Remus * Premier rendez-vous

«- D'accord donc... les couches sont juste là et j'ai préparé ses repas, d'avance et ses jouets sont...»

Comme chaque fois qu'elle s'absente et confit sa fille à sa mère, Aurora ne peut pas s'empêcher de faire les mêmes mises en gardes, de donner les mêmes informations, alors qu'elle ne quitte son bébé que le temps de quelques heures, comme elle a un rendez-vous, ce soir. La jeune femme ne devrait probablement pas tant s'en faire, elle sait bien que sa mère sait y faire, qu'elle a l'habitude des enfants, qu'elle s'est toujours très bien occupée d'elle et de sa fille... mais c'est plus fort qu'elle et laisser sa petite Erica est toujours quelque chose de compliqué pour la jeune mère.

Sa mère pousse un soupir en essayant de la rassurer, faisant valoir le fait qu'elles sauront parfaitement se débrouiller, sa petite fille et elle. Mais qu'en attendant, elle doit se dépêcher de filer, sans quoi elle sera en retard. Aurora songe que, même si c'est leur premier vrai rendez-vous, Remus ne lui en tiendrait pas vraiment rigueur alors qu'il sait l'attachement de la demoiselle pour son enfant. Elle suppose qu'il comprendrait. C'est un homme doux, compréhensif. La demoiselle apprécie ces qualités qu'il manifeste.

Elle se décide à filer, alors que sa mère la met presque dehors, et prend alors la direction du chemin de traverse, où les deux jeunes gens ont prévus de se retrouver. Elle ne tarde pas à se présenter devant l'adresse du restaurant que Remus lui avait évoqué et attend un peu devant, en espérant que ce dernier n'est pas déjà entrée l'attendre à l'intérieur parce qu'elle a eut du retard. Aurora scrute les alentours, guettant la silhouette de l'ancien rouge et or qui avancerait vers elle. Il y a un peu de passage, mais elle ne voit pas la silhouette du sorcier venir à elle et jette alors un coup d'oeil discret par la fenêtre du restaurant pour voir s'il serait à l'intérieur.

Si Remus n'était pas à l'aise de ce rendez-vous qui se profilait à l'horizon, Aurora ne l'était pas plus que lui, à vrai dire. Elle aussi était intimidée par la situation, bien que ce ne soit pas une première fois pour elle, pas un coup d'essai. Oui elle avait eut un enfant, oui elle avait déjà eut quelqu'un dans son existence, mais cela ne rendait pas plus facile l'étape séduction pour autant. Cependant en l'apercevant à ce point inquiet et perdu, une drôle de chaleur enveloppe la demoiselle qui compati au tourment du sorcier et cette dernière s'empresse de le rejoindre dans la bâtisse de sorte à ne pas le laisser redouter qu'elle ne vienne finalement pas, se soit rétracté.

L'homme la questionne rapidement sur elle, sur Erica, non sans avoir prit le soin, tout d'abord, de tirer la chaise de la jeune maman pour lui permettre Si dans quelques années ce genre de politesses seraient décriés, considérant que cela plaçait les femmes en statut d'infériorité face aux hommes, en 1980 c'est encore parfaitement apprécié et même très bien vu.

«- Oui effectivement ce n'est jamais évident de se séparer de son enfant, on imagine toujours qu'il aura besoin de nous et que nous ne seront pas là comme nous devrions l'être. Mais elle est heureuse de voir sa mamie oui et ma mère sait y faire avec les bébés, après tout elle s'est très bien débrouillé pour moi alors je ne devrais pas m'en faire.... mais ça reste plus fort que moi.»

La jeune femme passe commande alors que le serveur s'est approché d'eux. Elle hésite un peu, ne sait encore pas tout à fait quoi choisir, pose des questions à l'homme sur quelques plats du menus avant de se décider et reporter son attention sur Remus, rougissant aux remarques de ce dernier.

