(LIBRE) Pourquoi les chats n'aiment pas l'eau ? Car, dans l'eau minet râle !

Minera était tranquillement installée à son bureau en train de corriger les copies de Métamorphose d’élèves en première année quand elle entendit un tapement à sa fenêtre. Elle leva la tête de son tas de copies et vit un hibou à sa fenêtre, qu’elle avait fermé à cause des élèves chahutant dans la cour de Poudlard. Elle ouvrit la fenêtre, donna de la nourriture au hibou et prit le courrier. Elle l’ouvrit de suite et elle éclata dans un torrent d’eau. Elle était trempée et énervée et était bien décidé à punir le coupable, si elle le trouvait.

Minerva sortit de son bureau en trombe, les poings serrés par la colère, et marcha d’un pas vif et agacé dans les longs et sinueux couloirs de Poudlard. Ses talons claquaient rapidement sur le sol. Elle avait ses cheveux humides, qui s’étaient détachés de son chignon et qui collaient à son front et à son cou. Elle serrait tellement les dents que si elle le faisait plus, elles se casseraient en mille morceaux. Il ne fallait pas lui chercher des noises car cela se voyait à des kilomètres à la ronde, qu’elle était énervée, et même plus, en fureur. Malheur au premier qui croiserait sa route. Il risquerait d’en subir les conséquences, innocent ou pas.

Et malheureusement pour cette personne, elle se trouvait en plein milieu de la route de Minerva. La professeure de Métamorphose, aveuglée par sa rage, ne remarqua pas cette personne, et lui rentra de plein fouet à l’intérieur et perdit l’équilibre, elle se rattrapa de justesse au mur. Elle regarda cette personne, qui n’était pas non plus tombée et lui cria dessus :

« Mais vous ne pouvez pas faire attention ? Regardez où vous marchez. Est-ce trop vous demander ? »

Elle toisa du regard cette personne et au bout de quelques secondes, se remit à parler :

« Eh bien, j’attends. Je vous ai posé une question, il me semble. Qu’avez-vous à me répondre ? »

Le professeur Rosier avait, ces derniers temps, milles choses à faire et à penser entre Tristan qui se remettait toujours doucement de ses traumatismes, l'attentat perpétré par un étudiant de l'école dans l'enceinte du château qui ne manquait pas de continuer à la hanter toute les nuits comme l'étudiant était mort mais qu'il avait fait une autre victime, Kayla Kaysser, qui avait rendu l'âme entre les bras du professeur. Elle dormait donc peu et pourtant, devait encore assurer ses missions pour le compte de l'ordre du phénix, assurer ses cours évidemment et corriger les copies de ses élèves. L'année passée, elle avait été suffisamment absente pour ne pas pouvoir se permettre de nouveaux écarts au cours de la nouvelle année. Mais cette année, à vrai dire, son meilleur ami n'était pas entre les griffes des mangemorts, elle n'avait pas besoin de le chercher partout, pas besoin de se ruiner la santé par la culpabilité.

Elle traversait ce couloir, en même temps que le professeur McGonagall rencontrait un étudiant et s'agaçait sur ce dernier. Si la blonde comprenait bien l'histoire, il s'agissait d'une route coupée, une collision entre les deux... Ce qui n'expliquait en rien l'état de sa collègue, trempée depuis le sommet de son chignon jusqu'au bas du menton et sur le sommet de sa robe de sorcière. L'étudiant balbutie, essaie de s'excuser. La métamorphomage soupire, en approchant de la sous-directrice et de l'élève en question, qu'elle congédie finalement, son calme contrastant avec l'énervement du professeur de métamorphoses.

«- Hé bien Minerva... Mauvaises blague ?» interroge la demoiselle en désignant du menton le visage de son interlocutrice, avant de d'agiter sa baguette pour sécher cette dernière. Elle n'avait pas dût y penser elle-même, sous l'effet de la colère manifeste qui l'animait. «Voilà, il n'y a plus qu'à arranger quelque peu votre chignon et il n'y paraîtra plus... Vous savez qui a fait cela ?»

