Héléna - un rendez-vous incertain

Les sentiments sont une chose difficile à comprendre en général pour l’être humain, complexe, troublante, déstabilisante. Les sentiments sont tout sauf rationnel, l’inverse du cerveau si pragmatique, si froid et calculateur. Pour une personne qui a fui ces émotions pendant des années se contentant du strict minimum, de la colère, de la rage, parfois de la compassion, de la fougue pour ces amis, mais jamais au grand jamais il n’y avait eu de la place pour des émotions tel que l’amour autre qu’amicale. Ce cœur s’était refermé sur lui-même devenant imperméable et inviolable. Impossible de l’ouvrir. Un coffre qui ne possédait pas de clé. De nombreuses infractions, coups avaient été fait sur ce coffre contenant un précieux trésor, ce même trésor était brisé, couvert de blessure qui malgré les années sont encore ouverte. De toute ces forces, la jeune femme tentait de sauver ce qu’il restait, de le protéger du reste. Elle n’avait jamais eu l’occasion d’ouvrir ce coffre et n’avait jamais eu envie de le faire. Malgré ce qu’elle pensait, Héléna ne possédait pas cette clé qui lui était pourtant si précieuse cachant ces faiblesses et ces douleurs du passé. Une personne détenait son bien le plus précieux et le fait qu’elle ne puisse pas contrôler, gérer l’ouverture de ce coffre la terrifiait. La perte totale de contrôle de la situation, de ces actes et de ces émotions lui faisait peur. Pourtant plus grand-chose ne terrifiait la jeune femme depuis un moment, mais cette possibilité la terrifiait, lui faisait perdre pied de plus en plus. Perdre le contrôle de soi était sans doute la pire sensation que l’on peut connaître pour quelqu’un comme Héléna. Plus le jeu avançait et plus la jeune femme avait pris conscience qu’elle ne contrôlait pas la situation aussi bien qu’elle prétendait le faire, plus tout ceci avançait et plus elle perdait pied. La possibilité d’un avenir sérieux auprès de Sirius ne la rassurait pas, ce n’était à cause de la personne qu’il était, ils ne seraient jamais devenus aussi proche s’ils ne s’appréciaient pas un minimum avec leurs deux caractères de canidés. Ce qui lui faisait peur c’est de ne plus rien contrôler, elle ne le savait jamais elle ne serait comme James et Lily, ce ne sera jamais dans son caractère et jamais dans celui de Sirius. Perdre le contrôle et devenir dépendante, fragile et à la merci de Sirius. Comme elle le fût une fois. Pendant si longtemps. La jeune femme ne savait pas si elle était prête, mais en réalité le serait-elle un jour ? Son traumatisme la blessait encore des années après, pourtant maintenant il était marié et avait quitté la demeure familiale depuis quelques années, mais il restait toujours présent tel une ombre qui ne la quitte jamais. Les relations sérieuses n’avaient jamais intéressé Héléna, préférant batifoler d’un côté puis d’un autre, mais jamais rien de sérieux. Pourquoi ce ne serait pas le cas avec Sirius ? Juste un amusement pour combler cette frustration et cette tension charnelle entre eux ? Au fond de ces trippes la brune le savait, elle était certaine que ce n’était pas qu’un jeu, que ce ne serait qu’un jeu entre eux. S’ils devenaient « nous » ce serait pour de bon, quelque chose d’aussi solide que James et Lily, mais à la fois complètement différent. Difficile d’expliquer ce qu’elle ressentait, ce pressentiment, mettre des mots dessus, mais elle le savait que ce ne serait pas qu’une relation sérieuse qui fini par se terminer. Tout était tellement plus facile quand aucun des deux n’avaient conscience que ce jeu prendrait cette tournure, quand aucun sentiment n’avait sentiment et quand aucun des deux avaient pris conscience de ces sentiments. Mais ce n’était plus le cas, plus maintenant. Tout était plus compliqué. Elle était sans doute la raison principale de cette complication, voilà maintenant qu’ils se fuyaient et suivaient, mais pas comme avant. Trop de sentiment dans chacun de leur geste, dans chacun de leur mot. Un regard, un soupir, un sourire. Tout était différent. Sirius était parti. C’est ce qu’elle avait demandée après tout, mais cela lui fit plus de mal que de bien. Son odeur