Tu es mon phare en pleine tempête. Sirius&Remus

Tu es mon phare en pleine tempête

Les cauchemars. Sirius ne se souvenait pas avoir un jour rêvé. Quand il était enfant peut être, mais bien souvent il dormait d’un sommeil de plomb, sans rêve, noir. Black. Depuis qu’il était entré à Poudlard, cela dit, la majorité du temps il devait subir les cauchemars qui le ramenaient irrémédiablement au même endroit : le Square Grimmaurd. Comment pouvait-on autant haïr la maison où on avait grandi ? Avec ses tapisseries sombres, son parquet brillant, ses couloirs étroits, les têtes d’elfes de maison morts, les tableaux de ses ancêtres qui posaient sur lui des regards écoeurés, la maison de ses parents était devenu le symbole de son angoisse, de sa colère, de sa haine. Tout le révulsait entre ces murs, et quand il devait y retourner durant les vacances, il ramenait de quoi égailler ses lieux. Sa chambre était devenu un lieu de gloire à Gryffondor ; les couleurs chaleureuses et lumineuses des objets que James lui avait offert, ou qu’il avait pu trouver à droite et à gauche, donnaient l’impression de ne pas avoir leurs places ici. Comme lui. Il avait cette impression de ne pas y avoir sa place. Mais dans sa chambre il se sentait bien, et il y restait des journées entières, ne sortant que pour manger. Il écrivait, échangeant des courriers avec les Maraudeurs tout au long de l’été. Il avait trouvé une nouvelle famille, trois frères, pour lesquels il serait prêt à donner sa vie.
Mais même l’amitié des Maraudeurs n’avait pas fait disparaître les cauchemars. Quand il dormait, Sirius semblait toujours un peu raide, inquiet, sur le qui-vive. Souvent, il avait le sommeil léger, chaque bruit étant capable de le faire paniquer, l’éveillant, le cœur battant à tout rompre. Et quand il était épuisé il avait un sommeil lourd, sans rêve, et il était impossible de le réveiller sans risquer de recevoir ses foudres. C’est pour cette raison qu’il séchait parfois les cours du matin. Ca, et un ennui évident à l’idée d’écouter les professeurs parler de chose qu’il avait déjà assidûment travailler en compagnie de Remus et de James.

Ce soir-là, il rêvait d’Orion Black. Les images s’articulaient doucement dans son esprit, sans qu’il ne comprenne encore la logique. Orion Black cachait son visage, mais Sirius reconnaissait sa baguette. Sa baguette qui était braquée sur lui. Comme il l’avait déjà fait. Quelques fois. Il ferma les yeux, se préparant à la couleur qui viendrait bientôt vriller son corps. Mais elle ne vint jamais. A la place il se sentit quitter son rêve, alors qu’une main chaleureuse se poser sur son épaule. « Sir ? Je peux dormir avec toi ? » Il entendait la voix douce de Remus, mais n’arrivait pas à le rejoindre, ou à comprendre ce qu’il disait. « J’ai fait un cauchemar… » Sirius lâcha un grognement de consentement, sentant qu’il devait faire quelque chose sans vraiment savoir quoi. Son corps réagit tout seul, son inconscient prenant le dessus pour laisser une place à Remus dans son lit. Les lits de Poudlard étaient assez large, leur laissant assez d’espace à tous les deux.
Il sent qu’il quitte son cauchemar, et il en est ravi. Il ouvre soudainement les yeux, se retrouvant face à la lueur ambrée caractéristique de Remus. « Merci Patmol… » Remus soupire, sa chaleur envahissant les draps qui réchauffent également Sirius. Il sourit. Il n’était pas rare qu’ils dorment dans le même lit, ou qu’il retrouve Remus dans le lit de James – quoi que dormir avec ce dernier c’était risquer de finir par terre, ou écraser… ou les deux – suite à ces nuits agitées. La première fois qu’il l’avait rejoint, Sirius n’avait pu s’empêcher de penser à Regulus. Son petit frère avait tendance à faire cela aussi quand il était assailli par des cauchemars où des ombres sans visage l’attaquait. Sirius ne pouvait pas repousser Remus, pas alors que sa présence l’apaisait lui aussi.

