Lullaby ♥ Parfois, je me demande si ce n'était pas une erreur

Cela fait quatre mois que nous sommes là. Quatre longs mois et toujours la même chose. J'en suis au même point. Il faut dire qu'entre l'intégration à cette époque et la nouveauté, nous n'avions pas eu le temps de faire grand chose. Bon, j'étais un peu radicale car nous avions tout de même pu mettre de côté quelques crochets de basilic pour détruire les horcruxes, mais pour moi, tout n'allait pas assez vite. Et plus les jours filaient, plus je me demandais si je n'avais pas fait une erreur. Oh, bien sûr, comme beaucoup de monde ici, j'étais excitée à l'idée de découvrir le passé, mais une fois cette excitation retombée, je retrouvais mes peurs. Et si, finalement, tout allait de travers. Si nous mourrions tous ici ? Sans rien changer ? Sans sauver ni Fred, ni Rémus, ni Tonks ni même Severus. Ne m'étais-je pas un peu trop avancée là-dessus ? Tout le monde me faisait confiance, mais moi, je n'y arrivais pas …

C'est pourquoi ce soir-là, tandis que tout le monde papotait, que les gens vaquaient à leurs occupations, je m'étais éloignée du groupe. Je pouvais bien évidemment continuer d'écouter les serpentards, essayer de voir qui serait un futur mangemort et qui je devais surveiller, mais je n'en avais pas la force. Pas ce soir … J'avais besoin d'être seule. Sortant dans le parc de Poudlard, je fis quelques pas avant de m'installer dans un coin, endroit que j'appréciais beaucoup pour lire, que ce soit en 1998 ou en 1977. Au moins, si quelqu'un avait besoin de me trouver, il n'aurait pas trop de mal. Je préférais rester tout de même disponible. Et de toute façon, seuls ceux me connaissant réellement penseraient à cet endroit, après avoir bien évidemment vérifié la bibliothèque, mais ça, tout le monde le savait.

Assise contre l'arbre, les genoux recroquevillés jusqu'à ma poitrine, je sortis une photo de ma poche. Une larme coula sur ma joue tandis que je regardais les deux personnes qui comptaient le plus pour moi : mes parents. Comment cela se passe-t-il pour eux en 1998 ? Me cherchent-ils ? Et s'il leur arrivait quelque chose pendant que j'étais ici ? J'avais hésité, longuement, à savoir si je devais les retrouver en 1977. Mais nous étions tous d'accord sur un point : personne ne devait savoir la vérité sur notre présence ici. Pourtant, j'avais une folle envie de me réfugier dans les bras de ma mère et de l'entendre me dire que j'avais pris la bonne décision. Car finalement, je n'en étais plus vraiment sûre. Et si j'avais fait une erreur ? Et si, par ma faute, 1998 était simplement la fin du monde ?

Parcourant le parc de Poudlard en cette soirée, Lullaby semble pensive emmitouflée sous plusieurs couches de vêtements pour ne pas avoir froid elle qui est si menue qu'elle est toujours la cible de tout les vents, au point que ses amis se moquent un peu, gentiment certes. Mais ils la blessent toujours dans le fond, quand ils disent que la jeune femme est si frêle et légère qu'un coup de vent pourrait l'emporter dans les airs. Elle sait bien qu'elle manque de forme, que son corps est plat, comme une planche à pain. Rogue l'a dit lui aussi. Et la sorcière est loin de se douter qu'en réalité le sorcier ne pense pas un mot de ces vilains propos, bien au contraire.

Ayant froid donc, la jeune femme serre un peu plus les bras autour de son buste avec l'idée de parvenir ainsi à se tenir bien plus chaud. Y parvenant plus ou moins, elle se félicite au moins de ne pas avoir froid au point de vouloir rentrer à la tour des bleus et bronze, c'est toujours cela de prit. La jumelle Potter s'installe au bord du lac pour réfléchir un peu, penser. Ce n'est qu'après une bonne heure qu'elle se lève finalement pour se promener dans le parc de son école. Les lieux en 1977 sont tels qu'elle les a connu autrefois mais il lui arrive parfois de revoir les lieux tels quelle les as vu pour la dernière fois en 1998 le 2 Mai. Alors elle voit les corps au sol, Remus tomber, Severus s'en aller vers sa mort. Heureusement pour la rousse, ce soir n'est pas un de ces soirs et la jeune femme se sent plutôt bien, après sa petite heure de réflexion. Légère, presque libérée du poids qui était auparavant sur ses épaules.

En se promenant, la sorcière aperçoit au loin une silhouette installée contre un arbre, sans parvenir à distinguer de qui il s'agit. Mais en approchant elle reconnait les boucles folles et brunes de son amie Hermione et un sourire vient se dessiner sur ses lèvres. La rejoignant, elle remarque au fur et à mesure de ses pas que son amie a l'air pensive, triste, un peu perdue. Alors Lullaby continue d'avancer avec l'idée de voir ce qui ne va pas et, si elle le peut, de soulager Hermione comme cette dernière le ferait certainement pour elle.

Sans un mot, Lullaby s'assoit près de l'arbre et près de la rouge et or, attendant que cette dernière parle, lui montrant simplement qu'elle est là pour l'écouter au besoin, pour la consoler, sans forcément vouloir la contraindre à discuter. Hermione reste libre de son choix.  

