Walburga Black n'était pas la plus douce des personnes, tout comme Orion Black n'était pas le plus tendre des maris. Leur mariage arrangé avait été planifié avant même leur naissance et tout ce qu'on pouvait dire de ce-dernier, c'est qu'ils formaient tous les deux un couple visuellement parfait. Avec leurs airs d'aristos coincés et leurs expressions froides et supérieures, il fallait dire qu'ils en envoyaient. Car si Walburga Black était terrifiante avec ses yeux gris perçants et ses lèvres pincées, elle n'en restait pas moins une femme magnifique à l'allure de princesse. Orion Black quant à lui, avait des airs de héro de guerre, fier et puissant mais aussi cruel qu'il était séduisant.
Et parce que le dicton des Black n'était autre que «
Toujours Pur», il fallait donc à ce couple un héritier digne de ce nom.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]C'est là que tu entres en jeu. Toi,
Sirius Orion Black, premier-né de la famille Black, celui qui avait son avenir tout entier tracé sans même qu'on ne lui demande son avis.
Tu es né avec une cuillère en argent dans la bouche, tes yeux gris comme un ciel d'orage s'ouvrant sur un monde que tu aurais vite envie de fuir. Car Walburga était loin d'être une bonne mère, tout comme Orion était loin d'être un bon père.
Tout n'était que noirceur et solitude, discipline et dressage intensif. Comme un chien qu'on essaie de dompter, tu recevais plus d'ordres que d'amour, enfermé entre les quatre murs d'une maison terne. Walburga ne savait pas parler, elle ne faisait que crier. - (
« Sirius espèce de bon à rien, tiens-toi droit quand tu salues monsieur Malfoy! ») Orion s'en fichait (
« ... ») et Kreattur, votre Elfe de Maison, prenait un malin plaisir à t'enfoncer encore plus
(« Maîtresse, votre fils a encore sali ses vêtements neufs ... » )
Et parce que chez les Black il était interdit de pleurer, tu endurais tout cela les dents serrées. Plus le temps passait et plus ta haine envers ces
gens grandissait. Walburga avait beau te punir et t'enfermer dans un placard pendant des heures, voir une journée entière, tu ne te calmais pas pour autant. Elle pouvait bien te gifler avec force, hurler, passer pour une hystérique, rien n'y faisait. Tu restais le même enfant intenable, impétueux et fier. A croire que ta folie à toi, c'est qu'on ne pouvait pas te briser.
Puis Regulus est arrivé et tu pensais enfin avoir trouvé un allié. Dès le départ tu t'étais promis de le tirer hors de cette folie, de le sauver de ces gens que vous deviez appeler "parents". Tu l'as aimé plus que tout dès son arrivée et tu l'as protégé comme s'il était un diamant pur qu'on ne pouvait pas toucher. Tu refusais que Walburga lui fasse du mal, tu refusais qu'elle l'influence comme elle tentait de le faire avec toi. Sang-pur, suprématie du sang, magie noire, tout ça c'était n'importe quoi.
Et vous auriez peut-être pu vous en tirer si tu n'avais pas dû aller à Poudlard. Car si d'un côté tu avais hâte de partir de cette maison remplie de haine, tu avais peur pour ton frère. Une fois loin, tu serais incapable de le protéger. Une fois loin, Walburga aurait la possibilité de lui embrumer l'esprit et de le torturer.
Alors la veille de ton entrée à Poudlard, vous vous étiez fait une promesse : Celle de toujours être là l'un pour l'autre, de toujours faire confiance à l'autre, quoiqu'il arriverait.
Une promesse qui serait hélas bien vite oubliée. Poudlard était l'exact opposé du 12 Grimmauld Place. Tu as compris dès ton arrivée là-bas que le château serait ta réelle demeure. Que c'était là ton vrai chez toi, loin de Walburga et des autres sangs-purs.
Rien que le voyage en train avait été merveilleux. Déjà parce que tu avais fait la rencontre de James Potter dans l'un des wagons et ensuite, parce que tu étais devenu ami avec James Potter dans l'un des wagons. Le garçon à lunettes et aux cheveux en bataille était parfait : Il aimait les mêmes choses que toi, pensait comme toi, était drôle et plutôt intelligent tout en étant aussi très bête. En somme, le contact était rudement bien passé et au fil des années, c'est lui qui allait devenir ton vrai frère.
Et parce qu'il était hors de question que tu ailles à Serpentard, tu avais supplié le Choixpeau pour qu'il t'envoie à Gryffondor, la nouvelle faisant trembler toute la Grande Salle dès le lendemain. Inutile de dire que Walburga n'avait pas apprécié la chose et qu'elle s'était empressée de t'envoyer une beuglante bien cinglante histoire de te coller la honte devant tout le château.
Malheureusement pour elle, tu l'avais écouté s’égosiller en souriant, mangeant tes œufs brouillés tranquillement, trop heureux pour être contrarié par ce qu'elle disait.
Après ça les jours se suivirent, puis les mois passèrent. James et toi étaient devenus de vrais héros en quelques jours et tous le monde chez Gryffondor
(Ou presque) vous appréciez. Aussi intelligent qu'impétueux, vous n'aviez peur de rien. Toi encore plus que James, tu te laissais porter par tes envies et te fichais bien des dangers encourus.
Par la suite et parce que vous partagiez le même dortoir, vous êtes également devenu amis avec Peter Pettigrew et Remus Lupin. Peter était un garçon relativement timide, qui t’idolâtrait toi et James et qui rêvait de devenir comme vous. Remus en revanche, était un garçon étrange et mystérieux, qui t'avais intrigué dès le premier jour. Il t'avais fallu beaucoup de temps et de patience avant de réussir à lui arracher plus de trois mots consécutifs mais tu avais fini par y arriver. Il faut dire qu'il était difficile de résister à Sirius Black lorsque ce-dernier avait une idée en tête. Dans le genre buté et têtu, c'était toi le roi.
Et si on te demandes aujourd'hui qui est ta famille, tu ne répondras jamais "
Orion, Walburga et Regulus Black." -
Non. Tu répondras sans hésiter que ta famille, ce sont les Maraudeurs et que ta vraie maison, c'est votre dortoir à Poudlard.
Sur ce et parce que l'avenir doit encore être écrit, il est temps de conclure cette histoire comme il se doit.
I solemnly swear that I'm up to no good.
Mischief Managed.