"... Le chien est le meilleur ami de l'homme..." (Siré)

Un wouf pour oui, deux wouf pour non.

J

uste après les attaques à Pré-au-Lard, Irélia n’était pas beaucoup sortit. Elle n’avait même pas fait trop de conneries, ce qui l’étonnait elle-même. Les cours avaient repris, la vie reprenait son train, mais la jeune Serpentard se rappelait sans cesse des évènements, elle se rappelait encore de chaque détails, de son camarade au sol les bras en croix. Et le pire dans tout cela, c’était les discours de certains élèves de sa maison, les regards qu’elle pouvait se prendre parce qu’elle n’était pas une sang pure. Elle qui avait réussi à s’imposer s’était de nouveau retrouver à batailler pour trouver une place dans sa propre maison. Heureusement qu’elle avait Charlie en dehors pour se changer les idées, et qu’elle avait le Quidditch pour se défouler.

Ce jour-là, à la fin des cours vers 17h, après une longue journée de torture cérébrale, Irélia avait envie de prendre l’air. Elle se traina dans le parc, emmitouflé dans son écharpe aux couleurs de Serpentard, et dans sa cape polaire. Il ne faisait pas forcément froid, mais Lia était une frileuse de nature. Elle dévala les escaliers rapidement, gardant ses affaires de cours avec elle. Elle trouva un coin reculé dans le parc, pour être tranquille. Elle sortit quelques parchemins, et de l’encre, tentant de trouver quoi répondre aux hiboux surprenants qu’elle avait reçu ces derniers temps de la part de Sirius Black à propos de Charlie. Et elle était quasiment sûre et certaine que le Gryffondor partageait les mêmes sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Même si elle ne comprenait pas Charlie, car pour elle il n’était qu’un petit prétentieux, égocentrique, dragueur et narcissique. Elle était même à deux doigts d’écrire à Potter pour lui demander si son pote était malade. Mais non, elle se retenait de toute ses forces, elle ne voulait pas divulguer ce que son amie lui avait confié.

Le vent soufflait légèrement, elle posa son encre sur les parchemins pour ne pas qu’ils s’envolent. Elle finit par fouiller dans son sac et sortir un livre où elle avait caché un comics que sa mère lui avait envoyé ce matin. Elle ne pouvait pas les lire dans sa salle commune, c’était trop moldu pour les Serpentards. Elle se plongea dans sa lecture, ne faisant pas trop attention autour d’elle. Elle cherchait de l’inspiration, et elle espérait que lire Batman, ça l’aiderait, mais en vérité, ça ne résoudrait absolument pas son problème. Elle remonta son écharpe sur son nez, croisant les jambes en tailleur, prenant soin de mettre sa jupe correctement. Elle entendit un bruit près d’elle, elle tourna la tête en fermant d’un coup son livre. Et là elle vit un chien. Oui, un chien, aux allures de Sinistro d'ailleurs dans le parc de Poudlard. Elle y avait déjà croisé des chats, des furets, même des crapauds mais c’était la première fois qu’elle voyait un chien. Il aurait fait nuit, elle aurait peut être eut peur. Elle haussa un sourcil, un sourire en coin, Irélia adorait les animaux. Elle resta assise, se méfiant un minimum, si ça se trouvait, il était plein de puce, ou alors il allait la mordre. « - Hé toi, tu t’es perdu ? » demanda t’elle, comme si un chien pouvait lui répondre. Elle hésitait, mais tendit doucement la main vers lui, comme pour lui montrer qu’elle n’allait rien lui faire.

Le chien est le meilleur ami de l'homme
Il ne supportait pas de rester enfermer. À mesure que les journées passaient, les cours reprenant, il sentait l’adrénaline le saisir. Il ne pourrait pas rester encore longtemps à vivre entre son dortoir, la grande salle, et les salles de cours. Il allait devenir fou, il en était persuadé. Alors, en sortant de son cours d’histoire de la magie, ce soir-là, il avait prit la direction de son dortoir avec l’idée de ne pas y rester. Il devait se dégourdir les jambes. Il devait courir, prendre l’air. Une ambiance particulièrement morose s’était installée dans le château. Suite aux obsèques des étudiants tombés lors de l’attaque, les survivants avaient du mal à reprendre une « vie normale ». Ils n’auraient pas de vie normale, ils sont en guerre. Pensés morbides qui terrassent Sirius depuis des jours, le rendant plus morose et sarcastique qu’à l’accoutumer. Alors quand il annonça aux autres Maraudeurs qu’il les retrouvera pour le dîner aucun d’eux ne fit d’objection. Ils le connaissaient assez pour savoir que c’était inutile.
Laissant ses affaires dans le dortoir, il prit le chemin du parc, et s’assurant que personne d’autre ne s’y trouvait il laissa son esprit se vider et son corps muter.

