GREDISA - Just promise you won't let me go ☆ OS

Ceux qui se sont battus, ceux qui ont survécut il y a trois ans sont presque tous là. La musique est forte à l'oreille de la sorcière. Le brouhaha incessant des discussions, l'alcool dans les verres, les corps dansant sur la piste... Tout le monde semble heureux ou tout le monde fait semblant de l'être. Pour les vivants, pour ceux qui sont morts, pour ceux qui auraient pu vivre, être là parmi eux. En soupirant, l'étudiante de serdaigle regarde la foule, ces mines réjouies qui se pavanent en discutant, en se retrouvant. Le rendez-vous des survivants, quel nom vraiment ! Pourtant, malgré sa répartition chez les bleu et argent, Lisa aime bien rire et s'amuser, flirter à l'occasion, profiter de sa jeune vie puisque le garçon qui l'intéresse ne semble pas la voir. Il ne la voyait pas avant le 2 Mais. Il ne la voit encore moins aujourd'hui. Il ne voit plus personne. Lisa songe que c'est une belle fête. Le genre de fêtes qui plaisaient aux jumeaux Weasley. Mais Fred est mort et, avec lui, George l'est un peu aussi.

Dans cette ambiance trop heureuse d'un coup, Lisa a vraiment l'impression de s'étouffer. Oui oui, célébrer la fin de la guerre c'est bien joli mais comment sourire, comment ne pas penser aux morts ? Le verre de la jeune femme tombe et se brise sur le sol. personne n'y fait attention. Tout le monde se fiche de tout. Les gens sont morts et le monde avance. Mais George recule. Et Lisa ne veut pas avancer sans lui. Elle veut l'aider. Peut-être pas lui faire tourner la page, ce ne sera probablement jamais possible, mais l'aider à se relever. Fred et George, jumeaux et âme-sœurs, à se comprendre sans parler, à rire d'un regard. Amoureuse de George, Lisa a toujours pensé qu'il n'y aurait jamais de place pour une femme dans la vie de l'un ou de l'autre. Alors elle n'a jamais parlé, se contentant d'aller régulièrement à la boutique pour le voir, sous couvert de faire des achats.

La jeune femme se rappelle bien ce 2 Mai d'il y a trois ans, quand son regard a croisé ce corps au sol, que ses yeux se sont embués de larmes, qu'elle a cru l'avoir perdu et s'en jeté sur lui, pétrifiée, terrifiée, le cœur battant follement. Elle se souvient avoir croisé le regard de George, interdit devant le corps de son frère, avoir alors compris son erreur. Elle qui les avait toujours différencié n'en étais plus capable au milieu des décombres. Elle se souvient de l'air hébété de George avançant vers le corps fauché d'un éclair vert, de ses larmes, de son cri, de son déni.

Rouvrant les yeux, elle réalise qu'elle est encore au milieu de la fête, son verre à ses pieds, le contenu répandu légèrement absorbé par un pan de sa robe. Cela ne fait rien. Lisa quitte la grande salle. Si George n'est pas ici, la sorcière sait où le trouver. Il aura profité que l'école soit ouverte aux anciens, elle en est presque certaine. Il est forcément ici, il ne peut pas être ailleurs, pas ce soir. La sorcière rejoint le couloir où cette explosion a eu lieu, où Fred est mort. George est bien là. Lisa s'approche. George frissonne. Il n'a pas besoin de se tourner, il sait que c'est elle.

"- Bonsoir Turlupin."

Le surnom qu'il lui a donné il y a quelques années déjà, quand Fred était encore vivant. Lisa sent que George est froid, elle le dérange sûrement, il voulait peut-être être seul avec "son frère". D'un coup, elle se sent idiote d'être venue et elle reste plantée là, loin de se douter que ses pensées ne sont pas exactes.

"- Je savais que tu viendrai. Mais j'espérais être parti avant." lance George le regard dans le vide.