Il se trouvait à présent réveillé, et observait son ami. « Tu dors Lunard ? » Demanda-t-il à un moment, sentant bien que ce n’était pas le cas. Il inspire profondément, jetant un regard vers la fenêtre à côté de son lit. Nuit noire. Il devait être deux ou trois heures du matin. Encore pas mal de temps pour dormir. Et plus sommeil. Evidemment. Ou disons plutôt que l’idée de retrouver les couloirs de ses cauchemars ne l’enchantaient guère. « Ca me fait rire que tu fasse encore ça après sept ans. Je crois que ça me manquera après… » Murmura-t-il en faisant référence à l’habitude de Remus de venir le rejoindre dans son lit. « Comment tu te sens Lunard ? » Demanda-t-il finalement, sachant que la Pleine lune n’était pas loin, et que cela à tendance à rendre son ami… Sensible.

Tu es mon phare en pleine tempête

Il avait remarqué très tôt que Remus ne dormait pas bien la nuit. Dés qu'il avait rencontré le jeune Lupin il en avait été fasciné. L'amitié qu'il se portait était aussi naturelle que celle qu'il avait pour James ou Peter. Mais sans doute y avait-il quelque chose en plus, depuis toujours. Une compréhension, un lien mélancolique qui les liait tous les deux. Remus souffrait depuis longtemps, enfance volée par Greyback. La Lycanthropie l'obligeant à grandir bien vite, et à prendre conscience qu'il était à présent un danger pour ses proches. Capable de les tuer, quant bien même Sirius ne pouvait pas imaginer le jeune Remus Lupin faire du mal à qui que ce soit. Mais l'Autre à l'époque était seul, enragé, et affamé. Il se souvenait de la première fois qu'il l'avait vu, lui, avec un frisson. Il avait alors comprit beaucoup de choses, et notamment cet angoisse qui habité Remus et dont il ne semblait jamais s'accoutumer. Pour sa part, il avait eut une enfance. Plus ou moins. Il ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas été au centre de l'attention de ses parents, encore moins avec son rôle d'héritier de la famille Black. Mais l'exigence des Sangs Purs, les punitions et les discours de propagande l'avaient aussi poussé à grandir trop vite. D'autant qu'il n'y croyait pas lui-même. D'autant qu'il devait protéger son petit frère, prenant pour lui quand il faisait des bêtises. Les cicatrices qui parsemaient à quelques endroits sa peau, restaient les seules preuves de ce que ses parents avaient pu lui faire. Il n'oubliera jamais la première fois que son père avait levé sa baguette pour le blesser. Pour le punir. Alors, au final, bien qu'ils n'aient pas vécu les mêmes épreuves, la douleur d'une enfance perdue restait la même, et ils l'avaient compris rapidement. « Non Patmol. Je n'arriverais pas à dormir avant un bon moment. » Un fin sourire - triste - se dessine sur les lèvres de Sirius. Remus s'est tourné vers lui, allongé sur le dos, alors que lui-même est sur le côté, l'observant sans vraiment le voir. Les yeux dans le vagues alors que la pénombre les entoure. Il le sait, lui non plus n'arrivera pas à s'endormir avant que l'épuisement ne vienne le gagner.

