrocher, quand on a plus de souvenirs ? Quand notre esprit a décidé de faire l'impasse ? On se raccroche à ceux qui nous connaissent. Et la femme pense que son « époux » la connaît. Alors sans lui faire confiance tout à fait elle écoute quand même, évalue ses mots. C'est étrange, de ne pas se connaître soit-même et de laisser d'autres nous dire, nous raconter qui l'on est. La sorcière ne se rend pas compte encore à quel point ce procédé est dangereux et peut nous perdre encore plus qu'on ne l'est déjà. Elle n'a pas conscience encore de tout les mensonges qui l'entourent, de tout ce qu'on lui cache, de son esprit et de sa mémoire que l'on bafoue. Marionnette aux mains du marionnettistes, elle se laisse porter et convaincre par une vie qui n'est pas la sienne.

Sympathiser autour d'un café ? On ne lui a jamais vraiment proposer de sympathiser. Dans son monde, chez les mangemorts, on ne sympathise pas. On pactise à la limite, on se lie pour des missions... Et l'on se méfie des autres sans savoir tout leurs secrets, sans connaître les missions qui leurs sont confiés. Pas de stabilité dans les rangs de voldemort. Juste cette peur de faire un mauvais pas, de croiser un « collègue » ayant pour mission de nous punir d'avoir potentiellement mal fait quelque chose. Un café. Se faire inviter par un homme. Hadès serait furieux qu'elle dise oui, la sorcière le sait déjà. Elle imagine sans mal sa barbe bleu sur sa mâchoire serrée, la profondeur de ses yeux meurtriers... Et encore la sorcière aux boucles brunes ignore que son mari a effectivement déjà donné la mort à huit femmes, huit madame Selwyn, avant de soit-disant la prendre elle pour épouse. Un jouet, voilà ce qu'elle est entre ses griffes comme une souris entre celles d'un chat. Aux yeux du métamorphomage elle est son bien, sa chose, sa possession. Rien de glorieux à cela. Rien de tendre. Rien d'engageant.

«- Et bien pourquoi pas. » répond finalement la brune après avoir pesé le pour et le contre. Elle dira que c'était pour la mission, pour remplir ses ordres. Mais elle ne prend aucune des initiatives et laisse Tristan décider de tout.

La sorcière se laisse conduire, donnant à Tristan l'opportunité de choisir dans quel café ils vont boire et faire plus ample connaissance, comme il dit. Elle ne connaît pas encore sa nature, elle ne sait pas son statut du sang ni ses positions sur le sujet. A en croire Hadès ce devrait être la première des choses à demander à un nouvel interlocuteur mais la brune n'y parvient pas, ce n'est pas naturel pour elle et elle n'est pas aussi peu agréable que son époux voudrait qu'elle le soit. Tout au fond d'elle malgré l'endoctrinement, Calypso n'est pas tout à fait brisée, pas tout à fait morte. Celle qu'elle a été autrefois continu de vivre en elle et parfois, d'infuser et influer sur ses émotions, de la guider dans les manières de se comporter, d'agir. Alors elle retrouve son agréable sociabilité d'antan, l'espace de quelques minutes. Seulement quelques minutes, avant de perdre son sourire et retrouver une contenance et une neutralité très Selwyn, Elle n'a pas demandé à devenir comme cela, mais c'est ce que l'on a fait d'elle.

«- Je vous croit sur parole.» répond distraitement le professeur alors que son interlocuteur affirme avoir trouvé le lieu faisant les meilleurs cafés du quartier.

Que cela soit le meilleur, peu lui importe. A ses yeux du café reste du café et la sorcière n'en boit que parce que cela fait bon genre. En vérité, elle préfère les thés, les infusions, les tisanes. Plus doux, plus surprenants, plus parfumés. Elle ne sait jamais différencier deux cafés. Mais deux infusions ? Elle ne se trompe jamais entre deux goûts, même similaires. Reportant son attention sur son interlocuteur la jeune femme soupire.

«- Je suis marié, oui. Il assiste le professeur McGonagall. Et je ne suis pas amoureuse de mon mari. Enfin je l'étais peut-être. Mais j'ai perdu la mémoire le jour de mon mariage, je ne me souviens pas de lui dans ma vie d'avant cet accident. Il me reste très peu de souvenirs. J'ai reçut un oubliette, apparemment. C'est ce qui m'a été dit.» se contente de répondre la sorcière d'un ton très calme en portant sa tasse à ses lèvres.

