James * Can you be my guide ?

Lullaby Potter allait se marier, dans quelques temps. Et son frère n'était pas ravi de la nouvelle, certes. Cependant elle continuait ses préparatifs, inquiète à l'idée que cela ne marque une fracture totale avec son jumeau. Seulement elle ne pouvait plus reculer et Severus n'aurait pas comprit que la demoiselle refuse sa demande en mariage. Elle aurait redouté que l'homme le prenne mal, qu'il ne la quitte. Il doutait de lui, ou tout du moins, de ses compétences amoureuses, après le fiasco de sa tentative avec Lily et ce que les maraudeurs lui avaient fait subir tout au long de son existence à Poudlard.

Continuant donc ses préparatifs, la jeune femme projette de voir son père fraîchement marié, cet après-midi alors qu'elle a à lui parler, sans trop savoir comment elle peut s'y prendre. Elle doit prendre son courage à deux mains, mais elle n'est pas une lionne. Elle a l'habitude d'agir en aigle, d'agir avec sagesse, avec intelligence, avec ouverture d'esprit. Des qualités qui lui tiennent à cœur et que pourtant elle envoie valser un peu trop souvent à son goût ces derniers temps, avec ce voyage dans le temps. Elle avait beau être une aiglonne, elle n'en restait pas moins une Potter de toute évidence et à ce titre, elle avait naturellement quelques uns des défauts de ses parents, de sa filiation. Évidemment. Cela la rassurait même un peu car, alors, elle se sentait parfaitement Potter dans ce genre de moments là.

Transplanant devant la porte de chez ses parents du côté de Godric's Hollow, la demoiselle prend une grande inspiration avant de rejoindre la porte à laquelle elle frappe. Elle a déjà prévenu son père qu'elle passerait le voir, il y a quelques heures, pour s'assurer qu'il soit présent. Elle ne peut pas faire demi tour maintenant. La porte pivote, de toute façon.

« Hé coucou James ça fait longtemps ! Tu va bien depuis le mariage ?»


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Bee est intimidée par l'idée de parler à son père évidemment, parce qu'elle ne sait pas du tout comment elle va pouvoir amener sa demande, sa requête. Il risque de la regarder interloqué et de ne pas comprendre. Mais après tout, Lily Potter avait bien été conduite à l'autel par Remus pour leur mariage, alors James pouvait parfaitement comprendre, peut-être, que la jeune femme puisse formuler cette requête à son intention. Elle devait tenter le coup de toute façon, sans quoi elle aurait quelques regrets à l'avenir, de ne pas avoir au moins essayé.

L'homme ouvre et, quoique Bee aurait souhaité qu'il ne soit finalement pas disponible, pour la soulager du poids qui pèse sur son estomac, ce n'est pas le cas. L'ancien rouge et or lui adresse un grand sourire pour sa part, alors qu'ils bavardent du mariage de monsieur Potter et sa dulcinée, survenue quelques semaines plus tôt maintenant, déjà. Un mariage magique, qui avait symbolisé l'amour dans toute sa splendeur. Bee les enviait, espérant que son mariage serait tout aussi beau, quoi qu'il y aurait certainement moins de monde parce que son frère lui fait la tête et que Severus pour sa part risque de ne pas inviter grand monde. Bee chasse ces pensées de son esprit alors que l'amertume la gagne.

Guidée au salon, la jeune femme confirme le fait qu'elle voulait bien parler à James Potter. De fait l'absence de Lily lui importe peu et la rassure peut-être même un peu comme, de fait, elle n'a pas besoin de formuler sa demande devant deux paires d'oreilles. Remerciant son paternel comme ce dernier lui offre un thé, elle est rapidement conviée à parler et cherche, alors, ses mots.

«- Ce sera avec plaisir... Qu'est-ce que tu as à me montrer ?»

Bee est curieuse et voit ici un moyen d'échapper à sa discussion. Toutefois elle reste assise à fixer son thé dans un même temps, cherchant en elle un peu de courage. Avec autant de Gryffondor dans cette famille, elle espérait en avoir un peu.

«- Hé bien voilà.. Severus et moi allons nous marier. Probablement l'année prochaine, nous n'avons pas encore arrêté de date...» elle se coupe. «Seulement je... j'ai perdu mes parents il y a quelques années déjà et je... Je n'ai personne pour me conduire à l'autel ce jour là. Pas de frère, de cousin...»

