Quand deux âmes doivent se lier, tout le leur rappelle.

"- Non ce n'est pas la bonne formule !" s'écrit Lullaby au beau milieu du cours de sortilèges.

La sorcière peut bien protester, avoir peur, sentir son cœur battre la chamade et sa respiration s'accélérer, cela ne change rien à ce qui vient de se produire. Au beau milieu de la pièce, le professeur Flitwick a formé des trios, pour exercer la classe au sortilège de fidelitas. A priori, l'exercice est simple puisqu'il suffit de s'engager à offrir une patacitrouille à la fin du cours. Elles trônent d'ailleurs déjà sur le bureau du professeur, sortant tout droit des cuisines. Jusque là donc, rien de bien compliqué. Mais mettre Lullaby avec Severus est déjà, à la base une bien mauvaise idée. Alors rajouter Seamus Finnigan dans l'histoire... Alors que les deux premiers ont réussit un sort au minimum convenable, Seamus bafouille et se perd dans sa formule et un filament doré s'enroule autour des mains liés de l'aigle et du serpent.

Dégageant son bras, Bee se dévoue pour aller chercher le professeur, raconter ce qui est arrivé, savoir ce qu'ils doivent craindre ou ce qu'ils doivent faire face à la bévue du rouge et or. Et alors qu'elle tente de s'éloigner, la jeune femme remarque que seuls trois pas lui sont possibles. Seuls trois pas loin de Rogue. Elle ne comprend rien, observe le sorcier comme s'il avait la réponse, puis jette un regard à Seamus qui, livide, finit par aller chercher le professeur.

Bee observe son partenaire d'infortune. Là, au milieu de la salle de classe du cours de sortilèges, la jolie rousse a presque l'impression de faire face à son professeur et si tout le monde en serait particulièrement effrayé, la rousse se sent pour sa part presque rassurée. Quelque part cela a du bon de le voir agir tel qu'elle l'a connu, à une époque où il n'en avait pas encore après elle, où ses colères ne lui étaient jamais destinés. Un sourire prendrait presque place sur le visage de la rousse si celle-ci n'avait pas peur d'aggraver les choses entre eux.

Le regardant encore, étant coincée près de lui, la jeune femme peu voir Seamus et le professeur revenir vers eux. L'air arboré par son directeur de maison  ne la rassure à vrai dire pas vraiment. Quand il parledes liens de l'âme la demoiselle devient un peu plus pâle. Elle a déjà entendu parler de ça dans un livre qu'elle a lu. Naturellement Rogue tergiverse déjà en essayant de se substituer à ce qui leur arrive. Ce n'est pas possible. Ils vont vraiment devoir mettre les choses au clair entre eux. Poussant un soupir la jeune femme assassine Finnigan du regard.

"- Toi... tu as de la chance que ta saleté de lien n'ai pas été rose je te le garantie !"
"- Oh miss Williamson vous connaissez ce lien là ?" questionne le professeur.
"- Je l'ai lu dans un livre. Un vieux sort à la mode au 17ème siècle. Obligeant à une relation charnelle pour y échapper. Sans que les protagonistes ne soient forcément attirés l'un par l'autre."
"- Tout à fait Miss Williamson !" confirme le professeur. "Bon et bien courage pour vos conflits." les avise le professeur visiblement désolé de ne rien pouvoir faire pour ses étudiants tandis sue Finnigan les regarde d'un air penaud.
"- Bon... on a pas le choix je suppose... on se trouve un... un endroit ?" Nul besoin que tous les écoutent.

La sorcière lève les yeux au ciel. Evidemment, voilà que Monsieur a besoin de faire son intéressant ! La jeune femme ne comprend pas cette fierté mal placée, elle aussi va devoir se révéler, que s'imagine-t-il ? Et il est hors de question que ce lien dure trop longtemps. D'autant plus que... Non, Merlin, mieux vaux ne pas penser à cela. Mais voilà un argument choc que la demoiselle songe à la balancer à la figure pour le faire changer d'avis. Et les voilà dans le couloir comme il les entraine dehors.

