Leroy/ My Gost love you

Elle n’était plus. Kayla était partie, disparut de la surface de la terre et seul son corps restait face à son meilleur ami. Il n’en revenait, il ne voulait pas y croire, il voulait qu’elle bouge, qu’elle ouvre les yeux et lui dise que ce n’était qu’une farce. Il aurait préféré. Depuis le moment où le professeur Rosier l’avait demandé dans son bureau pour lui annoncer cette nouvelle, Leroy ne voulait pas y croire et il avait pensé qu’en la voyant mort ainsi il y croirait plus amplement. Mais il ne savait pas, il ne comprenait même pas ce qu’il se passait en lui à ce moment même alors qu’il serrait dans sa main celle sans vie de sa meilleure amie. Elle était partie, elle l’avait laissé. Il ne comprenait pas, il ne comprenait pas comment tout ça avait pu se passer, comment l’établissement avait pu laisser une personne comme Léopold sans surveillance. Dans son esprit le jeune homme ressentait une haine, une incroyable haine envers le monde, ayant envie de balancer tous les objets dans la pièce pour extérioriser, mais comme toujours il ne ferait rien. Leroy était calme, mais au fond de lui parmi cette haine inconditionnelle qui s’élevait contre la terre entière, une profonde tristesse s’emparait de lui. Une tristesse qu’il n’avait jamais ressentie auparavant, pour personne d’autre. Kayla avait été là pour lui, elle était passé au-delà des apparences, elle ne s’était nullement offusquée lorsqu’il s’était moqué de la cour qu’il la suivait. Elle avait compris qui il était, les peines qu’il avait pu ressentir et il voulait croire qu’elle l’avait aidé dans la question de l’attachement aux autres. Mais maintenant qu’elle n’était plus là, à quoi bon ? Leroy se demandait à quoi ça allait servir de s’attacher à nouveau si c’était pour perdre encore. Encore et encore, inlassablement et il se considéra alors comme maudit. Peut-être était-ce ça après tout. Tout ceux qui l’approchaient finissaient par disparaitre, partir et le laisser seul. Il avait pensé pendant un temps ne plus l’être, il avait même imaginé plus d’une fois les visites de Kayla pour se plaindre de son mari, les discussions qu’il pourrait avoir et il aurait aimé encore avoir des discussions, des plans foireux à mettre en place. Mais il n’en aurait plus, elle était tout simplement partie et il regrettait de ne pas avoir été là. Il regrettait de ne pas avoir plus profiter, car il y avait une chose dans les propos de Destiny Rosier qui était vrai : il voudrait les conseils de Kayla, par rapport à pleins de choses. Il voudrait son avis, elle qui le connaissait si bien, mais il ne les aurait pas, il devrait essayer de savoir sans pour autant en être sûr. Dans sa tristesse et sa rage, dans les paroles qu’il prononça au cadavre de sa meilleure amie, Leroy sentit les larmes couler sur ses joues. Il n’y avait personne autour il pouvait le faire. Il n’aimait pas pleurer, il détestait ça et c’était la première fois depuis ses onze ans que les larmes coulaient. Mais Leroy ne remarqua pas de suite le fantôme qui se tenait non loin de lui. Il ne remarqua même pas le départ du professeur qui l’avait accompagné, ayant l’impression que rester là était la meilleure chose à faire pour le moment. Le jeune homme sursauta en entendant une voix dans son dos. Une voix qu’il connaissait et qu’il ne pensait plus entendre. Et la voix avec la vision qu’il aperçu en se retournant finit par l’achever, lui faisant avoir la plus grande peur de sa vie. Elle était là, dans une apparence magnifique, mais transparente. Elle ressemblait aux fantômes qui parcouraient le château et elle en était peut-être un. Il ne pensait pas qu’elle reviendrait ainsi, il ne savait pas si c’était une bonne chose. Leroy resta figé face au fantôme de sa meilleure amie, avant d’essuyer ses yeux, pour éviter qu’elle ne voit ses larmes. « Kay… kayla ?  » beguaya-t-il. Ce n’était pas possible, tout comme sa mort, rien n’était réel. Allait-il se réveiller d’un mauvais rêve. Il jeta un coup d’œil au corp allongé sur le lit, puis au fantôme. Leroy ne savait pas quoi lui dire, il y avait trop de choses qu’il voulait dire. Mais elle reprit la parole et s’excusa. Il resta un instant silencieux. Il continué à la regarder. « Pourquoi ?  » demanda-t-il soudainement. « Pourquoi tu t’excuses ? Pourquoi tu es parti ? Pourquoi … toi ?  » Elle n’était pas responsable, elle n’avait pas choisit de s’en aller, elle n’avait rien fait et n’était en rien coupable. Dans l’histoire ni Kayla ni Léopold l’étaient pour Leroy, seul l’école devait s’en vouloir. Mais une petite part de lu, celle qui souffrait d’avoir osé s’attacher pour perdre en voulait à Kayla de l’avoir laissé seul. Leroy tentait simplement de calmer cette petite voix, parce qu’il avait d’autres choses plus importantes, il voulait lui parler, lui raconter sa vie et comprendre tout ce qu’il se passait.