Elle est ravissante oui et elle le sait. C'est un peu pour cela que Voldemort l'a choisie elle pour intégrer Poudlard et jouer les espionnes. Parce qu'elle est jolie et que les hommes lui parleront plus facilement. Parce qu'elle a l'air gentilles et que les femmes se sentiront en confiance. Parce que malgré le nom qu'elle porte la sorcière a un visage angélique et qu'on ne la croirait pas mangemorte. En civile il faut le dire elle est loin de la femme froide qu'elle sait être, sa cape sur le dos. Loin de la femme que son mari a forgé, qu'Hadès l'a faite devenir en l'espace de quelques mois, à grand renfort de mensonges et de bourrage de crâne.

«- Je vous remercie.» reprend-t-elle néanmoins comme le sorcier la complimente. «Je crois cela dit que ce genre de remarques ne conviendrai guère à mon mari.» le prévient la brune en buvant une nouvelle gorgée de son café.

«- Qui voulez-vous que cela soit ? Qui d'après vous pourrait faire une chose pareille ? » interroge Calypso.

La sorcière parle et questionne, tout cela en dévisageant l'homme qui lui fait face. Ne sachant pas qui il est ni ce qu'il est ni en quoi il croit, la sorcière préfère rester vague d'autant que la réponse qu'il fournira à cette question peu être très instructive sur le genre de personnes qu'il est. Elle saura ainsi s'il est plutôt de son côté ou du côté adverse. S'il répond les mangemorts il sera donc de l'ordre. S'il répond l'ordre, la brune saura qu'il soutient la cause à laquelle elle appartient. Elle pourra alors peut-être lui faire confiance. Peut-être, seulement. Parce qu'elle n'est pas sotte malgré tout et, de la même façon qu'elle espionne Poudlard, elle pourrait se faire espionner. La sorcière ne lui fera donc sûrement pas confiance de suite mais celle réponse peu aider le sorcier à s'attirer les bonnes grâces de madame Selwyn.

Les mots du sorcier ne manquent pas de surprendre la sorcière. Elle est perspicace, un détail avec lequel Hadès ne doit pas se tromper, avec lequel il doit faire très attention. Et de fait les mots de Tristan trouvent un écho dans l'esprit de la jolie brune. Elle relève le regard vers lui, le détaillant quelques minutes. Et puis la sorcière prend la parole.

«- Vous m'avez pourtant trouvé ravissante. Vous êtes soit très respectueux des couples et cela est alors tout à votre honneur. Soit vous préférez les hommes.» demande-t-elle sans montrer son air suspicieux, mais descendant légèrement son haut en le « réajustant » pour jauger les réaction du sorcier et savoir si elle tient le bon raisonnement.

Des enfants ? Elle pousse un soupir. C'est vrai qu'Hadès en veux et bien qu'elle ai longtemps dit vouloir attendre de retrouver sa mémoire, ses souvenirs, pour le reconnaître comme son mari et lui faire un enfant, il a finalement réussi à lui faire abandonner cette volonté, de sorte que la jeune femme et lui essaient maintenant d'avoir un enfant. Auquel elle n'aura rien à transmettre, ce qui lui cause parfois quelques peines et inquiétudes. Mais elle ne le dira pas à son interlocuteur, il n'a pas besoin de savoir tout cela et c'est très personnel. Portant son café à ses lèvres elle finit de vider sa tasse et repose son regard sur lui, toujours très élégante dans ses gestes.

«- Il nourri effectivement le désir d'avoir un enfant. Tout du moins d'un héritier pour transmettre son nom. Je n'ai plus qu'à implorer Merlin pour ne pas enfanter d'une fille.» répond la jeune femme en le regardant.

L'un de ses ennemis, il ne se mouille pas trop et cela réactive la méfiance de Calypso. Parce que de fait elle ne sait toujours pas de quel côté il se trouve. En revanche pas un instant elle ne songe que cet homme pourrait être un « espion » de son mari. Hadès a beau être... particulier, dans son rapport avec sa femme, il n'en reste pas moins que la brune ne le pense pas encore suffisamment pourri pour lui nuire de cette façon là. En attendant, cette manière de dire « l'un de vos ennemis » ne laisse ni présager qu'il soit de son côté, ni qu'il soit avec l'ordre. Alors la jeune femme le regarde un peu intriguée, comme si elle espérait de cette manière là sonder l'âme de cet homme. Il faut dire que par sa réponse très évasive il lui fait penser à quelqu'un qui pourrait être en train de jouer un double jeu. Hors, bien qu'elle ne soit pas une vraie mangemorte elle est convaincue d'en être une. Et elle ne doit pas conduire quelques idiots à la chute de son maître. D'autant plus que les autres sbires de ce dernier le lui feraient probablement très chèrement payer. A commencer par son « cher et tendre » mari, elle en est persuadée.

