[forêt interdite] L'exploration interdite [pv Mathéo]

“Je suis trop jeune pour mourir, sauvez moi.”

Charlotte & Mathéo

La journée avait été des plus banales, ou du moins des plus ennuyantes. Le jeune homme avait passé sa journée enfermée dans la bibliothèque à réviser. Ils avaient un important devoir en potion à rendre la semaine prochaine et Mathéo ne l’avait pas encore commencé avant ce jour. Il devenait donc urgent pour lui de faire quelque chose et malgré son envie d’encore tout remettre au lendemain, il n’y avait pas pu s’y résoudre cette fois-ci. Il s’était donc levé tôt et avait passé toute sa matinée sur son parchemin, sans faire la moindre pause. Ce n’était pas dans ses habitudes de travailler autant. Mathéo était plus du genre : moins j’en fais, mieux je me porte. Mais cette fois-ci, aucune des Serdaigle qu’il était allé voir n’avait bien voulu faire son fichu devoir. Même Rebecca lui avait ri au nez quand il lui avait demandé. Apparemment, cela représentait une dose de devoir trop importante pour le faire en double. Non mais vraiment aucun soutien. Et même en y passant toute une matinée, Mathéo était encore loin d’avoir terminé. Il n’avait surement pas fait la moitié, malheureusement pour lui. L’après-midi, il dut encore travailler. Essayer au maximum d’être efficace.

Mais il n’avait pas pu travailler toute l’après-midi non plus, puisqu’il avait une retenue à dix-huit heures. Oui encore une donnée par le Professeur Mcgonagall. Franchement pour le coup Mathéo ne se souvenait plus vraiment pourquoi il s’était encore pris une retenue. Mais il avait l’habitude, surtout d’en avoir par la directrice des Rouges et Ors, à croire qu’elle adorait le voir dans son bureau au moins deux à trois fois par semaine. Peut-être qu’elle était triste car Mathéo avait atterri chez les Serpentard et pas chez les Gryffondor. Et pour se consoler, elle essayait de faire de son mieux pour qu’il ne voit jamais l’extérieur et ne respire jamais l’air frais du dehors. Non, en fait, il ne savait pas si elle avait vraiment une dent contre lui, ou pas. Mais en tout cas, c’était sans doute celle qui lui avait donné le plus de retenue depuis qu’il était arrivé en première année à l’école de sorcellerie Poudlard. Peut-être, ne l’aimait-elle pas et de ce fait était un peu injuste par rapport aux punitions qu’il méritait. En plus Mathéo ne se souvenait même plus la raison de la retenue, cela prouvait bien que ce ne devait pas être si grave que ça.

*C’était à cause du pari avec Collin, tu devais réussir à placer des mots complétements idiots et déplacés dans une conversation avec Mcgo. La retenue était mérité, ne t’inquiète pas pour ça.*

Bon ok, peut-être que celle-ci était mérité. Mais il y en avait surement qui ne valait pas des heures enfermées dans le château à nettoyer, astiquer et compagnie. Bon passons, cette journée avait donc était pire que longue pour Mathéo. Et elle n’était pas fini car il avait mis son réveil en plein milieu de la nuit. Et pourquoi ? Pour une raison totalement stupide, idiote, inconsciente, stupide et encore stupide. Charlotte, une poufsouffle de sixième année, et grande compatriote de bêtise du cher petit Mathéo était venu le voir et lui avait proposé encore un coup foireux. Mathéo savait que c’était une mauvaise idée, que s’ils se faisaient choper, il allait surement prendre très très cher. Mais non, pas de soucis il avait quand même dit oui. A croire qu’il devait aimer ça au final les retenues. Ou alors il était totalement stupide, ou il aimait se faire du mal au choix. Ils avaient rendez-vous dans la cour extérieur. Alors Mathéo s’y rendit en essayant d’être le plus discret possible. A vrai dire il aurait bien prit tout son temps et fait quelques détours mais Charlotte lui avait bien précisé qu’il était impératif d’être à l’heure.

Etre en retard était l’un des défauts de Mathéo. Quand le rendez-vous n’était pas important (sous-entendu ordonné par un professeur), le jeune homme prenait tout son temps et finissait presque à tous les coups à être en retard. Ce soir, il ne le serait pas, il avait quand même promis à Charlotte, puis être en retard pendant la nuit pouvait les mettre tous les deux dans de beaux draps, autant minimiser les risques de se faire attraper et de se prendre une énième retenue.

Ainsi le jeune homme atteint la cour extérieure. Elle n’était pas encore là. Le jeune homme espérait quand même qu’elle allait vite se pointer. Mais finalement, elle arriva à peine cinq minutes après, elle le salua et s’arrêta devant lui. Mathéo lui fit un grand sourire. Il savait que ce soir, ils allaient quand même bien s’amuser tous les deux. Puis c’était tellement marrant de ne pas respecter le règlement. Et ensemble, rare était les fois où ils le respectaient. La jeune femme lui avait ramener une viennoiserie des cuisines. Cette fille était parfaite. Rien de mieux que de se remplir le ventre avant de faire un mauvais coup. Mathéo croqua correctement dans la sienne. Et finalement, elle lui demanda s’il était prêt pour aller faire un tour dans la forêt interdite.

– Bien sûr, ça va être de la rigolade.

Lança le jeune homme, un sourire aux lèvres, l’air sûr de lui. Bien sûr, il n’était absolument pas serein. Aller dans la forêt interdite avait quelque chose d’excitant, justement pour le côté interdit. Mais Mathéo n’était pas non plus connu pour son grand courage et il n’avait pas vraiment envie de se faire tuer à dix-sept ans sans même avoir eu l’occasion de faire une partie de Quidditch avec une personne de sexe féminin.

Bref, Mathéo continua à jouer ce côté sûr de lui, même pas peur. Et les deux jeunes prirent le chemin vers la forêt interdite, tout en jetant des regards furtifs derrière eux, pour être sûr de ne pas être suivi et ne pas se faire repérer. A peine avaient-ils pénétré dans la forêt (ils avaient fait pas plus d’un pas à mon avis), que Mathéo entendit un bruit étrange.

