Il est temps de chanter [libre]

Toute stressée comme elle était Charlotte observait la salle encore vide de monde. On leur avait demandé à l’école des arts d’organiser des évènements en rapport avec leur discipline et elle avait décidé avec d’autres gens de mettre en place un concert gratuit pour pouvoir apprendre à chanter devant les autres. Ils avaient donc mit des affiches un peu partout dans l’université, école des sports et les bars sorciers pour que les gens puissent venir et c’était totalement angoissant. En même temps quand on n’avait jamais joué nos musiques devant quelqu’un c’était totalement compréhensible. Charlotte qui n’avait jamais fait ça été complètement morte de trouille. Certains dans son groupe de pote de l’école avaient déjà eu l’occasion de jouer dans des bars et elle aurait sans doute préféré le faire avant. Une salle de concert devant elle, Charlotte qui commençait. Elle avait beaucoup de musique un peu rock qui nécessité plusieurs instruments, mais d’autres étaient plus acoustiques. En relisant ses musiques, la jeune femme s’était rendu comptes que beaucoup de ses chansons tournaient autour de ses amis vus que sa vie était vraiment monotone. Ainsi combien de chanson elle avait écrit sur la vie de Télia et de Tib, sur Tib lui-même ou tout simplement sur le sentiment d’amour incompris. Charlotte était prête à les jouer, mais au fur et à mesure que l’heure avançait, que la salle se remplissait, l’angoisse ressurgissait. La jeune femme espérait qu’aucun de ses proches ne viennent, ni Tib, ni ses parents. Rien que des inconnus ce serait déjà bien au moins elle ne serait pas juger par ceux qu’elle connaissait. En même temps vu la chanson qu’elle avait choisie pour commencer, certains rires dans la salle pourrait la perturbé. Elle espérait simplement qu’on la laisserait jouer d’autres chansons après ça. Mais c’était l’exercice, chanter une chanson seule avant de le faire avec d’autres musiciens. Charlotte avait perdu à la courte paille c’était pour ça que c’était à son tour de commencer. Habillée à sa manière un peu rock, elle espérait vraiment que les gens accepteraient ce qu’elle avait écrit. D’ailleurs elle n’avait même pas mis de titre à cette fameuse chanson. La salle commençait à se remplir, mais une vingtaine de personne à tout cassé, en même temps il était encore tôt, bien que l’heure de départ arrivait. Faisant les cent pas dans la loge, son professeur vint la voir pour lui dire que c’était le début du concert et qu’elle pouvait y aller. Charlotte prit une grande bouffé et se mit à réfléchir très vite pendant quelques temps. Ne pas paniquer, s’amuser, jouer et tout se passerait bien. En entrant sur scène avec sa guitare, la jeune femme prit place sur la chaise posée près du micro. « Bonsoir tout le monde, merci d’être venu. Je m’appelle Charlotte Deauclaire et je vais commencer cette soirée par une chanson de ma composition. Elle est encore en cours alors soyez indulgents. » Prenant une nouvelle respiration, loin du micro pour éviter de faire trop de bruit, elle commença à jouer quelques notes en intro, ferma les yeux, puis elle commença à chanter.

HS : avant de lire la chanson je vous conseille d'écouter cette musique qui m'a inspiré pour l'écrire : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

« Je vais vous raconter, l’histoire d’un gars
Un gars que vous ne connaissez pas.
Il avait de drôles d’habitudes
Et c’était l’une de ses aptitudes

Quand je l’ai connu c’était bizarre
Vous allez très vite comprendre pourquoi

Il était tout nu, tout nu
J’avais devant mes yeux
Une très grosse queue
Qui bandait sans retenue

Il était tout nu, tout nu
Du torse aux chevilles
Je dois vous avez que ça m’a pas vraiment plu

Mais après ma surprise
J’ai regardé le torse de ce type.
Il avait des abdos,
Aussi beaux qu’une statue d’Apollo.