Pourquoi ? C’était la question qu’il avait posé en ce moment. Leroy avait toujours adoré posé les questions, il avait toujours été curieux de tout savoir, de comprendre aux plus profonds des autres. Mais aujourd’hui il ne comprenait plus rien, il était paumé. Non aujourd’hui Leroy se rendait compte que beaucoup trop de questions dans son esprit n’avait pas de réponses et il devait faire un effort pour ne pas y penser. Il avait l’impression qu’il allait exploser à son tour, pleurer jusqu’à n’en plus pouvoir comme autrefois, il avait cette sensation que son cœur allait quitter sa poitrine mais pourtant continuer à battre. Leroy avait envi de comprendre, il avait besoin de savoir pour sa propre survie. Comment continuer en ignorait qui pourrait le coupable de la tragédie qui le saisissait ? Comment continuer alors que Kayla n’aurait jamais dû mourir, qu’elle ne serait plus là pour lui prodiguer ses précieux conseils ? Qu’elle ne serait plus là, simplement être là pour lui parler, pour rire avec lui, pour l’épouser comme ils en avaient parler autrefois tout les deux. Mais Kayla avait-elle les réponses à ses questions ? A toutes celle qu’il se posait ? Toutes celles qui n’avaient aucune réponse. Leroy l’ignorait, il aurait aimé se convaincre que oui, mais comment cela serait possible. Son visage était marqué par les larmes qui avait coulé, mais il essayait de garder une certaine contenance face au fantôme de sa meilleure amie. Elle secoua la tête avant de répondre qu’elle ne pouvait lui répondre complètement. Leroy réussit à ne pas afficher une mine déçue et continua à la fixer. Elle lui répondit qu’elle pouvait répondre à la question de pourquoi elle s’excusait et dans ses mots, Leroy sentit son cœur battre encore plus fort. Puis il détourna le regard du fantôme, ce dernier allant se poser sur le corps inerte de sa meilleure amie. Non elle ne serait plus là … elle allait partir. « Tu n’y peux rien Kayla. Ce n’est pas de ta faute … tu n’as pas fait le choix de mourir, ni même que Leopold construise ses armes meurtrières. Ce n’est pas de ta faute, on savait tous que Leopold était un fou. » Un fou, peut-être, mais Leopold avait été trop longtemps seul, rejeter et moquer. Leroy savait très bien qu’à sa place dans ce genre de solitude il aurait pu penser à tout ça. Mais il avait eu de la chance sans doute là où Popold n’en avait pas eue. Et Leroy dans son esprit ne rendait même pas le défunt serpentard coupable de tout ça. Le jeune homme ne croyait pas ou peu au destin, pour lui rien n’était à voir là-dedans. Kayla n’était pas coupable, pas d’être morte en tout cas pour ce qu’elle avait été vivante. « Tu ne méritais de mourir ! Pas pour moi en tous cas. Si Merlin a pris cette décision alors c’est qu’il n’a vu qu’une facette de toi et pas la vraie Kayla, celle que je connais.  » Alors non le destin n’existait pas, ou il était trompeur, stupide et totalement injuste. Leroy sentit une nouvelle fois la rage s’emparé de lui et il ferma les yeux pour ne pas complètement exploser face à sa meilleure amie. Ce n’était pas le moment, il devait profiter qu’elle puisse être là, car après tout ni l’un ni l’autre ne savait pourquoi elle s’était retrouvée en fantôme, ni même si elle allait rester comme ça toute sa vie. « Je ne sais pas … mais ça fait du bien de te parler. J’aurais aimé que ce soit dans d’autres circonstances.  » En venant ici Leroy avait pensé retrouver une Kayla vivante avec qui il aurait pu parler de tout ce qu’il se passait dans sa vie, qui aurait pu lui parler de la sienne. Comme autrefois. Leroy releva la tête vers le fantôme lorsqu’il entendit ce qu’elle prononça. Il le savait, Destiny Rosier le lui avait dit. Et il s’en voulait. De la penser coupable de l’avoir laissé, mais surtout de ne pas lui avoir dit quand il en avait l’occasion. « Je t’aime aussi Kayla. J’aurais dû te le dire plus tôt, mais on ne dit jamais assez aux gens à qui on tien qu’on les aime.  » Kayla avait été et était la personne la plus importante dans sa vie depuis qu’il l’avait rencontré, Leroy avait pensé qu’elle serait toujours là à ses côtés, il avait pensé avoir de nombreuses discussions avec elle encore et encore. Mais rien ne se passerait comme prévu, plus maintenant. Les questions n’auraient jamais de réponses.

Leroy se sentait triste, mais aussi en colère. Il avait envie d’exprimer tout ça, de crier au monde la douleur qui le saisissait au plus profond de ses entrailles, mais il s’en sentait totalement incapable. Non il n’avait jamais été du genre à montrer ce qu’il ressentait au plus profond de lui et les larmes qui avaient coulé de ses yeux montraient sa plus grande faiblesse. Cela montrait que malgré tout ce qu’il pensait savoir, il s’était quand même fait avoir en s’attachant à quelqu’un. Il avait voulu apprendre à connaitre Kayla depuis le moment où il l’avait vu, l’avait rencontré et elle aurait très bien l’envoyer bouler comme beaucoup le faisait, le détester. Mais non elle avait compris, mieux que quiconque, elle l’avait cerné et au final Kayla lui avait fait comprendre énormément de choses sur la vie. Il l’avait cru quand elle lui avait dit qu’elle serait là pour l’aider, toujours là à ses côtés quand il en