Au Chaudron Baveur, tout peut arriver... Vraiment tout. {feat. Tibus T. Tagel}

Ce soir était réellement mortel pour le pauvre Tibus. Enfermé dans son appartement, avachi sur le canapé, il regardait la neige tomber. Cab ne semblait pas être d’humeur à rentrer à la maison ce soir. Dommage, il aurait bien aimé avoir un peu de compagnie. Mais son pote était surement avec sa meuf. Le jeune homme avait donc passé son début de soirée tout seul. Il faut dire qu’il n’avait pas franchement l’habitude. Tibus était loin d’être le genre de personne casanier à rester à la maison. Peut-être était-ce pour ça d’ailleurs qu’il se décida finalement à bouger ses fesses. Non l’ancien meilleur organisateur de soirée clandestine ne pouvait clairement pas passer une soirée aussi ennuyante, il devait faire quelque chose. Si la fête ne venait pas à lui, c’est lui qui irait. Et ce fut sur ces belles pensées qu’il se précipita sous la douche pour se préparer. Propre, il enfila un pantalon, et une petite chemise simple. Il attrapa son manteau et sortit de son appartement dans les rues de Londres. Il faisait assez froid dehors, température d’hiver normales pour un début janvier. Tibus marcha à toute allure pour essayer de se réchauffer, et arriva finalement dans une rue plutôt connue pour lui, et pour tous les sorciers du pays. En effet, le garçon se retrouva très vite devant le chaudron baveur, bar connue pour être également le passage pour le chemin de traverse. Ce bar s’était nettement amélioré depuis que des jeunes y travaillaient. Maintenant, des soirées s’y faisaient de temps à autre, et généralement il y avait souvent de l’ambiance … sauf que ce soir, visiblement, il n’y avait pas grand monde de motivé pour se prendre une murge. L’ancien poufsouffle pénétra à l’intérieur et découvrir un bar plutôt désert. Mais il n’était certainement pas le genre de personne à s’abattre aussi facilement, et quand il vit la jolie jeune femme au comptoir, il fut tout de même rassuré. Il aurait été totalement incapable de retrouver le nom de la rouquine, et pourtant il était sûr de l’avoir croisé plusieurs fois dans les couloirs de l’école. Il l’avait surement dragué lourdement par le passé (comme toutes les jolies filles de l’école en fait.) Tibus s’avança donc vers le bar, le sourire aux lèvres. « Hello beauté, deux shooters. » Non il ne changerait surement jamais. Le garçon restait fidèle à lui-même, et pour lui, c’était presque un jeu de s’amuser avec la gente féminine. Il prit place sur un des tabourets pour être bien face à face avec la demoiselle.

Sa commande ainsi faite, il n’avait plus qu’à patienter pour qu’on lui donne ce qu’il avait commandé. La jeune femme commença à préparer les verres sous les yeux de Tibus. Si elle connaissait un peu le spécimen, même rien que de réputation, elle allait sans doute tiquer à la demande du garçon. Après tout, pourquoi en commander deux, alors qu’il était bel et bien seul au bar ? Quand elle posa les deux mini-verres sur la table, le jeune homme en prit un, et puis de son autre main, il poussa le deuxième vers la demoiselle, un sourire malicieux au coin des lèvres. « Celui qui boit un shooter peut poser une question à l’autre, ou peut lancer un défi. Simple et efficace. » Lança le jeune homme en pouffant de rire. Oui il aimait jouer, oui il aimait s’amuser. Et avec lui, on pouvait être sûr de ne jamais réellement savoir comme une soirée pouvait bien se terminer. Tibus attrapa son shooter, et le but d’une traite. Il fallait bien montrer l’exemple après tout. Il fit un petit clin d’œil à la rouquine tandis qu’il reposait son verre sur la table. « Mmmmh … Assez aventurière pour tenter mon petit jeu, Bella ? » Demanda le jeune homme. Parce qu’après tout, c’était quand même une bonne question, une question importante s’il voulait s’’amuser avec elle ce soir.