Le regard de la demoiselle se fixe sur James. Ici, Harry n'est pas de sa famille, ils ont trouvé cela plus prudent et n'ont de fait jamais révélé le lien les unissant l'un à l'autre. Et comme il refuserait catégoriquement de la conduire à l'autel, elle n'avait vraiment personne en soit. Peut-être Remus, en dernier recours, si on père le lui refuse. Bee croise son regard, sans avoir terminé sa phrase.

Elle esquisse un sourire, comme son père parle des jumeaux à venir et du fait qu'il souhaite lui montrer les berceaux qu'il a fait pour ses enfants. Il ignore que l'une de ces deux-là se trouve devant lui, justement. L'ancien rouge et or souligne le fait qu'ils se préparent un peu plus chaque jour, Lily et lui, comme la date approche. Bee se garde bien de lui dire qu'il n'a pas à s'en faire avant le 31 juillet. Elle hoche seulement la tête à la proposition de voir les berceaux, plus tard.

«- Ce sera avec plaisir ! J'imagine le chamboulement que ce doit être.» admet la rouquine, en espérant au fond de son être qu'ils en sont heureux, cependant.

Naturellement, Lullaby sait parfaitement que sa demande peut étonner James et plus encore, que celle-ci peut provoquer la colère de Severus. Ce mariage, clairement, la met en porte-à-faux avec tout ses proches. Avec Harry qui ne supporte pas qu'elle épouse Severus et qui menace chaque jour de ne plus lui adresser la parole, de s'éloigner d'elle... Avec Severus qui peut ne pas apprécier certains des choix qu'elle fait et qui plus est, attend ce mariage sans savoir que la belle est destinée à le quitter un jour. Avec James, enfin, qui ne doit pas comprendre pourquoi c'est à lui qu'elle fait cette demande, alors qu'il s'est éloigné d'elle depuis Poudlard ce qui n'a pas manqué de la faire souffrir, au point qu'elle avait jalousé Hermione au mariage de ses parents. Qui ne doit pas comprendre cette demande, alors que naturellement, il sait parfaitement que Severus n'appréciera pas ce choix. Toutefois pour Lullaby il était important de le demander à James. Il a beau l'ignorer, il est son père. Et de famille, elle n'en a pas beaucoup. Une solitude au fond de son cœur que l'éloignement avec Harry ne fait qu'accroître. Une mélancolie au fond des yeux qu'elle ne parvenait plus toujours à masquer derrière ses sourires. Elle aurait voulu être heureuse, sans aucune ombre à ses sourires. Mais cela ne semblait pas possible.

James ne refuse pas de l'accompagner, cependant il ne manque pas de souligner un mais, de faire remarquer que Severus n'appréciera pas la chose. Bee le sait. Bee le sait parfaitement. Et comment confier ce qu'elle a sur le cœur, alors. Comment lui dire qu'il est important pour elle que ce soit lui qui le fasse, sans se vendre, sans vendre leur secret ? Bee cherche soigneusement ses mots.

«- Je sais que Severus et toi n'êtes pas en très bon termes c'est le cas de le dire cependant... j'aimerais vraiment que ce soit toi qui le fasse, je ne serais pas là autrement. Il est fort probable que Severus ne dise rien à ce sujet qu'il... accepte pour moi, comme tu as put accepter sa présence pour Lily.»

A ceci près que Severus était le meilleur ami de Lily, quand James n'était pas aussi proche que ça de sa fille, malheureusement pour elle.

Pour James et Lily Potter, l'arrivée prochaine de deux bout de choux dans leur existence est probablement un grand chamboulement et la demoiselle, qui se trouve être l'un de ces deux bébés à naître espère que même si c'est une arrivée assez précipitée dans deux jeunes existences, le fait de devenir bientôt parents les rend heureux. Savoir que James s'est occupé lui-même de leurs berceaux lui donne un peu confiance en cela et elle suppose que si les choses ne sont pas faciles, parce qu'ils sont encore jeunes tout les deux, ils ne sont au moins pas dégoûtés à l'idée de devenir parents prochainement. C'est une information que la jeune femme n'avait jamais pensé à demander à qui que ce soit. Parce que personne dans son entourage n'avait la réponse à une telle interrogation et qu'elle n'avait pas forcément envie de connaître la réponse, redoutant peut-être que celle-ci ne soit pas celle qu'elle aurait souhaité. Elle songeait déjà qu'au vu de l'âge de ses parents, elle n'était pas un bébé qu'ils avaient désirés et cette pensée était suffisamment désagréable pour qu'elle ne s'écorche pas d'avantage, volontairement.