aurait besoin et jamais Leroy n’avait penser que ce ne serait qu’un futile mensonge. Maintenant son corps sans vie gisait sur ce lit d’hôpital et il n’avait rien pu faire pour l’en empêcher. Leroy n’était pas un héros, il ne sacrifiait pas sa vie pour les autres, il ne se battait pas, mais pourtant à cet instant précis, il aurait aimé faire quelque chose pour sauver Kayla. Il aurait tant aimé pouvoir être là pour la protéger. Ce besoin de protéger les autres, il ne l’avait pas ressenti si souvent que ça, rarement, mais il l’avait ressenti. Leroy avait tellement l’habitude de ne laisser personne rentrer dans sa vie que lorsque cela arrivait, il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir les garder auprès de lui, c’était humain après tout. Mais Kayla était parti, elle l’avait abandonné, lui donnant l’impression qu’il devrait renforcer encore plus ses défenses pour ne plus ressentir cette haine et cette peine au fond de lui. Etait-ce la solution à tout ? Se renfermer sur lui-même pour éviter de souffrir ? Pour Leroy la question s’était déjà posé à lui et il avait déjà fait son choix il y a bien longtemps. Les évènements d’aujourd’hui ne confirmaient que cette décision. Il avait envie de frapper, de pleurer et il serra son point en entendant les propos du fantôme de KAyla. Elle lui expliquait tout ce qu’il s’était passé, elle se sentait responsable de n’avoir pas pu aider Leopold, mais pourtant ce qui marqua le plus le jeune homme ne fut pas ce sentiment de culpabilité. « Tu l’as aider ? …  » prononça-t-il butant presque sur les mots, son poing se serrant encore plus dans sa paume. Non il ne pouvait pas la tenir responsable de tout ça, elle était morte, elle avait souffert et cela se voyait. Ce n’était pas de sa faute … ce n’était pas de sa faute … « Leopold était quelque de fou et de dangereux, tu n’es pas responsable de sa manière d’être. Mais j’aurais peut-être dû faire quelque chose aussi ... tu serais peut-être toujours en vie.  » Retourner la culpabilité contre lui, était-ce ça qu’il fallait faire ? Qu’aurait-il pu faire ? Parler à Léopold, essayer d’être son ami quitte à mettre sa propre vie en danger ? Il aurait dû écouter Kayla quand cette dernière lui disait que ce meurtrier n’était pas si méchant. Leroy aurait dû essayer et peut-être que sa meilleure amie serait ainsi toujours en vie. Mais il avait simplement abandonné Poudlard, abandonner Kayla dans un univers bien sombre. N’importe qui savait l’instabilité de Léopold et pourtant ce n’était pas lui qui était en cause. Non ce n’était pas lui. Et la forme spectrale reprit la parole cherchant une raison à sa mort, une raison que Leroy ne voulait pas entendre. Parler de Merlin l’agaçait car il n’y croyait pas. Il pensait que toutes choses étaient faites parce que les gens faisaient des choix pour d’autres. Et qu’on les subissait tout simplement. « Cela n’aurait jamais dû arriver … tout n’est qu’une question de choix et ce n’est pas toujours celui que l’on fait qui influence notre avenir. Ce n’est pas Merlin qui a décidé pour toi … ceux sont d’autres personnes qui … mériteraient la mort. » La rage semblait prendre possession de lui plus que la peine, ces derniers mots ayant été prononcés silencieusement avec amertumes tandis que Leroy incapable de tuer le véritable coupable, en cherchait d’autres. Dans tout les cas le jeune homme ne pouvait remettre la faute sur sa meilleure amie. Il ne voulait pas et même s’il ne comprenait pas pourquoi elle se retrouvait en fantôme maintenant. La rage au fond de lui se calme légèrement, pensant à la peine au fait qu’il aurait préféré ne pas la voir ainsi, même si pouvoir passer du temps avec elle lui plaisait, il sentait que cela ne durerait pas éternellement. Elle était forte, elle n’aurait pas peur de passer de l’autre côté. Son regard se posa sur le spectre. « Combien de temps penses-tu rester ainsi ? Vas-tu disparaitre après ?  » demanda-t-il, craignant la réponse à la question. Pouvait-elle rester avec lui ? Mais ne serait-elle pas bloquée à Poudlard et non pas à lui ? Leroy ne savait pas, mais même s’il aurait aimé qu’elle reste avec lui, ce n’était pas juste pour elle. Kayla avait le droit à son repos. La mort pourtant semblait avoir permis à son amie de le libérer, laissant les sentiments apparaitrent sans filtre. Des propos qu’ils ne s’étaient jamais dit mais qui avaient besoin d’être dit maintenant. Leroy se rendait compte qu’il avait été stupide de ne pas le dire avant, mais une nouvelle question s’éveillait à lui : serait-il capable d’avouer des sentiments à d’autres en sachant qu’il pouvait les perdre à tout moment ? Il avait beau croire que cette expérience le changerait sur ce point de vue, mais Leroy savait que ce qui allait se produire était l’effet complètement inverse. « On a jamais été doué pour les sentiments tous les deux. Tu vas me manquer … je ne sais pas comment je vais faire sans toi.  » Elle qui avait été là pour l’écouter, qui ne s’était jamais moqué méchamment de lui et qui lorsqu’il avait besoin d’un conseil, était toujours là pour lui en donner. Maintenant que sa vie était un véritable Bazard la seule personne capable d’y remettre un peu plus d’ordre allait disparaitre.

