Dad, my first love, my forever Hero - Lullaby&James

Il sentait Remus se tendre à chaque fois que ses doigts tapotaient le bois dur de la table sur laquelle ils étaient en train de réviser. Pourtant il ne pouvait pas s’en empêcher. Peter lui regardait le regard dans le vide. On aurait presque pu croire qu’une idée allait finir par l’effleurer. James lui s’ennuyait à mourir et n’avait pas trouvé mieux que jouer avec les nerfs de son petit loup préféré. Ce n’était pas sa faute si Sirius était en retenue une fois de plus. Bon un petit peu quand même… Ils avaient pris des chemins séparés. L’un avait eu plus de chance que l’autre. Le jeune Potter attrapait un livre et commençait à se construire une forteresse. Et dire qu’il en avait encore pour deux heures. Lily n’était même pas dans la pièce. Il aurait pu se perdre dans sa contemplation. Elle aurait fini par le remarquer, elle l’aurait envoyé balader une fois de plus et il en aurait ajouté une couche. Le problème est qu’il se rendait compte qu’à force de lui proposer de sortir en blaguant, elle n’allait plus jamais le prendre au sérieux. De toute façon, eux deux c’était déjà fichu d’avance. La vie est parfois injuste. James soupirait lourdement à cette pensée et ce fut le bruit de trop. Remus bondissait de sa chaise en lui lançant un regard noir. James n’avait d’autre choix que de se retirer. Il ne voulait pas empêcher son très cher ami d’avoir une énième excellente note. Il sortait de la bibliothèque en passant sa main dans ses cheveux et en faisant un clin d’œil à un groupe de filles qui se mirent à glousser. Il adorait faire cet effet.

Que faire en cette fin d’après-midi ? Jouer au Quidditch était une bonne option, surtout pour tester la nouvelle combinaison à laquelle il avait réfléchi durant les derniers cours. Il était certain de gagner s’il surprenait l’adversaire. James était connu pour ses prises de risque sur son balai, réussissant toujours à éviter la chute au dernier moment. Un jour, il allait forcément y avoir un accident, on ne cessait de lui répéter mais il ne pouvait pas s’empêcher de se lancer corps et âmes dans ce sport. Peut-être qu’un jour on finirait par se souvenir de lui grâce à ses exploits dans l’équipe de Quidditch. Et s’il finissait à l’infirmerie peut-être qu’il aurait le droit à la visite rassurante de Lily… Il rêvait à nouveau. Ca n’allait pas arriver, simplement parce qu’il était incroyablement doué. Ou complètement fou. Difficile de savoir. Il continuait simplement à errer dans les couloirs.

Instinctivement il se dirigeait vers la tour d’astronomie. James y allait rarement. Ce n’était pas vraiment son truc. Il préférait être à l’air libre dans le parc ou sur le terrain de Quidditch. Un peu de solitude et de tranquillité ne pouvait pas lui faire de mal. Il gravissait une à une les marches jusqu’à atteindre enfin le sommet. Malheureusement pour lui l’endroit n’était pas vide de toute âme humaine. Il y avait quelqu’un. Il montait les dernières marches et découvrait … La jeune Serdaigle … Dont il avait complètement oublié le nom. Il hésitait à tourner les talons mais quelque chose l’en empêcha. Sans trop savoir pourquoi. Il avançait. Elle lui tournait le dos « Salut…. Salut »Lumachinchose… Mieux valait-il éviter de s’enfoncer. « Je ne pensais pas qu’il y aurait quelqu’un à cette heure… »

Encore un cours de potion qui s'est mal passé. Encore un cours de potion où la jeune femme a été bonne, où elle a excellé. Grâce à Severus et son enseignement, même si à défaut de pouvoir prendre des cours avec le sorcier, elle commence à mener ses propres recherches, pour découvrir ce qu'il n'a pas eut le temps de lui apprendre, pas eut le temps de lui enseigner. A vrai dire, comme il ne lui a pas apprit à mener une recherche à proprement parler, c'est un peu compliqué mais la jeune femme ayant déjà vu le programme de l'année, elle met le temps à sa disposition à profit. Ce jour donc, ce lundi, comme tout les autres depuis l'arrivée des nouveaux étudiants, la potion de Severus a battu la préparation de Severus Junior. Ce que ce dernier a mal prit, comme d'habitude. Bee a conscience qu'être battu par elle le révolte, parce que c'est la matière qui était la sienne. Il était le meilleur avant que la Serdaigle ne se pointe à ce cours. Et depuis le professeur Slughorn ne cesse d'encenser la jolie rouquine, de s'extasier devant son travail, tout en regrettant que Rogue ne soit pas aussi bon, lui qui était son meilleur élément ces six dernières années. Ils ne se battent pas à armes égales. Lullaby a bien songé à employer les recettes normales, pour le laisser la battre. Ou de foirer volontairement sa potion. Mais si cela arrivait, il se moquerait probablement, la prendrait pour une incapable. Et puis, en souvenir de lui, du lui de 1998, elle ne peu se résoudre à cela, elle ne peut se résoudre à saccager leurs cours, ce qu'ils ont partagés à l'époque. Alors comme souvent après un cours de potion, le serpentard l'a accusé d'avoir triché.

Au sommet de la tour d'astronomie, seule, les gens venant rarement jusqu'ici, surtout en journée, Bee s'est assise en quête de tranquillité après les accusations de Rogue. C'est fou comme il a, en 1977, la capacité à la mettre dans tout ses états, à la faire larmoyer. Il n'était pas comme ça en 1998 et depuis son arrivée dans cette époque la demoiselle déguste, c'est le cas de le dire. Cette voix froide, cassante, cette haine qu'elle a l'impression de sentir dans sa voix. Et dire qu'Helena White lui a parlé d'une fêlure, d'une brisure, d'un homme abîmé à sauver. Comment Bee pourrait-elle le sauver s'il ne la laisse même pas approcher, s'il se montre toujours sur ses gardes, s'il ne la supporte pas ? Une larme roule sur sa joue. Tristesse et frustration à la fois alors qu'elle se sent perdue face aux évènements. Elle n'en finira donc jamais d'avoir des ennuis, des problèmes à résoudre, à ôter de son dos ?