Mon cœur est serré. Plusieurs larmes coulent maintenant sur mes joues, glissant au passage sur la photo que je tiens entre les mains. Mes parents … Harry et Bee ont de la chance, ils peuvent les voir, sans leur dire qui ils sont. Mais les miens sont sortis de Poudlard depuis un an déjà, et finalement, je me dis que ce n'est pas plus mal. Comment regarder ses parents dans les yeux et leur mentir ? Je suppose que quand votre vie ainsi que la leur sont en danger, vous êtes capable de le faire sans vous poser la question. Mais ce qui m'inquiète surtout, c'est ce qu'ils font là, en ce moment-même, en 1998 … Oui, je sais, ça donne mal à la tête de penser à ces histoires d'époques et de temps, penser qu'ils ont à la fois 19 ans et qu'ils sont aussi parents une vingtaine d'années plus tard. Mais tout ça, c'est de ma faute, et je dois assumer.

Je remarque alors qu'une silhouette se tient debout non loin de moi. Je reconnais du coin de l'oeil la jumelle de mon meilleur ami, qui est une amie, bien évidemment. Une amie que j'apprécie énormément, et sur qui je peux toujours compter. J'essuie doucement mes quelques larmes, sèche ma photo. Je ne me précipite pas pour cacher tout cela. Bee ne me jugera pas trop faible et elle ne se moquera pas de moi. Je l'ai moi-même déjà vue dans des moments difficiles, et je l'ai soutenue. Peut-être qu'aujourd'hui, elle veut faire la même chose pour moi. Mais là, nous ne parlons pas d'amour … Non … Je ne suis pas amoureuse. Même si beaucoup pensent qu'entre Ron et moi, il y a quelque chose, je suis bien trop occupée pour penser à l'amour. Et dans un sens, je me dis que ça n'en est pas, car, si tel était le cas, j'en crèverai de ne pas être avec lui, non ? C'est ça Mione, tente de philosopher, ça va t'aider.

J'apprécie que mon amie ne me force pas à parler. Un silence s'installe pendant de longues minutes. J'ai rangé la photo dans ma poche et mon regard est perdu à l'horizon. J'ai besoin de mettre des mots sur ce que je ressens, mais je ne les trouve pas. Je n'ai pas envie de faire paniquer Bee, n'est-ce pas moi qui l'ai convaincue que grâce à mon impulsivité, nous allions pouvoir éviter la mort de l'homme qu'elle aime ? C'est alors que je sors une phrase, doucement, dans un souffle, comme si je me parlais à moi-même :

« Et si j'ai simplement fait une erreur ? »

Le dernier mot se brise dans ma voix et je retiens mes sanglots. Je ne suis pas du genre à m'effondrer, et encore moins à pleurer. Je suis fière, et je déteste montrer mes faiblesses. Mais là, c'est trop difficile … Je dégage mes cheveux d'un geste de la main et je me tourne maintenant vers Bee, la regardant dans les yeux :

« On est peut-être coincé là, à ne rien pouvoir faire, par ma faute !»

Cette fois-ci, c'est presqu'un cri ! A tel point que quiconque autour peut m'entendre. Je ne réfléchis plus, je suis simplement perdue ...

Faire une erreur. La sorcière se sent désolée pour la peine d'Hermione et elle comprend ce que peut ressentir son amie d'autant plus que certains étudiants de 1998 lui reprochent souvent d'avoir osé les envoyer dans le passé. La jeune femme sait d'ailleurs que Daphné Greengrass fait parti de ce genre de personnes, elle ne cache pas le fait qu'elle reproche au trio d'or d'avoir entrainé tout le monde dans cette catastrophe et tout le monde l'a bien compris pendant l'attaque contre le basilic pour récupérer un crochet de cette bestiole. La sorcière a un petit soupir. Ce ne doit pas être facile pour son amie d'être dans cette situation, dans cette position. Et puis oui elle peut avoir peur de ne pas réussir par la suite, de voir certains de ses amis mourir encore en essayant de sauver ceux qui le sont déjà.

"- Tu n'as pas fait d'erreur au contraire. On va peut-être changer considérablement l'histoire et empêcher des tas de morts. Peut-être que l'on va réussir à sauver mes parents et par la même occasion Tonks, Maugrey, Remus... Severus..." souffle la sorcière avant de poursuivre sa liste. "On va peut-être permettre à Neville de grandir avec ses parents et à Fred de se marier, d'avoir des enfants... de ne pas mourir quoi. On peut changer l'histoire Hermione. Alors oui ça fait peur, peut-être que plus rien ne sera comme avant mais maintenant nous y sommes de toute façon et nous ne pouvons pas revenir en arrière. Et ne parle pas si fort on pourrait nous entendre tu sais..." souffle la sorcière en regardant tout autour d'elle.

Bee pense aux morts qu'elle a connu. Son parrain surtout et son amoureux. Et puis ses parents naturellement. Les Williamsons sont des gens adorables et ont étés de très bons parents. Elle ne peut pas se plaindre de cela c'est vrai mais à choisir la rouquine préfère grandir auprès de James et Lily ses vrais parents, ses parents génétiques dont elle a été privée par un fou furieux et auprès de son frère harry qui a eu beaucoup moins de chance qu'elle pour ce qui est de la famille qui l'a vu grandir. Non Hermione n'a pas le droit de s'en vouloir elle a pensé bien faire et c'est probablement ce qu'elle a fait. Bee l'espère de tout coeur et ose y croire, sur le moment.