Alors il entame la conversation, à voix basse pour ne pas réveiller les deux autres - quoi que c'était peu probable d'y arriver. Avec une pointe de mélancolie il se dit que dans quelques mois il n'aura plus le droit aux visites nocturnes de Remus. C'était une chose à laquelle il s'était habitué, et ca allait lui manquer, très clairement. « Je viendrais dormir chez toi parfois... » Un aboiement heureux échappe à Sirius - preuve que son animagus était toujours bien trop présent - alors qu'il s'imagine Remus entrer en douce dans sa maison pour venir se caler dans son lit. Il en serait capable, c'était une évidence. « Quand tu veux. » Répondit-il rapidement, trouvant cela d'une normalité évidente. Remus était son meilleur ami, il était son semblable. Chien et loup, si Remus était bien plus réfléchi et observateur que lui, il était bien plus impulsif et protecteur aussi. Ils étaient diamétralement à l'opposé l'un de l'autre sur beaucoup de points, et pourtant ils étaient aussi incroyablement semblables.

C'est un coup d'oeil à la fenêtre, et le sentiment d'inquiétude qui poussa Sirius a demander à son ami comment il allait, sachant que ce n'était pas la joie. Pas alors que la Pleine lune était aussi proche. « Ca va. Je sent qu'il est là. Il grogne, il sent que bientôt il va pouvoir sortir et se défouler. J'ai hâte et j'ai peur en même temps. Au moins je serais tranquille pendant un mois après. » Il acquiesce, et pose sa main sur le bras de Remus comme pour lui rappeler sa présence. « Tu ne seras pas seul, Lunard. Tu ne le seras plus jamais. On ira dans la Forêt, Il semble toujours apprécier ces promenades. » Dit-il en souriant, canin. Il avait apprit à apprivoiser l'autre. Si James était le plus prompt à repousser ses attaques du fait de la taille du Cerf, Sirius était celui qui pouvait le mieux lui changer les idées, le poussant à jouer avec lui et à le suivre. « Et toi ? Tu faisais un cauchemar non ? Raconte. » Il se tend d'un coup, quitte le contact de Remus, et détourne son regard. Comme toujours. Il n'aimait pas parler de sa famille, de ses cauchemars, de tout ce qui le ramener à son passé. Il n'en parlait qu'avec les Maraudeurs, rarement malgré tout. Pas tant par pudeur, que par prétention. Foutue habitude de Sang Pur. Ne jamais sembler faible. Ne jamais montrer ses sentiments. « Mon père. »  Répondit-il, d'une voix qu'il espérait froide et détachée.
Dans un coup de géni, soudainement, alors que la fatigue a enfin abandonné son esprit, il sort sa baguette de sous son oreiller pour insonoriser l'espace autour de son lit. Les ronflements de James semblent soudainement plus lointain. Mais il ne peut pas s'empêcher de murmurer. « Toujours la même chose. Orion Black levant sa baguette vers moi. En général je peux sentir la douleur quand le sort m'atteint mais tu m'as réveillé avant. » Dit-il, essayant de ne pas montrer combien le souvenir de son père lui envoyant un Endoloris l'avait marqué à vie. Il inspire profondément se reprend pied, recherchant le regard de Remus. « Jamais je ne retournerai dans cette maison. »  C'était une promesse, qu'il n'avait pas formulé depuis la rentrée de sixième année, quand il était arrivé auprès de James, annonçant qu'il avait fuit le Square. « Et toi, quel cauchemar te tient éveillé ce soir ? »

