EVENT N°9 ♣ Howling, crying, praying ... useless

15 Octobre 1978. Université Sorcière de Londres. Angleterre.


Lullaby n’avait pas pensé que Severus comprendrait ce qui s’était passé, parce qu’elle ne pensait pas qu’il pourrait la suivre dans les affres de la bataille. Pour de bon, la jeune femme pensait qu’elle pourrait passer à la trappe et qu’il serrait trop prit par le combat pour se rendre compte du sortilège qu’elle utilisait. Trop douce pour l’Avada, elle savait qu’elle ne réussirait pas. Comme dirait Voldemort, il faut le vouloir pour que cela marche. En revanche, elle n’avait jamais raté un seul Sectumsempra. Elle ratait rarement ses sortilèges, par ailleurs. Mais celui-ci encore moins, comme si elle mettait un point d’honneur à honorer de la sorte la mémoire de Severus Rogue, celui qu’elle avait connu en 1998. Avant qu’elle ne soit avec lui, utiliser ce sort avait été une sorte de bouée, pour elle. L’utiliser encore aujourd’hui lui semblait normal. Et du reste, c’était redoutablement efficace.

Elle voudrait lui répondre mais on ne lui en laisse pas le temps et la jeune femme est rapidement le témoins d’une attaque de son tendre sur deux silhouettes encapuchonnées. Elle-même repousse un sortilège perdu qui manque de peu de la toucher, sans réaliser que juste derrière elle, Goyle la vise de sa baguette. En un rien de temps, la rouquine est étendue sur le sol à hurler de douleur, à avoir envie de mourir pour que cela s’arrête, incapable de lutter. Elle commençait bien malgré elle et bien malheureusement à trop connaître cette sensation d’être aux portes de l’au-delà, sans pouvoir y pénétrer et elle hurle à la mort, se tortillant piteusement sur le sol, incapable de se défaire de l’emprise du sortilège sur elle. Bougeant frénétiquement et dans tout les sens, sa main frôle celle, inerte et stupéfixée, de Severus, pour qui le coeur de la jeune femme s’emballe en priant que ces salopards n’aient pas l’idée de «s’amuser». Bien qu'elle ait trop mal pour y accorder une longue réflexion, la douleur envahissant son esprit de parts en parts.

15 Octobre 1978. Université Sorcière de Londres. Angleterre.


Daphné ne savait pas ce qui se passait, ne pouvant rien voir. Elle entendait les cris fuser, mais rien de plus. Tout ce qu’elle savait c’est que les sortilèges s’entrechoquait et elle n’entendait pas suffisamment bien toutes les formules pour savoir si certains avaient péris d’un Avada. Elle espérait simplement en essayant de s’enfuir, qu’elle ne trébucherait pas sur le cadavre d’un innocent camarade de classe, tombé pour avoir voulu sauver sa vie, ou pour avoir voulu sauver la paix. Elle espérait ne pas découvrir plus tard une liste trop nombreuse d’étudiants décédés pour la « bonne cause » de la paix. Mais elle savait dans un même temps que c’était utopique, à la menace qui leur avait été lancé et que les mangemorts ne se priveraient absolument pas d’utiliser sur eux les sortilèges de magie noire les plus tordus comme les plus cruels.

En entendant un incendio, vaguement, Daphné ne réalise pas que Spencer en est l’auteur, mais elle panique alors que l’odeur de la fumée envahie ses narines. Elle ne se pose pas de question sur l’origine su dort, ne se demande pas s’il vient d’un allié ou d’un ennemi au contraire, incapable dans cette pièce de faire la distinction.

Rapidement, il lui semble entendre son nom, appelé dans ce brouhaha sourd et elle reconnaît la voix de Spencer. Qui d’autre pourrait après tout s’inquiéter pour elle dans un tel moment, si ce n’était lui ? Daphné se sentait reconnaissante, alors. Il lui avait pardonné ce qu’elle avait causé bien malgré elle. Il lui avait pardonné toutes les souffrances qu’il avait enduré simplement pour être son ami, simplement parce qu’elle était membre de l’ordre du phénix. Et il pensait à la sauver aujourd’hui au lieu de la laisser se débrouiller, au lieu de fuir pour sa vie. La brune ne savait dire comment elle se sentait, mais une vive émotion l’envahie en sentant qu’il l’attrapait pour la porter.

«- J’te jure Spencer… y’avait plus romantique comme moment pour m’faire ta demande en mode prince charmant !»

Tenter un trait d’humour en évitant un sortilège, mais qu’elle bonne idée ! Daphné se sent comme un poids pour le sorcier, alors qu’elle ne peut l’aider en rien, incapable de voir quoique ce soit, incapable de le prévenir d’aucun danger. Elle reste blottie contre lui.

«- J’te jure que si on s’en sort, j’te vénèrerai jusqu’à la fin de ma vie !» lance l’ancienne verte et argent.

15 Octobre 1978. Université Sorcière de Londres. Angleterre.


Lisa hoche le tête. Hors de question de se quitter d’une semelle, mais c’est dangereux comme raisonnement dans une bataille, si l’un des deux protagoniste vient à disparaître. Lisa chasse cette pensée de sa tête, pour ne pas se porter la poisse et elle se contente de répondre au baiser de son cher et tendre, en se pressant contre lui. Ils profitent de ce moment de calme avant la tempête pour se donner du courage. Quelque part, cela donne du sens à la bataille : on sait pourquoi on y va. Mais Lisa panique. Parce que son père est Auror. Comme les parents adoptifs de Lullaby, en somme. Et Lisa se demande si leurs parents seront sur les lieux, si leur arrivé ne va pas tout changer, compliquer les choses. Elle regarde George en paniquant.

«- Mon… mon père sera… probablement là-bas. J’fais quoi moi s’il… enfin tu sais s’il… lui arrive quelque chose !? » demande la demoiselle le cœur battant la chamade, cherchant le courage et le réconfort de son tendre : il avait manqué de perdre son frère, avant de voir son double disparaître, il la comprendrait mieux que quiconque ici.

Elle hoche la tête et donne la main à George, descendant avec lui, surveillant les arrières du sorcier. Ils feraient équipe, l’un pour l’autre, ensemble. Ils se battraient l’un pour l’autre. La demoiselle le félicite en remarquant l’effet de son bombarda maxima et, alors qu’elle aperçoit une baguette pointer le sorcier, elle réagit ni une ni deux, elle lance un protego maxima pour le mettre à l’abri, repoussant alors le sortilège qui lui était destiné.

«- Mais que ferais-tu sans moi, hein !? » lance la sorcière un rien crispé, sa main serrant fermement sa baguette. «Plutôt cool comme ambiance pour un enterrement d’vie d’jeune fille nan ? J’devrais y penser.»

Rire, blaguer. Repousser la cruauté du moment. Fermer les yeux sur celle-ci. L’oublier. Vivre, simplement.