EVENT N°9 ♣ Howling, crying, praying ... useless

Tristan était décidemment en mauvaise posture. Alors qu’il s’était laissé déconcentrer en retrouvant enfin Destiny sain et sauve, le destin l’avait immédiatement puni de cette faute d’attention. En effet, une femme, mangemorte, était arrivée et lui avait immédiatement jeté un sort. Des cordes étaient sorties de sa baguette pour attaché fermement le professeur de soins aux créatures magiques, l’empêchant de lancer un contre-sort. Et comme si le priver de toute défense ne suffisait pas, la jeune femme lui donna un coup de pied dans le ventre, qui le fit tomber à genoux. La douleur le fit grimacer. Essayant de garder son calme et son self-control, le jeune homme ferma les yeux un instant. Maintenant qu’il était coincé, il ne pouvait pas donner de plaisir à son ennemi en lui montrant sa détresse et sa douleur. Il entendit sa meilleure amie crier son nom. Il n’avait qu’une envie, qu’elle parte, qu’elle le laisse face à cette femme avide de sang, et qu’elle sauve sa peau. Qu’elle pense à elle pour une fois en premier. Il ne voulait pas voir cette mangemorte la tuer juste devant ses yeux. Pourquoi. C’était le seul mot qui était sorti de sa bouche. C’était l’interrogation qui parcourait son esprit. Pourquoi ne voulait-elle pas le tuer directement, et pourquoi avait-elle pris la peine de lui dire. Les mangemorts étaient là pour mettre le chaos et quoi de mieux que de tuer les adultes pour pouvoir s’en prendre aux gamins sans défenses … Elle ne répondit pas à la question, remarquant simplement que ce n’était pas le genre de question qu’on lui posait d’ordinaire. Non Tristan n’était visiblement pas comme les autres.

Destiny lança un sortilège et immédiatement après les lianes du professeur se coupèrent et libérèrent Tristan. Le jeune homme toujours les genoux à terre, regarda autour de lui une seconde pour s’assurer que sa meilleure amie était bien en train de se mettre à l’abri. Il tâtonnait autour de lui pour récupérer sa baguette, tombé suite au premier sort. Elle était à quelques mètres de lui. Il se précipita pour l’attraper. Mais la femme l’avait récupéré avant lui, lui ôtant par la même occasion tout moyen de se défendre contre elle. Il était désormais dans une réelle posture, n’ayant aucun choix à part subir. Et elle ne tarda pas à lui démontrer l’ampleur de sa colère en lui infligeant le sortilège doloris.

Seul avec son esprit. Il n’y avait plus rien autour. Tristan ne pouvait pas se concentrer un instant sur ce qui était en train de se passer autour de lui. C’était comme si les autres mangemorts, les élèves et les adultes avaient disparus. Il n’y avait plus que lui, allongé sur le sol froid de la rue principale du village sorcier, et cette femme au regard froid à quelques pas de lui qui pointait sa baguette sur lui. Il avait l’impression de n’avoir aucune force pour bouger, mais dans un même temps chaque parcelle de son corps était en train de convulser. Chaque endroits, chaque membres, chaque muscle, chaque nerfs étaient piqués à vifs. Il n’avait aucune comparaison possible face à cette douleur qu’il ressentait. Non ce n’était pas comme si on venait de lui plantait une dizaine de couteau dans le corps, c’était pire, inimaginable, indescriptible. Une douleur qu’on ne pouvait pas décrire, seulement ressentir. Face contre le sol, l’homme souffrait. Il aurait voulu retenir cette douleur intérieurement. Mais c’était impossible. Alors il criait sa souffrance psychologique et physique. Crier ne l’aiderait pas à avoir moins mal, ne l’aiderait pas à stopper cette douleur extrême … Mais que faire d’autre quand chaque partie de son corps subissait un choc aussi intense. Le visage rouge, les yeux emplies d’eaux, et le corps convulsant chaque seconde un peu plus, Tristan essayait tant bien que mal de subir. Mais cette douleur … Tellement puissante qu’elle laissait penser au jeune homme qu’il serait plus facile de mourir maintenant que de continuer à endurer cette souffrance.