Minerva avait reçu une lettre piégée et s’était retrouvée aspergée d’eau. Juste se faire piéger par une simple enveloppe aurait pu énerver la professeure de Métamorphose. Mais si seulement, il n’y avait eu que ça. Il y avait un petit mot dans la lettre piégée. Une blague bien innocente sauf si on connaissait le professeur McGonagall. « Savez-vous pourquoi les chats n'aiment pas l'eau ? ... Parce que dans l'eau minet râle ! » Mais cette petite blague bien innocente aux premiers abords, ne l’était plus une fois destinée à Minerva. Et cette lettre piégée, suivie de cette petite blague avait fait rager la professeure Animagus. C’était pour cette raison que la fière Ecossaise avait brusquement quitté son bureau afin de trouver le coupable de cette blague. Comment ? Bonne question.

Sur le chemin difficile et long de la vérité, Minerva tomba sur une pauvre victime. Pauvre victime était le bon terme, car la directrice adjointe pouvait faire peur quand elle était énervée comme elle l’était. Elle était en train de crier sur le pauvre élève qui avait eu comme seul tort de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment et surtout sur la route de sa sévère et stricte professeure de Métamorphose. Heureusement pour lui, un autre professeur se promenait dans les couloirs au même moment et tomba sur l’étrange scène. Que devait-elle penser ? Une professeure trempée, énervée, criant sur un pauvre élève. Destiny Rosier congédia l’innocent élève. Elle demanda finalement à sa collègue l’origine de cet état avant de la sécher à l’aide d’un sort, geste débile auquel Minerva n’avait pas pensé, sous son état colérique.

« Merci Destiny, la remercia Minerva, encore énervée mis essayant de parler avec un ton plus calme pour sa collègue qui n’avait vraiment rien fait, un peu comme le pauvre élève. Je ne sais pas qui a fait cette blague idiote, mais si je tombe sur le coupable, je m’assurerais de lui en faire passer l’envie, maugréa la vieille professeure de Métamorphose en serrant les dents ».

Naturellement, le professeur Rosier ne pouvait être que surprise par la scène qui se jouait sous ses yeux et qui présentait la directrice adjointe, directrice des rouge et or, professeur de métamorphose trempée des pieds à la tête et hurlant sur un étudiant apeuré d'être ainsi disputé. La jolie blonde comprend aisément que sa collègue a été la victime d'une mauvaise blague à en juger par son allure, elle n'est pas allée piquer d'elle même une tête dans le lac noir. Cependant cette farce ne semble pas être l'objet de la dispute qu'elle a maintenant à l'encontre de l'étudiant. Alors le professeur décide d'intervenir et congédie l'élève que le professeur de métamorphose intimide par ses cris, pour se tourner vers sa collègue et agiter sa baguette en récitant quelques incantations, qui permettent que la jeune femme sèche les vêtements de la directrice adjointe.

"- Je vois." répond le professeur.

Destiny répond en hochant la tête comme Minerva dit ne pas savoir qui est l'auteur de cette blague, tout en promettant cependant que si elle attrape ce dernier, celui-ci passera un sale quart d'heure car l'animagus lui fera passer l'envie de jouer au plaisantin. L'enseignante en sortilèges n'en doute pas une seconde et si elle était cet étudiant, elle aurait assurément peur que le professeur lui mette la main dessus, après avoir compris.

"- Naturellement c'est un acte qui mérite d'être puni pour que l'étudiant réalise ce qu'il a fait." répond le professeur qui n'aurait probablement pas aimé la farce, elle non plus, si elle avait été victime de cette dernière. "D'un autre côté je peux... comprendre. Après tout les événements que nous venons de vivre, les étudiants ont besoin de rire, de se changer les idées et profiter de la vie. Cependant ce n'est évidemment pas une raison pour manquer de respect à un professeur !"