"- SEVERUS ROGUE ! On va aller dans un coin tranquillement et on va parler de nos problèmes tu vois ? Parce que je doute que tu trouve une solution dans la journée, aussi fort sois-tu. Et le problème c'est que si tu met une semaine, ou plus, ou plus d'une journée même, je vais être obligée de... manger à ta table ou toi à la mienne, dormir dans ton lit ou que tu dormes dans le mien et pire encore... comment va-t-on se changer ? A moins que porter les mêmes fringues plus de douze heures te semble être un problème désuet ? Ah oui et je présume que tu meuuuuuuuuuuuurs d'envie de prendre ta douche en ma compagnie ? Je n'apprécie que peu ton entêtement à toujours vouloir protéger davantage ta fierté que tes intérêts !"

Ce qu'il peut être têtu et borné et débile ! La jeune femme lève les yeux au ciel. Mais comment peut-elle aimer quelqu'un qui a un si mauvais caractère ? Voilà deux mois qu'ils se connaissent maintenant, en cette fin du mois de novembre. Mais bon dieu elle ne s'y fait pas, l'adulte qu'elle a connu lui semble plus... moins entêté. Mais l'adulte qu'elle connait était amoureux d'elle lui, ça change tout. La jeune femme soupire. Il n'a rien contre l'idée de la voir prendre sa douche ? Pardon ? Elle écarquille les yeux. A ça non alors ça ne risque pas.

"- Même pas en rêve tu me regarde me laver, t'es taré ?! J'te crèverai plutôt les yeux, comme à n'importe qui d'autre. C'est pas parce que tu m'as vu en sous-vêtement que tu as tout les droits !" lance la sorcière agacée.

Agacée, la rousse ne remarque presque pas qu'il a gardé sa main dans la sienne pour gagner la bibliothèque, ni qu'il la tient encore pour trouver le rayonnage. Heureusement, puisqu'il l'enlèverai probablement aussitôt s'il venait à le remarquer. Et Bee n'en a pas envie.

"- Par là." indique-t-elle en montrant une étagère.

Peut-être qu'il ne va pas regarder mais... mais le simple fait qu'il soit là dans la douche avec elle sera gênant. Il ne se rend pas compte lui mais pour la sorcière l'épreuve sera terrible. Elle préfère ne pas y penser. Son coeur ne supportera jamais une épreuve pareille. Merlin. Elle l'a déjà vu en sous-vêtement mais... l'hypothèse de le revoir est stressante. Mais elle ne peut pas le dire et puis... il ne lui en laisse pas le temps à dire le vrai.

"- Ce n'est pas de ma faute si contrairement à ce que tu pensais je suis hyper pudique. Et tu as regardé la dernière fois je te rappelle !" bougonne la rouquine.

Bee s'installe en levant les yeux au ciel. Merlin il ne fait vraiment que râler ! Mais ce ton qu'il emploie... une seconde elle frissonne. On dirait le professeur cette fois. Et la sorcière sent son cœur battre la chamade. Ce n'est pas lui bien entendu. Mais elle le voudrait tant... retenant une larme la sorcière aviseleurs mains prenant pleinement conscience de ce contact. Il ne doit pas s'en apercevoir. Et Bee se plonge dans son livre.

"- Je crois que c'est là ! Spiritus. Un lien unissant deux personnes jusqu'à ce que leurs problèmes soient résolus."

La jeune femme soupire. Elle a presque l'envie de lui répondre que, pour une fois qu'une fille le regarde sans avoir pour but de se moquer de ses cheveux ou de sa peau blafarde il est encore heureux qu'il n'ait pas l'audace de se plaindre. Mais la sorcière ne le dit pas. Parce qu'elle est amoureuse de lui et qu'elle aime ses cheveux à vrai dire, rêvant d'y glisser sa main. Et sa peau qui sent la menthe, dans le cou... Elle ne doit pas penser à ça.

