Dormir autre part que dans son lit - Hadès

Il faisait froid en ce jour. Mais c'était une bonne occasion pour aller se promener. Stupide idée ? Sans doute. Car après tout qui aurait envie d'aller se promener dehors alors qu'on pouvait rester au chaud dans son lit. Mais Jaylin n'était pas ainsi. La neige qui recouvrait le sol lui rappelait les batailles de boules de neige de son enfance, sans doute était-ce pour cette raison que cette étendue blanche l'inspirait lui donnait envie de sortir. Du haut de la tour des serdaigles, Jaylin observait la vue qui s'offrait à elle. La plupart des élèves restaient dans la salle commune au chaud et cette pièce était étrangement bruyante selon elle. La serdaigle monta dans son dortoir, enfila sa cape, écharpe, gants et petit bonnet pour finalement descendre et partir de l'endroit où tout les élèves préféraient rester. Elle traversa le château afin de sortir pour se diriger à pré-au-lard. Peut-être que faire les boutiques lui ferait du bien. Cela ne fait jamais de mal de faire du shopping, ou simplement essayer des vêtements pour le plaisir, même si on a pas d'argent pour les payer. Il faudrait qu'elle en parle à Ayla pour s'organiser une petite virée à Londres un de ses jours pour faire les boutiques, car après tout les deux jeunes filles adoraient faire ça. Mais la blonde n'était pas avec elle en ce moment, sans doute devait-elle se trouver avec son amoureux, ou en train de réviser ses devoirs. Le week-end était fait pour se reposer, même si la plupart des serdaigles profitaient de ce temps sans cours pour continuer à travailler. Bien evidemment, Jaylin n'était pas une bourreau de travail comme Spencer Madley qui travaillait tout le temps ou presque. Disons que quand on voyait le jeune homme il était souvent en train de bosser, un livre ouvert, un parchemin et une plume en mains près à noter. Elle n'était pas une mauvaise élève, mais préférait largement travailler tranquillement plutôt que de s'acharner sans cesse sur un devoir. Elle marchait dans la neige, entendant le bruit grinçant que ses pas faisait sur le sol. Heureusement que les chaussures étaient assez épaisses sinon elle aurait eu très froid. Jaylin se souvenait de la nuit après la soirée de Tib où elle avait dû marcher en talons dans la neige, un mauvaise idée mais sur le coup, la serdaigle n'en avait sur le coup rien eu à faire, trop concentré sur autre chose. La serdaigle arriva rapidement à pré-au-lard où quelques élèves et adultes en tout genre marchait dans l'allée centrale. C'était tout de même très beau comme endroit, très accueillant et rafraichissant. Jaylin se dirigea vers la boutique de vêtement et entreprit d'essayer une multitude de robe, de jupes, de hauts en tout genre qui lui allait tous pour la plupart parfaitement bien. Mais elle ne pouvait pas vraiment ce les payer, malheureusement. Toutefois la serdaigle s'acheta une robe rouge qui en ferait sans doute craquer une certaine personne. Elle y pensait encore, il fallait qu'elle puisse être craquante. La jeune femme sortit de la boutique. Sans se rendre compte du temps passé à essayer des vêtements, le soleil commençait à descendre rapidement vers son lit. Bon elle avait surement le temps d'aller boire une bièreaubeurre au trois balais. De là elle aperçu un groupe de fille qu'elle connaissait de vue et dans un soucis de ne pas se retrouver seule les rejoignit. Même si Jaylin n'aimait pas forcément leur conversation, au moins cela lui faisait de la compagnie. Elle écouta d'une oreille tout ce qu'il se disait, mais ne faisait pas plus attention que ça au sujet de la discussion. Peut-être à cause de la bière ou de ce que les filles racontaient, mais Jaylin s'endormis soudainement. La chaleur du pub l'avait pousser à fermer les yeux mais beaucoup trop longtemps puisque ce fut le patron qui la réveilla. Le groupe de fille n'avait même pas penser à la réveiller en partant. La serdaigle pesta contre elle-même et s'excusa auprès du barman. Il devait être relativement tard puis qu'elle entendit la cloche de l'église qui annonçait minuit. Le couvre-feu ! Elle l'avait loupé. Fais chier, l'école devait être fermée.  Qu'est-ce qu'elle faisait maintenant. Une jeune fille seule en pleine nuit, même s'il s'agissait de Jaylin Faucett c'était assez dangereux. La serdaigle réfléchit à toute vitesse. Que faire ? Bon il fallait aller trouver un logement. Armée de son sac dans lequel se trouvait sa robe, elle se dirigea vers l'auberge "au dormeur" pour trouver un lit. Alors qu'elle avançait d'un pas décidé vers le lieu, a peine arrivé près de la porte, elle heurta quelqu'un dans la pénombre. Jaylin se retrouva sur le sol par la force de la bousculade. « Bordel de merde ! Vous pourriez pas faire attention ? » La lumière de l'entré s'alluma et la personne qui l'avait bousculée apparut distinctement.