quittait peu à peu la pièce, tandis qu’elle restait plantée là sans savoir ce qu’elle devait faire. Son cerveau et son cœur était en désaccord, plus que jamais, et c’est le cœur qui remporta cet affrontement. Ne contrôlant pas ces mouvements, la jeune femme quitta la maison cherchant dans quelle direction il était parti, l’apercevant de loin elle lui courut après avant de le pousser légèrement une fois à sa hauteur. Les larmes coulaient le long de son visage, des sanglots s’échappaient de sa poitrine tandis qu’elle frappait la poitrine du jeune homme. Tout ceci était douloureux. Eux, l’incapacité d’être nous, la possibilité d’être nous, tous ceci était douloureux. Ces jambes finirent par l’abandonné incapable de supporter son pois plus longtemps, elle se retrouvera sur ces genoux et la chute ne lui faisait rien. Ce n’était pas son corps qui souffrait, mais son cœur. Les mains sur son visage, les pleurs continuait encore avant de se stopper soudainement en entendant la réponse du jeune homme. Héléna releva le visage le regardant surprise par sa réaction et sa question. « Je… » Commença-t-elle avant de se taire et de tourner le regard, elle regarda ces mains qui étaient à présent posé sur ces genoux. Serrant légèrement les poings, Héléna repris la parole encore roque. « Bien sûr que non. Tu es bête ou quoi. C’est encore plus douloureux quand tu n’es pas là, quand tu es avec une autre… » Continua-t-elle en posant une main sur sa poitrine. « C’est douloureux, mais je ne peux pas me passer de toi. Tu as… tu as cette clé qui était censé être à moi… » Continua-t-elle de dire en serrant sa prise sur son tee-shirt au niveau de sa poitrine. « Ne m’abandonne pas, cette possibilité me fait encore plus peur que celle de la fin du jeu… » Finit-elle de dire restant ainsi, ne regardant toujours pas le jeune homme. Le choc du départ soudain du jeune homme, de sa perte de contrôle et de ces sanglots étaient doucement en train de disparaître. Et lorsque elle sera de nouveau pleinement en possession de ces moyens, Héléna risquait de ne pas rester très longtemps en présence du jeune homme. N’assumant pas cette faiblesse qu’elle venait de céder aux yeux de Sirius. Cette porte qu’elle venait d’ouvrir sans en avoir réellement conscience. Elle allait fuir, comme une lâche certes, mais dès que son cerveau sera de nouveau au manœuvre, elle fuirait.

Aimer était un sentiment compliqué chez Sirius. Il se souvenait encore de sa première année à Poudlard, ce moment où il avait rencontré James et qu’il s’était rendu compte d’une certaine manière qu’il avait le choix d’être qui il voulait. Il avait voulu devenir ami avec James, mais n’avait pas vraiment sut comment faire. Dans sa famille on n’aimait pas, on était simplement des personnes qui avaient le même sang et pourtant Sirius avait toujours adoré son petit-frère en essayant de le montrer à sa manière. Ce n’était qu’une fois qu’il avait rencontré James qu’il avait compris qu’il pouvait montrer un peu plus qui il était, le fait qu’il pouvait se lier avec quelqu’un en amitié. Mais Sirius avait failli auprès de son propre frère, incapable de faire part entièrement de ses sentiments dès qu’on pouvait aborder le sujet, il l’évinçait d’une blague ou d’une phrase bien trouvée. Parler amour ne lui ressemblait pas et dieu savait que ses amis avaient déjà essayer de lui faire cracher le morceau. En parler avec Héléna n’était même pas envisageable pour lui, ils savaient tout les deux que ça ne mènerait à rien. L’un comme l’autre fuyeraient la discussion avant de l’avoir commencé. Mais aujourd’hui les choses semblaient étranges. Il ne savait pas vraiment ce qu’il avait dit pour qu’elle s’en aille, mais peut-être après tout avait-il été sur ce terrain glissant sur lequel ni Héléna ni lui ne voulait aller. Sirius était conscient qu’il avait clairement déclencher la fuite de la jeune femme et il n’aurait peut-être pas dû la rattraper, il aurait pu la laisser s’enfuir, mais il n’avait pas pu la laisser ainsi. Il se rendait compte qu’il avait fauté, là où tout semblait léger dans ce début de conversation, il l’avait poussé, lui avait dit qu’elle ne pouvait se passer