Elisabeth - Les rêves ne sont parfois que des réminiscences

*Kathelyn avait enfin fini sa journée. Elle était épuisée par tous ces jeunes galopins et par ses copies à corriger. Elle s’octroya le droit de passer un week end tranquille et rejoint ses appartements, contigus à la salle de Divination. La jeune blonde s’était rapidement adaptée à son nouvel environnement et avait fait de cet appartement un endroit chaleureux et confortable. Elle ôta ses chaussures et les envoya d’un sort se ranger dans la penderie. Kate se laissa ensuite tomber dans un fauteuil et, aussitôt, Isis, sa chatte blanche aux pattes noires âgée de un an, sauta sur ses genoux pour un calin. Kathelyn gratta son chat derrière les oreilles et l’animal se mit à ronronner et, peu à peu, la devineresse tomba dans le sommeil.

Dans ses songes, elle rêva de l’enfant qu’elle avait mise au monde, ce tout petit bébé qui avait grandi en elle sans qu’elle ne le sache. Elle se souvint de son malaise en plein travaux pratique de métamorphose, de ce mal de ventre qui lui avait entortillé les entrailles avant que son enseignante ne la conduise d’office à l’infirmerie. L’infirmière de l’époque, Miriam Strout, l’avait énormément aidé et soutenu pendant et après l’accouchement. C’est elle qui avait pris pour la première fois le nourrisson avant de le tendre à sa mère, puis, après avoir essayé de la faire changer d’avis, avait pris le bébé pour le confier à une famille. Mais jamais, ô grand jamais, elle n’oublirait à quoi ressemblait son bébé, ce petit etre qui avait grandi en elle et qui lui ressemblait tellement. Amélia…voila comment elle l’avait appelé. Kate avait toujours trouvé ce nom joli et il convenait parfaitement à sa petite fille….cette petite fille aux cheveux d’ébène qu’elle ne verrait jamais grandir. Dans son sommeil, elle redessina le corps de son enfant et sourit en revoyant la tache de naissance en forme de plume sur l’omoplate du bébé. Elle sera Isis comme une peluche et celle-ci manifesta son mécontentement en griffant sa maitresse et en feulant. Un calin, ok, une peluche vivante, ça non !!! *

Peut-être que Kathelyn avait fini sa journée, mais ce n’était pas le cas de tout le monde. En ce moment même, alors que les professeurs, mais aussi les élèves, étaient censés se trouver dans les bras de Morphée, innocents, quoique…, comme des anges, Elisabeth parcourait les différents couloirs de Poudlard, à la recherche du moindre bruit, mouvement ou autre, qui pourrait montrer la présence d’un intrus ou d’un baladeur inopportun. Mais bon, comme chaque nuit, les seules personnes qu’elle croisait dans les couloirs, c’était ses collègues, des professeurs qui patrouillaient, ou des élèves, qu’elle renvoyait, le regard noir dans leur dortoir. Rien à signaler !

Ah il semblerait que ne soit pas vraiment comme d’habitude. Grâce à son ouïe, elle avait réussi à entendre un cri qui semblait provenir de l’appartement de la professeure de Divination. Elle y alla en courant, en faisant toutefois attention de faire le moins de bruit possible, afin de ne pas réveiller les autres professeurs et aussi pour ne pas prévenir la personne qui attaquait peut-être la femme, n’entende l’arrivée de la gardienne. L’effet de surprise pouvait parfois être la meilleure arme.

Arrivée devant la porte de l’appartement, elle la détruisit à l’aide d’un sort, et arriva dans la chambre de la professeure, la baguette à la main, prête à lancer un sort, pour voir assise dans un fauteuil, Kathelyn à regarder son chat, Isis filer loin du lit. Elle garda toutefois, la baguette à la main, au cas où. On ne sait jamais.

Tout se passe bien ici ? Aucun souci ? Une personne vous a attaqué ?

Sans attendre la réponse de la femme dans le fauteuil, elle commença à faire le tour de l’appartement, en furetant derrière et sous les meubles, à la recherche d’un quelconque individu. Elle sortit même dans le couloir, afin de voir si personne n’avait tenté de fuir. Elle revint les mains vides dans l’appartement et regarda fixement Kathelyn.

Je n’ai trouvé personne. Tout va bien ? Il y avait quelqu’un ici ? Il vous a fait du mal ?