Jaylin s'était retrouvé sur le sol sans rien avoir demander à personne. Ce n'était franchement pas agréable de se faire bousculer de la sorte et elle aurait sûrement des hématomes le lendemain en se réveillant. Comme si sa soirée n'avait pas été suffisamment catastrophique. Elle allait devoir dormir dans une auberge miteuse et n'était franchement pas sûre d'avoir suffisamment d'argent pour payer sa chambre. Prions un peu pour elle, Merlin ne pouvait pas avoir prévu autant de catastrophe pour une seule personne en l'espace d'aussi peu de temps. Mais pour le moment, elle se retrouvait sur le sol et la personne qui l'avait percuté apparu dans la lumière de l'auberge. Elle le connaissait et franchement, elle ne l'aimait pas plus que ça. Il s'agissait de l'assistant du professeur de métamorphose, Hadès Selwyn ou Monsieur Selwyn, si on lui parlait avec du respect. Bien évidemment en étant grossier vis-à-vis de la personne qui l'avait fait tomber, elle ne pouvait pas savoir. D'autant que le professeur qui l'avait percuté, ne semblait pas croire un instant que cela soit sa faute. Mais oui bien sûr, Jaylin avait forcément foncé dans l'assistant de métamorphose, pour toucher son corps de plus prêt. Tout à fait son genre. Toujours au sol, elle écouta les paroles du professeur alors que celui-ci l'accusait de ne pas regarder où elle allait. Jaylin tombait de haut. Ce n'était pas lui qui était sur le sol en ce moment même et malgré le fait que la serdaigle veuille bien avouer qu'il était suffisamment costaud pour la faire tomber, la jeune fille avait une version différente de celui de l'homme. Il finit sa phrase en lui balançait qu'elle l'ennuyait. Ha oui, d'accord. Décidemment, Jaylin ne savait pas comment elle allait faire pour garder son calme. Alors qu'il rentrait dans l'auberge, elle se releva rapidement pour rentrer à la suite et lui balancer : « Pardon ? Vous me bousculez et c'est moi la fautive ? Mais je m'excuse de vous ennuyer, monsieur Selwyn. » Elle ne parlait pas vraiment avec le respect qu'elle lui devait, mais ayant passé une mauvaise journée, étant fatiguée, Jaylin ne pesait pas vraiment ses mots. Sans doute commettait-elle une erreur. Alors que le professeur ne s'occupant d'elle, parce qu'elle l'ennuyait demandait une bouteille d'alcool au patron, Jaylin toujours sur le pallier de la porte, l'observa s'asseoir à la seule table libre. Allons bon. La serdaigle s'approcha du comptoir et expliqua la situation à l'aubergiste qui lui expliqua qu'il fallait qu'elle attende une heure le temps qu'il fasse le ménage. Elle retint de gueuler à nouveau et murmura plutôt : « Une heure ... ». Observant l'espace de la pièce d'attente, Jaylin prit une décision très surprenante. Enlevant sa cape, très rapidement elle se dirigea vers la table où se trouvait Monsieur Selwyn et posa son vêtement délicatement sur la chaise avant de s'asseoir. « Parlons métamorphose, puisque je vous ennuie, monsieur autant continuer le temps que je puisse avoir ma chambre. » Balanca-t-elle sans ménagement.

