Leroy/ My Gost love you

Cette souffrance était intenable, même lorsqu’il parlait au fantôme de Kayla, ayant l’impression que ce moment était bel et bien réel, mais qu’il ne pourrait durer éternellement. Il se rendait compte petit à petit que peu importe ce qu’il ferait un jour elle partirait, il l’espérait pour elle. Qu’elle trouve la paix même si cela voulait dire ne plus la revoir jusqu’à ce que lui-même soit six pieds sous terre. Et même si la mort venait le cueillir, est-ce qu’ils pourraient seulement se retrouver ? Est-ce que tout ceci serait possible un jour ? Leroy continuait à fixe le fantôme de sa meilleure amie, comprenant tout ce que cela engendrait, sa mort, la réalité des choses, la tristesse qui prenait possession de lui et qui ne voulait pas le lâcher, ses larmes qui avaient coulé, montrant sa véritable faiblesse. Il ne pouvait pas se permettre d’être faible, il ne devait pas pleurer, mais il ne pouvait rien faire contre, elle avait fait partie de sa vie et sa mort lui enlevait une partie de lui. Leroy s’était attaché, il avait rompu sa propre promesse pour elle et il ne le regrettait pas jusqu’alors. Maintenant c’était le cas, il s’en voulait de souffrir, d’avoir cru que l’attachement à Kayla serait éternel et que jamais la tristesse ne prendrait possession de lui. C’était si rapide, si brusque en si peu de temps, le jeune homme avait perdu tout ce qui aurait pu le rapprocher d’une vie normale. Il perdait tout, tout ce qu’il touchait, comme si le destin s’acharnait sur lui, sans aucune retenue, l’emmenant délicatement dans les enfers du monde pour ne jamais le laisser ressortir. Leroy ferma les yeux, écoutant Kayla tenter de le raisonner sur les promesses qu’ils s’étaient faites à eux-mêmes, lui faire comprendre que la souffrance faisait partie du défi de la vie quand on s’attachait à quelqu’un. Elle avait raison quand elle lui disait que l’amitié leur avait permit de surmonter bien des choses, que l’amour qu’ils se portaient l’un à l’autre avait été fort et puissant. Kayla avait raison, mais si souffrir faisait parti du jeu, à quel moment avait-on signer sans lire les petites lignes du contrat ? Il poussa un soupir, sentant son cœur se serrer en écoutant le fantôme. « Aimer est un jeu dangereux si on souffre. Ça peut complètement nous détruire au fond, ça a toujours été le cas. Mais je sais que notre amitié a été l’une des plus belles choses qui me soit arrivé dans ma vie, jamais je ne pourrais la renier, ni l’oublier, c’est simplement que ça sera dur de faire sans, dur de passer au-delà de la souffrance quand j’ai l’impression de m’enfoncer petit à petit dans les ténèbres. » Et c’était vrai, personne ne pouvait l’aider à présent, pas même Kayla. Il pouvait tenter de revenir pour elle, il pouvait essayer, mais Leroy sentait que ce serait l’une des plus difficiles épreuves qu’il aurait à faire. Il était tellement plus simple de tomber que de remonter.

Et Leroy commença à perdre pied, sentant sa tristesse se muer en rage alors qu’elle tentait de le convaincre qu’il était une bonne personne. Pourtant rien dans sa vie ne voulait lui prouver le contraire, tout semblait être contre lui et depuis un moment il avait compris qu’être seul était la seule manière d’être heureux. La mort de Kayla ne faisait que confirmer tout ça. Il était seul, seul avec lui-même incapable de ressentir quelque chose de profond ou du moins s’interdisant de le faire. Mais sa meilleure amie savait trouver les mots, elle savait ce qu’il fallait dire pour réagir surtout quand il était de ce genre d’état. Et elle lui parla, l’engueula presque en lui faisant comprendre que tout dans sa vie n’était pas un fiasco, qu’il était le seul responsable de tout ça, qu’il ne pouvait se lamenter sur son sort, ni même garder tout le monde éloigné sinon il ne toucherait jamais le bonheur. Mais il reprit la parole en tentant de faire comprendre que ce n’a tenait pas qu’à lui. Pourtant lorsqu’elle reprit la parole, ce fut à nouveau pour chercher à l’interpeller. Les mots qu’elle prononça laissa Leroy sans voix, muet de répliques ce qui ne lui arrivait pas souvent. Elle l’accusait. Elle l’accusait d’être incapable d’être heureux parce qu’il se mettait toute ses barrières, que lorsqu’il touchait le bonheur, il ne sautait pas le pas parce qu’il ne pensait pas le mériter. Tout venait de lui. Il se bloquait lui-même. Leroy le savait, tout devait avoir un sens, tout devait être logique et il cherchait toujours à comprendre. Même lorsqu’on lui demandait de ne pas le faire, il le faisait. Il resta un moment silencieux. « Tu crois vraiment que c’est mon esprit qui m’empêche d’être heureux ? Que je ne vois pas le bonheur quand il est à ma portée ?  » demanda-t-il alors qu’il se rendait compte de ce que sa meilleure amie lui disait. Des mots censés, qui le touchait plus que si d’autres l’avaient prononcé. Elle le connaissait trop bien, beaucoup trop pour qu’il réussisse sans elle dans sa vie. Mais il allait devoir trouver une force en lui pour continuer sans elle. Et comment pouvait-il faire ? Comment alors qu’elle arrivait très bien à le bousculer dans ses habitudes, à le faire réfléchir de la bonne manière afin qu’il arrive à trouver les solutions ? Après tout elle lui avait dit qu’il était le seul bloqueur à son destin, et elle avait peut-être raison pour le coup. Au fond il savait qu’elle avait raison, mais une fois partie, comment pourrait-il continuer sans elle ?