Tu es mon phare en pleine tempête

Dans quelques mois ils ne seront plus étudiants, ils devront soit se spécialiser dans quelque chose, soit partir ailleurs afin de suivre une formation pour travailler. Pour les plus chanceux, un travail est déjà à l'ordre du jour au sein du ministère où même de l'école. D'autres rentreront en tant que vendeur où serveur dans les boutiques et cafés du Pré-au-lard. Mais Remus ne sait pas encore ce qu'il veut faire et cela lui fait peur, il ne sait pas si il arrête ses études après l'obtention de son diplôme pour aller travailler où si il doit aller passer des options encore, pour aller plus haut si il le peut. En tout cas ce qui est certain, c'est qu'il veut rentrer dans l’ordre du Phoenix. Il est sur de vouloir devenir un membre de l'ordre, il veut lutter contre ce Voldemort qui prend de l'ampleur de jour en jour et qui rassemble des fidèles sous son étendard noir. Il veut être utile, il le sait malgré son jumeau maléfique qui sommeille en lui et qui menace une fois par mois, de le changer en bête. Il trouvera un moyen de dompter cette partie de lui, il ira se réfugier dans une forêt où peut-être que d'ici là, une potion sera trouvée et il pourra se soigner tranquillement. Pour ça faut-il qu'il ai un travail et qu'il puisse se procurer sa potion malgré tout. Il a le temps pour penser à cela, il lui reste quelques mois de paix, rassurant au sein de Poudlard. Il est en sécurité ici, c'est sa maison depuis 7années maintenant, sa deuxième maison du moins. Il sait qu'ici on ne le juge pas et qui plus es,t il y a ses amis. James, Sirius et Peter lui apportent une sécurité auquel il n'aurait jamais pu croire. Il sait que lorsque l'autre prendra le dessus, ses amis seront là. « Tu ne seras pas seul, Lunard. Tu ne le seras plus jamais. On ira dans la Forêt, Il semble toujours apprécier ces promenades. » Il hoche la tête, c'est vrai. Son autre, Dante comme il l’appelle souvent, est toujours heureux de faire une balade en forêt lorsque vient de le moment de prendre le dessus. Il a besoin de se défouler et de se dégourdir les jambes, ils s'amusent avec Sirius à se courir après bien souvent.

Et lorsqu'il est trop en colère, c'est James qui le calme par sa force. Peter est souvent là pour accompagner la petite bande, sans vraiment servir à quoi que ce soit. Il joue sur Remus souvent, grimpant sur la fourrure dense de l'animal. Finalement Remus change de sujet et demande à son ami les raisons de son cauchemar. Il sait que Sirius est quelqu'un de très fier mais il doit savoir que si il veut parler et se confier, Remus est là pour lui. Toujours présent dans les bons comme les mauvais moments. C'est cela la force de leur amitié après tout. « Mon père. » Dit-il d'un air tellement détaché que l'étudiant en sursaute avant de se tourner vers son ami. « Toujours la même chose. Orion Black levant sa baguette vers moi. En général je peux sentir la douleur quand le sort m'atteint mais tu m'as réveillé avant. » Il grimace tout en sachant que le père Black avait la main lourde sur le Endoloris qu'il envoyait à son fils. Il n'aime pas savoir que Sirius a souffert de la sorte, il parait que ce sortilège est tellement douloureux qu'il peut rendre fou si on l'utilise trop souvent sur la même personne. D'un geste amical, Remus pose sa tête contre l'épaule de Sirius. Comme un petit frère qui tente de consoler son grand frère qui vient de se faire prendre en voulant faire le mur. « Jamais je ne retournerai dans cette maison. » Le ton est sans appel. « C'est une évidence. » Dit Remus en levant les yeux vers Sirius. « Tu seras le bienvenue chez moi tu sais. Mes parents seront enchantés de te voir et même... On pourrait envisager une colocation où quelque chose comme ça en sortant de Poudlard. Si tu ne veux pas rester seul au début. » Dit-il avec un petit sourire. « Et toi, quel cauchemar te tient éveillé ce soir ? » Il soupire et ferme les yeux, tentant vainement de recaler les images de ses cauchemars. « Toujours la même chose. J'attaque des innocents, je sent quelqu'un roder autour de moi sans savoir qui c'est. J'ai mal, quelqu'un me tient et m'empêche de bouger tout en me torturant... Le routine ! » Il se tait pendant quelques secondes, seulement bercé par les ronflements de James au loin. Le sort lancé par Sirius est efficace, ils n'entendent quasiment personne. « C'est mon jumeau qui s'agite. C'est rien, j'ai l'habitude. » Dit-il pour justifier ses peurs. « Tu veux faire quoi après Poudlard ? » Demande Remus en regardant Sirius. « J'ai peur à l'idée qu'on se sépare tous. » Avoue le loup-garou en rougissant un peu. Ses amis c'est sa vie, il sera perdu sans eux.

