Severus * Never have I felt that I could be all that you see, it's like our hearts have intertwined into the perfect harmony

Severus caresse doucement son dos et réfléchit. Il y avait-il vraiment quelque chose qui n’allait pas dans leur vie intime? Il était très satisfait. Bon, ce n’était pas le genre de relation très vif et spontané, mais cela le satisfaisait. S’il avait voulu de la folie, il se serait contenté de coups d’un soir… Enfin, il fallait déjà que quelqu’un veuille de lui… Dans tous les cas, il était très heureux avec Lullaby et il ne changerait absolument rien à sa vie. Il avait fait son choix. Il l’avait demandé de l’épouser malgré ses principes. Rogue savait que sans elle, il n’était rien.

- Il y a peut-être quelque chose… Cet horrible pyjama, j’ai envie depuis des lustres de le mettre dans le feu! C’est un vrai tue-l’amour, cette immondice! On dirait une gamine dans ce pyjama! Tu n’as jamais pensé à mettre quelque chose de plus simple? Voir de plus… court?

Bon, il espérait peut-être un peu trop. Lorsque Lullaby porterait un pyjama sexy, il deviendrait directeur de l’école Poudlard sous la recommandation d’Albus Dumbledore! Le jeune homme posa délicatement sa main sur son genou et il lui sourit.

- En dehors de ça, je n’ai pas du tout à me plaindre, mon amour.

Ils parlent de mariage et il sent bien que sa demande déplaît à sa future épouse. Lullaby était bien plus romantique que lui l’était. Il devait toujours se forcer pour lui faire plaisir, mais si elle souriait, cela lui faisait du bien. Alors, sans forcément le préciser, il se promit de lui réserver une seule danse. Après quoi, il retournerait à table et la laisserait danser avec ses amis et ses proches. Severus était loin d’être à l’aise lorsqu’il dansait et il avait toujours peur d’écraser les pieds de sa jolie rouquine ainsi que de s’humilier devant tout le monde.

- Oui, je peux toujours parler avec Lily et Héléna… Par contre, je sens que tu ne me dis pas quelque chose. Je ne lirais pas dans ta tête par respect à ta vie privée, mais dis-moi ce que tu hésites à me dire.

Lullaby rougit alors que le sorcier émet une vive critique sur le pyjama qu'elle préfère entre tous, en pilou pilou, d'un bleu éclatant pareil à celui de la maison de la demoiselle. Adorant cette pièce qui tient bien chaud pour la saison, la demoiselle ne pensait pas que ce dernier pouvait autant déranger son petit ami. La jeune femme tique un peu quand l'homme lui parle de vêtements plus courts qu'elle pourrait porter. Plus court, ce n'est pas elle. Plus court, ça ne lui ressemble pas. Il ne le sait pas ? Elle est du genre timide, il le sait, il sait que ce ne serait pas naturel pour elle après tout. Elle ne dit rien alors que l'homme dit que sinon, c'est tout, que rien d'autre ne le dérange. La demoiselle est rouge et ne sait pas quoi répondre.

Peu importe car ils parlent finalement du mariage et la demoiselle bataille alors un peu comme elle sent que son conte de fée risque de se compliquer du fait des réticences de son futur époux à faire la fête. Hors évidemment, la demoiselle voudrait danser pour sa part. Et elle voudrait danser avec son amoureux, évidemment, pour l'occasion. S'offrir un peu du rêve classique du mariage. Elle est plus romantique que lui, elle qui pensait ne jamais trouver l'amour, ne jamais trouver quelqu'un qui l'aimerait, qui pourrait l'aider à s'épanouir comme lui le fait. Elle pouvait discuter, avec lui, elle se sentait bien. Il avait cette maturité dont elle avait besoin, ces réflexions sérieuses... Et cette perspicacité parfois, aussi, qui ne la servait pas vraiment aujourd'hui...

«- Oui c'est que... Tu sais que je n'ai pas de père pour me mener à l'autel et... je comptais demander à quelqu'un qui me l'a vraiment rappelé de... le remplacer, ce jour-là....» annonce la jeune femme avec peine alors qu'elle sait déjà que son souhait ne plaira pas à son futur époux.