– AAAAAAH, MAMAN J’AI PEUR.

Cria le jeune homme avant de se cacher derrière Charlotte, bien décidé à l’utiliser comme bouclier si quelque chose arrivait pour les attaquer. Oui le courage et Mathéo faisait visiblement deux. Mais d’un autre côté, tout était flippant dans cette forêt, et il faisait nuit, donc on ne voyait pas non plus grand-chose tout autour. Ce qu’avait entendu Mathéo pouvait très bien être un loup garou assoiffé de sang ou bien encore …

*Un petit lapin ?*

– Vas voir ce que c’est, s’il te plait, et si c’est dangereux, crie que j’ai le temps de m’enfuir.

*Tu es vraiment tout ce que les femmes recherchent mon cher …*

Bon, en réalité, il allait bien se remettre sur pieds, et se redonner un peu de courage. Mais il avait juste besoin d’être rassuré que dès le début ils n’avaient pas croisé quelque chose qui voudrait éventuellement le manger et le tuer. Mathéo n’était pas le prototype du mec avec qui on se sent tout de suite en sécurité, parce qu’on sait qu’il va nous protéger. Heureusement Charlotte connaissait le jeune homme depuis un moment déjà, elle devait commencer à comprendre un peu comment il était, et commencer un peu à le supporter.

“Je suis trop jeune pour mourir, sauvez moi.”

Charlotte & Mathéo

Quelle idée idiote les deux jeunes gens avaient eu de vouloir aller faire une petite virée nocturne dans la forêt interdite. Elle portait d’ailleurs bien son nom et montrait qu’il y avait surement des dangers à l’intérieur. Mais cette perspective n’avait, semble-t-il, pas arrêter les deux compères. Mathéo avait commencé par jouer l’attitude du fier, du male sûr de lui, du Serpentard courageux qui n’avait peur de rien pour montrer à Charlotte qu’il était là, et qu’elle n’avait pas de soucis à se faire tant qu’elle était avec lui. Mais Mathéo était bien le contraire de ce qu’il voulait faire croire ce soir. S’il n’avait pas atterri dans la maison du courage, c’est qu’il y avait bien une raison. Le jeune homme avait horreur de tout ce qui était bêbête, c’est pourquoi, tous les cours de soins aux créatures magiques étaient tout simplement un enfer pour lui. Tant qu’il les étudiait de loin, ça ne le dérangeait pas forcément mais dès qu’il devait les approcher, les toucher, les manipuler ou quoi, rien n’allait plus pour le Serpentard. En général peu de gens voulaient être en binôme avec lui dans ce cours.

Bien qu’il ait imprimé depuis tout petit, que la petite bête ne mangeait pas la grosse, dans le monde des sorciers tout semblait différents. Les soi-disant petites bêtes étaient juste terrifiantes. Les araignées étaient bien trop grandes à son goût, et il y avait bien trop de bête bizarre à son goût. Il suffisait de lire le manuel pour ce cours pour se rendre compte des dangers que pouvait provoquer les animaux sorciers. Alors quand il pouvait rester éloigné de ceux-ci, il ne s’en privait pas. Malheureusement pour lui, il n’avait sans doute pas assez réfléchi à ce que venir dans la forêt interdite impliquait. Mais il allait surement vite être rappelé à l’ordre.

*Pauvre bébé, tu te cacheras sous les jupons de Charlotte si tu as trop peur.*

Ils partirent donc tous deux en direction de la forêt. Ils venaient juste de pénétrer dedans quand Mathéo entendit un bruit bizarre, poussa un cri et se réfugia derrière son amie. En bref, du grand Mathéo en plein acte de courage. Il lui avait même dit d’aller vérifier et de crier pour qu’il ait le temps de s’échapper. Si Charlotte attendait de Mathéo qu’elle le protège s’il y avait un incident, elle était mal barré. Bien sûr la Poufsouffle éclata de rire à la réaction du Serpentard. Après quelques minutes de rire de sa part, et de regard noir en sa direction de la part de Mathéo, la jeune femme essuya une larme et essaya de le rassurer en lui disant qu’elle était sûre que ce bruit n’était rien. Mais elle irait voir si ça pouvait le rassurer et elle lui laisserait le temps de s’enfuir si nécessaire. Très bien ces paroles rassuraient quelque peu Mathéo. Le jeune homme attendit quelques instants, mais cela lui sembla être une éternité. Et tout d’un coup il hurla. Charlotte l’avait surpris par derrière. Il hurla d’un rire très peu masculin, et quand il se rendit compte que ce n’était qu’elle, il en fut grandement soulagé.

– Tu es complètement tarée, j’ai failli avoir une crise cardiaque.

Annonça-t-il, en ayant retrouvé son sourire. Allez, il fallait qu’il se remette d’aplomb, il ne pouvait pas jouer les peureux pendant toute leur virée quand même. Le jeune homme se répéta dans la tête que rien ne pouvait leur arriver, et que tout irait bien. Charlotte émit l’hypothèse qu’il rencontrerait peut-être des licornes. A la limite, c’était l’une des seules bestioles qu’il avait bien envie de voir. Elles étaient jolies et ne paraissaient pas trop dangereuse. Et puis c’était quand même un espèce de cheval, et dans le monde des moldu les chevaux étaient des créatures à peu près agréable, même si Mathéo ne les approchait pas trop pour autant.

*T’es un peu précieuse sur les bords quand même toi.*

Les deux jeunes gens s’enfonçaient toujours un peu plus dans la forêt interdite. Pour l’instant il ne voyait que des animaux assez inoffensifs tel que des oiseaux et des écureuils. Mathéo devenait plus confiant et s’était détendu. Finalement, c’était comme se balader tranquillement dans une petite forêt, il n’y avait pas tellement à avoir peur. Mais Mathéo allait surement vite déchanter. Charlotte s’arrêta comme alarmé par quelque chose. Le jeune homme l’observa. A tous les coups, elle voulait encore se moquer de lui. Elle lui annonça qu’elle avait l’impression que quelque chose les observait. Mathéo lui lança un regard interrogatif. Cette blague ne marcherait pas cette fois-ci. Elle n’entendrait pas son cri suraiguë une deuxième fois, c’était hors de question.