«- Je ne m'en fais pas pour vous, je pense que vous saurez faire ce qui est juste pour vous, pour eux.»

Elle n'en sait rien, dans le fond, elle n'a connu ses parents que quelques mois, après tout, en tant que parents. Et pas les mois de sa vie les plus marquant en raison de son âge à l'époque. De fait même s'ils avaient été des parents immonde, elle l'aurait oublié. Mais elle ne pensait pas que cela soit le cas. James et Lily avaient leurs défauts, mais probablement pas celui d'être de mauvais parents et le simple fait qu'il s'inquiète à ce sujet prouve déjà son implication dans la vie de ses enfants.

Face à son père qui s'ignore cependant, dans l'immédiat, c'est bien la rouquine qui est la plus remuée des deux, alors qu'elle ne sait pas comment justifier sa demande, ni comment faire pour que l'homme accède à sa surprenante requête et alors qu'il soulève les défaillances de sa demande, la demoiselle songe de plus en plus que c'est peine perdu, qu'il ne dira pas oui. Il l'aurait fait si son époux n'avait pas été Severus, en soit. Le déçoit-elle ? C'est la pensée qui hante l'esprit de Lullaby, après les prises de becs avec son frère au sujet de son histoire avec Severus. Et elle songe que si son père savait, s'il savait qui elle est, il aurait la même réaction impulsive qu'Harry. Son cœur bat la chamade alors qu'elle ne se sent qu'un peu plus seule.  

«- Je comprends...»

Que dire à cela ? Comment contrer le fait que sa demande est effectivement très étrange ? Son futur mari avait aimé sa mère, sa mère ayant épousé son père et elle demandait à ce père qui n'avait pas conscience de l'être de la donner à l'homme qu'il détestait depuis toujours. S'il avait eut conscience d'être son paternel, peut-être aurait il refusé aussi, en boudant même le mariage. Ces inconnus ne manquent pas de lui traverser l'esprit et de la torturer un peu plus.

«- Disons que pendant mon année à Poudlard tu m'as rappelé mon père, parfois. Certains mots, certaines recommandations, certaines préventions...»

Et il serait parfaitement à la hauteur de l'homme qui aurait dût l'accompagner, sans qu'elle ne sache comment le formuler sans passer pour une fille indigne prête à remplacer son père au jour le plus important de sa vie par un ami.

«- J'imagine que c'est un rêve commun  à la plupart des petites filles, que de rêver du jour de son mariage et du moment où son papa la conduira à l'autel. Tu n'as voulu personne mais regarde, Lily a demandé à Remus. J'imagine que là-dessus on est tous différents...»

Bee se mord la lèvre inférieure alors qu'elle cherche à soutenir son argumentaire, sans vraiment savoir comment s'y prendre, pour que James accepte. Finalement, elle plante son regard dans celui de son paternel.

«- Le fait est que... je voudrais vraiment que ce soit toi qui le fasse ce jour-là. Comme je le disais je... je serais toute seule ce jour-là... Je n'ai même pas de «Sirius» dans ma vie, ni même de «Remus»...» et ce constat était suffisamment triste pour que la demoiselle s'arrête là. Même si elle avait Drago, leur amitié n'était pas non plus fraternelle comme ce que les maraudeurs pouvaient vivre, en soit. «Ne me dis pas non... s'il te plaît...»

Peut-être qu'elle ne devrait pas avoir cette discussion avec son père, alors que ce dernier ignore l'être. Car à le laisser parler sans se douter de rien, la jeune femme prend le risque de souffrir au passage, selon ce que son paternel avoue, sans méfiance quand à l'identité de la demoiselle. A-t-elle vraiment envie d'entendre toute les confidences que l'homme pourrait faire à une demoiselle qui lui semble sympathique et compréhensive, dont il ignore totalement qu'elle n'est autre que la chair de sa chair et le sang de son sang ?