"- Tu as fait ce qu'il fallait. On se croyait perdu, on pensait qu'Harry était mort..." souffle la sorcière en poussant un soupir désolé.

Bee me réconfortait. Je m'en doutais mais d'un autre côté, j'avais toujours peur que même mes amis se retournent contre moi en me reprochant de les avoir faits venir jusqu'ici. Regardez Daphné ... Enfin, ce n'est pas vraiment une amie, c'est différent. Je n'ai pas envie de parler de ça maintenant mais disons que je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'en veuille à ce point-là. D'ailleurs, j'avais vraiment l'impression qu'elle m'évitait depuis l'histoire du basilic. Et je savais aussi qu'elle n'était pas la seule à m'en vouloir. Alors même si au début, je parvenais à garder la tête haute et je clamais que c'était la seule façon de nous sauver, j'assumais beaucoup moins aujourd'hui, et je faisais bien plus de bourde qu'avant. D'ailleurs, Bee me mit en garde sur le volume de ma voix. Je mis mes mains devant ma bouche, me rendant compte de ma bêtise.

Bee me rappela aussi pourquoi je faisais tout cela, en me faisant le listing des morts ... Mon coeur se serra de plus belle. Fred ... Je l'adorais. C'était un des frères que j'avais si souvent disputé, que je trouvais totalement insensé dans ses inventions avec Georges. En ramenant Fred à la vie, Georges retrouverait son sourire. Et Tonks ... Et Lupin ... Et dire qu'ils venaient d'avoir un petit garçon. Nous pouvions lui donner un avenir avec ses parents, et nous pouvions faire de même avec Neville. Mes larmes arrêtaient de couler et je sentais doucement le calme revenir en moi.

"Tu as raison Bee, mais j'ai l'impression que rien n'avance. Je tourne en rond et j'ai l'impression que nous allons rester là à vie. Voyager dans le temps est dangereux, Dumbledore me l'a assez répété. Tu imagines si on agit de telle sorte que James et Lily ne vous ait pas Harry et toi ? Je ne supporterai pas de vous voir disparaitre ... Nous intervenons beaucoup trop dans cette vie. Qui nous dit que nous n'avons pas déjà signé notre propre fin ?"

Il m'était difficile de ne pas avoir de réponse. J'étais une Miss-je-sais-tout ! Mais là, comment savoir ? J'avais besoin que l'on me change les idées, peut-être que Bee aurait une idée pour que je cesse de me poser toutes ces questions qui me déprimaient !

"- Je ne sais pas Hermione. Je sais que ce que nous faisons est dangereux, moi-même je n'hésiterais pas à... enfin tu vois à sortir avec Severus si... si j'ai la chance qu'il me le demande alors que je suis destinée à disparaitre de son époque et que l'on ne sait pas trop comment les choses vont se passer quand on va rentrer chez nous. Peut-être que ce sera simplement comme avec un retourneur de temps ? Je ne sais pas et je ne peut pas te certifier que tout ira bien mais je ne pense pas que nous puissions nous empêcher de naître parce que du côté de mes parents les choses commencent doucement à s'engager. Papa est toujours fou amoureux de ma mère quand à elle, à notre arrivée, elle m'a avouée être amoureuse et intéressée par mon père." répond la sorcière avec un sourire.

Il lui semble que son aide est dérisoire, que cela n'est pas grand chose et que ce ne sont pas ces propos qui vont permettre de faire en sorte qu'Hermione cesse de culpabiliser et s'en vouloir mais à vrai dire la rouquine elle-même se sent inquiète sur ce voyage dans le temps, alors il est dur de faire comme si tout allait se passer de manière excellente. D'autant plus que Bee n'est pas du tout une très bonne menteuse, même si elle s'améliore dans cette époque, question que c'est une question primordiale, presque de vie ou de mort. Ils ne doivent pas être découvert c'est assez clair comme consigne n'est-ce pas ?

"- Je ne sais pas quoi te dire Hermione. Oui nous allons probablement changer beaucoup de choses. Il ne faut pas perdre espoir. Nous allons seulement annuler plusieurs des nombreuses morts provoqués par les mangemorts ou par leur maître en tuant ce dernier bien avant le temps indiqué. D'après Harry ce sera assez facile, il m'a dit qu'il sait exactement ce qu'il doit faire et que cette fois il n'est pas obligé de mourir pour vaincre." dit Lullaby, rassurée par l'idée de son frère ne sera pas contraint de mourir, ce qui est l'une des choses qu'elle redoute le plus dans l'idée de se battre contre les forces du mal. Enfin tout comme perdre Severus, ses parents, Remus...

