Libre * Entre réflexions et chocolat

La jeune femme enfile son tablier après avoir gagné les vestiaires de la boutique, rapidement, alors qu'elle doit commencer son service d'ici quelques minutes. Elle n'a pas de temps à perdre. Rapidement elle jette un regard à son reflet dans le miroir pour s'assurer que ses longs cheveux blonds sont convenablement attachés, qu'elle ne va pas en répandre un peu partout dans la boutique. Elle vérifie que son maquillage est impeccable, bien que discret et léger, avant de considérer qu'elle est prête. De fait la demoiselle quitte donc les vestiaires pour filer prendre son service.

Le travail à Honeydukes n'est pas aussi plaisant qu'on pourrait se l'imaginer et même si Serena glisse parfois sa main dans les bocaux de sucreries pour se régaler, elle ne peut pas abuser et passe le plus clair de son temps à conseiller la clientèle, à procéder à l'encaissement de leurs achats ou à courir partout pour remplir de nouveaux les présentoirs et les bocaux, s'assurer qu'il ne manque jamais rien nulle part. C'est un travail prenant, une véritable course selon les jours, parce que le samedi les étudiants de Poudlard ont l'habitude de venir dévaliser les étalages et que la demoiselle y est seule vendeuse avec les patrons. Parce que l'activité en semaine ne justifie pas d'avoir un autre employé, malgré la réputation de l'enseigne.

Les bras chargés de chocolat, Serena fend la foule pour rejoindre l'espace de la boutique dédié à ses douceurs, en manquant de rentrer dans un étudiant qui regardait ailleurs. Elle s'excuse, reprend rapidement le cour de son travail, comme on lui a dit de se presser parce qu'il n'y avait presque plus de chocolat à la patacitrouille et elle garnit rapidement l'étalage sous les regards gourmands de quelques clients. Elle a l'impression qu'elle va finir par perdre toute l'eau de son corps, à force de courir partout comme cela. Pourtant elle continue, pour gagner quatre sous, parce que ses parents ne sont pas là pour subvenir à ses besoins. Ses parents qui lui manquent, qui ne sont pas vraiment ses parents ici. La demoiselle soupire, en maudissant une fois de plus Granger et chassant la colère qu'elle ressent à chaque fois qu'elle repense à ce voyage dans le temps. Elle aurait tant souhaité ne pas le vivre, ne pas connaître son père ado, ne pas savoir certaines choses sur eux et continuer de vivre normalement avec eux. Serena soupire en revenant vers la l'arrière boutique, un peu perdu dans ses pensées et comme à chaque fois qu'elle se demande comment retrouver sa vie d'avant, ses parents, une vie normale, la réponse ne vient pas. Et comme souvent, elle manque de percuter quelqu'un.

«- Pardon, je suis désolé, je...» s'excuse-t-elle, confuse.

Accoudée à une table, Nawel faisait tourner une plume dans ses mains, face à un parchemin où quelques phrases seulement avec été griffonnées sans grande conviction. Relisant encore et encore ces quelques mots, elle n'arrivait toutefois pas à les imprimer dans son esprit, et elle finit par repousser son devoir avec un soupir de frustration. Elle avait besoin de sortir un peu, s'aérer l'esprit, et surtout manger, histoire de retrouver un peu d'efficacité. Nawel n'avait jamais été une grande travailleuse même si elle essayait de s'améliorer, un comble quand une des qualités reconnues des Poufsouffle était le travail acharné, mais tenter de combler cette faiblesse le ventre vide relevait de l'impossible. La jeune femme abandonna donc là ses affaires, quitta sa chambre, puis se dirigea vers la sortie de l'université.