Tibus était le genre de garçon très à l’aise en société. Jamais il n’avait eu de problèmes à aller vers les gens. Encore moins avec la gente féminine. Après tout, il avait toujours été un grand séducteur. Il aimait et cherchait la compagnie des femmes. Ainsi alors qu’il s’ennuyait fermement chez lui, il avait décidé de se bouger les fesses pour sortir dans un bar. Caleb, son fidèle acolyte n’était pas là ce soir, alors il allait devoir se la jouer solo. En arrivant au chaudron baveur, il fut un peu déçu de voir que le bar était quasiment désert. Heureusement pour lui, il y avait tout de même cette jolie rouquine qui servait des verres au bar. Cool, il avait désormais une grande idée de comment aller se passer sa petite soirée. Ni une ni deux, il se dirigea donc vers la demoiselle, et se posa sur l’un des sièges, juste en face d’elle. L’affublant d’un petit surnom assez familier, il lui commanda donc deux shooters. Un pour lui évidemment, et le deuxième allait être pour elle. Elle l’aurait sans doute déjà deviné puisqu’il était seul ici. Le jeune homme poussa donc l’un des verres vers lui, tandis qu’il prenait l’autre. Très à l’aise, il lui proposa donc de faire un petit jeu. De l’alcool et des questions. Quoi de mieux pour apprendre à connaitre quelqu’un et repousser ses limites. Franchement, pour le coup, l’ancien poufsouffle avait de la chance. Tous les bartenders n’étaient pas forcément cool et relax face à une attitude aussi désinvolte. Mais la demoiselle restait souriante, et visiblement elle voulait même entrer dans son jeu, et accepta volontiers. Tibus laissa afficher un petit sourire en coin. Cool, au moins cette soirée allait être beaucoup moins barbante qu’il ne le pensait. La rouquine avala d’une traite son verre puis s’octroya le droit de poser la première question. Elle avait du répondant, et semblait également avoir du caractère : le genre de chose que le jeune homme appréciait chez les gens avec qui il conversait. Et elle lui posa donc une question : elle voulait savoir qui il était. Un petit sourire malicieux s’afficha au coin des lèvres du garçon. « Tibus Tagel, ancien poufsouffle, meilleur organisateur des fêtes clandestine de Poudlard, et élu le plus sexy des mecs de septième année, il y a deux ans. »

Et il en faisait des tonnes et des tonnes. Comme d’habitude en fait. Tibus adorait exagérait, surtout quand il s’agissait de se mettre en avant. En fait, il était le genre de personne qui ne se prenait pas la tête, qui prenait la vie comme un grand terrain de jeu. Et si tout le monde n’aimait pas son tempérament, on ne pouvait lui enlever sa joie de vivre constante. Avec un garçon comme lui, cela devenait facile d’oublier ses problèmes, et de rire, même si cela ne durait que le temps d’une soirée. Mais alors qu’elle connaissait désormais son nom, il ignorait toujours le sien. « Puis-je avoir l’honneur de savoir à qui je parle ? » Demanda-t-il le sourire aux lèvres. Puis ensuite, il se leva, se pencha vers le bar, pour attraper la bouteille derrière le comptoir afin de resservir leur deux verres, désormais vide. Tibus lui fit un petit clin d’œil, lui faisant comprendre qu’il allait tout de même payer à la fin de la soirée. Il prit ce deuxième shooter, et l’avala d’une traite. Maintenant, c’était donc à son tour de poser une question. Il réfléchit un instant, avant de finalement ouvrir la bouche. « Quel est ton plus grand désir ? …. A part de me sauter dessus immédiatement évidement. » Demanda-t-il en pouffant de rire. Il ne se prenait réellement pas au sérieux, celui-ci.

