Léandre ♣ Les jumeaux sont une âme, dans deux corps différents.

Les cours avaient repris, cela faisait un mois maintenant. A l’aube de sa septième et dernière année à Poudlard, la jolie Aleksandra Robinson se demandait ce qui pouvait bien l’attendre cette année. Elle embêterait sûrement encore Léandre à ruiner ses affaires de cœur, pour commencer. Pas qu’elle veuille faire souffrir son frère au contraire. Mais aucune de ces filles ne semblait jamais l’aimer sincèrement, pour ce qu’il était réellement. Et sa jumelle n’avait pas l’intention de le voir détruit, de devoir le ramasser à la petite cuillère, tout cela à cause d’une petite idiote sans cervelle qui se serait imaginé avoir le droit de le séduire simplement parce qu’il était beau. Il n’était pas que ça. Il était beau, drôle, sportif, attachant, séduisant aussi. Il avait cette capacité à vous sortir de votre ennuie, à vous protéger quand vous en aviez besoin… Aleksandra avait put le voir par elle-même chaque fois qu’un garçon l’avait approché. Parce que si Léandre lui reprochait de ne pas être tranquille dans ses histoires de cœur, Leksie pouvait dire la même chose alors que Léandre s’inquiétait chaque fois qu’un garçon approchait trop près de son double.

Passant une main dans ses cheveux roux, Aleksandra tourne une énième feuille du livre qu’elle feuillette, confortablement installée dans le fauteuil de la salle sur demande. La jeune femme a demandé une salle en bleu et jaune, aux couleurs de leurs deux maisons et s’est présentée en avance au lieu de rendez-vous, pour travailler en attendant que son frère arrive. Ils avaient prévus de se voir, comme ils en avaient si souvent l’habitude et ce qui permettait, depuis la première année, qu’Aleksandra accepte et supporte, surtout, le fait de ne pas être dans la même maison que son frère. Impatiente, elle avait hâte de le voir franchir cette porte et ne doutait pas que ce samedi après-midi en compagnie du sorcier serait on ne peut plus agréable. Ils pourraient papoter de tout et de rien en grignotant les bonbons qu’elle avait disposé sur la table. En fait, l’après-midi pouvait paraître calme, vue comme cela, avec cette rousse assise dans ce fauteuil, bien peignée, un livre à la main… Mais ceux qui la connaissent bien diraient qu’une fois son frère auprès d’elle, la jolie semi-vélane serait toute autre qu’une poupée confortablement installée sur son siège. Une fois Léandre entré, Aleksandra serait plus agitée qu’une princesse sur son trône. Il faisait ressortir tout ce qu’il y avait de plus exubérant en elle.

Quand son frère entre dans la salle, la jeune femme sursaute alors qu'il s'amuse à la surprendre et elle se tourne vers ce dernier comme il vient prendre place dans le fauteuil aux couleurs de sa maison. Elle le détaille avec un léger sourire et finit par fermer son livre qu'elle pose sur la table avant de rire franchement.

“- Tu sais…. C'est pas parce que nous sommes incapables de grossir qu'il faut en abuser. Ce n'est pas ce qu'il y a de meilleur pour la santé !” fait remarquer Aleksandra.

Leur mère avait toujours râlé après la gourmandise de ses enfants. Ils ne grossissaient pas c'est vrai mais tout ce sucre n'était pas bon tout de même. Si sa fille avait fini par se montrer plus raisonnable, surtout devant cette dernière, mangeant en douce, Léandre pour sa part semblait avoir laissé les propos de leur mère lui passer dessus.

“- Vraiment pas mal. D'abord je me suis réveillée entre les bras… de ce Gryffondor que tu n'aime pas. Tu vois ? Vraiment pas mal soit dit en passant !” répond la demoiselle d'une part parce que c'est la vérité, d'une seconde pour taquiner son jumeau. “Puis j'ai eu les sélection de Quidditch. Vous allez morfler cette année c'est moi qui te le dit ! Et après boulot. D'ailleurs j'aurais bien besoin de me détendre….”

Sa phrase à peine achevée, le jolie rousse bondit sur son frère en brandissant un coussin et elle commence à le frapper avec, en riant évidemment.

“- À l'attaque !!!!!!!!”

Aleksandra tape ainsi son frère tout en sachant que la riposte ne tardera pas à venir dès lors qu'il aura trouvé une arme. Dans un esprit bon enfant, Aleks a juste besoin de leur complicité habituelle. Qui ne l'empêche pas de parler.

"- Et ta journée! ?"