«- Merci... tu n'es... pas mal non plus.» Elle le gratifie d'un sourire. «Oh non non ne t'inquiète pas. Tu n'a spas de raisons d'être nerveux !» assure la sorcière en passant une main gênée dans ses cheveux. «Alors les... les cours, ça va ?»

La demoiselle acquiesce les propos de l'homme d'un mouvement de tête qu'elle accompagne d'un délicat sourire. En effet en tant que mère et étudiante, la demoiselle ne s'accorde pas beaucoup de temps pour elle dans une semaine et même dans le mois pour être honnête alors qu'elle a toujours quelque chose à faire ou à penser soit pour elle soit pour son enfant et elle ne pouvait pas manquer à ses devoirs et ses responsabilités. Heureusement pour elle, elle était devenue la reine de l'organisation pour ne pas se laisser déborder par toutes ces contraintes et ces exigences qu'elle était amenée à rencontrer au cours de son existence. Effectivement elle ne s'accordait pas beaucoup de temps de pause.

«- Oui tu as certainement raison mais ce n'est jamais simple pour une maman... Ce sont nos petits bébés, nos tout petits après tout...»

La conversation s'oriente cependant rapidement sur le domaine des cours, des études, alors qu'Aurora tente de glaner des informations quand à l'homme qui lui fait face. Des questions que l'homme ne tarde pas à renvoyer à son tour pour connaître un peu mieux la demoiselle et savoir ce qu'elle souhaite faire après sa dernière année d'études, alors qu'il suppose qu'elle pourrait vouloir devenir joueuse de quidditch. Elle rit.

«- Non, sinon je serais probablement à l'école des sports. Je souhaite travailler à l'organisation des jeux et des sports, donc effectivement au ministère de la magie oui.» confirme la demoiselle en adressant toujours un large sourire, alors qu'un serveur approche pour prendre leurs commandes. Elle regarde la carte rapidement, nerveuse pour ne pas faire attendre l'homme alors qu'elle se rend compte ne pas avoir encore arrêté son choix. Et porte finalement son choix sur un peu de lâcher prise avec une pizza.

Comment avait-elle compris qu'elle voulait travailler en jeux et sports magiques ? Voilà une bonne question, une question intéressante. La vérité c'est qu'elle adore s'amuser malgré son air sérieux et qu'elle aime le sport, elle aime voir les matchs de quidditch, les traditions anciennes du tournois des trois sorciers, aujourd'hui oublié du fait de sa dangerosité, la fascinent. Toute serdaigle soit-elle, derrière son calme apparent se cache parfois un petit feu follet, dont l'énergie a du mal à être canalisé. Elle adore les manifestations sportives et le fait d'organiser des concours, ce genre de trucs. Mais elle adore aussi y assister et quoi de mieux pour être présent à tout ces événements, que de travailler à leur organisation et obtenir ainsi des places en tribune ?

«- Je me suis beaucoup cherché, je dois l'avouer mais lors d'une coupe du monde, j'ai rencontré un employé du ministère qui travaillait à l'organisation de ces événements et j'ai trouvé ça terriblement intéressant alors je me suis dis que c'était peut-être une bonne option de métier pour moi. J'aime beaucoup le quidditch et les jeux, les concours, les événements qui rassemblent et qui fédèrent les peuples.» répond simplement la demoiselle en lui adressant un large sourire, avant de lui retourner la question sur son propre cursus.

La jeune femme redresse la tête comme Remus la questionne, visiblement surpris qu'elle ai accepté son invitation et semblant assez curieux de connaître les motivations de la demoiselle. Cette dernière hausse les épaules, considérant que même si sa réponse est honnête, c'est une question un rien embarrassante tout de même et elle rougit un peu, d'ailleurs, en cherchant ses mots.

«- Je ne vois pas pourquoi j'aurais refusé, c'était une agréable et délicate invitation, puis tu es sympathique.» répond la jeune femme en passant nerveusement une main dans ses cheveux.