Tibus ne pouvait être plus content de lui. Non seulement, il avait réussi à bouger ses fesses de son appartement, et il avait même trouvé une camarade de jeu ce soir. Il avait réellement de la chance que la jeune femme ait accepté de lui parler et ne l’ait pas remballée directement, parce qu’il n’y avait définitivement pas grand monde d’intéressant ce soir. Son petit jeu était des plus simples : un shooter contre une question. C’était le meilleur moyen d’apprendre à connaître quelqu’un et de faire tomber les barrières. Le jeune homme commença doucement en demandant simplement à la demoiselle si elle voulait jouer. Evidemment, un peu plus tard dans la soirée, quand l’alcool aura fait baisser les gardes, ils tenteraient peut-être de pimenter encore un peu plus le jeu en proposant des défis. Mais pour le moment, ils faisaient les choses simplement. La première interrogation de la jeune femme était donc de savoir à qui elle avait à faire. Tibus, fier de lui, et le sourire aux lèvres, se présenta. Il ne serait pas Tibus Tagel s’il n’en rajoutait pas des caisses à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, alors il rajouta quelques détails comme le fait qu’il avait été élu Mister Sexy en septième année (ce qui n’était pas tout à fait exact mais bon, elle n’irait jamais vérifier une information aussi stupide). Visiblement entendre le nom de son interlocuteur semblait avoir sonné une cloche chez la jeune femme. Elle semblait se rappeler de lui comme un garçon qui voulait sans cesse épater les filles. Pas de doute, elle avait vu juste. Rien de plus gratifiant pour Tibus que de faire rire la galerie, et de draguer les demoiselles. Elle posa ses bras sur le comptoir et lui offrit un joli sourire, auquel Tibus répondit. Elle avait désormais un point d’avance sur lui, parce que lui ignorait toujours son prénom. Mais elle ne tarda pas à lui donner. Ginny, prénom plutôt intéressant. Weasley, ça il connaissait. Cette famille était une famille de sang-pur, surtout connu pour enfanter des rouquins. Il aurait peut-être pu trouver ça tout seul finalement, maintenant qu’il y réfléchissait. « Ginny, enchanté. Après ce soir, je me souviendrais de toi, ne t’inquiète pas pour ça. » Dit-il tout en lui lançant un petit clin d’œil. Sacré Tibus. Il ne fait pas de manière, et attrape finalement la bouteille derrière le comptoir pour les resservir.

Désormais, c’était donc au tour de Tibus de poser une question. Il commença par boire son shooter. Après tout, si lui ne suivait pas les règles, qui le ferait ? Il fit mine de réfléchir avant de lui demander quel était son plus grand désir … à part lui sauter dessus immédiatement évidemment. Il ne pouvait s’en empêcher, c’était plus fort que lui. La demoiselle reconnut qu’il n’avait pas froid aux yeux, puis lui demanda s’il pensait réellement qu’elle le voulait. Tibus pouffa de rire. Il n’était pas du genre à se vexer. « Ta bouche dit non, et tes yeux me regardent avec envie, fais attention tu vas finir par m’émoustiller. » Ajouta-t-il en rigolant. Evidemment, il rigole, il taquine, c’est sa marque de fabrication. Et plus il y a du répondant derrière, plus il y prend plaisir. Le garçon aimait beaucoup trop le jeu pour son bien. Finalement elle finit son verre également avant de lui offrir sa réponse. Elle voulait retrouver sa vie d’avant, ne plus penser à un garçon, et arrêté la guerre avant les dégâts. Intéressant. Généralement, il n’était pas réellement possible de retourner dans le passé. Il fallait vivre avec les expériences que la vie nous donnait. Mais si la demoiselle avait en ce moment une peine de cœur, il était compréhensible qu’elle soit un peu triste par rapport à tout cela. Mais ce soir, elle allait retrouver le sourire. Du moins, il fallait l’espérer. Avec Tibus, elle allait quitter un peu la réalité, simplement s’amuser, et arrêter de réfléchir. « Ce soir, pas de passé, pas de guerre, pas de mec idiot qui ne se rend pas compte de ce qui perd, juste nous deux, une bouteille d’alcool, et un jeu idiot. » Annonça-t-il.