de lui et que même si elle le niait, elle était bien consciente de ce qu’il se passait entre eux. Il y avait quelque chose, enfin d’après tous leurs amis qui voulaient tout le temps s’immiscer dans leur relation, les pousser l’un vers l’autre, mais ils n’en étaient pas capables. Ils ne pouvaient pas comprendre toute la subtilité dans cette relation qu’entretenait Héléna et Sirius, cette peur de l’attachement, de se lancer à cœur perdu dans une histoire avec un avenir incertain. Quelque chose les effrayait tous deux, jouant avec l’autre poru garder le contact, pour garder une relation. Sirius savait qu’il ne pourrait pas se passer d’elle, qu’il ne pourrait pas stopper le jeu, mais en la voyant ainsi aussi désemparé alors qu’elle lui expliquait qu’elle souffrait, il se demandait si ce n’était pas la meilleure solution. Disparaitre, lui laisser vivre sa vie et tout simplement arrêter de se voir. Cette pensée lui faisait un poing au cœur, mais il ne pouvait pas la voir malheureuse, c’était impossible pour lui, comme si on lui aurait enlever son bonheur à lui aussi. Il pouvait bien la voir heureuse avec quelqu’un d’autre, serait-ce si grave, tant qu’elle était bien ? Cette question surgissant dans son esprit, la réponse ne fit pas attendre. Non ça ne lui ferait pas de bien non plus, mais si lui était la cause de son malheur, il devrait sans doute le faire. Sirius s’agenouilla à ses côtés et la prit dans ses bras quelques secondes, une accolade qu’il n’avait jamais vraiment fait, sentant son parfum l’enivrer, mais il la lâcha pour lui demander si elle ne serait pas mieux sans lui. C’était une question dure à poser, et ce serait encore plus dure si la réponse était oui. Sirius espérait que ce ne serait pas le cas et regarda la jeune femme alors qu’elle tournait la tête, les yeux humidifiés pour lui répondre. Héléna commença à répondre, prononçant un simple mot avant de s’arrêter pour détourner le regard. Sirius attendait la réponse, son cœur battant la chamade dans sa poitrine, ne sachant à quoi s’attendre, lors qu’elle lui répondit un non qui semblait logique pour elle. Il l’écouta parler avant de détourner la tête à son tour, entendant ses derniers mots. « Quand je suis avec une autre … ?  » répéta-t-il en murmurant, son regard tourné vers le vide. Est-ce que ça la blessait à ce point quand il couchait avec d’autres filles ? Ils n’avaient jamais eu d’exclusivité et puis ils n’avaient jamais couché ensemble non plus, alors pourquoi. Sirius savait très bien pourquoi il comprenait trop bien ce que cela faisait. D’un côté lui aussi ça le gênait de savoir qu’elle en fréquentait d’autre, mais il ne disait rien, s’énervant tout seul dans son coin avant de reprendre son sourire face aux autres comme si rien ne le touchait. Sirius retourna la tête quand elle continua à parler, Héléna lui expliquant qu’elle ne pouvait se passer de lui, comme s’il avait la clé de quelque chose. Pour le coup il ne comprenait pas totalement, mais il pouvait supposer ce qu’elle voulait dire. L’avait-il vraiment ? Et même s’il l’avait, est-ce qu’elle le laisserait simplement l’utiliser ? Il n’eut pas le temps de répondre quand elle reprit la parole la main sur sa poitrine, en lui demandant de ne pas l’abandonner. Il continuait à la regarder et alors qu’elle gardait cette main sur sa poitrine, il prit l’autre et déposa un petit baisé dessus avant de reprendre la parole : « Tu sais très bien que je ne pourrais pas t’abandonner. La vie serait bien trop triste. Ne m’abandonne pas non plus. » répondit-il avec un petit sourire. Cette conversation était étrange et bien trop sérieuse. Dans un film moldu, les deux protagonistes se seraient sans doute avouer leur sentiment, se serait embrassé pour finir heureux jusqu’à la fin des temps. Mais les films étaient bien loin de la réalité, et Sirius reposa la main d’Héléna qu’il tenait, avant de s’approcher un peu plus de la jeune femme. « Et tu sais qu’il y a une solution pour que tu ne craigne plus jamais rien ? » Et les deux jeunes savaient très bien ce qu’il en était, il le savait, mais il serait sans doute impossible pour l’un comme pour l’autre de réussir à le faire.