Un bruit de pas la fait sursauter. Une voix aussi. Se tournant dans la direction des escaliers, le visage levé, Lullaby reconnait son père, James Potter, qui la salut. C'est la première fois depuis son arrivée que la jeune femme le vois d'aussi prêt. La première fois qu'il lui adresse vraiment la parole, peut-on dire. Même si ce n'est qu'un concours de circonstances. Et dans l'état où elle est, Bee est presque heureuse de le voir. Heureuse que ce soit lui. Un papa n'est-il pas le premier amour d'une petite fille ? Pour un peu elle se lèverait, pour se lover dans ses bras à la manière d'une enfant de six ans. Mais elle n'a plus six ans, James n'a été auprès d'elle qu'un an et il doit ignorer que la demoiselle face à lui est sa fille. Alors Bee se contente d'essuyer sa larme, d'adresser un sourire comme elle sait si bien le faire et elle penche sa tête sur la droite en le regardant.

"- Ce n'est pas grave. Tu peut rester. Lullaby Williamson, enchanté."

Mais il doit s'en souvenir, non ? Puisqu'il l'a enfermée dans une salle de classe avec Severus quelques jours plus tôt, pour un stupide mari entre maraudeurs auquel, elle en est ravie, Remus n'a pas prit part.

"- Tu viens ici pour... quoi ? Tout le monde raconte que tu passes ta journée sur le terrain de quidditch ou à faire des blagues avec Sirius Black. Est-ce que je vais encore être ta victime ? Parce que j'ai déjà donné dans les emmerdes aujourd'hui tu vois..." dit-elle d'une voit lasse tout à coup.

Il avait besoin d’une occupation, pourtant à cette heure, l’école de magie semblait être l’endroit le plus ennuyeux au monde. James n’avait pas son acolyte de toujours à ses côtés et ce n’était pas chez les deux autres maraudeurs qu’il allait trouver du réconfort. Il allait devoir se débrouiller seul. Ce n’était pas insurmontable. Et dans le pire des cas, il pourrait toujours réviser ses parchemins. Ou peut-être pas. L’idée de revoir ses enchaînements de Quidditch l’intéressait beaucoup plus, mais bientôt les poufsouffle allaient disposer du terrain. Le jeune Potter se mettait donc à flâner dans les couloirs à la recherche d’une distraction. Il était bien loin dans ses pensées, perdu dans les méandres de ses préoccupations actuelles qui étaient assez semblables à la plupart des adolescents de son âge, dans sa situation. Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire après Poudlard. Etre Auror le tentait bien entendu pour un tas de raison, ses options allaient dans ce sens. Mais en même temps, une carrière tranquille au ministère avec des horaires précis… En tout cas, il n’allait pas être professeur ici avant au moins trente ans. Difficile d’être crédible lorsque vous avez enfreint tous les articles du règlement intérieur. Enfin… il avait encore le temps de se décider. Et puis peut-être que d’ici là, il aura réussit à convaincre sa magnifique rousse de sortir avec lui ! Il avait bien le droit de rêver.

James commençait à monter les escaliers menant à la tour d’astronomie. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes mais pourquoi pas… Il pouvait toujours s’essayer à la tranquillité. Au fur et à mesure que le sommet approchait, il entendait du bruit, signe d’une présence. Il s’arrêtait un instant et tendait l’oreille. Pas de discussion à espionner. La personne était seule. James tentait quelques hypothèses sur son identité mais il avait tord. Il s’agissait de l’une des nouvelles arrivées. Il fut tenté de faire demi-tour. Que pouvait-il bien lui raconter ? Mais il ne le fit pas, poussé par un étrange sentiment. Il s’avançait donc vers elle en la saluant, bien qu’à cet instant son prénom lui fasse défaut. Mais ce n’était pas le plus important, il remarquait qu’elle ne semblait pas bien bien qu’elle arborait un grand sourire. Il ne pouvait s’empêcher de plisser les yeux d’un air dubitatif.  

Lullaby. Il notait cette information dans un coin de sa tête. Il se souvenait de la jeune femme, notamment pour lui avoir joué un mauvais tour, qui était tout de même assez amusant. Il hochait la tête lorsqu’elle ajoutait qu’il pouvait rester avant de s’avancer. Le Gryffondor s’installait à ses côtés avec son air nonchalant habituel. Il répondait avec un petit sourire en coin « Tout le monde raconte toujours des tas de choses sur moi. » plus ou moins vrai. Poudlard ne faisait pas exception en termes de rumeurs et bruits de couloir. Il haussait les épaules « C’était une façon comme une autre de te souhaiter la bienvenue. Ok ce n’était peut-être pas très malin. » James ne s’excusait jamais de ses blagues. Il reconnaissait parfois que certaines étaient légèrement foireuse mais pas plus. Ce serait terriblement hypocrite. Ce n’était jamais que des blagues. Il ne comprenait pas l’ampleur que pouvait avoir ses plaisanteries. C’était son petit côté enfant insouciant et cherchant sans cesse les limites. Pourtant il était bien loin d’être insensible. « Mauvaise journée ? » Il plongeait son regard dans le sien. Il avait l’impression de la connaître. Il y avait quelque chose en elle qui faisait écho en lui. « Besoin de parler ? » Il n’était peut-être pas le meilleur choix pour se confier, il en était conscient. Il osait donc une suggestion. « Difficile de faire sa rentrée dans un nouvel endroit ?» Il faisait une petite pause. « Je crois que ca finirait par me manquer à un moment ou à un autre. » Cette école, c'était sa deuxième maison.

Un papa est toujours le premier amour d'une petite fille à ce que l'on dit. Mais ce n'est pas avec James Potter que la jolie Lullaby a eu à régler son Oedipe. Elle n'en a pas eu le temps, ne l'a pas connu assez longtemps. Pourtant en le voyant apparaître là, au sommet de la tour d'astronomie qu'elle a choisit pour refuge, sans jamais avoir connu le jeune homme avant, Bee a l'envie qu'il la prenne dans ses bras, la serre tout contre lui, qu'il la console, caresse ses cheveux et dise que tout ira bien. Même si ce n'est pas vrai. Désir de petite fille. Mais c'est un souhait, une impulsion, que la jeune femme doit réfréner pour sa couverture. Et puis rapidement le souvenir du jeune homme qu'elle le sait être s'impose et la bleu et bronze ne peut s'empêcher d'y faire allusion. Quand il arrive à son niveau, Lullaby le regarde s'asseoir. Et il est si prêt d'elle qu'à nouveau l'envie d'être une petite fille entre les bras de son papa se fait sentir. C'est cruel dans le fond, cette situation.