Peut-être que Leroy était naïf de vouloir trouver un autre coupable que Léopold dans cette histoire. Peut-être était-il aveuglé par la souffrance que son cœur lui amenait à la suite de la mort de sa meilleure amie. Il ne voyait clairement pas les choses d’un angle objectif, ayant trop de souffrance, de colère, de haine envers ce monde qui lui avait enlever la seule personne qui avait toujours été là pour lui. Il avait pensé en le faisant que jamais elle ne disparaitrait, que jamais elle ne l’abandonnerait comme les autres et il ne voulait pas croire que ce soit vrai. Il voulait trouver un coupable à sa colère puisqu’il ne pouvait tuer Léopold de ses mains. Dans sa rage il savait très bien que si l’ancien serpentard avait survécu à sa tentative de suicide, Leroy l’aurait sans doute tabassé jusqu’à la mort de ce dernier. Evidemment ce n’était pas la meilleure chose à faire mais dans la rage de la perte d’un être cher on était capable de beaucoup de violence. Le jeune homme n’était pourtant pas réputé pour sa violence mais il avait besoin d’extériorisé, de s’enfermer dans une pièce pour tout briser, tout casser, s’énerver aussi violemment qu’il le pouvait avant de s’effondrer de tristesse. Il craignait qu’elle ne s’en aille de sa forme fantomatique, qu’elle l’abandonne à nouveau et s’il savait que c’était une chance de la voir devant lui alors qu’elle était morte, il sentait pourtant qu’il allait la perdre à nouveau. Il avait peur, il ne voulait pas qu’elle s’en aille. Kayla semblait se penser coupable, comme si elle aurait pu faire quelque chose face à la folie de Leopold, mais Leroy ne voulait pas la faire culpabiliser. Dans d’autres circonstances, il l’aurait sans doute fait, il aurait sans doute pu prononcer des mots d’une violence inconnue pour lui, mais au lieu de ça, tiraillé entre la tristesse, la joie et la haine, il ne savait plus où se trouver. D’autant que le fantôme de Kayla lui apprenait maintenant qu’elle avait aidé Leopold avec sa potion. Leroy ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire, il ne comprenait pas comment elle avait faire ça. Il ne voulait pas croire qu’elle l’avait fait consciemment. Non il ne voulait pas entendre qu’elle avait aider ce fou tout en sachant ce qu’il allait faire après. Mais ne se voilait-il simplement pas la face ? Comme devant Destiny, il ne voulait rien écouter. « J’imagine que tu ne savais rien de son plan. » répondit-il d’un ton lasse, détournant la tête d’une potentielle vérité qu’il ne voulait pas entendre. Non ce n’était pas possible. Leopold était un fou, un être mauvais qui n’avait rien à faire dans la société. Car il voulait bien croire que la vie n’était pas simple pour tout le monde, mais on pouvait lutter contre. Et les professeurs devaient aider ceux qui ne pouvaient l’être ou du moins tenter. Leroy aurait dû essayer aussi, il aurait dû même sans réussir, mais il avait simplement fui ce dégénéré pour éviter de s’embarquer dans une mauvaise aventure. Kayla elle avait tenté et maintenant elle en payait le prix. Est-ce qu’on devait alors simplement subir sans pouvoir faire quoique ce soit ? Leroy l’ignorait. Trop d’interrogations se bousculaient dans son esprit et aucune n’avaient de réponses. « Il aurait dû être arrêté … pas par toi, pas par moi … les choses n’ont pas été faites pour protéger les élèves. Pour te protéger. » Ses paroles semblaient être prononcées pour lui-même comme une justification à ce qu’il pensait. Il ne se sentait pas bien, il ne comprenait plus rien, il ne savait pas comment c’était possible, comment Kayla était décédé, comment rien n’avait été fait pour la protéger. Il se sentait coupable, il ne se sentait pas bien, prêt à perdre la tête. Il poussa un long soupir essayant de chasser la plupart de ses réflexions, de ses interrogations qu’il ne comprenait pas, trouvant que dans sa vie actuelle beaucoup trop de questions n’avaient pas de réponses. Comment comprendre les actes des autres ? Comment faire pour que les choix des autres ne nous influencent pas ? Comment faire pour ne pas souffrir, pour ne pas être attristés ? Ne rien ressentir. Leroy écoutait Kayla, elle qui avait toujours les bons mots pour le réconforter, parlait de choses qu’il savait depuis longtemps. Les choix des autres pouvaient nous influencer et le seul moyen était de se protéger d’eux. Mais Kayla avait longtemps tenter de montrer à Leroy qu’on ne pouvait se protéger complètement, pourtant aujourd’hui elle était d’accord avec lui. Il releva les yeux vers la forme fantomatique : « Se protéger des êtres humains … C’est plus simple à dire qu’à faire crois-moi. Après tout malgré tous nos efforts, certaines personnes arrivent toujours à rentrer dans notre vie. Et on ne peut rien faire contre, surtout quand on se rend compte à quel point ils ont une influence dans nos choix et notre avenir. » Kayla était la mieux placé pour comprendre ça, mais Leroy ne s’était pas rendu compte assez vite de qui elle était vraiment pour lui. Il n’avait pas réussi à dire ce qu’il éprouvait pour elle, cette amitié forte qui semblait s’évaporer comme l’aurore. Il comprenait, il sentait maintenant que peu importe ce qu’on fait les gens étaient importants pour nous, même si on voulait les garder éloignés. N’était-ce pas humain comme lui avait dit Destiny Rosier ? Il chassa cette pensée dans sa tête, demandant à Kayla combien de temps elle resterait ainsi. Leroy savait que ce ne serait pas éternel, enfin il le craignait, se demandant comment il allait faire sans elle. Mais elle lui rassura sur le fait qu’elle serait sans doute ainsi pour un moment maintenant, surtout qu’elle sentait qu’il fallait qu’elle reste pour lui. « Tu resteras à Poudlard tu penses ? Comme l’un des fantômes ?» Il se tu un instant avant de reprendre : « Tu n’imagines pas à quel point j’ai besoin de toi dans ma vie, je me suis perdue Kayla. » Et il se perdait toujours petit à petit, ne sachant plus où son chemin le menait, voyant devant lui un avenir rempli de questions, de portes closes qu’il ne pouvait ouvrir qu’avec des réponses qu’il n’avait pas. Il se sentait comme pris au piège de choses qu’il ne pouvait contrôler. Tout ce qu’il savait a présent était qu’on ne pouvait rattraper le passé, que seul l’instant comptait et que si jamais Kayla ou lui n’avaient osé se dire à quel point ils tenaient l’un à l’autre, il avait fallu un évènement malheureux pour qu’il le fasse. « Mon cœur et mon esprit ne pourront jamais m’oublier. Mais ce ne sera plus pareil.  » Leroy comme Kayla s’en rendait compte, ayant été si stupide de ne profiter de l’instant au lieu de se projeter ainsi dans un futur incertain.

