Jules ♦ Tonight we are young

« Tu sais Jules, ton papa est extraordinaire. » « C’est un super-héros ? » « Ahaha, presque oui. Il a des pouvoirs. » « Quel genre ? » « Hm … le genre qui fait briller le regard des enfants. » « Et toi maman ? » « Oh non moi, je ne suis pas une super-héroïne. Mais malgré ses pouvoirs, j’aime ton père et je t’aime toi, ton frère et la petite sœur qui se trouve encore dans mon ventre. » « Moi aussi je vous aime ! » « Aww tu es adorable mon chéri. » Madame prend son petit garçon de cinq ans dans ses bras et le serre contre elle tout en faisant attention à son ventre arrondi. Le petit garçon était adorable et déjà, on pouvait apercevoir quelques traits de caractère de celui qu’il serait à l’adolescence. Cependant Jules était totalement sourd de l’oreille gauche, les parents s’en étaient aperçus quand il était encore bébé, en effet, Jules tournait la tête quand on l’appelait du côté droit mais du côté gauche, il n’avait aucune réaction ce qui avait mis la puce à l’oreille de sa mère. Au fil du temps, ils s’en étaient accommodés et Jules n’a jamais réellement souffert de cette surdité partielle.  

C’est l’année suivante alors que sa petite-sœur était âgée de quelques mois que les pouvoirs de Jules ont fait leur apparition. Jules avait voulu protéger sa sœur qui était sur son tapis de jeu d’un objet qui venait droit sur elle. Il était trop loin pour pouvoir l’arrêter avec ses mains. Il avait alors fermé les yeux en criant, sa mère était alors arrivée en courant pour voir ce qu’il se passait. Elle s’était alors figée devant le spectacle qui s’offrait à elle : le ballon était suspendu dans les airs tandis que Jules avait toujours les yeux fermés. Mû par l’instinct maternelle, elle attrapa sa fille avant d’aller voir son fils. Il a ainsi ouvert les yeux et le ballon s’était écrasé à l’endroit où la petite fille était quelques instants auparavant. Jules avait ensuite pleuré mais sa mère l’avait rassuré et lui avait même dit : « Tu te souviens que papa a des supers-pouvoirs ? » « O … Oui. » murmura-t-il dans un sanglot. « Tu as les mêmes mon chéri, toi aussi tu es un super-héros, un sorcier. » « Pour de vrai ? » « De vrai, de vrai. » Un léger sourire était apparu sur le visage du petit garçon et le soir-même la bonne nouvelle avait été annoncée.

Jules grandi ainsi entre deux mondes, celui des moldus et celui des sorciers, il développa ainsi son imagination, sa créativité et la tolérance entre les peuples. Grâce à sa maman, il a également apprit à dessiner, ce qui devient vite un petit exutoire pour lui tandis que son père, passionné par le Quidditch lui avait transmis ce virus. De longues discussions pour savoir qui était le meilleur joueur ou qui allait gagner le championnat s’ensuivait, suivi de près par l’aîné de la famille qui était tout aussi intéressé que son frère par le Quidditch. Cependant, Jules était le seul qui voulait bien tenter de jouer et pas simplement d’être spectateur malgré sa surdité de l’oreille gauche. Jules ne voyait pas en quoi ça pouvait être gênant, il était aussi têtu que son père. Mais le père de Jules ne voulait pas lui apprendre le Quidditch tant qu’il n’était pas entré à Poudlard, il le faisait voler avec lui sur un balai mais ça n’allait jamais plus loin, au grand désespoir de Jules. Et plus il grandissait et plus il était curieux de ce monde plein de merveille, il avait découvert que les livres d’écoles de son père était au grenier de la maison et il allait souvent dans cette pièce poussiéreuse. Il lisait ce que son père à l’époque apprenait, ce qu’il voyait le fascinait totalement et souvent ses parents le retrouvaient endormi dans un petit coin qu’il s’était aménagé, un livre ouvert sur lui. L’envie d’aller à Poudlard et d’apprendre ne faisait qu’augmenter, surtout parce que son grand-frère et son père en parlaient de façon élogieuse.