Severus hausse un sourcil comme elle lui confie qu’elle trouvé. Quelqu’un qui lui rappelle son père pour la mener à l’hôtel. Il ne comprenait pas l’importance d’avoir quelqu’un pour l’y mener, ce n’était qu’une tradition barbare qui voulait que le père offre sa fille à son époux telle une marchandise, mais bon. Si c’était son choix, il le respecterait… Par contre, il se doutait bien qu’elle ne semblait pas vraiment à l’aise de lui en parler. Cela signifiait qu’elle savait que le choix qu’elle avait fait n’allait absolument pas plaire à son fiancé lorsqu’il allait l’apprendre. Il eut un soupir désespéré lorsqu’il comprit de qui il s’agissait.

- Ne me dis pas que tu vas demander à… Potter de t’emmener à l’hôtel? Entre tous les hommes de cette planète, il a fallu que tu choisisses celui qui m’a torturé durant toute ma scolarité et qui m’a toujours rabaissé? Celui qui a causé mon enfer sur Terre? Tu n’avais vraiment pas mieux que lui pour t’y emmener? Vraiment Lullaby?! Déjà, Lupin est pour moi la limite du supportable. Alors, j’imagine que tu sais à quel point je méprise et j’exècre James Potter!

Il se leva afin d’aller à la fenêtre et observer l’extérieur. Il ne devait pas s’énerver. Pour elle… Ce ne serait pas bien de commencer une dispute, alors il tentait de contrôler sa colère, mais chez Rogue, l’effort était difficile. Peut-être, même, pouvions-nous dire surhumain? Dans tous les cas, il ne savait pas vraiment quoi dire à la rouquine. Il savait bel et bien que la chose à faire serait de lui dire que ça allait et qu’il acceptait son choix. Pourtant, il ne voulait pas dire ça. Il voulait lui refuser ce droit et l’obliger à choisir quelqu’un de supportable. Alors, pour s’obliger à ne pas parler trop rapidement, il préféra lui poser une question

- Pourquoi il te semble judicieux de le choisir? Vraiment. Je veux comprendre ton choix. Donne-moi les points positifs à cela.

Il ne comprend pas évidemment, il ne peut pas comprendre comme pour Lullaby il est important que James la mène à l'autel, comme il est important que ce soit lui et pas un autre maraudeur, lui et pas un de ses amis, qui le fasse. Parce que dans sa réalité, dans sa vie après le retour de ce voyage dans le temps, elle n'aura peut-être pas l'occasion de passer des moments privilégiés avec son papa. Elle ne peut pas lui dire tout ça évidemment et pour le convaincre, ce sont des armes qui vont lui manquer nettement. Elle aimerait, une seconde, que l'homme se souvienne de l'affaire de la lettre du corbeau, mais comme tout les étudiants de la génération précédente, il avait forcément oublié cet événement. Il ne pouvait pas savoir, il ne pouvait pas apprendre, que sa belle est la fille de James et Lily, que c'est à son propre père qu'elle va demander de la conduire ce jour là.

Non il ne peut pas comprendre et forcément il demande plus d'explications à sa belle alors qu'elle ne peut pas lui en donner, naturellement. Elle ne peut pas tout lui dire, parce qu'elle ne pense pas que la réaction de l'homme lui serait agréable d'une part, même si elle devra l'affronter un jour. Mais elle ne peut surtout pas le lui dire à cause du pacte qui la lie aux autres 1998, à cause de cette rune qu'elle a sur elle et qui la brûlerait, la blesserait, si elle disait quoi que ce soit : elle avait put l'expérimenter avec James et Lily déjà.

«- Je sais que c'est difficile à comprendre et même à accepter pour toi. Mais James... ressemble beaucoup à mon père. Mon père avait un caractère assez farceur et loyal envers ses amis, ses proches, comme James l'est avec les maraudeurs. Mon papa défendait les causes justes, comme James le fait en étant membre de l'ordre. Et puis... quand nous étions à Poudlard, James m'a protégé, défendu, plus d'une fois. Il a été présent pour moi dans certains moments, à nos débuts, quand tu étais... disons... désagréable. Et puis...» elle réfléchie, essayant d'y aller à l'intelligence. «Tu imagines ? Potter qui t'en a tant mis dans la tête, qui t'as mis plus bas que terre, qui se trouve ami de ta fiancée et contraint de participer à ton mariage, à sa réussite ? Contraint de te respecter comme l'homme du jour... Qui pensait te voir épouser les forces du mal et qui se retrouve à t'amener lui-même une de ses amies ?»