Ce fut cette voix qui le ramena à la raison. La voix glaciale de cette femme détestable. S’il pouvait la maudire autant qu’il le voulait, ce n’était que le son de sa voix qui lui permettait de rester concentré sur quelque chose d’autre que cette terrible douleur. Elle semblait vouloir lui faire comprendre qu’elle était quelqu’un d’aimable en tant normal mais qu’elle n’aimait pas qu’on contrecarre ses plans. Destiny avait eu de la chance de fuir, elle aurait fini morte de sa main, si elle était restée à vouloir sauver Tristan. Elle s’agenouilla ensuite près de lui, lui tira les cheveux pour poser son regard sur le sien. Se concentrer sur cette femme allait le sauver de la folie. Il l’avait compris. Il la regardait intensément dans les yeux. Se concentrant sur la couleur profonde des yeux de cette femme. Bleu, une couleur magnifique … Elle voulait aller retrouver Destiny. Tristan hocha la tête vigoureusement. Non, qu’elle laisse sa meilleure amie tranquille, qu’elle la laisse vivre, elle aurait assez à s’occuper avec lui. Elle lui confia qu’elle avait une mission, celle de garder Tristan. Elle semblait croire qu’il avait plus de valeur que n’importe qui dans cette bataille. Le jeune professeur comprit. Elle savait. Elle connaissait ses allégeances et le clan ennemi avait dû enquêter. Elle savait qu’il était un membre actif de l’ordre, et elle avait besoin de lui vivant pour avoir des informations.

– Vous avez misé sur la mauvaise personne. Et vous allez perdre votre temps. Tuez moi maintenant qu’on en finisse.

Réussit à sortir le jeune homme, avant de se tordre une nouvelle fois de douleur sous l’effet du sortilège.

Cette stupide pauvre fille était en train de se battre contre les mangemorts, essayant de les désarmer. Evidemment elle faisait parti de la maison Gryffondor pour être aussi stupide, cela ne faisait aucun doute. Léopold avait beaucoup de mépris pour ces bouffons de Rouges et Ors. Ils étaient tout le temps là, en mode « il faut sauver le monde, fonçons dans le tas pour jouer les héros ». Mais quelle idiotie. Ils étaient tout sauf des héros. Ils étaient des simplement des gens stupides, irréfléchis et arriérés. Le Serpentard espérait que certains de ces mangemorts allaient tuer quelques uns de ses camarades, au moins il n’aurait plus besoin de voir leurs sales gueules dans les couloirs de Poudlard. Mais pour ce faire, il fallait que ces crétins décérébrés y mettent un peu du sien aussi, et arrêtent de s’accrocher à la vie comme cela. Proche de Serena, il lui balança d’ailleurs toute sa haine, lui montrant clairement de quel côté il se trouvait. Non il n’était pas avec les « gentils bisounours ».

Mais cette crétine ne se laissa pas faire. Et répondit immédiatement à son camarade, lui demandant très clairement de la fermer, avant de lui poser un million de questions, comme si elle faisait parti de la milice sorcière. Elle n’avait qu’à fermer sa grande bouche elle-même tiens. Est-ce qu’il prenait son pied ? Voir des gens qui l’avaient torturaient psychologiquement pendant toutes ses années à Poudlard s’en prendre plein la gueule, oui ça lui faisait beaucoup de bien. Taré ? Peut-être un peu, au même niveau que tous ces abrutis présent sur le champ de bataille. Elle commença d’ailleurs à lui rappeler qu’il n’était pas un sang-pur, que son sang était souillé comme la moitié des sorciers, et que jamais les mangemorts ne l’estimeront.

*C’est ce qu’on va voir sale poufiasse.*

Elle faisait la maligne, elle se croyait supérieur parce qu’elle luttait pour le bien. Mais qu’elle se réveille cette blondasse sans neurones, elle était aussi inutile que n’importe qui ici, et ce n’était pas ces sortilèges de merde qui allaient l’aider à survivre dans ce monde. Elle se la jouait fille bien pour avoir une haute estime d’elle-même rien de plus, et dans ce sens elle était aussi pitoyable que n’importe qui dans cette école pourrie jusqu’à la moelle.

– Furunculus.

Lança-t-il en direction de cette pimbêche qui venait très clairement de l’agacer en lui parlant comme à une grosse merde. Elle allait moins rire longtemps maintenant que sa face était remplis d’affreux boutons et pustules.