Il était tout nu, tout nu
Avait des petits fesses
Toutes pleines de prouesses
Mais le genre que j’avais jamais vu.

Il était tout nu, tout nu
Je ne sais pas pourquoi
Mais c’était devant moi.
C’était bien saugrenu.

Vous me trouver sans doute, très très étrange
Mais je suis désolée si ça dérange.

Après cette histoire on est devenus potes,
Je sais que c’est d’autant plus moche.

Il est toujours tout nu
Dès qu’il le peut du moins
Mais préfère avoir des témoins.

Il est toujours tout nu,
Je m’y suis habituée
Sans trop protester.

C’était l’histoire d’un gars
Un gars très important pour moi.»  

Après avoir terminé la chanson par quelques notes de fin, Charlotte ouvrit les yeux pour voir le regard des autres rivés sur elle. Apparemment cette chanson était bizarre pour eux. Quelques applaudissements survinrent toutefois. Elle regarda vers la loge le regard de sa prof, un peu perturbée, mais cela ne l’empêcha pas de reprendre : « Bon bah on va passer à quelque chose d’autres, un peu plus bougeant. » Plusieurs collègues de l’école vinrent sur la scène, s’installèrent pour jouer et Charlotte les accompagna à la voix, chantant des chansons un peu plus normale, dirons-nous que celle qu’elle venait de chanter auparavant. Elle s’amusait comme une folle, fermant les yeux pour ne pas voir le public parfois, bien que dans le noir, mais c’était très agréable comme sensation. Trois, quatre, cinq chansons plus tard, elle sortit enfin de scène pour retourner dans les loges. Son professeur lui expliqua alors sa manière de penser, sur le fait que même si sa chanson était bien écrite et bien jouer, le sujet devrait être tout autre. En autre chose il valait mieux qu’elle la garde pour elle. L’excitation de chanter sur scène était encore présente pour Charlotte qui acquiesça tout sourire de sorte qu’on aurait pu croire qu’elle était en train de se moquer de son professeur. Finalement une fois les reproches passés, l’ancienne poufsouffle partis rejoindre la salle pour voir la suite du concert.