Leroy ne pouvait pas croire que Kayla ait pu aider Leopold en sachant ce qu’il allait faire. Elle n’était pas une personne mauvaise. Elle était une bonne personne qui avait été prise dans une attaque qui ne lui était pas destiné. Par personnellement en tout cas, Leopold avait été un imbécile, un fou bon à enfermé dans un asile, qui avait pris la décision de tuer une personne en même temps que lui et Kayla avait participé à tout ça malgré elle. Pourquoi avait-elle fait tout ça ? Pourquoi l’avait-elle aidé à mettre en place son plan ? Pour tenter de le sauver de la damnation ? Ce n’était pas son rôle, ce n’était le rôle de personne, Leroy pensait que l’administration de l’école aurait pu faire quelque chose, mais les élèves n’étaient pas suffisamment forts pour y faire quelque chose. Leroy le savait, Kayla aussi, Leopold était perdu depuis longtemps. Et maintenant il avait fait disparaitre la personne la plus importante chez le jeune homme en s’enlevant sa vie, même si elle se tenait sous sa forme fantomatique. Il apprenait des choses, il comprenait ce qu’avait fait sa meilleure amie et loin d’être en totale colère, Leroy n’arrivait plus à comprendre tout ce qu’il s’était passé, cherchant des raisons valables pour ne pas considérer Kayla comme coupable. Elle ne pouvait pas l’être, peu importe ce qu’elle avait fait, elle ne pouvait pas non plus mériter la mort. Il lui posa une question, qui n’en était pas vraiment une, Leroy sentait déjà la réponse venir sur le fait qu’elle ne savait pas tout ce que Leopold avait prévu. Et elle le lui confirma, lui faisant comprendre qu’elle n’aurait pas été stupide à ce point, chose que Leroy était déjà certain. « C’est bien ce que je pensais. Tu n’es coupable de rien, Kayla. » Non elle ne méritait pas de mourir, elle ne pouvait rien savoir de tout ce qui allait se passer ou peut-être s’en douter, mais ceux qui n’avait rien fait devait s’en mordre les doigts aujourd’hui. Leroy avait accusé son professeur et s’il savait qu’il n’aurait pas dû faire ça, les mots qu’il avait prononcés avait sans doute atteint le professeur Rosier. Elle pourrait peut-être prendre des mesures pour la suite pour que cela n’arrive plus jamais. Le jeune homme l’espérait, il aurait voulu que les gens soient punis pour ce genre de crime, malgré la mort de Leopold, il ne sentait pas la mort de sa meilleure amie totalement venger.

Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle était revenue et que ce serait à Leroy de faire en sorte que son âme trouve le repos éternel. Mais avait-il envie qu’elle parte ? Ne plus la voir ? Ne plus lui parler ? La douleur refit surface en lui, se mélangeant toujours à son sentiment de colère intense qui gagnait du terrain sur lui. Kayla avait raison, il ne pouvait accuser tout le monde comme s’il devait trouver un coupable, il ne pouvait pas réécrire ce qu’il s’était passé, devant simplement accepter les choses. Leroy ne faisait que ça depuis si longtemps, la fatalité le frappait continuellement et lui qui s’était toujours éloignés des maux de la vie, aujourd’hui il ne s’en sentait plus capable. Le jeune homme se sentait comme vide, sans savoir de quoi serait faire l’avenir, incapable de prévoir, incapable de protéger … incapable de vivre. Vivre avec les autres, il ne savait pas s’il le pourrait à nouveau, pas au risque de les perdre. Il ne savait pas, il ne savait plus ce qui allait se passer pour lui, il avait peur. « Je … je ne sais pas si j’ai vraiment un vie qui m’attend. Mon futur reste flou, beaucoup trop de choses arrivent en ce moment et je ne sais pas de quoi seront fait mes pas. Et sans toi je ne sais pas comment je vais m’en sortir. » Comment il pourrait avancer sans elle ? Elle qui avait toujours raison quand il s’agissait de lui ? Elle qui savait les choses et les épreuves qu’il avait endurées ? Ne se confronterait-il pas à des évènements dont il ne pourrait se sentir indemne ? Ce serait sans doute le cas maintenant. Leroy n’avait toujours pas de réponses, il espérait pouvoir en avoir à nouveau un jour, savoir, redevenir qui il était avant de s’occuper des autres de s’attacher. Car c’était ça le gros souci, la douleur qu’il ressentait, la colère qu’il avait au fond de lui c’était parce qu’il avait accepter de laisser les gens rentrer dans sa vie. Kayla lui parlait de laisser les gens loin de lui, de ne pas se laisser faire par les mauvaises personnes, mais comment le savoir, comment les reconnaitre et s’en éloigner ? Rompre tout contact, redevenir égoïste et ne plus s’occuper d’eux. Leroy aurait dû y penser avant, avant de ressentir la peine, la douleur, la colère, lui qui n’avait pas pleurer depuis ses onze ans, Kayla avait été celle qui lui avait ramener ses larmes. « Tu penses vraiment que je suis quelqu’un de bien ? La seule personne qui n’a jamais compter dans ma vie est morte et maintenant je suis certains que je vais perdre tout ceux qui pourront m’approcher. » Il avait haussé le ton s’en même s’en rendre compte. Mais maintenant il savait. Il allait perdre à nouveau, il allait ressentir cette peine encore et encore et jamais celle de la mort de Kayla ne pourrait partir. Et elle ne serait surement pas la seule. Il détruisait tout ce qu’il touchait. Sa meilleure amie le savait, il le savait aussi, ils s’en rendaient compte tout les deux. Mais leurs caractères n’étaient pas d’être sentimental, loin de là. Il avait fallu que la fatalité les rattrape pour qu’ils réussissent à se dire à quel point ils tenaient l’un à l’autre. Peut-être que Leroy ne s’en était pas rendu compte avant et maintenant il craignait qu’elle ne disparaisse à nouveau. Sa forme fantomatique ne pourrait durer éternellement, il ne voulait pas croire qu’elle reste ainsi piégée. Et surtout pas seule. « Si tu restes ici, j’y resterais aussi. » Bon il serait surement un professeur complètement nul et horrible, comme son père, mais il pourrait au moins rester auprès d’elle. Ce pourrait être une solution. Mais si elle restait ainsi pour l’éternité, il y aurait bien un moment où lui ne tiendrait plus à la vie. Où il finirait par mourir en la laissant errer dans les couloirs du château. Leroy posa son regard sur le fantôme, observant les traits si peu perceptible dans la transparence que lui offrait ce spectacle. Il ne pourrait l’oublier, elle était si belle. Le jeune homme sentait ses larmes revenir, mais il réussit à les contenir malgré le fait que la pensée qu’elle ne soit plus recommence à l’envahir. Il ne devait pas pleurer. « Je penserais toujours à toi Kayla, n’en doute pas un seconde. Tu seras peut-être un souvenir comme tu dis, mais tu auras toujours une place dans mon cœur et cette place ne pourra jamais être prise par quelqu’un d’autre. » Leroy en était certain, elle avait pris sa place sans l’en avertir et jamais elle ne pourrait s’enlever. Kayla avait aidé le jeune homme à être qui il était, au fond une partie d’elle vivrait toujours en lui.

