Mauvaises blague, captivité et... au-delà de la réalité ♣ Sevebee /!\ Lemon

Sa potion est parfaite, la jeune femme le sent. Peu à peu elle retrouve ces odeurs profondes, comme ce jour-là dans le laboratoire de potion. Cet intenable cours à vrai dire qui a donné lieu à un rêve, qui provoque encore les rougeurs de la jeune femme quand cette dernière y pense. Cette odeur de menthe... Bee frissonne en ajoutant le dernier ingrédient. Les fioles pour récolter un peu de sa préparation et étudier son évolution sur la durée sont déjà prêtes .  Lullaby sait qu'il va lui falloir être rapide avant de perdre la tête. Elle ne l'a pas repréparée depuis ce jour là et redoute ce qui pourrait lui arriver malgré son absence.

Absence ? Ou pas. La porte s'ouvre brusquement. Surprise, la demoiselle peut voir Severus Rogue entrer – ou plutôt être poussé – à l'intérieur. Interdite, ne comprenant guère ce qu'il se passe, la jeune femme voit la porte se fermer, entend un cliquetis. Les voilà enfermés. Est-ce donc une blague ? Les yeux de Bee lancent des éclairs alors qu'elle se doute des auteurs de cette farce et un rire lui donne raison. Un surnom idiot aussi. Son père. Son père et Sirius Black, Peter Pettigrow et, même si c'est douloureux à admettre, Remus Lupin.

Bee se hâte de mettre sa préparation dans les fioles et de jeter un evanesco sur le chaudron. La préparation disparaît, les sens de la rousse légèrement troublés. Se reprendre est délicat, la version de Rogue est absolument parfaite. Presque effroyable. Elle n'ose même plus regarder l'homme qui lui fait face, de peur de succomber non pas à un rêve cette fois mais à ses yeux noirs. Le silence se fait dans la salle et un rire retentit. En un instant, la jeune femme perd sa baguette. Peeves. Tout content de lui, le petit fantôme fait chuter la température et prend place sur une poutre pour les observer en ricanant.

La jeune femme fusille le fantôme du regard, tout en cherchant un moyen de faire grimper sa température corporelle. Essayant la simple persuasion, Bee ferme les yeux en s'imaginant  près d'un feu de cheminé, dans une salle commune, un livre à la main, une couverture sur les genoux et un thé fumant à disposition. Très peu efficace. Malgré ses efforts, la frêle Serdaigle sent bien que sa petite carrure ne joue pas en sa faveur. Elle a même carrément la chair de poule à vrai dire et elle commence à trembler. Et Peeves disparaît fier de lui. Pour le moment.

P.S : Le vil attends son moment pour péter les fioles d'Amortentia. Ce sera plus drôle pour lutter, plus... horrible pour eux

"- Rogue ça ne sert à rien. Ce n'est pas comme si quelqu'un pouvait raisonner cet imbécile, sauf le baron sanglant. Trouve plutôt un moyen de... conserver ta chaleur. Et ignore-le, c'est encore notre meilleure solution. Si on ne l'amuse plus... il devrait nous laisser tranquille, non ?" conseille finalement la rousse sans rien ajouter de plus, préférant éviter de se plaindre.

Et le fantôme s'éclipse en effet. Mais pas comme la sorcière l'aurait pensé. L'esprit frappeur fait pleuvoir dans la salle avant de disparaître. Une pluie fraîche, si fraîche que la serdaigle se demande comment elle peut la supporter. Par réflexe, Bee se cache sous un bureau, l'unique bureau de la pièce, pour se protéger autant que possible et se frictionne les bras, tout en maugréant quelques propos à l'encontre de Peeves. Comme Severus la rejoint, la rouquine ne fait aucune remarque à ce dernier, pour ne pas ajouter plus d'animosité qu'il n'y en a déjà. Et dire qu'Helena White lui a fait tout un discours sur les brisures de Severus et le fait qu'elle doit le "réparer". Comment procéder, au vu de l'air bougon éternellement arboré par le jeune homme ?

Frigorifiée dans sa tenue trempée, Bee n'ose rien dire, n'ose même plus bouger. A ses côtés elle sent déjà l'humeur massacrante de Severus, alors elle ne va pas en rajouter. Même si elle a l'impression de ne plus sentir ses orteils, qu'elle va se changer en glaçon... Lullaby ne dit rien pour ne pas rendre la situation plus insupportable. Mais elle maugrée intérieurement contre les Maraudeurs et contre Peeves. Contre elle-même aussi sous l'effet de ce froid mordant et de son incapacité à s'en défaire, à se rebeller. Bee s'en veux de se sentir aussi lamentable, incapable de les tirer de là.

Bee frictionne ses bras, maintenus au frais par son vêtement détrempé et ses cheveux degoulinent d'eau. Elle n'est pas resté longtemps sous cette pluie battante mais cela a suffit pour que ses hauts fassent éponges. Associé au froid de la salle Bee grelotte.