Voilà le sort, il faut travailler à partir de là... La rousse frémit. Encore la voix autoritaire du professeur. Encore ce timbre, ce... Merlin. Bee se mord la lèvre, avec une impression de déjà vu et en même temps de ne pas avoir eut ce genre de sensation depuis un trop long moment. Le professeur lui manque considérablement et c'est en entendant le jeune y ressembler que la sorcière prend conscience de la complicité qui avait finit par s'installer entre eux.

Il frôle sa main en prenant sa plume, mais la rousse a un peu la tête ailleurs, dans son passé. Bon sang, Merlin, comment peut-il autant lui manquer, alors qu'elle le côtoie chaque jours ? Ce n'est peut-être pas lui qui manque mais ce qu'ils partageaient. Bee se sent terriblement triste en vérité.

"- Ce ne sera jamais que la deuxième fois, j'imagine..." grince la sorcière entre ses dents, regrettant de voir sa douche s'envoler. "Mais faudrait quand même récupérer des vêtements propres pour tout les deux... Histoire de pouvoir se changer demain."

Une chambre aux couleurs de leurs deux maisons. Voilà ce que la jeune femme découvre en entrant dans la salle sur demande. Bon... il risque d'adorer la décoration. Il aurait préféré une chambre verte et argent évidemment. La rousse dessine un petit sourire sur ses lèvres. Heureuse de savoir que ça va l'embêter. Parce que pour le coup il l'agace furieusement avec sa manie de toujours vouloir avoir raison. De toujours vouloir avoir le dernier mots. La sorcière prend sa baguette pour lancer un acio avant de finalement demander un uniforme à la salle sur demande, qui la lui fournie. Alors forte de cette expérience la jeune femme demande une tenue pour la nuit, des dessous et une robe propre pour pouvoir se changer. Une tenue verte argent apparait pour la sorcière, qui manque de s'étrangler.

"- J'espère que cette fichu salle s'amuse bien !?" rouspète la sorcière avant de se changer d'un coup de baguette, non sans avoir demandé à son partenaire de détourner les yeux pour lui permettre de se changer en toute intimité. Puis sans demander l'avis du sorcier la jeune femme lui prend la main pour le diriger vers le canapé où elle s'assoit, avant de demander un grimoire de potion que la salle consent à lui fournir.

Il se moque, évidemment et la sorcière lève les yeux au ciel. Il peut parler, elle au moins n'a que sa tenue de rechange et sa tenue de nuit, en vert et argent. Alors que Rogue lui... La rousse préfère se taire et se changer alors, demandant au jeune homme de se tourner afin de pouvoir se changer. Cela fait, la rouquine ne laisse pas trop de temps à Rogue et le traîne vers le canapé, en accordant un regard à sa tenue. Un sourire se dessine sur ses lèvres en notant que le bleu et bronze va drôlement bien au vert et argent. Aussi bien que les couleurs de la maison ne... vont pas vraiment à la rousse qui se trouve un air maladif, en vert. Question de colorimétrie.

Un long moment, Lullaby lit son livre de potions, jetant des coups d'œil à ce que fait son compagnon d'infortune. De temps à autre elle sourit, en apercevant une correction qu'il lui a déjà enseigné, déjà montré et son esprit se perd quelques instants dans ses souvenirs. Parfois quand leurs poignets s'éloignent trop, le sortilège les ramène plus près l'un de l'autre, arrachant des grognements aux deux étudiants.

"- Tu ne voudrai pas manger ?" questionne la sorcière après de longues heures de lecture. Et disant cela elle remarque l'apparition sur la table d'une grosse barquette de frites et d'une pizza pepperoni-fromage. "Oh désolé, je crois que la salle a juste pris ma pizza préférée. Demande la tienne, peut-être ?" propose la sorcière en prenant un huitième de la pizza, déjà coupée.