Voilà, c'était bien ce que je craignais. Bee n'hésiterait pas à changer le passé de Severus, mais qu'est-ce qui lui disait qu'en faisant cela, il serait toujours celui qu'il était dans le futur ? Je sentais mes angoisses monter, je sentais que je ne maitrisais plus rien. En même temps, avais-je déjà maîtrisé quelque chose, à partir du moment où j'avais fait ce retour dans le passé ? A l'évidence, non. J'avais vraiment l'impression d'être la seule à me rendre compte des mauvais changements que l'on pouvait faire. Alors certes, Lily et James semblaient très amoureux, et ils auraient sans doute Harry et Bee d'ici deux ans … Cela signifiait aussi qu'ils seraient bientôt tués. Et si nous empêchions leur mort, cela ne changerait-il pas trop de choses ? Il était sûr que tuer Voldemort rapidement était la meilleure des choses à faire, sans aucun doute possible, mais si nous n'en avions pas les moyens ?

« C'est son amour pour Lily qui a fait de lui l'homme que tu as aimé dans le futur. C'est Rogue qui nous a protégés, même si nous pensions au départ que c'était un traître. Si nous changions trop de choses, et que nous renforcions Voldemort sans le vouloir ? Je ne sais pas quoi faire Bee, j'ai l'impression que je suis en train de devenir folle. J'aimerais profiter comme vous de cette époque, me dire que de toute façon, rien ne peut être pire que ce que nous avons quitté, mais je peine à y croire maintenant … Et si je n'y crois plus, qui le fera ? C'est bien moi qui nous aies embarqués dans cette galère ! »

La gorge nouée, je sens de nouvelles larmes qui glissent de nouveau sur mes joues. Bee me rassure un peu lorsqu'elle me dit qu'Harry sait quoi faire. Mais j'ai trop de poids sur mes épaules. Entre ce retour dans le passé, mon espionnage à Serpentard, notre couverture à protéger sans compter celle que j'avais déjà, je pense que je fais une overdose. J'ai envie de dire la vérité sur ma naissance, j'ai envie de dire à mes amis que je ne suis pas une née-moldue. Mais je le refuse … Je ne peux détruire ce que mes parents ont mis dix-huit ans à construire. Je dois me changer les idées.

« Harry devrait déjà commencer par dire à ceux qu'il aime ses sentiments. Ginny est complètement perdue … Elle a cru l'avoir perdu à jamais. On ne devrait jamais garder pour soi ses sentiments. Vous avez la chance d'être amoureux, d'avoir trouvé votre moitié. Là-dedans, je ne suis que spectatrice. »

Au fond, c'est peut-être cela qui faisait leur force. Ginny voulait sauver Harry, Bee voulait sauver Severus … Et moi dans tout cela ? Ron ? Vous savez bien ce que j'en pense. Ron serait un compagnon raisonnable, mais j'ai aussi envie de connaître cette passion.

Naturellement, si Bee a quelques inquiétudes sur leur avenir, elles ne sont pas aussi féroces que celles d'Hermione qui ressent pour sa part, en prime, une certaine culpabilité. La vérité est que dans l'esprit de Lullaby, c'est qu'elle n'a pas le pouvoir de réellement changer le professeur Rogue. Comment elle, une pauvre gamine à peine séduisante et sans intérêt, pouvait changer considérablement le sinistre maître des potions, la terreur des cachots ? Non dans sa tête, la seule chose qui compte... enfin le calcul est compliqué. Elle songe aux possibilités qui s'offrent à elle, à eux. Les risques, bien entendu. Même si elle ne voit pas bien en quoi sauver Severus des force du mal serait néfaste. Mais elle songe aussi au bien que pourrait lui faire le fait de ne plus se sentir seul, car c'est ainsi qu'elle ressent la vie de celui qui lui a enseigné un jour : vide et morne. Alors certes il y a bien Héléna White qui est sa meilleure amie avec Lily... Mais Bee a vu un Severus seul. Un homme sans Lily. Un homme sans Héléna. La chauve-souris des cachots. Et si elle peu empêcher ses malheurs, ses tourments, lui donner un peu de bonheur à sa manière alors la rousse compte bien le faire, d'autant plus qu'elle-même a besoin de lui pour vivre.

Mais le visage de Lullaby se fige en entendant les mots d'Hermione. Son amour pour Lily. Drago avait dit une amitié, un lien important. Il n'avait jamais parlé d'amour. Bee ne sait pas, ne comprends pas. Le Severus du futur a écrit être amoureux d'elle mais tout à coup cela ne compte plus et elle soit les deux lettres de son sac pour les relire, alors que les larmes dégringolent sur ses joues. Elle n'entend plus rien de ce que lui raconte son amie et plus rien ne compte. Plus rien n'a d'importance alors que quelques mots résonnent dans sa tête. Son amour pour Lily. Ne l'a-t-il alors aimé que pour sa ressemblance avec sa mère ? Tout ceci n'est alors que des conneries ? Dire que  le peu de confiance qu'elle a en elle ne repose que sur ces mots, que sur cet amour avoué sur le papier. Et maintenant elle n'est plus sûre de rien, croit être un fantôme d'un bonheur passé. Elle hoquète, se sent devenir folle. Son amour pour Lily. Non, ce n'est pas possible. La bleu et bronze se sent vide. Comme si on avait arraché son cœur pour laisser à la place une plaie béante. Et elle pleure carrément.

"- Son amour... pour ma mère... Ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible !"