Lullaby écarquille les yeux en voyant l'homme déboutonner sa chemise. C'est une blague ? La demoiselle mal à l'aise sait qu'elle doit avoir les joues écarlates malgré la paleur de son visage. Faire de même ? La rousse va defaillir. Peeves soit maudit. Se mordant la lèvre, Lullaby réfléchit un instant, essayant de comprendre ce qui lui arrive. Mais sa capacité d'analyse est bizarrement parasitée. Et son regard glisse de côté, une fois de plus. La bleu et bronze deglutit en portant ses mains à son premier bouton. Elle n'a jamais fait ça devant qui que ce soit. Le faire ici ce soir face au serpent qui la déteste la perturbe. Mais elle ne proteste pas, sans comprendre pourquoi, quoique sa gêne soit lisible sur son visage. Elle a enfilé quoi ce matin ? Son regard glisse sur ses dessous. Vert et argent. Elle se mord l'intérieur des joues. Sa chemise retirée, la Serdaigle place immédiatement ses bras sur sa poitrine, gênée. Son regard glisse sur le sorcier à ses côtés, elle ne peut s'en empêcher. Que ce soit avec lui est encore plus étrange et plus déstabilisant. Enfin c'est l'impression qui se saisit d'elle.Lullaby devrait se sentir coupable. Mais elle n'y parvient pas.

Par Merlin, il peu la voir à moitié dénudée. Bee est rouge tomate à cette pensée. D'autant plus qu'il a pu voir comme elle est mal fichue, glorieux ! D'accord cette pensée est très superficielle, voire digne d'une adolescente mais... Quand on cherche à séduire quelqu'un, on a pas tellement envie qu'il nous voit dénudé, les cheveux dégoulinant d'eau, le teint pâlit par le froid. Prenant son courage à deux mains la demoiselle retire le bas aussi et se recroqueville sur elłe-même sans cesser de frôler régulièrement mais involontairement l'homme à ses côtés. Et puis réfléchissant la rousse réalise qu'il tente une méthode moldue pour ne pas mourir de froid et si l'idée qu'il va la prendre dans ses bras la gêne la suite devient carrément flippante.

"- Non ! PEEVES ! ARRETE ÇA !" lance la rousse en voyant deux fioles d'amortentia se briser au sol. Il est déjà trop tard, il y en a déjà trop pour que la jeune femme garde des pensées saines. Et le fantôme brise le reste des flacons. "Bordel non !" Bee tente de se boucher le nez alors que l'odeur de menthe monte déjà à ses narines.

Il n'a pas le droit de la regarder comme ça, avec ces yeux, comme si elle était une friandise. Pas le droit de la déshabiller du regard alors que les évènements l'ont déjà forcés à lui apparaître en sous-vêtement, ce qui est largement suffisant. Bee rougit, elle sait bien que malgré sa main sur son nez, la situation n'est pas à son avantage et que ses sous-vêtements ne laissent que peu de place aux suggestions quand aux idées qui lui traversent l'esprit, à voir Severus lorgner sur elle ainsi. Il n'a pas le droit de parler ainsi, susurrer avec cette voix rauque qui rappelle à la jeune femme comme elle a put frissonner de l'entendre l'interpeller dans les couloirs de Poudlard par le passé, en 1997. Il n'a pas le droit de la caresser comme il le fait, du bout de ses doigts sur sa joue rendu rose par la situation. Pas le droit d'imposer à sa partenaire de sentir le poison amoureux, cette amortentia de malheur qui embaume toute la pièce. Pendant quelques secondes, la rousse a encore suffisamment de raison pour rester un tantinet saine d'esprit, se dire que tout ça n'est pas réel mais le fruit de la potion et qu'il la désire sans l'aimer.

Son corps se presse contre celui du sorcier qui l'attire vers lui et Lullaby se sent perdre tout à fait la tête, s'oubliant entre ses bras, se figeant quand il approche son visage du sien. Et puis elle accepte son baiser, répondant à ce dernier, fiévreusement et ses mains glissent dans les cheveux noirs, comme celles de Severus ont glissés dans les boucles rousses. Bee sait que tout cela n'est pas bien, que c'est l'amortentia qui le rend comme ça. Comme elle en est la préparatrice, lui en est le receveur, ce qui le pousse à perdre la tête ainsi. Elle ne peut pas en profiter, elle le regrettera demain, en reprenant ses esprits. Mais là dans l'immédiat, elle n'est plus capable de rien. La pluie a cessée et Lullaby ne le voit même pas. Là, maintenant, tout de suite, elle a trop envie de lui pour comprendre ou s'attarder sur ce genre de menu détail.

"- Ce n'est… pas bien… On ne le veux pas vraiment." souffle la demoiselle sans grande conviction contre les lèvres de Severus. "Mais c'est trop agréable…" complète-t-elle en rosissant, honteuse à l'idée de se comporter, sous l'influence de cette potion, comme une fille facile. Que va-t-il donc penser, voilà ce que Bee se dit, songe, sans pouvoir mettre un terme à ses baisers, à ce désir de se laisser caresser par lui. Elle ne peut pas s'empêcher de renverser légèrement la tête vers l'arrière, lui offrant ainsi l'accès à son cou. Ni de caresser le buste de son partenaire, du bout des doigts.