C’était certain que Minerva n’était pas allée piquer elle-même une tête dans le Lac noir. Elle aimait l’eau de la douche ou d’un bain par exemple, pour se rafraichir et se détendre après une journée de cours, elle aimait, pourquoi pas, se baigner, mais pas dans le Lac noir, et surtout dans une tenue un peu moins habillée, en revanche, elle détestait se faire mouiller sans être prévenue, surtout quand c’était durant une blague de si mauvais goût. Et cette blague de mauvais goût l’avait mise de mauvaise humeur pour la journée. Le pauvre élève, qui ne se trouve tout simplement pas au bon endroit au bon moment, ou même la professeure de Sortilèges avaient pu aisément le constater. En même temps, difficile de passer à côté. Elle était trempée, criait, serraient les poings, marchaient vite fait, serrait les dents et son regard était aussi meurtrier qu’un Avada KEdavra.

Qui avait fait cette blague de très mauvais goût ? Minerva l’ignorait, et il valait mieux pour lui que son identité ne soit pas découverte par la professeure de M2tamorphose. Car il allait vivre un mauvais quart d’heure, et connaissant la directrice adjointe de cette école, ce quart d’heure ne durerait pas qu’un quart d’heure mais un peu plus longtemps, voire plus longtemps, tout court. C’était certain qu’elle lui ferait passer l’envie de recommencer, sauf si c’était un futur Maraudeur.

Destiny acquiesça aux paroles de Minerva, il fallait punir cet acte. Mais elle finit par ajouter qu’elle pouvait comprendre que les élèves aient besoin de rire après les récents et tragiques événements, même si ce n’est pas pour autant qu’il fallait s’en prendre à un professeur.

« Je n’ai rien contre le fait qu’il faut les élèves se changent les idées après les récents évènements, je le comprends tout à fait, mais ce n’est pas pour autant que les professeurs doivent devenir les victimes de leurs pitreries. Je souhaite plus que tout que les élèves aillent mieux et passent la meilleure scolarité possible, je serais prête à de nombreux sacrifices pour que cela soit le cas. Cependant, je refuse de leur servir de pitre, finit par ajouter Minerva en serrant les dents. »

Au cours des derniers mois les événements s'étaient enchaînés il fallait bien le reconnaître. Tout d'abord Lord Voldemort était arrivé au pouvoir après avoir lancé deux diversions sur Pré-au-lard et sur l'université sorcière de Londres. Ensuite, pendant six mois, les mangemorts avaient conservés ce pouvoir et les étudiants avaient souffert, enfermés à Poudlard, d'avoir si peu de nouvelles du monde extérieur et de se laisser dévorer par leur inquiétude vis à vis de leurs familles, du manque de nouvelles qu'ils avaient... Ensuite l'ordre du phénix avait rétablis l'ordre des choses et un nouveau premier ministre avait succédé aux forces du mal. Mais les élèves avaient à peine eut le temps de se remettre de leurs blessures et de leurs tourments au cours de la saison estivale, qu'un étudiant peu de temps après la rentrée scolaire avait menacé l'école, trouvant la mort dans son attentat, entraînant avec lui une jeune femme.

«- Oui je comprends tout à fait. Je pense cependant que nous devrions proposer quelque chose, nous l'équipe éducative, peut-être un bal, ou une journée avec des animations, quelque chose de léger. Certes nos élèves doivent travailler et préparer leurs examens à venir mais peut-être qu'une journée de break pourrait leur faire du bien. Ou peut-être que nous pourrions faire intervenir un psychomage pour les aider à parler de tout cela ?»

Destiny propose ses idées, sans être certaine qu'elles soient toutes bonnes mais avec l'idée cependant d'être profitable aux étudiants et de permettre qu'ils aillent de l'avant, pansent leurs plaies encore sanguinolentes dans les cœurs, pour se remettre. La blonde espère simplement faire son travail, alors que l'impression d'avoir manqué à ses devoirs la tarabuste ces derniers temps, depuis qu'elle a parlé avec Leroy Odgen, ce jour de l'attentat, après le décès de Kayla Kaysser.

