Malthael - Une incroyable nouvelle.

Malthael et Ariana devaient vivre. Pour l’un et pour l’autre, mais aussi pour leur futur enfant. Les imaginer orphelin après tous les sacrifices fait pour eux était une chose qu’Ariana trouvait horrible à imaginer. C’était comme un abandon, comme si leurs parents avaient refusé de leur donner de l’amour alors que si jamais les deux devaient disparaitre, cela aurait été tout le contraire. Mais on ne pouvait pas savoir ce qu’on leur dirait s’ils venaient à mourir, à qui on les confierait et Ariana priait pour que ce ne soit pas à ses parents ou à son frère. Elle ne pourrait pas supporter ça, même morte ce serait pire que de devenir orphelin. Alors elle avait pris la décision de continuer à vivre, elle lutterait contre son corps qui pouvait à tout moment flancher à cause d’une première perte, mais elle continuerait toujours à se battre. Et ce n’était pas uniquement pour ses enfants, qu’elle le ferait, mais pour Malthael aussi. Elle lisait dans ses yeux qu’il ne pourrait pas supporter la perte de sa femme, même s’il lui promettait de veiller sur ses enfants, il sombrerait dans les ténèbres. Tout comme elle si jamais elle venait à le perdre. Un tout, un ensemble et une force, deux faces d’une même pièce, l’un ne pouvait aller sans l’autre. Ariana rêvait d’une belle famille, pleine d’un amour sensé être interdit dans leur société, mais d’un couple heureux entourés de leurs deux enfants. Filles ou garçons, elle s’en fichait, elle voulait en avoir depuis qu’elle était tombée amoureuse de Malthael. Un amour qu’Ariana n’aurait sans doute jamais dû éprouver à cause d’un mariage forcé, mais pourtant c’était bien réel, c’était un sentiment si beau. Et elle voulait que ses enfants sachent ce que cela faisait d’être aimé, elle voulait qu’ils grandissent heureux et elle n’avait qu’une envie c’était de les protéger du monde extérieur si dangereux. Elle le ferait, si elle vivait, Ariana allait lutter pour être capable de les voir grandir, de les tenir dans ses bras et surtout elle allait tenir pour Malthael qui allait prendre les risques pour eux. La jeune femme avait confiance en lui, mais elle ne craignait pas qu’il fasse quelque chose d’impulsif - même s’il en était capable - elle avait plus peur des autres mangemorts, de deux qui les considéraient comme des traitres, ceux qui pensaient qu’ils ne méritaient pas d’être dans les rangs du seigneur des ténèbres. Et pourtant malgré ses craintes, en plongeant son regard dans celui de son époux, Ariana savait qu’il survivrait, qu’il lutterait comme elle. Pour sa femme et pour leur famille.

Pourtant le couple s’inquiétait plus pour l’autre que pour leur propre vie. Malthael s’était mit en tête de montrer à sa femme comment se défendre à l’aide de couteau, un objet magique mais qui ne nécessité pas beaucoup de préparation pour l’utiliser en défense. Elle l’écouta parler, tenant l’objet dans ses mains, ne cherchant même pas à savoir si quelqu’un pourrait les surprendre dans ce genre d’exercice, mais en sentant le corps de son époux contre le sien, la difficulté se fit plus grande. Lancée des objets, Ariana l’avait fait à de nombreuses reprises, souvent en direction de son époux, lancée un couteau ne devait pas être une chose bien plus compliquer. Mais c’était cette sensation de bien être qui l’envahis en sentant la chaleur du corps de son époux, le touché de ses doigts sur son bras, qui la perturba beaucoup plus que l’idée de lancer un objet mortel. Comment se concentrer quand une envie dévorante s’emparait de vous ? Heureusement sans doute pour la lancée, il s’éloigna finalement, tandis qu’Ariana essayait de se concentrer sur la cible pour toucher le plus près possible le centre. Concentration, c’était le mot, même si elle sentait que cette envie qu’elle avait eu était clairement partagée. Le couteau toucha la cible, non loin du centre et ce fut donc toute heureuse qu’Ariana évoqua un souvenir du passé qui fit rire Malthael. Ce sourire, ce rire, elle adorait l’entendre et le voir. Il semblait se détendre par ce simple exercice et plaisanta avec son épouse en demandant si elle lui avait permis d’avoir cette capacité à éviter les objets. Visant à côté, Ariana lança le couteau qu’elle avait récupéré qui alla se planter non loin de l’endroit où se trouvait Malthael. « Je n’en doute pas une seconde, mais tu avais sans doute cette capacité bien avant. » Mais elle s’était déjà rapproché de lui pour l’embrassé, laissant cette envie guidé son corps, oubliant un instant les tracas de la grossesse, les risques qu’encouraient Malthael, avec cette volonté de s’abandonné totalement à lui dans ce bureau. Tandis qu’elle sentait son époux rapproché son corps du sien, une pensée lui vint. Preuve qu’elle aurait dû couper son cerveau avant, mais elle ne pouvait pas attendre pour faire profiter cette pensée à Malthael. Ariana pensait que les filles rencontrés quelques semaines plus tôt et enfermés dans le manoir, étaient en réalité les jumelles qu’elle attendait. Folle ? Elle délirait peut-être complètement. Son mari se détacha d’elle et elle lut la panique dans ses yeux. Il avait fait le rapprochement lui aussi, il avait compris et partageait sa pensée. Mais il tenta d’être rationnel, le voyage dans le temps n’était pas aussi puissant avec un retourneur de temps, c’était beaucoup trop loin. Et pourtant il s’en rendait compte lui posant une question qui ne demandait presque pas de réponse. Ariana s’avança vers lui. « Je délire peut-être … peur de les perdre à nouveau. Mais oui elles nous ressemblent beaucoup trop pour que ce ne soit qu’une coïncidence. » Ce n’était surement pas la réponse que Malthael voulait entendre. Il aurait préféré qu’elle lui dise non. Coupant la distance qui les séparait, Ariana vint poser ses mains sur le visage de son époux, tentant de calmer la panique qui allait s’emparer de lui. « Ne panique pas. Nous ne pouvions pas savoir. » Ils avaient combattu leur propre enfant, ils les avaient enfermés et probablement un peu blessé. Pour le coup on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils avaient été de bons parents en agissant ainsi.