Leroy avait du mal à y croire et le simple fait qu’elle soit là devant lui en fantôme l’empêchait presque de croire qu’elle avait totalement disparu. Il devait pourquoi y faire face, tenir le coup et continuer sa vie sans elle. Ce serait une douloureuse tâche, il ne pouvait pas le nier, il ne se sentait pas vraiment capable de le faire et il cherchait à obtenir des réponses à comprendre pourquoi cela s’était passé de cette manière. Pourquoi Leopold avait fait ça et comment cela avait pu se produire. Mais il n’avait pas d’explication, Kayla avait aidé son meurtrier à faire la potion, même si elle ignorait complètement de quoi il était question à l’époque et elle avait sans doute espérer pouvoir l’empêcher de faire exploser ses potions dans la grande salle, chose qui lui avait causer sa mort. Et maintenant il ne pouvait même plus la prendre dans ses bras, il ne savait pas s’il pourrait avoir de longue discussion à ses côtés et si elle serait toujours là près. Il savait qu’elle serait toujours dans son cœur quoiqu’il se passe, mais il ne pouvait pas lui tenir rigueur de ce qu’il s’était passé. Il savait qu’elle n’était coupable de rien, ni même que le destin avait pousser à sa mort, ni encore que parce qu’elle avait aidé Leopold elle pouvait l’être. Leroy ne voulait pas qu’elle pense qu’il la croyait coupable, ni même qu’elle se dise que c’était le cas. Elle n’était coupable de rien, il ne cessait de se le répéter et de lui répéter également. Mais dans le cœur de Leroy comme dans celui de Kayla il y avait sans doute une certaine tristesse qui ne pouvait pas être comblé. Tristesse et colère, mélange de deux émotions qui allaient sans nul doute régir la vie de Leroy pendant de longs mois encore. Il ne pourrait toucher au bonheur, il n’y arriverait pas comme toujours ayant presque été maudit dès le début de sa vie. Il le sentait. Leroy se sentait perdu et lorsqu’il entendit Kayla lui dire qu’elle était coupable de ne pas avoir tenu sa promesse, le regard du jeune homme se posa sur son cadavre. Oui elle était partie, oui elle l’avait abandonné d’une quelconque manière, mais ne l’avait il pas déjà toujours sut. Tout le monde partait un jour. Mais il voulait la rassurer, il ne voulait pas qu’elle s’en veuille pour ça, ni qu’elle se sente coupable de quoique ce soit. « On ne peut pas toujours les promesses, Kayla, ça ne tient pas toujours qu’à nous. Tu as tenu ta promesse d’être là pour moi quand j’en avais besoin et de me faire comprendre que l’on peut parfois se reposer sur quelqu’un. » Il allait devoir vivre sans elle maintenant, mais elle lui avait apprit énormément de chose. Elle lui avait apprit qu’il pouvait se reposer sur elle quand il en avait besoin, mais il ne pourrait le plus faire sans elle, il ne pourrait pas et jamais plus il ne devait faire la même erreur qu’était celle de s’attacher à quelqu’un d’autre.

Il voulait se brider, il voulait que plus personne n’entre dans son cœur. C’était beaucoup trop intense, beaucoup trop de souffrance et de désespoir. Perdre les gens, de la mort et de la disparition, de l’abandon c’était le souci quand on laissait les gens rentrer dans notre univers. Il ne voulait plus, il ne le souhaitait plus et si Kayla souhaitait qu’il nage dans le bonheur, il n’était pas certain de pouvoir le faire complètement. Les gens trouvaient du bonheur dans énormément de choses, dans le travail, dans les relations et dans ce sentiment qu’on appelait l’amour. Mais ne l’entendant parler, Leroy comprit que c’était ce que voulait Kayla, elle voulait qu’il vive une vie bien remplie et heureuse. Il ne pouvait pas croire ses paroles et pourtant il ne voulait pas non plus la contredire. Pourtant selon Leroy elle avait complètement tort, elle ne pouvait savoir de quoi son avenir serait fait, ni même s’il ferait les bons choix pour trouver la paix et le bonheur. Leroy commença machinalement à bouger sa jambe, frénétiquement en l’entendant parler, sentant sa colère qui l’habitait depuis qu’il avait comprit la mort de sa meilleure amie prendre petit à petit possession de moi. Et il ne s’énervait pas souvent, il ne le faisait pas car ça n’apportait bien, mais sans Kayla il se savait totalement désemparé. Elle seule avait été capable de le calmer, de trouver les réponses à ses questions et à ses angoisses. Elle avait réussi là où d’autres avaient échoués. « Tu me vois nager dans le bonheur le plus absolu ? Vraiment ? Tu m’imagines arrêter de me poser des questions sur ma vie, souffrir parce que les gens partent ? Souffrir parce que je m’attache sans m’en rendre compte en sachant que ça n’ira pas plus loin ? Tu me vois heureux parce que moi quand j’y pense je n’ai pas cette impression, j’ai l’impression que seul le malheur s’attache à moi. » Il avait répondu vivement sans même se rendre compte que ses mots dépassaient sa pensée, que ce qu’il disait n’avait pas plus de sens que ça et que c’était des questions qu’il se posait bien trop souvent. Leroy les avait lâchés parce que Kayla était la seule à pouvoir entendre ce genre de choses, elle était la seule qui pourrait avoir des réponses et lui crier dessus s’il le fallait. Une bonne claque lui aurait fait énormément de bien. Mais Kayla reprit la parole pour tenter de le rassurer. Lui dire qu’il était quelqu’un de bien, il ne voulait pas l’entendre. Il ne pensait pas l’être, il ne voulait pas y croire après tout, pourquoi tout le monde disparaissait dans sa vie si c’était le cas. Leroy posait des questions qu’on ne voulait pas entendre, il était arrogant et derrière son masque il ne pouvait être vraiment amical. Il tenta de lui expliquer que ce n’était pas le cas, qu’elle se trompait sur son compte mais pourtant, il savait qu’elle le connaissait suffisamment bien pour le dire. « Et pourtant toutes les personnes qui m’ont connu sont partis, mortes ou tout simplement partis sans explications. J’ai connu l’abandon, j’ai connu des départs, des morts … Si la mort est une fatalité que je ne peux pas contrer, je ne peux pas contrer les gens qui s’éloignent de moi, je ne doute pas que tu penses que je sois quelqu’un de bien, mais moi je doute de pouvoir l’être. » Répondit-il simplement alors que sa colère semblait s’apaiser au fur et à mesure. Les gens partaient. Était-ce totalement de sa faute ? Ou la faute des autres ? Est-ce que ça faisait de lui quelqu’un de bien ? Il ne savait pas.