Comment ferait-il s’il avait un choix à faire et qu’il ne pouvait pas le faire sans son aide ? Elle le connaissait par cœur, elle savait pourquoi il doutait, pourquoi il réfléchissait autant et il avait tellement besoin de ses conseils. Il lui demanda si elle resterait ainsi pour toujours. Une partie de son cœur voulait que ce soit le cas, mais l’autre partie trouvait ça triste quand il savait que l’esprit d’un fantôme vivait éternellement même lorsque tout ceux qui l’avaient connu disparaissaient. Mais Kayla ne semblait pas avoir la réponse, elle voulait sans doute passer de l’autre côté, mais si ce n’était pas le cas, elle aurait préféré rester près de lui et pas dans le château. Leroy proposa de se faire embaucher comme professeur pour que ce soit le cas avant de partir dans un délire en ouvrant un bar dans Poudlard. Il pouvait tenter mais Kayla avait raison, ça ne marcherait pas. « Malheureusement. Mais si tu restes comme ça pour toujours, je trouverais un moyen pour te voir aussi souvent que je peux. » répondit-il. Kayla lui exprima alors l’une de ses craintes, le fait qu’une fois qu’elle serait partie, il l’oubli. Mais Leroy savait que ce ne serait pas possible. Certaines personnes le faisaient, cela arrivait d’oublier quelqu’un, mais Leroy n’était pas comme tout les autres, le nombre de ses relations pouvaient se compter sur les doigts d’une main et Kayla avait été un pilier dans sa vie, elle le serait toujours même en n’étant plus là. Leroy se mit face au fantôme de sa meilleure amie, il aurait aimé la prendre dans ses bras, mais il savait que c’était impossible. Alors il la fixa attentivement avant de reprendre la parole : « Kayla ! La relation qu’on a eu été particulière. Tu as été la première personne a compter autant pour moi et ce n’est pas rien. Il y aura sans doute des gens que je vais rencontrer avec qui je vais créer des liens, mais même si c’est le cas, jamais je ne pourrais t’oublier. Tu es dans mon cœur, tu y es et tu y resteras, jamais ton souvenir ne pourra s’effacer. Surtout pas toi. A part si un jour je perds complètement la mémoire et je n’espère pas, je me souviendrais toujours de toi. Car on n’oublie jamais les personnes qui ont eu un tel impact dans notre vie. » Et c’était vrai, si elle était morte jeune Kayla l’avait accompagné pendant une grande partie de sa vie et il savait qu’elle continuerait à le faire. Il se demanderait toujours ce qu’elle lui dirait dans certaine situation, ce qu’elle aurait fait, si elle était heureuse de ce qu’il faisait, si elle ne lui en voudrait pas de faire tel ou tel chose. Il savait qu’il continuerait à penser à elle encore et encore, peu importe qu’elle soit là ou non de manière réelle, Kayla continuerait à exister en lui aussi longtemps que sa vie durerait. Et il savait très bien que les choix dans sa vie seraient influencés par la jeune femme, il savait qu’elle lui crierait des choses même imaginaire. « Mais tu as sans doute raison, on loupe trop de choses en pensant que ce sera toujours là. Que les gens ne partiront jamais, ne disparaitront jamais, sans savoir que rien n’est définitif. J’espère simplement que tu sais à quel point je t’aime et je t’aimerais, même si je ne te l’ai jamais réellement dit.  » Leroy n’était pas doué pour ça, ni pour dire à quel point il pouvait aimer quelqu’un, ne s’en rendant compte que bien trop tard. Et peut-être qu’à cause de tout ça, il allait passer à côté de pleins de choses dans sa vie future.