Hades ☆ I hate you but I love you,

Dans une petite chambre du chaudron baveur, sur le chemin de traverse, Calypso Selwyn ou plutôt Elisabeth Fawley enrage alors qu'elle vient d'apprendre la vérité sur son histoire. Voilà quelques jours que la sorcière a donc simplement quitté son poste de Poudlard, juste avant les examens de fin d'année. Elle a signé de nouveau pour l'année prochaine, appréciant son rôle de professeur et ne pouvant pas prendre le risque de contrarier le seigneur des ténèbres si elle ne veut pas qu'il s'en prenne à son ventre ou son enfant quand ce dernier sera né. Mais elle ne veut plus croiser Hades ni entendre parler de ce dernier. Pas apres ce que ce dernier lui a apprit sur sa perte de mémoire et le role qu'il a eut à jouer dans celle ci. Voilà des jours que la jeune femme hésite. Elle hésite à aller voir sa famille qui l'a perdue depuis un moment maintenant mais elle ne sait pas. Le sorcier n'a pas retiré le sort servant à la cacher aux yeux de ceux qui l'ont connus. Alors ils ne reconnaitraient pas Élisabeth. Comment la croire dans ce cas ? Elle etait sûre et certaine que ses proches la prendraient pour une folle. Et l'absence maintenant qu'elle se souvient d'eux est abominable. Au final elle a besoin de son prétendu mari pour retrouver sa famille. Mais l'idée même de le voir met la jeune professeur de défense contre les forces du mal absolument hors d'elle.

Quand on toque à la porte elle rumine encore d'autant plus qu'elle n'en veut pas autant à son mari qu'elle le voudrait. Elle ne comprend pas comment alors que tout devrait la pousser à haïr le sorcier de toutes ses forces. Allant ouvrir elle tombe justement nez à nez avec ce dernier et voyant rouge la jeune femme tente de refermer la porte sans succès comme l'homme a mis son pied afin de bloquer la porte.

“- Je ne veux pas te voir !” lance la sorcière avec colère.

Contre le mur de la chambre qu'elle occupe au chaudron baveur, Calypso observe son mari qui vient de l'y pousser et son regard noisette lance des éclairs en direction de son mari que désormais elle sait ne jamais avoir épousé. Elle aurait bien envie de le tuer là tout d'un coup. Mais elle ne le fait pas et finalement ne le déteste pas autant qu'elle le voudrait. Son coeur bat la chamade. Malgré son rythme, il devient plus fort encore lorsque la jeune femme croise le regard de son mari et le voit avancer la tête dans sa direction. Elle ne le repousse pas, pourtant et repond même au baiser que le sorcier lui offre. Elle accuse le coup du sarcasme dont il la gratifie.

“- Ce n'est rien d'autre qu'un réflexe. Une bête pulsion !” Se justifie la sorcière. “Cela ne veut pas dire que je ne te déteste pas !”

Le tutoiement. Non pas pour instaurer une proximité avec ce sale type mais pour montrer qu'elle ne le respecte plus, dans son esprit. La sorcière a simplement envie d’étriper cet homme. Elle lui en ce terriblement malgré tout.

“- Vous m'avez menti. Vous avez volé ma vie, mes souvenirs, pour votre jouissance personnelle ! Et vous m'avez laissé consulté désespérément des médecins pendant tout ce temps, me laissant espérer que je pourrais un jour retrouver ma vie et mes souvenirs alors que vous saviez… que ce n'était n'était possible. J'avais une famille. Des parents. Une soeur.” énumère la jeune femme. “Prendre le temps de me séduire sans m’arracher à ceux qui me sont chers était trop difficile pour vous ?” demande la professeur de défense contre les forces du mal non sans exprimer à l'égard de son prétendu mari une certaine colère. Qui est justifiée sommes toutes, selon elle.

Alors qu'il lui attrape le poignet et la fait alors transplaner, la jeune femme se retrouve rapidement au milieu du manoir Selwyn et darde sur son mari un regard noir. Elle prévoit déjà de partir, mais l'homme la devance et elle sait qu'il a raison, qu'elle a besoin de rester auprès de lui pour avoir des réponses aux nombreuses questions qu'elle se pose désormais, se demandant pourquoi cela lui est arrivé, à elle, pourquoi il n'a pas agit de manière plus convenable en essayant de la séduire. Naturellement, elle ne sait pas qu'il l'a arraché à un fiancé qui rendait la tâche on ne peut plus compliqué pour lui. Voire impossible.