Dès qu'elle fut dehors, elle transplana vers Pré-au-Lard. Elle rentra dans le petit village, rentrant la tête dans ses épaules pour se protéger du vent froid qui balayait les rues. Se hâtant vers Honeydukes, elle soupira de soulagement quand elle retrouva la chaleur réconfortante de la boutique. L'odeur sucrée qui lui envahit les narines la fit sourire, et elle n'attendit pas une seconde de plus pour aller reluquer les délicieuses marchandises qui s'étalaient en rangées colorées sur les étagères.

Elle aurait volontiers dévalisé le magasin, mais les petites étiquettes des prix la rappelèrent vite à l'ordre. Nawel avait tendance à dépenser sans vraiment faire attention, mais dernièrement elle avait clairement dépassé les limites, et tant qu'elle ne trouverait pas un nouveau job étudiant, elle devrait se forcer à faire attention. Elle jeta donc un regard désolé au bocal géant de Fizwizbiz et opta pour quelques chocogrenouilles. Alors qu'elle se retournait pour se diriger vers la caisse, quelqu'un manqua de la percuter avant de s'excuser aussitôt. Levant la tête, Nawel reconnut Serena, une amie qui venait comme elle de 1998. Souriant, elle s'empressa de la rassurer.

- T'inquiète Serena, c'est rien. Puis tu me connais, je serais mal placée pour reprocher une petite maladresse.

Il était en effet inutile de préciser que ce genre d'accident avait tendance à arriver beaucoup autour de la jaune et noire, sans doute bien plus qu'à Serena... D'ailleurs, on ne pouvait pas vraiment dire que c'était la faute de son amie, étant donné que la boutique semblait pleine à craquer et qu'il était difficile de se frayer un chemin par endroits.

- On dirait que c'est la folie aujourd'hui dans la boutique. Ça va, tu arrives à gérer ? demanda Nawel en s'inquiétant un peu pour Serena qui avait l'air plutôt fatiguée.

La jeune femme avait énormément de boulot comme toujours un samedi à cause des visites des étudiants de Poudlard qui venaient en nombre, ainsi que quelques étudiants qui venaient pour voir des petits frères ou petites sœurs éventuels, retrouver des amis plus jeunes ou tout simplement refaire leurs provisions de douceurs. Si bien que la jeune femme devait mettre les bouchées double pour répondre aux demandes de tous et s'assurer qu'il ne manque rien, que tout ce que les clients puissent désirer soit à portée de main pour ces derniers. Alors il n'était pas rare qu'elle soit confrontée à ce genre de situation où, d'un coup, elle manque de percuter quelqu'un et c'est d'autant moins surprenant quand elle a la tête ailleurs, perdue dans ses nombreux problèmes ou plutôt les problèmes du voyageur du temps.

Comme elle reconnaît Nawel, une voyageuse, la jeune femme adresse un sourire rapide à l'ancienne Poufsouffle qui fait remarquer qu'elle n'était pas la dernière pour ce qui était de faire des maladresses, ce n'est pas faux. Serena avait eut tout le loisir de s'en rendre compte à Poudlard au cours des années où elles avaient été ensemble, soit six années au total. Recommençant à se diriger vers les étals en écoutant parler son interlocutrice, la jolie blonde hoche la tête en remplissant son bocal.

«- Oh ouai, ça va, comme un samedi de sortie de Poudlard quoi, on va bien dormir ce soir mais bon, on fait de bons chiffres sur ces journées donc même si c'est épuisant... Pas trop le choix ! » annonce la jeune femme en poursuivant sa tâche. «Même si je rêverai de profiter de la boutique comme vous en fait, au lieu de courir partout. Mais bon on va dire que c'est ma séance de sport ! Et sinon toi, ça va ? »

La demoiselle pose la question par politesse et réalise rapidement que la question va lui être renvoyée, très probablement. Sauf que pour sa part elle ne peut pas dire que tout va bien en ce moment alors qu'elle se pose un tas de questions sur leur retour dans le passé et sur l'inertie de leur retour à leur époque qui ne semble plus préoccuper grand monde alors qu'ils fréquentent leurs parents, n'ont rien à faire là et ne vont pas tarder à se découvrir enfants, si certaines ne font carrément pas des enfants à des étudiants de 1977. Et comment les choses vont se passer après ça ? Serena n'en sait rien, elle n'est pas une serdaigle. Mais toute cette légèreté ne manque pas de l'inquiéter.