Tu es mon phare en pleine tempête

Il n’est pas rare qu’il se réveille au milieu de la nuit. En règle générale, au prise de certaines angoisses il lui faut un moment pour se souvenir où il se trouve avant, de se détendre, se tourner, et retrouver la chaleur et la sécurité de ce dortoir qu’il affectionne. Sa famille se trouve ici, celle qu’il a choisi, celle pour laquelle il a quitté le Square Grimmaurd, celle pour laquelle il serait prêt à donner sa vie. Il en est sûr, cette amitié était bien plus puissante qu’il ne pourrait le dire, les mots étant bien éloignés de ses véritables sentiments en ce qui concernait les Maraudeurs. Pour Remus, il avait été contre la loi (pas qu’il fut du genre à y faire attention cela dit) devenant un animagus pour l’aider à mieux supporter sa condition. Pour James, il serait prêt à tout, son frère l’ayant accueilli chez lui sans même réfléchir, lui ouvrant les portes de sa maison comme s’il en avait toujours fait partie. Et Peter restait malgré tout un allié de poids quand il s’agissait de faire parler d’eux. Un allié. Un frère. Trois frères. Alors quand il se trouvait dans ce dortoir il avait simplement l’impression d’être chez lui. Comment aurait-il le désir de retourner dans son ancienne maison après cela ? « C'est une évidence. » Il sourit, et se tourne vers Remus. Il sentait une tension palpable entre eux, comme si une inquiétude s’insinuait dans leurs corps sans qu’ils n’aient osé – encore – en parler. La dernière année à Poudlard venait de débuter, mais elle laissait un goût amer dans l’esprit des Maraudeurs. La dernière année. Et cette question qui s’insinuait dans leurs esprits sans qu’ils n’aient besoin de le dire à haute voix : et après ? « Tu seras le bienvenue chez moi tu sais. Mes parents seront enchantés de te voir et même... On pourrait envisager une colocation où quelque chose comme ça en sortant de Poudlard. Si tu ne veux pas rester seul au début. » Cette suggestion fit sourire Sirius avec une telle franchise qu’il sentit ses zygomatiques vibrer. Il se refusait à penser à ce qu’il se passera après Poudlard, sans doute parce qu’il ne savait pas vraiment ce qu’il devrait faire. Ce qu’il voulait faire. Se battre, et après ? « J’ai l’héritage de mon oncle qui me permettra de vivre confortablement pour le restant de ma vie. Je serai ravi de prendre un appartement avec toi, Lunard. » Dit-il, un sourire dans la voix ; « J’ai assez embêté les Potter. J’aspire à plus d’indépendance encore. » Rajouta-t-il comme pour s’excuser de ne pas accepter de vivre chez les Lupin. Sans compter que la mère de Remus était d’une santé fragile. Il ne voudrait pas être un poids en plus pour cette famille. Ou pour quiconque. Il se sentait déjà assez coupable d’être chez les Potter, même s’ils lui répétaient qu’ils étaient le bienvenue chez eux.

Rapidement, la voix saisit par une émotion qu’il voulait maitriser, Sirius demanda à son tour à son ami ce qui le tenait éveiller ce soir, se doutant (malgré tout) de la réponse. « Toujours la même chose. J'attaque des innocents, je sens quelqu'un roder autour de moi sans savoir qui c'est. J'ai mal, quelqu'un me tient et m'empêche de bouger tout en me torturant... Le routine ! » Il sert les dents, sentant qu’il ne pouvait rien faire pour empêcher les angoisses de son ami, quant bien même il en aurait eut le désir. L’idée même que l’on puisse faire du mal à Remus parce qu’il était un loup-garou le rendait malade. Il n’accepterait pas de le voir souffrir, il n’accepterait pas qu’on lui fasse le moindre mal. Remus n’avait pas choisi ce qui lui était arrivé, il ne devait pas en « subir les conséquences » comme un vulgaire meurtrier. Sans compter qu’il avait toujours préféré se faire du mal à lui-même plutôt que de risquer d’en faire aux autres. « C'est mon jumeau qui s'agite. C'est rien, j'ai l'habitude. » L’habitude. Sirius ne sut que répondre, après tout il ne pouvait pas faire grand chose contre ce jumeau que Remus avait apprit à accepter. Jusqu’à un certains points. « On ne te laissera jamais faire du mal à quiconque, Lunard. On te l’a promis. » Dit-il malgré tout, en espérant que ses mots aideront Remus à être plus détendu.