Après tout, quand on voulait oublier tous ses problèmes, il n’y avait rien de mieux qu’un peu d’alcool, non ? Au moins le temps d’une soirée. Ginny lui renvoya la même question. Tibus se mit à réfléchir. Ce qu’il voulait vraiment ? « La première chose qui m’vient en tête, c’est moi plus deux nanas dans un même lit, hahaha. Non plus sérieusement, je pourrais pas te dire. Je veux seulement vivre ma vie, profiter de chaque instant, rire à en avoir mal au ventre … tout ça quoi. Mais … attend, tu viens de copier ma question, beauté, un peu d’imagination quand même ! » Balança le garçon en pouffant de rire, et en lui faisant un petit clin d’œil. Mais il avait confiance en elle, il était sûr qu’elle avait assez d’imagination pour trouver une nouvelle question. Cette soirée allait être cool, il en avait bien l’impression.

Si Tibus n’avait pas retenue le prénom de Ginny lorsqu’ils étaient à Poudlard, il pouvait être sûr qu’après cette soirée passée ensemble, il s’en souviendrait. La jeune femme semblait être quelqu’un de plutôt intéressante et d’assez marrante. Il faut dire qu’elle ne l’avait pas envoyé bouler directement, et qu’elle lui avait laissé le bénéfice du doute en entrant dans son jeu. Le jeune homme aimait les personnes comme elles, ceux qui ne jugeaient pas quelqu’un à sa couverture mais qui était prête à regarder plus loin. Peut-être était-ce aussi ce comportement qui le poussait à vouloir continuer cette soirée en sa compagnie. Et pour ce faire, rien de mieux qu’un petit jeu n’est-ce pas ? Et s’il y avait bien un truc où le garçon était le maitre, c’était pour des jeux de boissons. Voilà pourquoi la bouteille et les deux verres allaient leur être très utiles. Après un bref moment sur leur désir le plus profond, Tibus comprit que la demoiselle semblait beaucoup souffrir ces derniers temps, déjà à cause de cette guerre qui faisait rage dans le monde de la magie, mais également à cause de problèmes de cœur. Malheureusement, il ne pouvait pas réellement l’aider. La guerre ne semblait pas être prête de terminer, surtout vu la montée en puissance des forces ennemies. Et pour les peines de cœur … disons qu’il n’était pas le meilleur pour conseiller en la matière, surtout lorsqu’on jetait un coup d’œil à son palmarès. Il n’avait eu qu’une seule histoire sérieuse, qui continuait toujours d’être compliqué d’ailleurs, et à part cela, seulement des histoires d’un soir avec des filles dont il se fichait totalement, et qui ne lui servait qu’à assouvir un certain besoin. Mais Tibus comptait bien lui changer les idées. Ils pouvaient passer une bonne soirée à boire, et à rire, comme si rien n’avait d’importance. Pour le temps d’une soirée faire disparaitre toutes ces émotions négatives, toutes ces peurs quant à l’avenir incertain. Elle semblait d’ailleurs d’accord avec lui, puisqu’elle était en train de lui expliquer avait besoin de penser à autre chose ces temps-ci. Elle devait comprendre à quel point profiter de la vie était important. « Il vaut mieux vivre notre vie, que passer notre temps à avoir peur. » Déclara-t-il avec un sourire.