Le sorcier se montre très septique par son expression en regardant celle avec qui il partageait sa vie. Pourquoi la vie ne pouvait-Elle pas être plus simple pour lui? Il avait l’impression que quoi qu’il fasse, James Potter serait toujours de son chemin pour lui faire vivre l’enfer. L’ancien Serpentard avait été amoureux de Lily qui s’était retrouver dans les bras de cet idiot de Gryffondor. Serait-il débarrassé maintenant qu’il avait passé outre cet ancien amour et avait trouver ses sentiment tout aussi fort pour une autre, voir même légèrement plus. Non, ce n’était pas si simple... Non seulement James faisait partie, lui aussi, de l’ordre du phénix, mais Lullaby voulait de lui pour la mener à l’hôtel. Tout le monde disait à quel pont Saint-Potter changeait et devenait un homme meilleur grâce à Lily. Rogue en doutait fort! Les gens peuvent changés et il en était la preuve, mais il ne voulait pas accepter que cet imbécile immature, mal polie et vaniteux puisse s’améliorer. Impossible. Il lui avait fait du mal par pur jalousie et ça... ça ne changeait pas en un claquement de doigts.

Pourtant, la discours de la douce ne fut pas si irresponsable qu’il le pensait. Elle lui expliqua les raisons de son choix. Il lui rappelait son père. Il ne voulait pas pensé à quoi ressemblait monsieur Williamson, alors, mais bon passons... Ce qui attira réellement son attention fut ces quelques mots qu’elle lui dit: « Contraint à te respecter comme l’homme du jour ». Il n’avait pas vu la chose sous cette angle. Une façon discrète, mais efficace d’humilier James Potter comme jamais! Évidemment, Lullaby n’avait sûrement pas cela en tête, mais l’esprit rempli de rage et de rancune envers un vieil ennemi, une vieille menace, le futur marié ne pensait qu’à son plan de vengeance que personne ne pourrait apercevoir. Une humiliation en finesse et imperceptible qui toucherait Potter au plus profond de sa fierté. Comme cela, il pourrait l’humilier sans se faire disputer par quiconque. Quoi de mieux, pas vrai?

Ça va... Par contre, il devra suivre le code couleur de la soirée. Du vert pour les hommes, du bleu pour les femmes. J’imagine que cela devrait te convenir?

Commencer par lui faire porter la couleur de la maison Serpentard était un affront très doux. Il ne faisait que commencer...

- Lullaby, j’ai jamais osé te le demander, mais que veux tu pour le futur? J’aimerais le savoir afin qu’il n’y ai qu’une surprise, aucune déception si nous n’avons pas la même vision sur certains sujets..

Lullaby n'avait pas pensé, en prenant ce prétexte, que son futur époux pouvait se montrer si cruel et si elle s'en était douté, il y a fort à parier que la demoiselle toute serdaigle soit-elle, aurait vu rouge en un rien de temps. Assez pour s'énerver contre lui, peut-être même assez pour remettre en question jusqu'à leur mariage, devant la perfidie dont est capable l'esprit malade et allumé de son petit ami sur le moment. Parce que c'est tellement stupide de vouloir se venger comme ça, à ce point. Si elle savait tout ce qu'il est en train de penser, elle et sa douceur, elle ne serait pas fière de lui non, elle l’engueulerait certainement, persuadée qu'elle lui permettait d'être une personne meilleure, alors que ce n'était que du vent, que Severus n'était encore finalement qu'une boule de haine indomptable. Si elle avait eut connaissance de sa pensé, de sa volonté d'humilier son père, elle n'aurait pas accepté, certainement pas. Elle lui aurait sûrement rendu sa bague sur le champ, attristée qu'il s'en prenne à sa famille même s'il ignorait que c'était la sienne. Mais elle aurait aimé qu'il ne soit pas toujours guidé par sa haine et sa rancœur, qu'il réfléchisse, quelques fois.

Mais elle en se doute pas du cheminement des pensées de son petit ami, pas le moins du monde. Elle ne relève pas l'affront que ce sera pour son père que de porter du vert. Elle ne relève pas toute la perfidie du discours de Seveurs, elle ne voit que le fait qu'il accepte. Alors que c'est important pour elle. Peut-être l'a-t-elle bien mal jugé, son prince de sang-mêlé. Peut-être qu'il n'était définitivement jamais qu'un électron libre impossible à raisonner. Et elle le croyait intelligent, pourtant, elle le voyait fort, elle.