Etre un Animagus avait de bons côtés. Notamment le fait de ne plus penser comme un humain quand il prenait l’apparence d’un chien. Grand, élancé, musclé, son poil noir et brillant était devenu épais avec l’hiver qui approchait. Il sentait ses sens s’aiguiser ; il inspira profondément l’air, levant les oreilles pour entendre chaque sons qui l’entouraient. Il pouvait deviner les pas des élèves dans les couloirs du château, les bruits des pas dans la neige près des serres, Miss Teigne qui marchait sur un pan de mur non loin. Il se mit alors à courir. Allant rapidement vers la forêt interdite il y trouva un refuge pour laisser son esprit se taire et ses muscles se détendre ; Il courrait, entre les arbres, ignorant les ombres qui pourraient le suivre, ou les créatures qui vivaient ici. La forêt était son terrain de jeu depuis bien longtemps à présent. Il la connaissait par cœur.

Mais il ne pouvait pas se laisser aller à cette fantaisie trop longtemps, il le savait. Il restait quelque part quelque chose d’humain en lui. Alors, au bout d’une demi-heure il reprit le chemin du parc, jouissant de la liberté offert par ce corps animal encore un peu. Mais alors qu’il rejoint le parc, il voit se dessiner une silhouette, où il se tenait tantôt. Il n’eut pas de mal à reconnaître Irélia Morgan, lisant un livre dont les images ne semblaient pas bouger. Intrigué, il approcha de la jeune femme, doucement pour ne pas l’effrayer. Il lança une sorte de grognement curieux et elle leva les yeux pour le regarder. Il ne bougea pas, amusé de croiser la Serpentarde. « Hé toi, tu t’es perdu ? » Il lance un bruit étrange, qui ressemble à un ricanement moqueur. Il a l’air perdu ? Sérieusement ? Alors qu’elle tend une main vers lui, il penche la tête de côté, semblant se demander s’il devait oui ou non s’approchait. Mais décida que ce qu’elle faisait ici l’intriguait assez pour qu’il se laisse aller à cette fantaisie.
Il s’approcha, la laissant caresser son poil. Irélia l’amie des animaux, qui l’aurait cru ? Pensa-t-il avant de se pencher pour voir ce qu’elle lisait. Il renifla un instant le livre d’image avant de s’en détourner, son regard attiré par un parchemin qui dépassait de son sac, et où il pouvait lire son nom inscrit, mais rien de plus.

Un wouf pour oui, deux wouf pour non.

E

lle regardait autour d'elle, puis reporta son attention sur ce chien, qui avait aboyer d'un air étrange. Limite il rigolait, Irélia trouva ça étrange. Elle se demandait vraiment d'où il pouvait sortir, mais il avait l'air propre et soigné, même s'il n'avait pas de collier. Il appartenait à quelqu'un, sûrement une personne de Pré-au-Lard, et ce toutou avait envie de faire un tour. Elle le regarde pencher la tête sur le côté, comme s'il réfléchissait si oui ou non il devait s'approcher. Puis au final, il s'approcha, et Irélia lui grattouilla la tête d'une main. "- C'est que tu es adorable toi ! Je pourrais te grattouiller toute la soirée." Elle ne craignait rien a prendre cette petite voix enfantine devant ce chien, non ? Elle le laissa renifler son livre, elle le rouvrit d'ailleurs pour continuer sa lecture l'air de rien, grattouillant toujours la tête du toutou. Elle montra une des images au chien, elle se sentait mieux en présence d'un chien qu'en présence de personne. "- Là tu vois, c'est Batman. C'est un mec super fort, et super riche. Et là c'est le Joker, c'est le méchant." Elle marqua une pause de quelques secondes. C'était totalement stupide de discuter avec un chien. Elle regarda justement le dit chien, rigolant d'elle même. "- Enfin je te dis ça, je suis même pas sûre que tu comprennes. Ni même que tu t'intéresses à Batman." Elle posa le livre a côté d'elle. "- Tiens vu que je ne connais pas ton p'tit nom, et que tu es noir, je vais t'appeler Batman, ça te plait ?"