Mais finalement le jeune homme remarqua qu’elle copiait ses questions, au lieu d’en inventer de nouvelles. Il lui fit une petite réflexion plutôt gentille. Et la vit sourire en réponse. Elle lui confia ne pas être douée pour les questions. Elle ne devait pas s’en faire. Généralement, les gens avaient du mal au début. C’était là que la bouteille d’alcool intervenait. Elle permettait de délier les langues, mais aussi de retrouver de l’imagination, pousser ses barrières et demander des choses qui ne seraient pas venues à l’esprit s’ils étaient sobres. Tibus en profita d’ailleurs pour remettre un peu d’alcool dans chacun de leurs verres. Il ne fallait pas attraper soif. Une nouvelle fois, il poussa le petit verre vers son interlocutrice pour qu’elle n’oublie pas de prendre un peu de boisson, avant de prendre une gorgée du sien. Mais la demoiselle était partie, l’espace d’un instant, pour aller servir un client qui venait tout juste d’arriver. Quand elle revenu à sa hauteur, elle avait visiblement eu le temps de réfléchir puisqu’elle lui posa une question. Si les deux compères avaient brièvement discuté du fait de ne pas parler de choses déprimantes, la question de la guerre semblait tarauder l’esprit de la demoiselle. Le garçon prit le temps de réfléchir. Il faut dire que ce n’est pas un sujet sur lequel il s’attarde beaucoup. Inconsciemment, il s’éloigne de tout ce qui se passe au niveau politique, peut-être pour se protéger, peut-être pour ne pas souffrir de tout ce qui se passe. Mais on ne peut ignorer ce genre de choses indéfiniment. « Dès fois je me dis qu’en ignorant tout ce qui se passe, ça finira par disparaitre … qu’un beau jour, on n’entendra plus rien : plus de disparitions mystérieuses, plus de meurtres, plus de massacres. Je me suis retrouvé en plein milieu de la dernière bataille au ministère et … je crois qu’aucun des camps ne semblent vouloir lâcher l’affaire. J’espère qu’elle va se terminer. Mais comment stopper des personnes qui sont prêtes à tout ? » Dit-il en laissant parler ses pensées. C’est sans doute la première fois qu’il parle autant à cœur ouvert de ce qu’il ressent par rapport à la guerre.

Le garçon attrapa son petit verre et l’avala d’une traite. Il fallait qu’ils se chassent ce genre de conversation de leurs têtes, sinon ils allaient finir par déprimer toute la soirée en pensant à toutes les horribles choses qui se déroulaient actuellement dans le pays. « Ok, il nous faut un peu de rire ce soir beauté, alors … quelle est la chose la plus embarrassante que tu ais fait ? » demanda-t-il soudainement très curieux de la réponse.

Alors que les deux jeunes avaient commencé un jeu d’alcool pour apprendre un peu à se connaitre et pour passer une bonne soirée, Ginny semblait vouloir parler de la guerre. Tibus sentait en elle une grande appréhension par rapport à ce qui était en train de se passer dans le monde magique. D’un côté, il pouvait la comprendre. Depuis des années maintenant, les ténèbres prenaient de l’ascendance sur leur monde. Si tout semblait bien aller en apparence, ce n’était certainement pas le cas. Non parce que les mangemorts s’organisaient, les combats continuaient, les morts s’accumulaient … sans que personne ne semble être capable de tout arrêter. Il l’avait vu de ses propres yeux lors de la bataille au ministère l’année précédente. Il n’en avait jamais reparlé depuis, comme s’il voulait simplement faire disparaître ce mauvais souvenir de son esprit. Comme si par le simple fait de ne pas y penser, ça allait simplement disparaître. Mais ce n’était pas le cas. La guerre était encore présente. Ils vivaient dans un climat de peur, d’appréhension, où ils ne savaient pas à qui ils pouvaient faire confiance. Si Tibus était sûr de son statut de sorcier, il avait de la chance, il savait qu’il n’était pas la cible de ce groupuscule. Donc quoi ? Cela voulait-il dire qu’il pouvait simplement fermer les yeux comme il ne courrait pas de dangers ? Un choix tellement égoïste de sa part. Il s’en rendait compte. Peut-être aussi parce que son entourage proche n’était pas concerné non plus. Mais en parlant avec Ginny, il semblait prendre conscience l’erreur qu’il était en train de faire. Des innocents étaient en train de se faire chasser, persécuter, à cause de leur statut de sang. Et lui restait là sans rien faire ? A simplement s’amuser, et fermer les yeux sur cette situation ? Elle lui demanda s’il n’avait pas l’impression que la guerre pouvait avoir des conséquences sur le futur. Il réfléchit un instant, et se reperd légèrement dans ses pensées. Il avait si longtemps essayé de jamais abordé ce sujet. Tellement sérieux, tellement contraire à tout ce qu’il était. Mais il fallait en parler, cela ne pouvait pas rester dans le silence. Pas avec les terribles actes qui arrivaient tous les jours. Cette guerre semblait être dans tous les esprits. Mais Ginny avait raison sur un point : si cette guerre continuait, comment leur génération allait pouvoir construire quoi que ce soit ? Pourquoi vouloir avoir des enfants dans un monde aussi peu sûr ? « Tu sais … je pense qu’il y aura des conséquences. Peu importe qui remporte cette guerre. On en sera à jamais changé, nous et la société dans laquelle on vit. Je crois que j’évite d’y penser parce ça m’effraie en fait. Et comme tu dis, moi non plus j’ai pas envie d’avoir de gamins dans un monde où la mort rode à tous les coins de rues. »