"- Je veux ces réponses maintenant !" lance la sorcière d'un ton dur.

Elle écoute ce que l'homme a à dire mais pour le coup, elle ne le croit pas si bienveillant à son égard qu'il le dit. Il ne veut pas lui faire de mal alors il lui fait des révélations qui la brisent, qui lui font prendre conscience de tout ce qu'elle a perdu avec le temps ? La jeune femme croit plutôt qu'il est sadique et elle lui jette un regard noir.

"- Ou alors cela vous plait de me faire souffrir comme cela, sans me délivrer de votre sort, en me disant ce que je suis, qui je suis, sans toutefois me permettre de dire à mes proches, à ceux qui m'attendent depuis tout ce temps, qui je suis. Je pense que votre idée n'était pas "de ne pas me faire de mal" comme vous le dîtes, au contraire !" mâche la sorcière en colère, le dévisageant.

Mais les propos de l'homme ne manquent pas de l'étonner, de lui faire peur et comme il dit qu'il est mort et qu'elle est morte, elle ne comprend pas tout ce qu'il veut dire. Elle ne fait pas le lien avec leur précédente conversation sur le besoin de quitter les mangemorts et de se faire oublier afin de protéger leur enfant. Il faut dire que tout lui a semblé si rapide. Il était si convaincue de sa cause au début et les doutes de son épouse l'avaient si rapidement poussé à changer d'avis qu'elle se demandait encore si ce n'était pas un piège. Elle reste sur la défensive.

En descendant dans la salle et regardant tout ce bordel, tout ce sang, la jeune femme se sent mal et pose sur son mari un regard épouvanté. Elle n'arrive pas à croire qu'il ait put faire cela, à son nez et à sa barbe. Elle a peur, d'un coup et malgré la larme sur le visage de son époux, elle a peur de ce qu'il pourrait faire.

"- Mais vous êtes complètement malade..." répond la jeune femme épouvantée en avançant vers la pièce, déglutissant d'un coup.

La sorcière se tourne vers lui sans savoir quoi dire, sans savoir quoi faire malgré son passif d'étudiante à Serdaigle. Elle ne comprend pas comment un être peut être à ce point monstrueux. Elle est dégoutée par lui. Mais dans un même temps, elle n'a pas fuit la pièce, elle se contente de dire qu'elle ne sait pas ce qu'elle peut faire, mais elle ne fuit pas, même si un instant plus tôt elle redoutait qu'il ne s'en prenne à elle.

La jeune femme ferme les yeux et une larme roule sur sa joue lorsque l'homme vient caresser celle-ci. Ce n'est pas vraiment une larme de tristesse, c'est plus compliqué que cela en vérité car en même temps c'est une larme de rage. Une larme où se mêlent toutes les émotions négatives de la jeune femme, toute la tension accumulée ces derniers jours. Une larme, unique, pour exprimer toutes les émotions qui la traversent depuis un certain temps. La colère, l'incompréhension, la tristesse de tout ce qui s'est passé, de tout ce qu'elle a compris et de ce bonheur que peut-être elle pourra goûter en retrouvant ses proches, sa famille.

"- Je ne sais pas... si un psychomage pourra vous aider. Mais je vous le souhaite. Pour le reste je ne peux évidemment rien vous promettre. Mais si je peux redevenir celle que j'étais alors il faudrait que vous permettiez que l'on me reconnaisse..." répond la jeune femme avant de baisser la tête. "Que je puisse voir ma famille... Et je souhaite conserver le prénom Elisabeth si notre enfant est une fille. J'aime... beaucoup."

Elle lui tapote le dos alors que le sorcier s'est étendu sur son épaule depuis quelques minutes et elle ne sait que faire, que dire de plus, n'osant pas bouger. Elle se demande comment cela va se passer pour le sorcier. Elle se demande comment il pourra parler de toute son histoire à un psychomage sans atterrir dans un asile et elle a peur, peur pour son enfant de grandir auprès d'un enfant comme cela. Et peur en même temps de priver son enfant d'une figure paternelle. Alors elle ne sait que faire, que dire. Elle se demande qu'elle est la meilleure des solutions.