La demoiselle acquiesce en écoutant parler l'homme qui lui fait face et qui raconte l'histoire de ses parents, pour commencer. Une histoire apparemment mignonne quoiqu'elle ne l'entende pas en entier, mais elle comprendre en effet que ça a l'air d'être une assez importante affaire de famille qui lie tout les membres les uns aux autres et qui explique qu'ils soient autant attachés à tout cela et à la symbolique de cette affaire. La demoiselle lui adresse un sourire sans toutefois oser l'interrompre alors que l'homme parle, continuant sur le fait qu'il était bon à Poudlard. Elle se retient de faire une petite remarque sur le fait que l'homme se dise en avance à son entrée à Poudlard et acquiesce encore quand il évoque le fait qu'il avait comprit, en septième année, ce qu'il voulait faire de sa vie en souhaitant être utile à la société. Une noble cause, donc, bien plus noble que celle qui pouvait motiver la demoiselle dans ses propres études mais soit, chaque ses travers après tout.

«- Je comprends et je te souhaite d'y parvenir, c'est en effet un beau projet que tu as là.» affirme la jeune femme.

La demoiselle est surprise par la question de l'homme sur son acceptation pour cette invitation qu'il lui a faite. La jolie blonde comprendre que l'homme est très nerveux, très timide aussi et qu'il semble avoir peu d'estime de lui-même. Assez rapidement comme elle a répondu, le jeune homme réponds à son tour, s'enfonçant un tantinet. Elle le trouve mignon, ainsi, à balbutier de la sorte et la complimenter. Aurora ne rougit pas mais a un petit sourire gêné comme elle entends le jeune homme la complimenter et elle rit un peu, aussi, quand il parle de ses amis avant de s'excuser en se disant trop bavard quand il est nerveux. La jeune étudiante ne lui en veux pas mais trouve dommage qu'il se laisse paralyser de la sorte par la situation alors qu'il n'y a aucune raison et qu'elle ne va pas le manger, après tout.

«- Ne t'excuse pas ça arrive à tout le monde...»

Elle est un peu gênée, vraiment, maintenant, alors que les mots de l'homme font sens dans son esprit. Elle l'observe quelques minutes en pesant le pour et le contre de sa question. Et finalement elle se jette à l'eau.

«- Quel était le... but de la rencontre, si tu parles de rentrer bredouille ?» questionne la belle, enfin.

Il est chou, il perd ses mots, ne sait pas comment s'y prendre, alors qu'elle le questionne et la blonde se sent un peu mal à son aise de le voir cafouiller de la sorte, à cause d'elle, à cause de ses questions. La demoiselle ne voulait pas le mettre ainsi mal à l'aise. Mais il semblerait qu'elle le fasse. Elle lui adresse un sourire compatissant, s'apprête à l'interrompre pour lui dire de reprendre son souffle, alors qu'il semble vraiment gêné, vraiment mal à l'aise. Elle ne pensait pas du tout pouvoir impressionner quelqu'un à ce point, mais face à lui... elle se sent vraiment mal de le mettre dans un état pareil, parce qu'elle comprend évidemment que l'exercice soit difficile. Mais c'est un gryffondor, tout de même et en fin de compte, l'homme surmonte son malaise pour parler un peu plus d'elle, d'eux, de son désir d'apprendre à mieux la connaître.

Une rougeur apparaît sur les joues d'Aurora, alors qu'il parle de tout ça, qu'il parle de sa fille, aussi, assurant que sa condition de mère au foyer ne l'effraie pas, lui. Des mots qu'elle n'a pas entendu depuis longtemps. Parce que sa fille semble inquiéter les hommes, qui redoutent d'avoir à s'en occuper, en fait. La jeune femme a un petit rire, un rien nerveux, avant de le regarder de nouveau.

«- On... on pourrait faire ça oui... Se connaître... mieux...» acquiesce la jeune femme gênée, elle aussi.

Mais elle a bien envie, c'est vrai, de le découvrir un peu plus. D'apprendre à le connaître d'avantage, voir si peut-être ça peut coller entre eux, s'ils ont des centres d'intérêts communs, ce genre de choses.

«- Je ne suis pas comme ça.»