– Oh pitié Charlotte, tu me prends vraiment pour un idiot ?

Demanda le jeune homme avec un grand sourire. Non il n’allait certainement pas tomber dans son piège. Elle le croyait surement trop froussard après ses différents petits cris à peine entré dans la forêt interdite, mais il voulait lui montrer qu’il ne l’était pas tant que ça et qu’il n’était pas non plus stupide. On ne pouvait pas l’avoir si facilement quand même. Mais malheureusement pour Mathéo, cette fois-ci ce n’était pas une blague de la part de Charlotte. Elle lança le sort Lumos Maxima pour avoir un meilleur éclairage sur la chose qu’elle avait entendu. Et là, Mathéo s’aperçut que finalement la Poufsouffle avait eu une bonne impression. Non loin d’eux se tenait une bête. Le jeune homme était tellement tétanisé qu’il en avait même oublié de crier.

Cette bête était énorme, enfin bon seulement Mathéo et sa faculté à tout extrapoler. Il se voyait déjà mourir à cause de ça. Mais non il ne pouvait pas se laisser faire. Il fallait vraiment que les deux élèves partent d’ici le plus vite possible.

– STUPEFIX.

Heureusement pour lui, Mathéo commençait à bien maîtriser son sortilège, et l’avait bien réussi. Quand la chose fut stupéfixé, il prit la main de Charlotte et se mit à courir le plus vite possible, s’enfonçant encore plus dans la forêt interdite. Pour lui c’était une mauvaise idée de rester là-bas. Après tout, il pouvait y avoir beaucoup plus de bêbête comme ça. Mais s’enfoncer toujours plus dans la forêt n’était pas non plus forcément l’idée du siècle.

*Toi tu réfléchis pas à tous les coup quand même.*

Ils avaient bien couru et Mathéo ralentit, relâchant la main de Charlotte. Son cœur battait à cent mille, et il avait besoin de reprendre un peu sa respiration. Ca se trouve son sort n’allait pas faire effet bien longtemps, et la bête les rejoindrait bientôt.

– Si je meurs ce soir, récupère mes cartes chocogrenouilles, je veux pas qu’elles finissent enfermé dans le bureau de McGo à tout jamais.

Lança le jeune homme à moitié sérieux à Charlotte. Mathéo ne pensait vraiment pas que venir ici, allait être aussi terrifiant. Mais il aurait pu s’en douter quand même.

– On fait quoi maintenant ?

Demanda le jeune homme d’une voix assez désespéré.

“Je suis trop jeune pour mourir, sauvez moi.”

Charlotte & Mathéo

Mais quelle idée stupide il avait eu d’accepter la proposition de son amie Charlotte de venir faire un tout dans la forêt interdite. D’ailleurs Mathéo avait vite montré à quel point il était courageux. Au premier bruit, il avait fait un bon de cinq mètres et était allé se cacher derrière Charlotte, juste au cas où pour se protéger. Heureusement, cela ne devait pas être grand-chose. Cette petite peu pour rien du tout l’avait quand même déstressé, et il se sentait maintenant plus de taille à affronter les potentiels dangers qu’il y avait ici. Bon dans sa petite tête, il se pensait et se sentait intouchable. Rien ne pouvait leur arrivait après tout. Ils n’étaient qu’à quelques pas de l’école de Sorcellerie Poudlard, qui aurait eu l’idée de mettre une école à côté d’une forêt aussi dangereuse, cela n’avait aucun sens, du moins pour le Serpentard.

Mais finalement, après s’être moqué de lui, c’était au tout de Charlotte d’avoir entendu un bruit étrange. Mais Mathéo n’allait pas tomber dans le piège deux fois. Ce fut simplement lorsqu’elle alluma sa baguette et qu’il vit la grosse bête qu’il se rendit compte que ce n’était pas une blague. Heureusement pour lui, le jeune homme était vif et réagi assez vite en lançant un sort sur la bête. Il prit ensuite la main de Charlotte et se mit à courir le plus vite qu’il pouvait. Le jeune homme voulait mettre le plus de chemin entre lui et cette fameuse bête. Ils allaient s’en sortir, et même si ça semblait effrayant, le garçon qui avait sursauter à cause d’un bruit inoffensif semblait avoir la tête sur les épaules maintenant qu’ils courraient un vrai danger. Il était calme, ce qui lui serait surement assez utile dans ce genre d’ennuis.

Les deux jeunes élèves continuaient à courir et s’enfonçaient toujours un peu plus dans l’immensité de la forêt interdite, chose qui ne serait surement pas bon pour eux par la suite car ils n’avaient aucune idée de ce que renfermait cet endroit et il se pourrait bien qu’ils se dirigent un peu plus vers le danger à chaque pas qu’ils faisaient. Enfin ils s’arrêtèrent. Premièrement car Mathéo commençait à fatiguer de son sprint, et deuxièmement parce qu’il pensait avoir mis assez de place entre lui et cette fameuse bête qui avait subi l’un de ses sortilèges. Le jeune homme était loin d’être rassuré, mais comme toujours il usa un peu d’humour en annonçant à sa compatriote que s’il ne s’en sortait pas, il lui léguerait ses cartes chocogrenouilles. La jeune femme sembla amusée par cette petite blague et lui promit donc de les conserver en son souvenir. Bien sûr, il n’était pas aussi serein que sa blague le faisait entendre. Ils étaient bien enfoncés dans la forêt désormais, avec peut-être une bête à leurs trousses, et d’autre dangers qu’ils ne pouvaient même pas imaginer.