"- Oh alors... tu serais la victime de ces tas de choses que le monde raconte sur toi ?" interrogé la rouquine.

Pas de chance pous James Potter. Il se trouve que l'un de ceux qui a parlé de lui à sa fille n'est autre que son propre fils. D'après les souvenirs d'un autre cette. Peut-on modifier pour autant sa pensée lorsque quelqu'un y entre par surprise ? Bee en doute. Ainsi ce qu'Harry à vu dans l'esprit de Severus au cours de sa cinquième année est probablement vrai. Et Bee en veux aux maraudeurs pour ça, ne comprenant pas comment l'on peut aimer humilier autrui de la sorte. Tout le monde parle de son père en 1998. Mais l'on parle rarement de l'adolescent qu'il a été. Au vu de ce qu'elle sait, sa propre fille pour sa part est loin de le considérer comme un héros.

"- Black a dit que c'était un pari. Pour savoir si nous allions nous entretuer avec Rogue, si j'allais le tuer ou si nous allions... enfin. Non ce n'était pas malin comme accueil." soupire la jeune femme.

Comme son père l'interroge au sujet de la qualité de sa journée, demandant si elle a besoin de parler, Bee est surprise. Ils ne sont pas proches, du moins il ignore cet état de fait, elle n'est pas son amie, elle n'est même pas de sa maison et il propose quand même de l'écouter ? Bee réalise qu'il a sûrement plus de cœur qu'elle ne le pense, qu'elle ne peut le savoir. Ou lui aussi ressent entre eux cette étrange sensation, cette invisible connexion. Mais elle ne peux pas parler. Non elle ne va pas dire qui est responsable de ses larmes et laisser les maraudeurs causer peut-être plus de tort encore à Severus.

"- Ouai mauvaise journée. Disons que certains bruits de couloirs sont... dérangeants. Mais je ne veux pas t'ennuyer avec ça... Mon école me manque oui. Mais la votre est sympa. La notre était petite et... quand même moins époustouflante." ment la jolie rousse pour protéger le secret des étudiants de 1998. Son secret. "C'est cette école qui te manquera ou de ne plus avoir autant de victime à ta disposition, de règles à enfreindre ?" interroge la sorcière. Mais elle peut bien parler, elle n'est pas sa fille pour rien. Black l'a surprise à Pré-au-lard il y a quelques jours, en dehors des sorties légales.

Suivre son instinct. C’était l’une des rares règles que James suivait au quotidien et jusqu’à maintenant ça lui réussissait plutôt bien malgré quelques écarts. Il n’avait pas besoin d’être dans la certitude pour agir. Ses parents lui avaient appris à avoir confiance en ses propres choix. Même si la fougue de son jeune âge lui embrouillait très souvent l’esprit, il avait de fortes convictions. Et cette fois, il avait la sensation qu’il ne devait pas laisser Lullaby seule. C’était peut-être l’occasion de la découvrir, d’apprendre à la connaître et pourquoi pas en savoir plus sur ses nouveaux étudiants venant d’une école inconnue. James s’avançait et s’asseyait à ses côtés. Il se mettait à rire à sa remarque. « Pas vraiment. La plupart de ces choses sont vraies… Même si le doute persiste. » Il était conscient que les élèves comme les professeurs savaient parfaitement à qui ils avaient à faire. Des qu’une ‘’blague’’ ou que quelque chose d’inhabituelle se produisait, tout le monde se retournait sur les maraudeurs attendant une explication qu’ils ne fournissaient que très rarement. Qui se souviendrait de ce groupe d’adolescents un peu trop… doués pour enfreindre les règles ? Certainement personne. Ils deviendraient des histoires que l’on raconte sans nommer de nom. Il en était certain.

Lullaby avait été la cible de l’un de leurs paris, et ce n’était clairement pas le plus malin qu’ils s’étaient lancés dernièrement. James devait le reconnaître. Il grimaçait lorsqu’elle ajoutait qu’une fois de plus Sirius n’avait pas pu tenir sa langue. « Sirius lui parle beaucoup trop. Et ca tout le monde te le dira. »[/b] Il haussait les épaules, prenait une grande inspiration et soupirait. « J’avoue que ce n’était pas très malin. On y réfléchira à deux fois la prochaine fois. » Ou plutôt un quart de secondes, ce qui pourrait faire une grande différence. Et le pire dans l’esprit de James était tout de même de se retrouver avec Rogue. Non sincèrement, ils n’avaient vraiment pas assuré pour lui souhaiter la bienvenue. Il se gardait toutefois de faire un commentaire à ce sujet, pourtant il en avait des choses à dire. Pour une fois, il faisait preuve d’un peu de retenu.

La jeune femme semblait avoir eu une horrible journée et voulait certainement en parler. James n’était pas le meilleur choix pour cela mais il était disponible et il savait écouter. C’était parfois plus simple de se confier à quelqu’un que l’on ne connaissait pas. Du moins, pas vraiment. Lullaby ne semblait pas vraiment réceptive et déviait rapidement la conversation. « Je ne te l’aurais pas proposé dans le cas contraire. » Son école lui manquait mais elle ne pouvait s’empêcher de souligner la splendeur de Poudlard. Cette école ne devait vraiment pas être comme les autres.. « Elle fait cet effet à tout le monde. Tu as déjà le souffle coupé lorsque tu empruntes les petites barques et pourtant tu es très loin d’avoir tout vu. »[/b] James se souvenait avoir arrêté de respirer la première fois qu’il était entré. Pourtant il avait entendu énormément de choses à son sujet. « Elle était où la tienne exactement ? » Iui demandait-il curieux d’en savoir plus. Mais il oubliait rapidement sa question et se mettait à rire en entendant la réplique de Lullaby. Elle avait de la ressource et beaucoup de suite dans les idées. « Des règles à enfreindre il y en a partout. Après tout, c’est pour ça que quelqu’un s’embête à les créer non ? Mais un endroit où tu déniches une nouvelle famille … Il n’y en a pas deux. Et ca ca va me manquer. » Peut-être qu’il finirait vieux garçon vivant avec ses meilleurs amis… Ce serait tout de même assez triste. « Ce sont vos familles qui ont décidé de vous envoyer ici ? C’est assez curieux comme façon de faire… Je crois que c’est une grande première à Poudlard… »