Bee se laisse tomber le long de l'arbre, les larmes rougissant ses yeux et barbouillant ses joues. Son regard est vers le ciel comme pour y chercher des réponses qu'elle ne peut pas y trouver. Ce n'est pas possible elle a forcément mal entendu. La sorcière se recroqueville sur elle-même, le corps parcouru de sanglots.

"- Il ne m'aime pas. Il a écrit qu'il m'aime mais il ne m'aime pas. Il m'aime parce que... parce que je ressemble à ma mère... Dray... Drago ne m'avait pas parlé d'amour entre eux, mais seulement d'amitié..." pleure la sorcière. "Je ne savais pas. Je croyais... je croyais vraiment à ce qu'il m'a écrit..." dit-elle en regardant les lettres écrites par le sorcier, les ramenant contre son cœur en pleurant encore. "Ce n'est pas à moi qu'il pensait. Je croyais... Je croyais que je pouvais l'aimer assez fort ici pour... pour l'empêcher de devenir un mangemort, pour lui donner mon amour un temps et le retrouver en rentrant en 1998. Je pensais... j'osais croire que c'était possible, je.. ". La sorcière se calme, avant de continuer. "Je ne sais pas tout. On ne me dit rien. Vous savez des choses sur lui que j'ignore et... et vous ne me dites rien. Je sais qu'Harry a vu des souvenirs de Severus le 2 Mai. Mais je ne sais pas ce qu'il a vu exactement, si c'est important. Pourquoi on ne me dit rien ? Pourquoi je ne peut pas savoir ?"


(Vu la tournure du post précédent, nous dirons que c'est le 15 Janvier d'accord ? Car jusque là dans aucun rp Bee ne savait que Severus était amoureux de Lily donc, pour que ça colle, je le place après mes autres rp ♥)

Et flûte … Moi qui étais persuadée que depuis tout ce temps, Harry en avait parlé à Bee. Bon, c'est idiot, je sais qu'il n'est pas au courant pour Rogue et sa sœur, mais je pensais vraiment qu'il lui racontait tout. Après tout, il s'agissait tout de même de sa mère ! Il avait eu quatre mois pour lui en parler, pourquoi ne l'avait-il pas fait ? Je voyais la pauvre Bee se décomposer devant moi, tandis qu'elle avalait difficilement le fait que Severus ait aimé sa mère. Bon … Que pouvais-je faire ? Je n'allais pas m'enfuir maintenant. Remarque, cela eut le don de me changer les idées, et je ne pensais plus à mes soucis personnels, mais à ceux de ma pauvre amie. Tandis qu'elle se laisse tomber le long de l'arbre, je me mets doucement à ses côtés et je pose ma main sur la sienne, sans un mot.

« Je pensais que tu savais, Bee … Comme cela concernait ta mère, je pensais qu'Harry avait eu le temps de t'en parler. Je suis désolée. Je n'aurais jamais du te l'annoncer ainsi. Quelle idiote je fais. »

Je l'écoute alors me dire que Rogue ne l'aime pas, qu'il a juste ces sentiments car elle ressemble à sa mère. Bravo Hermione. Bee a déjà une confiance en elle au ras des pâquerettes, et tu viens de la descendre à six pieds sous terre. Je ne sais pas comment rattraper ma bourde. Le mal est fait, la bombe est lâchée et j'attends simplement que Bee se taise pour pouvoir en placer une. Pendant ce temps-là, je me contente de lui caresser les cheveux amicalement, pour la réconforter. Je ne connais rien à l'amour, je n'y comprends même pas grand chose. Mais j'imagine qu'on ne peut pas déclarer sa flamme alors qu'on aime quelqu'un d'autre, non ? Bee me dit alors une chose criante de vérité. Nous la laissons trop souvent à l'écart de ce que nous savons. Le trio a parfois tendance à oublier que d'autres personnes sont touchées par les évènements.

« Bien. Tu as raison. Tu sèches tes larmes, tu te calmes, tu me promets simplement de ne pas m'interrompre et je vais te dire tout ce qu'Harry m'a raconté. Il m'a expliqué les souvenirs de Rogue de A à Z. Si tu veux tout apprendre de son passé, c'est maintenant. Mais interdiction de te dire que dans le futur, il t'aimera parce que tu ressembles à ta mère. Ce n'est pas le cas. Il a pris des risques pour toi, cela le démontre bien. Je peux commencer ? Tu promets de ne pas m'interrompre ? »

Harry n'a rien dit à Lullaby des souvenirs de Rogue qu'il a put voir. Avec le voyage dans le temps il n'a peut-être tout bêtement pas eu l'occasion, c'est sûrement de cette manière là que le sorcier va essayer de se justifier, de faire passer la pilule alors que sa sœur aurait dût savoir. Cela concerne leur mère et cela concerne Severus, dont elle est amoureuse. Il aurait dût le lui dire. Mais il ne sait pas que sa jumelle est amoureuse de leur ancien professeur de défense contre les forces du mal. Comment pourrait-il ne serait-ce que supposer une chose pareille ? Beaucoup de monde ne pourrait pas même envisager que cette éventualité en est une, que c'est une possibilité sérieuse.