*Bébé, va falloir que tu trouves un moyen pour vous sortir de là, tu ne crois pas ?*

Charlotte commençait à avoir peur elle aussi. Elle lui annonça qu’il fallait qu’ils rentrent car ça devenait trop dangereux. Elle ajouta que c’était une connerie de venir ici et s’excusa auprès du Serpentard. Oui c’était totalement idiot, et ils n’avaient pas réfléchi aux dangers que cela pouvait représenter avant de mettre les pieds ici, mais il était inutile de s’excuser. Mathéo était venu de son plein gré, elle ne l’avait pas forcé, tout ce qui arrivait n’était donc pas sa faute. La jeune femme proposa l’idée de retrouver le lac, elle pensait que de là-bas ils pourraient voir le château et y retourner. Ce n’était pas une mauvaise idée, puis de toute façon c’est la seule qu’ils avaient. Charlotte commença à marcher dans une direction, Mathéo la suivit. La jeune femme annonça qu’elle avait eu assez d’émotions pour la journée. Et bien lui aussi. Mais à vrai dire il avait un mauvais pressentiment qu’il ne pouvait pas vraiment expliquer.

*Tu es dans une forêt INTERDITE. Que veux-tu qu’il t’arrive de bon ici ? Tu aurais du m’écouter et rester tranquillement dans ton lit. Maintenant tu vas peut-être crever et ce sera bien fait pour toi, quelle idée quand même.*

Et voilà que l’intuition de Mathéo fut malheureusement bonne. Il entendit un bruit. D’ailleurs plusieurs bruits pour être totalement exact comme s’il n’y avait pas qu’une seule bête mais plusieurs. Mon dieu ce n’était absolument pas bon pour leurs affaires ça. Ils avaient bel et bien couru dans le mauvais sens. Mathéo alluma sa baguette pour y voir plus clair. S’ils devaient à nouveau affronter une bestiole, il valait mieux qu’ils voient à quoi ils avaient à faire.

Ils courraient en leur direction : un troupeau de centaures. Mathéo s’arrêta net comme si ça devait dangereux de bouger. Les centaures étaient des bêtes mi-humain mi-chevaux. Mais malgré le fait qu’ils soient à moitié humain, il n’y avait rien de rassurant à les voir ici. Mathéo tenait fermement sa baguette en leur direction. S’ils leur voulaient du mal, il ne se laisserait surement pas faire.

– T’inquiète pas ça va bien se passer.

Murmura t-il à l’intention de sa coéquipière de la maison Poufsouffle. A vrai dire il ne savait pas si la situation allait dégénérer ou pas mais il avait adressé un mot rassurant à Charlotte pour qu’elle sache qu’ils pouvaient bien s’en sortir, que lui y croyait du moins.

– Ok tout doux, on ne veut pas vous faire de mal, simplement sortir d’ici.

Annonça le jeune homme d’une voix forte, qui se voulait sûr de lui. Même si la tension se faisait quand même sentir. Il n’était pas rassuré loin de là, mais il ne voulait pas perdre la face. De toute façon il n’avait pas le choix, il fallait bien se sortir de là comme ils pouvaient. Certains avaient des arcs dans leurs mains. Avaient-ils l’intention de les attaquer ? D’un autre côté, Mathéo était lui aussi armé de sa baguette, pointé en leur direction. L’un deux leur demanda ce qu’il fichait ici, étant donné qu’ils étaient des élèves et qu’ils n’avaient pas le droit de venir ici.

Franchement en ce moment même, Mathéo n’avait pas besoin qu’on lui rappelle le règlement de l’école, il l’avait très bien en tête et comptait bien respecter ce fameux article dès qu’ils auraient réussi à se sortir de là sain et sauf. Mais les centaures ne semblaient pas vraiment contents de les voir ici, et visiblement le « tout doux » de Mathéo ne leur avait pas bien plus non plus.

– On est au courant du règlement, c’est un mal entendu, on a l’intention de s’en aller.

Répondit le jeune homme. Il se serait bien barré en courant, mais il savait pertinemment que les chevaux les rattraperaient très vite. Ca n’en valait donc pas la peine. L’un des centaures, surement le chef, puisqu’il se trouvait devant et que c’était à chaque fois lui qui avait pris la parole, regardait les deux jeunes d’un air mauvais.

– Abaisse ta baguette.

Lança t-il. Mathéo resta figé. Sa baguette était son seul moyen de protection et il n’était pas sûr que l’abaisser soit une bonne idée. Alors il était là, sans bouger, regardant toujours le centaure dans les yeux, gardant sa baguette levé.

“Je suis trop jeune pour mourir, sauvez moi.”

Charlotte & Mathéo

Cette idée de venir dans la forêt était vraiment terrible et les deux jeunes commençaient vraiment à s’en rendre compte. Mathéo n’avait qu’une seule envie : rentrer au château en vie et en un seul morceau si possible. Il avait échappé à une grosse bestiole. Très sincèrement Mathéo n’avait pas pris le temps de bien l’observer pour voir exactement ce qu’était la bête, il avait préféré courir pour ne pas se faire dévorer. Au début, les deux amis étaient venus ici simplement pour s’amuser, pour découvrir un peu ce qui se cacher dans la forêt interdite et pour défier le règlement. Oui parce que l’un comme l’autre aimaient bien faire des bêtises en permanence, ils avaient déjà fait de nombreux coups ensemble. Mais celui-là semblait être une vraiment très mauvaise idée. Les deux compères avaient maintenant bien conscience du pourquoi la forêt était appelée « interdite ». Bon premièrement parce qu’il ne fallait pas y aller, et deuxièmement parce qu’elle était vraiment dangereuse. Le corps professoral n’avait pas exagéré les dangers qu’ils pouvaient y trouver. A ce moment précis, Mathéo ne comprenait vraiment pas comment des personnes censées avaient pu décider de construire une école magique remplis d’élèves de onze à dix-sept ans à côté d’un endroit aussi dangereux, où l’on pouvait trouver la mort à chaque pas que l’on fait. C’était totalement incroyable qu’un mec ait pu se dire « Oh des araignées géantes, un troupeau de centaure, et des loups garous, super on va coller des enfants à côtés, ça sera drôle ». Non mais vraiment quelle stupidité. Mathéo était mort de trouille mais pour une fois, il semblait bien réagir à la pression et faisait de son mieux pour mettre de côté sa peur et agir pour le mieux. Pour son propre bien et celui de son amie : Charlotte. Il n’avait pas le droit de sombrer dans la terreur et de la laisser tout gérer de toute manière. Elle avait besoin d’elle, comme lui avait besoin d’elle. Ils étaient ce soir dans la même galère de toute manière.

