EVENT N°9 ♣ Howling, crying, praying ... useless

Elle donnait tranquillement son cours quand l’annonce était tombée, sous la forme d’un patronus envoyé par un membre de l’ordre du Phénix. Pré-au-lard subissait une attaque, appelant l’ordre à l’aide. La demoiselle ne savait pas si elle pouvait vraiment abandonner sa classe dans une telle situation, son rôle premier étant de protéger Poudlard et les élèves. Mais elle était un membre de l’ordre, après tout. Et le concierge, justement, passe la tête par la porte pour dire que le directeur libère les professeurs et appelle tout les étudiants, dans la grande salle. Laissant ses chères têtes blondes rejoindre leur point de rendez-vous, Destiny Rosier prend quelques minutes pour donner une couleur brune à sa chevelure, une teinte verte à ses yeux, une couleur plus matte à sa peau. Ainsi, on la dirait venu de quelques anciennes colonies asiatiques, de telle sorte que son père et son frère, quoique parfaitement au courant de ses dons de métamorphomagie. Ils ne se douteraient pas, ou ne chercheraient peut-être pas, surtout, à savoir qui se cachait derrière cette étrange jeune femme, du moins l’espérait elle.

Sitôt sa métamorphose achevée, la jeune femme gagne le hall d’entrée et cherche Tristan du regard, en vain. Si bien qu’elle se hâte vers le portail pour pouvoir transplaner une fois qu’elle est sortie de l’enceinte de l’école. Rapidement, elle arrive à Pré-au-lard et cherche de nouveau son ami du regard, tout en restant attentif à ce qu’il se passe autour d’elle afin de ne pas recevoir un mauvais sort au passage. Destiny, finalement, prend le parti d’appeler Tristan pour retrouver ce dernier, mais se retrouve confrontée à son propre frère alors qu’il ne peut la reconnaître et qui l’accule contre un mur.

«- Stupéfix ! » lance la sorcière en visant Evan Rosier en estérant atteindre sa cible mais sachant ce dernier bon duelliste. Et elle échoue, malheureusement.

Elle n’avait jamais eut l’âme d’une grande guerrière, loin de là. Aleksandra avait toujours été une princesse bien plus qu’une aventurière, à force d’être surprotégée par ses parents, par son jumeau… Elle n’avait pas autant conscience que lui de la dangerosité de ce qui se passait à l’extérieur. Elle était intelligente et lisait la gazette, mais ne pensait pas que les faits étaient à ce point édulcoré, qu’on leur cachait à ce point la vérité sur l’ambiance morose de l’Angleterre. Leurs parents ne devaient pas non plus le savoir, car leurs lettres étaient toujours gaies, jamais on aurait put croire que la menace était à ce point présente. Alors en entendant le patronus arriver dans la salle de sortilèges, parler d’une attaque, demander à Pré-au-lard la présence des personnes qui étaient membres de l’ordre du phénix… La demoiselle ne s’attendait pas à ça. Elle ne pensait pas que la menace était à ce point réelle ni à ce point proche de l’école. Et Léandre, qui n’est pas dans le même cours qu’elle ! Aleksandra explose de l’intérieur quand le concierge entre, demandant aux élèves de se rendre dans la grande salle et elle est la première à se ruer dehors, descendre quatre à quatre les escaliers, rejoindre cette salle pour s’assurer que son frère y est bien, alors que quelques étudiants semblent pour leur part essayer de sortir. Parce que, parait-il, les septièmes années ont le droit d’aller se battre. Aleksandra pense à de la pure folie, cela ne peut pas être vrai. Aucun directeur ne dirait à ses étudiants qu’ils peuvent se battre, si ? Elle est loin de savoir que pour certains d’être eux, ce n’est pas la première fois que les dernières années sont sollicités. Alors elle presse l’allure et rejoint Léandre.

«- Ne me dis pas que tu as l’intention d’y aller…… hein ?»

Tout recommençait. Tout semblait de nouveau se plonger dans les ténèbres, dans l’obscurité. Mais Serena n’avait pas l’intention de laisser faire les choses. Elle était une Gryffondor et de surcroît, elle était une voyageuse du futur. C’était pour ce genre de moment qu’ils étaient revenus en cette époque, non ? Aussi quand le patronus entra dans la salle de classe pour prévenir d’une attaque de mangemorts à Pré-au-Lard, la blonde était-elle décider à se rendre sur les lieux pour en découdre au péril de sa vie. Elle n’était pas née moldue, mais elle avait une furieuse envie de se battre pour eux, pour un monde en paix, de battre contre la vilainie, contre les forces du mal, si désagréables, si folles, si difficiles. Elle avait envie de se battre pour la justice. Alors sitôt sortir dans le couloirs comme le concierge demande qu’ils aillent dans la grande salle, Serena rejoint plutôt la lourde porte de Poudlard que certains franchissent déjà et elle se hâte de gagner le portail, d’où certains transplanent. Elle n’a pas encore son permis, pour sa part. Alors, ne trouvant personne pour l’emmener, la sorcière agrippe un bras au passage, n’importe lequel, même si c’est risqué.

