Ginny - Entre collègues on devrait pouvoir s'entendre

Il y avait énormément de monde ce soir-là au Chaudron Baveur. Leroy ignorait pourquoi tant de gens s’étaient précipité au bar ce soir, mais il n’avait pas vraiment le temps de réfléchir. Il n’avait pas vraiment non plus le temps d’être fatigué, de penser à tout ce qui pouvait le tracasser et pour une fois, cela lui faisait énormément de bien de ne pas avoir les milliers de questions qui venaient cogner contre son cerveau. Leroy n’arrêtait pas de servir, il n’arrêtait pas une seconde, passant d’un client à l’autre et il ne regrettait pas d’être deux ce soir pour pouvoir servir. Parfois cela lui était arrivé d’être seul par tant d’affluence et ça avait été un véritable calvaire, mais le pire dans tout ça c’est qu’il aimait ça. Certes il aurait aimé avoir un peu plus de temps pur remettre toutes ses affaires en ordre, régler ses soucis, mais remettre les choses à plus tard n’était pas le plus dérangeant non plus. Leroy arrangerait les choses, sa vie reprendrait un rythme normal, un rythme calme, il le savait un jour que cela allait arriver, mais pour le moment il avait l’impression de courir, d’être un brouillard des plus complets.  Et il ne pouvait en parler à personne, car il avait la sensation que personne ne le comprendrait. Pas comme Kayla le pourrait. Elle aurait su quoi faire, elle aurait su ce qui le tracassait et elle lui aurait donné des solutions. Sa meilleure amie défunte aurait pu l’aider, lui donner des conseils et sans doute l’aider à ne pas sombrer ainsi comme il le faisait lentement. Mais elle n’était plus là, elle avait simplement quitté l’existence humaine pour ne plus revenir. Servant maintes et maintes consommations, en y repensant le cœur de Leroy se serra quelques peu, n’ayant toujours pas digéré son décès des mois après. Il ne voulait pas laisser la rage l’emporter ni même la tristesse, alors il se concentra sur son travail jusqu’à ce que ses yeux se portent sur sa collègue non loin de lui qui elle aussi semblait perdu dans le travail qu’ils devaient accomplir ce soir. Depuis quelques semaines maintenant, leur discussion restait purement professionnelle. Ils n’avaient pas reparlé depuis ce jour dans la réserve. Ce jour-là où Leroy avait comprit dans quel camp elle était, mais qu’elle avait également perçu où balançait le cœur du jeune homme. Ginny avait cru qu’il la menaçait, mais la vérité était tout autre. L’ancien serpentard aimait bien la rousse, elle comprenait une subtilité dans le monde qu’il partageait avec elle. Celle de s’attacher au moins de gens possibles, là où d’autres pensaient qu’il fallait s’entourer. Il l’observa un instant, avant de reporter son attention sur son travail et ainsi d’enchaîner les heures jusqu’à la fermeture partielle de l’auberge. Ceux qui logeaient en haut pouvaient toujours rentrer, mais le bar allait fermer. Il commença a nettoyer la salle, quand il vit sa collègue se dirigé en direction de la porte ayant sans doute fini son travail. Abandonnant ce qu’il faisait, Leroy la rattrapa : « Ginny, attends. » Il arriva à sa hauteur et voyant le visage presque désespéré de la jeune femme, il reprit directement par la suite : « Je ne vais pas te retenir longtemps, je te promets. » Leroy pouvait comprendre qu’elle ait envie de rentrer chez elle et lui-même avait hâte de finir sa corvée, mais d’un autre côté, il s’était rendu compte qu’il appréciait discuter avec elle avant qu’il en fasse tout cafouiller. Il l’aimait bien. « Je voulais te dire, enfin …. » commença-t-il. S’excuser ce n’était clairement pas sa tasse de thé, mais il fallait bien qu’il trouve les mots pour le faire. Il allait devoir prendre sur lui pour ne pas agir comme à son habitude et se montrer un peu plus amical. Etre moins arrogant, égocentrique, moins lui-même. Il prit une grande respiration. « Je suis désolé que tu ais pris mes propos de notre dernière conversation comme une menace.  » Les excuses étaient faites, ce ne fut pas une tâche facile pour lui. Il ne savait même pas si elle accepterait qu’il s’excuse, mais il voulait une bonne entente avec elle. Accepterait-il de lui accorder une deuxième chance ?