Mais malheureusement les deux amis n’eurent pas beaucoup de répit. Mathéo entendit très vite du bruit : un bruit de sabots. Plusieurs même. C’était un troupeau. Un troupeau de centaure. Mathéo avait immédiatement sorti sa baguette, son meilleur atout pour se protéger. Le jeune homme avait semble-t-il entendu le bruit avant son ami et réagit ainsi beaucoup plus vite. Il éclairait pour qu’ils puissent tout deux voir vraiment à quoi ils avaient à faire. Ils étaient armés, et très vite encerclèrent les deux élèves. Mathéo tenait toujours fermement sa baguette, prêt à agir si l’un d’eux voulaient leur faire du mal. Certes ils étaient beaucoup nombreux et s’ils décidaient vraiment de les attaquer, ils n’auraient que peu de chance, mais Mathéo n’avait pas l’intention de tomber sans se battre. Charlotte n’avait pas eu le temps de sortir sa baguette, et si elle le faisait maintenant, ça ne serait surement pas bon pour eux. Les centaures pourraient prendre ça pour une attaque. Alors ils étaient deux, avec une seule baguette contre un troupeau. La chance n’allait certainement pas en leur faveur ce soir. Un centaure demanda ce qu’ils faisaient ici. Mathéo répondit, puis il lui ordonna de baisser sa baguette. Cette fois-ci le jeune homme hésita. C’était son seul moyen de défense. S’il l’abaissait, il se résignait. Mathéo ne voulait pas être désarmé contre un troupeau de centaure qui ne leur voulait peut être pas que du bien.

*Mathéo, essaie quand même de ne pas les énerver, ça pourrait vous être tout autant préjudiciable.*

Mais Charlotte se précipita vers lui et abaissa sa baguette à sa place. Mais qu’est-ce qu’elle faisait ? Est-ce qu’elle se rendait compte qu’elle était en train de ls mettre totalement à la merci et au bon vouloir de ces bestioles ? Mathéo observa son amie faire. Elle s’approcha doucement du centaure qui avait parlé et commença à prendre la parole. Visiblement Mathéo était plus la personne d’action tandis que Charlotte utilisait plus l’art du langage. Au moins les deux gamins se complétait, ce qui pouvait peut-être les aider à sortir en vie de cet endroit terrifiant.

La jeune femme s’excusa pour eux. Elle leur expliqua qu’ils s’étaient perdus et bien qu’ils sussent qu’ils n’avaient pas le droit de venir ici, ils avaient failli mourir plusieurs fois cette nuit, et c’était pour ça qu’ils voulaient partir le plus vite possible maintenant. Elle continua en leur disant qu’ils s’étaient perdus. Mathéo jeta au coup d’œil au centaure. Il n’avait pas l’air commode, et pas l’air très convaincu par le discours de son ami. Il espérait qu’ils n’allaient pas les charger parce que sinon ils risquaient vraiment de ne pas rentrer entier. Mathéo réfléchissait durement mais ne voyait pas vraiment comment ils pouvaient s’échapper, étant donné que les centaures les encerclaient. Mon dieu, ils s’étaient tous les deux mis dans un sacré pétrin.

*La prochaine fois, tu resteras tranquillement dans ton lit à te reposer au lieu d’agir sur un coup de tête aussi stupidement.*

Mathéo n’avait pas été assez attentif en cours de Soins aux créatures Magiques. Il avait beau chercher, il lui était totalement impossible de retrouver quoi que ce soit sur les centaures, à part que c’était des bêtes mi-homme mi chevaux, mais ça pour le coup, ça ne l’aidait pas plus. Le centaure reprit enfin la parole et leur conseilla de regarder les astres pour se guider. Mathéo réprima un petite rire jaune. Non mais cette bestiole devait comprendre que s’ils savaient se repérer grâce aux astres, ils seraient déjà rentrés aux château depuis un bon moment. Ils n’étaient pas non plus totalement stupide quand même.

*Mouais, ça ça reste encore à prouver mon grand dadet.*

Et puis Mathéo venait de regarder le ciel, les étoiles étaient quand même grandement caché par les arbres. Et puis comment se guider, les étoiles étaient toutes les mêmes : rien que des points brillants éparpillés de façon désordonnée dans le ciel.

Charlotte reprit la parole et se risqua à demander s’il leur était possible de leur montrer le chemin pour être sûr qu’ils marchent dans le bon sens et qu’ils ne se perdent pas à nouveau. Mathéo se gardait bien de prendre la parole. Il avait le pressentiment qu’il ne serait pas très bon s’il parlait aux centaures. Et puis son amie avait l’air de bien se débrouiller, elle n’avait pas besoin qu’il ouvre la bouche pour tout gâcher. Le centaure était en train de fixer Charlotte. Mathéo lui restait immobile à fixer le centaure. Ce moment d’attente était vraiment dérangeant. Il ne pouvait donc pas se dépêcher de leur répondre oui ou non au lieu de faire durer le suspense comme dans un mauvais film policier. Puis il entendit un sifflement. Et le centaure appela un de ses collègue au surnom incompréhensible. Un autre centaure plus mince approcha. Le premier lui demanda de les ramener sur le bon chemin avant de leur dire à tous les deux qu’ils avaient de la chance d’être jeune, sinon il n’aurait pas été aussi clément. Il leur ordonna de partir et leur conseilla de ne jamais revenir. Le troupeau partit sauf un. Charlotte le remercia. Il haussa les épaules avant de leur faire signe de le suivre.

Elle lui murmura ensuite qu’il n’avait pas l’air très causant à l’intention de Mathéo.

– Pauvre Charlotte, même ta lèche n’as aucun effet sur lui.