Alors que l'homme se met à rire, après s'être assit aux côtés de celle qu'il ignore être sa fille, Lullaby l'observe en détail, alors qu'il confirme les racontars. Il ressemble vraiment à Harry. On l'a souvent dit, répété, mais ce soir la jeune femme peut voir que c'est vrai, que ce ne sont pas juste des racontars de vieillards enfermés dans leur passé, dans l'époque qu'ils ont connus. Non, ce n'est pas une hallucination. Harry l'a-t-il déjà croisé ? Comme Lullaby qui a déjà croisé Lily, l'expérience si cela a eut lieu a probablement mis le jeune Gryffondor dans un sale Etat. Face à sa mère à vrai dire la bleu et bronze a eut bien peur d'être trop semblable et donc découverte. Même si elle a adoré pouvoir parler avec sa mère et que la sorcière aime toujours croiser cette dernière, la peur est bien là à chaque fois, paralysante, faisant songer à Bee que peut-être, aujourd'hui, une catastrophe va arriver. Que son secret va sauter. Et non. Rien. Personne ne lui a encore parlé avec sérieux de son incroyable ressemblance avec Lily Evans, ni de son caractère parfois bien Jamesien. Comme cette fois où elle est sortie en douce pour aller acheter des fournitures à pré-au-lard et est tombée sur Sirius. Une vraie fille de maraudeur, pour se faire la malle du château. Comme quoi ça aide, d'avoir un frère au courant de tout les passages secrets du château.

"- Non, ce n'était pas très malin." confirme la demoiselle. "La prochaine fois ? J'ai déjà interdit à Sirius de recommencer. Et surtout de reparler de moi de… cette façon là. C'est dégradant. Vraiment naze. Je ne suis pas un sujet d'examen, je ne suis pas une souris de laboratoire moldu. Et je ne suis surtout pas le genre de filles à courir après les garçons, donc ce n'est pas la peine de parier là-dessus. Je ne suis pas non plus du genre à tuer qui que ce soit. Sauf les mangemorts, cela s'entend et…"

Peter Pettigrow ? Il pourrait mais elle ne peut pas même si elle en meurt d'envie. Elle n'a pas le droit de contrer à ce point l'équilibre de la magie. L'équilibre du temps. Mais quand elle le voit, en cours, dans la grande salle, rire avec Remus, James et Sirius… Son cœur se brise chaque fois et l'envie de dégainer un Avada se fait forte, sans que jamais elle ne franchisse le pas, heureusement.

"- On ne sait pas trop, un peu comme pour Poudlard mais dans le sud de l'Angleterre." répond la demoiselle évasive avant de sourire. "Une deuxième famille, se résume j'imagine à trois frères ? Pas de sœur dans l'équation, ni de cousin, cousine, ou quoi que ce soit…" suggère la bleu et bronze pour dire qu'elle comprend bien qu'il veut parler des trois autres maraudeurs. Et son sourire se ternit un peu, à l'intérieur. "Parfois néanmoins, les familles ne sont pas si solides qu'on le pense." dit-elle énigmatique, le regrettant aussitôt comme elle ne peut pas lui dire qu'elle parle de Peter. Au pire, elle trouvera bien une pirouette pour se sortir de là s'il pose trop de questions. La jolie sorcière aux cheveux roux déteste mentir mais après tout, son existence dans cette époque est un odieux mensonge à elle-seule.

James levait les yeux au ciel alors que la jeune femme se lançait dans un discours sur ce qu’ils ne devraient pas faire. Il la trouvait bien trop susceptible. Bon en même temps, ni lui, ni Sirius n’aurait apprécié de se retrouver en tête à tête avec Servillus. Ca il pouvait parfaitement le comprendre. Ce n’était pas le meilleur cadeau de bienvenue qu’ils avaient pu faire. Il la regardait stoïquement s’enflammer. Il plissait les yeux lorsqu’elle s’arrêtait au milieu de sa phrase. James plongeait son regard dans celui de la jeune femme. « Et ? Il y a donc quelqu’un dans la vie de Lullaby Williamson qui mérite un tel châtiment ? » Sa voix était calme et posée mais on sentait parfaitement son envie, voir son besoin d’en savoir plus. C’était peut-être un abruti fini mais l’idée de tuer quelqu’un le mettait complètement mal à l’aise. Il ne pouvait s’imaginer devenir ainsi. Il finissait par hausser les épaules et s’appuyer un peu plus contre le mur. « Je pense que tu parles de choses qui te dépassent largement. » Franchement, quel étudiant venant d’une petite école perdue dont personne n’avait entendu parler pouvait-il parler de ces choses là sans fanfaronner ? Pourtant il ressentait quelque chose d’indescriptible et dans le fond, il se disait que les choses n’avaient peut-être pas toujours été faciles pour elle. Voilà qu’il se mettait à faire des suppositions. C’était une perte de temps. Il n’était pas doué dans ce domaine.

