J'suis pas bien dans ma tête, maman ☆ Lily

"- Certes je devrai davantage sortir." confesse la jeune femme.

C'est vrai que les propos de la jeune femme semblent presque pessimiste sur les hommes. Et dangereuses aussi. Lullaby s'en rend compte tout à coup. Dire que les protons occupent tout son temps... Elle ne veut pas envoyer un faire part aussi ? Dans le genre "tu vois je suis une Rogue n2." ou "Je suis sous le charme de ton ancien meilleur ami.". En songeant cela Bee ne peut s'empêcher d se gronder intérieurement. Mais heureusement pour la demoiselle, sa mère dévie la conversation sur le quidditch assez rapidement, l'empêchant ainsi de songer davantage à ses bévues.

"- Oui Harry est un attraper chez  nous et il est très bon mais il prend des risques tout le temps. Il a déjà attrapé le vif d'or avec la bouche une fois."

Bee le sait car on le lui a raconté mais naturellement elle ne l'a pas vu. Le monde magique la pensait encore défunte lorsque la chose est arrivé. Mais quand elle a apprit cela la sorcière a bien rit. En quidditch le jeune homme en a vu des vertes et des pas mûres d'après ce que sa soeur à pût voir et entendre.

"- Non ne t'inquiète pas. C'est normal de se montrer curieux avec ceux que l'on ne connaît pas. D'ailleurs tu as demandé si quelqu'un me plaît mais tu n'as rien dit à ton sujet..." fait remarquer la Serdaigle en souriant à sa mère. Plutôt que de continuer à être sur une pente glissante autant rediriger la discussion vers la gryffondor. Bee se sentira probablement mieux. En espérant seulement que sa mère ne parle pas de choses un peu trop intimes que la demoiselle n'est pas vraiment prête à entendre. Et qu'elle ne parle pas non plus de Severus Rogue... ce serait bien.

Tiens c'est marrant, quand on dit tel père tel fils, on ne se rend pas compte à quel point parfois cet adage est plus que bon. En ce qui concerne les Potter, sénior comme junior ont la fâcheuse manie de donner des sueurs froides à leurs proches en prenant des risques. C'est en tout cas ce que Lullaby apprend de la bouche de sa mère, même si Lily ne nomme pas directement James. La serdaigle pense le comprendre à l'air quasi-rêveur de sa mère.

Un garçon qui lui plaît oui... Ce n'est pas comme si la demoiselle ne savait pas pertinemment qu'elle parle de James, alors même que Remus lui a parlé – à la demande de la rouquine – de ses parents et de leur histoire d'amour. Donc ce que lui dit la rousse n'a rien d'une vrai révélation puisque la junior sait déjà plus ou moins comment les choses se sont précipitées au cours de la septième année. Mais c'est mignon de voir la jeune femme gênée, de la voir regarder par la fenêtre, puis se rattraper, rougir, chercher ses mots... Ce n'est pas très gentil de faire cela à sa maman mais après tout, la jeune femme a u rôle à jouer ici et elle ne doit pas oublier cela. Donc elle continu d'observer Lily en souriant.

«- C'est particulier comment ?» interroge donc la demoiselle d'un air très intéressé. Naturellement, Remus n'ayant pu confier que le principal, puisque n'étant pas au courant des pensées les plus secrètes de Lily, Lullaby sent sa curiosité piquée au vif. Soudainement, elle a très envie de comprendre de quoi veut parler sa mère, ce que celle-ci ressent. Même si ce genre de pensées est probablement très étrange compte-tenu du fait que c'est se plonger dans l'intimité de celle qui nous a enfanté, et qui nous prendrait presque pour une simple copine.

Les filles parlent souvent, arrivées à un certain âge, de discussions amicales avec leur maman. Ok avec Madame Williamson Lullaby trouvait cela agréable. Mais maintenant, face à Lily qui s'apprête à parler de James, la sorcière n'est plus certaine de vouloir entendre ce que la rousse a à dire. Tiens en plein dans le mille la jeune femme évoque le nom de James. Comme c'est étrange ! Bee dessine un sourire sur ses lèvres. Tant que Lily ne dit rien de plus intime il n'y a pas de problème pour Bee.

"- Oh je vois." acquiesce la jeune femme. "Les garçons sont souvent un peu turbulents. Le principal est que cela ne soit pas méchant mais taquin."