Lisa réalise qu'il est assit sur le rebord de la fenêtre. Les jambes à l'intérieur peut-être mais elle a peur. Peur parce qu'un accident, ça arrive vite bien souvent. Elle approche doucement de lui en le dévisageant.

"- Tu devrai descendre George."
"- Tu as peur que je me jette ?"
"- Non." ment Lisa. "Pas du tout. Mais tu va faire une bêtise."
"- Pas du tout."

George est aussi menteur que Lisa à vrai dire, alors qu'il se penche légèrement en arrière, inquiétant la jeune femme qui sent son coeur cesser de battre sous l'effet de la peur. Par Merlin ne peut-il donc pas descendre, se mettre debout, afin qu'elle soit rassurée sur ses intentions ?

"- Je lui avais dis pourtant... il ne m'a pas prévenu... C'est fou comme parfois ce sont les personnes les plus proches qui vous blessent hein Lisa ?"
"- Je... je ne comprend pas George... Qu'as-tu dis ? A qui ?"
"- Fred. C'est à Fred que je l'ai dit. Et il ne me l'a pas dit lui." répond le sorcier en la fixant sans vraiment la regarder.
"- Je ne comprend toujours rien George..."
"- Mais que vous étiez ensemble Lisa par Merlin !" cri le jumeau depuis le bord de sa fenêtre. "A force de te voir, de te parler quand tu venais à la boutique... Je lui avais dis que j'étais amoureux de toi et mon propre frère n'a pas eu la décence de me dire que tu étais déjà prise ! Mon propre frère !" hurle George et Lisa ne l'a jamais vu dans un tel état. "C'était mon frère et il est mort ! Et je suis là à lui en vouloir parce que..."

Lisa reste paralysée par la situation, les mots désespérés de George, la situation confuse entre les deux frères, qui se dessine peu à peu sous forme de schéma dans son esprit... Son cœur bat la chamade. Ils doivent parler de cela ici et maintenant ? Lisa ne s'attendait pas à une telle discussion.

"- Nous n'étions pas ensemble George, tu te fais des idées." répond la sorcière honnête, en comprenant plus ou moins tout l'impact de la conversation, tout ce que cela signifie.
"- C'est cela. C'est pour ça que tu le tenais contre toi il y a trois ans ? Que tu pleurais ? Allez me raconte pas d'histoire, je suis un grand garçon maintenant !"

Lisa le détaille du regard, tristement. George a perdu sa joie de vivre depuis ce jour, en perdant pour toujours une moitié de lui. La sorcière ne peut même pas imaginer ce que cela fait alors qu'elle est fille unique. Mais elle voit sur lui comme c'est dévastateur. Elle donnerait n'importe quoi pour revoir le George souriant qu'elle croisait dans les couloirs de l'école, qui avait une farce en tête, un mauvais tour à jouer.

"- Et tu sais ce qui fait le plus mal c'est pas tant son absence ou le fait de ne plus l'entendre finir ses phrases. On vit, on meurt, c'est la vie. Il était trop jeune mais j'ai finis par me faire... plus ou moins une raison. Non ce qui fait le plus de mal Lisa, c'est qu'il t'ai eu et que je ne peut pas t'avoir !" avoue George en se maudissant de l'avoir dit.
"- Je ne pleurait pas Fred."
"- C'est ça."
"- Je te pleurai toi." avoue Lisa en prenant son courage à deux mains, surprenant par la même occasion son interlocuteur.
"- M... Moi ?"
"- Toi. Ce jour là je... je me suis trompé, avec le stress et... tout ça..."

Lisa n'a pas le temps d'achever ses propos, qu'une paire de lèvres rencontre doucement les siennes, presque timidement. Un baiser chaste, puis plus passionné. Le cœur de Lisa bat la chamade et quand ils se séparent elle rit avant de recommencer, comme George l'amuse avec son air ahuri, n'osant pas croire que pendant tout ce temps, ils ont fait fausse route tout les deux. Dire qu'il la croyait avec Fred et en avait voulu à son frère de le lui avoir caché... Parfois on se croit mort. Et parfois la vie nous donne une nouvelle raison de vivre.

