Apprends à connaître les autres et tu apprendras à te connaître... {feat. Leroy M. Odgen}

Eté comme hiver, peu importe le temps, Leroy avait l’impression que le chaudron baveur était pleins à craqué. Seuls dans les jours de semaines, seuls les habitués se présentaient au comptoir, mais de manière générale en hiver on venait se réchauffer dans l’auberge et en été se rafraîchir, comme quoi il était nécessaire que le pub existe. Mais ce jour-là Leroy était tout simplement crevé, il n’avait pas vraiment le cœur a faire le service, affichant toujours son air presque sans expression alors qu’il venait de descendre de sa chambre pour commencer sa journée. Le bar était peu rempli, mais vu l’heure ce n’était pas étonnant il n’y avait que ceux qui séjournaient dans l’auberge qui étaient présent. Leroy s’installa au comptoir, observant la salle qu’il connaissait par cœur maintenant. Cela faisait des moins qu’il y travaillait et il en avait vu passer du monde. D’une certaine manière le bar était devenu son nouveau chez-lui, même s’il envisageait de déménager pour prendre un appartement prochainement, il avait vu beaucoup de choses ici. Il connaissait le moindre recoin du Chaudron Baveur. Leroy était sans doute celui qui travaillait le plus, habitant juste au-dessus c’était plus simple pour Tom de lui demander de venir dépanner quand il y avait besoin et en plus des horaires un peu étranges qu’il avait, depuis quelques temps il ne dormait pas bien. Ses rêves autrefois inexistants étaient pourtant bien présents, un mélange entre des songes de Kayla et d’Allison, de ses parents biologiques qui bien que n’ayant pas de visage semblait plus proche de lui qu’auparavant. Autant dire que ces nuits étaient assez agitées. Il se languissait des nuits tranquilles qu’il passait autrefois, il se languissait du temps où il n’avait pas milles et une questions qui se bousculait dans sa tête. Et tout en frottant le comptoir d’un chiffon, Leroy luttait presque pour ne pas s’endormir dessus. Dormir, c’était agréable quand même. Non ce n’était clairement pas le moment de piquer un somme, il venait à peine de commencer sa journée et même si ses horaires lui permettraient de souffler dans quelques heures, il fallait qu’il tienne le coup. Alors qu’il continuait à frotter le comptoir, à servir des boissons quand on lui demandait, il entendit soudain la porte de l’auberge s’ouvrit. Quelque chose d’habituel pour le chaudron Baveur, mais il ne s’attendait pas à voir sa collègue Ginny entrer dans l’établissement. Normalement il devait faire la journée tout seul et elle devait avoir son jour de repos. Peut-être qu’elle venait juste boire quelque chose tout simplement, même s’il doutait sincèrement que quelqu’un travaillant en continu ici ait envie de venir sur son temps libre à son lieu de travail. Mais il entendit l’explication avant même qu’il ait pu la poser. L’inventaire et après elle rentrait chez elle. Oui elle ne devait pas être ici. Il acquiesça. Au moins ce n’était pas lui qui allait le faire aujourd’hui. Il la suivit du regard quand elle passa derrière le comptoir pour se diriger vers la pièce sombre où était rangé les diverses boissons servit dans le pub. Et lui retourna à sa corvée. Il jeta un coup d’œil à l’auberge presque déserte, avant de tourner les talons et de suivre la rousse. S’accoudant à la porte qu’elle avait laissé entrouverte, il l’observa faire, mais ses pas semblaient l’avoir trahit, puisqu’elle lui demanda s’il avait besoin de quelque chose.   « Non rien pour le moment. T’étais pas censé être de repos aujourd’hui ? » demanda-t-il, curieux. Ouais Tom l’avait peut-être rappelé mais c’était dans leur contrat d’avoir le droit à un jour de repos et ils pouvaient s’arranger entre eux normalement pour ce genre de corvée. Soit elle était trop bonne soit elle ne savait pas dire non. Leroy ne savait pas vraiment, se rendant compte qu’il ne la connaissait pas vraiment, mais elle l’intriguait. Et puis c’était sa collègue, il pouvait bien apprendre à la connaitre, quitte à en apprendre plus sur un sujet sur lequel il n’avait jamais pu s’attarder jusqu’alors : la venue d’un groupe à Poudlard deux ans plus tôt.