«- Je comprends totalement... Peut-être pourrirez vous vous engager un peu moins éventuellement, prendre moins de risques, faire des missions plus tranquilles ? Après... J'imagine que tout parent a envie de se battre conter ce qui est mal, ce qui est injuste, dans l'espoir que ses enfants vivent dans un monde en paix, c'est certains. Toutefois, l'enfant qui vit sans parents préférerait peut-être une vie tourmentée par des forces sombres, en présence de ses parents, qu'un monde tranquille où ils ne sont plus tandis qu'il va, sans racine, comme la fleur que l'on cueille avant de la laisser être emportée par les vents.»

La demoiselle tente plus ou moins de faire réagir son père, de peut-être changer les choses, de les impliquer un peu moins dans l'ordre et  pourtant elle sait au fond d'elle que les Potter doivent y rester certainement, pour qu'Harry soit effectivement, malheureusement, l'élu, l'enfant de la prophétie, celui qui débarrassera le monde sorcier des ténèbres de Voldemort. Elle sait que sur ce point ils ont très peu de marge de manœuvres et peut-être qu'elle a déjà semé sur cette entreprise des conséquences fâcheuses.

Alors que l'homme écoute sa requête et semble surpris, se demandant pourquoi elle le choisit, Bee essaye de défendre sa demande sans trop en dire alors qu'elle ne peut pas lui révéler qu'il est l'homme de la situation en tout points, pour la conduire à l'autel. Elle parle de ces remarques, de ce comportement, qu'il avait eut à son égard pendant leur année de scolarité à Poudlard et un sourire léger prend place sur ses lèvres, lorsque son père lui fait ses aveux. Mais il ne dit toujours pas oui, essayant plutôt de la rassurer sur sa solitude ce jour-là. Et pourtant elle avait cette hantise au fond de son cœur, d'être seule malgré tout. Car ses parents ne seraient pas là en tant que parents, car son frère risquait de bouder la cérémonie, car elle aurait probablement un mariage rapide pour convenir à ses souhaits et ceux de Severus, et qu'elle avait cette mélancolie en elle depuis quelque temps, de se sentir en marge et esseulée.

«- C'est une amitié que tout le monde voudrait avoir, j'imagine.» admet la jeune femme, même si celle-ci a, en effet, des circonstances de naissances spéciales. Mais elle n'y pense pas plus, alors que son père accepte finalement et comme elle le remercie, elle a quelques larmes au fond des yeux.

Lui emboîtant le pas, la jeune femme entre alors dans la chambre et pose son regard sur les berceaux, dont elle apprend que celui d'Harry, orné d'un cerf, était celui de leur père. Et elle pose son regard sur l'autre, plus en détail, alors que l'homme dit l'avoir gravé. Le sien. Son cœur tambourine dans sa poitrine.

«- Ce sont des fleurs de lys...» souffle-t-elle, alors qu'elle ne s'en souvenait pas. Évidemment. «La pureté. L'amour noble. L'admiration...» souligne la jeune femme. «La fleur divine des civilisations anciennes... J'imagine à ces fleurs que vous avez déjà connaissance des sexes des enfants ?»

La jeune femme hoche la tête à la remarque de James. En effet partir ne garantissait pas la fin des menaces qui pesaient sur leurs têtes et si par malheur les mangemorts avaient leurs noms, ce qui avait un jour été le cas, ils ne pourraient pas tellement fuir. Et dans une certaine mesure, quoique la rêveuse aurait aimé que les choses soient différentes, elle devait bien avouer que ses parents avaient un rôle à tenir, une destinée à accomplir. Ils devaient défier le seigneur des ténèbres par trois fois, de sorte qu'Harry soit marqué comme son égal et elle ne savait pas encore si ceci était évitable ou si ça ne l'était pas. Le temps le leur dirait peut-être mais toute aiglonne soit-elle, la jeune femme avait l'impression d'avoir bien plus de questions qu'elle n'avait de réponses en sa possession.

