Mais qu'ai-je fait ? Est-ce réellement la bonne solution ? Moi, la brillante Hermione Granger, je doute soudainement de mon trait de génie … ou plutôt de folie ? Que pouvais-je faire d'autre en même temps ? Pas grand chose. Le voir dans les bras d'Hagrid, sans vie, m'avait tout simplement bouleversé. Je refusais de le perdre. Oh, ne croyez pas que mes sentiments sont plus qu'amicaux, vous êtes loin du compte, mais je refusais de perdre celui qui était pour moi mon meilleur ami. Alors, sans vraiment réfléchir aux conséquences de mes actes, j'avais, les larmes aux yeux, agité ma baguette et prononcé cette formule que j'avais dans la tête depuis quelques jours. Je n'en avais parlé à personne, pour la simple et bonne raison que je n'avais pas encore pesé le pour et le contre. Mais il était trop tard maintenant. Nous remontions le temps. Attendez, nous ? Non ! Normalement, j'étais la seule à subir ce retour dans le passé ? Voilà ce que cela fait lorsqu'on ne prend pas le temps de réfléchir.


Nous étions donc arrivés en 1977. Moi, mes amis … Nombre d'entre nous avaient été transportés dans ma formule. Nous n'avions pas le droit à l'erreur, je savais très bien ce que les problèmes de temps pouvaient engendrer. Ce n'est pas pour rien si Dumbledore m'avait confié, au cours de ma troisième année, le retourneur de temps. Je devais briffer tout le monde : interdiction de révéler d'où nous venions. Notre chance était que nous ne risquions pas de tomber sur nos doubles, puisque nous n'étions pas encore nés.


Quand j'y repense … Tout ce que j'ai traversé pour être ici, et savoir que c'est la seule façon de changer les choses. C'est ce soir-là que j'ai décidé de prendre la plume pour rédiger une sorte de journal intime, au cas où les choses tourneraient mal. Et si je mourrais dans le passé ?


******


Je me nomme Hermione Jane Granger. C'est totalement idiot comme façon de commencer un écrit, non ? Remarque, tu ne peux ni me répondre, ni me juger, sauf si quelqu'un lit un jour ces quelques lignes. Enfin bref. Ce que beaucoup ignorent, c'est que je ne suis pas la petite née-moldue ne connaissant rien à la magie. Mes parents sont en fait des sorciers de sangs-purs. Oui, ça en bouche un coin, non ? J'ai toujours prétendu être née-moldue, pour la simple et bonne raison que c'est la couverture prise par mes parents lors de la première guerre des sorciers. Je suis même liée à Drago Malefoy … Non, il n'est pas de ma famille mais nos deux mères sont les meilleures amies du monde, et Narcissa est même ma marraine. Je l'adore ! Elle est vraiment d'une intelligence remarquable et parler avec elle durant des heures ne m'ennuie jamais. Je me demande comment elle était étant jeune … Je vais pouvoir voir ça !


Donc voilà, pour tout le monde, je suis la fille de dentistes moldus. Cela ne me dérange pas. Les moldus ne me dérangent pas le moins du monde, d'autant plus que je les ai beaucoup côtoyés. Quand on ne veut pas mettre sa couverture à découvert, mieux vaut jouer le jeu. Ma mère m'a beaucoup parlé de magie, mais il était interdit d'en faire. A la place, j'avais des tonnes de livres pour apprendre encore et toujours plus de choses sur ce qui faisait que j'étais moi. Et autant vous dire que je n'étais jamais rassasiée !


