J'suis pas bien dans ma tête, maman ☆ Lily

Première journée de cours pour Lullaby et premier cours de potion avancé. Dans l'ensemble Bee ne peut pas dire que ça s'est mal passé, mais entendre la cloche donner lui a fait un bien fou. En sortant de la salle de classe agacée par le professeur Slughorn, égal à lui-même, la jeune femme se dirige rapidement vers la grande salle. Retrouvant Luna à la table de serdaigle, la jeune rousse salut cette dernière puis s'installe, arborant un air las.

"- Slughorn ?" questionne la demoiselle aux cheveux blonds.
"- Touché !" marmonne l'étudiante en prenant les couverts à salade pour se servir. "Il est insupportable... dire qu'il y a encore une semaine je pensais ne plus le voir d'ici deux mois... et me voilà repartie pour un an..." soupire Lullaby.

Rejointes par quelques anciens serdaigle assez rapidement, Bee et Luna cessent de parler du professeur de potions pour plonger dans une conversation beaucoup plus superficielle, de laquelle la rousse se désintéresse assez vite. De fait, après quelques minutes, elle finit par se lever en s'excusant, disant devoir aller à la bibliothèque. Traversant la salle pour sortir, la jeune femme remarque son père et ses amis à la table des rouges et or, ce qui lui fait détourner le regard. Mine de rien, c'est dur de croiser ses parents et de ne pas pouvoir en profiter, surtout quand on quand on pas eu la chance de les connaître. Pressant donc le pas, Lullaby quitte la salle et monte les escaliers quatre à quatre en direction de la bibliothèque.

Ici, tout est quasiment comme la jeune femme l'a toujours connu. À croire que depuis la fondation de l'académie, les lieux sont restés figés dans le temps. Du coup, la rouquine sait directement où aller sans être obligée de demander à Madame Pince. Arrivée dans le secteur des potions, la demoiselle n'a plus que l'embarras du choix. Des livres, la Serdaigle en a lu quelques uns déjà. Ce qu'elle cherche surtout c'est à voir si en 1977 il n'y aurait pas quelques livres disponibles, qui auraient disparus par la suite pour rejoindre la réserve.

Son bonheur trouvé, Lullaby se dirige vers le bureau de la bibliothécaire, le livre sous le bras, pour le faire enregistrer. Puis elle se dirige vers la porte, prête à sortir, quand une jeune femme aux cheveux roux s'apprête à  entrer. Ainsi mère et fille se retrouvent-elles nez-à-nez et Lullaby se fige.

Face à sa mère, Lullaby se sent un peu mal à l'aiseet l'autre rousse se présente. Situation cocasse tout de même, que celle de voir mère et fille se présenter l'une à l'autre du haut de leurs dix-sept ans. Ou pas. Bee n'a pas très envie de rire en tout cas. Elle n'a jamais connu sa mère et quand la possibilité se présente, elle ne peut pas en profiter. Il y a de quoi rager.

Remarquant le regard de sa mère sur le livre qu'elle vient d'emprunter, la jeune femme demande ce qui ne va pas. Quand Lily répond que personne ne prend jamais ce livre, la rouquine se montre pour le moins étonnée. Ce livre, c'est Rogue qui le lui a montré à quelques reprises, pour lui faire réaliser quelques potions indiquées dedans. Un ouvrage très bien fait, qui gagnerait à être connu s'il ne contenait pas quelques recettes peu recommandables.

"- Il y a pourtant beaucoup de choses très interessantes dans ce livre." répond la demoiselle. Tout futur potionniste devrait en prendre connaissance, au minimat.

Devant l'air de sa mère, Lullaby prend un risque alors même qu'elle sait très bien qu'elle ne devrait pas le faire. Mais elle propose pourtant de travailler ensemble si ce bouquin peu aider la rouge et or. Hermione ne serait probablement pas contente, pas plus que Dumbledore, si elle apprenait cela. Ok il ne leur a pas été interdit de se mêler aux étudiants, mais de là à jouer avec le feu... Si bien que quand cette dernière accepte, Lullaby rebrousse chemin revenant ainsi dans la bibliothèque et s'approche d'une table où elle s'installe pour travailler.