La jeune femme a un petit rire et lève les yeux au ciel comme elle regarde son jumeau avaler cette poignée de bonbons. En réalité il a fait exactement ce que la bleu et bronze pensait qu’il ferait, ce n’est pas un poufsouffle pour rien, ces derniers qui résident non-loin de la cuisine sont connus, réputés, pour être des gourmands. Et Aleksandra connaît bien son frère, elle savait qu’il allait vouloir se moquer de ce qu’elle disait et que par conséquent il ferait exactement ce qu’elle lui disait de ne pas faire. Et cela l’amusait. La bleu et bronze riait de le voir avec des joues de hamster comme celles-là.

«- Magnifique, je devrais le montrer à toutes les filles de cette école genre, pas sûre qu’elles continuent à fantasmer sur toi après ça !» répond la rouquine.

La serdaigle est un rien cassante comme elle pense à toutes ces filles qui en ont après son frère juste parce qu’il est trop beau, en oubliant qu’il n’est pas que cela, en oubliant qu’il est drôle, sportif, protecteur et bourré de tout un tas de qualités qu’elle n’énumère jamais, pour qu’il ne prenne pas la grosse tête. Mais sa sœur l’adore. Et il sait très bien l’ampleur de l’amour qu’elle éprouve à son égard. Un amour fou et inconditionnel. C’est pour cela qu’elle le protège autant, ne voulant pas lui voir le cœur brisé.

Elle sourit quand elle remarque que la mention du Gryffondor agace son frère, exactement comme elle le voulait. La jeune femme ne lui trouve pas grand-chose de spécial, en fait. Ce n’est juste pas la première fois qu’elle fréquente ce garçon et pour occuper une nuit, il est loin d’être mauvais. Pour le reste, elle ne le supporte pas. Mais puisque ça agace Léandre de la voir parler à ce type et que cela l’amuse, elle ne lui a jamais dis qu’elle n’envisageait pas ce garçon comme un potentiel petit ami. Pas même un sex-friend. Juste un coup, comme ça, à l’envie. Rien de bien sérieux et rien qui mérite que Léandre ai envie de lui refaire le portrait chaque fois qu’il voit ce garçon parler à Aleks.

«- Bah quoi il est plutôt pas mal sous la couette quoi !» répond la jeune femme amusée comme, justement, son frère dit n’avoir aucune envie de savoir ce qu’elle a fait.

VPS, c’était ce qu’il avait dit un tas de fois, avant de quand-même l’écouter. Quand elle s’était tourné vers lui, encore pure, pour savoir ce que voulaient les garçons. Quand elle était venu le voir parce qu’elle n’était pas très sûre de sa première fois ou quand, au contraire, elle lui avait raconté qu’elle l’avait fait. Elle n’était pas allé dans les détails mais… son frère était son meilleur ami, son premier confident, elle ne voyait pas pourquoi elle ne pourrait pas tout lui dire, se gêner de parler de certaines choses. Il était la personne qui la connaissait le mieux, la plus à même de la conseiller, après tout.

«- Si je veux que mon équipe te mette la pâté sur le terrain j’ai plutôt intérêt et je te signale mon cher que nous sommes déjà fin septembre, donc… c’est ton équipe qui êtes en retard !»

Et s’il perd la coupe, il y en a une qui ne se fera pas prier pour lui rappeler qu’elle lui est passée sous le nez. Surtout si ce sont les Serdaigles qui l’emportent. Tout l’été, d’ailleurs, elle s’était pavanée et l’avait embêtée parce que les aiglons avaient remportés la coupe des quatre maison, l’air de rien, pendant que Gryffondor et Serpentard continuaient leur petite guerre stérile.

«- Pas mes cheveux !» se plaint la jeune femme avant d’attraper sa baguette pour récurviter sa tignasse. «Ouai, évite de me présenter une imbécile pour une fois, dans ce cas. Tu sais très bien que si j’ai un doute, je la jarte ! On ne joue pas avec toi, c’est moi qui t’le dis !» et elle lui donne un coussin. « Allez, bat toi en homme ! »

Alors que le sorcier se bouche les oreilles pour ne pas entendre ce que sa sœur a à dire sur le rouge et or que l’homme ne supporte pas, elle soupire, lève les yeux au ciel et le gratifie même d’un très affectueux «coincé» comme elle ,songe qu’en sa qualité de frère, le sorcier pourrait l’écouter et ne pas agir comme un bébé. Mais soit. Lui-même c’est vrai ne lui parle pas forcément de ses affaires de sexes. Cependant, dire qu’Aleksandra est forcément la moins salasse des deux, elle n’est pas d’accord et pour dire cela, son frère ne sait simplement pas ce qui se passe sous sa couette. Des idées, Aleksandra en a. Des envies aussi. Elle les assume toutes, absolument, sans exception. Et le garçon qui voudrait avoir la langue trop pendue à ce sujet n’a qu’à bien se méfier, d’un sortilège d’oubliette malheureusement si vite arrivé. Cela ne fut nécessaire qu’une fois, au détour d’un couloir alors que l’affaire à peine terminé, le garçon semblait déjà vouloir confier à ses potes comme «la vélane est chaude ». Les deux garçons avaient vu leur souvenir à ce sujet être effacé. Accompagné de quelques cours et évènement survenus au cours des dernières semaines, par un malheureux manque de pratique de la part de la rousse.