Rigola le jeune homme, tout de suite beaucoup plus détendu. Le centaure allait les ramener sur le droit chemin et ils allaient enfin pouvoir rentrer à Poudlard et retrouver leurs lits propres et chauds. Ils suivirent donc le centaure. Mathéo avait ressorti sa baguette. Bah oui s’il y avait un danger sur la route, il faudrait bien se défendre, et le jeune homme n’avait pas totalement confiance en cette créature. Ils continuaient de marcher calmement. Charlotte avait raison, le centaure n’avait visiblement pas l’intention de leur faire la conversation. Il n’avait sans doute rien d’intéressant à leur dire.

*Ou il vous trouve inintéressant aussi.*

Le centaure les abandonna au bout d’un moment et leur indiqua de toujours marcher tout droit. Mathéo et Charlotte comprirent très vite qu’il leur avait donné la bonne direction lorsqu’ils arrivèrent à la lisière de la forêt. Ils étaient enfin sortis et était même sains et sauf. Finalement tout se finissait bien pour les deux amis. Mathéo prit le temps de rire un peu pour évacuer tout ce stress et toute cette peur. Ça faisait du bien d’être de retour en sécurité.

– On va pouvoir retrouver nos lits bien chauds.
– Je ne pense pas.
– Et merde.

Rusard se tenait à quelques pas d’eux avec son horrible chatte dans les bras. Mathéo qui pensait que leurs ennuies étaient finis s’était bien trompé. Sa stupide chatte avait dû voir hors de leur salle commune à une heure tardive et était allé mettre au courant son maître. Ce n’était pas la première fois que Mathéo avait affaire au concierge de Poudlard, mais il était toujours loin d’être plaisant et était capable du pire.

– Ecoutez c’est pas ce que vous croyez, en fait Charlotte est somnambule et je l’ai vu dans les couloirs alors j’ai décidé de la suivre. Parce que vous savez c’est dangereux de réveiller quelqu’un dans cette situation. Et elle est allé dans la forêt, je pouvais pas la laisser affronter ça tout seul. Je pense que c’est pas une punition qu’il faut mais une récompense parce que quand même c’était risqué. Et puis c’est pas de sa faute, et pas la mienne. Et …

*Arrête de parler Mathéo, tu es nul en improvisation et nul en mensonge qui plus est.*

Le jeune homme s’arrêta de parler, ne sachant plus vraiment quoi dire et comment continuer son mensonge. Il voulait vraiment retrouver son lit et dormir et n’avait pas envie que cette saleté de Cracmol les oblige à rester éveiller pour écoper d’une punition. Mathéo chercha son amie du regard et la regarda avec des yeux qui criaient « Aide moi. »

“Je suis trop jeune pour mourir, sauvez moi.”

Charlotte & Mathéo

Malheureusement pour les deux jeunes élèves, la sortie de la forêt interdite ne marquait pas la fin de leurs aventures pour ce soir. Mathéo n’avait vraiment qu’une seule envie : celle de retrouver son lit, se poser dedans, et dormir en oubliant cette soirée qui avait été vraiment terrifiante. Mathéo était un Serpentard, et n’avait pas le courage d’un Gryffondor mais il pouvait quand même être un peu fier de lui, car il n’avait pas cédé à la panique et avait réussi à garder plus ou moins la tête froide. C’était sans doute un exploit pour le Poursuiveur. Mathéo avait la sale habitude d’être assez mauvais lorsqu’il était sous pression. La pression ne lui allait pas du tout. Souvent quand il était sujet à ça, il paniquait, de trouver pas ses mots ou agissait sur coup de tête, et souvent pas de la manière qu’il aurait fallu. Ce soir, il avait su se dépasser, il avait su réagir assez vite quand il avait vu cette bête pour essayer de se mettre lui et son amie en sécurité. Pour ce qui était des centaures, il avait moins assuré, surement parce qu’il n’y connaissait absolument rien, et qu’il n’avait pas assez écouté en cours de Soins aux Créatures Magiques. En effet, il n’avait pas pensé au fait que les centaures n’aimaient pas trop les sorciers et que ça pouvait être dangereux pour eux de sortir sa baguette en les menaçant. Il n’avait pas compris non plus que la lèche de Charlotte, était en fait une façon de rester très polie car c’était ce que voulait le troupeau. Mathéo aurait mieux fait d’écouter en cours, mais heureusement ses lacunes ne les avaient pas totalement mis en danger, car la Poufsouffle avait pu rattraper le coup correctement. Heureusement pour lui. L’un comme l’autre avait eu ses faiblesses et ses forces aujourd’hui, et ils avaient réussi à s’en sortir car ils étaient restés unis et parce qu’ils se complétaient plutôt bien au final. Maintenant, ils étaient enfin sortis de la forêt interdite.

Mathéo pouvait enfin souffler, et en profitait pour rigoler un peu. Après tout, ils étaient en vie, c’était le plus important. D’accord, ils s’étaient fait une belle frayeur et était passé pas loin de la mort à plusieurs reprises ce soir. Mais ils étaient là. L’aventure était finie pour les deux compère qui allaient devoir se glisser rapidement et discrètement dans leur salle commune respective. Ils avaient de la chance de ne pas faire partie des maisons Serdaigle ou Gryffondor. Grâce au ciel, ils n’avaient pas plusieurs étages à monter sans se faire repérer. Ça allait être du gâteau maintenant qu’ils étaient de nouveau dans le parc.

*Ça c’est ce que tu penses mon grand. Tourne la tête et regarde qui vous attend.*

Et merde. Rusard, cet abruti de Cracmol et sa stupide chatte Miss Teigne se tenaient devant eux. Lui les regardant avec son air sadique pendant qu’il caressait l’animal dans ses bras. Ok, c’était le moment d’inventer un mensonge. Mathéo partit dans une histoire, en racontant que Charlotte était somnambule, qu’il avait voulu l’aider, et que c’était dangereux de réveiller une personne dans cet état. Mais plus il essayait de s’expliquer, plus il commençait à s’embrouiller. Il n’était vraiment pas doué en mensonge.