Le jour où il a reçu sa lettre, il ne tenait pas en place, il voulait aller sur le chemin de Traverse prendre ses affaires, heureusement, son père lui avait dit : « Tu sais, si tu prends aujourd’hui tes affaires, tu n’iras pas plus vite à Poudlard et tu ne retourneras pas au chemin de Traverse avant un bon moment, tu es sûr de vouloir y aller ? » Avec une moue, le gamin qu’il était laissa tombé, il voulait y aller mais son père avait eu un argument décisif : le temps. Ainsi, c’est au jour du premier août qu’ils y sont allés. Ils ont d’abord acheté des robes de sorciers avant de se diriger vers Ollivander, le fabriquant de baguettes. Ca à prit du temps mais, finalement, la baguette de Jules l’avait trouvé –puisque ce n’est pas le sorcier qui choisit sa baguette-. Ensuite, ce fût au tour des livres qu’il allait devoir étudier. Ils ont flâné un peu dans les rues après cela et, évidemment, Jules avait vu une ruelle sombre mais son père l’avait attrapé avant qu’il entre dans cette ruelle. « Tu ne dois jamais aller dans cette ruelle. Elle est très mal fréquentée, on la nomme l’allée des Embrumes. Tu me le promet ? » « Heu … oui papa, désolé. » Le père avait soupiré avant que la petite famille reprenne leur route.

Enfin le jour tant attendu était arrivé, Jules allait faire son entré à Poudlard, il n’avait pas dormi de la nuit la veille mais il ne se sentait pas tellement fatigué, il était bien trop excité pour cela. Un grand sourire benêt s’étalait sur son visage. Sur le quai de la gare il attendait avec sa famille. Il jouait avec sa petite sœur qui ne semblait pas vraiment se rendre compte de l’importance de ce jour. Elle riait en voyant le train et faisait semblant d’en être la conductrice après tout, elle n’avait que cinq ans, c’était normal. Finalement, au signal d’un homme en costume et après un dernier câlin à ses parents et à sa sœur Jules était monté dans le train suivi par son frère qui fila rejoindre ses copains tandis que Jules se débrouillait seul pour trouver un compartiment pas trop rempli. Il s’est donc installé avec deux autres garçons avec lesquels il a discuter un bon moment avant de s’endormir, l’adrénaline du départ l’avait un peu quitté. C’est l’un des deux garçons qui l’avait réveillé pour lui dire d’enfiler sa robe de sorcier car ils allaient arriver à Poudlard. Ni une, ni deux, il l’avait fait et dès l’arrêt du train, il avait sauté sur le quai avant d’attendre ses deux nouveaux amis. Il aperçut son frère un peu plus loin mais il l’avait vite perdu de vu avec le monde qu’il y avait. Heureusement qu’il y avait le meilleur des phares pour se repérer : Hagrid. Après avoir fendu la foule –ou plutôt avoir piétiné des pieds sans le faire exprès-, il s’était placé devant le garde-chasse qui avait attendu tous les petits nouveaux avant de les entraîner dans son sillage. Jules avait ouvert de grands yeux en voyant la merveille qu’était Poudlard. Il était tellement excité qu’il avait failli reverser le bateau sur lequel il était avec les deux garçons du train et une jeune fille qui l’avait regardé de travers. Il s’était excusé bien entendu. La suite vous la connaissez … Il avait tenté d’arranger ses cheveux mais il avait toujours quelques épis et au pire ce n’était pas si grave si ? Il a donc regardé les élèves passés un à un jusqu’à ce que son tour arrive. Il fallait vraiment que le professeur le nomme par ses deux prénoms et son nom de famille ? Non parce que bon, Jude, ça faisait un peu fille –enfin, pour lui- mais bon, il ne pouvait rien dire … Il s’était installé sur le tabouret et puis le noir s’était installé, le Choixpeau lui bloquait la vue. Le Choixpeau avait réfléchi un petit peu avec de s’exclamer tout haut : « SERDAIGLE ! ». Jules s’était levé avant de rejoindre la table qui applaudissait chaleureusement son arrivée. Son frère lui était à Poufsouffle, il le salua de la main et son frère lui avait répondu d’un sourire.