«- Le thème sera le vert et le bleu, tout le monde mettra ce qu'il voudra dans ces deux couleurs ou en noir à la limite. Parce que des costumes tout vert, c'e n'est pas élégant. Noir avec un liseret vert, à la limite. »

Severus ne pensait pas du tout à se venger de manière horrible et machiavélique. S’il cherchait toujours à humilier Potter, il n’était plus autant animé par la colère. Lullaby avait bien fini par le guider vers la lumière. Il ne serait jamais un homme bon, mais il n’était plus animé par la haine. C’était seulement une mauvaise plaisanterie, une envie de montrer à Potter qu’il n’était ni le plus fort, ni le plus important. Il aurait pu se venger d’une façon plus horrible. Après tout, il aurait pu mourir de la patte de Lupin, mais il n’en avait rien fait! Lullaby n’aurait pas pu comprendre, mais James Potter et lui seraient à jamais incapables de s’entendre. Elle pouvait se compter chanceuse que son seul intérêt, c’est de le voir en vert, la couleur de la maison adverse des rouges et or!

Il a quand même mentionné le fait qu’il voulait connaître la vision de l’avenir de leur couple avec sa belle, mais elle ne sembla pas entendre puisqu’elle se contenta de parler d’élégance. Ce n’était pas le plus important actuellement. Il voulait savoir tout autre chose. Le plan de vengeance n’avait aucune importance à ses yeux devant le bonheur de sa belle.

- Très bien, si tu veux, mais tu n’as pas répondu à ma question! Que souhaites-tu plus tard? Tu voudrais achetons une maison quelque part en particulier ou que nous continuons de vivre dans un appartement? Comment imagines-tu notre vie en tant que mari et femme? Je pense qu’il est important de le mentionner afin… de trouver des compromis, j’imagine, si nous n’avons pas les mêmes envies ou les mêmes buts existentiels.

Il se rapprocha d’elle à nouveau pour prendre ses mains dans les siennes avec tendresse et déposer ses lèvres sur l’une d’elle. Qu’est-ce qu’il l’aimait sa princesse de sang-mêlée…

- Tu sais, je vais sûrement enseigner à Poudlard. J’ai une offre d’emploi pour la fin de mes études. En tant que membre de l’ordre, je n’ai pas la possibilité de dire non, mais je reviendrai toujours chez nous si tu as ta propre boutique ou si tu travailles pour quelqu’un d’autre.

Lullaby n'a pas entendu sa question sur leur avenir, trop occupée par les discussions quoique futiles sur les tenues de leur mariage. Cependant son fiancé ne tarde pas à le lui rappeler et elle sursaute comme si on venait de la sortir d'un rêve, preuve s'il en est besoin qu'elle était vraiment toute à ses pensées. Elle le dévisage, comme il étoffe un peu ses questions. C'est précis, elle ne sait pas vraiment, parce qu'elle se souvient qu'elle n'est pas sensé s'éterniser dans cette époque qui n 'est pas la sienne et que par conséquent elle a des projets d'avenir qui ne sont pas tant définis que ça. Après les études, elle ne sait pas ce qu'elle fera.

«- Maison, appartement, je dirais que peu m'importe du moment que nous sommes ensemble, je ne sais même pas encore ce que je ferai quand j'aurais terminé les études. Je veux dire, on commence à peine, en soit, alors je ne me suis pas encore inquiété de tout ça. Pour le reste, je veux dire, la vie à deux, j'imagine que mariés, ça ne sera pas bien différents de maintenant...»

Après tout ils vivent déjà en couple, ce n'est donc pas le mariage qui va changer grand chose à leur vie commune. Leur existence se poursuivra de la même façon avec une bague au doigt, non ? C'est comme ça que Bee voit les choses pour sa part, en tout cas. Elle ne s'imagine pas vraiment vivre différemment d'aujourd'hui. Elle le laisse prendre ses mains dans les siennes et l'embrasser, lui adressant un sourire. Elle s'oblige à mentir, parce qu'elle pourrait lui dire qu'il a le droit de faire ce qu'il veut de sa vie, membre de l'ordre ou pas. Elle sait qu'enseigner, ce n'est pas son truc. Mais elle aura besoin qu'il soit à poudlard, si tout se passe bien, pour lui enseigner son art.

«- C'est une chouette opportunité que te donne Dumbledore ! Au moins tu sais déjà que tu auras quelque chose de fixe, c'est déjà plus facile de prévoir la vie, de se projeter, dans ce genre de cas !» remarque la demoiselle. «C'est bien, pour envisager des projets. La stabilité, la certitude du salaire mensuel...» remarque-t-elle. Et puis elle se jette à l'eau. «Je voudrai des enfants. Pas tout de suite ! Mais... un jour...»