Leroy savait que le travail qu’ils faisaient au chaudron baveur n’était pas de tout repos. Les horaires n’étaient pas les meilleurs, les jours s’enchaînaient et en plus ils pouvaient très bien travailler lors de jours où ils ne devaient pas. Si Leroy voyait énormément de point positif à travailler dans le pub en tant que serveur, voir des gens sans forcément s’y attacher – bon après ça dépendait qui passait mais c’était une autre histoire – et avoir un toit, il sentait que des vacances ne seraient pas de refus. Mais que ferait-il en vacances à part ne rien faire ? Déjà qu’il ne dormait pas ou peu sur le temps où il pouvait le faire alors il voyait les jours de congés et les vacances comme des jours à ne rien faire. Il ne rechignait pas devant le travail, il avait l’habitude depuis des années, mais aujourd’hui plus que d’habitude, la fatigue s’accumulait et il avait terriblement besoin de sommeil. Surtout que personne ne semblait avoir besoin de lui, alors à part nettoyer les verres et le bar, il ne savait pas ce qu’il allait faire avant l’heure d’affluence. Heureusement pour lui, Ginny Weasley, une jeune fille qui avait quitté Poudlard en même temps que lui et qui bossait avec lui semblait avoir été rappeler pour bosser aujourd’hui. C’était curieux il avait pensé être seul toute la journée, mais ne rechignait pas devant un peu de compagnie. Les collègues permettaient de ne pas voir le temps passer. Alors vu que personne ne venait le déranger dans son nettoyage, ses pas avaient prit la direction de la réserve pour discuter un peu le temps qu’un client ait besoin de lui. Si Tom voyait ça il n’approuverait pas, mais tant pis ce n’était pas comme si Leroy était un mauvais élément. Il demanda à Ginny si elle n’était pas censé ne pas travailler aujourd’hui et elle lui répondit que normalement si, mais que Tom en avait décidé autrement. Leroy afficha une grimace. « Il aurait pu me demander ou te demander de le faire un autre jour. Mais bon c’est Tom, je crois qu’on commence à s’y habituer non ? » Elle ne semblait pas vraiment approuvé le fait que leur patron l’ait rappeler sur son jour de congé. Mais il était vrai qu’il aurait pu demander à Leroy de le faire ou ce n’était pas forcément nécessaire de le faire aujourd’hui. Peut-être que Tom avait ses raisons après tout qui pouvait bien savoir. Ginny sembla s’inquiété de l’état de santé de Leroy, lui expliquant qu’il ferait mieux de dormir afin de ne plus ressembler à un fantôme. Il n’avait jamais été très coloré au niveau de la peau, alors il pouvait bien imaginer son état. Il eue un petit sourire. « Ouais … je sais, mauvais rêves en ce moment. Pas que l’envie de dormir me manque, mais apparemment mon cerveau ne veut pas. Trop de pensées en tête, trop de soucis à gérer. Je vais finir par prendre une potion pour éviter de faire des rêves je sens. » C’était une solution, il savait qu’un de ses amis avaient fait ça autrefois, mais en même temps il se disait que les rêves allaient disparaitre à un moment ou un autre. Et puis pourquoi il en faisait maintenant aussi ? Vraiment parce qu’il s’était lancé dans une histoire qui influençait ses pensées, parce qu’il était perturbé, triste, en colère et ne savait plus comment gérer ce trop pleins d’émotions. Ouais sans doute. Mais bon il essayait quand même de faire bonne figure, seul son état fatigué le trahissait. Elle avait raison quand elle lui disait de prendre un appartement ailleurs, afin de ne pas toujours être