*Oui prends des cours, ça pourrait t’être très utile mon petit.*

Ah ça c’était une idée. Mathéo avait déjà des cours de séduction avec Daphné. Ils se retrouvaient assez souvent dans la salle commune pour discuter de la gente féminine et de tous ces codes, ces sous-entendus, ces non-dits … Peut-être que demander de l’aide pour apprendre à mentir serait une bonne idée. Surtout qu’avec toutes les conneries que Mathéo faisait à longueur de journée, être doué pour mentir, serait vraiment un atout, pour se sortir de situations délicates, comme celle-là d’ailleurs.

Mais Charlotte vint à sa rescousse, elle ajouta qu’elle venait encore de faire une crise, puis qu’elle s’attacherait à son lit la prochaine fois, et qu’heureusement que Mathéo était là. Elle avait joué la carte de la fille qui venait simplement de se réveiller. Mathéo croisait les doigts derrière son dos, en espérant que Rusard allait les laisser partir sans plus d’explications. Il n’avait vraiment pas envie de se prendre une punition à cette heure tardive. Mais le Cracmol n’avait vraiment pas l’air convaincu par les explications assez brouillons des deux élèves. Son visage ne changea pas d’un poil. Puis il leur répondit que ce n’était pas la première fois qu’on lui sortait cet excuse. Et merde. Collin avait déjà dû l’utiliser. Quelle saleté celui-là, s’il se faisait coller à cette heure-ci parce que cet idiot avait les mêmes excuses que lui, il allait vraiment finir par le tuer.

Et là, il leur annonça qu’il allait réveiller le professeur Slughorn pour qu’il juge s’ils étaient en train de dire la vérité ou non.

*Non mais quelle enflure.*

Encore une fois : pas de chance. Les deux élèves le suivirent sur le chemin du château. Il aimait vraiment pourrir la vie de ses élèves. Ce mec était un vrai sadique, ce n’était pas possible autrement. On aurait dit que d’avoir choper les deux compères était le truc le plus badant qu’il avait vécu aujourd’hui. Ce type était vraiment un véritable cinglé. Ils continuèrent jusqu’à la salle commune des Serpentard. Ils les laissèrent un instant pour aller chercher leur professeur. Mathéo était dangereusement en train de zieuter sur la salle commune. Il était vraiment très proche de son lit là, et franchement ni vu ni connu, il pouvait surement se barrer. Le jeune homme se tourna vers Charlotte prêt à lui dire : ça te dérange si … Mais quand il vit ses yeux lui lancer des éclairs il comprit très clairement qu’il n’avait pas intérêt à bouger ses fesses et à abandonner son ami. Rusard s’était barré et Charlotte en profita pour lui demander s’il pensait que Slughorn serait clément avec eux, et s’il l’aimait bien.

– HAHAHAHAHAHAHAHAH.

Il se tenait le ventre tellement il rigolait mais quand il releva la tête et vit que Charlotte était sérieuse, il essaya de retrouver son calme. Ce n’était visiblement pas le moment de rigoler avec ce genre de truc. Slughorn ? L’aimer bien ? Pas vraiment. Mathéo était l’un des élèves le plus chiant de sa maison étant donné qu’il faisait toujours des bêtises et se retrouvait souvent en retenue. D’ailleurs Slug en avait marre de lui. Une fois, il l’avait même consigné dans la salle commune pour qu’il arrête ses bêtises. Bon Mathéo s’était barré par la suite à Pré-Au-Lard, mais ça c’était une autre histoire.

– Tu crois vraiment que le directeur de ma maison, celui à qui tous les professeurs se plaignent de moi, peut bien m’aimer ? Tu t’es pris un coup de sabot de centaure dans la tête ou quoi ?

Lança le jeune homme avec humour. Oui son sens de l’humour n’était jamais très loin. Mais non Slug en avait surement marre de lui, et n’allait surement pas apprécier de se faire réveiller encore une fois par Mathéo.

Rusard arriva quelques minutes après, suivit du directeur de la maison des Serpentard. Il portait un vieux pyjama vert rayé, un tee-shirt un peu trop grand et surtout un bonnet de nuit ridicule. Il se frottait les yeux et puis posa enfin le regard sur les deux élèves. Vu le regard de Slug, Rusard ne lui avait pas donné le nom des élèves lorsqu’il l’avait réveillé. L’homme posa son regard sur Mathéo, sur Charlotte, encore sur Mathéo puis s’adressa à Rusard.

– Ne me réveillez jamais pour Collins en plein milieu de la nuit. Débrouillez-vous avec les gamins, faites-en ce que vous voulez. Moi je vais me coucher.

Mathéo eut un fou rire incontrôlable lorsqu’il vit son professeur retourner dans la salle commune, abandonnant Rusard avec les deux élèves. Franchement il ne s’attendait pas à cette réaction mais c’était drôle. Slug en avait tellement marre de lui qu’il préférait dormir plutôt que le punir de ses conneries. Mais bon il avait quand même confié la tâche de les punir à Rusard. Mathéo ne s’en rendait peut-être pas compte maintenant, mais ce n’était surement pas mieux.

– Bon on fait quoi maintenant, on va se coucher ?

Avait-il demandé à Charlotte maintenant qu’il avait pu se calmer de son fou rire. Oui parce que lui était fatigué quand même et avait pas l’intention de faire le tour des directeurs de maisons pour en trouver un qui voulait bien les punir. Mathéo avait fait exprès d’ignorer superbement le concierge, même s’il savait qu’il n’allait pas les laisser partir comme ça.

– Vous n’allez nulle part, jeune gens, suivez-moi.

Mathéo le laissa prendre un peu d’avance avant de commencer à le suivre. Il glissa un petit bonbon dans la poche de sa coéquipière ni vu ni connu, avant de lui murmurer à l’oreille :

– Somnifère, j’en ai piqué à ma mère aux dernières vacances.

Précisa-t-il. Charlotte le connaissait assez bien pour comprendre quel était son plan sans qu’il n’eût besoin de l’expliquer. Mathéo avait l’intention d’en faire avaler au Carcmol, pour qu’ils puissent ensuite se tirer ni vu ni connu.

“Je suis trop jeune pour mourir, sauvez moi.”