Il y avait beaucoup de chose qu’Héléna maîtrisait parfaitement, que ce soit l’expression de son visage, l’art du duel, le Quidditch, la métamorphose et beaucoup d’autres choses. Ce n’était pas pour se vantée, mais c’était une sorcière plutôt douée et intelligence qui réussissait ce qu’elle avait envie d’entreprendre. Peu de chose effrayait également la jeune femme, ce qui pouvait être autant une qualité qu’un défaut surtout quand cette incapacité à craindre vous faisaient sauter sur un mangemort à main nu, l’attaquant sans baguette tandis que ce dernier en possédait une. Cette part de stupidité à foncer tête baissée faisait partie intégrante de la personnalité de la belle brune, cependant à partir du moment où elle entrait dans quelques choses qui n’étaient plus dans son contrôle elle perdait pied. De nature méfiante, il était difficile de rentrer dans le cercle de confiance de la Sang-Pur les amitiés avaient fini par venir et avec le temps, la patience de ces amis, Héléna avait appris à s’ouvrir peu à peu au fil des années qui s’étaient écoulés depuis l’entrée en première année. Toutefois, il y avait bien un domaine qui échappait à la compréhension de la brune. L’amour. Ce n’avait jamais été une vérité, un événement qu’on ne prend pas à la légère, une relation sérieuse et durable. Ce n’était pas dans les plans de la brune, les amourettes n’allait pas avec sa personnalité, les relations sans lendemain et sans attache était le meilleur qu’elle avait pu offrir. Vivre un amour comme James et Lily lui était inconnu, être amoureux d’une personne également ce sentiment de vivre grâce aux sourires, aux regards d’un autre lui était inconnu. Bêtement, elle s’était lancée dans un jeu dangereux avec Sirius, les deux jeunes incapables d’être sérieux en amour avait commencée depuis plusieurs années à présent un jeu qui consistait à se tourner autour, battant les records de créativité en se qui concernait les meilleurs moyens de dragué l’autre, un regard, un geste, un effleurement. Au début, cela ne signifiait pas grand-chose, juste répondre à une attirance mutuelle qui avait grandit en même temps que leur corps, mais jamais il n’y avait été question de sentiment et encore moins de quelques choses de fort. Mais, il est bien connu que la vie ne se passe jamais comme on le souhaite, comme on le programme. Maintenant, perdre le jeu avait une signification toute autre qu’au début du jeu, c’était devenu tellement sérieux que perdre pieds n’était pas une option pour la jeune femme. Malgré tout ce qu’elle essayait de se dire pour se convaincre qu’il n’y avait rien entre Sirius et elle, les larmes qui coulaient le long de ces joues prouvait le contraire. Incapable de retenir ces sentiments, de contrôler quelque chose qui lui échappe, la brune avait craquée. Pour la première fois de sa vie, elle était incapable de contrôler ces émotions, de contrôler son propre corps et de pensée avec son cerveau et non pas avec son cœur. Les mots qui s’échappaient de ces lèvres raisonnaient en elle comme une vérité inavouée depuis des années, mais qui pourtant lui était difficile et douloureux à avouer. A présent qu’elle se trouvait au sol, Sirius à ces côtés la brune était incapable de le regarder dans les yeux n’assumant pas les mots qu’elle prononcé presque malgré elle, même s’il était vrai. « Je… » Commença-t-elle lorsqu’elle entendit Sirius répété ce qu’elle venait de dire concernant les autres filles, évidemment qu’elle n’appréciait pas le voir dans les bras