au travail d’une certaine manière. Il acquiesça, jeta un œil à la salle toujours aussi vide, avant de s’avancer dans la réserve et d’observer les bouteilles dans les caisses totalement alignées. « Prendre un appartement j’y ai pensé, mais j’ai pas vraiment trouver le temps d’aller en visiter. Et puis je mets de l’argent de côté alors de base ça ne me gêne pas de faire des heures supp’, juste qu’en ce moment ça ne m’aide pas. » Et puis il ne savait pas comment chercher un appart, ni le budget qu’il voulait mettre ni la taille qu’il voulait. Et puis il devrait acheter les meubles après ce qui faisait un coût qu’il ne se savait pas prêt à dépenser. A moins de prendre un meublé. Il devait y réfléchir, mais c’était dans ses plans. Il chopa l’une des bierreaubeurre sans se rendre compte que c’était l’une que venait de compter Ginny et bu une gorgé avant de reprendre : « Tu vis dans Londres non si je ne me trompe pas ? Tu ne voulais pas aller à l’université ? » Il se rendait compte qu’il ne savait pas grand-chose de sa collègue, et vu l’instant qu’ils étaient en train de passer c’était peut-être le moment de rattraper les mois à ne pas parler de leur vie.

Bosser dans un bar était à double tranchant. Parfois on s’ennuyait à mourir, comme aujourd’hui pour Leroy et des fois on ne savait plus où donner de la tête tant il y avait de monde dans l’établissement. Le jeune homme aimait bien les deux côtés, bien qu’en cet instant dans le bar presque vide, il aurait bien profité pour dormir. Mais à la place il avait vu sa collègue revenir sur son jour de congé pour venir faire l’inventaire. Leroy trouvait ça stupide qu’elle soit là à le faire alors que lui avait largement la possibilité de le faire vu le peu de monde aujourd’hui, mais sans doute que Tom voulait qu’il y ait quelqu’un de toujours présent au comptoir. Si Leroy était venu jusque dans la réserve pour discuter avec la rousse, il guettait cependant la moindre personne qui viendrait prendre sa commande. Il n’allait pas faillir à sa tache non plus. Il aimait beaucoup son travail, mais semblait comprendre que faire ça pour Ginny était une sorte de plaie. En même temps il n’aurait pas aimé être rappeler sur son jour de congé, bien que cela était de nombreuses fois arrivées. Leroy rêvait de vacances, mais ça ne le gênait pas non plus de bosser, malgré ce qu’on pouvait dire sur la sensation qu’il puisse être exploité par le patron. Pour lui ça l’occupait et l’empêchait de trop réfléchir, chose dont il avait grandement besoin en ce moment. Leroy exprima son point de vue concernant leur patron, mais Ginny semblait avoir accepter le fait qu’elle devait travailler un peu aujourd’hui avant de lui confier que le mois prochain ce serait au tour du jeune homme. Elle lui tira la langue et il eue un petit sourire. « Okay et tu me tiendras compagnie pendant que je le fais ? » demanda-t-il amusé par ce qu’elle venait de dire. Après tout lui tenait compagnie en ce moment-même, bien qu’il arrivât plus à la déconcentré qu’autre chose. Leroy jeta un coup d’œil à la salle vide, avant de reporter son attention sur Ginny qui venait de lui faire remarquer son état cadavérique. Oui il devait être dans un état pire que d’habitude, mais la seule solution qu’il avait été soit de prendre des somnifères soit une potion afin d’éviter de faire des rêves. Il était conscient que ce n’était pas la meilleure solution, ce qu’il faudrait c’était que ses questions aient des réponses, mais pour