Lullaby lui explique sa vision des choses et il hoche la tête. Ça le rassure qu’elle ne semble pas avoir de grandes attentes. Peu importe où ils vivront, ils peuvent continuer comme avant. Comme avant… Rien qui change, c’était une bonne chose. Il avait craint que les choses ne soient plus la même. Qu’il doive faire des concessions trop lourdes ou qu’il n’ait pas le choix de dire par peur qu’elle se vexe. Disons qu’elle avait une mauvaise vision du mariage en soit et s’il lui avait demandé sa main, c’était plus pour elle en soit que pour lui. Cela lui faisait plaisir et c’était tout ce qui comptait. Elle lui apprendrait ce que c’était réellement l’amour lorsqu’on l’a devant soi.

Elle le félicite pour sa proposition de poste et il ne peut s’empêcher de grogner. Ce n’était pas vraiment la voie qu’il aurait choisie de lui-même. Il adorait faire des potions, mais il n’aimait ni les gens et avait encore moins la patience pour enseigner à des gamins comment les faires. Des idiots, il y en aurait pleins dans sa classe et les journées seraient longues… Il n’a pas le temps d’y penser plus longuement qu’elle ajoute quelque chose qui le laisse muet. Son regard s’agrandit immédiatement face à la surprise. D’habitude il arrivait à cacher quelque peu ses émotions. Il s’améliorait dans cet art en vieillissant, mais là… Le choc était trop fort. Elle voulait des enfants?

Il lâcha ses mains pour se lever et tendu à l’extrême, il s’avance vers la fenêtre pour regarder dehors afin d’avoir une bonne excuse de ne pas affronter son regard. Qu’est-ce qu’elle lui demandait au juste? Comment pouvait-elle lui demander une chose pareille? Elle se souvenait de sa relation catastrophique avec son propre père?

- Non… Il en est hors de question, dit-il d’une voix ferme qui ne laissait penser qu’il ne voulait pas en discuter. Je ne serais pas père. Tu m’imagines vraiment avec des mioches dans les bras? Je vais les tuer avant même qu’ils atteignent l’âge d’un an!

Évidemment, il ne voulait pas avouer que c’était la peur et l’angoisse qui le faisaient parler.

Naturellement la situation ne pouvait pas rester telle qu'elle, la discussion ne pouvait pas bien évoluer, alors qu'ils parlaient de leurs projets. Car s'ils s'aiment, ces deux là, ils ont tout de même des visions de la vie parfois différentes, des rêves en eux qui ne peuvent pas forcément plaire à l'autre et naturellement la demoiselle aurait dût se douter que le sorcier ne serait pas d'accord avec elle pour avoir des enfants, elle le savait avant même s'en parler, c'est bien pour cela que la demoiselle a eut du mal à en parler, à se jeter à l'eau. Mais elle l'a fait. Et elle le regrette maintenant comme son visage se décompose face aux dire du sorcier. Elle aurait mieux fait de ne pas en parler, vraiment. Elle soupire, cherche ses mots et son cœur s'emballe. Parce qu'elle ne peut pas faire comme si de rien n'était, elle ne peut pas faire comme si elle ne voulait pas d'enfants, non plus.

«- Mais... non. Ce sera tes enfants, tu ne pourras pas...»

Oui, elle sait ce que l'homme a subit avec son père et elle sait que ce doit être encore difficile pour lui d'imaginer qu'il puisse devenir père, mais la jeune femme n'entends pas se priver des joies de la maternité pour quelques inquiétudes ancrées en lui. C'est normal d'avoir peur et de ne pas savoir ce qui nous attend, de redouter un peu ce grand chamboulement d'une vie. Mais tout de même, un tas de monde avant eux s'en est très bien sorti. La jeune femme le rejoint et passe ses bras autour de lui, déposant un baiser sur son épaule.

«- Je crois en toi.» souffle la jeune femme. «Tu ne feras pas comme ton père. Tu n'es pas lui Severus.» poursuit la demoiselle. Car elle sait, elle a comprit.