Ce jour-là, Lisa descend quatre à quatre les escaliers de l'appartement afin de rejoindre la boutique, seulement enveloppée de sa serviette de bain. Il est sept-heure et demi alors que George fignole les derniers détails en vu de l'ouverture de la boutique Weasley & Weasley, farces pour sorciers facétieux. Même s'il n'y a plus qu'un seul Weasley pour travailler là, aidé de la fille qui partage sa vie depuis six mois. Lisa arrive en trombe dans la boutique encore vide, en montrant ses cheveux bleu et bronze à son compagnon.

«- George Weasley ! Tu va payer pour ce massacre capillaire tu m'entends !?» cri la sorcière sans être vraiment en colère, avant d'attraper la première bombe puante qui passe à portée de sa main, pour la jeter sur George.

Pour le couple, c'est une journée comme les autres, un samedi matin comme n'importe quel autre matin de la semaine, à rire et se chamailler, se jouer des mauvais coups. Pas par méchancetés mais par jeu. Personne ne croirait qu'ils ont presque vingt-deux ans pour l'une et vingt-trois ans pour l'autre, à les voir courir comme ça dans la boutique en se chamaillant.

En riant, Lisa fonce vers les escaliers qui ramène à l'appartement, les gravissant quatre à quatre alors que George est sur ses talons. Il la rattrape au dernier moment, quand elle allait atteindre son objectif et la retourne alors, pour la plaquer le dos contre la porte et voler ses lèvres en riant. Lisa le repousse avec une mine dégoutté comme il porte encore sur lui l'odeur de la bombe puante et George tire la langue à sa douce en croisant les bras sur sa poitrine. Échec et mat ? Que nenni. Lisa attrape la poignée et ouvre la porte. Prestement, elle entre dans le vestibule et ferme la porte derrière elle en s'appuyant dessus pour qu'il ne puisse pas ouvrir et tout deux rient encore de leur bêtise.

«- Lisaaaaaaaaa» scande la voix faussement menaçante de George derrière la porte et la demoiselle retient son souffle. «Ma chérie, ôte moi d'un doute... tu pèse bien quoi... cinquante kilos tout mouillé ?» demande le sorcier et Lisa ne répond pas, elle sait qu'il n'a pas tord. Elle n'a pas beaucoup de force et n'est pas bien épaisse. George n'a aucun mal, du coup, à ouvrir la porte avec sa force de batteur et l'ancienne attrapeuse de serdaigle n'a pas d'autre choix que de fuir, encore, mais le bras de son cher et tendre se glisse autour de la taille de cette dernière et l'entraîne avec lui, la faisant tomber sur le canapé où il la maintient et la regarde en riant, la faisant rire aussi.

Enfin, les deux amoureux calment leurs rires et leurs lèvres se rapprochent alors pour se lier l'une à l'autre dans un geste tendre. Quand ils se séparent, Lisa sourit encore en regardant George et elle pousse délicatement une mèche de cheveux du sorcier derrière l'oreille de ce dernier pour dégager sa vue. Amoureusement, elle vient l'embrasser encore une fois, avec un sourire taquin.

«- Tu va vraiment accueillir tes clients dans cet état ?»

«- Je crains que non, il se trouve qu'une espèce de sale aiglonne m'a barbouillé de puanteur !» rit le sorcier avant de se lever, pour aller prendre une seconde douche tandis que Lisa, toujours vêtue de sa serviette, file rapidement se vêtir d'une robe bleu.

Avant que George n'ai eut le temps de finir sa douche, sa copine se dirige vers la salle de bain, ouvre la porte et baisse légèrement la température d'un coup de baguette, arrachant un hurlement à son partenaire, lequel cri un « Lisa » tonitruant, mais la rouquine s'enfuit déjà pour rejoindre la boutique et ouvrir, laissant une flopée de clients s'engouffrer entre les rayons, allant de l'un à l'autre pour apporter des conseils. Alors, quand George revient, il trouve sa douce fort occupée et un sourire se dessine sur ses lèvres comme il la regarde travailler, depuis l'embrasure de la porte, les bras croisés sur sa poitrine. Indéniablement, cette fille l'a sauvé. Et il ne comprend toujours pas comment elle a put le choisir. Mais il s'en fiche un peu, tant qu'elle est là.