Leroy lui demanda alors si elle serait attachée à ce lieu ou bien si elle serait attachée à autre chose, combien de temps resterait-elle présente ici. Ni l’un ni l’autre ne semblait avoir la réponse mais de manière générale, les fantômes restaient attachés à un lieu et non pas à quelqu’un. Leroy espérait qu’elle trouve le repos, ne pouvant imaginer la voir passer l’éternité sous forme d’ectoplasme. Il proposa de rester à Poudlard si c’était le cas, pour y faire quoi il ne savait pas vraiment, mais il ne pourrait la laisser totalement seule. Il n’en était pas capable, surtout quand il savait qu’elle était sans doute présente à cause de lui. Qu’elle n’avait pas pu partir parce qu’il était toujours là. Il sourit quand elle lui dit qu’elle ne voulait pas qu’il reste ici, qu’il devait accomplir son rêve d’ouvrir un bar. « Je peux toujours tenter d’ouvrir un bar ici mais je ne suis pas certain que l’administration accepte. » Il voulait bien qu’elle le suive partout, ce ne serait pas un problème au moins elle serait toujours là quand il aurait besoin d’elle. Quand il aurait des questions et surtout présente pour lui donner des claques quand il faudrait. Mais il n’était pas certain que ce soit possible, il espérait qu’elle trouve le repos un jour ou l’autre. Car lui un jour partirait et sans nul doute que le souvenir de la blonde disparaitrait en même temps que lui. Il ne doutait pas une seconde que son cœur porte toujours le souvenir de sa meilleure amie. Leroy ne l’oublierait pas, elle faisait parti de lui et elle aurait toujours une place dans son cœur. Le jeune homme aurait aimé la prendre dans ses bras quand elle lui disait qu’elle avait peur qu’on l’oublie, qu’il était la seule personne qui comptait contrairement à son petit ami. « Kayla, tu as été la personne la plus importante dans ma vie et tu garderas toujours cette place. Tu le sais sans doute mais tu es celle qui me connait le plus, qui m’a toujours comprit et fait comprendre des choses que je ne comprenais pas sur moi. Tu es une personne formidable, qu’Hélios ne méritait pas. Même si je ne sais pas ce que je vais faire sans toi, je ne t’oublierais jamais. Ça tu peux en être certain. » Et elle serait toujours là au fond de lui, il l’aimerait même en étant morte et il espérait que même dans son esprit elle continue à guider ses pas.

La peine que ressentait Leroy a ce moment était si grande qu’à l’intérieur de lui une rage s’éveillait lentement. Il n’avait pas pleuré depuis des années, il avait réussit à ne pas perdre des êtres qui lui était cher depuis longtemps, à chaque fois réussissant à les faire disparaitre de sa vie ou même en ne s’attachant pas trop. Mais cette fois c’était différent. Il avait toujours cru que Kayla serait à ses côtés, qu’elle serait là pour lui remonter les bretelles quand il en aurait besoin et que lorsqu’il se sentirait au plus bas elle arriverait à le remonter. Mais il se rendait compte qu’il allait devoir affronter la vie seul, tout seul comme un grand. Lui qui avait pourtant pensé être capable de le faire depuis longtemps, se rendait compte que ce ne serait pas forcément si simple. Les mots de Destiny Rosier rentraient soudainement dans sa tête, cette sensation que les liens qu’on créait faisait notre identité et qu’on aurait beau tout faire pour les éloigner, on ne pourrait pas y arriver. Mais la rage, la colère d’avoir perdu Kayla ne s’arrêterait pas de grandir, pas après avoir tant perdu en si peu de temps. A nouveau, on perdait et on ne retrouvait plus. Etait-ce ainsi que la vie était faite ? S’attacher et perdre encore ? Il s’était promis de ne plus pleurer, de ne plus ressentir de sentiment fort pour quelqu’un et il avait rompu sa propre promesse par deux fois. Parce qu’il avait pensé que ce serait différent, mais rien ne l’était comme si le destin jouait avec lui, cherchant à lui montrer qu’il resterait seul à jamais. Leroy entendait ce que le fantôme de Kayla lui disait, se reprochant à elle-même d’avoir rompu sa promesse d’être toujours là pour lui, mais pouvait-il simplement lui reprocher de l’avoir fait ? Après tout elle n’avait rien choisit, on avait choisi pour elle injustement. Elle n’avait jamais voulu partir, au fond Leroy le savait très bien, il savait qu’elle aurait aimé être là pour vivre et mourir dans son sommeil à quatre-ving dix ans. Evidemment cette vision semblait utopique quand on savait que le destin jouait si facilement avec nous. Inconsciemment le jeune homme jouait avec ses mains, presque en ne voulant pas entendre ce qu’elle disait car il ne voulait rien lui reprocher. Ce n’était pas de sa faute, ce n’était pas de sa faute. « J’ai brisé l’une de mes propres promesses en t’aimant, alors forcément je n’ai pas envie de ressentir à nouveau cette tristesse qui m’emporte, cette colère de n’avoir rien fait et de ne pouvoir rien faire pour te venger. Tu n’es pas à blâmer, tu as été là pour moi quand j’en avais besoin. Et j’espère avoir été un aussi bon ami que tu l’as été pour moi. » Kayla l’avait