Leroy se rendait compte que ce qu’il avait dit la dernière fois avait été mal pris. Il avait également comprit que n’étant pas dans le même camps, Ginny pouvait avoir peur des représailles, peur de ce qu’il pourrait lui arriver à cause de lui. Mais ce n’était nullement ce que le jeune homme voulait. Ses idéaux étaient flous pour le moment, son camps également bien que depuis la mort de sa meilleur amie, il penchait clairement d’un côté que Kayla n’aurait sans doute pas approuvé. Mais il voulait terriblement se venger, il voulait se venger d’un école qui n’avait pas été capable de voir ce qu’il y avait sous leur nez, il leur en voulait pour la mort de la blonde. Pouvait-il être aussi illogique de penser ainsi ? Pour lui la réponse était toute trouver et depuis qu’il savait qui était son père, il savait que cela pourrait lui permettre peut-être d’accomplir sa vengeance. Mais d’un autre côté, il voulait continuer à vivre pour sa meilleur amie, il voulait réussir da la vie, ouvrir son bar comme il le voulait et même si elle ne pourrait jamais venir y boire des verres, qu’elle soit au moins fière de lui de là-haut. Ni Ginny, ni Allison n’était véritablement au courant de ce qu’il pensait de tout ça, ni de ses envies, ni de ses désirs de vengeance. Si bien que Leroy savait également qu’il devrait s’éloigner d’Allison un jour où l’autre, par ce qu’elle avait vécu et par ce que lui voudrait accomplir au sein d’un camp qui ne pourrait correspondre au sien. A nouveau quelqu’un allait sortir de sa vie, même s’il ignorait si la jeune femme s’accrocherait à lui. Et Ginny qui se tenait face à lui alors qu’il venait de l’interpeller comprenait ce sentiment qu’il avait vis-à-vis de l’attachement, ou du moins il pensait qu’elle comprenait. Elle travaillait avec lui et pourtant depuis des semaines elle avait été froide avec lui, alors qu’il pourrait peut-être trouver un soutien en elle. Était-il stupide de penser ainsi ? Sans doute surtout quand on le connaissait, quand on savait comment il pouvait se comporter avec les autres. D’ailleurs cela se voyait dans ses excuses, il n’était pas à l’aise avec ce genre de chose, il avait fauté il le savait, mais il pensait pouvoir lui expliquer. Qu’elle ne lui en veuille pas trop. Elle l’écoutait, les bras croisés avant de s’adosser contre le mur. Lui ne bougeait pas, fixe sur ses pieds à la regarder tout en essayant de trouver des mots plus adéquats que ce qui lui viendrait naturellement. Ginny semblait se rendre compte que la menace entendue n’en était pas une. Bon au moins elle semblait réceptive à ses excuses. « Je ne m’en suis pas rendu compte. Je voulais simplement éviter qu’il ne t’arrive quelque chose.  » répondit-il d’un ton très calme. C’était la vérité, il savait certaines choses et elle pourrait très bien être la prochaine à souffrir. Mais il n’eut pas vraiment le temps de reprendre et de tenter des explications, car elle lui fit comprendre que c’était assez flippant de travailler avec quelqu’un qui soutenait le seigneur des ténèbres. De peur qu’il la dévoile aux mangemorts, qu’il porte la marque. En même temps que la jeune femme reprenait en lui disant d’oublier, Leroy avait lever les manches de son t-shirt pour lui montrer qu’aucun tatouage n’était présent. « Actuellement je ne penche d’aucun côté, même si mon cœur semble parfois me dire le contraire ... Mais tu peux être certaine que je ne te donnerais pas au premier mangemort que je croiserais.  » C’était une certitude, après tout à quoi bon et puis en quoi cela pourrait lui servir. Il n’était pas encore totalement mauvais, il ne voulait pas faire de mal à Ginny. Peut-être qu’un jour si Leroy sombrait complètement il atteindrait ce point de non-retour, mais il n’en était pas encore là pour l’instant. Il y avait encore du bon en lui. Leroy espérait que ses paroles ne soient pas mal prises et il continuait à fixer Ginny d’une manière pour le moins dérangeante quand elle reprit en lui demandant pourquoi il voulait tant de réconcilier avec elle vu le peu de point commun qu’ils avaient. « On en a peut-être plus que tu ne le crois. Mais … je t’aime bien. Et puis je trouve ça bête que pour une simple phrase on en vienne à créer un climat froid dans notre travail. » Il avait l’impression que l’ancien Leroy ressortait, le jeune homme froid qui ne disait pas ce qu’il fallait. Il prit une grande inspiration, se calant dos au mur à côté de Ginny. « Je … ma phrase de la dernière fois était simplement pour que tu fasses attention à toi. J’ai pu percevoir le camps que tu as choisis et ça m’a inquiété que d’autres ayant des idées plus néfastes à ton égard puisse le savoir aussi. » C’était surtout ça qui l’avait inquiéter. Il ne voulait pas la menacer, il avait envie de la protéger. Même s’il ne la connaissait pas encore bien, Leroy ignorait s’il pourrait supporter à nouveau la mort de quelqu’un qu’il connaissait plus ou moins bien, qu’il fréquentait tous les jours. Et soudainement il pensa à Allison, se rendant compte de ce que cela pourrait lui faire si elle venait à disparaitre à son tour. Il posa la main sur son front, cachant son visage et secoua la tête. Il devait l’enlever de sa tête, il devait arrêter d’y penser.