Elle finit par le grattouiller des deux mains, et vu qu'il ne bougeait pas, il devait apprécier. Il détournait sa tête vers son sac, d'où dépassait le début de sa lettre pour Sirius. Et rien que le fait de la regarder la fit soupirer un peu bruyamment. Elle ne savait pas comment s'en sortir sans trahir son amie. Elle regarda le chien d'un air un peu désespéré. "- Tu as bien de la chance d'être un chien. Je t'envie un peu." Irélia s'imaginait être une petite Cavalier King Charles gambadant dans une prairie Irlandaise. Elle secoua un moment la tête, puis finit par ressortir son parchemin tout en grattouillant d'une main "Batman". Elle voulut tenter un truc. "- Alors un Wouaf pour oui, deux Wouaf pour non... Tu me comprends Batman ?" Oui, elle était désespérée à ce point...

Le chien est le meilleur ami de l'homme
« C'est que tu es adorable toi ! Je pourrais te grattouiller toute la soirée. » Pendant un court instant il s’imagine l’entendre dire cela alors qu’il aurait sa forme humaine, et l’idée lui semble si risible qu’il lâche un aboiement moqueur. Mince ! Il devrait faire attention à ne pas se montrer « trop humain » une propension qu’il avait de temps en temps. SI cela amusait James ou Remus il doutait qu’apprendre que le chien qu’elle avait devant elle n’en était pas vraiment un amuserait Irélia Morgan. Et il était bien trop intrigué par la jeune fille actuellement pour risquer de voir sa couverture faillir. Pour l’heure il se laissait gratouiller, sa queue battant l’air avec jovialité.
Finalement, alors qu’il regarde ce qu’elle tient entre les mains, reniflant le livre – probablement moldu – elle le tourne vers lui pour lui en montrer les images. Elles ne bougeaient pas. « Là tu vois, c'est Batman. C'est un mec super fort, et super riche. Et là c'est le Joker, c'est le méchant. » La tête penchée sur le côté, assis sur son postérieur, le chien l’écoutait avec un intérêt de l’ordre de la fascination. Il regardait les images devant lui en essayant d’y trouver un sens. C’était la première fois qu’il voyait un truc pareil, et il inscrit dans son esprit les noms qu’elle emploie : « Batman » « Joker » « super fort » « méchant »… « Enfin je te dis ça, je suis même pas sûre que tu comprennes. Ni même que tu t'intéresses à Batman. » Si, Si, Si… pensa-t-il en se tournant vers elle, la langue pendante, et la queue bougeant à un rythme effréné. Il devait se trouver un truc comme ca. Comment elle avait dit que ca s’appelait déjà ? Un Batman ? Un Joker ? Autre chose ?

Alors qu’il avait toujours les yeux rivés sur les images immobiles, elle le posa près d’elle, et il le suivit des yeux, se rapprochant d’Irélia comme le renifler encore. « Tiens vu que je ne connais pas ton p'tit nom, et que tu es noir, je vais t'appeler Batman, ça te plait ? » Hum… Batman. L’homme chauve-souris. Elle est atteinte. Il devait faire part de cette rencontre aux autres Maraudeurs, c’était un fait. Preuve qu’Irélia Morgan était véritablement différente des autres, et il se demandait à l’instant si c’était une bonne chose ou non. Mais pourquoi pas, après tout, si cela pouvait lui faire plaisir. Il lança un jappement de consentement, avant que son regard ne tombe sur la lettre où son nom était noté. « Tu as bien de la chance d'être un chien. Je t'envie un peu. » Etait-ce lui ou le ton de la jeune femme était soudainement résigné ? « Alors un Wouaf pour oui, deux Wouaf pour non... Tu me comprends Batman ? » Non définitivement il ne se ferait pas à ce nouveau « nom » et il le cachera aux autres Maraudeurs. Il préférait de loin Patmol. Qu’importe, là n’était pas la question. Est-ce qu’un chien qui comprendrait tout ce qu’elle raconte serait « trop » étonnant dans un monde sorcier ? Hum… « Wouaf ! » Il décida que non. Placé devant elle, assis, la queue battant, il décida qu’engager cette conversation qui promettait d’être très … intéressant.