Le silence s’installe, entrecoupé des ronflements de James qui semblent incroyablement lointain. Sirius était plutôt bon pour insonoriser son lit. A force d’entraînement quand il y amenait ses conquêtes. « Tu veux faire quoi après Poudlard ? » La question le surprend, et il croise à nouveau le regard de Remus. Ils allaient véritablement entamer cette conversation qui les terrifiaient tous les quatre ? Fort bien. « Je n’en sais rien. Très sincèrement, je me vois assez mal tenter ma chance en tant qu’Auror ou que joueur de Quidditch professionnel. Par les temps qui courent… Intégrer l’ordre. Me battre. Donner ma vie s’il le faut, pour la bonne cause. » Dit-il, sa voix incroyablement bien maîtrisée – comme toujours – ne laissant pas paraître son trouble. Comme si cela n’avait pas d’importance, comme si c’était évident. « J'ai peur à l'idée qu'on se sépare tous. » Il peut deviner les rougeurs sur les joues de Remus, mais il ne fait pas de remarque à ce sujet. Remus était celui qui dépendait le plus de leur présence. Sirius ne pouvait plus imaginer une nuit de pleine lune sans être aux côtés de son ami. Jamais. Il ne le laisserait jamais combattre cela seul. « James est pas capable de trouver le chemin de la Grande Salle sans nous. Tu l’imagines faire sa vie sans ses potes ? Et ne parlons pas de Peter, on est presque sa raison d’exister. » Dit-il avec un air moqueur, pour détendre cette atmosphère bien trop lourde à son gout. « On est une famille, Remus. On combattra ensemble, et tant qu’on restera ensemble il ne pourra rien nous arriver. On est les Maraudeurs, ce n’est pas juste un délire d’adolescents. Ca va au-delà de ca - il montra la chambre d’un geste vague - tu le sais toi aussi, non ? » Dit-il avec un air confiant. « Tu as des projets toi ? »