"- Il ne m'a rien dit. Rien du tout. Je sais qu'il a vu des choses, je sais qu'il a vu des souvenirs un jour des tortures de mon père sur lui, des humiliations, mais c'était en cinquième année je crois lorsque Harry a essayé de devenir un occlumencien." se contente de répondre la jeune femme en continuant de pleurer contre son arbre, se sentant si triste et si mal.

La sorcière regarde son amie qui semble fâchée de l'entendre dire que Severus n'est pas amoureux d'elle mais de sa maman. Cela dit même s'il a prit des risques, la rousse pense maintenant que c'est juste pour cette ressemblance, juste parce qu'il l'a prise pour Lily. La sorcière ne chassera probablement pas de si tôt cette pensée de son esprit, malheureusement. Elle se sent flouée, anéantie. Mais fait un signe de tête pour consentir aux conditions de son amie.

"- Je suis prête." dit-elle en se demandant ce qu'elle va bien pouvoir apprendre. "Je veux tout savoir Hermione. vraiment tout. Ne me cachez plus rien !" demande la sorcière le coeur battant.

Pauvre Bee … Comment avais-je pu lui lâcher cette bombe ainsi, sans m’assurer qu’elle était au courant des liens entre le Professeur Rogue et sa mère ? Parfois, je me lancerais un doloris tellement je ne réfléchis pas plus loin que le bout de mon nez. Je devais maintenant réparer ma faute, surtout quand je voyais dans quel état j’avais mis la jumelle d’Harry. Je souhaitais être franche avec elle. De toute façon, elle l’aurait su un jour ou l’autre. Si nous parvenions à changer le futur, ce que je souhaite, et que sa relation avec le professeur Rogue devenait plus sérieuse, il devrait lui avouer. Finalement, en quelque sorte, j’avais donné un coup de pouces au maître des potions, non ? Bon, d’accord, j’exagère un peu. N’empêche que grâce à moi, il n’aurait pas à lui expliquer tout cela. Ou alors il pourrait le faire pour qu’elle comprenne qu’il ne l’aime pas pour sa ressemblance avec sa mère.

Assise à présent face à Bee, j’attendis qu’elle se calme pour commencer le récit. Harry nous avait longuement expliqués ce qu’il avait vu … Il avait ressenti tellement de choses dans la pensive du professeur Rogue : son respect pour Albus Dumbledore, sa haine pour James Potter, mais aussi son amour pour Lily. C’était la mort de cette dernière qui lui avait fait réaliser qu’il avait choisi le mauvais camp, et c’était aussi pour elle qu’il avait joué un rôle dangereux mais au combien important dans le guerre du mal contre le bien. J’avais toujours du mal à me dire que nous avions mal jugé Rogue depuis le départ. Mais il jouait parfaitement son rôle et cela devait être bien plus facile de nous voir le haïr plutôt que d’avoir pitié de lui. Lily ne l’avait jamais choisi … Pour une malheureuse phrase. Une phrase que je ne pouvais que comprendre.

« Bien. Je vais essayer d’être le plus clair possible. Rogue et Lily se sont connus alors qu’elle découvrait ses pouvoirs. Avant son entrée à Poudlard donc. C’est lui qui l’a réconforté lorsque Pétunia l’insultait de monstres. Ils ont donc été amis très rapidement. Ils se sont un peu éloignés à leur entrée à Poudlard, car Lily, comme tu le sais, a été envoyée à Gryffondor. Rogue a vu Lily se rapprocher des maraudeurs, et, tandis que Sirius et James malmenaient Rogue, elle a voulu le défendre. C’est là qu’il l’a insulté de sang-de-bourbe. Il l’a bien sûr vite regretté, mais c’était trop tard. Ta mère s’était rapprochée de James … Puis il s’est passé ce que tu sais. Il est entré chez les mangemorts, il a entendu que Voldemort allait tuer les Potter, mais il était trop tard lorsqu’il a prévenu Dumbledore. Lorsque ta mère est morte, il est devenu espion pour Dumbledore … Il nous a protégés … Par amour pour elle. Parce qu’il ne l’a jamais oublié. »

Continuant de tenir les mains de Bee, j’attendis la réaction de cette dernière.

C'est une bombe qui agite le cœur de Lullaby alors qu'Hermione vient de révéler, si durement, sans crier gare, que Severus Rogue et Lily Potter, c'était à un moment donné un petit peu plus qu'une histoire de simple amitié comme elle l'a cru jusque là, d'après les propos de Drago. Son amoureux l'est de sa maman. Et sa mère l'est peut-être de lui. Bee ne sait pas, ne sait plus, elle se sent perdue et son cœur bat la chamade. Cette visite en 1977 n'est pour elle qu'une suite de nouvelles et de tourments. une fois de plus elle voudrait, seulement, quelques instants, retrouver la salle de classe de son cher professeur, l'odeur d'une potion, la chaleur d'un feu sous le chaudron et ce regard noir sur elle, ces mains sur les siennes pour la guider, son souffle si près de sa nuque, sans qu'il ne se rend compte de l'effet qu'il avait sur elle. Comment avait-il put passer à côté des émotions de la rousse ? Comment avait-il put ne pas voir l'amour de cette dernière, au fil de leurs rendez-vous pour apprendre ?