«- Ne m'aide pas surtout !» lance Lisa quand elle a cinq minutes, pour le décider à se bouger et le voilà qui se mêle aussi à la foule.

Pendant l'affluence des clients, ils ne se voient pas trop, étant tout deux bien trop occupés. Alors ils s'envoient quelques regards. C'est vraiment un matin normal pour George et Lisa. Ou presque. Vers onze heure, comme il y a un peu moins de monde, le lion attrape son aigle par la taille et embrasse son épaule en souriant.

«- Tu sais que tu as été vilaine ce matin et que tu me paiera ça Lisa ?» susurre-t-il.

Lisa le sait. La partie n'est jamais finie avec George, elle reprendra ce soir, quand la boutique sera fermé, elle en est certaine. Elle sait qu'il prépare déjà quelque chose, à voir le petit sourire espiègle sur son visage. Lisa est certaine qu'elle va « douiller » comme il dit si élégamment. Mais elle commence à si bien le connaître aussi, que parfois elle anticipe une blague, comme lui anticipe les siennes.

«- Ce que je ne t'ai pas dis c'est que je serai dans mon élément. Au terrier. Maman nous invite à dîner, elle veut te rencontre. Elle a dit « enfin » parce que je lui parle de toi depuis un moment. » dit-il en venant embrasser son front pour la rassurer, comme il remarque qu'elle a légèrement pâli. Et puis la boutique reprend le dessus et il s'écarte d'elle pour rejoindre un client à la recherche de conseil, laissant derrière lui une Lisa au cœur battant, qui finit par retourner travailler un peu comme un automate, l'esprit focalisé sur la soirée à venir. Et d'un coup elle se rend compte de ce que cela signifie, des présentations officielles aux parents. De fait, elle cherche George des yeux et lui adresse un petit sourire heureux.

Tout est prêt. Le sorcier ne doute pas que Lisa appréciera la surprise qu'il lui réserve. Cela fait un moment qu'il prépare cela et il ne doute pas que cela va marquer sa douce. Ce matin, Lisa n'a pas sût se lever, trop fatiguée par une potion que le sorcier avait mise dans son jus de citrouille de la veille. La rousse avait bien senti quelque chose d'anormal en sentant le breuvage, mais pour faire plaisir à son cher et tendre, elle n'a rien dit et elle a bu son verre, l'air de rien, pour que la blague du sorcier puisse marcher. Elle aime lui faire ce petit plaisir. Seulement, elle l'a amèrement regretté ce matin. Et lui, dans l'embrassure de la porte, jouait le petit-ami compatissant, lui apportant le petit déjeuner au lit avant de descendre pour travailler.

La journée est bien entamée, il est presque midi et George se doute que sa douce doit être debout maintenant. Il ne lui a pas donné assez de poudre maladisante pour qu'elle soit mal toute la journée. Elle sera bientôt sur pieds et le sorcier qui va d'un client à un autre le sait fort bien. Lisa, sa douce Lisa, descendra de leur appartement pour venir travailler et se venger de lui, il le sait. Elle aura une idée en tête. Mais lui la prendra de court. Parce que tout est prêt. Tout est en place et il sait ce qu'il a à faire. Il sourit en regardant encore une fois la pendule, fier de lui. Elle ne s'attendra jamais à ça.