Hors James Potter était méchant. Au moins avec Severus Rogue d'après ce que Harry avait raconté des souvenies surpris en cinquième année quand il tentait d'apprendre à fermer son esprit. Et si James Potter le faisait devant Lullaby cette dernière n'était pas certaine de pouvoir le supporter. Qu'il soit son père n'aurait probablement pas grande importance. Certes toutefois, le Severus Rogue que connaît la rousse ne semble pas être du genre à avoir besoin d'aide que cela soit en 1977 ou en 1998. Seulement parfois, il faut vraiment se méfier des apparences car même ceux qui ont besoin d'aide ne s'aperçoivent pas qu'ils en ont besoin.

"- Oui j'imagine que cela n'était pas agréable surtout si sa victime était ton meilleur ami. Maintenant pour ce qui est de ses sentiments je ne peut pas trop m'avancer puisque je ne le connaît pas personnellement mais... Je pense que James Potter serait bien idiot de tourner maintenant le dos à une personne comme toi !" déclare la rousse en adressant un joli sourire à son interlocutrice pour rassurer cette dernière. Que la mère ne s'inquiète pas, Lullaby Potter est la mieux placée pour savoir ce genre de choses. Voilà bien une parcelle de futur que la rousse ne souhaite pas changer.

Ce que sa mère dit, Lullaby le sait, elle le sait très bien puisque c'est Harry qui le lui a raconté, qui l'a vu dans le souvenirs de leur professeur en cinquième année pendant ses cours d'occlumencie. Bee sait parfaitement de quoi son père est capable. D'ailleurs alors qu'elle pense à ce qu'Harry lui a dit, Lily doit pouvoir voir l'air contrarié de sa fille, sa mâchoire très légèrement crispée, bien malgré elle. La serdaigle en tout cas s'en rend compte et se force à se détendre. Elle ne peut pas se dévoiler. Elle a réussi à être discrète jusque là, elle doit continuer. Personne ne doit savoir, pas même Lily. Pas maintenant en tout cas. La sorcière espère alors ne pas s'être trahie.

Pourquoi c'est si dur la vie ? Même si la rouquine peut comprendre le point de vu de sa mère, elle ne peut s'empêcher de tiquer. Comment peut-on dire que la vie est dure, quand on est amoureuse d'un garçon charmant et populaire, qui nous cours après depuis un certain temps ? Comment peut-on se plaindre quand on a la chance de ne pas avoir jeté son dévolu sur un professeur, un homme de vingt ans de plus que soit, qui ne nous voit probablement que comme un cornichon sans cervelle, un homme qui ne nous aimera jamais, parce qu'il est encore accroché au souvenir de votre propre mère ? Que devrait dire Bee, si la vie de sa mère est compliquée ? Naturellement, la jeune femme se retient de parler ainsi, se serait trop se dévoiler. Et puis malgré tout cela, Lily est encore destinée à mourir jeune. Elle ne le sait pas et ne peut donc justifier avec cela ses dires, mais cette pensée apaise Lullaby.

"- La vie n'est pas dure, elle est injuste."  fait remarquer Bee en reprenant sa plume pour terminer d'écrire quelques mots sur son parchemin.

Qu'est-ce qui lui arrive ? Lullaby rougit légèrement. Il lui arrive que le sujet Rogue en ce moment est trop souvent mis sur le tapis et si en 1998 elle arrivait à cacher ses sentiments pour lui, il se trouve qu'en 1977 tout le monde lui parle de lui. C'est perpétuel et en prime elle a des cours avec lui. Des soucis avec lui aussi. Encore, la rousse est loin de se douter qu'elle va en apprendre et en entendre parler encore davantage dans les jours à venir à croire qu'il se plaît à monopoliser sa vie. S'il le savait il s'en moquerait avec une ironie blessante dont il a le secret, la jeune femme s'en tirerait avec un cœur égratigné. Ce qui est toujours mieux, dans le fond, que de jouer à cache-cache avec ses parents quatre ans avant de naître, ou de jouer à l'attrape-cœur avec l'homme que l'on aime, seize ans avant la date de notre rencontre.

"- Non ne t'en fais pas. Il ne m'a pas suffisamment pourri mon cours de potion pour que je lui en veuille à ce point ne t'en fais pas, ce n'est qu'une pensée générale sur la vie." se contente d'expliquer la jolie rousse à l'attention de sa mère comme cette dernière se montre curieuse à l'égard de... de quoi d'ailleurs ?