– Sombre conne. La prochaine fois, pense à fermer ta grande gueule d’idiote justicière. J’espère que tu vas crever dans cette bataille, ça relèvera un peu le niveau de cette école de malheur.

Allison était totalement paniquée. Se retrouver en plein milieu d’une bataille était loin d’être la situation idéale pour une petite princesse comme elle. Avant aujourd’hui, jamais elle n’avait réellement réfléchi à la question de la situation politique de la société. Après tout à Poudlard, ils étaient comme enfermés dans leur petite bulle, ne pensant à peine au fait qu’il y avait bien de la vie à l’extérieur de l’école. Elle y était maintenant directement confrontée. Des mangemorts avaient envahis Pré-Au-Lard, et elle s’était retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Pourquoi n’était-elle pas restée sagement au château ? Ou  pourquoi n’avait-elle pas suivi ses copines quand celles-ci étaient reparties. Quand la menace avait pénétré le bar, la demoiselle s’était jetée sous la table pour se cacher, et pour se rassurer. Elle était terrifié, presque incapable de bouger. Se parlant à elle-même, elle voulait se donner de la force et du courage pour agir. La table explosa quelques secondes plus tard, la blessant légèrement au visage. Quand elle fut enfin débarrassée des bouts de bois tombé sur elle, elle se releva. Miraculeusement elle réussit son sort de désarmement.

Mais Allison était assez intelligente pour se douter que les choses n’allaient pas s’arrêter là. Comment aurait-il pu en rester là ? La jeune préfète avait l’impression d’avoir à nouveau cinq ans, et d’être terrifié du tonnerre. Cette sensation de peur extrême qui paralyse complètement, et qui ne permet pas de réfléchir rationnellement. C’était exactement ce qu’elle était en train de vivre. Ses yeux s’emplissaient de larmes.

*C’est pas le moment de pleurer reprends toi.*

D’un revers de manche, la jeune Serdaigle essuya ses larmes. Non elle n’avait pas le droit de se laisser aller. De toute façon, elle ne pouvait pas. La mangemorte, actuellement dans le bar, était terrifiante. Elle ricanait d’un air mauvais, comme si cette situation lui provoquait une joie extrême. A chacun de ses éclats de rire, la demoiselle resserrait un peu plus ses doigts sur sa baguette, comme pour se rassurer. Et elle lance un incendio sur la bâtisse. Le bâtiment est majoritairement construit à partir de bois, et il risque de partir en fumée en peu de temps avec elle et d’autres personnes à l’intérieur. Le premier réflexe de la jeune fille est de se précipiter vers la porte, mais le mangemort leur bloque le passage, et repousse violemment la demoiselle qui tombe sur le sol. La panique s’en prend à elle. Non elle ne veut pas mourir brûler. Elle reconnait d’ailleurs une ancienne camarade de l’année dernière : Georgia, qui est toute aussi coincée qu’elle.

– Je vous en supplie, laissez-nous sortir d’ici.

La détresse de la jeune fille se lisait clairement sur son visage, tandis que des larmes perlaient sur ses joues. Non elle n’y arrivait pas. Elle ne pouvait pas jouer la fille forte et courageuse alors qu’elle sentait que son heure allait arriver plutôt que prévu. Elle aurait aimé avoir la force de caractère et l’aplomb des Gryffondor, ou encore la ruse des Serpentard, mais là, maintenant dans ce bar en feu, son intelligence n’allait sans doute pas la sauver … Si Spencer pouvait être là. Lui, il savait toujours comment agir dans n’importe quelle situation. Elle avait besoin de lui maintenant, besoin de ses conseils, besoin de sa présence, et surtout besoin d’entendre de sa bouche que tout allait bien se passer. Sans l’un de ses piliers avec elle, elle ne savait réellement pas comment elle allait s’en sortir.

Elle avait les yeux rivés sur la Mangemorte. Elle souriait, fière d'elle. Alors que la Serdaigle ne pouvait s’arrêter de pleurer. Des larmes coulaient encore et encore, sans qu’elle ne puisse rien faire pour les arrêter.

– Stu- Stupefix.

*Reprend toi ma belle, tu n’arriveras à rien dans cet état.*

La demoiselle tourna son regard vers Georgia. Ses yeux la suppliaient de lui venir en aide. Elle avait besoin de quelqu’un maintenant, parce qu’elle n’arriverait à rien toute seule …