Sang-de-bourbe ? C'est bien son genre, songe la rousse, alors qu'il a bien dit, une fois, suggéré, que la jeune femme se tapait ses professeurs pour avoir de bonnes notes dans ses cours. Oui une insulte pareille c'est bien de lui mais à l'encontre d'une amie ? La jeune femme ne sait pas. Mais par amour pour elle il les a protégé. La rousse se remet à pleurer : s'il les as tous protégés pour le souvenir de Lily, c'est donc évident qu'il aime sa mère au travers d'elle, que c'est pour cela qu'il a dit l'aimer. Il a confondu la mère dans la fille voilà tout. Pour Bee la nouvelle est terrible, insupportable, elle pleure de nouveau sans rien dire, sans rien répondre. Ce n'est pas possible. Elle a envie de crier, de hurler, de se cacher et se morfondre. Et qu'elle ne croise par Rogue aujourd'hui, ce ne serait pas le jour. Pas du tout.

"- Il l'aime encore. En 1998 il l'aimait encore quand il est mort. Et ici, en 1977... il l'aime aussi, évidemment. Qu'elle chance veux-tu que je puisse avoir face à ma propre mère ?" souffle la sorcière sur un ton désespéré, avec cette impression que le cœur lui a été arraché.

Bee a l'impression de suffoquer, de manquer d'air, d'être en train de se noyer. La respiration se bloque, elle croit devenir folle, passe une main dans ses cheveux et se recroqueville contre elle-même, avec ce besoin d'entrer dans sa coquille pour ne plus en sourire, pendant de très longues heures s'il le faut, ne plus affronter... tout ça. C'est trop pour elle. Trop pour son cœur fragile, elle n'a jamais eu la force que d'autres ont après tout. Et elle n'est pas inébranlable, loin de là.

Je ne comprenais pas grand-chose à l’amour. Il faut dire que je n’avais jamais vraiment eu affaire à ce sentiment. En quatrième année, il y avait bien eu Victor Krum, mais ce n’était pas vraiment le grand amour. Peut-être pour lui, mais pour moi, il s’agissait peut-être d’une sorte de revanche envers Ron. Oui, avec un peu de recul, je comprenais que si j’avais désiré être avec Ron pendant des années, nous ne nous étions jamais trouvés. Lorsque je voulais aller avec lui au bal, il avait été peu délicat, puis lorsqu’il s’était rendu compte de ses sentiments, j’étais sortie avec Victor … Puis l’an dernier, alors que mon cœur battait vraiment pour lui, il était sorti avec Lavande. Je crois que c’est depuis ce moment-là que j’ai compris que notre histoire ne me rendrait pas heureuse. Sans compter sur le fait que je ne savais même pas si je préférais les hommes ou les femmes.

Mais même si j’étais peu expérimentée en la matière, il y avait quelque chose dont j’étais sûre. On pouvait aimer deux personnes de deux façons différentes, d’autant plus lorsque l’une de ces personnes était décédée. Pensez aux pauvres veufs … On ne se remet jamais de la perte d’une personne qui vous quitte tragiquement, mais heureusement, la vie fait en sorte que l’on puisse remonter en selle, et pour moi, c’était le cas de Severus. Comment pouvait-il imaginer il y a vingt ans qu’il trouverait une femme comme Bee ? Bien sûr, j’arrivais aussi à me mettre à la place de mon amie. Comment être sûre que Severus ne trouvait pas en elle la Lily qu’il n’avait pas pu avoir à l’époque ? Mais là n’était pas la question pour le moment. Bee avait enfin en main les cartes qu’il lui fallait pour décider de l’avenir de leur relation.

« Mais pourquoi ne pourrait-il plus l’aimer en 1998 malgré votre relation ? Ta mère, dans le futur tel que nous l’avons laissé, n’est plus là, mais on n’oublie pas quelqu’un comme ça. Il t’aime juste autrement Bee. Et de toute façon, ce n’est pas en te lamentant sur ton sort que tu parviendras à créer quelque chose de solide entre vous. Pour ce qui est du Severus de cette époque, je ne peux rien te dire. Parce que pour moi, ce n’est pas une bonne idée qu’il se passe quelque chose entre vous aujourd’hui, et parce que cela ne me regarde finalement pas. Tu sais Bee, tout n’était pas noir dans le futur que nous avons laissé. Les vivants ne doivent pas mourir … Imagine qu’au final, en aimant Severus aujourd’hui, en faisant en sorte qu’il ne se tourne pas vers Voldemort, il meurt de la main d’un mangemort ? C’est si compliqué cette histoire … Je ne sais quoi te dire. »

Je me sentais un peu perdue, et ce n’était pas avec la bombe lâchée à Bee que cette dernière allait pouvoir m’aider.

« II faut vraiment que nous mettions un plan en place. Nous ne pouvons pas vivre sans rien faire, sans profiter de cette époque pour avoir le plus de renseignements possibles. Tu as remarqué certaines choses de ton côté ? »

"- Tu ne comprend pas, Hermione." souffle douloureusement Lullaby, le regard complètement perdu.

Sa respiration est plus lente alors que la jeune femme cherche comment expliquer à son interlocutrice ce qu'elle a à lui dire. Tout se bouscule dans la tête de la jolie bleu et bronze alors que cette dernière envisage tout en même temps les meilleures, mais surtout les pires des possibilités. Severus ne l'aimant que comme un substitut de Lily, le changement qu'ils veulent opérer en 1977... La sorcière pleure de nouveau.