Ne plus avoir de contact, ne plus avoir d’attachement, Leroy avait voulut y arriver. Il s’en était bien sortie avec seule Kayla dans sa vie, mais aujourd’hui beaucoup de trop de monde s’était immiscer. Trop de monde s’était attaché à lui, était rentré dans sa vie sans qu’il s’en aperçoive. Et maintenant qu’il savait qui était son père, qu’il comprenait les choses bien différemment d’avant, tout allait changer. S’il ne voulait pas perdre à nouveau, il devait s’éloigner, les laisser tranquille et ne pas donner une occasion de se montrer faible. Les autres le rendaient faible, s’il basculait complètement dans le camp où son cœur le poussait, il ne pourrait sans doute pas être suffisamment fort pour faire ce qu’il faudrait le moment venu. Mais une autre partie de lui lui disait qu’il ne ferait rien. Il ne pourrait rien faire. Sans doute était-ce la partie qui se rappelait le plus de Kayla, celle qui lui disait de ne pas sombrer aussi facilement, mais Leroy était tiraillé. Il voulait vivre pour sa meilleure amie, il voulait continuer comme avant sans forcément choisir de camp, mais il voulait aussi sa vengeance contre le monde entier, leur montrer qu’on ne pouvait pas tuer sans être punis. Mais pouvait-il y arriver ? Face à Ginny quand il avait parlé avec elle la première fois Leroy avait vu qu’elle non plus ne semblait pas s’attaché souvent aux gens. Leroy ne l’avait pas vu avec grand monde au chaudron baveur, à part avec Sirius Black, mais peut-être voyait-elle ses amis et sa famille en dehors. Il ne savait pas grand-chose d’elle, il ignorait tout de son histoire et à cause d’une phrase qu’il avait sortit sans aucune intention néfaste, il en était arrivé à ne plus vraiment lui parler. Pourrait-il quand même être un véritable collègue avec elle ? Après tout il l’avait rattrapé aujourd’hui pour s’excuser de cette menace qu’elle avait cru comprendre. Même s’il lui expliquait que ce n’était pas l’intention peut-être que son ton et sa formulation avait fait comprendre à la rousse ce qu’il ne voulait pas dirE. Mais Leroy n'était pas un mangemort, il ne pourrait pas non plus la livrer à une personne qui lui voudrait du mal. Parfois même si on soutenait un camp on ne validait pas tout ce qu’il ferait. Cependant le jeune homme avait simplement eu peur que d’autres comprennent le camp de la demoiselle et n’approuve pas. Cela pouvait arriver et il était certain que son père s’il connaissait les relations de son fils pourrait sans doute utiliser contre lui dans certain cas. Alors était-ce vraiment une bonne idée de parler avec Ginny ? La mettait-il en danger en lui parlant ? Leroy l’ignorait, tout ce qu’il savait c’était qu’il ne voulait pas d’un climat froid au travail. Elle ne semblait pas à l’aise que le jeune homme s’inquiète pour elle, lui disant qu’elle faisait attention, mais le blond avait remarqué son haussement de sourcil et ne put s’empêcher de répondre : « Tu as l’air surprise qu’on s’inquiète pour toi.  » Elle semblait l’être, mais peut-être que malgré le fait qu’elle ait accepté ses excuses si Leroy revenait à la charge avec des questions sous-entendus ça ne pourrait pas plaire à la jeune femme. Non il devait sans doute arrêter de se montrer trop immersif dans la vie des autres c’était sans doute ce qui pourrait causer sa perte. Et puis il ne voulait pas qu’elle le craigne, il ne voulait pas non plus qu’elle lui en veuille à nouveau. A quoi bon travailler avec quelqu’un si on ne pouvait pas lui parler librement ? Leroy expliqua sa situation dans le choix de son camp, dans le fait que son cœur balançait vers un côté, mais qu’il ne sombrait pas pour le moment. Il montra ses avant-bras pour témoigner qu’il ne portait pas la marque des ténèbres comme elle avait pu le penser et il l’observa regarda brièvement. Peut-être qu’un jour il serait marqué, l’avenir lui semblait totalement incertain et il savait pour en avoir parler avec Allison que beaucoup de choses pouvaient arriver en quelques temps. Il pouvait craquer, il pouvait perdre et tout simplement devenir la pire version de lui-même, encore plus froid, plus distant, plus insupportable qu’à son habitude. Pour le moment seul le souvenir de Kayla restait encré en lui, comme un pansement, mais comme une vive douleur qu’il pouvait ressentir au fond de lui. Leroy s’adossa au mur à côté de Ginny, expliquant à nouveau son point de vue sur le fait d’avoir découvert son allégeance, mais alors qu’il imaginait le pire, ses pensées se dirigèrent vers ceux qui avaient une place dans sa vie et dont il ne pourrait supporter la perte. L’attachement, c’était une faiblesse. Il observa la rousse qui lui promettait encore une fois qu’il ne devait pas s’inquiéter pour elle, mais malgré le sourire, il sentait que quelque chose n’allait pas. Et elle avait sans doute sentit la même chose chez Leroy quand elle lui demanda comment il allait. Son corps tout entier se raidit à cette question. Il pouvait lui mentir et lui dire que ça allait bien, encore une fois accusé la fatigue de tout ça, mais il pouvait aussi lui dire la vérité. Mais avouer que ça n’allait pas serait-ce intelligent ? Pouvait-il lui en parler ? Redressant la tête, tentant de chasser ses pensées, il regarda le vide pendant quelques secondes avant de répondre, le regard fuyant. « Ça va aller, il faut que ça aille ... simplement que … j’ai peur de perdre à nouveau. » Il allait encore perdre il le savait, si ce n’était pas par la mort cela serait sans doute par l’abandon. Pourquoi avait-il fallu qu’il s’attache ? Le vide qu’avait laissé Kayla s’agrandissait petit à petit, cette sensation de solitude le saisissant plus que jamais auparavant. Il tourna alors son visage vers Ginny. « Mais j’ai la sensation que tu sembles préoccupé également et non pas uniquement de savoir si je suis un mangemort ou non. » Peut-être se trompait-il. Peut-être qu’elle allait bien, qu’elle savait se défendre, mais il y avait certaines choses qu’on pouvait déceler sur un visage et Ginny semblait avoir plus d’un secret à dévoiler.