Severus a cette rage en lui qui bouillonne. Il a été élevé par un homme affreux qui lui a fait du mal. Sa colère tout entière lui est destinée. C’est lui le fautif et personne d’autre. C’est lui qui a frappé son fils. C’est lui qui l’a insulté. C’est lui qui le mettait plus bas que terre. C’est lui qui l’a poussé à devenir le plus fort à tout prix. Severus avait peur de Tobias Rogue. À jamais, il aura peur de lui. Même s’il n’est plus là pour lui faire du mal, c’est son ADN qu’il redoute terriblement. Cet héritage maudit qui est tout autant dans ses veines que dans son tempérament. Les Rogues sont des sanguins. Les Rogues ont parfois du mal à réfléchir avant d’agir. C’est pour cela que le sorcier travaillait autant sur son caractère afin d’être aussi calme. Hors de question que son père, même indirectement, le mène à sa perte. C’est justement ce genre de réaction qu’il voulait éviter, mais sa nervosité s’était convertie en colère tellement vite qu’il n’eut pas le temps de lui épargner tout cela. Lullaby allait subir les foudres qu’aurait dû recevoir Tobias Rogue. Il se délogea des bras de sa fiancée et se tourna pour lui faire face en mettant de la distance entre elle et lui.

- ET MOI DANS TOUT CELA, TU Y As PENSÉ? TU PARLES COMME S’IL ÉTAIT ÉVIDENT QUE NOUS EN AURIONS, MAIS N’AS-TU JAMAIS PENSÉ QUE JE N’EN VOULAIS TOUT SIMPLEMENT PAS? JE N’AIME PAS LES ENFANTS! ILS SONT STUPIDES! ILS SONT UNE PERTE DE TEMPS! JE N’AI PAS DU TOUT LA PATIENCE OU L’ENVIE DE M’OCCUPER DE MORVEUX! POUR UNE FOIS, J’AIMERAIS QUE TU M’ÉCOUTES RÉELLEMENT LULLABY ET QUE TU NE TENTES PAS DE ME FORCER À FAIRE CE QUE TU VEUX SANS T’INQUIÉTER RÉELLEMENT DE CE QUE JE PENSE PERSONNELLEMENT! JE NE SERAIS PAS COMME MON PÈRE? QU’EST-CE QUE TU EN SAIS? JE POURRAIS ÊTRE PIRE QUE LUI!

Sans la regarder, il quitta la pièce pour aller dans leur chambre. La porte n’est pas verrouillée, entrebâillée. Il s’assit sur le lit et serrait les poings, les yeux fermés. Il tentait de se calmer, retrouver son souffle. Il devait reprendre le contrôle de lui-même et réfléchir. Au fond, il savait qu’il venait de dire une belle connerie. Il ne valait pas vraiment mieux que n’importe qui même s’il n’allait pas l’avouer lui-même.

- Je suis désolé... d'avoir été dur avec toi, il murmure comme elle rentrait.

Il ne la regardait toujours pas, mais il montrait des remords. Ce qu’il n’aurait pas été capable de faire il y a quelques mois de cela. Il avait réussi à se calmer, mais il fallait maintenant apprendre à se contenir.

Il s'énerve, Severus. Il hurle. Il impose. Lullaby n'en peut plus, de ce mauvais caractère tout le temps. Qu'elle l'écoute réellement. Mais il faut toujours faire des concessions pour monsieur Severus. Il faut toujours mettre de l'eau dans son vin pour espérer ne pas s'attirer ses foudres. Et il faut encore qu'elle l'écoute ? Il faut en prime qu'elle abandonne tout ses rêves parce qu'il l'a décidé ainsi ? Toujours à elle de faire des concessions, toujours à elle de le comprendre, de faire avec son mauvais caractère, d'accepter que son homme soit un grognon sans jamais se plaindre. Fermer les yeux, toujours, sur les tourments de son âme. L'homme cri. Et sa belle bouillonne. Parce que tout ses rêves se brisent. Parce qu'il n'essaie même pas de discuter calmement, qu'il ne tente pas de se mettre à sa place. Et il a le culot de fuir, en prime ?

Elle le suit, Lullaby, ouvrant la porte de cette chambre après quelques minutes. Et il s'excuse. Mais l'ancienne bleu et bronze est rouge de colère pour sa part. Elle ne dit rien, attrapant juste son sac qui est posé là et prend un pull dans l'armoire pour se couvrir un peut plus. La jeune femme va sortir, il lui semble que c'est nécessaire, avant qu'ils ne hurlent trop l'un sur l'autre, qu'ils ne disent des mots qu'ils pourraient regretter. Elle en a assez de pardonner encore et toujours, de pardonner la magie noire, de pardonner les maladresses, de pardonner les excès de colère. Elle ne le supporte plus, tout ça. C'est plus fort qu'elle. Elle va se calmer oui, sûrement. Mais pas pour le moment. Pour l'instant, la belle est furibonde.