"- Harry va vouloir sauver nos parents et je le veux aussi. Mais tu comprends ce que cela implique ?" grimage la sorcière. "Cela veut dire... S'il m'aime parce que je lui ressemble, ce n'est pas flatteur d'une part. Et si ma mère ne meurt pas... il ne m'aimera jamais. A moins que je réussisse à l'en détourner maintenant mais cela semble... très mal parti, nous nous disputons sans cesse. Et pourtant, comment choisir entre mon amour maternel et l'amour... de ma vie ?" souffle la jeune femme en observant son amie à ses côtés.

Lullaby se sent perdue, insultant la vie d'oser lui faire un coup pareil, aimer l'ami de sa mère, un homme qui a aimé celle-ci par le passé, qui l'aime encore aujourd'hui, qui la voit et l'aime au travers de sa fille. La jeune femme se sent perdue. Totalement perdue. Incroyablement perdue en vérité.

"- Je ne sais même pas si nous pourrons rentrer chez nous Hermione." confesse la jeune femme. "Alors si nous devons rester coincer ici j'aime autant nous donner une chance si je le peut." souffle la sorcière. "Il n'est pas homme à se faire assassiner bêtement. Je crois qu'il pense déjà  aux ténèbres et qu'eux veulent le recruter. On m'a dit qu'il a été impressionnant à Halloween. Tu sais, il a fait des trucs... de Prince. Harry m'a parlé de ça. Enfin... Si on reste coincé ici Hermione, dans cette époque... A la fin de nos études je ne le verrai plus. Et je ne peut pas prendre ce risque. Et si j'attends de rentrer... On ne sait justement pas comment cela va se passer, si on va réussir comme on l'entend ou... si nous allons provoquer des morts auxquelles nous ne nous attendions pas. Si j'attends 1998 je peu attendre longtemps et il peut... refuser d'être avec moi. Parce qu'il sera raisonnable et... Tellement lui-même, en fait. Il n'a fait une fois, il recommencerai. A se taire, ne rien dire... Et j'aurai trop peur de lui en parler. Je... je ne peut pas prendre ce risque Mione. Je... je veux juste le bonheur. Et il peut me l'offrir."

« Bien sûr que je ne peux pas comprendre. Je ne suis pas le genre de femme dont on tombe amoureux, je ne suis qu’une Miss-je-sais-tout dont l’âme et le cœur sont aussi secs que les pages de mes livres. On me l’a déjà dit. »

Je sortis cette phrase d’un ton amer, bien consciente que cela pouvait paraître brutal pour la jeune femme que j’avais déjà totalement destabilisé juste avant, mais j’avais moi aussi besoin de parler de mes sentiments. Cette impression que jamais, je ne trouverais la passion, pour la simple et bonne raison que je n’étais pas une fille qu’on aime. Quel garçon, ou même quelle fille, pouvait me regarder différemment ? Oh, je vois déjà venir ceux qui vont me parler de Ron, mais cette relation serait tout sauf de la passion ! Bien sûr, cela serait raisonnable et j’étais persuadée que je pourrais être bien avec le rouquin, mais je ne me sentais pas de m’engager dans une relation qui m’apporterait uniquement un confort.

« Je suis sûre que tu feras le bon choix Bee. Je ne peux pas t’aider à ce niveau-là car comme tu l’as dit, je ne peux pas comprendre. Suivre ton cœur est peut-être plus intelligent que suivre mon esprit. De toute façon, personne ne peut savoir quelle est la bonne solution. Peut-être pourrais-tu faire en sorte qu’il ait une vision du futur … On sait qu’on peut lui faire confiance … »

Je débloquais totalement. Comment pouvais-je conseiller Bee de mettre au courant Rogue du futur ? Cela était totalement contraire aux règles des voyages dans le temps mais sincèrement, au point où on en était, je me demandais si les règles tenaient vraiment toujours. Bref, comme vous le voyez, j’étais totalement perdue, et ce n’était pas la vie amoureuse compliquée de Bee qui allait m’aider.

Je l’écoutais alors me dire qu’elle n’était même pas sûre que l’on puisse rentrer chez nous. Ok, elle avait décidément décidé de me mettre le moral à 0 … A retenir : quand vous n’allez pas bien, ne surtout pas parler avec Bee, où vous irez encore moins bien. Etais-je alors condamnée à ne plus jamais revoir mes parents ? Car soyons francs, si nous ne rentrions pas à notre époque, nous ne pouvions absolument pas nous rencontrer nous-mêmes. Pfiou … Cela fait mal à la tête rien que d’y penser. Dans quelle galère nous avais-je mis ?

« Bee … Je crois que je te suis totalement inutile pour ton problème et si tu es dans cette situation, c’est entièrement de ma faute. Je veux bien essayer de trouver une solution, mais sincèrement, que voudrais-tu vraiment, car là est la bonne question. Tu veux retrouver l’homme dont tu es tombée amoureuse ? Ou tu veux pouvoir changer celui qu’il est actuellement ? Réfléchis bien à cette question car pour moi, c’est la base de tout déjà. Car la solution sera totalement différente. »