"- Tu voulais travailler sur qu'elle potion ?" questionne Lullaby en sortant un morceau de parchemin ainsi que sa plume et son encrier, prenant grand soin d'éviter de croiser les yeux verts de sa mère, si semblables aux siens.

Alors que Lullaby demande à sa propre mère la potion que cette dernière souhaite étudier, Lily répond qu'elle est venue pour l'Amortentia. Une potion que Lullaby a étudié l'an passé, une fois avec le professeur Slughorn et deux fois avec Rogue qui lui a d'abord montré la version officielle, telle qu'elle est écrite dans les livres, puis la seconde version, celle qu'il a amélioré. Lors du premier essai, Bee avait sentit l'odeur des ingrédients pour potion, celle du parchemin vieillit et enfin le parfum de Rogue. La première odeur naturellement faisait référence à Rogue et aux potions, la seconde aux vieux grimoires comme celui qui trônait devant elle en cet instant et la troisième se passait de commentaire. Si cela avait été très largement supportable la première fois, la version Snape avait été à la limite de l'intenable, parce que bien plus efficace et odorante et que la rouquine avait finit par croire qu'il pouvait la sentir. Ce qui était idiot, car il devait sentir de son côté les trois ingrédients se rapprochant à ce qui l'attirait le plus.

Comme la demoiselle laisse son esprit divaguer  vers ses souvenirs, elle entend Lily soupirer à ses côtés, ce qui la fait redescendre sur terre. Que lui arrive-t-il ? Bee la questionne à ce sujet, toujours sans oser la regarder. Mais quand sa mère dit qu'elle est désolée, la jolie rousse ne peut s'empêcher de lever ses yeux verts vers elle et l'observe un instant, avant de dire que ce n'est rien. Tout le monde peu avoir ses petits moment de faiblesse après tout. Mais venant de Lily... Lullaby est naturellement un peu curieuse de savoir ce qui se trame dans l'esprit de sa mère à cet instant précis. Mais elle n'ose pas, de peur de sembler trop curieuse, trop intrusive...

"- Non ça va. Bon, vous avez un professeur de potion un peu trop jovial à mon goût et bien trop laxiste à mon avis mais c'est peut-être parce que de l'école d'où je viens, notre professeur était très exigeant. Il ne laissait rien passer." révèle Bee avec un sourire. "Bien, l'amortentia. Que veux-tu savoir à son sujet ?" questionne la jeune femme en se replongeant dans le livre, cherchant à voir si celui-ci contient des trucs, des astuces, que l'on ne trouverait pas ailleurs au sujet de cette mixture.

Alors qu'elle repense à l'odeur que dégage pour elle l'Amortentia, Lullaby finit par se dégager de ce songe, pour demander à la jeune femme à ses côtés ce qu'elle souhaite étudier. Etendre le cours du professeur en complétant les connaissances, que voilà une bonne idée. Bee n'a même pas besoin du livre pour réciter les risques de cette potion. Mine de rien, elle fait sa septième année pour la seconde fois. Et comme elle a prit deux ans de cours avec le professeur rogue, on peu considérer qu'elle a déjà fait sa septième année trois fois. Plus les entrainements pour préparer les potions... Sur le programme de l'année, il y en a un qui risque de tiquer plusieurs fois... S'il savait qu'il est lui-même l'instigateur de cette "intelligence potionniste" de la demoiselle... La jeune femme en rirait presque.

"- Non tu n'en a pas besoin, ne te justifie pas. J'ai déjà préparé cette potion, juste pour m'entrainer. Donc ne t'en fais pas. Tu cherche à devenir potionniste toi aussi ? Je sais que ce sont surtout eux... enfin nous, car j'en fais parti, qui aimons à réaliser toutes les potions que nous pouvons, pour nous faire la main. Ou tu ne fais ça que pour la connaissance générale ?" questionne la sorcière en essayant, un peu davantage, de regarder sa mère dans les yeux quand elle lui parle, même si l'exercice n'est pas des plus faciles.