La première année s’était déroulé sans trop d’encombre pour lui, il suivait les aventures d’Harry Potter et il se disait qu’on ne devait jamais s’ennuyer avec lui. Pourtant, il n’a jamais essayé de faire partie de son petit groupe d’amis, ça aurait fait profiteur et il n’aimait pas cela. Il assistait à chaque match de Quidditch et donnait de la voix pour soutenir son équipe. Jules était connu pour son excentricité et pour sa sociabilité. Il se fichait bien de qui était dans quelle maison, s’il était né-moldu ou sang-pur, s’il avait envie de parler avec cette personne, il le faisait et c’était tout. Il avait déjà croisé le regard d’un certain Drago Malefoy sans qu’il puisse lui parler, il avait toujours ses deux acolytes avec lui et pourtant, il l’intriguait énormément. Il ne savait pas pourquoi mais c’était ainsi. Ainsi, sa première année s’était achevée et les grandes vacances étaient arrivées. Tout le monde est rentré dans sa propre maison et Jules rêvait déjà à sa seconde année qui, il espérait, serait tout aussi intéressante que la première …

A la rentrée de septembre, les Serdaigle cherchaient deux nouveaux joueurs pour remplacer les septièmes années et, sans hésiter une seule seconde, Jules s’était lancé, il s’était inscrit. Entre le poste de poursuiveur et de gardien son cœur balançait mais il tenta sa chance pour être poursuiveur. Il était sûr que sa créativité pourrait lui être utile. Il n’entendrait pas les cognards arriver du côté gauche mais il savait qu’il pouvait faire confiance aux batteurs de son équipe qu’il avait vue à l’œuvre l’année précédente. Il avait ainsi passé le test et, finalement, il avait intégré l’équipe. C’est aussi lors de cette année-là qu’il a pu parler avec Drago Malefoy. Enfin, parler … si on pouvait dire cela. Il n’était pas facile à approcher mais ça, Jules il s’en foutait et même s’il s’était fait rabrouer plusieurs fois, il n’avait pas abandonné pour autant … Au fur et à mesure des années à Poudlard, Jules s’était rapproché –discrètement- de Drago Malefoy et il s’était aperçu qu’il aimait les garçons. Qu’il était homosexuel si vous préférez mais il sortait parfois avec des filles pour donner le change car il savait que ce n’était pas tout le temps très apprécié et il ne savait pas comment réagirait ses amis(es) s’ils apprenaient la vérité sur son orientation sexuelle.

Malheureusement, l’ambiance du château avait changé avec tous les évènements tragiques qui s’étaient déroulés. La tempête s’annonçait et l’orage éclaterait de façon sanglante, il en était persuadé. Il dissuada sa petite sœur d’aller à Poudlard pour ne pas la mettre en danger, lui, il voulait aller à Poudlard. Il savait que ce serait dangereux mais il voulait pouvoir aider les autres sang-mêlé. Une grosse dispute avait éclaté entre ses parents et lui mais il n’avait pas changé d’avis et c’est avec la boule au ventre que ses parents l’ont vu partir à Poudlard. Poudlard … n’était plus Poudlard. C’était une véritable tyrannie. Il y a eu beaucoup de Doloris et lui-même en a subi mais il n’a jamais baissé les yeux, il n’a jamais perdu espoir. Il soutenait le mouvement de la résistance et lorsque la guerre éclata, il était là et il n’avait pas battu en retraite. Il n’a pas tué mais il a expulsé un peu plus loin ses adversaires tandis qu’il voyait mourir des enfants et des adultes autour de lui …

Et puis soudain … Plus rien. Plus de cris, plus de hurlement de douleur, de colère, de tristesse. Plus l’odeur de la mort. Plus le bruit de la magie qui jaillit des baguettes. Non, rien de tout cela. Il s’était retrouvé avec d’autres dans un Poudlard qu’ils avaient connus quand ils étaient encore en première année. Un Poudlard qu’il aimait. Il a ainsi apprit qu’il avait été happé par le sortilège de retour vers le passé d’Hermione Grager. Apparemment, ils étaient allés assez loin dans le passé. Complètement paumé, il avait dû très vite s’habituer au changement –heureusement qu’il avait un très bon sens de l’adaptation-. Il se dit que cette époque n’est pas tellement mal mais ça lui fait bizarre de se dire que, théoriquement, il n’est même pas encore né mais que son frère l’était. Enfin, comme beaucoup, il se demande comment ils vont faire pour rentrer chez eux, il se devait de dire à sa famille qu’il allait bien et qu’il n’était pas mort. Ce qu’il ignore, c’est que son frère est mort durant cette guerre …