Tristan ♥ Courage is not the absence of fear, but rather the judgement that something else is more important than fear

“Courage is not the absence of fear, but rather the judgement that something else is more important than fear ”

Ayla & Tristan

Première vraie discussion entre les cousins. Ayla et Tristan ne s’était jamais vu avant ces fameuses vacances de noël, et de ce fait n’avait pas pu entretenir leur relation familiale. Le jeune professeur n’était même pas au courant que sa propre mère avait une sœur avant qu’on lui annonce qu’un diner familial aurait lieu. C’était étrange, c’était bizarre. Pourquoi cacher l’existence d’une partie de sa famille pendant autant d’années. Pour être très sincère, le jeune homme n’avait pas compris et continuer de ne pas comprendre. Tout simplement parce qu’on ne lui avait pas donné d’explications claires sur cette querelle. Cela devait surement être quelque chose de plutôt grave pour ne pas s’adresser la parole pendant au moins vingt-trois ans, mais Tristan avait beau chercher plusieurs scénarios, il ne voyait aucune réponse convaincante. Ses parents n’avaient pas voulu lui dire, lui expliquant très gentiment et de façon condescendante que ce n’était pas ses affaires, et qu’il n’était qu’un gamin. Donc pas assez mature pour comprendre ce genre d’histoires. Très sympathique quand on sait que le gamin n’en est plus vraiment un puisqu’il est majeur et a un même un travail à l’école de sorcellerie Poudlard. Mais passons, ses parents ne voyaient donc visiblement pas que leur petit garçon avait grandi. A cause de tout ça, Tristan n’avait donc jamais su qu’il avait une cousine, et encore moins qu’elle était élève à Poudlard. Il l’avait d’ailleurs collé pour une heure lorsqu’elle lui avait menti quant à son départ prématuré de son premier cours. Il lui avait donné une retenue sans savoir bien sûr qu’elle était de sa famille. Imaginez donc sa surprise quand il avait vu la Serdaigle à la même table que lui pour un repas de famille. Bien sûr, il s’était senti tout d’abord gêné. Gêné de côtoyer l’une de ses élèves dans un cadre informel. Et d’une deuxième part de lui avoir donné une retenue sans ménagement.

Il aurait pu lui enlever mais il avait également vu dans cette heure l’occasion de peut-être discuter et apprendre à se connaître. Rattraper le temps qu’ils n’avaient pas eu ensemble. Tristan restait son professeur et devrait, à l’avenir, faire attention à ne pas avantager la jeune femme. Il voulait être juste envers les autres élèves et essaierait de ne pas faire de favoritisme. Mais une chose était sure, il ne pourrait plus la voir comme une simple élève à qui il donne seulement des cours. Pour Tristan, cette heure ne pourrait être que bénéfique. Il discuterait tranquillement ensemble de leur vie, de ce qu’ils aiment ou ce qu’ils n’aiment pas. Ils pourraient peut-être aussi en apprendre plus sur la famille de l’un et de l’autre. Ayla apparut à ses yeux presque immédiatement comme une personne de confiance, c’était le genre de chose qu’elle dégageait. Et même s’il ne la connaissait pas tant que ça, il s’était senti assez à l’aise pour lui révéler une chose très personnelle à son sujet : le fait qu’il soit également attiré par les hommes. Personne ou presque personne n’était au courant de cette partie caché de sa vie. C’était donc un gage de confiance envers la jeune femme.

*Comme elle aime autant les hommes que les femmes, ce n’est surement pas elle qui va te lancer la première pierre.*

En soit, non elle ne l’avait pas jugé bien au contraire. Elle acceptait sa différence. Mais ce qu’elle n’appréciait pas était la vie que menait son cousin. Il vivait caché, et n’avait aucune envie de révéler ses préférences sexuelles au grand jour, encore moins à sa famille. Il avait été plutôt dur et catégorique quand il lui avait dit. Mais il voulait qu’elle comprenne qu’elle n’aurait pas une aussi grande emprise sur sa vie. Il ne pouvait pas le faire, et ne le voulait pas. Il était fier d’elle. Fier qu’elle ait réussi à assumer ses envies et ses désirs, mais lui ne s’en sentait pas capable. Son père était vraiment tout ce qu’il avait, il l’aimait tellement qu’il pourrait faire n’importe quoi pour lui. Et il savait que ce dernier n’accepterait pas son fils s’il apprenait qu’il aimait les hommes également. Alors oui vivre caché pour lui était mieux que de rendre malheureux sa famille.

Bon ce qu’il ne savait pas, c’était surement à quel point son père se montrerait cruel avec lui s’il apprenait un jour que son fils veuille s’assumer. D’un côté, il n’avait peut-être pas tout à fait tort de vouloir se cacher de lui. Mais ça il ne l’apprendra que plus tard à ses dépens. En attendant, Ayla était visiblement très vexés que Tristan ne veuille pas suivre ses conseils, et la traite comme une gamine. Il s’était surement mal exprimé, au point d’être un peu trop dur avec elle. Mais il vivait de cette manière depuis bien longtemps maintenant, elle devait comprendre qu’elle ne pouvait pas arriver avec ses grands sabots et espérer que tout change en un claquement de doigt.

*Enfin si tu pouvais essayer de la traiter comme une jeune adulte et pas comme une gamine de trois ans, elle apprécierait mieux peut-être.*

La jeune femme commença par lui demander de lui donner une vraie heure de retenue et qu’elle arrêterait de parler. Elle n’avait plus rien à ajouter. Oui il l’avait définitivement vexé. Et peu importe ce qu’il disait, la jeune femme s’était totalement refermé. Elle l’appelait même Professeur pour montrer que le côté familial était désormais clos, et que la relation élève/professeur avait repris de plus belle. Réclamant une nouvelle fois son heure de colle. Visiblement être têtu et borné était un trait de caractère familial.

– C’est bon tu peux partir si tu veux, j’ai rien à te faire faire.

Répondit-il impuissant face au rejet de la jeune femme. Il n’avait pas l’intention de la garder ici pendant une heure. Déjà parce qu’en effet, il n’avait absolument rien à lui donner comme travail, et parce qu’il n’avait pas envie de se comporter comme un enseignant avec son élève maintenant. Il devait essayer d’avaler un peu tout ce qu’elle venait de lui envoyer par la tête. Il devait réfléchir aussi. C’était dommage de terminer cette vraie première conversation sur une mauvaise note comme ça. Mais Tristan pensait qu’il fallait simplement laisser les choses redescendre. Il lui arrivait d’être têtu, et vexé, mais sa colère disparaissait aussi rapidement et il n’était pas du tout rancunier.