Allison - it’s not easy to forgive

15 JUN. Voilà un peu moins de deux semaines que la jeune femme était rentré en Angleterre, et plus précisément à Londres. Cela lui faisait toujours aussi étrange d’être ici. Dans un sens, elle avait l’impression de retrouver sa vie, comme si tout avait été mis en pause pendant un an. Dans un autre sens, elle avait du mal à trouver sa place, elle avait du mal à comprendre qui elle pouvait être dans ce monde qu’elle retrouvait. Car si pour elle, sa vie en Angleterre s’était mise en pause lorsqu’elle était partie, le monde avait continué d’avancer sur elle. Les gens avaient continuaient leur vie, les septièmes années de sa promotion étaient allés à l’université. Son père avait continué son entreprise, ses amis avaient changés. Elle avait croisé Capucine quelques jours auparavant. C’était surement l’une de ses plus grandes surprises. Capu avait été sa meilleure amie pendant des années, depuis la première année à l’école de sorcellerie Poudlard. Et pourtant, elle avait eu l’impression d’être face à une étrangère. Allison savait que cela ne venait pas de Capucine. Elle n’avait pas changé tant que cela. Elle était toujours aussi déluré, toujours aussi extravertie et amoureuse de la vie. Le problème venait d’elle. Après ce qu’elle avait vécu l’été dernier, et son année à l’étranger l’avait profondément changé. Elle n’avait plus les mêmes envies, plus les mêmes points de vue qu’elle avait pu avoir. Elle n’était plus aussi naïve, ne voulait plus courir après n’importe quel idiot bellâtre. Mais c’était la vie de Capucine. Cela l’avait profondément affecté de comprendre que leur relation ne pourrait plus jamais être la même … Parce qu’elle avait été sa personne pendant des années. Maintenant tout était à refaire … Elles allaient devoir apprendre à se connaître à nouveau et qui sait où cela les mènerait. Elle avait revu son père. Allison l’avait trouvé vieilli. La mort de sa femme, de l’amour de sa vie lui avait donné un sacré coup. Ses cheveux avaient grandement blanchis le faisant paraître plus vieux qu’il ne l’était. Allison avait eu tellement mal au cœur en le voyant, en voyant que cette lueur dans ses yeux, cette aura qu’il dégageait autrefois semblait avoir disparu … Elle s’était senti coupable de l’avoir abandonné également. Elle avait perdu sa mère, mais il avait perdu la femme de sa vie … et sa fille s’était enfuie. Il avait été tout seul pour faire face à cette tragédie, et même s’il ne lui reprocherait jamais rien, elle ne pourrait pas s’empêcher de s’en vouloir. Et puis Leroy, le revoir avait été tellement … compliqué. Mais elle ne savait même pas comment décrire ces retrouvailles. Elle était dans le flou avec lui … Mais dans un sens, c’était presque rassurant de savoir que certaines choses ne changeaient pas. Dans le flou, elle l’avait toujours été avec le serpentard et cela continuerait surement encore un moment.

La jeune femme était posée tranquillement dans son canapé, perdu dans ses pensées, tandis qu’elle buvait une tasse de thé. Elle savait qu’elle avait encore quelques mois de répit. Certes elle avait loupé sa première année à l’université, mais elle irait en septembre. A l’ordre du jour, elle devait commencer à remettre sa vie en ordre, à retrouver ses marques, et à penser à l’avenir. Evidemment, des pensées sombres parcouraient son esprit, l’accompagnaient en permanence. Ce désir de vengeance, cette envie de retrouver cet horrible personnage, cette envie de mettre fin à ce monde injuste … La demoiselle sursauta. Un bruit venait de la faire sortir de ses pensées d’un coup. Quelqu’un venait de frapper à la porte. Comme toujours la jeune femme sentait les battements de son cœur s’accélérer. La peur ne la quittait jamais vraiment … Surtout qu’elle n’attendait personne. La jeune femme prit une grande inspiration. Ce n’était sans doute rien du tout, et certainement pas les horreurs qu’elle était actuellement en train de s’imaginer dans sa tête. Alors elle posa sa tasse de thé sur la petite table et se leva. Arrivé devant la porte, elle prit une nouvelle inspiration avant finalement d’ouvrir celle-ci. Elle ouvrit de grands yeux ronds en voyant Spencer devant ses yeux. Il semblait tout aussi surpris qu’elle. La jeune femme resta un moment silencieuse, impossible de prononcer le moindre mot. Cela faisait tellement longtemps qu’elle ne l’avait pas vu … depuis ce terrible jour … Et il reprit la parole, hésitant plusieurs fois … Il avait peur qu’elle n’ait pas envie de le voir, que son père lui avait donné l’adresse …

La jeune femme s’avança pour finalement le serrer dans ses bras. Sans réellement pouvoir les retenir, elle sentit des larmes coulaient sur ses joues. Avec lui, elle ne pouvait pas retenir, elle ne pouvait pas rester fier et empêcher ses larmes de couler. Ils avaient vécu ce terrible moment ensemble, et il était surement le seul qui pourrait à jamais la comprendre. Et il y avait tellement de choses … tellement de choses qu’ils ne s’étaient pas dit, tellement de choses qui devaient être discuter … Mais elle avait besoin avant tout de le sentir dans ses bras, de savoir qu’il était bel et bien là, après tout ce temps. Qu’il était revenu la voir même après ce qu’elle avait fait, même après qu’elle l’ait abandonnait sans un mot lui aussi, après qu’elle l’ait laissé assumé la lourde charge des répercussions. « Excuse-moi d’être parti. » Dit-elle dans un murmure avec une voix qui laissait retranscrire son émotion. Et finalement, elle lâcha son étreinte pour permettre au garçon de rentrer dans l’appartement. Après tout, ils ne pouvaient pas rester sur le pallier, ils avaient besoin d’intimité pour cette conversation.

Parce que la jeune femme ne savait pas réellement ce qui allait se dire, si tout ce qui s’était passé allait être abordé. Dans un sens, elle avait peur. Tellement d’émotions différentes étaient présentes entre elle à propos de cette journée : de la colère, de la tristesse, de l’envie de vengeance, de l’injustice … Elle n’était pas sûre de vouloir assumer toutes ces émotions. Parce que Spencer était son meilleur ami, son frère, sa famille … malgré tout ce qui s’était passé. Mais tout n’était pas seulement blanc ou noir évidemment … « Mon père m’a dit que tu avais été un grand soutien. J’aurais dû être là pour lui, mais merci pour tout ce que tu as fait. » Dit-elle tout en restant en surface des choses. Parce qu’elle ne savait pas réellement comment elle devait agir, ni ce qu’elle devait lire. Un an s’était tout de même écoulé depuis la dernière fois …