En pleine deuxième année d’études à l’université, Nawel devait bien surmonter sa tendance naturelle à la procrastination et essayer de se maintenir au niveau. Elle commençait à s’améliorer, mais sans un ventre plein, elle avait en général du mal à fournir des efforts- alors ce jour-là elle abandonna rapidement ses devoirs pour faire une petite excursion à Pré-au-Lard, plus précisément dans la merveilleuse boutique qu’était Honeydukes. La boutique était tellement plein qu’il était difficile de ne pas heurter les gens, et c’est ce qui finit par arriver quand Serena bouscula Nawel. Cette dernière lui assura que ce n’était pas grave, avant de l’interroger sur son travail. En effet, son amie travaillait dans la boutique et il était clair qu’elle était fatiguée par tous ces clients qui se pressaient devant les étagères. Serena se contenta alors de faire remarquer qu’il ne s’agissait que d’un samedi normal pour elle et qu’au moins, elle était sûre de faire un bon chiffres d’affaires, en plus de faire un peu de sport.

- Certes, approuva Nawel, c’est une façon optimiste de voir les choses ! J’espère quand même que tu n’es pas trop surmenée non plus. Au moins tu gagnes ta vie ! Je devrais vraiment chercher un nouveau boulot moi aussi, mais je ne sais pas vraiment pas où commencer. Quand au sport, je crois que je préfère me contenter du Quidditch !

Depuis quelques mois, Nawel avait décidé de reprendre ce sport, et mine de rien, elle s’améliorait. Bien sûr, sa maladresse était toujours là pour l’embêter, mais parfois, elle restait sagement au sol, laissant la jeune femme jouer décemment dans le ciel. Nawel ne savait pas si Selena l’avait déjà vue jouer à Poudlard, mais si c’était le cas, elle serait étonnée par la différence ! Son amie lui demanda comment elle allait, et malgré la banalité de la question, cela perturba une seconde Nawel. Niveau vie étudiante, elle avait ses hauts et ses bas, et le besoin d’argent commençait sérieusement à se faire ressentir, mais globalement, ça allait. Sauf qu’elle n’était pas qu’une simple étudiante. Comme Serena, elle était une voyageuse du temps, renvoyée à une époque où elle n’était même pas encore née. Et de côté-là, la jeune femme était un peu perdue.

- Eh bien, ça va, je crois... Quelques galères niveau études, mais rien d’insurmontable. J’aimerais juste, tu sais... Pouvoir avoir le soutien de ma famille sur ce genre de choses... Et en même temps, des fois, j’en viens à oublier que je n’ai rien à faire ici. C’est perturbant...

Sentant qu’elle s’aventurait peut-être trop en terrain glissant, Nawel s’interrompit et sourit à son amie, comme si de rien n’était.

- Enfin, on s’habitue ! Pas la peine de s’attarder sur ça. Toi, tu te débrouilles ? Mis à part les samedis comme aujourd’hui ? demanda-t-elle avec curiosité.

«- Y'a plein de petits boulots à faire, tu devrais peut-être regarder chez Zonko s'ils ne recrutent pas, comme George et Lisa ont quitté leur emploie ?» suggère la demoiselle.

Serena essaie d'être de bon conseil pour Nawel, comme son interlocutrice parle de chercher un emploie pour sa part et gagner sa vie, avant de dire que niveau sport elle se contentera du quidditch. Certes mais ce n'est pas le sport le plus physique qui soit pour maintenir la ligne et son endurance, ou construire sa masse musculaire. Peut-être les batteurs oui et un peu les poursuiveurs, mais pour peu que l'on soit gardien de buts ou attrapeur, on ne fait en soit pas grand chose. Et Serena a besoin de se dépenser pour garder la ligne comme elle est on ne peut plus gourmande et ne s'en cache pas vraiment.