fait grandir, elle lui avait montré qu’on pouvait se confier, être celui qu’on voulait et que les autres devaient l’accepter. D’un côté il pensait aussi que sa meilleure amie l’avait protégé en quelque sorte pendant toutes leur scolarité à Poudlard. Et elle qui avait été là pour l’aider, lui ne l’avait pas été. Leroy aurait aimé tuer Leopold de ses propres mains, il aurait aimé pouvoir lui faire payer ce crime et il sentait la rage monter en lui, cette colère qui sévissait dans son cœur, une colère qui ne lui semblait pas possible de contrôler malgré lui. Et cet énervement se retourna contre ce que lui disait Kayla. Il lui parla du fait qu’il ne pourrait pas être heureux à nouveau, qu’il n’était pas quelqu’un de bien contre tout ce qu’elle croyait. Leroy s’énerva essayant de lui parler du fait que malgré tout ce qu’elle pouvait croire il ne méritait pas le bonheur que le sort s’acharnait sur lui sans cesse, brisant tous les liens qu’il pouvait avoir, détruisant tous ses espoirs d’avoir une vie normale que les questionnements n’avaient plus de réponses sans elle. Et il haussa la voix, s’énervant autant contre les mots que contre lui-même ne sachant comment contrôler la colère qui l’animait. Mais Kayla le fit redescendre sur terre. Ce qu’elle lui dit laissa Leroy sans voix. Avait-il eu besoin d’entendre ce qu’elle venait de dire ? Avait-il eu besoin que quelqu’un lui fasse comprendre qu’il devait continuer à vivre tout simplement ? Sans nul doute. Et il ne savait pas quoi répondre, il ne savait pas comment expliquer ce qu’il ressentait. Leroy posa ses mains sur son visage le recouvrant entièrement avant de pousser un soupir et de répondre :   « Et comment je fais si je sais que le bonheur existe, mais que je suis incapable de le garder ? Je sais que tu as raison dans ce que tu dis, mais j’ai l’impression de ne faire que des erreurs, d’être incapable de faire les choses bien … et pas uniquement envers toi. J’ai parfois l’impression d’atteindre quelque chose, mais avant que je puisse l’atteindre il s’envole et je me retrouve au point de départ.  » Leroy ne savait toujours pas comment expliquer, il ne savait plus, mais Kayla avait raison et il ne savait pas ce qu’il pourrait faire sans elle.

Il avait besoin d’elle. Kayla savait comment lui faire comprendre les choses, les faire rentrer dans sa tête et le bousculer pour qu’il entende bien. Et elle le faisait parfaitement bien maintenant, même sous forme de fantôme. Leroy parla à nouveau, mais Kayla n’avait pas l’intention de le laisser dépérir de la sorte, pas alors qu’il lui restait tout une vie à vivre alors qu’elle n’avait plus la possibilité de le faire. Vivre sans vouloir vivre, était-ce vraiment ça qu’il faisait actuellement ? Il ne se rendait pas compte, il ne savait pas. A nouveau perdu dans ses propres démons, ses propres pensées, il répondit d’une voix faible : « J’essayerais.  »  Il pouvait essayer, il le savait, mais n’était pas certain d’y arriver. Leroy se sentait un peu défaitiste pour le coup, mais avec toutes les pertes qu’il venait de vivre en si peu de temps, la vie ne lui faisait pas vraiment de cadeau. Leroy se demanda si Kayla resterait ainsi sous sa forme de fantôme pour toujours, s’il pourrait à nouveau venir la voir et s’ils savaient que cette apparence serait là éternellement, lui mourrai sans doute. Être un fantôme n’était sans doute pas la meilleure chose au monde, mais au moins il pourrait continuer à la voir. Il imaginait plusieurs possibilités, se faire embaucher comme professeur ou même ouvrir un bar dans l’enceinte de Poudlard, mais ni Kayla ni lui n’était dupes, il était peu probable que le directeur accepte. « Qui ne tente rien n’a rien. »  répondit-il avec un petit sourire. Mais il espérait simplement que sa meilleure amie trouve la paix, qu’elle aille dans un monde meilleur, un endroit que nulle personne ne pouvait connaitre à part les morts. Mais dans tout les cas Leroy était certain d’une chose. Il ne pourrait jamais l’oublier. Où qu’elle soit Kayla faisait partie de lui, pour toujours. Elle avait été si importante pour lui, sans qu’il s’en rende réellement compte avant aujourd’hui et il aurait aimé être beaucoup plus présent pour lui montrer son affection. Il aurait sans doute dû le faire bien avant, mais les choses ne se passaient jamais comme elles auraient dû être. « Tu n’as pas à douter, tu es dans mon cœur depuis longtemps, tu y auras toujours ta place et personne ne pourra jamais la prendre. C’est certain. Les choses ne se passent jamais comme on le voudrait, on ne se rend compte de l’importance d’une personne que lorsqu’on la perd. On se rend compte qu’on aurai dû l’aimer plus fort que tout et que malheureusement on ne l’a pas fait. Mais j’ai été à tes côtés aussi longtemps que je le pouvais et tu seras à mes côtés maintenant aussi longtemps que je vivrai. » Kayla avait une place dans son cœur, bien plus importante qu’il ne l’aurait imaginer et la douleur de l’avoir perdu ne cessait de s’agrandir à l’intérieur de lui.