Lisa dans l'appartement enfile une robe violine en maudissant son cher et tendre. Bien qu'elle soit debout désormais, elle se sent encore un peu nauséeuse et réfléchit donc au moyen de lui rendre la pareille, de lui renvoyer l'ascenseur de sa farce qu'elle ne comprend pas. D'ordinaire le rouge et or est plus inventif, surtout avec elle. La rendre simplement malade ? Non son action en cache forcément une autre et ne pas savoir quoi presse la jolie rousse à prendre les devants. Elle doit trouver un moyen de lui faire payer sa farce. Mais toutes les idées qui viennent effleurer son esprit sont trop classiques et elle enrage, elle enrage de ne pas savoir comment s'y prendre.

La Serdaigle passe par la salle de bain, se maquillant légèrement pour cacher son air légèrement pâle. Là, dans le miroir, elle a un début d'idée. Oh elle ne va pas l'agacer avec une farce non. Lisa a d'autres moyens de faire perdre la tête à son George. Alors elle raccourci légèrement sa robe d'un coup de baguette, quelques centimètres étant suffisants. Elle sourit à son reflet d'un air satisfait. George est jaloux, la jeune femme le sait. Elle le sait depuis ce jour où ils se sont avoué leur amour, depuis ce jour où elle a découvert que son lion la pensait être amoureuse de Fred, son jumeau décédé. Elle le sait depuis qu'elle a senti la peine et la colère dans sa voix. Elle le sait depuis qu'elle l'a rassuré. Alors Lisa descend ainsi, consciente que de ces heures, le magasin doit être bondé de monde. Et d'hommes, du coup. De petits adolescents farceurs qui la regarderont et George verra rouge. Elle le connait bien à force.

Lisa sort finalement et emprunte l'escalier qui mène à la boutique dont elle ouvre la porte. Mais à peine est-elle entrée qu'un brouhaha l'envahie. Pas le brouhaha habituel mais le bruit d'une chanson. Elle regarde la scène hébétée, alors que les clients sont tous en train de la regarder en fredonnant un air d'un petit groupe à la mode et qui parle d'amour. Avant qu'elle n'ai le temps de comprendre quoi que ce soit, une gerbe de fleur atterrit dans ses bras, tendus par George qui la regarde un grand sourire aux lèvres et Lisa rit en le regardant. D'un coup, comme ça. Parce qu'il a l'air tout fier, tout heureux, sans qu'elle ne comprenne vraiment ce qu'il lui prend.

Et puis le chant d'amour s'arrête et George met le genou à terre, tendant une petite boite à Lisa qui la prend interloquée, sans détacher son regard du sorcier qui fait sa demande. Le cœur de la rousse bat la chamade et elle rit devant la dragée de Bertie Crochu que cache la boîte. Il l'a bien eut !

"- Tu me paiera ça Weasmoche..." rit Lisa.

"- J'attends toujours ta réponse Turpin..." fait remarquer le rouquin en l'attirant vers lui. "Promis, j'ai vraiment une bague." dit-il amusé par la tête de sa bleu et bronze.

"- Oh... avec la dragée j'ai... j'ai cru que..."

"- C'était le but Turlupin. Alors ?"

"- Alors oui. Évidemment." souffle Lisa ravie avant de voler les lèvres de son amoureux, comme retentissent les applaudissement des clients.

Non, Lisa ne s'attendait pas à ça, pas à une demande pareille. Il l'aura fait à son image, dans la farce et l'exubérance. Comme d'habitude. Au moins, ça lui ressemble et sa douce est ravie, elle se presse contre lui, nichant sa tête dans son cou.

"- Je vais devoir arrêter de dire Weasmoche alors..." plaisante Lisa.

"- Tout à fait, Madame Weasley !" affirme le sorcier et Lisa rit encore.

"- J'adore t'entendre dire ça." remarque la jeune femme avant que George ne lui offre enfin sa bague, qu'il passe à son doigt. Elle sourit en regardant sa main, la promesse de cet avenir à deux et l'embrasse à nouveau.