Bee se mord la lèvre, son visage est certainement trop expressif, elle doit parler d'un simple regard. Il faut qu'elle se reprenne au plus vite ou sa mère va finir par comprendre que la serdaigle en pince pour Severus hors la jeune femme ne veut pas que cela se sache, d'autant qu'il la déteste. Alors si Lily lui en parle, si Lily lui dit que la nouvelle, la rousse, de Serdaigle, a un faible pour lui... Vu ce qui est arrivé en potion, il risque de tiquer.

"C'est juste que..."

C'est juste que quoi au juste ? Qu'elle est complètement mordue mais ne peut le dire.

Lullaby doit se calmer, contrôler son esprit, maîtriser ses émotions. Ou Lily pourra lire en elle comme dans un livre ouvert. Hors peut-être que l'instinct maternel jouerait en défaveur de la rousse qui a entendu dire par certains chercheurs que cet instinct résistait à tout. Au changement de temps et d'époque, cela Bee ne saurait le dire mais elle ne veut pas l'expérimenter. Parce que ce jeu serait peut-être un tantinet trop dangereux pour elle.

"- Oh ce n'estrien ne t'en fais pas. Les derniers jours ont été un peu compliqués c'est tout, pour nous tous. Enfin par nous je veux parler de nous, les nouveaux étudiants."

Et ce n'est pas près de s'arrêter. Ils ne le savent pas encore pour certains ou ne le réalisent pas encore mais les derniers événements et les conséquences de ceux-ci pourraient bien avoir un impact crucial sur leurs vies. Ils ne sauraient dire ce qui les attend, les tourments qui se tapissent dans l'ombre prêt à toucher les premiers comme les nouveaux arrivants. Bee ne saurait pas le dire plus que les autres et même Luna n'a rien su lui dire. Voulant changer de sujet Bee évoque la première chose lui passant par la tête. Ce qu'elle regrette aussitôt.

"- Et donc tu connais bien Severus ? "

Bee se mord la lèvre aussitôt. Du grand art. Comment se vendre en voulant justement s'extirper d'une situation gênante ? En l'aggravant bien entendu ! Lullaby essai de rester digne et frigide, sans émotion particulière pour donner le change, sans trop savoir si elle y parvient. Même dire Severus est gênant en soit puisque chaque fois la rousse manque de le qualifier de professeur Rogue, par habitude. Nul doute que ce voyage dans le temps se moque bien d'elle, s'amuse bien à ses dépends, joue bien avec ses nerfs. Depuis quand est-elle à ce point dépassée ? Eva sait. Et Lily at ce rythme va le comprendre. Est-elle donc devenue si sotte, si imprudente ?

Elle ne s'est pas faite repérée. C'est presque inespéré. Bee a eu un peu peur et dans un même temps elle a comme qui dirait donné le bâton pour se faire battre. Elle se mord la lèvre mais heureusement sa maman ne semble pas avoir réfléchi à la curiosité d'une telle question de la part de cette nouvelle étudiante. Mais non, l'autre rousse se lance dans ses explications sur son amitié avec Severus qui remonte à longtemps puisqu'ils se sont connu avant Poudlard. Oui Lily est sûrement celle qui le connait le mieux. *C'est dommage de ne pas avoir piqué ça aussi à sa mère hein ?* songe Bee le temps d'une seconde avant de se coller une claque mentale. Rogue est une énigme maintenant comme hier. Ou demain. Enfin soit. Et il ne tient qu'à Lullaby d'accéder au même pouvoir que sa mère aussitôt qu'ils seront de retour en 1998. Elle parlera... peut-être. Cette idée est toujours très peu engageante mais la bataille du 2 Mai joue dans la balance. La rousse ne sait pas encore à quel point.

"- C'est dommage."

Lullaby se sent totalement idiote avec un commentaire pareil, aussi plat. Face à sa maman la jeune femme à l'impression de tout faire de travers. A cause de ce regard vert ? Ou parce que Severus est au centre de la discussion ? Elles n'ont pas parlées que de lui mais il a monopolisé toutes les pensées de la demoiselle. Parce qu'elle n'a pas de nouvelles de celui qu'elle connait en 1998 alors qu'elle a disparu en pleine bataille et que celui de 1977 est déstabilisant et irritant. Bee pousse un soupir contrarié. Il lui faut trouver un truc maintenant, pour amener la discussion sur une pente moins dangereuse.

"- Tu as ce qu'il te faut pour l'amortentia ?" questionne-t-elle en reorientant la conversation sur le sujet initial.