C’était plutôt une sensation drôle d’avoir oser chanter ce genre de chansons dans un concert à scène ouverte. Mais d’un autre côté on lui avait demandé de chanter quelque chose de personnel qu’elle avait écrit et c’était la seule qu’elle pouvait chanter uniquement avec une guitare. Alors oui peut-être que la chanson pouvait semblait bizarre pour les gens qui l’écoutaient, mais sans doute que ceux qui la connaissaient comprendraient de qui elle parlait. En même temps tout ceux de Poudlard savait qui était l’énergumène qu’elle appelait son meilleure amie, cette personne qui était capable de se balader à poil sur la simple idée d’un défi ou parce qu’il avait envie de le faire. Mais dans la salle certains ne le connaissaient pas et parler d’un mec à poil qui pendait sans retenu était choquant quand on ne s’y attendait pas. Au fond d’elle Charlotte était contente d’avoir pu chanter cette chanson car non seulement elle avait mis du temps à l’écrire, mais en plus c’était réaliste, pas comme les autres qu’elle écrivait. La plupart de ses chansons parlaient d’amour, un amour qu’elle ne connaissait pas mais qu’elle percevait chez les autres. Elle aimait pouvoir interprétée ce que ses amis amoureux pouvaient ressentir, mais sans doute que tant qu’on n’avait pas connu le sentiment d’amour on ne pouvait pas vraiment comprendre. Alors le reste de ses chansons devaient être moins bonnes que celle sur Tibus. Charlotte ne savait pas comment caractériser la sensation qui l’envahissait pour cette première fois. Elle avait parfaitement réussi à chanter devant une salle avec de nombreuses personnes qu’elle ne connaissait pas et c’était une grande première pour elle qui ne chantait devant personne d’autres qu’elle-même. Ses parents ‘avaient entendu jouer de nombreuses fois sans forcément l’entendre chanter, Tibus ou même Télia ne connaissait pas cette partie d’elle, car trop timide pour chanter en public Charlotte n’avait jamais osé. Enfin son meilleur pote savait qu’elle chantait sinon elle ne serait pas aller dans une école d’art, mais pousser la chansonnette devant quelqu’un c’était différent que de savoir qu’on pouvait chanter. Elle ignorait complètement si son pote était dans la salle ou si quelqu’un de sa connaissance l’avait entendu cette chanson merveilleuse. Mais elle le saurait bien assez vite, descendant de la scène après quelques remontrances de son professeur. Madame Rease était leur professeure principale et même si elle avait préféré enseigner à des élèves, elle avait une très belle voix. D’après ce qu’on racontait dans l’école, elle n’avait jamais trouvé d’endroit où chanter et n’avait donc jamais pu percer. Charlotte se disait parfois qu’elle devrait les rejoindre dans ce genre de concert à scène ouverte, mais étant encore novice dans tout ça, elle n’avait jamais fait le premier pas. Tandis que la jeune femme rejoignait les spectateurs, qu’elle ne fut pas sa surprise d’entendre une voix familière la saluer. Mathéo Collins, l’un de se amis de Poudlard qu’elle n’avait pas revu depuis trop longtemps à son gout, se tenait là. A peine fût-il près d’elle, après lui avoir fait quelques compliments, que Charlotte sauta dans ses bras. « Matheo ! ça fait plaisir de te voir. » lui dit-elle trop heureuse de voir un visage familier, sans se rendre compte qu’il avait entendu la chanson dédié à Tibus. « Merci pour les compliments, mais j’aurais sans doute pu faire mieux. » reprit-elle. Mathéo fit un petit commentaire sur la chanson et Charlotte sentit ses cheveux devenir bleu nuit avant de se mettre à sourire. La gêne était présente non seulement pour avoir chanté devant tout le monde, mais aussi parce que ça signifiait que quelqu’un avait entendu cette chanson. Mais elle savait que Matheo ne l’embêterait pas sur les propos qu’elle avait tenu. Il lui demanda ce que cela faisait d’avoir chanté pour la première fois devant autant de monde et toujours sur le coup de sa prestation, Charlotte répondit en bougeant légèrement les mains : « Stressant, terrifiant, hallucinant et excitant. C’est vraiment perturbant de chanter devant pleins de monde et surtout chanter ce genre de chanson un peu personnelle quand même. » Elle n’était pas certaine après ça de vouloir rechanter à nouveau, mais le plaisir était quand même là, il suffit simplement qu’elle chante des choses plus poétiques. « Je ne t’attendais pas à te voir là, comment ça se passe de ton côté. » lui demanda-t-elle en l’emmenant près du bar pour qu’elle prenne à son tour une bière. Depuis la fin de leur études elle ne l’avait pas revu, Mathéo n’étant pas à l’université et l’école des sport n’étant pas lié directement à l’école des arts, Charlotte l’avait un peu perdu de vue.