Une chose est certaine, c'est que Remus touche la jeune femme, par sa douceur, sa délicatesse, sa timidité, aussi. Parce qu'il est vraiment très timide, elle le sent dans son attitude, dans son comportement, dans ses mots, alors qu'il confesse que c'est la première fois qu'il fait ça avec une fille, qu'il demande un rendez-vous, parce qu'avant ça ne comptait pas, les filles. Il dit qu'elle aurait put se moquer, mais elle n'est pas comme ça elle, loin de là. Elle n'aime pas ces filles qui se moquent des garçons, de leurs faiblesses. En attendant, elle a un peu plus l'habitude des rencart que lui. Parce qu'elle n'est pas aussi réservée, par aussi timide. Elle est déjà sortie en soirée, dans de grosses soirées, par plaisir, pas parce que ses amis l'y ont entraînés non. C'est pour ça qu'elle est maman, d'ailleurs, c'est parce que la sorcière aime sortir de temps en temps.

«- Hé bien... je dirais que c'est assez difficile à expliquer. Parfois c'est génial et parfois moins, c'est compliqué, fatiguant, difficile. Et dans un même temps je ne m'imagine pas un instant vivre sans elle à présent. Donc... c'est très prenant comme fonction, être maman. Quand je vais en cours elle a une bonne nounou, ou ma maman, ça se passe bien avec l'une comme avec l'autre donc je suis rassuré.»

Il pose des questions sur sa fille, sur la vie de maman et elle apprécie, parce que les hommes essaient d'oublier qu'elle est mère, la plupart du temps, ce qui ne manque pas de l'agacer. Parce qu'elle est maman, ce n'est pas à oublier, son enfant est là, bien là et il fait totalement partie d'elle. Mais ce n'est pas si difficile que ça d'être une maman seule non plus, en fin de compte.

«- Le plus difficile c'est le regard des autres mais pour le reste on fait avec, donc... ça va. Enfin personnellement je gère. Quand au papa, tant pois pour lui. Mais c'est un beau projet, d'avoir des enfants plus tard. Il faut. Même si ça peut faire peur.»

La voir comme un exemple, elle n'est pas sûre Aurora et elle ne se voit pas comme telle, elle, mais elle n'en fait pas la remarque à Remus et se contente de le gratifier d'un sourire afin de le remercier de la gentillesse des propos qu'il tient à son égard. La jeune femme n'est pas insensible à ses mots, le trouvant adorable de penser ainsi même si dans un même temps elle sent bien, aussi, qu'il est bien trop indulgent à son égard, bien plus qu'il ne devrait l'être certainement et elle laisse cette conversation se perdre comme Remus décide de changer de sujet pour en aborder un autre, quelque peu épineux de prime abord.

Peut-être qu'il ne devrait pas poser cette question ou pas comme ça car la demoiselle ne sait des loup-garous que ce que l'on en dit dans les livres, elle ne les a pas étudié plus que ça et ne croit pas en connaître pour avoir un avis qui puise diverger de ce que l'on en présente dans les ouvrages scolaires. Comment pourrait-elle savoir qu'ils ne sont pas que les créatures assoiffés de chair que l'on présente dans les livres ? Elle est tolérante Aurora c'est vrai. Mais c'est aussi une personne studieuse qui a apprit beaucoup par le biais de la lecture, une lecture qui ne rend guère justice aux loups-garous en soit.

«- Je dois dire que c'est une bien étrange question que tu me pose là. Et je dois t'avouer que ma fois, je n'en connais pas pour me faire ma propre opinion sur ce qu'ils sont aussi, je ne peux m'appuyer que sur ce qu'en disent les livres et les personnes qui les ont étudiés... Ils ont une force incroyable, ne se souviennent de rien pendant la pleine lune, pourraient s'en prendre à leur meilleur ami s'ils le croisaient... dépeint ainsi ce n'est pas bien rassurant... J'imagine cela dit qu'en dehors des pleines lunes ils ne sont pas... dangereux ?»