A l’arrivée, elle a envie de dégueuler tout son petit déjeuner, sans aucune élégance. Elle a mal au cours, il faut dire qu’elle n’était pas préparée à cela. Mais c’était pour la bonne cause et elle n’a pas le temps de s’apitoyer sur son sort alors que des gens sont en train de souffrir sous la menace d’autres personnes. La demoiselle lève sa baguette sur une silhouette encapuchonnée, sans savoir de qui il s’agit. Ce n’est autre que Rockwood, le meurtrier futur de Fred Weasley. Serena ne le sait pas, ce n’est pas pour cela qu’elle l’attaque, elle s’en « fiche » de Fred. Elle l’attaque pour ce qu’il représente. Le mal. La peur. La cruauté.

«- Expeliarmus !»

Le coeur de la demoiselle s’emballe quand elle entend les propos de son frère et elle se meurt d’inquiétude en l’imaginant partir là-bas, se battre. Non, même s’il va seulement essayer de soigner de potentiels… pardon, des blessés, parce qu’il y en a sûrement, la jeune femme n’est pas tranquille et elle ne se voit pas rester à, Poudlard en toute tranquillité, pendant que son jumeau, son âme sœur, l’autre moitié d’elle-même serait sur le champ de bataille. Elle n’ose même pas penser à la douleur qu’elle ressentirait s’il venait à mourir, à lui être arraché. Ce serait une douleur sourde et violenté. L’imaginant, la jeune bleu et bronze sent déjà les larmes dévaler le long de ses joues et elle retient son frère par le bras, pour l’empêcher d’y aller tout en sachant que cette tentative sera vaine, parce que Léandre est fidèle à ses valeurs. Ce n’est pas un poufsouffle pour rien, après tout.

Aleksandra a peur, incroyablement peur, en le laissant s’éloigner et un grand vide s’immisce en elle. Immédiatement, finalement, ses pas la conduisent à la suite de son frère, c’est là qu’est sa place. Pour veiller sur lui. Ils ont toujours tout fait ensemble, à quelques exceptions prêt. Elle n’entend pas le laisser se battre seul. Même si elle a peur, même si elle ne se sent pas des plus courageuses, même si elle n’a rien d’une redoutable guerrière. Aleksandra décide de l’accompagner quand-même et qu’importe les conséquences, tant que le sorcier peu survivre.

Arriver à Pré-au-Lard est finalement assez rapide pour la demoiselle qui a déjà son permis de transplanage depuis quelques mois, alors qu’elle a eut dix-sept ans il y a un an, déjà. Dire qu’il y a quelques jours seulement, Léandre et elle fêtaient leur anniversaire, insouciants, dans la salle sur demande en soufflant les bougies d’une patacitrouille. Elle le rejoint finalement et reste auprès de lui.

«- Y’a un truc que t’oublie Léandre. C’est qu’on ne fait jamais rien… l’un sans l’autre, pas vrai ?»

Elle ne dit rien de plus, il aura compris. Elle ne partira pas, tout simplement.

La jeune femme face à son frère pousse un juron comme son sortilège échoue et elle tressaille en entendant la voix de Tristan qui l’appelle. Heureusement, face à elle, Evan n’a pas reconnu la voix de sa sœur. Ni cette dernière dans l’attitude de cette étrangère qui lui fait face. Au contraire, le fait d’entendre Tristan appeler Destiny fait relever la tête au sorcier et il hume l’air avec satisfaction, un rictus prenant place sur ses lèvres alors qu’il murmure, satisfait, qu’elle est bien ici. Se tournant vers Destiny, l’homme accentue son rictus.

«- Nous nous retrouverons un peu plus tard ma belle, profite bien de ce répit. Je dois m’occuper de ma sœur, avant.»

Comme il s’en va, Destiny reste figée, acculée contre ce mur, le coeur battant la chamade, heureuse qu’Evan n’ait pas comprit qu’il s’adressait justement à la femme qu’il est parti chercher. Fermant les yeux une seconde, elle cherche en elle une once de courage pour retourner parmi la foule, à la recherche de Tristan, sans appeler ce dernier, de peur que ses appels ne finissent par attirer l’attention d’Evan ou de leur père et qu’ils comprennent alors, que cette brune n’était autre que leur traîtresse.

Rejoignant Tristan finalement, Destiny s’assure qu’il va bien et elle le regarde paniquée, s’assurant qu’il va bien alors qu’il vient d’échapper à un Avada Kedavra. Elle le regarde, l’émotion envahissant tout son être, les larmes au bord des yeux.

« - J’t’interdis d’mourir Tristan ! J’t’interdis d’mourir tu m’entends, j’ai que toi !» lance la demoiselle et toute sa peur transparait alors dans sa voix.

Elle avait Ciliah aussi, d’une certaine façon, mais c’était compliqué. Alors que Tristant était son meilleur ami, son conseiller, son confident. Finalement, le pilier de sa vie, la personne la plus importante, depuis des années. Elle ne s’en remettrait pas si elle venait à devoir l’enterrer prochainement.