d’une autre, mais était-ce seulement réciproque. Secouant la tête, la jeune femme voulu retenir ce qu’elle avait en tête, mais sa bouche fût plus rapide que son cerveau. « Parce qu’elles font des choses que je suis incapable de faire avec toi… » Dit-elle en murmurant avant de se mordre violemment la lèvre jusqu’à avoir le goût du fer dans la bouche. Toutes ces vérités qui étaient encore inconnu et secrète pour la brune ne cessait de s’échapper de sa bouche en continue comme s’il avait déclenché ou ouvert une porte qui ne voulait pas se refermer ayant beaucoup trop de choses à dire. Ce n’était pas une sensation agréable pour Héléna qui se sentait terriblement impuissante et c’était un sentiment qu’elle détestait. Lorsqu’il attrapa sa main pour déposer un petit baisé dessus, le cœur de la jeune femme s’emballa elle le regarda alors droit dans les yeux, ces derniers toujours humides, mais ne pleurant plus. « Comment pourrais-je… » se contenta-t-elle de dire sans pour autant lâcher la main de Sirius, c’est ce dernier qui reposa la main d’Héléna avant de se rapprocher de cette dernière. Et les mots que lui dire le jeune homme eurent comme l’effet d’un éléctrochoque sur la jeune femme. Héléna attrapa le visage de Sirius avec ces deux mains, collant son front contre le sien tout en observant ces lèvres. « Je… » commença-t-elle en se rapprochant des lèvres de Sirius avant de s’arrêter à quelques centimètres de ces derniers. « Je ne peux pas. » Finit-elle par dire en le regardant quelques secondes dans les yeux, avant de se relever brutalement et de s’éloigner de quelques pas. Héléna le regarda quelques instants avant de se détournée et de transplaner fuyant de nouveau la situation. Beaucoup trop de chose s’était produite durant cette soirée et elle n’était pas certaine de tenir le choc encore plus longtemps. Les mots qu’elle avait dit ne cessait de se répéter dans son esprit et la sorcière n’assumait pas ces vérités dites.

Sirius était légèrement perdu dans cette conversation. Il ne savait pas où cela allait les mener tout les deux, ni même si cela allait seulement avoir une fin pour eux. Mais les choses avaient dégénéré entre ce jeu de pure séduction qui avait eu lieu, une sensation de liberté et de futilité qui s’était soudain transformé en quelque chose de beaucoup plus sérieux. Sirius n’aimait pas parler de choses sérieuses ayant l’impression de revenir des années auparavant où toutes sa vie n’était régie que par de simples dictats de la bonne société, des responsabilités et où la folie ne semblait pas avoir vraiment sa place. Ça n’avait pas toujours été comme ça, notamment avec son frère Regulus quand ils étaient enfants, mais les choses avaient tellement changé, il avait dû prendre la place de l’aîné pour être fort, pour tout endurer et il avait tout esquiver d’un revers de la main en s’enfuyant. Fuir, Sirius savait s’y prendre, il y arrivait parfaitement bien et pourtant lorsqu’il devait faire face à un danger, il se sentait capable de tenir bon, d’être là pour aider ses amis. Mais pas quand ça le touchait personnellement quand il était question de relations, il n’avait qu’une envie c’était de fuir. Cependant en voyant Héléna dans une telle position il ne pouvait pas se le permettre. Il en était clairement responsable, l’ayant poussé à se retrancher dans cet endroit, à s’effondrer sur place et il se devait de faire quelque chose. Clairement il n’aimait pas la voir comme ça, ça le touchait sans doute plus que si ça avait été une