Il y a tant de secrets dans ce monde... {LIBRE}

Être sans-emploi avait ses avantages, on n’était plus obligé de se lever tôt le matin pour aller au bureau, on n’était plus obligé de se coltiner ses collègues de boulot qu’on n’appréciait que très rarement, et que, dans le cas de Lucy, on n’appréciait pas du tout, on n’était plus obligé de faire un grand sourire et de faire des courbettes pour plaire à son patron, et on n’avait beaucoup plus de temps libre, voire on n’avait que ça, étant donné qu’on n’avait plus aucune obligation. L’inconvénient, c’est qu’être sans travail, ne permettait pas de ramener l’argent à la fin de chaque mois. Heureusement, Lucy avait eu l’intelligence de mettre de l’argent de côté, elle se préparait toujours au pire, même si pour le moment, le pire n’était encore jamais arrivé.

Ainsi, grâce à son temps libre, et à l’argent mis de côté, Lucy avait prévu de rejoindre l’Allée des Embrumes, sa deuxième maison, tellement elle y passait du temps, et boire, et pourquoi pas, se faire offrir un verre dans un bar. L’alcool c’est toujours meilleur quand il ne coûte pas un sou. Elle se souvenait encore, petite, quand elle avait peur de l’Allée des Embrumes. Dès qu’elle avait reçu sa lettre pour Poudlard, sa mère lui avait parlé du Chemin de Traverse et des boutiques qui le constituaient, et elle avait juste mentionné l’Allée des Embrumes. Tout de suite, cette simple mention avait fait tilté la curiosité encore bien naïve de la jeune Lucy qui avait posé des questions à sa mère. Catastrophée, cette dernière lui avait répondu que c’était un endroit à absolument éviter et avait demandé à sa fille de ne jamais y mettre des pieds. De temps en temps, elle lui racontait des histoires de l’Allée des Embrumes, pour dissuader la jeune fille de ne pas y aller. Mais maintenant, la Mangemorte avait grandi, et n’avait plus peur de ce lieu, et riait même des frayeurs de sa mère. Quelle naïveté !

En se dirigeant vers l’Allée des Embrumes, Lucy avait pris soin de couvrir son visage avec une large capuche afin de ne pas être reconnue, et elle portait un long manteau noir, qui masquait ses courbes afin que personne ne puisse deviner si elle était un homme ou une femme. Elle n’avait pas honte de traîner dans l’Allée des Embrumes. Pas du tout. Mais elle ne souhaitait pas tomber sur un membre de l’Ordre du Phénix. Ces abrutis qui avaient choisi le mauvais camp et qui soutenaient Voldemort venaient souvent dans l’Allée, sûrement pour patrouiller et envoyer les Mangemorts là où étaient leur place, à Azkaban, selon eux, évidemment. Selon Lucy, les Mangemorts devraient être à la tête du pays, avec Voldemort comme chef. Et l’Ordre pouvait croupir en prison, ce n’était pas un problème pour elle.

Lucy marchait donc en direction de son bar, quand la personne en face d’elle, elle ignorait qui elle était, se retourna vivement vers elle, tout e pointant sa baguette devant elle, avant de la questionner : « Pourquoi me suivez-vous ? » Elle reconnut immédiatement Anthony Carthew et savait que c’était une mauvaise idée de sortir sa baguette. Elle n’était pas trop mauvaise en sortilèges, mais elle connaissait le talent d’Anthony avec une baguette magique et elle préférait ne pas le croiser lors d’un duel. Elle fit juste un sourire qu’il ne pouvait pas deviner à cause de la capuche et répondit d’une voix aussi douce que la sienne.

« Je ne vous suivais aucunement Monsieur Carthew, j’ai juste à faire ici. Je ne vous avais même pas reconnu. »

La baguette d’Anthony Carthew était pointée en direction de Lucy, un mouvement louche de sa part, et elle était certaine qu’un sort en jaillirait et elle ne souhaitait pas vraiment se prendre n’importe quel sort. Mais même avec une baguette pointée dans sa direction, la Mangemorte ne bronchait pas, elle n’avait pas fait de mouvement de recul, elle n’avait pas non plus sorti sa propre baguette, dans l’intention de se défendre, si cela devait arriver. En apparence. Sa large cape couvrait ses mains et ses bras, et même si elle pensait ne pas en avoir l’utilité, sa main droite entourait sa baguette, prête à la dégainer au cas où. Il fallait toujours se protéger et être prêt à se défendre dans toutes les situations. Votre ennemi n’allait pas vous prévenir avant chaque sort : « Attention, je vais prendre ta baguette », « Attention, je vais te tuer ».

Il ne semblait toujours pas la reconnaître, en même temps, ce n’était pas une voix qui lui donnerait son identité, sauf s’il connaissait la voix de la personne. Son sourire s’élargit, elle lâcha sa baguette, juste le temps de rabattre de manière élégante sa capuche à l’aide de ses deux mains, qu’elle cacha rapidement sous sa cape. Son visage était désormais visible.

« C’est mieux comme cela ? Vous avez quand même pu savoir que j’étais une demoiselle et non un vieux monsieur, ajouta-t-elle. »

Elle reprit un ton plus sérieux pour dire la suite de ses propos.

« Monsieur Carthew, je ne vous suivais aucunement, j’allais juste dans cette direction. »

Finalement, elle sortit les deux mains de sa cape, afin de les mettre en évidence et montrer qu’elle n’était pas armée et qu’elle n’était pas en train de le menacer, qu’il pouvait ranger sa baguette, ou au moins arrêter de la pointer avec.

« Je pense que vous pouvez ranger votre baguette, Monsieur Carthew. Je ne suis pas une menace. J’aurais voulu vous faire du mal, j’aurais agi depuis un moment déjà. »