Depuis plusieurs mois, toutes personnes vivant dans le monde sorcier pouvaient sans difficultés, affirmer que la vie était devenue plus difficile, plus sanglante, plus oppressante, plus violente, plus sanglante. Entre les différentes attaques de Voldemort dans des lieux importants et grouillant de personnes dans le monde sorcier, la domination des Mangemorts, faisant planer de l’angoisse, de l’inquiétude chez les sorciers à cause de l’absence de nouvelles, de lettres de proches annonçant des bonnes nouvelles et autres tragiques évènements, la vie était devenue bien plus sombre. Ces derniers mois n’avaient pas été faciles, et depuis le combat de l’Ordre du Phénix pour se défaire de la domination des Mangemorts, l’atmosphère s’était détendue, même si les Mangemorts rappelaient l’existence de leur menace, à travers certains attentats et meurtres. Poudlard, à travers cette enclave scolaire, subissait quand même l’actualité du monde sorcière et avec la victoire de l’Ordre, l’atmosphère de Poudlard s’était aussi allégée et l’humour pas toujours très mature des élèves s’étaient plus manifestés. Ce changement d’ambiance se manifestait notamment par les blagues que les professeurs subissaient, Minerva étant, en ce moment, même, un des meilleurs exemples. La professeure de Métamorphose s’inquiétait beaucoup du bien être de ses élèves et était prête à faire beaucoup de choses pour qu’ils passent la meilleure scolarité possible, cependant, elle n’était pas prête à devenir la victime des blagues des élèves. C’était donc pour le bien-être de ses élèves, qu’elle écouta la professeure de Sortilèges et Enchantements. Après tout, sa collègue pouvait très bien proposer des idées auxquelles, elle n’y avait pas pensé. Et c’était le cas. La vieille sorcière et le directeur de l’école, n’avait pas pensé à créer un événement durant lequel les élèves pourraient se divertir et donc, se changer les idées. Destiny proposa aussi d’e faire intervenir un psychomage pour aider les élèves à panser leurs blessures psychologiques de la guerre.

« Destiny, je vous remercie pour vos idées. Je pense que ce sont de bonnes idées. Je vais aller les proposer au directeur mais je pense qu’il sera du même avis que vous. Merci en tout cas. Mais sinon, vous, vous allez bien ? Les élèves ont besoin de se changer les idées, mais les adultes peuvent aussi en ressentir le besoin, se soucia Minerva. »

Le bien de ses élèves tenait à cœur à Destiny et ce plus encore au vu des récents événements qui étaient survenus récemment. Tout le monde avait de quoi être troublé, de quoi être perturbés. Et il fallait qu'ils gèrent en prime leur année scolaire qui se dessinait et pour laquelle les professeurs se montraient exigeants du fait de leurs examens qui ne les épargneraient pas à la fin de l'année. Il fallait que les professeurs se montrent un peu conciliants et réfléchissent à une solution pour le bien de leurs élèves qui ne pouvaient pas tout gérer de front. Les cinquièmes années, qui passaient leurs BUSEs à la fin de l'année, étaient encore bien jeunes et tout ces tourments pouvaient grandement menacer leur réussite scolaire.

La jeune femme adresse un sourire et un hochement de tête à son interlocutrice comme celle dernière l'informe qu'elle parlera de cela au directeur de sorte à mettre en place un suivit, des consultations de psychomagie et une journée pour leurs changer les idées et rapprocher tout le monde, après ce qui était arrivé. Destiny espère que sa proposition aboutira à quelque chose de positif pour les élèves.

