Mauvaise blague et captivité * Severus

Qu'elle situation ! Lullaby n'ose pas croire que par un coup du sort, elle est vraiment aux côtés de Severus Rogue, le buste seulement couvert par son sous-vêtement. Elle n'a jamais été si peu vêtue en présence d'un homme et quand ce dernier la frôle elle se met à frissonner. La rousse aurait préféré refréner cette réaction, qu'il pourrait mal interpréter, en vain. Vraiment débile, voilà ce qu'il doit penser d'elle. Bon, il le pensait déjà avant probablement, mais il ne doit plus avoir aucun doute là-dessus. D'ici qu'il se vexe...

Croisant le regarde de Severus, qui tourne le visage vers elle, la demoiselle met automatiquement ses bras devant ses dessous, gênée. Par Merlin, il a pût la voir à moitié dénudée. Bee est rouge tomate à cette pensée. D'autant plus qu'il a pu voir comme elle est mal fichue, glorieux ! D'accord cette pensée est très superficielle, voire digne d'une adolescente mais... Quand on cherche à séduire quelqu'un, on a pas tellement envie qu'il nous voit dénudé, les cheveux dégoulinant d'eau, le teint pâlit par le froid.

A la question de l'homme sur ses dessous, la jeune femme a l'impression qu'elle va s'évanouir. Bon dieu, il va penser quoi maintenant ? La rousse cherche une défense, un truc à répondre. Mais rien de transcendant ne vient. Sinon un petit rire gêné, précédent la phrase la moins intelligente qui soit en une telle circonstance.

«- Tu avais dis que tu ne regarderai pas ! J'imagine que ça ne te plairait pas que je viole ta pudeur, respecte un minimum la mienne. Est-ce que je regarde moi ?»

Oui, elle a jeté un œil. Mais elle ne l'avouera pas et en pensant à cela alors qu'elle le lui reproche, la jeune femme détourne la tête en rougissant un peu. Et enfin, la réponse vient. Et Bee pâlit plus encore si c'est possible, n'osant croire ce qu'elle entend. Elle va pour protester, pour refuser. Mais l'idée de mourir de froid ne la séduit pas. Non, elle ne connaît rien aux luttes moldus contre l'hypothermie. Naturellement, les demandes de l'homme la surprennent donc.

«- Pour que tu cherche à connaître la couleur de ma lingerie encore une fois ? Tu va m'expliquer le but de tout ça ? Non parce que je veux bien te faire confiance tu vois... Mais j'ai vraiment froid et j'aimerai savoir en quoi me déshabiller va m'aider à avoir plus chaud... On fait l'inverse d'habitude, non ?»

Bee frissonne. Il va la tuer à force d'avoir froid, voilà la vérité. Enfin, il doit bien avoir quelque chose en tête mais la rousse ne sait pas trop quoi. Ce n'est pas tant l'étudiant de 1977 qu'elle suit en cet instant toutefois mais plutôt son professeur de 1998 qu'il est censé devenir un jour, s'ils survivent à cette nuit évidemment. Elle avait confiance en son professeur à une époque, autant continuer, même si la situation est carrément embarrassante. Et alors qu'elle retire le bas, elle frôle involontairement son compagnon d'infortune.

La demoiselle rougit sitôt que le jeune homme lui fait une remarque sur les regards qu'elle a jeté sur lui précédemment. Il a vu qu'elle le regardait et cette idée la met très mal à l'aise. D'abord car elle se dit qu'il risque de mal interpréter ces coups d’œils. Ensuite parce qu'il risque de la ranger dans la catégorie des filles faciles, elle qui est tout le contraire de cela. Songeant à ce qu'il pourrait penser d'elle la sorcière n'ose plus le regarder, n'ose même pas protester pour qu'il ne la catégorise pas en prime comme étant une menteuse, essayant de songer à autre chose. Mais quelle autre chose, dans la situation qu'ils vivent ?

Une méthode moldue contre l'hypothermie ? Normal alors que la jeune femme soit perdue. Dans le monde sorcier un simple sort suffit. Habituellement les gens ne sont pas privés de leurs baguettes, pas prisonniers d'une salle, de la pluie, du froid en même temps. Alors Lullaby tout en écoutant les propos de l'homme à ses côtés s'exécute. Dire qu'il est en train d'ôter son pantalon aussi et qu'ils vont de serrer l'un contre l'autre. Lullaby est rouge tomate à cette seule pensée. Jamais elle n'aurait pensé que le premier homme à la voir nue -enfin à moitié, mais quand même- serait son futur professeur de DCFM, professeur particulier de Potions ? Professeur dont elle est amoureuse et qui pour l'heure la déteste. Il y a mieux comme situation. Surtout pour une personne aussi peu à l'aise avec son corps que la rousse.