Lisa se sentait intimidée ce matin là et, dans un même temps, la sorcière était toute excitée. Comme c'était les vacances d'été, la jeune femme en presque septième année était rentrée chez ses parents. Mais aujourd'hui, ils avaient prévus de tous se rendre sur le chemin de traverse et c'était cela qui excitait tant la demoiselle. De l'âge de Harry Potter, elle n'avait pas manqué le départ en fanfare des jumeaux Weasley l'an passé, provoquant l'agacement d'Ombrage dans un même temps. Et justement la rouquine avait hâte de pouvoir aller dans leur boutique. La demoiselle avait hâte de voir ce que les deux Weasley avaient put faire sur le chemin de traverse. La jeune femme n'était pas avare de farces et elle se demandait comment elle pourrait piéger ses amis à la rentrée. Malgré le fait que le choixpeau l'ait réparti dans la maison des bleu et bronze et qu'elle soit une travailleuse, la demoiselle aimait quelques fois troubler le calme de sa maison, pour animer un peu les lieu et s'amuser. Du haut de ses dix-sept ans, bientôt dix-huit, étant du début de l'année scolaire, la jeune femme aimait rire. Et Fred et George étaient les meilleurs fournisseurs de farces et attrapes, elle le savait pour leur avoir déjà acheté quelques petites choses, du temps de leurs études à Poudlard. Ils étaient meilleurs que Zonko et elle le leur disait souvent. Elle le disait souvent, parce qu'elle espérait que George s'intéresserait à elle s'il la trouvait marrante et de bon goût. Elle espérait attirer son attention par ses compliments, pour qu'il cesse de la voir comme une cliente : du temps de Poudlard, elle n'y était pas arrivée.

Comme ses parents l'appellent pour transplaner, la jeune femme inspecte une dernière fois sa robe bleu, s'assurant qu'il y ait bien la petite rose explosive boutonnée sur le pan droit, pour qu'elle puisse jouer un tour à George, quand elle serait dans la boutique. Lisa estimait ne pas arriver à la cheville du sorcier en matière de blague et elle n'avait probablement pas tord sur ce point. Mais ce qui l'inquiétait, surtout, c'était qu'une fille puisse être plus amusante qu'elle ne l'était et attirer, alors, à elle, le regard du lion.

Rejoignant ses parents, la sorcière attrape le bras de sa mère qui transplane et sitôt arrivée, la semi-vélane s'assure d'être toujours bien peignée, bien présentable. Bien sûr, elle pourrait se servir de ses dons pour attirer Weasley dans ses filets, mais la sorcière ne voulait pas d'un imbécile au cerveau lobotomisé. D'une part elle songeait valoir mieux que cela et n'avait pas manqué d'être dégoutté par l'attitude de Ronald Weasley face à Fleur Delacour, Vélane également, en quatrième année. D'une seconde part, elle estimait valoir mieux que cela. Et pour finir elle songeait que George ne méritait pas cela. Alors elle ferait les choses correctement, comme les gens ont l'habitude de le faire, ni plus ni moins.

La jeune femme laisse ses parents aller promener, alors qu'elle-même approche de l'enseigne des frères Weasley. La demoiselle admire cet automate représentant les frères et elle se laisse séduire par le rouge de la devanture, avant de finalement entrer dans l'enseigne bondée, alors que le chemin de traverse a l'air bien morne et triste en comparaison. Parce qu'en Angleterre, les temps sont sombres et que les enlèvements, voire les meurtres, ne font plus vraiment figure d'exception. L'allée sorcière ne doit s'animer que parce que les sorciers et sorcières reçoivent leurs listes de fournitures. En revanche, les gens ont besoin de rire, ce qui explique peut-être qu'il y ait tant de monde dans la boutique et la sorcière se mord la lèvre inférieure, en songeant qu'elle n'arrivera jamais à trouver George ou à pouvoir discuter avec lui.

«- Bonjour Lisa, Bienvenue chez Weasley & Weasley, farces pour sorciers facétieux !» lance la voix enjouée de Fred et la demoiselle se retourne le cœur battant, non sans un certain espoir... bien vite déçut, qu'elle tente de cacher. «George est au fond de la boutique.» suggère Fred avec un petit air de conspirateur pour la jeune femme, accompagné d'un clin d'oeil.