"- Naturellement, on ne peut guère faire autrement de toute façon, que de faire en sorte de faire de notre mieux. Cette guerre ne durera pas éternellement après tout.. J'ose croire que l'homme est plus fort que cela, quoiqu'il soit probablement mauvais pas nature." répond la demoiselle, espérant en effet que la guerre n'allait pas s'éterniser, qu'ils n'aient pas trop changés l'histoire, de manière irréversible. C'était possible et la jeune femme le redoutait, sachant qu'elle avait elle-même contrecarré ces plans, en empêchant que Severus soit celui qui révèle la prophétie à Voldemort.

Emboîtant le pas à son père, la jeune femme tressaille à la question que son père lui pose au sujet de ce mariage à venir et qui, évidemment, était inéluctable. La situation de la demoiselle n'est en effet pas si heureuse qu'elle aurait put le souhaiter pour son mariage. Elle avait pensé, enfant, que son mariage serait un moment heureux et, maintenant, à l'approche de ce dernier, elle se sentait un peu seule. Cette solitude entachait la joie qu'elle éprouvait à l'idée de ces épousailles.

"- Ce n'est rien, ça va aller. Je suis seulement un peu triste parce que, tu comprends, je pense à tout ceux qui ne seront pas là... Quand je pensais au mariage, enfant, j'imaginais toujours que j'aurais ma famille avec moi et je..." elle hausse les épaules. "Je n'ai plus grand monde."

Elle entre dans la chambre en observant les berceaux, espérant peut-être fuir la discussion, hochant la tête comme James dit vouloir graver des symboles de Lily et de lui. C'est un joli geste et la raison est touchante elle-même. Mais Bee n'a pas le temps de répondre que les mots de son père sont comme une gifle qu'elle reçoit de plein fouet, prenant conscience, pour la première fois de son existence, qu'elle n'avait pas été un enfant désiré. Ils n'avaient pas voulu de ces enfants, elle n'était pas dans leurs projets immédiats. Non, ils ne l'avaient pas conçu avec le désir d'avoir un bébé et cette idée lui est désagréable. En elle-même, la rouquine se morigène. Après tout, ses parents étaient mariés si jeunes, étaient devenus parents si tôt après les épousailles... Comment avait-elle put ne jamais suspecter le fait d'être un accident ? Sa gorge est sèche.

"- C'est honorable." répond simplement la rouquine, confuse.

Visiblement les deux Potter ne partageaient pas le même avis sur les hommes. Si James semblait croire que les humains, moldus ou sorciers, n'étaient pas foncièrement mauvais, pour sa part la bleu et bronze pensait trop à tout les défauts existants pour l'humain et que l'on ne retrouvait pas chez les animaux. Preuve que l'homme étant un animal, il avait plus de défauts que les autres, impliquant qu'ils soient forcément plus mauvais. De plus, elle restait persuadée que le pouvoir corrompait les hommes, quand chez l'animal seul l'instinct les poussait à agir. Il y avait de l'égoïsme en chaque être humain dans le regard de Lullaby, à plus ou moins forte dose. Et si l'on faisait de bons choix, ils ne faisaient pas de nous des êtres bons, mais des êtres moins mauvais que les autres, dans un monde ou personne n'était tout blanc ou tout noir mais composé de nuances de gris.

«- Oui en effet je suppose que c'est ce que tout futur parent souhaite pour sa progéniture et j'espère que Merlin entendra tes souhaits et pourra t'exaucer. Mais j'ai bon espoir. Après tout, Grindelwald lui-même repose dans une cellule de prison depuis des années. Si lui a été attrapé, il y a de bonnes chances que nous parvenions à mettre un terme aux agissements de ce Voldemort.»

A priori si Harry avait sut le faire une fois en étant un bébé, il allait bien pouvoir finir par le faire en étant adulte et libérer ainsi tout le monde de ce poids. Dans un second temps il n'aurait plus tant de pressions sur les épaules et pourrait alors profiter de la vie à laquelle il avait droit comme tout un chacun malgré ses dires. Cette vie que sa jumelle lui souhaitait. Comme elle, en sommes. Une vie qui l'amène aujourd'hui devant James et la pousse à devoir se justifier, alors que James la questionne sur son bonheur à épouser Severus. Nul besoin de mentir, alors que la demoiselle évoque sa peine à voir les conditions à venir de son mariage sans ses parents, dans cette solitude qu'elle sentait autour d'elle. Avoir le soutient de son père qui en prend conscience lui fait du bien.