le moment il n’en avait pas. Et Ginny semblait s’inquiéter pour lui, pensant que son idée était bonne que s’il continuait comme ça, il ne tiendrait pas le coup. Leroy passa la main dans ses cheveux. Elle avait raison. Il poussa un soupir avant de répondre : « Hé ben je serais en congé forcé parce que j’aurais bosser trop, mais ça n’arrangera pas les choses. » Ho il détesterait devoir être en congé parce que son corps aurait décidé qu’il ne pouvait plus tenir le coup. Ça l’énerverait plus qu’autre chose et puis surtout enfermé, seul à ne rien faire toutes les pensées qu’il avait au fond de lui referait surface et il finirait surement totalement fou dans sa chambre. Il préférait continuer à bosser même si ça n’arrangerait clairement pas les choses. Ginny semblait continuer à vouloir l’aider lui parlant de prendre un appartement ailleurs pour pouvoir se reposer. Il y avait pensé, mais ne savait pas trop où débuter ses recherches, ni même ce qu’il voulait et n’avait surtout pas le temps de le faire. Et puis c’était effrayant de vivre seul, de se retrouver dans un appartement tous les soirs sans compagnie, il était certains qu’il ne resterait pas souvent à l’intérieur. A moins d’avoir une charmante compagnie … il chassa ses idées pour retourner à la conversation. Elle venait de lui proposer de le remplacer pour qu’il puisse y aller. Leroy ne savait pas s’il faisait plus d’heure que Ginny, mais c’était très aimable de sa part. « J’ai pas envie que tu t’épuises pour moi, déjà que tu en fais beaucoup … Après je ne sais même pas quoi chercher. Merci pour la proposition, je retiens que tu es prête à me remplacer si je te le demande. » répondit-il avec un sourire. Il n’en abuserait pas évidemment, mais parfois il ne pouvait prévoir ce qu’il se passerait et pouvoir compter sur Ginny dans des cas d’urgence était une bonne chose. Leroy prit une bouteille et commença à boire, ne trouvant pas ça gênant de boire sur son lieu de travail par ailleurs. Et finalement il demanda à sa collègue où est-ce qu’elle vivait et surtout pourquoi elle n’était pas aller à l’université. La plupart des élèves leur promotion y été allé, il devait bien y avoir une raison au fait qu’elle soit là avec lui et pas dans une salle de classe. D’après ce qu’elle lui expliqua étudier ce n’était pas vraiment pour elle, n’arrivant pas à se concentrer. Et puis travailler ici n’était que temporaire d’après elle. Leroy l’observa un instant. « De base, parents ou non je pense qu’on est libre de faire ce que tu veux. Mais à t’entendre ça ne te plait carrément pas de bosser ici. D’autres projets d’avenir en tête ?  » Si travailler au Chaudron Baveur ne lui plaisait pas, mais qu’en même temps bien que voulant devenir auror ou travaillant au ministère, elle n’aimait pas les études, Ginny devait bien avoir un projet d’avenir. Ou peut-être pas, après tout pourquoi chercher à regarder vers l’avenir quand celui-ci était incertain. Il reprit une gorgée de sa bièreaubeurre tout en l’écoutant, ayant cette sensation qu’elle avait bien envie d’avoir un avenir plus grand que celui d’employé dans un bar. « Il doit bien y avoir moyen d’arriver là où tu veux sans forcément passer par les études j’imagine. Prendre les chemins détournés auxquels personne ne pense. » reprit Leroy. Même pour devenir auror, secrétaire au ministère ou que pouvait-il savoir d’autres, les études ne pouvaient totalement aider. Il fallait aussi de l’expérience pour y arriver parfaitement.