Et comme il propose «d'escorter mademoiselle», cette dernière rougit de se savoir découverte par Fred et elle songe que si Fred l'a démasquée, alors il en est probablement de même pour George. Et la rouquine pique un fard en suivant le jumeau jusqu'à son frère.

«- T'es au courant depuis longtemps ?»
«- Depuis que j'ai remarqué que tu rougie légèrement chaque fois que c'est lui qui te vend quelque chose.» répond Fred avec un sourire légèrement moqueur.
«- Il le sait aussi ?» s'inquiète la sorcière.
«- Lui non.»
«- Et tu compte le lui dire ?»
«- Non. Et je ne compte pas non plus t'embêter avec ça Lisa. Même si une blague ou deux devant lui pourrait finir par m'échapper...»
«- Fred !» grogne la jeune femme alors qu'ils sont presque arrivés au fond du magasin.
«- Oh ça va je ne dirais pas à mon frère que...»
«- Me dire quoi ?» chantonne une voix derrière eux et Lisa sent son cœur qui s'emballe.
«- Rien rien, seulement que Lisa a eut quelques soucis avec les crèmes canaris de la dernière fois. Sa mère est restée jaune deux jours et a punit Lisa. Aucun sens de l'humour ! Oh je vous laisse, Angelina est là, tu t'en occupe George !?»

Lisa est toute rouge face au jumeau restant et se gratte l'arrière de la tête en répétant un «aucun sens de l'humour» elle aussi, comme pour valider et authentifier les propos de Fred. George l'observe avec un large sourire, lui demandant de le suivre comme il va lui présenter les nouveautés et Lisa ne se fait pas prier, posant volontairement beaucoup de questions, retenant son attention, demandant conseils, pour qu'il reste encore auprès d'elle et l'aide à faire son choix. Quand son panier lui semble assez lourd pour la rentrée, la demoiselle se mord la lèvre inférieure, en songeant qu'elle n'a plus aucun moyen de le retenir. Alors, le remerciant, elle se dirige vers la caisse, où le sorcier l'accompagne, emballant ses articles dans du papier kraft, plaçant le tout dans un sachet avant de demander quelques gallions, mornilles et noises, tendant son dût à la jeune femme. S'acquittant de la somme, la sorcière le remercie encore et avance vers la porte pour sortir, passant devant Fred.

«- Hey Lisa... souvient toi... la langue pourrait me démanger si tu tarde trop...» lance Fred avec un clin d'oeil qui arrache à Ron un grognement d'incompréhension, alors qu'il les regarde tour à tour.

Lisa rougit encore, mais elle sort. Elle parlera. Un jour, peut-être. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui son cœur bat la chamade, d'avoir sentit si longtemps le parfum de George, d'avoir si longtemps entendu sa voix, d'avoir comploté avec lui sur les meilleures manières d'utiliser ses achats. Elle en a même oublié sa rose explosive. Tant pis, une prochaine fois. Elle jette un œil à ses achats, remarquant un petit mot sur le dessus. L'attrapant, elle observe l'écriture maladroite et masculine.

«George Weasley
24 Chemin de Traverse
Londres.
N'hésite pas à m'écrire.»


Le cœur de Lisa s'affole encore une fois. Et jetant un regard par-dessus son épaule, elle observe l'intérieur de la boutique, avec l'envie d'y entrer de nouveau. Elle croire le regard de George qui a rejoint Fred, taquinant Ron et, comme il lui adresse un sourire, Lisa lui en offre un en retour, avant de rejoindre ses parents chez Fleury & Bott où elle achète ses livres, du parchemin... et du papier à lettre.