La chanson avait toujours fait partie de la vie de Charlotte. Depuis qu’elle était toute petite elle avait appris à jouer divers instrument grâce à ses parents musiciens. Ils jouaient un peu de tout et avaient notamment donner des concerts autrefois, mais ils avaient été plus emballés par l’idée de vendre des instruments plutôt que de vivre de la musique par un autre moyen. Charlotte pouvait comprendre, même si elle adorait la musique, elle savait que c’était un milieu très précaire qui pouvait nous échapper du jour au lendemain. Et puis elle ne savait pas encore si elle voulait écrire pour les autres et composer pour eux, ou bien chanter ses propres chansons, remplir des salles et devenir célèbres. Célèbre, elle ? La petite Charlotte tellement peu sûre d’elle-même qui n’aimait pas les compliments qui avait de sérieux complexe ? D’un côté elle était tellement bien sur la scène, ce sentant libre d’être qui elle voulait, sa musique, sa voix, les notes la transportant dans un autre monde bien loin de celui qu’elle connaissait. C’était tellement différent de ce qu’elle pouvait montrer autrement dans la vie de tous les jours. Quand elle chantait, elle était bien, différente et sans nul doute pleine d’une assurance que personne ne lui connaissait. Mais jusqu’à aujourd’hui, elle n’avait jamais chanté pour les autres. Toujours toute seule à s’entraîner vocalement, parfois accompagné d’une connaissance musicienne, mais cette soirée concert organisé par son école l’avait poussé à donner de la voix pour montrer de quoi elle était capable. Si des affiches avaient été distribuer un peu partout dans les lieux magiques, Charlotte ne s’attendait pas sérieusement à voir quelqu’un qu’elle connaissait venir ici. Pourtant la musique avait ce pouvoir d’apaiser les cœurs, de faire du bien au moral surtout après tout ce qui s’était passé cette année. Alors forcément il y avait quand même du monde quand elle se mit à chanter cette chanson écrite à l’époque de Poudlard que Tibus lui avait inspiré. Un jour elle la lui chanterait, mais elle était certaine qu’il rigolerait bien en l’entendant. En même temps parler de ses habitudes à se mettre à poil dans la salle commune, tout le monde ne parlerait pas de ça dans une chanson. Tout s’enchaînait, les sons et les notes lorsque Charlotte quitta finalement la scène pour rejoindre la foule et laisser place à d’autres personnes le soin de chanter.

Si elle ne s’attendait certainement pas à voir quelqu’un, quelle ne fut pas sa joie en voyant Mathéo Collins venir la féliciter pour sa performance. Il était l’un de ses amis, mais elle ne l’avait pas vu depuis si longtemps qu’elle lui sauta dans les bras. Elle était heureuse qu’il soit là, même si pour le coup savoir qu’il l’avait entendu chanter pouvait être très gênant. Modeste et ayant l’impression qu’elle n’était pas une grande chanteuse, elle le remercia mais nia le fait d’avoir assuré. Pourtant le jeune homme la traita de folle et continua sur les compliments. Est-ce qu’elle arriverait à s’y habituer ? Non pas du tout, la gêne commençait légèrement à s’emparer de la demoiselle qui prit le temps de répondre : « C’est gentil Math, mais si tu peux arrêter avec les compliments ça m’arrangerait. » Le manque de confiance en elle revenait à grand pas, encore une fois pour ne pas changer les choses. Elle n’aimait pas ça, ni les compliments et elle avait déjà un don suffisamment original pour ne pas avoir en à rajouter sur qui elle était. Toutefois elle lui adressa un joli petit sourire par la suite. Même si elle n’aimait pas qu’on la complimente de trop ça faisait toujours du bien. Et puis le concert l’avait quand même bien stressé, malgré l’excitation du moment, elle n’avait sans doute pas dû tout donner à cause de la peur. Mais elle avait quand même réussi à s’amuser et recommencerait sans doute l’expérience. Après tout si elle voulait un jour que d’autres chantent ses chansons le mieux était sans doute qu’elle commence par les chanter elle-même. Oui ça c’était une bonne idée. Faisant part de ses impressions concernant le concert qu’elle venait de donner, Mathéo semblait comprendre son point de vue. Il en profita pour demander qui lui avait inspiré la chanson et Charlotte afficha un grand sourire. « L’important est de s’amuser oui. La chanson … elle m’est venue de Tib. Je l’ai écrite il y a longtemps mais je voulais savoir comment un public pourrait réagir face à ce genre de paroles. Je crois que je les ais beaucoup surpris. » C’était le moins que l’on puisse dire, ils ne devaient pas s’attendre à entendre ce genre de chansons dans un concert à scène ouverte. Pourtant c’était là le but de l’exercice également, chanter des trucs plus personnels et voir comment pouvait réagir un public. Ils n’étaient pas juger et les personnes ne l’avaient pas hué, elle avait simplement compris qu’ils ne s’y attendaient pas.