«- Je crois que nous en sommes tous là et certains l'oublient plus que d'autres en fricotant allègrement avec des gens qui sont nos parents, qui sont parfois les parents de leurs camarades... Je ne sais pas si les gens se rendent compte mais on devrait vraiment réunir tout le monde pour remettre les points sur les i si tu veut mon avis parce que tout ça c'est en train de devenir franchement n'importe quoi et que dans pas longtemps on va se retrouver avec des bébés de deux générations, qui n'ont absolument rien à foutre là.» fait remarquer la demoiselle. «Et qui n'ont certainement pas besoin d'avoir l'âge de leur parent... Imagine un peu, un enfant naît aujourd'hui aurait l'âge de beaucoup d'entre nous, à notre retour en 1998 ! C'est tout bonnement idiot ce qu'ils font tous !» annonce la demoiselle. «Que l'on soit un peu paumlé tout ça je peux l'accepter, mais le reste...» elle soupire.

Alors que Nawel était tombée sur Serena chez Honeydukes - ou plutôt cette dernière l’avait bousculée, mais inutile de chipoter - les deux anciennes camardes de classe commencèrent à discuter. Cela faisait un moment qu’elles ne s’étaient pas vues, la vie suivant son cours et obligeant les gens à prendre des chemins différents. En grandissant, il était souvent normal de se voir de plus en plus pris par le temps et les problèmes d’adultes, et les occasions de discuter se faisaient plus rares. C’est pourquoi Nawel avait saisi celle-ci avec plaisir, même si Serena semblait assez occupée avec son travail. D’ailleurs, l’ancienne blaireaute s’interrogeait sur celui qu’elle devrait envisager. Serena la conseilla donc on lui indiquant que les postes quittés par Lisa et George étaient toujours vacants.

- C’est une bonne idée ! J’irai me renseigner en rentrant après mes emplette. Merci !

La conversation dériva ensuite sur un problème de toute autre nature, puisqu’il concernait leur voyage dans le temps. Les deux jeunes femmes avaient en effet mal vécu leur retour dans le passé, et l’une comme l’autre se sentaient démunies face à la situation qui s’enlisait, sans promesse d’amélioration à l’horizon. Quand pourraient-elles enfin revoir leur famille, la vraie, pas celle qui ne les connaissait pas encore ? La réponse tardait à venir, et la frustration commençait à se faire sentir, mêlée à un sentiment de colère vis à vis des imprudents qui interféraient trop avec leur passé, mettant par là-meme le futur tel qu’ils le connaissaient en danger. Certaines situations étaient déjà bien assez étranges comme ça, si des relations venaient en plus à supprimer ou ajouter des éléments essentiels dans la ligne du temps... Qu’allait-Il advenir du futur ? Ils risquaient non pas de le sauver mais de le détruire encore plus... Serena n’hésitait d’ailleurs pas à exprimer ses craintes sur le sujet.

- Tu as raison, soupira Nawel. C’est assez égoïste comme réaction. Que certains veulent connaître des personnes qu’ils ont perdues, je peux comprendre, c’est difficile de résister à l’envie... Mais certains s’impliquent dans de nouvelles relations totalement inutiles et qui peuvent mettre en danger d’autres personnes ! S’il faut, on va finir par empêcher la naissance de certains d’entre nous, ou découvrir qu’un de nos parents et un camarade, ou je ne sais quoi... C’est tellement compliqué. Enfin, au moins pour nos parents ça a l’air de marcher. Ton père ne te drague plus, ni moi d’ailleurs ! plaisanta-t-elle avant de se stopper net, réalisant sa gaffe.