Leroy avait une voix calme et posé quand il parlait. Il trouvait ça surprenant que Ginny s’inquiète de son état de santé, lui qui jusqu’alors ne s’en occupait pas vraiment. Il savait que tout finirait par rentrer dans l’ordre. Il avait des suppositions qui s’était faites dans son esprit, mais ni l’une ni l’autre des possibilités ne semblaient lui convenir. Et même s’il prévoyait des choses pour résoudre ses problèmes, Leroy savait que l’imprévu lui était également possible. Il devrait simplement rebondir sur tout ce qu’il se passerait. En tant que tel il ne pouvait pas vraiment expliquer à Ginny ce qu’il se passait. Ni lui parler d’Allison et encore moins de Silvius. C’était son histoire, ses soucis et la rousse même en lui proposant d’être une oreille attentive ne pourrait sans doute pas l’aider. Si Kayla avait toujours été vivante elle aurait sans doute pu. Ça il en était sûr, mais sans sa meilleure amie il devait faire face tout seul maintenant. Comme autrefois, comme toujours. Être seul ne le dérangeait pas, mais il aurait aimé pouvoir avoir les conseille de sa défunte amie. Pour le moment la seule personne qui n’était pas lié à toutes ses histoires et avec qui il pouvait parler était Ginny. Leroy avait abandonné son post où il ne faisait pas grand-chose pour aller discuter avec la rousse dans la réserve. Et en parlant, en oubliant d’un coup ses soucis, Leroy apprit à connaitre sa collègue. Elle lui parlait de ses projets d’avenir qui lui semblaient bien incertains. Elle se contredisait presque, rêvant de devenir auror ou utile au monde sorcier mais ne voulait pas faire d’étude pour. C’était assez curieux et Leroy en vint à se demander s’il n’y avait pas une histoire d’argent là-dedans. Et puis il y avait un côté combat, dangereux qui ne semblait pas vraiment correspondre à la rousse qui pour le moment avait quand même un boulot plutôt posé. Leroy en était surpris, mais il préféra emmagasiner les informations au lieu de poser trop de questions. Pas encore, il aurait tout le loisir de le faire plus tard. Et puis il ne voulait pas la mettre mal à l’aise, pas encore, pas comme il avait l’habitude de le faire avec tellement de personne. Mais cela viendrait sans doute. Alors qu’il évoquait le danger de choisir la vie que Ginny souhaitait, cette dernière lui parla du fait que vivre dangereusement donnait l’impression de vivre plus fort. Est-ce que tout le monde recherchait ça ? La sensation d’être en vie ? Une vie tranquille c’était vivre également. Leroy se souvenait des paroles d’Allison, il se souvenait des mots du professeur Rosier. Il leva les yeux au ciel avant de répondre : « En toute honnêté je ne sais pas. Certains m’ont dit que pour vivre il fallait d’autres personnes à nos côtés, mais vivre dangereusement ne les mettrait-il pas en danger également ? » Ainsi dans sa question il relevait toutes la subtilité des deux propos. Vivre attaché à d’autres c’était dangereux, par la perte de l’être cher autant parce qu’on se mettait nous-même en danger qu’on les mettait eux aussi. C’était une question très existentielle pour le coup. Est-ce que nos choix de vie n’influençaient pas ceux des autres ? Et en y pensant, Leroy se rendit compte que la question était ‘oui’. C’était ce qu’il avait expliqué d’une certaine manière à Allison, tous les choix menaient quelque part autant en influençant notre propre vie que celle des autres.