«- Je vous fais confiance professeur et je ne doute pas que le professeur Dumbledore sera réceptif à nos propositions. Je pense que dans l'intérêt des élèves nous devons aller de l'avant mais nous ne pouvons pas non plus faire comme si rien ne s'était passé. Je pense que nous devons nous assurer que tout va bien pour eux et peut-être même... qu'il faudrait prévenir tout... problème. Qu'un autre Leopold ne se cache pas parmi nos élèves et ne menace à son tour leur santé, leur intégrité, leur vie... Nous n'avons pas besoin de nouveaux décès, de nouvelle Kayla, dans notre école...» annonce la jeune femme alors que son regard se voile. Cette fille était morte dans ses bras, ou presque. Elle ne risquait pas de l'oublier si facilement. Il fallait que cela serve d'exemple, de leçon.

Minerva fut flattée d’apprendre que Destiny lui faisait confiance. La confiance était quelque chose qui se méritait et qui pouvait parfois être très difficile à obtenir. De même, un seul geste, ou pire, un simple mot parfois dit de travers ou mal interprété pouvait complètement ébranler cette confiance difficilement obtenue. La professeure de Métamorphose, comme sa collègue, se doutait qu’Albus écouterait les propositions, il s’est toujours soucié du bien de ses élèves, et même de son équipe enseignante.

Destiny avait parfaitement raison quand elle disait qu’il fallait continuer à avancer même si le passé ne pouvait être oublié.

« Les élèves vont devoir réussir la difficile tâche de vivre une vie accompagnée des traumatismes d’évènements qu’ils n’ont pas choisi, sourit tristement Minerva. »

Le bonheur de ses élèves était sa première priorité. Et même si elle savait qu’elle ne pouvait pas tout faire, qu’elle n’était pas la cause des malheurs du monde ou des actes de Voldemort, elle se sentait parfois coupable de justement, ne pas pouvoir faire grand-chose.

Minerva était d’accord avec Destiny. Ils n‘étaient pas responsables de la situation compliquée du monde sorcier, mais ils pouvaient essayer de gérer les conséquences sur les élèves afin d’éviter qu’ils ne tournent mal et commettent l’irréparable. Au nom de Kayla, la professeure de Métamorphose dut réprimer un tremblement. Ce n’était jamais facile de connaître la mort d’une élève, tué dans l’école même, alors qu’ils étaient censés la protéger et lui fournir une éducation. Minerva prit une voix douce.

« Destiny, on m’a raconté… on m’a dit comment s’était déroulé ses…, Minerva chercha les bons mots, mais quand la mort d’une élève était le sujet de conversation, ce n’était pas toujours facile d’utiliser les bons mots. Je sais comment se sont passé ses derniers instants. Je comprends pourquoi vous voulez aider les élèves. Je suis là, si besoin. Je ne peux pas vous faire des promesses qu’il n’arrivera plus rien de ce genre, je n’ai pas les capacités pour faire ce genre de promesse. En revanche, je peux vous promettre quelque chose, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour essayer d’empêcher que de tels événements se reproduisent. »

Destiny hoche la tête aux mots du professeur de métamorphose, alors que sa collègue énonce ici une triste vérité. Les étudiants allaient devoir vivre avec les événements qui avaient bouleversés leurs vies depuis quelques mois. Ils allaient devoir se relever de ceux-ci et avancer, coûte que coûte, pour reprendre le dessus sur leurs vies. Pourtant, la demoiselle savait parfaitement que ce ne serait pas possible pour tout le monde, pas facile et qu'il fallait absolument que eux, professeurs, se mettent à la disposition de leurs élèves pour les aider, les soutenir, dans ces douloureux et difficiles moments. La jeune femme comptait bien être aussi présente que possible pour eux mais savait aussi qu'elle ne pouvait tout gérer seule en parallèle de l'ordre, de ses propres problèmes, de ceux de Tristan, de ses cours... Il allait falloir que les professeurs, ensemble, s'unissent.

«- Effectivement. C'est pourquoi il est, je pense, de notre devoir de les accompagner au mieux dès à présent et faire en sorte... d'apaiser au moins leurs tourments. Nous ne pouvons changer ce qui s'est produit. Mais leurs parents sont loin, certains de nos étudiants sont jeunes et ce qu'ils ont vécut est tout à fait... sans précédent.» fait remarquer la jeune femme.