Un wouf pour oui, deux wouf pour non.

E

lle se contentait de continuer de le grattouiller, observant les réactions de ce chien, qui se révélaient surprenantes. Il avait vraiment l'air de comprendre ce qu'elle disait, pire il avait l'air d'être intéressé par son livre. Irélia ne se posait pas plus de question que ça, elle qui avait du mal à dormir ces temps-ci n'aurait même pas songer une seule seconde au fait qu'il pouvait être autre chose qu'un chien. Lia ne voyait là qu'un compagnon de fortune pour passer un peu le temps, et lui remonter un peu le moral. Elle était comme ça, elle préférait les animaux aux humains. Cette petite situation la faisait juste rire doucement, vérifiant de temps en temps que personne ne passait. Elle aurait trouvé ça bête que quelqu'un la voit être adorable, limite... gentille ? "- T'as l'air d'apprécier mon comics toi, c'est vrai que c'est sympas à lire." Elle secoua la tête d'un air vif "- Je discute avec un chien, je deviens grave." C'était plus pour elle qu'elle avait dit ça qu'autre chose.

Par la suite, il répondit un Wouf. Il comprenait. En même temps, un chien, c'était pas stupide, si on arrivait à les dresser, c'est qu'il devait comprendre. Oui, cette idée était stupide. Mais elle avait besoin de parler à quelqu'un, et elle ne pouvait pas, alors dans sa tête, l'idée de se confier à un chien n'était pas si conne que ça. "- Bon, c'est une bonne chose que tu me comprennes." Même au chien, Irélia avait du mal. Elle regarda Batman "- J'ai une amie, une très bonne amie, elle est amoureuse d'un garçon. Et ce garçon, c'est le pire crétin du monde. Non, le pire crétin, c'est Johansson. Mais il arrive en second." Elle se trouvait très stupide. "- Mais je crois que ce garçon, il l'aime aussi. Sinon, il m'aurait pas demander à moi pourquoi elle est si distante." Elle grattouilla un instant d'un air absent. "- Mais vu que tu es un chien, tu ne sauras pas ce que je dois faire..."

Le chien est le meilleur ami de l'homme
« T'as l'air d'apprécier mon comics toi, c'est vrai que c'est sympas à lire. » Il aurait pas exactement utilisé le terme « apprécié » mais disons plutôt que cela « l’intriguait ». Sans doute parce que même en Etude des Moldus ce n’était pas le genre de chose qu’ils étudiaient. Il se demanda bien pourquoi. Finalement il y avait bien plus intéressant que de connaître la journée type d’un moldu ou tous les moyens de transport dont ils usaient. Quoi qu’il admettra un certain attrait pour les « motos », s’étant promis de s’en trouver une dés les vacances de Noël. Mais pour l’heure il se rendit compte que les Moldus cachaient encore pas mal de surprises, qui avaient toujours pour lui la même fascination. « Comics » c’était donc le nom de cette chose ? Il tachait de s’en souvenir, alors qu’il reporta son attention sur la Serpentard. « Je discute avec un chien, je deviens grave. » Il se contenta de japper, de toute façon déjà bien conscient de la déviance mentale de la jeune femme. Etrangement il découvrait que sous ses airs de serpents vicieuse, Irélia Morgan était aussi gentille et … Non. Lui aussi commençait à divaguer. Sa « gravité » semblait être contagieuse.

Ils entamèrent une conversation par la suite qui – si elle était perçue de l’extérieur – pouvaient les faire interner à Sainte-Mangouste sans préavis. « Bon, c'est une bonne chose que tu me comprennes. » Il en était persuadé lui aussi. L’écoutant avec intérêt il attendit quelque instants alors qu’elle semblait chercher ses mots. Qu’est-ce qui pouvait bien mettre Irélia Morgan dans cet embarras ? « J'ai une amie, une très bonne amie, elle est amoureuse d'un garçon. Et ce garçon, c'est le pire crétin du monde. Non, le pire crétin, c'est Johansson. Mais il arrive en second. » Il ne put contenir un aboiement qui tenait de la moquerie, comme pour parfaire son discours. Johansson était pas mal dans son genre. Le Gryffondor partageait son dortoire depuis sept ans, et ils s’entendaient plutôt bien à dire vrai. Cela dit, entendre Morgan le traiter de crétin le faisait toujours rire. Du reste, ses histoires de « filles » ne trouvaient pas chez lui le moindre intérêt pour l’instant. « Mais je crois que ce garçon, il l'aime aussi. Sinon, il m'aurait pas demander à moi pourquoi elle est si distante. » Elle l’aime, il l’aime, où est le problème alors ? Perplexe, le chien la fixait avec un air presque grotesque. Irélia Morgan était donc la fille à laquelle on pensait pour jouer les marieuses ? Intéressant. « Mais vu que tu es un chien, tu ne sauras pas ce que je dois faire... » Vexé, il ne chercha pas longtemps la solution, mettant son museau dans le sac de la jeune femme pour en retirer un parchemin et une plume qu’il fit tomber sur ses genoux, avant de reprendre sa place.