"- Je vous donne une chance, une seule, de me prouver que vous pouvez être un bon père pour cet enfant. Cette chance, c'est à ce bébé que je la donne plus qu'à vous. Une chance de peut-être connaître son père. Montrez-vous en digne !"

Tout est si fou, si précipité. La jeune femme est perdue, perplexe, alors qu'il dit que quelques affaires sont prêtes mais qu'elle a encore cinq minutes pour aller prendre ce qu'elle veut. Pourquoi tant de précipitation, pourquoi seulement cinq petites minutes ? La sorcière ne saurait pas le dire, mais elle se presse néanmoins et monte vers les étages en laissant son mari vaquer à ses occupations, se demandant ce qu'il compte faire et, dans un même temps, préférant ne pas y penser. Elle monde dans la chambre de son enfant et y récupère à grands coups de baguettes les vêtements qu'elle a préparé, ainsi que diverses affaires. Puis elle passe rapidement à sa chambre, essayant de miniaturiser un maximum de choses pour que tout puisse rentrer dans sa valise, en un minimum de temps. Un failamal efficace et elle verrouille ses bagages avant de descendre et de sortir dans le jardin, effrayée par le ton de son mari et la précipitation de ce dernier. Il lui a dit de ne plus entrer dans la bâtisse, alors elle n'entre pas, quand il grimpe vers les étages en tenant elle ne sait trop quoi. Ou préférant l'ignorer, surtout.

Dans le parc de leur domaine, elle attend et quand il sort de la maison, sentant un peu le brûlé, elle panique un peu. Tout s'est passé tellement vite pour elle... La sorcière a bien du mal à s'y faire, bien du mal à rassembler ses idées. Surtout, elle a peur, elle se demande ce qu'ils vont bien pouvoir faire maintenant. Comme il retire le sort, elle comprend ce que cela veut dire. Elle sera Elisabeth désormais. Elle hoche la tête et le regarde se métamorphoser avant de transplaner dans cette maison de campagne. Le dévisageant à l'arrivé, elle note les détails de ce nouveau visage.

"- Quel nom comptez-vous utiliser ?" demande la sorcière pour savoir. Mais elle a besoin de temps pour penser à tout cela, pour avancer, pour comprendre tout ce qui lui est arrivé dernièrement. "Nous ferrons chambre à part !" annonce la jeune femme en faisant le tour des pièces et s'apercevant qu'il y a une chambre pour l'enfant, dans laquelle elle peut bien s'installer un lit.

La jeune femme veut bien donner une chance à son prétendu mari mais elle n'est pas pour autant prête à tout accepter, ni à tout pardonner. Elle sait qu'il est fou et il a fait des horreurs sur lesquelles la demoiselle ne peut pas encore fermer les yeux tout simplement. Elle a trop de ressentiment envers ce qu'il lui a fait et ce qu'il a fait subir à d'autres pour accepter de tourner la page si vite, comme si rien ne s'était passé, comme s'il ne lui avait pas révélé tout ce qu'elle a découvert récemment. Et pourtant, s'il s'était tue... les choses allaient beaucoup mieux entre eux avant tout ça, alors que ça n'avait pas été évident au départ.

Quand il dit qu'elle ronfle, elle voudrait lui hurler dessus mais il est déjà sorti et elle n'a pas l'intention de le pourchasser. La jeune femme, future maman, se contente d'installer ses affaires dans la pièce qui sera sa chambre mais elle ne s'éternise pas, parce que ce qui l'intéresse d'avantage c'est de s'occuper de la chambre de son enfant, qu'elle rejoint rapidement. Elle ne s'attendait pas à la trouver déjà occuper mais les mots qu'il a eut pour elle un peu plus tôt tournent en boucle dans l'esprit de la brune et agacée par ces derniers, elle entreprend de défaire les valises de l'enfant pour tout installer dans cette pièce, en prenant soin d'ignorer royalement la présence du père de ce bébé, tout en songeant, se faisant, que si les choses ne se calmaient pas rapidement entre eux, l'enfant pourrait rapidement ne pas apprécier une telle ambiance à la maison. On dit qu'un enfant aime avoir des parents heureux. Difficile de croire que les anciens Selwyn pourraient l'être un jour au vu de ce qui les uni l'un à l'autre.