Poudlard était sa deuxième maison. Il avait vécu des moments incroyables dans cette école et elle serait à jamais ancré dans sa mémoire, dans son âme. « Le sud ? » James secouait la tête. Non, il n’avait jamais entendu parler de cette école. C’était troublant. La jeune femme l’empêchait de se pencher un peu plus sur le sujet parce qu’elle enchaînait sur son sujet favoris en dehors du Quidditch : Les Maraudeurs. Il hochait la tête. « Nous quatre simplement. » Le quatuor infernal de l’école de magie. Elle faisait une remarque sur la solidité des familles. « La nôtre l’est. On se fait confiance presque aveuglément. C’est la base après tout non ? » Il n’avait aucun doute sur la solidité des maraudeurs. Ils étaient amis, ils allaient se soutenir et s’aider jusqu’à la fin de leur vie. Il n’était pas envisageable à cette époque que les choses se passent autrement. Pourquoi l’un d’eux trahirait ses meilleurs amis ? Ils étaient liés par beaucoup de choses ! « Ca sent le vécu et le déconvenue n’est-ce pas ? Tu ne devrais pas rester sur une mauvaise expérience. Les gens nous déçoivent toujours d’une façon ou d’une autre. Mais tu peux toujours passer au-dessus… si tu tiens vraiment à cette personne. Rien n’est irréparable. » Il lui faisait un petit sourire encourageant. Il croyait vraiment à ce qu’il était en train de lui dire. Il prenait une voix plus douce, qui le surprenait et le faisait grimacer intérieurement : « Alors… Pourquoi ces larmes ? » Il avait bien remarqué qu’elle pleurait avant son arrivée. Elle était encore un peu rouge à cet endroit.

Et ? Elle a trop parlé, la jeune femme le devine quand James demande si dans sa vie, quelqu'un mérite de recevoir un sortilège de la mort. Oui. Mais elle ne peut pas lui dire que cette personne est Peter Pettigrow, l'un de ses meilleurs amis, l'un des maraudeurs. Parce que le secret des étudiants nouvellement arrivé l'empêche de dévoiler son identité et ce que ce rat a fait aux Potter en 1981. Alors que dire pour se sortir de là ? La jeune femme réfléchit un instant, songeant à dire que ses parents ont été tués dans l'été. Après tout, elle n'a vraiment pas de parents en 1977 et ceux qui le sont ont comme qui dirait un petit problème de jeunesse. Mais James Potter ne lui laisse pas le temps de se poser la question très longtemps, comme il lui fait remarquer qu'elle parle de choses qui la dépassent. Pour le coup, Bee rirait. Sa fille a vu la guerre, elle. Qu'en sait-il lui ? Que sait-il de l'atrocité d'une bataille, de l'atrocité de voir tomber ceux que l'on aime, de frôler la mort ? Que peut-il savoir de cette lente agonie, celle où tu t'attends à être caressée d'une minutes à l'autre par un jet de lumière verte ? Bee a connu ce genre de peur, elle est loin de parler de choses qui la dépassent, mais elle ne peut pas le dire et heureusement pour elle la conversation dérive finalement pour se porter sur l'école de Poudlard et celle de l'étudiante.

"- Oui, c'est la base. Et oui, ça sent le vécut."

C'est lui qui donne des conseils ? Il ne se rend simplement pas compte de la situation, qu'il n'a plus que quatre ans devant lui. Quatre ans pour avoir Lily, l'épouser, lui faire des enfants et mourir pour eux. Mourir par amour. Rien n'est irréparable ? Si, certaines choses le sont. Bee s'agace d'entendre cela, de se sentir impuissante, de pas pouvoir changer les choses, de se sentir si petite face à cela. Et puis le voilà qui la questionne sur ses larmes. Que dire ? En quelques secondes, Bee trouve un mensonge. Un mensonge pour répondre à toutes ces questions, à son but aussi. Un mensonge qu'elle lance avec aplomb, malgré la fragilité soudaine qui l'envahie, parce que mine de rien ce mensonge contient aussi beaucoup de vérité, même si ce n'est pas pour cela qu'elle pleurait à son arrivée.

"- Mes parents ont été tués cet été. Je sais qu'on nous voulait du mal, je sais qu'on nous cachait, qu'il y avait un sortilège de fidelitas… Et la meilleure amie de ma mère était la témoin. Est-ce que je parle toujours de choses qui me dépassent, James Potter ? Tu vois... certaines choses sont irréparables."

Ce n'est pas une mise en garde contre Peter à proprement parler aussi la rousse ne considère pas avoir enfreint quelques règles que ce soit, Hermione ne pourra rien lui reprocher. Mais peut-être que ces mots feront réfléchir Potter, le jour où lui-même devra choisir le témoins de son Fidelitas. Bee ose l'espérer.

James s’interrogeait sur le sens des mots de la jeune femme qu’il avait en face de lui. Le sortilège de la mort était strictement interdit et les sanctions étaient des plus lourdes. Pourtant elle semblait déterminée. Il fallait qu’il en sache plus d’une manière ou d’une autre. Elle l’intriguait terriblement. Il finissait par conclure, pour l’instant, que Lullaby avait tendance à s’emballer. Certains choses la dépassaient, comme elles le dépassaient également parcequ’il est simplement impossible de s’y préparer. Comment pourrait-il savoir ? Se douter une seule seconde que cette étrange fille est liée à son destin, qu’elle est une partie de lui-même ? A cet instant, il n’était ancré que dans sa propre réalité contrairement à la jeune Serdaigle qui devait faire face à ce qu’elle avait connue et ce passé dont elle avait entendu parler.

La conversation déviait sur les maraudeurs et l’amitié qui les liait. Pour James, rien ne pourrait y mettre fin. Ils sont un ensemble, ils ont besoin de chacun pour fonctionner et réussir à se dépasser. Sirius est son frère de cœur, Remus est son meilleur ami et la tête pensante, Peter est celui dont ils avaient la garde. D’une certaine manière ils veillaient sur lui. Ils faisaient attention les uns aux autres. James voyait Lullaby se tendre, elle semblait bien plus énervée… Il ne comprenait pas cette réaction. Il ne lui demandait pas d’explications à ce sujet et continuait : maintenant il voulait connaître la cause de ses larmes… Ca le surprenait. Qu’est-ce que ca pouvait bien lui faire ? Ce n’était pas son amie. En plus sa voix était terriblement niaise. Il avait envie de se mettre une baffe. Mais ca avait le mérite d’être sincère. Sa réponse le laissait toutefois figé sur place. Il baissait les yeux sans pouvoir s’en empêcher. « Désolé. » Que pouvait-il dire de plus ? Il était conscient d’être incapable de comprendre cette peine pour l’instant. Il avait toujours ses parents et ne s’imaginait pas encore les perdre. « C’est moi qui parle trop vite… Une fois de plus. » Il tentait de capter son regard. « Je ne peux pas imaginer ce que tu ressens. On a toujours besoin de ses parents. » Même si dernièrement il devait subir les remontrances de sa mère qui s’inquiétait un peu trop de son avenir. Lullaby lui paraissait terriblement fragile mais il devait reconnaître qu’il était impressionné par sa force qu’il voyait se dessiner. « C’est irréparable c’est vrai. Mais toi tu peux être réparé. Tu peux t’en sortir. Dépasser tout ca avec le temps et reprendre une vie. Ta vie en main. » Il n’avait aucune idée de où il sortait ce conseil. Peut-être qu’un jour son père lui avait dit quelque chose de semblable… Ou plutôt qu’il l’avait dit à Sirius. Ca lui semblait de circonstance. James lui souriait. « Et puis tu es tout de même plus jolie avec un sourire ou cet air renfrogné avec lequel tu te balades tout le temps qu’avec les yeux et le nez rouge. » Elle avait un petit air de Lily… En un peu moins jolie.