C’était compliqué. Ils ne devraient pas avoir des discussions aussi importantes … Après tout, ils n’avaient qu’une vingtaine d’année. A cet âge, ils devraient simplement profiter et s’amuser. Ils devraient rire, sortir, tomber amoureux, agir de manière stupide, mais ils ne devraient pas se préparer à prendre les armes, ni se préparer à l’éventualité de mourir. Cette vie était injuste. Ce monde dans lequel ils vivaient l’était tout autant. « Je sais qu’on ne devrait pas croiser les bras en priant pour le meilleur … mais s’engager ouvertement pour contrer les forces du mal, c’est signer son arrêt de mort. » Dit-il calmement. C’était une conversation dure, tout autant que le dilemme auquel il faisait face. Fermer les yeux et ne rien faire, ou risquer sa vie. Il savait que pour certains, il n’y avait pas de dilemme. Il savait que certaines personnes pouvaient tout donner pour le bien du plus grand nombre. Mais pouvait-il faire la même chose. Ginny attrapa la bouteille et se resservit. Tibus fit de même. Finalement, ils allaient surement avoir besoin d’un peu, beaucoup, d’alcool ce soir. Le garçon était sortit du sujet de la guerre pour lui demander ce qu’elle avait fait de plus embarrassant. Elle lui confia donc qu’elle avait, un jour, suivit les instructions d’un journal intime ensorcelé. Quelque chose de dangereux, apparemment elle avait même failli y rester. « Wow. Je savais même pas qu’il pouvait y avoir des journaux intimes ensorcelés. Mais apparemment tu as eu de la chance dans ton malheur. Hum … donc le vaillant prince est un briseur de cœur ? Je te dirais bien oublie le avec un autre, mais j’sais que c’est pas si simple. » Dit-il alors qu’il a une pensée pour Télia. Pensée qu’il chasse bien vite de son esprit quand il entend la prochaine question de la demoiselle.

Elle lui demandait donc s’il était déjà sorti avec quelqu’un qui ne l’intéressait pas, juste pour ne pas être seul. Le garçon sourit. Cela dépendait évidemment de quel point de vue on regardait cette question. « Sexuellement parlant, ouais. Sinon sortir réellement avec quelqu’un, non. J’ai fréquenté qu’une seule fille. Que des coups d’un soir … ou deux, sinon. Et toi ? » Oui il venait de lui renvoyer la même question. Mais il faut dire qu’elle était assez intéressante celle-ci.

Et puis le sujet s’était légèrement dirigé sur la guerre. Cette chose qui était dans les esprits de chacun en ce moment. Et ce n’était pas pour rien. Comment ne pas être affecté par cette guerre si tragique qui provoquait terreur et disparition dans l’Angleterre magique. Si Tibus essayait la plupart du temps de chasser ces pensées de son esprit, il devait reconnaitre que cela faisait également du bien d’aborder le sujet. Ginny ne le connaissait pas tant que cela. Ainsi, elle n’avait pas la méprise de le juger. Pour autant, elle ne semblait pas avoir très bien cerné le garçon. Ce n’était pas bien grave. Tibus n’avait pas réellement envie de souligner le fait qu’il ne faisait absolument rien pour ses convictions. Il ne se battait pas pour le bien, au contraire, il restait en retrait, essayait d’ignorer ce qui se passait comme si tout allait disparaitre en un clignement d’yeux. Stupide oui. Après tout, fuir les difficultés était quelque chose qu’il savait très bien faire. Lejeune homme décida de ne pas insister sur le sujet. Après tout, ils étaient là pour s’amuser ce soir. Il fallait un peu oublier le sujet lourd, et passer à la boisson. Depuis qu’il était arrivé, les deux jeunes s’étaient envoyés quelques shooters. Et s’ils continuaient sur cette lancée, ils risquaient de se retrouver dans un état d’ébriété intense dans quelques heures. Si Tibus s’en fichait, Ginny était tout de même censé travailler … quoi que, il n’y avait pas beaucoup de clients, donc autant qu’elle s’amuse un peu elle aussi, non ?