La fatigue prenait place dans l’esprit de Jaylin, même si elle avait dormis pendant un bon moment dans l’auberge. Fatigue qui lui avait fait se retrouver à cet endroit précis, en face d’un professeur qui ne semblait pas fort heureux de sa rencontre avec la jeune élève. Comme si c’était sa faute à elle si on l’avait bousculé ? Comme si sa journée n’était pas déjà assez fatiguant il fallait que le professeur en rajoute une couche en l’accusant de ne pas regarder où elle allait. Il faisait sombre à cette heure-ci, elle ne pouvait pas savoir que quelqu’un serait sur son passage. Elle n’était pas forcément en bon terme avec Monsieur Selwyn, enfin elle ne lui parlait pas plus que ça, mais elle qui avait une certaine admiration pour le professeur McGonagall ne comprenait pas que l’enseignante ait comme assistant un tel personnage. Il ne semblait pas heureux d’être dans cette école comme si c’était une corvée alors que pourtant sa femme était plutôt adorable. Enfin elle était gentille. Monsieur Selwyn, faisait partis de la maison serpentard, une maison que Jaylin connaissait bien, comme toutes les autres. Les verts et argent, comme les gryffondor avaient tendance à créer une guerre des maisons, s’insultant et se faisant des coups dans le dos et la demoiselle trouvait ça tout à fait pathétique. Il ne répondit même pas lorsqu’elle lui adressa la parole, sans doute se considérait-il comme supérieure à la jeune élève, mais même si Jaylin lui devait le respect, parfois elle aurait aimé donné des claques à plus d’un professeur. Comme elle aurait le faire avec Tristan. Mais lui c’était un cas à part. Et puis de toute façon, ce qu’elle ferait ici n’aurait aucune incidence sur sa vie future, non ? On pouvait toujours espérer. Elle rentra dans l’auberge à sa suite avant de se diriger vers le comptoir pour demander une chambre. Chambre qu’elle n’aurait que dans une heure. Mais ils foutaient quoi au dormeur ? Ils faisaient la bringue tous les jours pour ne pas avoir une seule chambre de libre ? Enervée, agacée, Jaylin observa la pièce pour finalement se décider à rejoindre la table de l’assistant de métamorphose. Elle proposa alors un sujet qui pourrait les intéressés toute les deux. Tandis que Monsieur Selwyn, lui répondait, l’aubergiste amena à la demoiselle une tasse de chocolat chaud. Que c’était aimable. Merci ça fera passer l’attente.

Il lui proposa de répondre à une question, comme s’ils étaient encore en cours et qu’elle devait passer un oral. Lui expliquer les étapes pour devenir un animagus. Les yeux de Jaylin brillèrent alors qu’il prononçait ses mots. Elle les connaissait, elle voulait en devenir un, mais n’avait jamais franchi le cap jusqu’alors. Jaylin but un peu de son chocolat avant de répondre : « Devenir Animagus ? Je pense que vous êtes tombé sur la bonne personne.  Première étape il faut garder une feuille de mandragore dans sa bouche pendant un mois entier, entre deux pleines lunes. Elle ne doit pas être enlever ou retirer sinon faut recommencer le processus.  Lors de la pleine lune, on retire la feuille et on la met dans une fiole en cristal éclairé par le clair de lune. On ajoute un de nos cheveux dans la fiole ainsi qu’une cuillère en argent de rosée extraite d’un lieu qui n’a pas été exposé au soleil ni foulé par l’homme pendant sept jours entier. On ajoute également de la chrysalide d’un Sphinx tête-de-mort, et on place la fiole dans un endroit sombre et calme sans la regarder ni la déplacer, jusqu’au prochain orage. En attendant ce fameux orage, il faut tous les jours placer notre baguette sur notre cœur au lever et au coucher du soleil en disant la formule "Amato Animo Animato Animagus." Normalement si on le fait bien on devrait pouvoir percevoir au bout d’un moment un second battement de cœur. Il faut simplement attendre l’orage. Et ne pas le louper. Dès que ce dernier apparait, on se rend là où on avait caché la fiole et la potion devrait être rouge sang. Avec elle il faut se rendre dans un endroit sûr et grand. De préférence à l’abri des regards. On place notre baguette sur notre cœur en prononçant la formule répétée pendant toute la période d’attente et on avale la potion d’un trait. Si tout se passe bien, on ressentira une vive douleur et l’animal devrait se dessiner dans notre esprit. On dit que la première transformation est souvent douloureuse. Mais il faut savoir rester calme si on ne veut pas plus de complication. La transformation finie, il faut maintenant savoir comment se retransformer en humain. Pour se faire, il faut s’imaginer notre nous humain dans notre esprit, chaque petits détails. Et puis ne pas paniquer surtout si cela ne revient pas d’un coup. Voilà les étapes. C’est une opération complexe, que beaucoup de personnes pensent simples.  » Elle s’arrêta là après avoir fini ses explications. Bien évidemment elle avait fait des pauses pour éviter de déblatéré tout ça d’un coup et puis elle n’avait pas vraiment parler des risques, mais elle se doutait que ce n’était pas forcément ce que le professeur attendait d’elle. Finalement Jay devait répondre à une autre demande. Donner trois noms. Celui d’Adrian Tutley lui effleura l’esprit, mais vu que cette histoire lui avait été raconté par son père, elle ignorait si elle pouvait en parler. Alors elle en pris trois autres : « Quant aux sorciers qui en sont, je vous parlerais bien sûr du Professeur McGonagall, qui peut se transformer en chat. Mais aussi de Falco Aesalon, le premier animagus connu qui avait pour animal le faucon. Et de Lisette Le Lapin, française accusée de sorcellerie qui s’échappa de la prison dans laquelle elle fut mise. Elle a d’ailleurs inspiré un conte. Ais-je parfaitement répondu ? On pourrait également parler des élèves de Uagadou, qui pour de nombreux élèves s’entraînent à l’être ou du moins on une facilité à se changer en animal.  » Elle aurait tellement aimé aller dans cette école si elle avait pu, mais vivant en Angleterre, Jaylin s’était dit qu’un jour elle irait, mais simplement pour observer, voir et apprendre. Après tout, ses parents étaient eux aussi des voyageurs, cela lui parraissait inconcevable de ne pas découvrir le monde.