Ils ne s’étaient pas vus depuis tellement longtemps, tout les deux et pourtant ils en avaient vécu des choses ensemble. Plus de bêtises qu’autre chose, mais depuis Poudlard garder le contact était parfois bien plus compliqué qu’il n’y paraissait. Alors elle comptait bien profiter de ce moment pour en savoir plus sur la vie du jeune homme et sur ce qu’il faisait professionnellement. Il lui expliqua qu’il n’était pas si loin d’elle, chose donc curieuse qu’ils ne se soient pas vus avant, et qu’il passait beaucoup de temps à s’entraîner au Quidditch. Charlotte se souvenait d’avoir affronter Mathéo quand ils étaient à Poudlard, lui poursuiveur et elle batteur, pour leur maison respective et elle connaissait bien ses talents au quidditch. Il était très doué et elle était heureuse de voir qu’il allait pouvoir montrer son talent à tout le monde. D’autant que d’après ce qu’il lui disait s’il n’était pas en première année, il pourrait très bien rejoindre le monde professionnel. Impressionnée elle l’écouta parler d’un avenir qui paraissait si proche et en même temps si lointain. « C’est dommage qu’ils ne recrutent pas des premières années, tu as un bon niveau je l’ai vu plus d’une fois et maintenant avec tes entraînements tu dois être monstrueux. Je ne sais pas si j’aurais toujours l’envie de t’affronter maintenant. Surtout que d’après ce que je comprends tu pourrais entrer dans le milieu pro l’année prochaine. » Il allait la battre à plate couture s’ils faisaient ça, mais d’un autre côté cela faisait un bon moment qu’elle n’avait pas joué au Quidditch, elle devait sans doute être rouillée après tout ce temps. Elle chopa une bière au comptoir et bu une gorgée, l’écoutant lui demandé ce qui se passait dans sa vie. Pas grand-chose de bien palpitant si elle y réfléchissait bien. A part le concert d’aujourd’hui elle n’avait pas fait de grande chose depuis qu’elle avait quitté Poudlard. « Ma vie n’est pas très folichonne en ce moment. Avec tout ce qui s’est passé cette année je n’ai pas fait grand-chose. Disons que j’ai beaucoup composé et écris de chansons, mais c’est compliqué d’en faire des biens quand ta vie n’est pas très remplie. Alors j’écris en me basant sur ce que je connais des relations des autres, sinon ça donne des chansons comme je viens de chanter. Qui n’ont aucun sens et qui sont juste là pour faire sourire ou choquer le public. » Elle avait tellement de carnet rempli de chansons, des bonnes comme des mauvaises, des accords qui sonnaient faux mais pourtant qui continuaient à être écrit pour laisser passer le temps. Un jour elle pourrait écrire des chansons sur ses propres histoires.