Puis le grand jour arriva. Cette fameuse lettre. Très sincèrement, j'avais peur de ne jamais recevoir la lettre d'admission à Poudlard, même si je savais que cela n'arrivait jamais. Mais bon, imaginez que le hibou en charge du courrier se perde, soit abattu ou ne sais-je quoi d'autre ? Mais non, cette lettre était bien arrivée, et ma mère était ravie de m'accompagner au chemin de traverse. Bien sûr, elle me rappela que nous n'étions pas censées connaître tout cela, et je fus épatée de voir les dons de comédienne de ma maman, et ce même lorsque nous rencontrâmes ma Marraine Narcissa et leur fils Drago. Je fus d'ailleurs un peu perturbée en voyant celle que je considérais comme une seconde mère nous regardait si froidement. Je fis mes achats rapidement, et ma mère m'expliqua, une fois à la maison, pourquoi Narcissa avait agi ainsi. Le soir-même, nous leur rendîmes visite afin que je puisse être rassurée.


Quelques semaines plus tard, je faisais mon entrée à Poudlard. J'avais peur d'être envoyé à Serpentard, et que notre couverture tombe ainsi. Dans le Poudlard Express, je rencontrais deux garçons qui n'avaient pas l'air bien doué avec leur baguette (promis, j'ai vu le double-sens qu'après coup). Notre première rencontre fut … enfin disons que je donnais l'impression d'une insupportable Miss-je-sais-tout, surnom qui me suivit longuement, et qui me suit encore. Autant vous dire qu'en ce premier jour, j'étais loin de me douter que ces deux énergumènes allaient être mes meilleurs amis pour les sept années à venir ! Nous fûmes accueillis par Minerva McGonagall et le stress me suivit. Pas Serpentard … Je ne pouvais pas gâcher la vie de mes parents !


»Gryffondor !»[/b]


Je ressens encore ce soulagement en moi … J'allais pouvoir suivre la voie qu'avaient tracée mes parents pour moi. J'allais conserver cette couverture. Je devais juste ne pas parler avec Drago, et quelque chose me disait au fond de moi que cela allait être amusant. Cette première année fut fort enrichissante pour moi, et j'appris, même si ce fut douloureux, que le savoir n'était pas la chose la plus importante : l'amitié l'était tout autant. C'est aussi cette année où je compris, rapidement, que mes sept années à Poudlard ne seraient pas de tout repos.


En effet, plus les années avançaient et plus Voldemort se renforçait. Mon amitié avec Ron et Harry se renforçait, elle-aussi, et il était hors de question que nous laissâmes Harry dans la galère, seul. Mes parents étaient assez inquiets, eux qui avaient voulu m'éloigner de cette guerre, ils se rendaient compte qu'en me donnant le statut née-moldue, j'étais bien plus en danger. Les trois premières années furent riches en rebondissement : l'histoire de la pierre philosophale, la réouverture de la chambre des secrets et les retrouvailles entre Harry et son parrain. Mais c'est lors de la quatrième année que nous comprîmes que rien ne serait plus comme avant. Cédric Digory mort, la série noire ne faisait que commencer. Voldemort avait repris ses forces et chaque année, nous perdîmes quelqu'un de cher : Sirius, Dumbledore … Et mes connaissances avaient beau être utiles, je n'avais pas la pratique requise. Ni l'armée de Dumbledore, ni l'ordre du Phénix ne parvenaient à repousser les mangemorts, qui avançaient encore et toujours. Et j'avais un gros doute qui s'installait en moi : les Malefoy nous trahissaient-ils ?


Septième année. Oui, j'y suis déjà. Il y a plein de choses que je passe sous silence, pour la simple et bonne raison que me remémorer cela me fait souffrir. Ah si, avant de vous expliquer ce qui m'amène là, j'aimerais dire une chose, afin que si je meurs, cela soit dans la tête de quelqu'un : Libérez les elfes de maison !