Alors qu'elle abordent le sujet de Kayla, l'ambiance devient morne, triste, plus encore qu'elle ne l'était déjà et les deux femmes ont bien conscience que c'est un sujet pour le moins douloureux. Pour l'une comme pour l'autre. Destiny hoche la tête, encore, au discours de la sous-directrice, comme cette dernière parle de faire son possible pour que de telles horreurs ne se reproduisent pas.

«- Je pense que nous devrions veiller à la santé mentale de nos élèves. Malheureusement je pense que ce qui est arrivé aurait put être évité.» Leroy, un ancien étudiant, n'avait pas manqué de rejeter la faute sur le corps professoral. «Peut-être que nous n'étions pas assez attentifs aux agissements de Leopold. Peut-être que le professeur Dumbledore s'est montré trop indulgent face aux travers de cet étudiant. Peut-être... que nous sommes passés à côtés de tout ça.... que nous n'avons pas vu, quand nous l'aurions dût....»

Minerva était tout à fait d’accord avec les propos que tenait Destiny. Les professeurs n’y étaient pour rien dans les événements qui s’étaient produits, ils n’avaient pas choisi la situation du pays, n’avaient pas choisis que Voldemort décide de causer une guerre, non, tout cela n’était pas du ressort des professeurs, qui ne pouvaient pas faire grand-chose. Cependant, même s’i l’équipe enseignante n’avait pas choisi le contexte, elle était libre de se mouvoir comme elle le souhaitait à l’intérieur. Les professeurs pouvaient aider les élèves, les accompagner, faire en sorte qu’ils vivent mieux les événements, qu’ils soient plus faciles à supporter. Être élève à Poudlard dans un tel contexte n’était pas simple tous les jours. Certes à Poudlard, ils étaient plus protégés qu’à l’extérieur, mais ils étaient parfois aussi coupés du monde, loin de leur famille, et pire encore, parfois même sans nouvelles de leurs proches. Les professeurs devaient donc les aider.

« Vous avez raison Destiny, acquiesça Minerva. »

L’ambiance de la discussion avait bien varié depuis le commencent de cette dernière jusqu’à maintenant. On était passé de la colère de Minerva après avoir été trempée à cause d’une mauvaise blague d’un élève, à une discussion plus sérieuse sur le bien-être, essentiellement mental des élèves, à de la tristesse à la simple mention dramatique de Kayla. Parfois, il fallait parler de certains sujets, même lourds, douloureux ou graves, il fallait vider son sac, cela pouvait faire du bien. En tout cas, cela faisait plus de bien que tout garder pour soi, sans jamais rien dire à personne.

Destiny commença à formuler plusieurs possibilités sur le pourquoi du comment de cet événement plus que tragique.

« Destiny, cela ne sert à rien de vous creuser autant la tête, ou si cela ne sert qu’à une seule chose, à vous faire plus de mal qu’autre chose. C’est triste à dire, mais les événements sont passés et nous ne pouvons plus rie y faire, nous pouvons seulement empêcher de faire cela se reproduise. Avec des si ou des peut-être, on pourrait mettre Poudlard en bouteille. Les événements auraient peut-être pu être évité, mais on n’en sait rien, et il ne faut pas se laisser dévorer par la culpabilité avec de simples suppositions. »

Minerva dit ses paroles dures d’un ton plus doux qu’à l’accoutumée, peut-être pour que ses mots soient mieux digérés. Avec ses paroles, elle essayait de convaincre sa collègue mais elle essayait aussi de se convaincre.