autre fille. Pourquoi ? Parce qu’il tenait à elle malgré les apparences, plus qu’il ne l’aurait pensé. Sirius s’agenouilla à ses côtés, ne sachant s’il devait simplement la prendre dans ses bras, tenter de comprendre, de l’aider, de lui faire penser à autre chose. Il n’était pas le meilleur pour ça, ni pour aider sur les sentiments qui semblaient envahir Héléna que sur la relation qui les liait. C’était sans doute ça le paradoxe, il était acteur et en même temps spectateur, incapable de comprendre. Pourtant dans ce qu’elle disait il saisissait des choses, sans savoir s’il comprenait parfaitement bien tout ce qu’elle voulait dire. Léna parla des filles que Sirius fréquentait, qu’elle n’aimait pas le voir avec. Il ne comprenait pas, pas totalement, alors qu’elle couchait avec d’autres garçons elle aussi. Ils étaient libres non de faire ce qu’ils voulaient ? Mais ça le touchait également, il ne pouvait pas le nier et peut-être par jalousie simplement, il lui rendait la pareille avec d’autres filles. C’était un comportement stupide, il devait bien l’avouer, mais il avait toujours fonctionné de cette manière. Elle commença à parler, tentant de lui répondre sur cette interrogation, mais elle ne finit pas sa phrase, la laissant en suspend un instant. Sirius la fixait, cherchant à comprendre, interprété ce qu’elle allait dire et lorsqu’elle secoua la tête, Léna parla de ce qu’elle ne pouvait pas faire avec lui, mais que les autres pouvaient faire. Un instant il resta silencieux, stupéfait de ce qu’elle venait de dire. Elle lui en voulait de coucher avec d’autres parce qu’elle ne le faisait pas ? Elle le voulait ? Était-ce bien ce qu’il comprenait ? Il ne pouvait pas douter pas après ses paroles et il ne sut quoi répondre sur l’instant, sa bouche elle trouvant les mots qu’il n’aurait peut-être pas dû dire. « Je … on pourrait si tu voulais. Tu sais sortir un soir ce n’est pas très compliqué. » S’il n’avait pas voulu paraitre pour un con, il se serait sans doute frapper à ce moment-là. C’était stupide, elle ne parlait pas de ça. Mais après tout sortir un soir n’était-ce pas le commencement de quelque chose au final ? Alors qu’elle reprenait la parole difficilement, il lui prit la main et déposa un baisé sur cette dernière. Un geste doux, suivit d’une promesse qu’il voulait qu’elle lui fasse. Ne pas l’abandonner non plus. Il ne voulait pas qu’elle s’en aille et le laisse seul. Mais pouvait-il demander ce genre de chose ? Pouvait-elle le lui promettre ? Il esquissa un sourire quand elle avoua comme une évidence qu’elle ne pourrait pas. Sirius s’approcha alors de la jeune femme, tout prêt lui expliquant qu’il y avait un moyen pour que plus jamais elle n’ait peur de quoique ce soit. Elle l’attrapa, posant ses mains sur son visage, collant son front contre le sien, si proche que leurs lèvres auraient pu s’atteindre d’un simple geste. Doucement elle s’approcha encore plus et Sirius la regarda faire, ne bougeant pas. Mais avant qu’un simple baisé fut échangé entre eux, elle confessa ne pas pouvoir. Sirius l’observa se relever, se relevant à son tour quand elle s’éloigna de lui et lorsqu’il la vit se retourner il cria : « Héléna ! » Mais au lieu de rester, elle transplana, le laissant seul avec lui-même, seul dans ce parc. Jamais Sirius n’aurait pensé que ce genre de discussion était possible et elle avait pourtant eu lieu. Les choses allaient changés entre eux, mais à quel point ? Sirius ne le savait pas et sur cette dernière pensée, il transplana.