Lisa avait le sourire aux lèvres, malgré l'heure très matinale. Dans l'appartement qu'elle partageait avec George Weasley, au-dessus de la boutique de farces et attrapes, il n'y avait pas un bruit en ce matin de noël. Alors que son cher et tendre dormait encore, la sorcière préparait un réveil en fanfare pour son petit ami. Lui qui aimait les farces allait être servie, car sa douce lui préparait une belle surprise. Enfin, belle n'était pas vraiment le mot. Mais l'homme risquait de rire et de se rendre compte, s'il en avait encore besoin, que sa petite amie avait un petit côté clown elle aussi. Elle espérait bien faire sensation avec sa farce de noël.

Son méfait accomplie, la sorcière remonte doucement à la chambre, se glissant de nouveau sous les couvertures, entre les bras de George qui grogne dans son sommeil, ravi de la retrouver, en la pressant plus fermement contre elle. La jeune femme se rendort rapidement, comblée, pour attendre que son cher et tendre se réveille. Ce qu'il finit par faire, vers dix heures du matin, à cause du réveil. Comme le couple doit se rendre au terrier pour le déjeuner du 25 décembre, impossible pour le rouquin de poursuivre sa grasse matinée. Et le voilà qui grogne en se frottant le visage, avant de se lever. Il jure, comme son orteil rencontre le pied du lit, sautillant sur place alors que Lisa soupire en se redressant dans le lit.

«- Fait plus attention chéri, tu aurais put te faire mal.»

«- J'ai mai !!! Je suis à l'article de la mort là Lisa !»

La jeune femme éclate de rire en le regardant débiter ses bêtises, avant de se lever à son tour pour s'habiller de sa robe de chambre. George descend directement à la cuisine pour se faire un café, laissant sa douce rire sous cape en le suivant. Sitôt la porte de la cuisine ouverte, Lisa protégée d'un protego observe George recevoir, en pleine figure, de la peinture rouge et verte, les couleurs de noël. Puis à ce carnage, s'ajoutent des paillettes et des confettis, qui collent à la peinture dégoulinante du visage de George. Enfin, une banderole s'ouvre, sur laquelle on peut lire « Joyeux noël Weasmoche», le surnom que Lisa donne pour le taquiner quand il l'appelle Turlupin. La sorcière éclate de rire en voyant la tête de son amoureux quand ce dernier se tourne dans sa direction, en la fusillant du regard avant d'éclater de rire.

«- J'espère que tu sais courir chérie...» lance le sorcier avec un rictus avant de s'élancer sur la jeune femme.

Lisa s'enfuit, sortant dans le jardin malgré la neige et le froid, essayant d'échapper à son petit ami qui finit par l'attraper par la taille, la plaquant contre lui, répandant de la peinture dans son dos, sur ses épaules... Lisa rit, essayant en vain de lui échapper, se tournant pour l'affronter, essayant de le repousser en plaçant ses mains sur les épaules du sorcier. La jeune femme ne parvient pas à s'en défaire pourtant et l'homme la maintient contre elle en riant.

«- Ah non ma belle, tu as voulu jouer, tu assume. Quand on s'en prend au maître de la farce, on apprend à courir, c'est la loi de la jungle !» lance l'homme en continuant de chatouiller la jeune femme.

«- Le maître de la blague non mais carrément ! Tu veux pas aussi me dire que je suis une apprentie !?» lance l'ancienne bleue et bronze en ricanant, avant de grattouiller à son tour le sorcier pour le chatouiller.

«- Parfaitement madame ! Le maître de la blague en personne et tu va payer !» lance l'homme en lançant la jeune fille tête la première dans la neige.

Les deux amoureux se chamaillent encore un peu, en riant, avant de se décider à rentrer, comme Lisa commence à avoir bien froid. Rentrés dans la maison, ils contemplent le carnage et Lisa attrape sa baguette en soupirant pour tout nettoyer. D'un coup, elle regrette un peu son idée et tourne la tête vers George en demandant, silencieusement, l'aide de ce dernier. Il attrape sa propre baguette et commence à aider sa douce en riant, tout deux continuant de s'envoyer des petites plaisanteries et de petits sorts d'aquamenti en riant, avant de monter se préparer à partir chez les Weasley, un rien en retard, pour passer la journée en famille.