Leroy et Ginny étaient aussi seuls l’un que l’autre. Dans des situations totalement différentes, mais le jeune homme savait quand on pouvait se sentir seul, il savait quand les gens ressentaient ce grand sentiment qu’était la solitude. Quand personne ne semblait comprendre, que personne n’était là pour nous ou s’ils l’étaient nous n’acceptions pas leur aide dans notre vie. Peut-être se trompait-il par rapport à Ginny, sur ce qu’il voyait d’elle, mais il avait ce sentiment qu’elle pouvait le comprendre, qu’elle pouvait saisir la solitude, la peine, l’envie de ne pas s’attacher aux autres. Et s’il se trompait alors dans ce cas il ne pourrait plus rien y changer. Après tout Leroy n’avait-il pas l’habitude d’être seul ? Seul contre le monde avec des gens qui venaient et partaient sans qu’il ait pu faire quoique ce soit. Ginny avait craint pour sa vie, craint que Leroy ne s’en prenne à elle ou la dénonce par rapport aux autres mangemorts, mais le jeune homme n’était pas marqué, il ne possédait aucune marque sur ses bras. Et il ne lui ferait rien. Pas pour l’instant. Pour le moment il luttait contre sa solitude, contre ses pulsions de vengeances qui le saisissait. Pour Kayla il luttait car jamais sa meilleure amie n’aurait apprécié qu’il rejoigne camp de mangemort. Elle l’aurait tué de ses mains. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Laisser tomber ? Il chassa ses pensées pour avouer à Ginny qu’il s’inquiéter simplement pour elle que d’autres sachent. Et la surprise s’afficha sur le visage de la rousse. Et elle répondit ne pas être habitué à ce que l’on s’inquiète pour elle. Leroy afficha à son tour un visage surprit avant d’entendre la fin de sa phrase. Et sa surprise se transforma en rictus. « Arrogant et supérieur ? Celui qui t’as dit ça ne m’as jamais rencontré. » Après tout n’était-ce pas ce qu’on disait de lui autrefois ? En tant que barman il l’était largement moins, ses relations avec les autres étant simplement cordiales pour que les clients ne fuient pas. Mais le sourire s’effaça petit à petit quand les pensées reprirent de plus belle dans sa tête, quand des images de morts s’emparèrent de lui. Kayla était morte déjà et la seule personne qui avait un semblant d’importance pour lui pour l’instant, pourrait également perdre la vie. Si elle ne fuyait pas, s’il ne lui demandait pas de partir loin de lui. La perdre à nouveau. Il allait perdre ceux à qui il s’attachait. Ginny lui affirma que sa mission ne lui permettait pas de s’attacher aux autres pour leur protection. Il l’observa stoïque. La solitude était donc bien présente en elle. Les mains de la jeune femme se mirent à trembler et Leroy ne fit aucune remarque là-dessus. Il pouvait comprendre autant sa peur, son angoisse que ce sentiment de solitude qu’elle avait. Mais elle posa la question la première en demandant s’il allait bien. Leroy aurait pu mentir, sa réponse pourtant fut tout autre donnant des informations sans trop en donner. Suffisamment pour que la jeune femme soit interpellée. Mais alors qu’elle cherchait à comprendre, elle se ravisa d’avoir une réponse. S’il avait fui le regard de la demoiselle il la regarda. Devait-il en parler ? Pouvait-il lui faire confiance ? Il lui retourna la question en attendant de trouver la réponse aux siennes. Tous deux semblaient douter de pouvoir se confier et pourtant ne pouvaient-ils pas se comprendre. Seule face à ses problèmes, une mauvaise période. Est-ce qu’on pouvait vraiment faire face ? « Il faut que ça passe … et si ça ne passe pas ? » répondit-il répétant ce qu’elle venait de dire. La nuit avait emmené son manteau d’étoile et il observa en même temps que la rousse les astres dans le ciel noir. Elle s’était confiée, elle avait avouée. S’il n’avait pas dû tout ranger, Leroy serait bien aller se balader, lui rappelant les soirées à affronter ce qu’il n’avait jamais fait auparavant. « J’ai peur pour les gens auquel je m’attache … qu’ils leur arrivent quelque chose. Et je sens au fond de moi que quoique je fasse cela arrivera. » reprit-il soudainement regardant la nuit à son tour sans fixer un instant Ginny comme s’il se parlait à lui-même.