Tu es mon phare en pleine tempête

Ils ont besoin de parler, ils ne s'endormiront pas tout de suite de toute façon, pas après les cauchemars qu'ils viennent de vivre. Ils ont besoin de se détendre avant de tenter de dormir. Dans quelques heures leur réveil sonnera, annonçant le début de leur journée de cours et de farces en tout genre. Mais pour l'instant ils sont bercés dans leur dortoir très calme où James et Peter ronflent, sans se douter que Sirius et Remus ne peuvent plus fermer les yeux sans laisser leurs cauchemars prendre le dessus. Ce n'est pas grave, ils ont l'habitude tous les deux. Ils sont de ceux qui ont le sommeil agité, Remus dort mal, Sirius aussi. Ils se réveillent souvent et terminent leur nuit en parlant de tout et de rien. C'est leur petit rituel entre amis. Quelque chose qu'ils aiment faire et Remus doit avouer que cela lui manquera lorsqu'ils ne dormiront plus dans le même dortoir. Il voit James comme son meilleur ami, Peter comme un petit frère à protéger mais Sirius est son grand frère. Celui tendre et doux qu'il n'a jamais eu, bien loin de son frère jumeau tyrannique qui gronde ne lui une fois par mois. Sirius est celui qui le berçait il y a quelques années quand il ne dormait pas. Il est celui qui allait lui chercher des chocogrenouilles après ses transformations, pour qu'il reprenne des forces. Ils forment une bande solide, sans chef ni maître. Ils attirent l'envie et la convoitise des autres élèves souvent, personne ne comprend ce lien solide qui les unis. Un lien qui sera solide malgré tout, même malgré la mort. « J’ai l’héritage de mon oncle qui me permettra de vivre confortablement pour le restant de ma vie. Je serai ravi de prendre un appartement avec toi, Lunard. » Un immense sourire naît sur ses lèvres alors qu'il se cale confortablement dans les coussins. Il va vivre avec Sirius, il ne peut pas rêver mieux ! « J’ai assez embêté les Potter. J’aspire à plus d’indépendance encore. » Il hoche la tête en fixant le plafond. « Je ne rentrerais pas chez mes parents moi non plus. Ma mère est... Malade. Avec tous les déménagements et tout... Je veux les laisser tranquille. J'espère trouver un petit travail pour t'aider avec ma part du loyer. Puis... Je ne veux pas imposer à mes parents mes transformations. » Dit-il alors qu'ils changent de sujet et commencent à parler des cauchemars qu'ils font régulièrement. « On ne te laissera jamais faire du mal à quiconque, Lunard. On te l’a promis. » Il sait mais l'angoisse est toujours là. Et le sera toujours, toute sa vie. Il ne supporterait pas de devenir un meurtrier. « Je ne veux pas être comme Greyback. » Dit-il avec une détermination nouvelle dans le regard. Il sait qu'il est un monstre une fois par mois. Au fond de lui il espère qu'un jour, quelqu'un inventera une potion pour calmer le loup en lui. Il sait que ce n'est pas facile et que des maîtres en potions tentent de trouver, mais il espère que cela viendra raidement. Il aimerait seulement avoir une vie normale. Il sait aussi qu'il aura du mal à trouver un travail, les gens n'aiment pas les loup-garous, on ne leur fait pas confiance. Ainsi, il devra être discret et expliquer ses fuites une fois par mois. Mais il a ses amis, il trouvera il en est sur.

Il fini par se tourner vers Sirius et lui demander ce qu'il veut faire après. « Je n’en sais rien. Très sincèrement, je me vois assez mal tenter ma chance en tant qu’Auror ou que joueur de Quidditch professionnel. Par les temps qui courent… Intégrer l’ordre. Me battre. Donner ma vie s’il le faut, pour la bonne cause. » Un frisson déferle en lui tel une vague incontrôlable. « Arrête de dire des bêtises. Tu meurs, je te rejoins grand nigaud. » Dit-il avec un regard sévère vers Sirius. « James est pas capable de trouver le chemin de la Grande Salle sans nous. Tu l’imagines faire sa vie sans ses potes ? Et ne parlons pas de Peter, on est presque sa raison d’exister. » Lui dit-il alors qu'il lui avoue qu'il a peur de se séparer de ses amis. Il rit doucement, guettant James et Peter qui heureusement n'entendent rien et dorment profondément encore. « On est une famille, Remus. On combattra ensemble, et tant qu’on restera ensemble il ne pourra rien nous arriver. On est les Maraudeurs, ce n’est pas juste un délire d’adolescents. Ca va au-delà de ca, tu le sais toi aussi, non ? » Il hoche la tête et sourit. « On est des frères. A la vie, à la mort. On restera toujours ensemble quoi qu'il arrive. » Rassuré, confiant même, il regarde son meilleur ami alors qu'une lueur de reconnaissance et d'admiration brille dans ses yeux. « Tu as des projets toi ? » Une petite grimace tord ses lèvres alors qu'il réfléchit. « J'aimerais devenir auror... » Murmure Remus. « Mais avec ma condition ce sera compliqué... » Dit-il avec un sourire. « Pourtant j'ai des supers notes... Tout pour rentrer chez les aurors. Il me faut seulement une bonne excuse pour mes petites absences. J'aurais peut-être besoin de l'aide du directeur... Je ne sais pas. »