Chanter devant tout le monde avait clairement été une épreuve pour la jeune femme et pourtant en montant sur scène, quand elle avait fermé et entamer les premières notes de la musique qu’elle comptait jouer, tout le stress qu’elle avait emmagasiner avait disparu. Elle s’était sentit parfaitement bien devenant une autre personne, beaucoup plus sûre d’elle qui ne se préoccupait pas que les chansons qu’elle chantait puisse choquer les autres, que le son, la mélodie et les mots ne soient pas appréciés. C’était une chanson qu’elle avait écrite pour son meilleur ami et rien que pour ça cela comptait énormément pour elle. Des chansons dans sa vie Charlotte en avait écrit d’autres, elle avait des cahiers remplis avec des phrases en rimes, des petits morceaux par ci par là mais c’était sans doute l’une des seuls qui avait aboutie sur une chanson entière. Elle aurait sans nul doute aimé ne pas quitter la scène, pour une fois qu’elle se sentait à l’aise, mais en rouvrant les yeux la salle lui était apparu et elle avait comprit que c’était bel et bien ça qu’elle voulait faire de sa vie. Vivre de la chanson, redonner de l’espoir et de la joie par sa voix, rendre les gens émus de ce qu’ils pouvaient entendre ou tout simplement ressentir quelque chose. La musique avait cette faculté, elle avait le pouvoir de dire les choses que les gens n’osaient pas dire, d’avouer des sentiments et des ressenti invisibles à l’œil nu. Tout comme l’amour, la musique était vraie, elle ne mentait pas. Il était étrange pourtant que la jeune femme ne chante pas des chansons la concernant directement, mais pour le moment elle n’avait rien à raconter, ni ses espoir concernant sa sœur, ni même des sentiments qu’elle pouvait ressentir. Elle n’avait rien du tout à raconter. Tout ce qu’elle pouvait écrire c’était ce qu’elle voyait chez les autres, ce qu’elle comprenait si bien mais que les gens autour d’elle ne percevait pas. L’amour, la vie, l’espoir et la joie des sentiments bien trop beaux pour ceux qui trouvaient ses temps trop sombres. Elle avait écrit sur Tibus et Télia, leur amour qui ne semblait pas vouloir les réunir, mais qui existait bel et bien, elle avait aussi essayé d’écrire sur Ayla et Mathéo, un amour pur et simplement beau. Charlotte avait écrit sur les inquiétudes, les amours à sens uniques, les rêves qu’on faisaient parfois et ce qu’on imaginait pour la suite. Mais jamais elle n’avait écrit sur ce qu’elle ressentait vraiment. Pas une émotion en elle n’était assez forte pour le moment pour lui permettre de noircir les cahiers. Mais un jour cela arriverait sans aucun doute.

Elle fut surprise en quittant la scène de croiser Mathéo Collins, un ami qu’elle n’avait pas vu depuis si longtemps. Pourtant quand elle commença à parler avec lui, Charlotte se rendit compte que leur école était juste à côté. Non pas à des rues de distances comme l’université, mais vraiment coller l’une à l’autre. Il avait choisi un projet d’avenir aussi incertain que celui de la rousse, mais elle avait entièrement confiance en lui pour réussir dans le sport professionnel. Il avait toujours était doué au Quidditch et elle avait beau avoir essayé de lui rendre les match impossibles à jouer, il était doué pour esquiver les cognards qu’elle lui envoyait. Mathéo semblait surprit par le choix de la chanson de Charlotte et elle lui expliqua qu’elle voulait voir les réactions tout simplement, voir comment un public pouvait réagir, mais il s’agissait surtout d’une chanson originale qui lui tenait à cœur. Elle lui sourit en l’écoutant dire qu’il fallait prendre des risques. C’était l’idée en effet mais monter sur une scène peu importe la chanson était dangereux en lui-même. « Si je deviens célèbre un jour je ne sais pas si je la ferais découvrir au monde entier. C’est une exclue pour ceux qui sont présents aujourd’hui. » répondit-elle avec un clin d’œil. Non il n’était pas certains qu’elle la chante à nouveau, sauf peut-être au mariage de Tibus, cela pourrait être drôle. Enfin si cet imbécile se mariait un jour. Le temps était passé bien trop vite et ils ne s’étaient pas revus depuis un bon moment, ils avaient tant de choses à se dire. Charlotte avait envie de savoir comment se passait la vie de Mathéo autant professionnellement que sentimentalement et elle ne tarda pas à lui demander plus d’information. De ce qu’il lui racontait les entraînements étaient intenses et il aurait pu se faire remarquer par des recruteurs mais en tant que première année c’était beaucoup plus compliqué. Il espérait que l’année suivante cela pourrait être le cas. Charlotte espérait pour lui également, il était doué, mais quand il reprit la parole, une chose fit tiquer la jeune femme. Tout comme la rousse quand elle parlait de musique, Mathéo parlait de sa passion avec des étoiles pleins les yeux et elle trouvait ça magnifiques qu’ils puissent vivre de leur passion, mais d’un autre côté elle ne voulait pas qu’il passe à côté du reste trop concentré sur sa vie professionnelle. Elle avait de la chance d’avoir beaucoup de temps libre et d’avoir une vie sentimentale extrêmement plate, mais lui il était toujours avec Ayla enfin de ce qu’elle en savait et Charlotte avait peur qu’il loupe des choses. Pourtant ce fut avec un sourire qu’elle lui répondit : « Ne te tue pas à la tâche, Math et n’oublie pas de vivre non plus. C’est bien de vouloir réaliser son rêve, mais on pourrait facilement passer à côté de quelques moments importants. Et franchement oui un petit entraînement me dirait bien, mais je n’ai pas été sur un balai depuis un petit bout de temps. » Oui elle voulait bien faire un petit entraînement avec lui ça la changerait de sa chambre remplit de note, de partitions et de paroles de chansons. Mais elle savait très bien qu’il gagnerait peu importe la manière dont elle jouerait. Déjà parce qu’il jouait tous les jours et elle non et qu’en plus contrairement à d’autre, elle n’avait jamais réussi à l’envoyer à l’infirmerie.