Ni l’un ni l’autre ne connaissait vraiment la vie de l’autre. Tout ce que Leroy savait c’était que Ginny avait l’air d’une fille bien. Il voyait en elle une solitude, une envie de réussir une mission qu’elle semblait s’être donné, mais également ce sentiment quand les autres ne font pas suffisamment attention à nous. Ginny avait l’air d’une fille avec des amis, qui l’aimaient, une famille présente pour elle, tout ce que Leroy avait aujourd’hui perdu. Et pourtant quand il l’écoutait, quand il l’observait regarder les étoiles, lui adresser la parole, il avait l’impression de se tromper sur son cas. Qu’avait-elle vécu et vu pour être ainsi seule ? Non ce n’était même pas ce sentiment de solitude désiré, pas comme Leroy avait cherché le sien autrefois, elle avait une famille, il en était sûr, mais elle ne semblait plus pouvoir les voir, pour les protéger sans nul doute. Tout ça n’était qu’hypothèse, mais peut-être qu’il tentait de faire un lien avec lui-même, de montrer des points communs inexistants ou seulement dans sa tête. Protéger ceux à qui on tient. Leroy avait failli dans cette mission. Kayla était partie et Allison … est-ce qu’il pourrait lui demander de partir de sa vie ? Non pas de mourir, mais de ne pas l’approcher pour qu’elle ne souffre à nouveau. Il revoyait les visages, il revoyait le dégoût de ceux qui l’avaient élevé, il voyait le regard rempli de tristesse qu’Allison avait eu ce jour-là, et il voyait le visage paisible mais sans vie de Kayla. Tant de personne qui était entré dans sa vie pour en partir. Ginny expliqua sa solitude, rappelant des mots que quelqu’un avait dû lui dire et bien que surpris, Leroy afficha un sourire. C’était des qualificatifs qu’on avait utilisés pour lui, avant même d’apprendre à le connaitre, des mots qui devaient blesser, mais qui étaient inutiles contre lui. Sans doute cela avait touché plus la rousse. La réponse du blond eu pour effet d’afficher un sourire sur le visage de sa collègue qui lui avoua que ce n’était pas des qualificatifs qu’elle aurait utilisés pour lui. « C’est ce que beaucoup de personnes ont dit de moi en tout cas. » répondit-il, avant de reprendre. « Ce n’est pas des termes que j’aurais utilisé pour te décrire. » Mais après tout les gens préférait montrer les qualités plutôt que les défauts et il fallait beaucoup de temps, de conversations pour voir qui était la personne véritablement. La comprendre, l’accepter, une chose bien compliquée.

Leroy lui parlait, il essayait de la comprendre, mais il avait aussi peur pour elle d’une certaine manière. Comme s’il allait se sentir responsable si quelque chose lui arrivait. Ce serait peut-être le cas. Tout ce qu’il se passait dans sa vie lui faisait penser qu’il était maudit que chaque personne qui s’attachait un peu à lui allait disparaitre, mourir, ou bien tout simplement l’abandonner. Comme à chaque fois. Il se rappelait les mots de Destiny, les mots d’Allison et de Kayla sur l’attachement, ce sentiment qui devait nous rendre fort et nous rendait faible, un sentiment contre lequel on ne pouvait lutter. Leroy demanda à Ginny ce qu’il la préoccupait, mais alors qu’elle lui répondait que ces tourments devraient passer, il lui demanda alors ce qu’elle ferait si ça ne passait pas. Après tout ils étaient maître de leur destin, mais parfois les choses ne pouvaient pas tourner comme on le souhaitait. Il fallait jouer avec d’autres destins qui s’entremêlait au notre. Ginny répondit qu’elle trouverait une solution, quoiqu’il se passe. « Parfois ça ne tient pas à toi que tout aille bien. » répondit-il le regard dans le vide. Elle ne pouvait décider seule, Leroy l’avait compris, si on agissait en solitaire les autres en pâtissait, mais agir ensemble les mettaient en danger également d’une certaine manière. Le silence s’installa alors que tout deux s’étaient mit à regarder l’infinité de la nuit. Les étoiles brillaient parmi les nuages et Leroy en vint à penser à une citation qu’il avait lu autrefois. Il n’est pas de coin si sombre que l’œil qui s’obstine puisse trouver une étoile. Ce soir il y avait pleins d’étoiles dans le ciel, des astres qui étaient si loin d’eux. Et finalement le silence fut rompu quand Leroy avoua ce qui le tracassait. La perte des autres, ceux qui lui étaient proches, ceux qui étaient rentrés dans sa vie. Une fatalité. Tout le monde partait un jour. Le jeune homme sentit alors le regard de Ginny sur lui et entendit la question qu’elle lui posa. Son cœur fit un bond. Son visage semblait l’avoir trahi et il sentit la rousse s’approcher de lui, lui prendre la main et il ne put que se tourner vers elle, son visage surprit observant ce qu’il se passait. Et elle tenta de le rassurer en lui disant que rien ne lui arriverait, que ce ne serait pas de sa faute mais celle de ses propres choix. Leroy était tellement surpris par ses propos et par son geste qu’il en oublia de parler. Il ne se voyait pas lui dire maintenant qu’il avait perdu Kayla. Il était sur les fesses. Elle sembla le percevoir et lui lâcha précipitamment la main. Il resta fixé sur elle pendant un instant, ne comprenant pas vraiment ce qu’il venait de se passer. Et elle détourna le regard fixant à nouveau la nuit, posant une nouvelle question. Leroy n’avait pas la réponse et ses yeux se portèrent alors sur les étoiles qui luisaient dans le ciel. « J’espère que tu le seras. » répondit-il. Il voulait croire que Ginny puisse être heureuse. Lui doutait de l’être un jour. Mais il évita d’y penser, refusant de laisser peine et colère l’emporter. « Nous sommes responsables de nos choix, mais est-ce que ça ne tient qu’à nous d’être heureux ? Je ne sais pas. » réprit-il soudainement. C’était l’une des questions à laquelle il n’avait plus de réponses. De nombreuses questions restaient en suspend dans son esprit. Et lui qui avoir toujours voulut savoir tout, connaitre les réponses, voilà qu’il se retrouvait comme tout simple mortel avec ses tourments.