Mais quelle idiote ! Elle savait pourtant que Serena n’aimait pas qu’on parle de son père et de la version de lui-même qu’il montrait dans sa jeunesse. C’était un sujet délicat, pourquoi ne pouvait-Elle pas juste réfléchir deux secondes avant de parler ? D’autant plus que Nawel était à peu près certaine qu’elle n’avait jamais mentionné le fait que Tibus l’ait draguée elle aussi, même si l’histoire remontait aux vacances scolaires à la fin de leur scolarité à Poudlard, soit un peu plus d’un an auparavant. Et puis, ce n’était pas comme s’il s’était passé quelque chose de spécial de toute façon. Mais dans tous les cas, découvrir ce fait maintenant n’était sans doute pas la meilleure des surprises...

La jeune femme était tombée sur Nawel en cette journée de travail, totalement par hasard et les deux filles avaient donc commencées à papoter alors que cela faisait un moment qu'elles ne s'étaient pas croisés. La vie d'adulte a tendance à éloigner les gens les uns des autres et à les entraîner dans son tourbillon, à compliquer les rapports entre eux, à les éloigner à cause des problèmes qui leurs tombaient dessus. Et des problèmes les étudiants venus du futur en avaient quelques uns en réserve alors que tout commençaient à devoir être conçu et que certains rapprochements entre parents prenaient plus de temps que normalement. C'était le gros bordel et Serena avait incroyablement peur que ses parents ne se mettent pas ensemble bientôt, contrecarrant sa potentielle naissance en 1981. Et c'est certainement le lot de quelques autres aussi alors que les anciens sont en couple avec quelques arrivants du futur. Faucett, par exemple, se tapait allègrement Caleb, le parrain de Serena. Heureusement que ce dernier n'était pas censé avoir d'enfants, mais cela ne restait pas bien prudent ni très malin de la part de la Serdaigle. Soit. Alors que Nawel parle de trouver un emploi, Serena réfléchit quelques instants avant de songer au poste qui est peut-être resté vacant à Zonko.

«- Je ne te promet pas qu'il soit forcément libre mais peut-être qu'il l'est encore, George et Lisa ne sont pas partis depuis longtemps, y'a encore moyen... Ou peut-être qu'ils ont besoin d'une vendeuse de leur côté tu peux aussi leur demander ! » fait remarquer la demoiselle.

Cependant parler du travail n'efface pas les craintes de Serena et cette dernière finit par se confier à Nawel sur les changements que les étudiants du futur ne cessent d'effectuer dans la vie de leurs aprengts, ces changements qu'ils ne devraient pourtant pas favoriser, mais qu'ils favorisent tout de même, en semblant se moquer royalement des risques qu'ils faisaient courir à d'autres. Et quand Nawel lui donne raison en disant qu'ils vont finir par menacer des naissances, Serena hoche la tête vivement.

«- Ton amie, Lullaby, Rogue n'a peut-être pas d'enfants mais je ne tiens pas à subir la colère de ce dernier dans vingt ans quand il va comprendre ce qui s'est passé et qu'il s'est tapé la sœur de Potter ! Et Greengrass qui se tape allègrement Spencer Madley, en oubliant qu'il est sensé être le père de Laura qui ne sait toujours pas qui est sa mère, la pauvre. Et qui voit l'autre pintade au bras de son père !»

Serena soupire et se crispe, comme Nawel lui rappelle que son père ne la drague plus, lui apprenant en même temps qu'il avait dragué la poufsouffle, il fut un temps et la demoiselle grimace.

«- Je ne savais pas... On peut éviter de parler de ça ? Je préférerais tellement oublier !» annonce la demoiselle dégoûtée. «Je n'aurais tellement jamais pensé qu'il était ce genre d'homme, je suis horrifié ! Et maman et lui ne sont toujours pas ensemble, Jay y met son grain de sel, ça m'insupporte !»

Sujet: Re: Libre * Entre réflexions et chocolat

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