Puis. Illumination. Attends, attends. Irélia Morgan a pas énormément de « bonnes amies » et à dire vrai je ne lui connais que Charlie… Charlie était amoureuse. Charlie était amoureuse d’un type qui l’aimait aussi et qui avait demandé l’aide d’Irélia ? Respire Sirius… Respire… te déconcentre pas… Etreint d’une jalousie non accoutumée, il fixa le parchemin, espérant découvrir le nom de celui qui prétendait pouvoir conquérir le cœur de Charlie Davis.

Un wouf pour oui, deux wouf pour non.

I

l avait l’air de confirmer qu’elle devenait grave, ce qui la convainquit totalement. Au point où elle en était, elle s’en fichait d’avoir l’air grave ou non. Elle était presque persuadée que c’était la meilleure chose à faire, que de parler à ce chien. « - Tant que j’ai l’air grave seulement devant toi, je m’en fiche ! ». Elle regarda autour d’elle, gardant cet air enfantin. « - Toute cette discussion restera entre nous, n’est-ce pas ? » Elle aurait pu limite lui faire un bisou sur le crâne, mais elle se contenta de grattouiller.

Elle laissa le chien poser le parchemin sur ses genoux avec la plume. « - Je n’ai pas beaucoup d’amie tu sais, si je trahie celle-là en racontant tout, je me le pardonnerais jamais. » Elle ne savait pas quoi écrire à Black. Elle fit tourner la plume autour de ses doigts. « - En plus c’est pas comme si elle avait choisi un gars de confiance. Enfin, quoi, Black. Je l’ai toujours vu avec une fille différente chaque jour. Je comprends qu’elle ne veuille rien dire » Elle abusait peut-être, ce n’était pas chaque jour, mais ce n’était pas loin de ça. Elle gribouilla sur le parchemin, passant plusieurs fois sur le B du nom de famille BLACK écrit sur le parchemin. « -Mais après tout, s’il l’aime vraiment… » Elle marmonna « - Pourquoi les Gryffondors sont des crétins ? » Oui, parce qu’elle-même était attirée par un Gryffondor. C’était peut-être même pire que ça. Mais revenons-en à Charlie. Elle continua à faire tourner la plume. « - Tu vois pourquoi j’aimerais être un chien ? Au moins, les histoires d’amour ne seraient pas si compliqué, on se contenterait de… » Elle stoppa sa phrase avant de devenir vulgaire, et de pouffer de rire toute seule. Mais ça ne résolvait pas son petit souci. « - Je devrais peut-être écrire à Potter… »

Le chien est le meilleur ami de l'homme
Lorsqu'il était sous sa forme Animagus, Sirius avait tendance à être plus agréable à vivre que sous sa forme humaine. Une remarque que James lui faisait relativement souvent avant de lui conseiller de rester un chien pour le reste de sa vie. Sympa l'ami. Mais force est de constater qu'en tant qu'humain il ne se serait jamais contenté de regarder Irélia Morgan, riant - ou aboyant - à ses mots avec une bonne humeur évidente. Il se surprenait même à trouver la situation plaisante. « Tant que j’ai l’air grave seulement devant toi, je m’en fiche ! » Il est certains que si les autres apprenaient combien elle pouvait être dérangée - dans le bon sens du terme cela dit - sa réputation risquait d'en prendre un coup. Aucun autre Serpentard ne pouvait se vanter d'être aussi « humain » et elle risquait fort d'être mise de côté à cause de cela. Non ? Dans l'esprit de Sirius, ce qu'il se passait dans les sous-sols de Poudlard n'avait rien de réjouissant, et en découvrant le côté lumineux de Morgan il se demanda si elle avait vraiment sa place chez les verts. « Toute cette discussion restera entre nous, n’est-ce pas ? » Laisse moi réfléchir... Non. Oui alors seulement si cette conversation est dénuée d'intérêt. Alors il est certain qu'il n'aurait rien à raconter. Il lâcha un aboiement, comme elle lui demanda de le faire quand il la comprenait et attendit qu'elle se mette à parler de ses problèmes.