«- Merci... C'est vrai, ils continuent de vivre à travers nous...»

Mais ce soutient est oublié bien vite quand, face aux berceaux, la jolie rouquine apprend qu'elle n'est pas une enfant désirée. Une enfant de l'amour oui et c'est déjà bien, mais pas un enfant souhaité, attendu. Ses parents n'avaient pas eut l'envie d'un enfant, ces enfants s'étaient imposés. Ils étaient des accidents. Elle ne l'avait jamais imaginé, jamais supposé. L'apprendre ainsi, quand elle se sent déjà seule, ne fait que croître ce malaise en elle, duquel elle tente de se ressaisir.

«- Oui oui, je vais bien. Rien qu'un petit malaise, un petit vertige. J'aurais dût faire un repas un peu plus copieux.» prétend la demoiselle en jouant la carte de la faiblesse, maintenant.

Faire ce qu'il faut pour que Lord Voldemort ne s'en sorte pas vainqueur, car il préfère mourir que de voir le monde sorcier sous la domination du mage noir. Ces mots presque prophétiques ne manquent pas de faire frissonner Lullaby. Elle ne voulait pas ça, elle ne voulait pas y penser, mais les mots de son père la renvoient à cette destiné qui est sensé être la sienne. Elle a peur, elle a vraiment peur de tout ça, mais elle ne peut pas lui dire, et elle ne peut pas lui dire de se méfier de ses amis, de son ami. Elle ne sait pas comment Voldemort aura la prophétie qui concerne son frère, alors que Severus ne peut pas la lui transmettre, n'ayant pas rejoint les ténèbres, mais elle se questionne, elle s'interroge et se méfie. Elle sait que le mal brûle en secret, qu'il n'est pas loin, parfois même plus proche qu'on ne le pense. Elle ne dit rien, pour ne pas trahir ses pensées et ne pas se mettre en porte à faux avec son père sur la question. Parce qu'il défendrait Peter, il ne la croirait pas une seule seconde, elle le sait. Parce qu'il serait fidèle à son ami. Lui.

Les mots de son père la touchent, comme il dit que son père, qu'il croît ne pas connaître, serait sûrement heureux du chemin de sa fille, fier d'elle et fier de l'homme qu'elle a choisit, mais elle n'en est pas sûre et elle le dévisage, une question brûlant ses lèvres, ne demandant qu'à sortir. Elle se doute que lui ne serait pas fier, hors c'est bien son avis à lui qui la rend si fébrile. Parce que son père c'est lui. Même si l'avis de ses parents ne changera rien à sa décision d 'épouser Severus. Elle aurait besoin de savoir, réellement, que James et Lily sont fiers de leur fille. Même si elle n'est pas une gryffonne, même si elle n'est pas d'un courage sans faille, même si elle s'est éprise d'un homme fabuleux que son père déteste mais qui la comble de son intelligence, nourrit celle de sa belle et l'aide à s'épanouir.

«- J'espère qu'il le serait... Mais je crains que Severus ne s'attire pas facilement les bonnes grâces des gens... Toi, par exemple, tu serais fier de ta fille si elle le choisissait ? Enfin, si elle choisissait un homme comme lui ?»

Bee n'y va pas par quatre chemin, elle a besoin de savoir. Mais toutes ces révélations sont peut-être de trop et elle se décompose quand elle entend qu'elle n'est pas une enfant désirée, son père ignorant que c'est à sa propre fille qu'il se confie comme il parle d'assumer ce qui est arrivé. Elle s'en doutait, mais l'entendre... La jeune femme frissonne. Et elle prétend faire un malaise, quand James la questionne, voyant qu'elle ne va pas bien. Non, elle ne va pas bien. Comment pourrait-il en être autrement, vraiment ?

«- Oh il n'en saura rien, je ne compte pas alimenter votre vieille rancœur.»

Elle a mal, si mal, Lullaby et elle voudrait oublier les mots de son père, mais ils martèlent son esprit au contraire. Elle le savait pourtant, elle s'en doutait. Mais en avoir la certitude est autre chose...

«- D'ailleurs... d'où vient-elle ?»