Frôlant l'homme, Lullaby devient un peu plus rouge encore et quand il pose sa question, réalisant ce qu'il va se passer, elle se sent incroyablement mal à l'aise. Plus mal à l'aise qu'elle ne l'a jamais été. Elle ne saurait dire si le fait que ce soit lui rendait la chose plus gênante ou au contraire. Avec un inconnu qu'elle n'aimait pas ? Elle serait probablement restée habillée pour commencer. Alors au fond peut-être qu'elle est très gênée que ce soit lui et en même temps, heureusement pour elle que c'est lui. Paradoxe.

«- Je euh... j'imagine oui...» lance-t-elle d'une voix mal assurée

Bee se sent confuse en réalisant qu'il va la voir. Qu'il va la toucher. La prendre dans ses bras. Merlin qu'elle aurait aimé qu'il le fasse en d'autres circonstances. Mais là... dénudée entre ses bras, alors qu'elle frissonne chaque fois qu'il la frôle ou qu'elle le frôle... Se tournant vers lui, la Serdaigle évite soigneusement de le regarder. Ou en tout cas de le regarder en dessous du cou. La rousse n'a pas le temps de se poser de questions, ni de l'interroger sur comment il compte s'y prendre, qu'elle sent ses bras autour d'elle. Son corps se raidit alors, tandis que son esprit devient brumeux. Son cœur bat la chamade, de sentir cette peau contre la sienne. Le souffle de Bee s'accélère un peu, malgré ses essais pour le réguler, se calmer. A son tour, timidement, elle glisse ses bras autour de lui.

De le sentir si prêt d'elle, la tête sur son épaule, Bee a l'impression qu'elle va defaillir. Il est trop près d'elle, la sorcière à la sensation de pouvoir sentir le coeur du jeune homme battre, tant ils sont proches. Ses bras autour d'elle... Lullaby ferme les yeux, se rappelant la sensation de ses bras entourant son corps. Elle les a déjà sentit il y a des mois de cela, dans un rêve. Un rêve auquel ele ne doit pas repenser, pas maintenant. Mais c'est trop tard et l'esprit de la jeune femme se perd dans ses souvenirs. Mauvaise idée, voilà que ses joues se parent de rouge encore un peu plus. Et elle sursaute en entendant la voix de l'homme s'adresser à elle.

"- Oui... oui bien entendu..."

Bravo pour le manque d'assurance. Lullaby se flagelle mentalement. Qu'elle imbécile elle fait ! Il va croire quoi ? Qu'elle meurt d'envie de recommencer bientôt et qu'elle est une fille facile ? Bee espère que non. D'où le fait qu'elle s'en veuille. Il faut vraiment qu'elle se reprenne et qu'elle cesse de se sentir toute petite chaque fois qu'elle est en sa présence.

"- Je m'entraînais aux potions." annonce la demoiselle en toute franchise pour répondre aux questions de l'homme.

Il n'a pas vu qu'elle avait avec elle tout son matériel de potionniste alors qu'elle n'a pas eût cours aujourd'hui ?  Il est bien placé pour le savoir puisque tout les cours de Bee dans cette matière tombent en même temps que lui et qu'ils partagent la même paillasse. Ce qui le rend souvent malade quand il la voit utliser les techniques dont il n'a pas encore la connaissance.

Alors que le jeune homme croit comprendre les raisons du trouble de la Serdaigle, qu'il croit savoir qu'elle ne ressent pas comme lui un certain bien-être à être contre son corps, Lullaby se presse un peu plus auprès de lui tout en continuant de parcourir son dos avec sa main. Cela en luttant encore pour ne pas repenser à l'Amortentia et au rêve qui avait suivi. Ce qui est assez compliqué dans cette situation si bien qu'elle se met à rêver d'un baiser. Idée idiote, elle le sait. S'il savait que de tout les garçons de l'école, la rousse entre ses bras ne désire que lui...