Problèmes de coeur. Le genre de chose qui échappait complètement à Sirius. La situation ne semblait pas commode mais de son point de vue il n'y avait qu'une chose à faire : écrire la vérité ? « Je n’ai pas beaucoup d’amie tu sais, si je trahie celle-là en racontant tout, je me le pardonnerais jamais. » La trahir en disant au mec en question qu'elle l'aime ? S'il s'agissait de Charlie Davis alors elle avait raison. Qu'elle ne dise rien. Jamais. Qu'elle prouve même à Charlie qu'elle méritait mieux. Amplement mieux qu'un avorton de Poudlard. D'ailleurs, elle devrait envoyer une lettre à ce crétin fini en lui demandant d'oublier la jolie Serdaigle. D'oublier même l'idée de penser à peut être sortir avec elle. Il lâcha un aboiement de consentement. Elle avait raison. Qu'elle garde ces sentiments réciproques secrets. Sinon... Sinon tu perdras toutes tes chances avec Charlie. La ferme.

Elle tenait la lettre, faisant tourner la plume, apparemment peu décidée à écrire quoi que ce soit. C'est bien. « En plus c’est pas comme si elle avait choisi un gars de confiance. Enfin, quoi, Black. Je l’ai toujours vu avec une fille différente chaque jour. Je comprends qu’elle ne veuille rien dire » ... Pardon ? Sa queue s'arrêta de battre, et il perdit son sourire canin, sa langue retrouvant sa place dans sa bouche, alors qu'il la fixait avec un air... choqué ? Black ? Très éloquent. Que dire ? Que faire ? Aboyer ? Une, deux, trois, quatre fois ? Qu'est-ce qu'elle ... ? Chalie est amoureuse de toi. Impossible. C'était tout bonnement impossible. « Mais après tout, s’il l’aime vraiment… » Tu es amoureux de Charlie. C'était déjà plus probable, expliquant ces pensés, et ces réactions qui l'assaillaient depuis le début de l'année en présence de Charlie Davis. Il restait choqué, perplexe, n'ayant plus aucune réaction devant les paroles d'Irélia. Il essayait de retrouver le cours normal de ses pensés sans vraiment y parvenir. Ca n'a aucun sens. Impossible. Impossible...

« Pourquoi les Gryffondors sont des crétins ? » Vexé. Et pourquoi les Serpentards sont des sournois ? Les Serdaigles des rabats-joie ? Les Pouffsouffles inintéressants ? Ca va les préjugés Morgan ? Il lâcha un grognement de mécontentement, et sembla se renfrogner. Son esprit était vidé de toute pensé cohérentes à présent. Il tentait de... « Tu vois pourquoi j’aimerais être un chien ? Au moins, les histoires d’amour ne seraient pas si compliqué, on se contenterait de… » Peut être que je devrais rester un chien moi aussi finalement. Elle se mit à rire, sous l'air perplexe du chien. Elle pouvait toujours être une vraie chienne et ne pas se compliquer la vie avec l'amour. Un peu comme toi. La ferme. « Je devrais peut-être écrire à Potter… » Non. « Wouf. Wouf. » Pas James. Pourquoi ? Parce que... Parce que... Parce qu'il ne maitrisait plus rien de ses réactions. Il devait se calmer et tenter d'y voir plus claire. Alors il fit la première chose qui lui passa par la tête : il se saisit de la plume, et du parchemin et les retira des jambes de Morgan pour partir avec, en grognant.

Un wouf pour oui, deux wouf pour non.

I

rélia se cassait toujours la tête, et elle ne le faisait pas pour n’importe qui. Elle ne l’aurait jamais fait juste pour Black. Alors là le dilemme était cornélien, et plus elle réfléchissait, plus Irélia avait envie de leur dire de se débrouiller seuls. Mais non, elle n’était malheureusement pas comme les autres Serpentards. Elle avait un sale caractère mais elle était une amie fidèle et généreuse. Et elle avait certains principes, comme toujours soutenir ses amis. Sauf que là son amie déconnait trop. Sirius Black. Vraiment ? Mais elle ne pouvait pas juger, elle s’était bien entiché d’un crétin elle aussi.