Bee se replonge dans son écriture, décrivant les propriétés de l'Amortentia et les risques qu'il y aurait avec un philtre mal préparé. Du coin de l'oeil, elle voit bien que sa voisine de table est pour sa part beaucoup moins concentrée qu'elle ne devrait l'être. Suivant son regard, Bee remarque le terrain de quidditch et se sent soudain comme une intruse dans cette histoire d'amour, dont elle découle certes, mais dont elle ne devrait, justement, pas être le témoin des prémices. Quoi qu'il en soit la jeune femme reprend le cours de son écriture, quand Lily la fait sursauter.

"- Je viens d'une école au Sud, qui a été détruite. Nous sommes à Poudlard juste pour le temps de sa reconstruction puis nous rentrerons chez nous." explique Bee comme son interlocutrice l'interroge.

Tiens, une future Auror... C'est étrange ça, Bee ne le savait pas du tout ! Harry a vraiment de qui tenir, lui aussi souhaite être auror. Dans la famille Potter, il n'y a finalement que la fille qui préfère l'art des potions aux lancés de sortilèges. En tout cas, sa mère est travailleuse et curieuse, Lullaby se comprend mieux tout à coup. Harry est un peu plus paresseux dans les études, il espère toujours qu'Hermione va le faire pour lui. Il ne peut pas mentir, sa jumelle l'a déjà vu à l’œuvre.

«- Je suis la meilleure ! » lance Lullaby en riant. Une phrase qui contraste avec les propos que Rogue a tenu à son encontre un peu plus tôt, ne la trouvant pas suffisamment doué, ne lui trouvant en vérité aucune des qualités nécessaires à un potionniste. «On va dire en tout cas que j’essaie de l'être mais c'est compliqué. Vous avez de bon éléments à Poudlard !» répond la jeune femme avant de se ré-intéresser à son parchemin.

Bee s'arrête dans son écriture, attrapant sa bouteille d'eau pour boire un coup, quand soudainement Lily reprend la parole, posant une question à laquelle la Serdaigle ne s'attendait pas. Une question qui la fait s'étrangler avec sa gorgée, qu'elle a d'ailleurs failli recracher sur son parchemin. Le rouge monte aux joues de la rousse qui se sent prise d'une sacrée bouffée de chaleur. Si avec ses amies elle arrivait à jouer le jeu d'ordinaire, entendre cette question dans la bouche de sa mère, qui est l'amie de l'homme concerné... Bee a du mal à ne pas trahir un léger trouble.

«- Euh non ce serait... vraiment trop tôt pour ça je... nous n'avons rencontré les étudiants de Poudlard qu'hier soir après tout.» ment la demoiselle alors que deux visages s'imposent à son esprit dans un même temps. Rogue, évidemment.

Et vlan ! Évidemment la jeune femme aurait du s'attendre à ce que Lily mette les deux pieds dans le plat. Évoquer le nom même de Rogue juste après la question précédente... Bee se sent prise d'une bouffée de chaleur et les yeux noirs de l'homme scrutant ses moindres faits et gestes en cours de potion s'impose tout à coup à son esprit, ne la déstabilisant que plus. Severus Rogue, un bon élément... merci maman mais je le sait songe la demoiselle. C'est bien grâce à lui que la jeune femme en sait autant en potion. Probablement plus que sa mère puisque l'enseignement de Bee vient du Rogue plus mûr et expérimenté.

"- Je partage sa paillasse en cours de potions spécialisées. Il est bon je l'admet. Seulement évite de lui parler de moi car après le cours de ce matin et... enfin, je pense que je suis devenue personna non gratta pour lui."

Et encore que c'est peu de le dire mais la jolie rousse ne va pas non plus révéler à la gryffondor qu'en voulant simplement bien faire son travail ce matin, elle s'est attiré les foudres du Serpentard. Elle ne va pas dire qu'elle a fait une meilleure potion que lui. Non elle se tait et se replonge avec assiduité dans son travail pour éviter de trop penser à Rogue. Mûr ou jeune. Comme si c'était possible alors même qu'elle travaille sur une potion. L'Amortentia en prime. Comment n'a pas penser à Severus alors même que cette potion lui fait sentir son odeur. Et lui rappelle qu'au cours de leur première leçon de septième année ils se sont... une vague de souvenirs lui vient donc à l'esprit et elle réprime un soupir. Va-t-il donc lui hanter la tête encore longtemps ? Probablement. Et vu le caractère qu'il a en 1977... Bee va en baver elle en est certaine.