Qu'elle soirée de fous. Bee a encore du mal à réaliser pleinement ce qu'il se passe alors qu'elle discute de potions avec Rogue qui vient de demander sur quoi elle travaillait. Et les voilà partis à discuter de tout, de rien, de pas grand chose en même temps. Bee sait bien que cet homme ne l'aime pas, ils n'évoquent rien de très personnels, rien qui leur permettent de se découvrir un peu plus. En même temps elle ne se serait pas attendu à autre chose venant de lui. Pas même dans cette promiscuité obligée, pas même alors qu'ils sont à demi-nus l'un contre l'autre. A vrai dire, cela arrange un peu Lullaby, qui ne s'imagine pas un instant discuter avec lui de choses trop intimes. Pas juste pour passer le temps.

Peu à peu, à mesure qu'ils parlent, le soleil disparait. Bee n'aurait jamais cru qu'il parlerait autant, lui qui ne dit presque jamais rien. Quelque part, elle est heureuse de cela. Même si c'est à Peeves qu'il faut montrer de la reconnaissance. Et aux maraudeurs. Néanmoins, l'étudiante remarque que le serpentard s'agace de plus en plus à mesure que le soleil disparait. Et le voilà qui parle de dormir. Bee déglutit. Elle ne pourra jamais... Mais quand il tend les bras, Lullaby n'hésite guère et se couche contre lui, maudissant le froid de rendre son corps si réactif. D'autant que leurs peaux se frôlent et qu'elle s'électrise à chaque fois que cela arrive. Merlin... Il a passé une main dans le creux de son dos...

Il est le premier à s'endormir et Lullaby lutte contre le sommeil pour l'observer, le visage détendu, presque calme. Son cœur bat la chamade, elle ne bouge pas d'un pouce, craignant que le moindre geste ne vienne à l'éveiller. Et la rouquine reste là un moment à l'observer, à lutter contre elle-même et puis... Songeant qu'il ne le saura jamais, que ce sera son secret à elle, Bee saute le pas. Elle ne s'attardera pas, par peur qu'il s'éveille. Elle veut juste le retrouver, son potionniste, le songe d'une nuit de fin d'été... Avançant la tête alors que son cœur donne l'impression qu'il va sortir de sa poitrine, la jeune femme glisse ses lèvres sur celles du serpentard, à la recherche de vieilles sensations, ressenties pour la première fois au cours d'un rêve un soir de Septembre 1997.

***

Il grogne, il bouge, tente de se dégager et fatalement, finit par réveiller la rousse endormie à ses côtés. Battant des paupières, Lullaby ouvre les yeux, cherche à rassembler ses souvenirs, grimace en repensant à la soirée d'hier. La pluie s'est arrêtée, elle ne le remarque même pas. Son regard s'est figé sur lui. Ils ont dormis l'un contre l'autre, enlacés. Elle a même glissé inconsciemment un bras autour de lui et une main dans ses cheveux sombres. S'empressant de le relâcher, Lullaby est rouge, écarlate.

"- Bon... bonjour." se contente-t-elle de dire.

Lullaby l'a embrassé hier soir, la rouquine y repense tout à coup et rougit à ce souvenir. L'étudiante ne regrette rien, sinon que ce soit un baiser volé, que Severus ne le lui ait pas lui-même donné. Et en même temps il serait fou d'attendre de cet homme qu'il lui accorde un baiser. Il la déteste la jeune femme le sait. Alors elle tente de chasser ces pensées, de ne plus y songer. A quoi cela sert-il de se torturer ? A rien. Mieux vaux oublier. Mettre cela dans un coin de sa tête, aux côtés de l'Amortentia.

Pas de réponse à ses salutations seulement une constatation. Peeves leur a rendu leurs affaires et même la baguette de Rogue, prise par les maraudeurs. Un Rogue qui s'habille vite et fait prendre conscience à Lullaby qu'elle est encore assez peu habillé. Aussi rapidement que lui, craignant qu'on les découvre là, Bee enfile ses vêtements.

Pour Bee aussi ce sera un secret. Nue contre lui elle ne risque pas d'en parler. Sauf s'il trahit cette promesse auprès d'Helena White et quel cette dernière vient en parler à l'Ange qu'elle a trouvé pour Severus. Nul besoin de demander sa discrétion la jeune femme est trop réservée pour aller parler de cela. Trop timide. Trop respectable aussi. Mal jugée oui il peut le dire mais elle ne lui en tient pas rigueur. Elle lui accorde même un sourire avant qu'il ne sorte de la pièce. Tout en songeant que ça a été une bien drôle de nuit. Avec le recul un jour elle en rira peut-être même si sur le moment c'est la gêne qui a prédominé et ce matin encore quand il a fallut se rhabiller et qu'elle a vu la position adoptée pour dormir, lover contre lui. Un jour peut-être en riront-ils à deux.