*Kate avait encore l’esprit embrumé de sommeil lorsqu’elle entendit quelqu’un lui défoncer sa porte d’appartement sans le moindre scrupule. Et lorsqu’elle vit que c’était une jeune fille qui, en plus furetait partout, cela la mit hors d’elle. Accompagné de son mini-fauve qui, dans un geste de protection envers sa maitresse, faisait le gros dos et feulait. Kathelyn avança une main pour freiner son chat et, d’une voix sèche, sa baguette dans l’autre main*

Qui êtes-vous et que faites-vous chez moi ?

*Le souvenir et la sensation de tenir son bébé dans ses bras ne la quittait pas. Elle sentait presque son odeur et s’en voulait de l’avoir abandonné. Pour éviter de repartir dans ses pensées, elle sonda la jeune femme qui était en face d’elle avant de lui répondre. Elle reconnut la nouvelle gardienne de Poudlard et se radoucit un tout petit peu. Son 3^ème œil, très affuté, lui disait qu’elle n’avait rien à craindre mais la jeune femme restait toutefois méfiante, l’expérience ayant fait que toute personne d’apparence correcte ne l’était pas forcement au plus profond d’eux. Elle parla d’une voix plus calme car elle sentait que la jeune fille ne pensait initialement pas à mal.*

La bienséance voudrait que vous frappiez à la porte des gens, et d’autant plus des enseignants, et d’attendre l’accord de ceux-ci avant d’entrer ! Et, juste pour répondre aux questions que vous m’avez posées, je suis seule avec mon chat, ici présent et un chouya en colère apparemment. Il est d’ailleurs la cause des cris que vous avez entendus, c’est lui qui me faisait sursauter car je lui ai involontairement fait du mal pendant mon sommeil. Vu son attitude envers vous, je pense qu’elle ne m’en tient déjà plus rigueur ! Dans l’avenir, essayez d’abord de rentrer en contact avec moi avant de faire quoi que ce soit ! Je suis une sorcière aguerrie et, pour ma défense, je n’ai pas crié si fort que cela !!!

*La jeune blonde fit apparaitre un plateau avec 2 verres et une bouteille d’hydromel de chez Rosmerta. Elle fit un petit geste du menton signifiant « tu m’accompagnes ? » à sa vis-à vis*

Ce n’est qu’en voyant l’air encore ensommeillé de la jeune professeure de Divination, mais aussi après avoir fait plusieurs fois le tour de l’appartement, on en sait jamais qui elle pourrait trouver, et avoir cassé une porte, que Elisabeth se rendit compte de son erreur. Mais bon, il était un peu trop tard pour revenir en arrière. Comme quoi un excès de zèle n’était pas vraiment une bonne chose.

Toutefois, la gêne qu’elle pouvait ressentir à l’intérieur d’elle ne s’afficha pas sur son visage. Depuis qu’elle eut appris la vérité sur son père, sa mère et sur son horrible parrain, pour qui elle n’éprouvait du dégoût, de la haine et une envie de vengeance, elle avait appris se forger à une carapace émotionnelle, pour que personne ne puisse deviner ce qu’elle pouvait ressentir. Elle était devenue la seule maîtresse de ses émotions. Ainsi, les autres ne savaient pas quelles émotions elle ressentait, mais elle aussi l’ignorait la plupart du temps.

En tout cas, elle trouvait que la sécheresse de la professeure à son égard était justifiée et n’en prit même pas ombrage.

Veuillez m’excuser pour le dérangement que j’ai pu occasionner. Je suis Elisabeth Cuimhne, et je suis la nouvelle gardienne de Poudlard.

Elle fut cependant soulagée de voir que la professeure semblait se calmer, même si elle lui fit remarque que son comportement n’était pas le plus respectable et Elisabeth reçut une leçon de morale de sa part.

Je m’excuse pour votre porte, mais je vous assure qu’avec un coup de baguette, je pourrais la remettre. J’avais juste entendu un cri, et tous les événements qui nous entourent dans le monde extérieur, m’ont fait croire à une attaque. Je m’attendais à voir un Mangemort dans cette pièce.

Elisabeth ne savait pas pourquoi elle se justifiait. Elle avait tort, mais fin de l’histoire. Par contre, ce qu’elle ne dira pas à l’oral, c’est qu’elle avait eu peur en rentrant de voir son père, Mangemort attaquer un professeur. Elle ne savait pas de quel côté de la balance se trouvait la cruauté de son père. Elle était en quelque sorte soulagée de ne trouver personne et surtout pas son père.

Je vais réparer les dégâts que j’ai causé et m’en aller. Sauf si vous avez besoin de moi d’une quelconque manière.

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