Alors oui, pour le coup demander avis à un chien semblait le plus plausible, ça ne pouvait pas être pire. C’était fou. Totalement grave. Mais tant pis, de toute façon personne n’avait entendu quoi que ce soit. Croyait-elle. Si elle avait pu ne serait-ce qu’une seconde savoir…
Elle l’observa un instant, il avait perdu sa joie, le pauvre. Avait-elle dit quelque chose de mal ? Non mais, c’était un chien, comment aurait-elle pu dire quelque chose de mal ? Elle se gratta la tête, d’un air un peu perplexe. Il semblait la regarder avec un air… choquer ? « - Tu vas bien ? Tu as mal quelque part ? » Elle ne voyait pas d’autre raison pour que ce chien se sente d’un coup comme ça.

« - T’es le chien d’un Gryffondor pour te mettre en rogne comme ça ? » Elle haussa un sourcil, lui qui était si adorable il y a même pas une minute semblait pas très content. Elle ne comprenait plus rien. D’ailleurs quand le chien se rapprocha pour lui piquer son parchemin et sa plume, Irélia eu un petit mouvement de recul. Elle avait peur qu’il l’a morde quand même. « - Hé mais qu’est-ce que tu fais ? » Irélia se lança en avant à genoux dans l’herbe pour tenter de rattraper son parchemin et sa plume, mais bon, elle n’avait pas l’ombre d’une chance pour le rattraper. Si quelqu’un tombait sur ce parchemin avec son écriture et avec juste écrit Black dessus, elle se demandait ce qui allait se passer. De toute façon, elle ne voulait pas se casser la tête à courir derrière un chien. Elle se contenta de lancer « - Je t’aime plus Batman, c’est fini. » en se replaçant à sa place initiale. Non mais vraiment, un sale caractère ce chien.

Le chien est le meilleur ami de l'homme
Il n'arrivait plus à penser avec cohérence, les mots d'Irélia tournant dans son esprit sans trouver le moindre sens pour lui. Il n'arrivait pas à admettre ce qu'elle était en train de dire. Peut être était-elle en plein délire. Peut être qu'il ne s'agissait pas de Charlie après tout. Elle n'en avait pas fait mention directement, et il pouvait se fourvoyer. Après tout il ne connaissait rien d'Irélia Morgan. Elle était amie avec Charlie, certes, mais elle ne devait pas être la seule à entrer dans ses bonnes grâces. N'est-ce pas ? Et il n'était clairement pas le genre de garçon à passer inaperçu ou à ne pas avoir son propre fan club dans l'enceinte de l'école. Un fait qui lui valait les moqueries des Maraudeurs. Mais il s'en accommodait assez bien, finalement. C'était plaisant d'être au centre des discussions et des espoirs de ces jeunes filles. En ce qui concernait Charlie... Non, ca ne pouvait pas être elle.
Malgré tout la réaction qu'il avait été assez vraisemblable pour sa nature profonde. Prenant la plume et le parchemin il partit en courant et en grognant. « Je t’aime plus Batman, c’est fini. » Qu'importe, il ignora le cri de la jeune femme derrière lui pour se trouver un coin plus tranquille. Allongé dans l'herbe humide et fraiche il fit du parchemin des morceaux difformes et de la plume... Un souvenir de plume. Il avait vidé son esprit, se concentrant sur les sensations que lui procuraient son enveloppe animale.

Finalement observant autour de lui, et se rendant compte qu'il était seul, et sous le couvert de quelques arbres, il retrouva sa forme humaine. Debout il observa d'un air sceptique le reste de parchemin et de plume. Soupire. Finalement il se décide à retourner vers le château, pour diner, tentant d'oublier cette conversation plus que bouleversante.

THE END.

» Défis ♠ Je suis le meilleur, je veux le prouver !
» Le meilleur moyen de réaliser l’impossible est de croire que c’est possible ♫ Milana M. Mitchell
» Le meilleur moyen de réaliser l’impossible est de croire que c’est possible ♫ Milana M. Mitchell
» "Quel meilleur endroit qu'un Starbuck pour des retrouvailles entre amies ?" - Charlotte et Mélody