Et alors que Ginny lui parlait de son projet de vie, elle fut surprise en comprenant que le projet de Leroy était d’être barman. Non pas au Chaudron baveur, mais pour lui-même. Son propre patron. Son boulot ici n’était que temporaire. Il esquissa un maigre sourire en entendant Ginny lui dire de ne pas répété ça devant Tom, leur boss. « Ho ne t’en fais pas il ne pourra pas me garder toute sa vie … » Non jamais leur patron actuel ne pourrait garder Leroy toute sa vie. Et s’il le pensait c’était qu’il ne devait pas connaitre suffisamment son employé. Pour le gérant du bar une telle chose serait sans doute du suicide selon les choix que ferait Leroy par la suite et en y repensant, le jeune homme se mit à sourire dans l’ombre, discrètement pour ne pas que Ginny lui pose trop de questions. Mais elle semblait occupée par son inventaire pour le moment. Toutefois elle reprit, s’inquiétant à nouveau pour la santé du jeune homme en lui disant qu’il vaudrait mieux pour lui être en meilleur forme pour ouvrir son bar. Elle avait raison mais pour le moment Leroy n’en avait pas l’intention, il n’avait pas assez d’argent et puis il était très bien ici, ça lui permettait d’observer, de comprendre. E il ne pourrait rien faire sans avoir mit un peu d’ordre dans sa vie. « Peut-être qu’une fois que j’aurais réglé tous mes problèmes, je serais en meilleur forme … moi qui pensait qu’on pouvait vivre sans soucis. » répondit-il en jetant sa bière vide dans un bac prévu à cet effet. Finalement elle lui tendit un bout de papier en demandant à Leroy de le donner à Tom pour qu’il en commande. Saisissant le bout de parchemin, il le plia et le mit dans la poche de son jean. « Ok, je transmettrais. » Le jeune homme observa Ginny agiter sa baguette et il tourna son regard vers la salle qu’il voyait en travers la porte, personne n’était présent au comptoir. Bon. Mais alors que son regard se portait au loin, il entendit la voix de la rousse lui proposer de lui poser une question en échange de son indiscrétion. Surprit il se retourna rapidement vers elle. C’était la première fois qu’on lui proposait ça … enfin oui et non. Il eu un petit sourire. « Tu es certaine que tu veux que je te poses une question ? » De manière générale les gens détestaient que Leroy s’immisce ainsi dans leur vie car les questions qu’ils posaient été plus que dérangeantes, gênantes et il ne lâchait pas avant d’avoir la réponse. Il s’approcha de la rousse, très près avant de s’accouder à une étagère. Et le plus naturellement du monde, sa voix trahissant son amusement, il lui demanda alors : « Mangemort ou ordre ? » D’autres questions lui était venu en tête, mais savoir qui elle soutenait été important, plus qu’elle ne l’aurait pensé et vu leur conversation elle ne pouvait pas dire qu’elle était neutre. Ça serait mentir, car au fond de lui Leroy se doutait de la réponse.

S’attacher ou ne pas s’attacher telle était la dure question à laquelle Leroy avait trouvé une réponse. Il ne voulait pas s’attacher, il le refusait et l’expérience lui avait encore montrer qu’il avait raison. Il avait aimé Kayla et il l’avait perdu. Aujourd’hui, le jeune homme ignorait si s’attacher à quelqu’un d’autre était possible, mais dans son cœur il savait que malgré la mort de Kayla une seule personne restait. Et il la mettrait sans nul doute en danger comme il en parlait avec Ginny. L’histoire de Leroy n’était pas rose, mais depuis que sa meilleure amie était morte, le jeune homme se sentait lentement glisser dans les ténèbres, vers un monde dans lequel la personne qui restait encore souffrirait plus qu’elle n’avait déjà souffert. En répondant que vivre dangereusement mettait en danger les autres, évoquant alors l’idée de ne pas s’attacher aux autres, il s’attendait à ce que comme tout le monde Ginny lui dise que c’était quand même important, c’était ce qui nous donnait la force etc. Des mots maintes et maintes fois entendus auxquels il ne croyait plus. Mais ce que lui répondit sa collègue le surprit. S’attacher au moins de gens possible. Alors pensait-elle comme lui ? Que s’attacher était