C'était plus fort que la jolie blonde, elle ne pouvait pas fermer les yeux sur ce qui s'était passé. Plusieurs fois elle avait revu la situation dans son esprit. Elle avait pensé, maintes fois, à la conversation, la dispute plutôt, qu'elle avait eut avec Leroy Odgen quand à la part de responsabilités que les professeurs pouvaient avoir dans ce qui était arrivé quelques temps auparavant. Si devant lui elle avait défendu l'équipe professorale, depuis les événements cette conversation était revenue la hanter et n'avait eut de cesse de prendre de l'ampleur, d'envahir toutes les strates de l'esprit de la demoiselle. Aujourd'hui elle était perdu, elle refaisait, inlassablement, les événements dans sa tête, cherchait ce qu'ils avaient manqués, ces signes qui auraient dût leur mettre la puce à l'oreille, qu'ils aurait dut voir... Est-ce que des élèves savaient et n'avaient rien dit ? La blonde ignore toute l'ironie de la situation, alors que Kayla, la victime morte dans ses bras, avait participé largement à la réussite de la potion qui avait volé sa jeune vie.

«- Je sais bien professeur... je le sais bien...»

La directrice des bleus et bronze sait parfaitement que la sous-directrice a parfaitement raison et que ses pensées qu'elle ressasses ne font que la blesser d'avantage, la torturer, inutilement. La jeune femme ne peut rien changer à ce qui s'est produit. Il est trop tard pour revenir en arrière, pour raisonner Léopold, pour sauver Kayla. Trop tard. Et cette pensée est insupportable, mais elle doit vivre avec. Comme les élèves, même les plus jeunes, que Leopold a accusé également, en signifiant qu'ils étaient tous responsable de ce qui allait suivre. Il fallait qu'ils avancent, qu'ils passent à autre chose. Mais c'était difficile pour l'enseignante en sortilège. Peut-être parce qu'elle avait vu ce regard s'éteindre, cette fille avec la vie devant elle fixer un plafond qu'elle ne pouvait déjà plus voir.

«- Je sais que vous avez raison, que je dois passer à autre chose... mais c'est tellement difficile, tellement... je ne cesse d'y penser en fin de compte. Un peu tout les jours je...» elle soupire. «Cela finira bien par passer, les événements sont seulement encore trop récents...»

Minerva pouvait parfaitement comprendre ce que ressentait Destiny. Elle avait beau faire des discours pour dire que cela ne servait à rien de culpabiliser, de ressasser un nombre incalculable de fois les événements passés, afin de voir comment ils auraient pu être modifiés et se dérouler autrement, de faire des suppositions et des hypothèses, elle avait beau dire tout cela, c’était exactement ce qu’elle faisait et ne parvenait pas à arrêter de le faire. Faites ce que je dis mais ne faîtes pas ce que je fais, voici le parfait exemple. Les récents événements se jouaient en boucle dans l’esprit de la professeure de Métamorphose, elle les voyait quand elle pensait ou dans ses cauchemars la nuit, elle se sentait faible et honteuse de n’avoir rien pu faire pour empêcher tout cela. Seul Albus savait ce qu’elle ressentait et ce qu’elle vivait. Elle n’allait pas les avouer à la plus jeune professeure, peu fière d’elle d’être aussi faible, mais allait essayer de lui venir en aide.

Destiny expliqua à la professeure qu’elle savait parfaitement que Minerva avait raison, qu’elle devait penser autre chose, mais elle avait beau se dire cela, c’était exactement le contraire qu’elle faisait et n’arrivait pas à arrêter de le faire. Elle finit par ajouter que peut-être que les événements étaient trop récents pour être oubliés.

« Je suis consciente que c’est compliqué Destiny, et c’est pour cela que je vous propose, si le besoin se fait ressentir, et que vous ne savez pas vers qui vous tournez, de venir me voir et de me parler, quand vous voulez, même au milieu de la nuit. Il ne faut surtout pas hésiter. Mais sachez, que le temps n’est pas le meilleur des pansements. Endormir la peine pendant quelque temps ne la rendra que plus intense lorsque vous la sentirez à nouveau disait le professeur Dumbledore. N’hésitez surtout pas à venir me voir, la porte de mon bureau vous est ouverte. »