La demoiselle lui fit donc quelques confidences. Elle lui apprit qu’elle avait été sous l’influence d’un journal intime lors de sa première année à l’école. Wow, Tibus était réellement choqué, et surpris, il ne pensait pas que cela pouvait être possible. On ne pouvait réellement avoir confiance en rien ni personne. Tout pouvait être ensorcelé, et même si on leur répétait encore et encore pendant toute leur jeunesse, jamais il ne venait à l’esprit de se méfier d’un pauvre journal. « Tu m’étonnes, ma pauvre. » Ponctue le garçon alors qu’il se resserre un verre, et en glisse un autre dans la main de la rouquine. Pas question qu’elle se défile, elle allait continuer à boire avec lui toute la soirée. Evidemment alcool aidant confidence, elle lui parle d’un garçon dont elle semble réellement attaché. Ha les histoires d’amour, c’est jamais facile, il est bien placé pour le savoir d’ailleurs. Un garçon qui lui sauva la vie pour lui briser le cœur un peu plus tard. C’était triste dans un sens. Le garçon prit une gorgée avant de répondre à la demoiselle. « Regrette jamais tes histoires, patate. Avec tout ce qui se passe, faut juste vivre. Alors amuse toi, embrasse qui tu veux, quand tu le veux, réfléchis pas. Juste suis tes envies. » Dit-il avec un sourire aux lèvres. Oui la vie était bien trop courte pour regretter les actions. Et il l’avait surnommé patate, petit surnom affectif venant de sa bouche. Puis pour une fois qu’un surnom n’était pas relié à la taille des boobs de la meuf, il fallait le féliciter.

Finalement ce fut son tour de se confier un peu sur son passé amoureux. Bon elle avait surement entendu des rumeurs à propos de lui. Il faut dire qu’il avait bien fait parler de lui pendant ses années à Poudlard. « Une seule, ouais. Je les préfère pour une nuit, quand elles écartent facilement les cuisses. Oh chéri, je vais être vexé si tu reconnais pas que j’étais Mister Poudlard pendant ma septième année. » Dit-il avec un petit sourire malicieux au coin des lèvres. Ne rien prendre au sérieux, c’est tout à fait lui. « A l’université … mmh seulement parce que ma daronne m’y oblige. Tu bosses ici à temps complet ? »

Il était intéressant d’apprendre à connaître quelqu’un. La différence entre comment on pouvait s’imaginer une personne au premier abord, et tout ce que l’on découvrait quand on prenait vraiment le temps de parler avec cette dite personne. Si Tibus avait du décrire Ginny sans la connaître. Il l’aurait mis dans la catégorie des « gentilles filles ». Le genre de personne droite qui ne fait jamais un pas de travers, le genre de personne qui a eu une vie facile, qui a connu une famille aimante, et du soutien, le genre de personne que tu aurais presque peur de casser en approchant de trop près, et clairement le genre de fille trop bien pour qu’il ait une chance de la séduire pour une nuit. Mais en parlant à la jeune femme ce soir, seul à seul dans ce bar désert, il réalisait petit à petit combien elle était différente de ce qu’il avait pu s’imaginer. Elle semblait ne pas avoir vécu des choses faciles, à commencer par ce fameux journal intime qui avait pris possession d’elle pendant sa scolarité. Incroyable, jamais il ne se serait imaginé une telle chose, encore moins que quelque chose d’aussi stupide qu’un journal pouvait être aussi dangereux. La pauvre, pensait-il. Compliqué de se faire avoir, compliqué de se relever d’une telle épreuve. Mais elle avait réussi, malgré son jeune âge. Elle en avait tout de même retenu une leçon, celle de ne plus faire confiance à des objets qui peuvent penser par eux-mêmes. Après avoir épuisé ce sujet, ils en vinrent naturellement sur les histoires amoureuses. Sujet compliqué pour Tibus, qui ne se confie rarement là-dessus : surement à cause des barrières qu’il se met depuis tant d’années. De par son expérience et son vécu, il conseille à la jeune femme de ne pas regretter ses actions. Après tout, ce qui était fait ne pouvait être changé, il valait mieux aller de l’avant et porter ses actions avec fierté. Après tout, chaque action faisait de la personne ce qu’elle était à présent. « Je peux t’aider à te détendre, s’il y a besoin, je suis toujours O.P pour rendre un service moi. » Dit-il d’un air malicieux. Et oui, on ne le changera jamais vraiment le loustique, toujours obligé de flirter, ou de faire de petites propositions déguisés.