Qu'il est donc compliqué de jongler entre le présent, ce qui a été notre passé et se trouve être aujourd'hui le futur. Qu'il est dur de ne pas se perdre, de ne pas se damner, dans les méandres du temps. Et qu'il faut du courage pour affronter la réalité, regarder son père, savoir le destin qui l'attend, avoir la notion d'un futur que l'on ne peut dévoiler. C'est trop pour Lullaby. Ce secret sur les maraudeurs, sur la traîtrise de Peter la rend malade. Et pourtant elle ne dit rien, ne dévoile rien de ce qu'elle sait, dans les premiers instants. Mais les secrets, souvent vous dévorent et Lullaby ne peut se tenir bien longtemps, quand elle entend James si sûr de lui au sujet des maraudeurs.

«- Il n'y a pas à être désolé, tu ne pouvais pas savoir.» concède la jeune femme alors que son père présente des excuses dont ni l'un ni l'autre n'ont besoin.

Bee porte son regard sur lui, remarquant qu'il essayait lui-même d'accrocher celui de la rousse. C'est drôle quand même parfois la vie, la génétique. Il est là pour elle, sans savoir ce qu'elle est pour lui. Et pourtant la jeune femme a l'impression que ce n'est pas dans ses habitudes. Il faut dire qu'avec ce qu'on lui a dit au sujet de son père, Bee a probablement une image erronée de lui, faite de «on dit». La mémoire flanche avec le temps, les souvenirs se modifient, se transforment. L'on occulte le mal pour ne garder des défunts que le bon. James a été une exception et sa fille a alors presque entendu davantage parler de ses farces que de sa bonté ou de sa grandeur d'âme. Pourtant, elle le sait, il a fait parti de l'ordre du phénix.

«- On apprend à faire sans, c'est ce que l'on m'a dit. Pour moi, c'est encore trop présent. Mais je m'y ferai à la longue n'est-ce pas ? Je n'ai pas vraiment le choix, de toute façon.» confie la bleu et bronze, se concentrant sur les émotions ressenties lors de la mort de Remus, de sorte à paraître la plus vraie possible dans ce mensonge avec lequel elle ne se débrouille pas trop mal.

Elle peut se réparer ? Oui, en seize ans, elle a fait le deuil de ses parents et les voilà devant elle, tout les deux, avec le même âge que leurs propres enfants. Sans que ces derniers ne puissent leur parler. Avec la pression de cette guerre qu'ils viennent de quitter. Songeant à cela, Bee remarque le courage qu'il leur faut, à tous, pour ne pas craquer face aux événements, face aux troubles qu'ils rencontrent. Tous autant qu'ils sont à vrai dire. Drago, Harry, Luna, Hermione... Tous autant qu'ils sont.

«- Je n'ai pas un air renfrogné, j'ai un air boudeur, ce n'est pas pareil !» se défend la demoiselle. «Et quelques fois je donne l'impression que je suis en train de bouder même lorsque je souris, je t'assures que c'est presque une maladie ! Mais nous ne sommes pas là pour parler de ça. Et de toute façon, je ne suis pas si jolie que tu le dis.»

Lullaby semblait avoir vécu des choses bien plus terribles que ce que James avait imaginé. Elle avait perdu ses parents. Il est difficile de bien réagir à une telle annonce. Il se contentait de lui dire qu’il était désolé pour sa perte. Il ne pouvait rien ajouter d’autre, peut-être qu’il parle un peu trop, mais ca ce n’était pas nouveau. Pourtant il tentait de lui remonter le moral, de lui donner une petite touche d’optimisme. Pourquoi ? Il ne comprenait pas. C’était plus profond que d’essayer d’être simplement gentil. D’autant que son conseil était très terre à terre mais aussi très empathique. Tout le monde aurait été surpris qu’il puisse être aussi sérieux et qu’il s’inquiéte des états d’âmes d’une élève qu’il ne connaissait pas plus que ça. Toutefois ça ressemblait vraiment au James que les maraudeurs connaissaient. Lullaby semblait apprécier. Le jeune Potter haussait les épaules. « C’est ce qu’on raconte. Le temps guérit beaucoup de chose. Il doit y avoir du vrai là-dedans. Même mon père le dit alors… Ce n’est pas le genre de parler pour ne rien dire. Pas comme moi ! » Ou peut-être que c’était une phrase toute faite que l’on sort dans de pareilles circonstances. Il ne pouvait pas se permettre de lui dire ça.