Charlotte & Mathéo

Quelle soirée complètement folle. Charlotte et Mathéo en avait vraiment vu de toutes les couleurs. Ils avaient passé un bon moment dans la forêt interdite. Forêt dans laquelle le jeune homme espérait ne plus jamais à avoir à remettre les pieds. Ils avaient réussi à s’en sortir, en restant soudé, et en comptant sur les forces de chacun. Le jeune homme appréciait vraiment la Poufsouffle, c’était une fille marrante sur laquelle il savait qu’il pouvait compter s’il avait envie de s’amuser un peu, et de faire une bêtise. Elle était toujours partante, comme lui, mais il fallait avouer, que cette idée de ce soir avait quand même était la pire qu’ils n’avaient jamais eu. Mais l’important était le résultat, finalement. Ils étaient sortis de cet endroit, et étaient sains et saufs. Malgré tout, les pauvres élèves n’avaient même pas eu le temps de savourer ce moment de calme, puisque Rusard les attendant d’un pied ferme, prêt à les punir comme il se doit. Mince, ce mec n’avait vraiment aucune vie privée pour se retrouver à chercher les élèves à une heure tardive. Et cette chatte, avec ses yeux sadiques, Mathéo n’aimait vraiment pas cette bestiole. Il avait vraiment l’impression qu’elle prenait plaisir à les voir dans de beaux-draps, exactement comme son maître. Le vieux concierge se décida à les emmener voir le Directeur de la maison Serpentard. Pourquoi lui, et pas le Directeur des Poufsouffle ? Bonne question. A vrai dire, le jeune homme ne savait pas ce qui était le pire. L’avantage avec le Pouffy, c’est qu’il y avait moins de chances qu’il ait trop entendu parler de Mathéo contrairement à Slugy. Son Directeur devait recevoir des plaintes de ses professeurs environ tous les jours si ce n’est plus. Mathéo savait qu’il ne le portait pas forcément dans son cœur. En même temps, qui pourrait avoir comme chouchou le sale gamin qui vous fait avoir des cheveux blancs et arracher les cheveux. Charlotte était complètement à l’ouest, elle lui demanda même s’ils avaient une chance de s’en sortir, et si le vieux l’aimait bien. Elle devait avoir complètement perdu la tête pour demander une énormité pareille.

*Ou elle a oublié qui elle a à ses côtés cette nuit.*

Mathéo n’était pas le monsieur-je-sais-tout, élève studieux en cours. Non, il n’était pas nul non plus ou trop proche de la médiocrité, il faisait ce qu’il pouvait pour être dans la moyenne pour ce qui était des notes. Mais après pour le comportement, c’était une autre histoire. Il avait du mal à se concentrer en cours et ne pas s’agiter. Peut-être un manque de maturité pour commencer et comprendre à quel point l’école était important pour son avenir. Bon après il était aussi quelqu’un de dissipé qui aimait s’amuser. Le problème avec lui, c’est qu’il était loin d’être discret, et il se faisait souvent, voir la plupart du temps, prendre par un professeur ou ce fameux concierge. Cette fois-ci ne faisait pas exception à la règle. Charlotte, pour se rattraper, de sa remarque, lui annonça que la nuit l’avait épuisé et qu’elle n’avait pas réfléchi à ce que Mathéo faisait endurer au vieux Slugy à longueur de journée.

Les deux jeunes patientèrent jusqu’au retour des deux hommes. Quand le vieux Directeur vit à quoi il avait à faire, il s’en prit à Rusard et lui demande de ne plus jamais le déranger en pleine nuit à cause de Mathéo. Quand il fut parti Mathéo ne put s’empêcher d’éclater de rire. Visiblement, Slug n’avait vraiment pas envie de s’occuper de ce genre de choses, surtout pour un élève dont il avait trop l’habitude. Tant mieux pour lui en fait. Mais il avait confié le boulot de les punir à Rusard. Mathéo proposa à Charlotte d’aller se coucher, oubliant un instant le concierge aigri. Bon évidemment, ce ne fut pas aussi facile. Le concierge ne voulait rien entendre, pas même Charlotte l’air taquin qui lui disait qu’elle était sûre qu’il voulait retrouver son lit lui aussi. Les deux jeunes le suivirent donc. Mais Mathéo avait bien une idée en tête. Pour lui c’était hors de question de devoir travailler à cette heure-ci. Il ralentit le pas, et glissa un cachet dans la poche de Charlotte. C’était un somnifère qu’il avait piqué à sa mère pendant les vacances. Le plan était plus que clair, il fallait qu’ils réussissent à faire manger cette pilule à Rusard, ainsi ils pourraient tous les deux regagner leur salle commune et leur lit bien chaud.

Charlotte avait bien compris Mathéo, et avait emballé le cachet dans un papier de bonbon. Elle commença à le déballer, et Rusard, alerté par le bruit, lui demanda de lui donner. Charlotte lui expliqua que c’était un bonbon moldu et qu’il devrait goûter.

– T’en fais trop, il est pas si stupide.

Murmura le jeune homme à Charlotte. Oui Mathéo tenait à son précieux plan et n’avait pas envie que tout ça vole en éclat. D’ailleurs le vieux concierge leur annonça qu’il ne leur faisait pas assez confiance pour le manger. Et mince. Mathéo voyait déjà son lit s’éloigner de lui encore un peu plus. Il soupira, Charlotte aussi. Mais ils continuèrent de marcher quand soudain le concierge s’écroula sur le sol. Mathéo fut d’abord surpris puis un grand sourire apparu sur ses lèvres. Finalement il était assez stupide pour le plus grand bonheur des deux élèves. Charlotte lui annonça que son bonbon était cool avant de proposer d’aller se coucher.

– Avec plaisir.

Répondit-il. Et tous les deux abandonnèrent le corps du concierge sadique en plein milieu du couloir avant de se mettre à courir pour regagner leurs salles communes respectives. Après tout, il ne fallait pas qu’il se fasse attraper par quelqu’un d’autre maintenant. Leurs bêtises étaient finis pour ce soir, mais demain, elles recommenceront surement de plus belle.