un risque de perdre. La surprise se lu sur le visage de Leroy qui ne s’attendait pas à ça, observant le moindre détail du visage de Ginny, ce qui devait sans doute être perturbant. « Ou ne pas s’attacher tout court. » répondit-il soudainement. Etrangement c’était la première fois qu’il discutait vraiment et bien qu’elle soit sa collègue qui lui semblait être très amicale, en parlant ainsi de l’attachement aux autres, elle avait gagné des points dans l’estime de Leroy. Certes la belle rousse devait s’en ficher d’être bien placer dans l’estime de son collègue, mais pour une fois le jeune homme était content que quelqu’un puisse penser comme lui. Ce qu’elle ignorait sans nul doute encore pour le moment était qu’en marquant des points, Leroy était capable de s’ouvrir à elle, de parler plus amplement de sa vie. Mais il pouvait également se refermer comme une huitre au moindre faux pas. Ginny ne le connaissait sans doute pas assez pour le moment pour en prendre totalement conscience. Rapidement Leroy exposa alors son projet de vie, dont il avait parlé avec Kayla plus d’une fois, son but étant d’ouvrir un bar, d’être un gérant et de pouvoir être avec les gens sans trop être avec eux en même temps. Mais il savait que cela ne se ferait pas dans les prochaines années, il savait que la fatigue et les soucis devaient être réglés avant de pouvoir penser à l’avenir. Qu’est-ce qu’il regrettait le temps où son seul problème était ce qui arrivait à sa meilleure amie. A Poudlard il l’écoutait tout simplement raconter sa vie et c’était tout. Lui n’avait aucun souci, il le vivait très bien. Ginny pensait que ce n’était pas possible et alors que Leroy s’en allait vers ses pensées, il répondit d’une voix forte : « Vivre sans soucis est possible. Je l’ai fait, pendant toute ma scolarité à Poudlard … Je crois que ceux sont les autres qui nous amène les soucis. » Oui, depuis qu’Allison était rentré dans sa vie, les questions étaient beaucoup plus nombreuses qu’avant. Parce qu’il doutait, parce qu’il ne savait pas ou qu’il savait des choses et ignorait comment il allait pouvoir gérer tout ça. Elle était rentrée dans sa vie, elle en faisait partis et avait perturbé sa vie d’une manière que Leroy n'avait pas pu prévoir. Juste simplement en étant là, et il s’y était attaché. Le jeune homme était plus énervé contre lui-même à cet instant, mais dans son calme imperturbable il écouta Ginny lui proposer de lui poser une question. Il posa son regard sur elle, se demandant si elle se rendait compte dans quoi elle se lançait. Leroy se demandait laquelle de ses questions pouvait-il lui poser. Il s’approcha lentement d’elle, très près, s’accoudant sur l’étagère avant de demander l’allégeance de sa collègue. Ginny n’avait pas tort, Leroy connaissait la réponse, il aurait simplement aimé l’entendre de la bouche de sa collègue. Il aurait aimé entendre sa manière de répondre, de lui donner la vérité sans trop en demander. Et elle lui retourna la question immédiatement. Toujours impassible il continua à la fixer. « Je croyais être le seul à pouvoir poser une question. » répondit-il d’une voix calme. Leroy n’en avait que faire de la proximité qu’il avait à cet instant avec Ginny, de ce que quelqu’un pourrait dire s’il arrivait à cet instant, non la pièce semblait s’être refroidie à la question de Leroy, tout deux se toisant l’un l’autre. Devait-il répondre ? Devait-il dire la vérité ? Il se redressa finalement. « Pour le moment dis-toi que mon allégeance ne va nul part, voilà ma réponse. » répondit-il. Ce n’était pas totalement faux, ni totalement vrai, mais il ne pouvait pas lui dire la vérité, ni se qu’il se passait en lui. Ginny ne comprendrait pas. Il s’éloigna un peu pour laisser un peu d’espace à la jeune femme. « Tu devrais faire attention à toi, Ginny. Tu es une personne bien ce serait triste qu’il t’arrive quelque chose. » reprit-il toujours d’une voix calme et presque sans intonation. Si lui avait pu comprendre où allait son allégeance, n’importe qui le pourrait et vu l’esprit tordu de certains mangemorts, il valait mieux être prudent.