James lui faisait un petit compliment. Lullaby n’était pas moche, bien au contraire. C’était une belle jeune femme qui devait faire tourner de nombreuses têtes. Particulièrement lorsqu’elle faisait disparaître son côté renfrogné qui avait tendance à énerver. Lily avait le même lorsqu’elle était en colère. Il secouait la tête négativement. « Non tu as bien l’air renfrogné. » Il levait les yeux au ciel. « Bien sûr que si tu es jolie. Et quand une fille jolie ne le sait pas ca la rend encore plus attirante. C’est vrai ! Arrête de me regarder comme si je te disais que Mcgonagall était en fait un strangulot ! » Il haussait les épaules. Bien entendu, il aimait flirter avec les filles connues pour être ‘populaire’ mais ce n’était rien de sérieux. Et puis, il y avait Lily. La magnifique Lily. Il relevait la tête vers elle. Lullaby me faisait beaucoup penser à elle. Les mêmes yeux, des cheveux d’une couleur assez semblable. James plissait les yeux. «Comme Lily. Tu ressembles beaucoup à Lily je trouve. Vous avez de la famille en commun ? Je vous ai déjà vu discuter l’une avec l’autre… C’est assez frappant je dois dire ! » Il se passait la main dans ses cheveux avant de se mettre à l’observer. « Il faudra creuser dans cette direction. Tu es bonne en potion en plus… Comme elle. » Il faisait intérieurement la liste des éléments qui pouvaient appuyer cette théorie. Il ne s’imaginait pas un instant à quel point il pouvait avoir raison : il ne voyait rien de lui en elle. Une chance pour Lullaby. « Vous êtes amies ? »

Elle, jolie ? Bee ne le croit pas, pas une seconde. Elle n'est pas jolie, la sorcière n'a rien de spécial, elle ne se sent pas particulièrement intéressante et même, plutôt banale. Lullaby manque de confiance en elle, beaucoup. D'ailleurs la bleu et bronze ne sait même pas ce qu'un homme comme Severus Rogue a pût trouver, en 1998, à un cornichon comme elle. Oui, l'étudiante est critique, beaucoup trop à son propre propos. Alors James peut lui dire qu'elle est jolie s'il veux, la rousse ne le croit pas. A ses yeux, son père ne la trouve mignonne que parce qu'elle lui rappelle Lily Evans évidemment. Pas parce que c'est une jolie fille qui s'ignore, ce qui la rend plus attirante, comme il dit. Mais elle ne proteste pas. Elle a apprit auprès d'Harry que les Potter sont plutôt têtus. Inutile de lutter alors. D'autant que la fille est autant têtue que le père et qu'ils vont y passer la nuit.

«- Oui je connais un peu Lily, nous avons travaillés ensemble au début de l'année parce que nous avions besoin du même livre de potions.» indique la jeune femme. «Nous n'avons pas de famille en commun, pas que je sache. Ou au vingtième degré !» lance la serdaigle en laissant éclater un petit rire. S'il savait qu'elle est leur fille. Cette pensée l'aide à rire d'un air naturel, parce qu'au final la situation l'amuse un peu.

Toutefois Bee sent bien le danger qui plane. Il a remarqué sa ressemblance avec Lily, évidemment. Qui ne le remarquerai pas ? Il creuse d'ailleurs en ce sens, parle de son talent en potion. Douée comme Lily ? Un peu plus quand même, sans rien enlever au talent de sa maman. A Beauxbaton son professeur lui avait parlé d'un don naturel pour les potions. Et elle a étudié avec Rogue, jouissant d'un enseignement que sa mère n'a pas put avoir, puisque Rogue a continué de gagner en expérience et connaissance bien après la disparition de la rousse.

«- Ahah tu veut creuser jusqu'où ? Tu as plus de chance de trouver de l'or qu'un lien de parenté entre Lily et moi. Je ne sais pas dire si je suis une amie mais je dirai que l'on s'entend bien, à priori.»

James venait d’avouer à Lullaby qu’il la trouvait jolie mais ca ne semblait pas intéresser la jeune femme. Elle ne semblait même pas toucher. Il soupirait. Il avait l’habitude que les élèves rougissent ou même dans le pire des cas se mettent à glousser pour de telles paroles. Même si il ne tentait absolument pas de la draguer. Et s’il s’était trompé ? Serait-ce de la fausse modestie de sa part ? En tout cas, il trouvait vraiment qu’elle ressemblait à la rousse qui lui faisait tourner la tête. Apparemment elles s’étaient retrouvées à utiliser le même livre, travailler sur le même sujet. Il haussait les épaules. « C’est exactement ce que je disais. Même livre, même sujet. Vous vous ressemblez. » Il était assez fier de mettre en évidence cette ressemblance. Peut-être qu’il tenait quelque chose. Mais Lullaby étouffait cette lueur qui naissait à l’approche d’une découverte. Elles n’étaient que deux parfaites inconnues. Il soupirait. « Laisse moi faire des suppositions tu veux bien ! » Il levait les yeux au ciel alors qu’elle se mettait à rire. Au moins il avait réussit à la dérider un peu. « Je pourrais te surprendre. » Il lui faisait un petit clin d’œil.

Le jeune Potter lui faisait une grimace. La ressemblance l’intriguait tout de même, mais il ne voyait pas pourquoi elle lui mentirait à ce sujet. Ca aurait expliqué pourquoi elle s’était retrouvée à Poudlard. Il pouvait rayer cette idée de sa liste. « Jusqu’à ce que je découvre la vérité ! Je veux savoir d’où vous venez et pourquoi j’ai l’impression que tu es en train de me mentir. » Il plongeait son regard dans le sien. Il n’avait pas besoin de lui cacher ses attentions. Il faisait craquer sa nuque. « J’ai bien compris que tu n’allais pas être une mine d’information tu n’as rien à craindre. » Ou peut-être que la prochaine fois il allait être bien plus subtil. Il allait bien trouver un moyen détourné, mais il ne fallait pas se voiler la face : personne n’allait parler à un maraudeur sans en parler à un autre. « Donc tu t’entends bien avec Lily mais pas trop. » finissait-il par conclure pour le sujet Lily. « Tu as un air renfrogné même quand tu souris, tu viens d’une école du sud qui te manque… C’est assez maigre comme informations. Surtout que tu as l’air de savoir un tas de chose sur moi grâce au bruit de couloir. Sans pouvoir différencier le vrai du faux, mais tout de même, nous ne sommes pas à égalité ! » il lui faisait un petit sourire innocent. « J’arrête avec mes questions. Pour aujourd’hui. » Il allait falloir qu’il trouve une autre source d’information. Il plongeait ses mains dans ses poches et balançait quelque chose à Lullaby : Une chocogrenouille. « J’ai reçu une boite hier. Profites-en. » Il devait réussir à s’attirer sa sympathie.  