«- J'en veux pas de tes excuses, c'est trop facile de s'excuser tout le temps et de me demander de fermer les yeux ! Vous pensez quoi tous, que vous pouvez gentiment me pourrir à l'envie ? Que vous avez tous le droit de me dire les pires horreurs !? Pourquoi se soucier de ce que je pourrai ressentir hein, on se le demande ! L'en a ras le bol Bee d'être gentille !» affirme la demoiselle. «Je sors.»

Ce n'est pas une question. Elle impose. La belle a besoin de prendre l'air et de le laisser réfléchir à tout ça. Harry. Severus. Elle commence à en avoir plus qu'assez que les hommes de sa vie soient tous des boules de nerfs qu'ils passent sur elle.

Severus soupire lorsque la rouquine quitte la pièce et il s’étend sur leur lit, regardant le plafond en réfléchissant à ses paroles. Il ferma les yeux et réfléchit à la situation. « Que me dirais Lily? », il murmura pour lui-même. Lorsqu’il faisait une connerie, avant, c’était elle qui le remmenait sur le droit chemin. Alors, il l’a pris à nouveau comme exemple. Il imagina ses sourcils froncés et ses yeux verts lui lançant des dards. Elle lui dirait probablement qu’il avait encore pensé à lui et réagit avec impulsivité sans réfléchir aux conséquences de ses paroles. Il grogna. Oui, ce serait cela qu’elle dirait. Elle ajouterait aussi qu’il avait intérêt à réellement changer s’il ne voulait pas perdre sa fiancée. Ça… Il n’y avait pas pensé avant. Dans sa tête, Lullaby était acquise. Elle avait étonnamment choisi d’être à lui, alors il ne pourrait pas la perdre. Pourtant… La vie ne fonctionne pas vraiment comme cela. Elle n’était pas sa mère. Si elle en avait assez, elle partirait, l’abandonnerait. N’avait-il pas assez subi de départs dans sa vie? Sa mère, Lily… Il ne supporterait pas de perdre celle qui avait aimé la bête comme personne. Il aurait aimé avoir raison et ne pas avoir besoin de s’en vouloir. Il détestait ressentir ce sentiment de honte. Il avait du mal à accepter qu’il fasse des erreurs, mais là… Il n’avait pas le choix pour avancer.

Elle finit par rentrer et à ce moment-là, elle le retrouva assis, droit, à la table de la cuisine. Il se leva et il s’avança pour reculer la chaise en face et il retourna à sa place. Gardant le silence le temps qu’elle s’installe, il croisa les doigts ensemble en la regardant, impassible. Il ne laissait aucune émotion franchir son visage. Il semblait calme, mais à l’intérieur, il avait peur de dire une nouvelle connerie.

- Je pense qu’il ne sera pas nécessaire de revenir sur notre dispute. Nous en préoccuper ne nous fera pas avancer. À la place, j’aimerais que tu me dises pourquoi tu veux des enfants et quels sont les points positifs pour toi.

Elle a besoin de sortir un peu, Lullaby, besoin de se calmer. Parce qu'elle est trop douce, trop gentille et tout le monde en profite toujours, tout le monde tire sur la corde, un peu plus, un peu plus encore. Mais ils ne se rendent pas compte que la sorcière va finir par craquer. Qu'à trop prendre sur elle, la rouquine va finir par exploser. Car sous la couche de sa douceur, de sa générosité, se cache le tempérament de feu de ses parents. Et qu'ils commencent à l'attiser, tous, par les comportements qu'ils adoptent à son égard. Surtout Severus. A lui donner cette impression d'être trop abrupte, trop tranchant, trop égoïste. Il impose, il n'a pas voulu prendre son avis en compte, il n'a pas voulu savoir si la belle souffrirait de ne pas devenir mère. Il a réfuté l'idée immédiatement sans même prendre son avis en considération. Et ça fait mal. Ça la ronge, dans les rues de Londres où elle tente d'évacuer un peu son esprit.