Leroy pouvait faire une gaffe à nouveau. Comme la dernière fois quand il avait prononcé une phrase qui pour lui n’était nullement néfaste pour la jeune femme mais pour tenter de la protéger. Mal interprété cela l’avait poussé à venir lui parler ce soir. Des semaines à être en froid avec la jeune femme alors qu’elle était sa collègue, Leroy avait voulu que les choses s’améliorent. Mais parler avec elle faisait remonter de mauvais souvenir. Non pas que la jeune femme le rendait triste, mais elle soulevait des points auxquels Leroy ne voulait pas penser, le fait par exemple de perdre quelqu’un de ne pas réussir à bien le protéger comme il le voudrait. Lui pourtant si peu soucieux des autres habituellement, le voilà qui s’inquiétait pour d’autres. Cela ne lui ressemblait pas, mais peut-être que s’il s’était plus préoccupé de la sécurité de Kayla celle-ci ne serait pas morte. Il voulait le croire en tout cas, alors rattraper ses erreurs pourraient être une idée. Et la discussion s’enchaînait entre les deux collègues, Leroy souriait à entendre ce que quelqu’un avait pu dire à Ginny. Les qualificatifs utilisés n’étaient pas ceux que le jeune homme aurait utilisé pour la qualifier, plutôt pour lui d’ailleurs. A Poudlard il s’en souvenait il avait longtemps été dit supérieur aux autres, hautains, arrogants, mais c’était une façade pour éviter que les gens ne veuillent entrer dans sa vie. Il avait simplement baissé ses barrières une fois et depuis il n’avait jamais réussit à les relever. Ginny haussa les sourcils et lui demanda quel qualificatif il aurait utilisé pour elle. C’était une question difficile pour Leroy il ne pouvait pas la décrire avec des mots et il avait peur que ce ne soit pas vraiment ce qu’elle souhaite entendre. Mais elle n’était pas supérieure ni hautaine. « Vulnérable. Et seule. Mais j’ai aussi l’impression que ce n’est pas ce que tu es réellement. » répondit-il d’une voix calme. Il avait cette sensation. Elle avait un visage heureux, radieux, quelque chose en elle montrait que le bonheur avait été à sa porte plus d’une fois, mais que par un malheureux hasard il était parti sans qu’elle puisse le rattraper. Peut-être se trompait-il, mais il trouvait ça triste de la voir ainsi alors qu’elle aurait pu avoir un autre type de vie. Le destin jouait avec eux. Tout les deux semblaient avoir vécu des choses que d’autres en pourraient comprendre. Leroy aurait pu penser qu’elle tentait de le percer à jour, de le manipuler et de le forcer à parler, mais c’était tout le contraire. C’était totalement différent. Elle était gentille, même si elle connaissait son opinion politique pour le coup, elle ne semblait plus craindre pour sa vie, lui ayant promis de ne pas la livrer aux mangemorts si jamais certains venaient le voir. Non il ne ferait rien de tel, mais il le craignait qu’un jour cela arrive. Peu importe ce qu’ils avaient vécu, Ginny semblait vouloir croire que cela allait passer qu’elle n’avait pas le choix, mais cela ne tenait pas à eux. Ils ne pouvaient pas vraiment savoir ce que l’avenir leur réserverait. Les étoiles brillaient dans le ciel nocturne. C’était agréable, silencieux, mystérieux et dangereux. La nuit était le moment de la journée que Leroy préférait. Il lui parla soudainement de la peur qu’il avait de perdre les gens a qui il pouvait tenir et Ginny lui prit alors la main. Ce simple geste le surprit, il la laissa parler, lui dire qu’il n’était pas obligé d’en parler, mais qu’elle comprenait et que rien ne lui arriverait. Il ne pouvait en être sûr et elle lâcha sa main. S’il l’avait regardé pendant ce laps de temps, Leroy reporta son attention sur les étoiles. La rousse lui avoua alors qu’elle avait perdu quelqu’un. Sans lui dire qui, elle savait que c’était également le cas pour le jeune homme. Toujours fixant le ciel, il répondit : « J’ai perdu ma meilleure amie il y a quelques mois. » Leroy souffla lentement, fermant les yeux pour éviter de revoir le visage de sa meilleure amie, éviter d’y penser, mais déjà il sentait la tristesse s’emparer à nouveau de lui. Il redressa la tête. Le bonheur viendrait peut-être à eux, mais la peur et la peine serait toujours présent en eux. C’était un fait qu’il ne pourrait ignorer. Leroy la vit s’asseoir dos au mur, relevant ses jambes et les entourant de ses bras. Le silence les enveloppa à la suite des paroles du jeune homme. Des choix qui leur permettrait d’être heureux, mais pas uniquement les leur. Il posa son regard sur elle quand elle reprit la parole et s’assit à la suite à côté d’elle. Il semblait l’avoir énormément attristée, plus qu’elle ne l’était déjà. « Parfois on ne fait pas toujours les bons choix pour notre bonheur, même si on pense que c’est le cas. Il suffit d’une erreur. » Commença-t-il. « Mais je sais que tu arriveras à l’être. Après tout le bonheur n’est jamais vraiment complet, selon moi, ce n’est que des passages comme la pluie et le beau temps. Simplement des moments qu’il faut chérir. » Malheureusement on ne s’en rendait pas toujours compte.