Mais ça lui ferait du bien, avec l’impression de se retrouver à Poudlard pendant un moment. Et puis surtout c’était une occasion de passer du temps avec lui, maintenant qu’ils s’étaient retrouvé, ce serait triste de ne pas en profiter pour se revoir à nouveau. Elle prit une gorgée de sa bière, parlant alors à nouveau de la musique et Mathéo toujours aussi curieux, lui demanda comment sa vie se passait de manière générale. Celle de Charlotte était sans doute très peu palpitante, elle ne faisait rien d’autre à part étudié, aller voir Tibus, faire quelques soirées et ses chansons ne parlaient pas d’elle. Cela montrait bien qu’elle n’avait strictement rien à raconter. Mais Mathéo semblait penser le contraire, posant plusieurs questions, sur pourquoi elle n’écrivait pas sur ses doutes et ses questionnements, avant de lui demander ce qu’on lui apprenait à l’école de musique. Charlotte avait énormément de doutes, de choses à l’esprit quand elle y pensait, retrouver sa sœur en faisait partis, son impression d’y être pour quelque chose dans ce départ, mais pouvait-elle seulement écrire alors qu’elle n’avait aucune réponse à ses questionnements. « Non pas vraiment. Enfin si mais ça ne donne rien de bien concluant. Je comprends mieux les sentiments des autres je pense. A mon école ils nous laissent pas mal de liberté au final, bien sûr on a les cours de solfèges et de musiques, d’écriture et d’histoire de la musique mais de manière générale ils nous laissent tout simplement écrire pour nous. » répondit-elle alors. La dernière question que lui avait posé Mathéo était en soit beaucoup plus simple à avoir une réponse. D’après ce qu’il lui disait c’était la première fois qu’il voyait un concert comme ça avoir lieu et changer de sujet convenait parfaitement à Charlotte qui n’avait pas vraiment envie d’exposer ses ressentis maintenant. Elle lui sourit. « C’est la première fois qu’on fait ça oui, notre professeur a bataillé pour qu’on puisse faire des concerts et voir si ça nous plaisait. Mais je suis d’accord il faudrait faire ça plus souvent. » Bon il n’était pas certains qu’elle ait des chansons disponibles à chaque concert, mais si leur professeur arrivait à faire venir des producteur, oui Charlotte pourrait peut-être réussir à accomplir son rêve.