La demoiselle rentre, alors que la nuit tombe. Le regard morne, la mine toujours contrariée. Severus donne l'impression de l'avoir attendu, tirant une chaise pour qu'elle puisse s'asseoir, avant de s'installer en face de celle-ci. Il attend. Avant de prendre la parole. Pourquoi elle veut des enfants. Elle rirait presque. Attend-il de l'ancienne bleu et bronze qu'elle ait des arguments ?L'homme est un mammifère. Le désir de reproduction, le désir de préserver l'espèce, c'est tout ce qu'il y a de plus naturel dans le fond. Rien d'anormal à cela.

«- Je ne sais pas.»

Que dire d'autre ? Elle n'en sait rien. Elle a toujours pensé qu'elle finirait ses jours toute seule, avant de le croiser. Mais plus jeune, autrefois, elle a toujours rêvé d'avoir des enfants. Au moins un. Comme la plupart des femmes. Quelque chose comme au moins 80 pourcent de ces dernières.

«- J'en veux. Ce n'est pas quelque chose qui s'explique vraiment, comme on pourrait expliquer la réalisation d'une potion. Ce n'est pas de la science, ce n'est pas un problème d'arithmétique à résoudre. Il y a des gens qui ne veulent pas d'enfant, parce que ça fait du bruit, parce que ça pleure, parce qu'il faut l'éduquer. Mais la plupart des gens Severus, veulent des enfants. Et ça ne s'explique pas. On a pas de bonne raison d'en vouloir. On en veut. Et on sait que sans, on serait incomplet. Qu'il manquerait quelque chose dans nos vies.»

Non, elle n'a pas envie de mourir un jour sur ces regrets de maternité avortée.

La réponse de la rouquine ne le satisfait pas dans ses questionnements. C’est comme ça, c’est un besoin naturel… Pour lui, ce ne l’était pas, alors il avait bien plus que cet argument. Il devait bien y avoir des points positifs pour qu’elle en ressente ce besoin fort d’être mère. Sinon, elle fuirait la maternité comme la peste.

- Ça n’aide pas beaucoup… Il doit bien y avoir quelque chose que tu apprécies particulièrement chez les enfants et la parentalité pour rechercher ce rôle! Ce n’est pas qu’une question d’instinct, mais de préférence. Tu dois bien avoir de quoi soutenir ton point! Si tu veux que je comprenne ton besoin, tu ne crois pas que je dois te comprendre? Si je ne comprends pas ce que tu ressens, je ne pourrais pas totalement me mettre à ta place. Pour moi, être parent est une charge de responsabilité énorme qui apporte énormément d’inconvénients. Nous devrons faire des concessions… La tranquillité? Elle n’existera plus. L’argent? Il faudra jongler entre notre travail de potionistes et le matériel dont aura besoin la marmaille. Notre vie de couple? Inexistante. Nous serons des parents avant d’être un homme et une femme. Les sorties? Pour les enfants! Les faire garder? À moins qu’un de tes amis ait la patience, nous n’avons aucune famille à qui les confier si nous voulons nous reposer ou si nous avons une urgence… Notre logement? Il faudra trouver une maison parce que ce petit appartement n’est pas adapté pour une famille. Je te dis tout simplement tous les problèmes qui me viennent actuellement à l’esprit. Alors, j’aimerais que tu me dises comment tu imagines notre vie en étant parents. Qu’est-ce que tu espères, qu’est-ce que tu attends avec impatience, qu’est-ce qui te pousse à vouloir que l’on se reproduise? Je ne crois pas une seconde que tu n’y as pas pensé. Il doit bien avoir quelque chose qui te plaît dans l’idée d’être parent.

Il insiste Severus, mais il veut tout simplement comprendre et comparer les pour et les contres. On ne pouvait prendre une décision aussi importante sur un coup de tête.

- Je ne dis pas que je dirais oui, mais j’ai réfléchi… Je pense que tu mérites que je t’écoute aussi et que je prenne ton avis en compte dans la balance. Il faut que nous nous mettions tous les deux d’accord. Je ne pense pas être prêt dans les prochaines années, mais nous avons encore plusieurs années pour y penser. Alors, j’imagine que nous en rediscuterons rendus là. En attendant, donne-moi un minimum de réponses à mes questions.

» Severus ▬ Parrain ou espion ?
» Ma mission commence par toi ft. Severus
» Ayla ▬ First I thought you were perfect and I loved you. Now I know you're not, and I love you more.
» Severus * Crise nocture
» [ABSENCE] Severus Rogue - du 17-04 au 19-05