Leroy était content de pouvoir parler à Ginny sans qu’elle n’ai peur de lui. Ils étaient collègues ils devaient pouvoir s’entendre après tout et il se rendait compte qu’ils avaient plus de points communs que ce qu’il n'était paru au premier abord. Leroy avait l’impression qu’ils se comprenaient, mais que c’était compliqué l’un pour l’autre d’en parler. Le jeune homme n’était pas quelqu’un qui s’ouvrait facilement, mais il sentait qu’il pouvait faire confiance à Ginny, qu’elle pouvait savoir et en avait le droit. Après tout elle était la seule pour le moment à savoir son penchant pour les forces obscures, mais lui dire tout donnerait sans doute trop de chose pour le manipuler. Non pas qu’elle le fasse, mais quelqu’un d’autre pourrait le faire. Avouer des choses et donner sa plus grande faiblesse c’était différent. Dans tous les cas il trouvait bien triste la vie qu’elle menait, sa solitude et cette impression que ça n’avait pas toujours été le cas. Il donna des traits de caractères qui pourraient la décrire, elle semblait vulnérable et triste, mais aussi avec un passé particulier qui l’avait emmené jusque-là. Surprise elle lui demanda s’il lisait dans les pensées. Leroy eu un petit rictus. Malheureusement il n’avait pas appris à être légilimens. Ça lui aurait bien plu mais il n’en avait pas vraiment besoin. « Non quand même pas, mais je pense que j’arrive à bien cerner les gens. » Elle resta un instant silencieuse, se demandant surement si elle devait lui raconter son histoire. Leroy ne pouvait pas lui dire qu’il comprenait complètement, mais au final sa vie n’avait sans doute pas été très différente de celle de Ginny. Perdre, se retrouver seul et devoir affronter ce genre de chose, le jeune homme connaissait tout ça. Très peu de gens savaient d’où il venait, très peu savait également qui étaient ses vrais parents. Personne actuellement, il n’avait pas annoncé que son père était Silvius Callaghan, un mangemort, mais rien que cette information pourrait être utiliser contre lui. Comme beaucoup de choses d’ailleurs. Se confier à d’autre pouvaient emmener des problèmes, beaucoup plus que de rester silencieux et discret. Est-ce que Ginny et Leroy avaient suffisamment confiance l’un envers l’autre pour en parler ? Est-ce qu’ils le pouvaient ? Ils n’étaient pas amis, mais collègue et pourtant parler était agréable. Les étoiles brillaient et le temps n’aurait pas plus être plus propice à ce genre de révélation. Ginny fini par lui dire qu’il avait raison sur le fait qu’elle n’était pas comme ça en temps normal. Oui il l’avait senti. Elle avait dû avoir une belle vie et ce chaos dans lequel elle commençait à vivre était tout nouveau pour lui, à la différence du jeune homme qui y était depuis bien longtemps. Il aurait pu poser la question de ce qui était entré dans sa vie pour qu’elle soit aussi seule et vulnérable, mais à la place Ginny lui demanda s’il avait perdu quelqu’un. Elle lui avait pris la main et ce geste que l’on faisait pour montrer sa présence ne fit que surprendre Leroy. Mais elle retira vite sa main pour lui avouer qu’il n’était pas obligé d’en parler. Il laissa le silence prendre place avant de lui dire qui il avait perdu. Kayla. Morte, depuis quelques mois déjà et la souffrance qu’il ressentait, la rage, la colère tout ça ne s’amenuisait pas dans son cœur. Il sentit son regard sur lui, mais il ne détourna pas la tête des étoiles. Elle s’excusa pour lui, avant de lui avouer qu’elle avait également perdu son frère. « Je suis désolé également ... » répondit-il tout en continuant à fixer les astres de la nuit. Ginny comprenait. Beaucoup de monde pourrait comprendre ce genre de choses, avec la guerre qui survenait dans leur vie, la mort faisait partis de leur quotidien. Rester loin de tout ça, faire avec était plus dur à dire qu’à faire. Ginny arrêta sa contemplation pour s’asseoir sur le sol et Leroy la rejoignit quelques minutes plus tard. Le bonheur était fait par les choix qu’on faisait, bon et mauvais, mais c’était à eux de décider. Et le jeune homme espérait qu’elle serait heureuse. Pourtant quand elle lui répondit à nouveau il fut surpris. « Mort depuis longtemps ? Je crois qu’il va falloir que tu m’expliques si tu le souhaites. » Mais la surprise passa vite sur son visage et fixant le bar vide, il ne put s’empêcher de reprendre : « Je sais ce que c’est que de ne pas avoir le droit au bonheur crois-moi, ma vie n’a pas été parfaite et ne le sera sans doute jamais. » Le destin s’il existait était joueur et avec Leroy il l’avait toujours été.