Les deux jeunes continuaient à boire tranquillement, insouciamment, comme si le reste du monde disparaissait peu à peu. Tibus ne pensait plus à ce qui se passait à l’extérieur, ou à la guerre, non. Sa seule envie ce soir était d’oublier tous ces sujets un peu trop sérieux, toute cette peur qui trainait un peu partout, pour s’amuser, pour se détendre, comme des jeunes de leur âge devraient le faire maintenant. Pas pudique pour un sou, il expliqua clairement ce qu’il préférait : les coups d’un soir tranquille sans engagement, sans prise de tête. Mais après tout, cela n’allait surement pas être une surprise pour la jeune femme. Elle avait sans doute entendu beaucoup de choses à son sujet lorsqu’elle était à Poudlard. Il faut dire que l’ancien poufsouffle avait sa petite popularité. Elle admit donc avoir entendu des choses, mais lui confia qu’elle préférait se faire sa propre idée sur les gens. Intéressant. Et assez plaisant, il fallait l’avouer. « Mmmh tant mieux, je suis pas sûr que les meufs de Gryffondor disent que des bonnes choses sur moi. Oublie tout ce que tu as entendu et fais-toi ton idée. » Oui après tout, il avait quand même pas mal joué avec des rouges et ors de l’année de Ginny lorsqu’il était lui-même en dernière année. Et comme certaines avaient été assez émotives, elles avaient très bien pu cracher sur sa gueule comme il le faut. Ginny lui demanda par la suite ce qu’il faisait. Lui était étudiant, mais principalement parce que sa mère ne le lâchait pas d’une semaine, et qu’elle le tuerait s’il abandonnait les cours. Lui ce n’était franchement pas son délire. « Je sais pas trop ce que je veux faire. J’ai déjà raté mon année une fois. Mais si j’abandonne l’université, elle me lâchera jamais. Franchement, je crois que ça me dérangerait pas de bosser ici : de l’alcool à volonté, des nanas éméché, que demander de plus. » Répondit-il en blaguant. Mais il faut dire que sa mère n’était clairement pas un cadeau. Si celle-ci empiétait beaucoup sur la vie de son fils, il était au bord de l’explosion. Elle n’avait clairement pas de limite quand il s’agissait de son premier-né.

Tibus attrapa le verre que venait de lui servir la jolie serveuse. Et d’un coup sec, c’était avalé. Heureusement que Tibus tenait bien l’alcool … en même temps, il avait des années d’expériences pour le coup. La demoiselle s’approcha un peu plus de lui, et lui toucha le bras, ce qui fit immédiatement sourire Tibus. « Pas facile tous les jours, tu comprends, avoir des filles à ses pieds en permanence, ça peut être étouffant, mais ça va j’ai pas trop mal géré. J’ai fait de mon mieux pour satisfaire tout le monde. » Dit-il avec un sourire malicieux au coin des lèvres. « Tu as clairement manqué quelque chose en te tenant éloigné de moi à l’école, Gin’ ». Petit clin d’œil sûr de lui. Il était clairement dans son élément dans cette conversation, et il faut dire qu’il aimait beaucoup ce petit jeu.