Bref. Cette année, nous ne sommes pas allés en cours. Ni Ron, ni Harry, ni moi. Ne croyez pas que cela me fasse plaisir. Louper mes aspics, ne plus apprendre … Mais nous ne pouvions pas laisser Harry rechercher les reliques de la mort seul. Car oui, Voldemort avait partagé son âme en sept morceaux. Et nous devions les détruire un à un. Seulement voilà, nous ne savions pas par où commencer, et nous étions traqués. Alors oui, nous partîmes un peu (même totalement) à l'inconnu … Nous avions du mal à supporter tout cela : être loin de nos familles, ne pas savoir où ils étaient, ce qu'ils devenaient. Je me rappelle de Ron écoutant sans cesse la radio, et le nom des morts tombant chaque soir. J'avais toujours peur d'apprendre la mort de mes parents, de mes amis … Et à chaque fois qu'une personne proche mourrait, une larme coulait doucement sur ma joue. C'est le médaillon de Serpentard que nous trouvâmes d'abord. Le récupérer ne fut pas une partie de plaisir, surtout que nous retrouvâmes notre bien-aimée Ombrage. Je ne vous en ai pas parlé, mais elle fait partie de ceux que je hais au plus haut point. Prenant l'apparence de quelqu'un d'autre, nous parvînmes à lui voler le médaillon … Mais comment détruire cet horcruxe ? Nous l'ignorions et chaque jour qui passait nous affaiblissait. L'horcruxe agissait sur nous, et surtout sur Ron qui péta un plomb et partit. Je crois qu'à ce moment-là, j'ai compris que les sentiments que j'avais pour lui étaient forts. Mais je ne saurais me positionner. Amour ? Amitié ? Je l'ignore encore aujourd'hui et à vrai dire, je n'ai pas le temps d'y penser. Toujours est-il qu'un matin, dans la forêt de Dean, Harry est tombé sur l'épée de Gryffondor. Qui l'avait mis là ? Je l'ignore … Toujours est-il que Ron sauva Harry de la noyade et ensemble, ils détruisirent cet objet de malheur.


Restaient d'autres horcruxes. C'est en se faisant attraper et torturer par les mangemorts que nous comprîmes que quelque chose se cachait dans le coffre de Bellatrix Lestrange. Être enlevée et torturée dans la maison de ma marraine fut très compliquée, mais au final, elle m'aida bien plus qu'elle ne le pensait, et Drago aussi. Je pense qu'à ce moment-là, ils ont compris que si la couverture tombait, nous étions tous morts. Mais nous parvînmes à nous enfuir grâce à Dobby, un elfe de maison remarquable ! Il donna sa vie pour nous sauver …. Je dus prendre l'apparence de cette tarée de Bellatrix pour m'introduire dans le coffre à Gringotts. Je vous épargne les détails mais notre plan tomba à l'eau, et nous nous enfuîmes à dos de dragon (oui, vous avez bien lu), avec un nouvel horcruxe : la coupe de Poufsouffle.


Persuadés que d'autres horcruxes étaient à Poudlard, nous fûmes aidés par le frère d'Albus Dumbledore. Nos camarades nous attendaient. En nous concertant, nous arrivâmes à la conclusion qu'il nous manquait un horcruxe d'un objet appartenant à Serdaigle. Le diadème fut retrouvé dans la salle sur demande, où nous perdîmes un camarade serpentard, corrompu par les mangemorts. Restait Nagini … Mais Harry avait décidé de se rendre. Tous ces morts … La bataille de Poudlard avait lieu et les corps gisaient par terre : Rémus … Tonks … Fred … Ce fut trop dur pour Harry, qui comprit qu'il était un horcruxe lorsque Severus Rogue donna sa vie pour le protéger. Si Voldemort devait mourir, Harry devait mourir aussi. Et c'est lorsque je vis Hagrid revenir avec le corps d'Harry dans les bras que je lançais ce sort … Me voilà ici, en 1977. Et je suis bien décidée à changer le futur.


************


Ce journal, je le conserve encore précieusement. Cela fait quelques mois que nous sommes arrivés en 1977 et j'ai réussi à me faire répartir chez les serpentards. Ca fait bizarre, mais de là où je suis, je peux espionner. J'espère bien réussir à sortir une petite idée de ma tête, qui nous permettrait d'éviter cette guerre et la perte de tous nos amis.