«- De toute évidence, quelqu'un qui ne m'aime pas, en effet.» se contente de répondre la jeune femme en haussant les épaules, pour ne pas laisser son interlocuteur sans réponses, pour ne pas laisser le silence prendre place davantage que pour réellement répondre.

Il a été marié ? Cela ne veux rien dire. On peu se marier pour se couvrir comme on peut se marier sans amour ou pour arranger quelques affaires, comme le font les sangs-purs. De fait la réponse du sorcier ne lui semble pas cousue de fil blanc. Elle se doute qu'il y a autre chose, que ce n'est pas si simple. Et il n'a même pas louché sur son vertigineux décolleté, ce que font habituellement les hommes qu'elle croise. D'ailleurs c'est une de ses techniques pour quelques missions, quand elle doit « faire parler ». A grand renfort de mouvements de jambes, d'yeux de biches, de petit haut légèrement subjectifs... Elle n'a pas de mal à obtenir ce qu'elle veux.

«- Je comprend, je comprend.» susurre la rousse, sans dire ce qu'elle comprend exactement. Il peut penser que c'est ce qu'il dit que Calypso comprend. Mais non, c'est bien ce qu'il est. Elle comprend son secret, ce qu'il cache. Sa perspicacité le lui hurle à plein poumons. Il aime les hommes la sorcière le sait, le comprend, le ressent au plus profond de son être. Il peut bien mentir, cela ne sert plus à rien, la mangemorte sait.

Ce que la jeune femme désire ? Elle a un petit rire moqueur en le toisant. Lui, ce n'est certainement pas un sang-pur. Ou il appartient à l'une de ces familles décadentes comme les Weasley et les Prewett. Dont la fille par ailleurs, Molly, s'est mariée à un Weasley, de ce que Calypso se souvient. Peu importe. Son regard s'accroche sur ce visage innocent et bien pensant. Son air reste impassible mais son cœur s'agace, s'emballe. Il ne sait rien de leur monde, de leurs codes et il ose parler ? La brune en est certaine, cet homme est loin d'être comme elle. Pourtant elle garde devant lui un calme olympien apparent.

«- Une femme de mon rang a-t-elle simplement le droit de désirer par elle-même et de s'opposer, par ses propres désirs, à ceux de son époux ? Là est je crois la question véritable et ce qui s'applique aux petites sorcières au sang-mêlé ne saurait s'appliquer à celles de sang-pur, bien moins libres que les autres, monsieur.» répond la sorcière.

La jeune femme ne parle pas beaucoup, pour ne pas se mouiller, ne pas trop en dire, ne pas cause de grande catastrophe en révélant quelque chose de capital à son interlocuteur. Il ne doit rien savoir des mangemorts ni de la position de la sorcière au sein de l'école ou le rôle qu'elle va jouer pour le lord, entre ces murs. La demoiselle ne peut pas prendre ce risque d'autant plus que le seigneur des ténèbres ne lui pardonnerait pas de mettre ses plans à mal et il lui jetterait probablement plusieurs Doloris. S'il ne fait pas bien pire que cela, ce dont il est parfaitement capable à vrai dire. La brune ne subit pas son emprise depuis très longtemps, seulement depuis un an, mais elle a déjà bien compris que tout ce qui a trait aux missions de lord Voldemort est plus ou moins une question de vie ou de mort. Il ne laissera passer aucune bavure. Absolument aucune. Elle se demande comment, avant l'accident, elle a put entrer dans un tel mouvement mais depuis son réveil Hadès lui assure qu'elle en fait parti, qu'elle est une mangemorte. Alors elle suit, un peu stupidement, puisque rien d'autre ne lui permet de se raccrocher à sa vie d'avant que les témoignages de ceux qui l'ont connus. Ou tout du moins disent l'avoir connu.