Il peut trouver Bee jolie, il peut le lui dire, la sorcière mettra toujours cela sur le compte de sa ressemblance avec Lily Evans. Alors elle ne répond pas à ses propos, ne le remercie même pas pour le compliment qu'il lui fait. Ce n'est pas de la fausse modestie, juste un immense manque de confiance en soit, en ses capacités, ses qualités. Bee n'est pas faussement modeste mais assurément inconfiante, voilà tout.

«- C'est simplement excellent livre de potions, dont mon professeur m'avait parlé et Lily en a je crois entendu parler par Rogue, si je me souviens bien de ce qu'elle m'a dit ce jour-là... Évidemment que nous travaillons le même sujet, je suis aussi en septième année, nous avons les mêmes cours de potions, je ne crois pas que Slughorn soit suffisamment compétent pour adapter ses cours aux compétences de ses étudiants donc ce n'est pas tellement étrange que nous aillons travaillé le même sujet. Elle voulait préparer un cours à venir, je me suis adapté à son désir de sorte à pouvoir lui prêter le livre que je venais d'emprunter.»

La surprendre ? Peut-être. Mais il ne peut pas imaginer une seconde que cette fille de son âge n'est autre que sa fille venue du futur. Le sortilège utilisé par Hermione sort d'un vieux grimoire, protégé par la famille Rubys. Trop peu de sorciers le connaissent à ce jour pour que James y pense. Bee n'en avait jamais entendu parler avant d'en être victime. Peut-être même que seul les Rubys sont au courant de son existence.

«- Demande à Lily directement ? Elle te confirmera que nous n'avons aucun lien de parenté.» affirme la jeune femme en gratifiant son père d'un sourire, sans même sourciller alors qu'il l'accuse de mentir. Bon sang, par moment elle se fait vraiment peur, à se protéger de la sorte, à brouiller les pistes. Mais elle n 'a pas le choix après tout. «Je m'entends bien avec Lily, je ne saurai simplement pas encore définir la nature de notre relation.» explique la rousse.

Que de compliments, décidément. Bee éclate d'un petit rire. Et c'est comme cela que son père est, à son époque, le séducteur de ces dames avec Sirius ? En leur sortant ce petit numéro des défauts ? Il séduit en disant aux filles qu'elles ont un petit air renfrogné ? Et bien... Elles ont de drôles de goûts celles-ci ! Pas le temps de répondre qu'il lui donne une chocogrenouille. Le dévisageant quelques secondes, la demoiselle ne manque pas de le remercier, avant de réagir à ce qu'il a dit précédemment.

«- Beaucoup de bruits de couloir oui. Je suppose que tout n'est pas vrai. Alors inégalité... je ne sais pas grand chose au final tant que je ne sais pas ce qui est vrai ou ce qui est faux. Tu sais déjà beaucoup plus de choses que beaucoup de tes camarades. Ne t'imagine pas que tout le monde sait pour mes parents, par exemple.»

Bee a l'impression qu'il va partir, qu'il en a finit avec elle. Plus de questions pour aujourd'hui a-t-il dit. Et pourtant la bleu et bronze a envie qu'il reste auprès d'elle. Son papa... Dire qu'une trop grande confiance de la part de l'homme a une mauvaise personne les as séparés pendant seize ans...

James s’étonnait de la ressemblance entre la jeune femme et la très jolie Lily. Elles avaient surement un lien de famille. C’était l’explication la plus logique aux yeux du jeune gryffondor. Apparemment ce n’était pas le cas. Le hasard ? Il était très sceptique à ce sujet. D’autant plus que Lullaby se justifiait un peu trop à son goût. Il haussait les épaules. Ca ressemblait tout de même beaucoup à Lily de préparer des cours en avance pour ne pas se faire surprendre. « Slughorn incompétent ? Tu y vas un peu fort. Je suis sûr qu’il cache bien son jeu. » Même si c’était loin d’être son professeur préféré… Il avait un peu tendance à prendre James pour un élément de décors, ce qui lui convenait parfaitement. « C’est sympathique de ta part. » Si elles avaient pu trouver un arrangement… Cornedrue s’empêchait de continuer sur ce sujet. S’il se mettait à parler de Lily, il en avait pour des heures et ce n’était pas vraiment une bonne chose. Il ne connaissait pas Lullaby. « J’y penserai ! » Ou pas du tout. Il perdait souvent la tête à la vue d’une magnifique rousse. Il hochait la tête positivement. Il était convaincu sur la nature de la relation entre Lily et Lullaby. C’était assez caractéristique. Il ne savait pas non plus se situer vis-à-vis de Miss Evans.

Une chocogrenouille était un bon moyen de briser la glace et par la suite ca pourrait jouer en sa faveur. Il promettait de ne plus poser de questions pour aujourd’hui. Elle allait finir par définitivement se braquer. Il réussissait même à avoir des remerciements. La jeune femme rectifiait ses propos. Il levait les yeux au ciel. « Et tatillonne en plus. » Mais elle gagnait un point. James n’avait rien à caché. Du moins rien qui puisse intéresser Lullaby. Il haussait les épaules. « D’accord. Qu’est ce que tu veux savoir ? Je te donne droit à deux questions. » Il s’étirait et se détendait les muscles. Le dernier entraînement de Quidditch avait laissé quelques traces… Particulièrement sa chute alors qu’il tentait une nouvelle figure. Pas vraiment sa meilleure idée. Il ajoutait avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit :   « Je peux te dire que j’adore le Quidditch. J’y joue d’ailleurs. Tu dois le savoir, par contre tu ne sais pas que mon père m’a presque mis sur un balai avant que je ne sache marcher. Entrer dans l’équipe de Gryffondor m’a permis de ne pas recevoir de beuglantes pendant presque deux mois. » Anecdote totalement inutile. Peut-être que ca pourrait l’intéresser… En tout cas c’était un bon moyen de relancer la conversation. Il aurait dû partir. Ca aurait été logique mais quelque chose le retenait. Il ne savait pas dire exactement ce que c’était. La curiosité n’était pas la seule responsable. Peut-être l’ennuie… Surement l’ennuie.