Elle ne dit rien? De toute façon que pourrait-elle dire à cela ? Elle ne va pas répondre si elle n'a rien à lui dire, c'est le sorcier en personne qui lui a apprit à se taire quand on ne peut rien dire d'important, quand il voulait encore assoir sur elle, à une certaine époque, un genre de domination. Une domination morte à tout jamais désormais alors qie la sorcière connait la vérité sur son passif, sur ce qu'elle a été et surtout sur ce que cet homme lui a fait. Elle lui en veut et ne saurait pas dire à quel point, alors que la colère de nouveau lui étreint le coeur. Comment pourrait-elle être calme avec ce que cet homme vient de lui révéler ? Elle le déteste de toute son âme depuis ces derniers jours, ou voudrait le détester sans y parvenir, ce qui ne l'agace que d'avantage. Et il voudrait en prime se jouer d'elle à loisir ? Elle ne peut pas le supporter. Alors elle ne répond rien à ce qu'il dit, parce que tout ce qui lui vient en tête est mordant, ironique. Il le mériterait bien, c'est un fait. Mais elle ne se le permet pas.

La sorcière installe avec attention la chambre de son bébé et change parfois quelques ajustements du sorcier, quand ils ne sont pas à son goût. Elle finit par sortir de la pièce sans lui avoir donné un seul mot et rejoint le canapé du salon où elle s'étend alors, pour lire un peu à tête reposé, en essayant d'oublier l'homme avec qui elle va devoir vivre et qu'elle espère ne pas trop croiser pendant cette cohabitation, même si cela sera difficile. Elle espère que ce ne sera que passager, avant qu'une autre solution ne s'offre à eux.

Comme le soir est tombé, elle rejoint la salle de bain pour se préparer à aller se coucher et en sort aussitôt, comme il est nu au milieu de celle-ci, sans avoir prit le soin de fermer la porte. Agacée, elle descend se faire un thé en le maudissant et, quand il vient au salon, elle gromelle encore.

"- La prochaine fois, merci de protéger mes yeux : verrouillez cette fichue porte !"

Dans la cuisine, la sorcière se prépare minutieusement un thé afin de dormir plus tranquillement comme ce mélange de plantes a tendance à apaiser son enfant pour la nuit, sans quoi son "petit monstre" danse la samba sans cesse. La jeune femme adore son enfant d'ore et déjà, sans en connaître rien encore, pas même le sexe. Et naturellement elle commence à se rendre compte de ce qui fait du bien à son bébé, de ce qui lui plait. La sorcière prépare donc ce thé pour les détendre tout deux avant la douche puis la nuit. Mais c'est sans compter sur ce qu'elle vient de voir dans la salle de bain ou l'arrivée dans la pièce de son ex-mari. Prétendu. Parce qu'elle ne considère plus avoir été "marié" à cet homme. Tout était tellement faux entre eux et il l'a piégé, jamais elle ne considérera qu'ils ont réellement partagé quelque chose tout les deux, jamais. La sorcière préfère oublier cela. Et réagit assez mal à la présence devant elle de Damon, Hadès ou quelque soit son nom, en fait.

"- Je voulais la douche moi aussi figurez-vous et je ne vous traiterais pas de la sorte si vous-même m'aviez bien traité ! Mais ce que vous avez fait à mon égard est ignoble et jamais, jamais, jamais je ne vous pardonnerais ! Je ne priverai pas mon enfant de son père tant que je vous sens capable d'être correct avec lui mais si jamais j'ai le moindre soupçon, le moindre doute un jour sur vos attention à son égard alors je vous assure que je serai plus terrible encore, plus insupportable à votre égard ! Alors à votre place je tâcherai de me montrer respectueux et d'accepter... la situation. Vous ne récoltez que ce que vous avez semé, n'oubliez jamais cela !"