Leroy avait toujours eu un don pour percevoir ce que les gens voulaient cacher. Il ne s’intéressait pas aux personnes qu’il considérait inintéressante, mais lorsqu’il prenait le temps il creusait pour savoir ce qu’il y avait sous la surface. Beaucoup de monde détestait ce genre de choses, aimant que cette bulle reste intacte. Mais Leroy y arrivait, il mettait les gens mal à l’aise avant de leur montrer qu’il pouvait se montrer attentif à leur souffrance qu’il pouvait comprendre. Jusqu’alors deux personnes avaient réussit à briser les barrières qu’il s’était créer. L’une parce qu’il les avait baissés consciemment parce qu’elle méritait de savoir, mais sa disparition avait redurcis les murs. L’autre quant à elle était tout simplement entrer, elle avait percé un trou pour se faufiler dans son être et savoir qui il était vraiment. Vulnérable, il ne l’était pas, sauf avec elle. Mais Ginny l’était tout simplement, avec les autres, même si elle pouvait se montrer forte, la rousse laissait entrevoir dans ses yeux ce côté solitaire qui s’était emparé d’elle. Des faits, des évènements qui avaient eu lieu. Ce n’était pas le sujet certes mais il comprenait très bien. « Ce qui arrive dans notre vie nous change, mais c’est à nous de faire en sorte que ça ne dicte pas qui nous sommes. » Il l’avait dit plus d’une fois à plus d’une personne, mais lui-même n’avait jamais réussit à mettre en place cette philosophie alors qui était-il pour donner ce genre de conseils ? Après tout il sombrait petit à petit depuis la mort de Kayla, il se torturait par des questions sans réponses et il luttait pour ne pas se laisser emporter par la rage, par cette envie de détruire tout sur son passage. Ce n’était pas l’image qu’il voulait donner de lui, il ne voulait pas se mêler à la guerre, ni même aux problèmes de la vie. Il voulait simplement vivre et avoir une vie tranquille. Mais le destin semblait en avoir discuté autrement. Il ne pouvait pas se relever, il ne voulait pas affronter et pourtant ses cauchemars étaient toujours les mêmes. Leroy savait que tant qu’on n’affronterait pas les choses, tant qu’on ne se tiendrait pas face à notre peine avec force on ne pourrait avancer. Un jour sans doute il serait capable de la rattraper, qu’elle arrête de fuir pour savoir ce qu’il en était vraiment. Et la mort de Kayla ne l’avait pas aidé. Il savait qu’elle aurait pu l’aider, mais elle ne pouvait plus rien faire dans le haut-delà. Ginny avait également perdu quelqu’un, elle avait perdu son frère qui était le jumeau d’un autre de ses frères et comme elle lui fit comprendre il semblait qu’une partie de leur âme avait disparu ce jour-là. Leroy savait ce que cela pouvait produire comme sensation. De ne plus être entier, d’avoir la sensation que quelque chose en nous s’était échappés. « Je comprends ce que tu ressens. Plus que tu ne peux l’imaginer. » Kayla était loin d’être sa sœur, mais c’était la première personne à qui il s’était confié, la première qui ne l’avait pas juger sur ses manières et qui avait toujours été là pour lui. Jusqu’à maintenant. Elle était la seule qui était partis sans le vouloir, lui ayant tourné le dos et l’ayant laissé seul sans qu’il ne puisse rien y faire. Assit tout les deux sur le sol, laissant le silence prendre possession d’eux voilà que maintenant il en venait à parler de bonheur et de savoir s’il en avait le droit. Mais Ginny pensait qu’elle ne pouvait plus l’atteindre, qu’il était mort depuis longtemps. Même s’il comprenait cette phrase, il s’interrogea lui demandant des explications. Elle lui répondit s’être attaché à quelqu’un avec qui elle pensait finir sa vie, mais qui ne la reconnaissait plus aujourd’hui. Il sentait la colère et le malheur dans ses mots. « L’amour est quelque chose de stupide. Il nous rend faible et nous fais souffrir, mais pourtant une amie m’a dit un jour qu’on ne pouvait jamais prévoir les choses. Que l’amour comme la mort était quelque chose d’incertains. » répondit-il d’un ton très calme. Il la vit frapper son poing contre le sol, imaginant la douleur que cela pouvait procurer, mais essentiel pour laisser échapper la colère qui pouvait prendre possession d’elle à ce moment. Oui la guerre les touchait tous et cela les changeaient. En bien ou en mal telle était la question ? Elle frappa à nouveau le mur cette fois brisant le verre non loin d’eux. Leroy soupira en la voyant ainsi, bien que surpris de voir un si petit corps s’énerver. Il la vit ramasser les autres morceaux avec ses mains et se coupa le doigt. Leroy l’observa un instant, avant de se lever et de lui tendre la main, l’aidant à se lever en même temps. Une fois debout, Leroy la guida jusqu’à sa chambre d’où il sortit une compresse et le lui tendit pour qu’elle le mette sur son doigt. Il sortit son paquet de clope et en alluma une, avant de tendre le paquet à Ginny. « Tu as le droit de changer, Ginny. On change tous un jour où l’autre, mais ce changement ne pourra jamais plaire à tout le monde. » reprit-il en tirant sur sa cigarette. « Mais il y a d’autres moyen d’exprimer ta colère que de tout casser sur ton passage. » fit-il avec un petit sourire.