Tiens des ennuis entre eux... Bee l'a bien vu la veille au soir mais maintenant elle en a la confirmation. Pourquoi ? Ça elle ne le saura pas. Si on pouvait s'éloigner du sujet Rogue ça ne serait pas plus mal. C'est quand même dingue cette importance qu'il a dans son existence ces derniers temps. Tout le monde lui en parle et tout lui fait penser à lui. C'est fou tout de même. Elle était plus tranquille en 1998... ou pas à vrai dire. Poussant un soupir Lullaby se remet à travailler. Jusqu'à ce que sa mère lui dise qu'elle aime bien son prénom. La jeune femme ne sait que dire. C'est un peu normal tout ça... Puisque c'est la rousse "seignor" qui a donné ce nom à la rousse "junior".

"- Merci. Oui en effet qu'elle coïncidence !" ment la demoiselle ne sachant que dire d'autre. Elle est un peu perdue face aux dires de sa maman d'autant plus que la sorcière à peur de commettre un impair. Ce n'est pas facile ce te situation.

La jeune femme se replonge dans son travail et tout à coup Lily lui parle d'une poupée qui porterait le prénom de Lullaby. Cette dernière ne sait que dire face à de tels propos. C'est gênant, vraiment. D'entendre autant de confidences à son propre sujet. Vivre en 1977 dans le secret est plus difficile que la demoiselle ne l'aurait imaginé. Combien de fois a-t-elle eu l'impression d'être sur le point de trop se dévoiler depuis hier soir ? Trop de fois.

"- Haha et bien... merci. Je sais que certains trouvent ce prénom ridicule, mais je suis fière de le porter." répond la demoiselle avec un sourire et surtout beaucoup de sincérité. Elle aime ce prénom puisque ce sont ses parents qui le lui ont donnés. Un maigre héritage d'eux. Jusqu'à il y a peu, c'était son seul lien avec eux.

C'est bizarre quand même, de papoter avec la mère que l'on a jamais connu, comme si l'on était une copine. Mais quelque part c'est agréable aussi et Lullaby a l'impression de vivre ce dont ses amies lui ont déjà parlé : les conversations mère-fille en mode bonnes potes que l'on connait normalement au cours de l'adolescence. Elle l'avait plus ou moins testé avec Madame Williamson. Mais cela semblait très différent en compagnie de Lily.

"- Non moi non plus. Mais les gens pensent que comme cela signifie berceuse, c'est... enfin, ce n'est pas très gentil de leur part." répond la demoiselle en souriant. Et en même temps, qui a dit que des gens comme Severus Rogue était d'un agréable caractère et qu'il avait le compliment facile ? Personne, à priori. Il n'a rien dit c'est vrai, mais quand elle s'est présentée à lui, elle a bien sentie qu'il se moquait de ce nom.

La demoiselle observe sa mère alors que cette dernière jette un regard par la fenêtre. De la place où elle se trouve, la jeune femme ne distingue aucun visage si bien qu'elle ne sait pas qui est sur le terrain. A moins que... Mais si ! Harry lui en a parlé ce matin c'est vrai !

"- Ce sont les sélections pour le nouvel attrapeur de Gryffondor c'est bien ça ?" questionne la demoiselle. "Non je n'aime pas le quidditch. En vérité je n'aime pas le sport. Les potions occupent la plus grande partie de mon temps. C'est aussi pour cela que je te disais tout à l'heure que personne ne m'intéresse. Je n'ai jamais... eu quelqu'un, ni aimé quelqu'un. Parce que je n'ai jamais éprouvé le besoin de m'y intéresser." avoue la Serdaigle, dont le désamour pour le sport magique est dû à une cause bien différente de celle de sa mère. "Mais je me fait souvent du soucis pour Harry qui est attrapeur chez nous et prend beaucoup trop de risques quand il est sur un balais." reprend la sorcière, amusée alors qu'il lui a semblé entendre la première syllabe du nom de son père, dans la bouche de sa mère.