«- Tu sais pas de quoi je suis capable en vrai. Mais j’suis pas un bébé coincé ça c’est sûr !» répond la sorcière.

Elle lui tire la langue comme il se moque de son équipe de quidditch et du fait qu’elle ait été sélectionné pour être capitaine de celle-ci. Pourtant Aleksandra se fait confiance, elle ne risque pas d’avoir peur de son frère même si elle sait que la compétition entre eux sera tendue et qu’ils vont demander le meilleur à leur équipe. Car plus qu’une bataille pour une coupe entre quatre maison, ce sera aussi la guerre dans une fratrie. Pour être le meilleur, le plus fort et pouvoir le faire savoir tout au long de l’été.

«- Les aigles ont les meilleurs joueurs et la meilleure des capitaines. J’te signale que… qui a mis la plupart des but au dernier Poufsouffle-Serdaigle ? Un Robinson mais j’crois qu’c’était un nom plutôt féminin, non ? » lance la demoiselle.

Elle hausse un sourcil comme le sujet dérive sur les filles et ne semble pas se satisfaire de la remarque de son frère, ni même en être désolé. Son visage reste neutre et elle hausse même les épaules comme si ce n’était pas son problème à elle. Mais d’une certaine façon non, ça ne l’est pas.

«- Ouai bah écoute… Tout ce que je peux dire c’est que si ce n’était pas de parfaites idiotes qui n’en veulent qu’à l’argent de papa et à ta jolie petite gueule, je te laisserais tranquille. Mais non seulement tu choisis des thons et en plus c’est des thons avariés, sans saveur et sans qualité, j’y peut rien moi. »

La demoiselle n’a pas le temps d’aller plus loin que son frère profite du coussin tendu pour venir l’attaquer et elle tente de se débattre en donnant des coups elle aussi avec celui qu’elle avait gardé.

«- Et ça et ça ! Moi aussi j’peux en donner des coups tu sais ! » lance la demoiselle en essayant les chatouilles pour lui faire lâcher prise.

«- Je te jure qu’on va gagner et mes joueurs sont super performant tu sais !? J’ai envie d’dire que l’un d’eux est même trèèèès endurant mais je ne sais pas si tu as vraiment envie que je te parle des quelques heures que j’ai passé à l’horizontale en sa compagnie dans la salle sur demande y’a quelques jours à peine. Je peux te dire qu’ils sont entraînés mon cher et qu’on ne va pas se laisser voler la coupe par des espèces de blaireaux, faut pas abuser ! Les aigles ne volent pas avec les pigeon !»

Elle ricane mais dans le fond il sait bien qu’elle ne crache pas sur les membres de sa maison, qu’elle les respecte, qu’elle ne dit cela que pour taquiner son frère, que pour l’embêter. Mais Aleks ne pense pas forcément qu’une maison vaille mieux qu’une autre. Elle cherche simplement à frustrer et agacer son frère, parce que c’ets un jeu entre eux, qu’ils ont l’habitude de vivre comme cela, de se chamailler comme cela et qu’elle ne pense pas, ne veut pas, changer cette façon de faire, changer cette façon de concevoir leur relation, leur lien indestructible. Ils peuvent parler de tout, doivent rire de tout. C’est comme ça entre eux, c’est très simple. Y’a rien de compliqué. Et c’est l’extase. La meilleure des relations possibles entre un frangin et sa frangine.

Cette relation qui pousse à protéger l’autre et ne pas vouloir le voir souffrir, au point de se mêler de tout, au point de se mêler de sa vie, au point de toujours vouloir le meilleur pour lui. Elle sait que l’homme lui souhaite le meilleur, elle veut la même chose pour lui. Alors oui elle hai ces filles, ces filles qu’il fréquente mais qu’elle ne juge pas dignes de lui, qui ne méritent pas l’intérêt du sorcier. Elle les déteste, ne les supporte pas, c’est comme ça, ça a toujours été comme ça. Et surtout ces filles ne sont pas capables d’accepter qu’elle passe avant, qu’elle est la princesse, la reine, de la vie de Léandre, comme il est son roi.

«- Mouai j’en ai vu des jolies mais bon tout de même… non tu mérite mieux, tu mérite ce qu’il y a de meilleur, une fille gentille pour ne pas se moquer de toi, sexy, fidèle et bourrée de qualité… Mais pardon, tu peux pas être avec moi tu sais, je correspond mais t’es mon frère, ce serait franchement déguelasse !»

Elle rit.