Le professeur semblait intriguée qu’une jeune fille de son âge puisse connaitre autant de chose sur les animagi. Mais ce n’était pas étonnant. Déjà elle était une serdaigle, sa matière préférée étant la métamorphose, cela semblait normale qu’elle ait cherché toutes les informations possibles dessus. Beaucoup pourtant ne faisaient que suivre les cours sans chercher à voir plus loin. Jaylin était fascinée par ses êtres qui étaient capable de se transformer grâce à la métamorphose, que ce soit le professeur McGonagall ou d’autres personnes depuis qu’elle avait vu les élèves de Uagadou, elle ne rêvait que d’une chose : devenir comme eux. Alors Jaylin avait appris par cœur les étapes. Elle voulait en être un, mais cela l’angoissait vu toutes les conséquences que cela pouvait entraîner. Mais par défaut, elle avait appris toutes les étapes, peut-être pour se rassurer un peu si un jour elle souhaitait se lancer dans l’aventure. Le professeur était silencieux devant sa réponse. Cependant comme il le lui avait promis il lança quelque parole au tenancier pour lui indiquer que la chambre qu’occuperait Jaylin ce soir serait pris sur sa note. Elle n’allait pas sauter de joie devant lui, mais n’étant pas de la même époque que lui, elle était assez peu fortunée. Payer une chambre dans une auberge ne lui plaisait pas, mais elle n’avait pas eu le choix. La jeune demoiselle afficha un sourire satisfait. Jaylin entendit les dernières paroles concernant un whisky pur feu pour la table autour de laquelle ils étaient assis. Alcool ? Il n’allait pas lui en proposer vu son âge, mais elle serait bien capable d’aller au culot et de lui demander de lui en servir une tasse. Le professeur l’observa, curieux sans doute de savoir pourquoi Jaylin connaissait autant de chose sur les animagi. Il expliqua alors que l’on ne demandait pas au jeune de septième année de connaitre par cœur les étapes. Monsieur Selwyn enchaîna pour lui demander si elle comptait en devenir un. Il ne devait pas être stupide, c’était plus une affirmation qu’une question, mais Jaylin réctifia ses dires : « Oui j’aimerais le devenir. Non pas pour quitter Poudlard furtivement. » Elle l’écouta parler des raison pour lesquelles on pouvait faire un tel choix. Que ce soit pour le plaisir, pour fuir, par utilité, pour s’échapper ou accomplir des affaires néfastes, les raisons étaient variées. Elle ignorait si son sourire était amusé, moqueur ou menaçant, mais Jaylin sentait qu’il était intriguée des raisons de la demoiselle. Bien évidemment qu’elle n’avait pas l’intention d’utiliser un tel don pour fuir ou jouer les troubles -faits. Et puis bon le lui avouer ce serait se condamner d’une certaine manière. La serdaigle pris une inspiration et lui répondit : « En fait j’aimerais pouvoir devenir un oiseau, connaitre pleinement la liberté qu’être un animal implique. Voler, gambader, courir aussi vite que je le souhaite et surtout quand je le souhaite. Je pourrais utiliser  un sortilège de métamorphose ou une potion, sans doute, mais être un animagus nous permet une certaine liberté que notre corps d’humain nous interdit.  » Une sensation peut-être d’être enfermé dans une cage dorée, ou tout simplement une envie de pouvoir sentir l’air passer entre des plumes, des poils. Sentir le sol sous ses pieds, pouvoir pour quelques instants se sentir entièrement libre.