"- Je n'en sais rien. C'est ce que me dit une amie qui prépare son propre mariage mais je n'ai absolument aucun souvenir ni du mien ni de ce que je pouvais ressentir envers monsieur Selwyn avant ce mariage. Toute ma vie me semble vraiment très floue et je ne sais pas comment je peut faire pour retrouver l'intégralité de ma mémoire. Je ne sais pas ce qui coince. Alors pour l'instant je ne peut pas dire que le mariage est si beau que tout le monde le dit. peut-être un jour m'en souviendrais-je, alors je parlerai ainsi pour aussi. Pour le moment je ne sais pas."

Serait-ce donc une critique à l'encontre des sang-purs qu'elle entend là ? La demoiselle note ceci dans un coin de sa tête pour y repenser plus tard, le notifier dans son carnet d'enquête pour ne point perdre ces quelques pistes découvertes sur cet homme au grès de cette conversation. A bien y penser ce n'est probablement pas un sang-pur et il ne serait pas surprenant qu'il ait un avis encore plus négatifs sur ces derniers que la simple question maritale qu'ils viennent d'évoquer en ce qui concerne les désirs des épouses vis-à-vis de ceux de leur époux.

"- Ce sont nos règles, je ne pourrai pas lutter contre elles toutes seules et je ne tient pas à être jetée en pâture pour servir d'exemple à d'autres filles qui voudraient se rebeller. Alors..." elle hausse les épaules.

Quoi, aucun courage ? Certainement, ce n'est pas un acte des plus héroïque que celui de se laisser faire. Mais parfois le courage mène juste dans un cercueil et c'est d'autant plus facile dans le monde des sorciers. La sorcière préfère trouver éventuellement un moyen délicat d'imposer ses idées à son mari mais elle n'ira jamais le provoquer, elle n'est pas folle. Lui l'est, en revanche, bien qu'elle ignore qu'il a sur ses mains le "sang" de huit jeunes femmes.

Ce n'est pas le souvenir de son mariage qui manque le plus à Calypso à vrai dire. Mais plutôt tout ce qui a précédé cela. Tout les événements qui l'ont conduits à devenir la femme qu'elle est aujourd'hui. Pourquoi son choix s'est porté sur Hades et pourquoi elle a décidé de rejoindre les rangs de celui qui se fait appeler le seigneur des ténèbres. C'est après ce genre de souvenirs que la brune cours chaque jour pour mieux se comprendre, mieux comprendre sa vie. Si mariage en lui-même ne l'intéresse peu tant qu'elle en connait les tenants. Alors quand son interlocuteur dit espérer à la sorcière retrouvera bientôt ses souvenirs elle ne peu pas s'empêcher d'avoir un petit rire amusé. Un petit soupir aussi.

"- Je souhaite retrouver la mémoire et me souvenir effectivement de mon mariage mais ce n'est rien de plus qu'une journée. Ce qui m'intéresse bien davantage en revanche c'est de retrouver les souvenirs de tout ce qui a précédé mes noces de sorte que je puisse comprendre d'où je viens et où je vais. Cela d'autant plus que cela me donnerait la possibilité de me comprendre pour de bon. De comprendre la femme que je suis devenue au fil du temps. Hélas je n'ai que des brides, des détails, tout à fait inintéressants." répond la demoiselle en affichant sur son visage un air des plus neutres, comme elle en a rarement eu de toute sa vie, de toute son existence.

Encore un sourire sans joie alors qu'ils évoquent le cas si particulier des femmes dans les mariages de sang-purs et dans le devoir de se confondre dans un moule sans en sortir pour ces femmes sans quoi la punition peu être tout à fait terrible. Bien sûr Calypso a eu droit au listing de ce que toutes les rebelles ont put subir, des punitions les moins terribles aux plus affligeantes. Non vraiment elle ne tient pas à connaître le même sort qu'une seule de ces filles. Et puis à force de côtoyer son mari la sorcière ne sait que trop bien que ce dernier est assez fou. De fait Calypso ne tient pas à le provoquer. Ce serait certainement au péril de sa propre vie. Quand à un courage collectif pour intervenir en la faveur du droit des femmes de sang-pur... sans vouloir être très pessimiste la jolie et jeune potionniste professeur de défense contre les forces du mal n'y croit pas vraiment.

"- Certes mais le monde magique vie très bien avec ces règles et ces codes depuis des milliers d'années. Pourquoi donc voudrions-nous le faire changer ? D'autant plus que rares sont ceux qui aiment s'impliquer dans les combats d'autrui. L'être humain est assez égoïste quand il ne se sent pas directement concerné..."