Alors que le professeur de métamorphose dit comprendre, savoir que c'est difficile, compliqué pour la jeune femme, alors qu'elle a vu cette étudiante mourir dans ses bras, Destiny sent encore sur ses épaules le poids des accusations de monsieur Odgen. Elle culpabilise, évidemment, de n'avoir rien put faire pour cette jeune femme. Elle culpabilise de ne pas avoir été en mesure d'empêcher qu'elle rende son dernier soupir. Elle culpabilise d'avoir dût annoncer cette mort à un ancien étudiant, qui tenait à cette demoiselle. Heureusement, ce n'était pas elle qui avait eut à rencontrer les parents et la blonde ne savait pas comment le directeur de l'école avait put survivre à une telle entrevue, supporter une telle annonce.

"- C'est aimable à vous professeur McGonagall, je n'y manquerais pas." assure l'enseignante en sortilèges.

Son ancien professeur se montre généreuse et l'invite à se confier, à se tourner vers elle, si elle en éprouve le besoin. C'est très gentil à elle, Destiny lui en est reconnaissante, bien qu'elle risque de se confier d'avantage à Tristan, son meilleur ami, ou à un verre des trois balais. Elle note néanmoins la douceur de son ancienne professeur de métamorphose à son égard, la compassion de cette dernière.

Elle hoche la tête comme son professeur insiste un peu, comme le temps n'arrangera rien selon elle et la directrice des aigles sait que cette dernière a certainement raison, le temps n'arrangera peut-être pas son affaire si elle essaie seulement de se taire et d'attendre que ça passe. Il faudra peut-être que cela sorte, qu'elle se libère de ce poids sur ses épaules, en discutant.

"- C'est très aimable à vous professeur, je n'hésiterais pas. Mais je pense que nous aurons déjà fort à faire auprès de nos élèves... J'espère que nous pourrons leur organiser cela au plus vite, si Dumbledore le permet !"

Minerva savait que cela avait été très difficile pour Albus de recevoir les parents de la jeune Kayla. C’était la première fois qu’il accueillait les parents d’un élève mort en tant que directeur, mais c’était la deuxième fois qu’il le faisait, si on comptait la jeune Myrtle Warren, morte lors de l’ouverture de la Chambre des Secrets, alors qu’il était directeur adjoint. Pour le vieil homme, cela avait très difficile car il devait annoncer la mort d’un élève qui était censé être protégé en venant à Poudlard. La professeure de Métamorphose n’avait pas pu être là pour recevoir les parents, mais dès qu’elle avait pu, elle était allée voir le professeur Dumbledore pour le réconforter. Elle n’avait jamais vu ses yeux aussi ternes, et sa posture aussi repliée sur elle-même. Il avait essayé de lui sourire mais même son sourire n’était pas convainquant.

« Destiny, c’est normal, il faut savoir s’entraider entre collègues, sourit légèrement Minerva. »

Minerva savait parfaitement qu’elle n’était pas la meilleure personne à qui se confier, mais elle proposait au cas où, pour montrer que si la personne n’avait personne en face d’elle, elle était toujours là. La professeure se souciait beaucoup des autres, que cela soit ses élèves, ses anciens élèves, des collègues, des membres de l’Ordre ou autre, et si elle pouvait les aider à aller mieux, elle était heureuse.

Destiny remercia sa collègue et ajouta qu’il y avait déjà beaucoup de travail avec les élèves. Elle souhaitait que les enseignants pourraient organiser le plus vite possible un moyen d’aider les jeunes adolescents.

« Je suis certaine que le professeur Dumbledore acceptera, il se soucie beaucoup du bien-être de ses élèves. Justement, je dois le voir pour une réunion administrative, j’en profiterai pour lui souffler vos idées. Je pense même qu’il en trouvera d’autres. Je suis désolée de partir aussi vite, mais je vais bientôt être en retard. En tout cas, ne l’oubliez pas, n’hésitez pas à venir me voir en cas de problème, la porte de mon bureau est toujours ouverte. »

Et sur ces mots, la professeure de Métamorphose, calmée, partit en direction du bureau du directeur.

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