l'impression de te redécouvrir (charlie & sirius)

L'impression de te redécouvrir

Soupire. Il regarde devant lui la foule d’étudiants tous plus excités les uns que les autres à la perspective de se rendre à Pré-au-Lard pour la première fois de l’année. Soupire. Il pose un regard consterné sur un Serpentard qui ose le frôler au point de risquer de le bousculer sans même lui offrir un regard d’excuse. Il ne le lâche du regard alors qu’il rejoint un groupe « d’amis » avec lequel il se met à discuter. Il ne le quitte pas du regard. Pas une seule seconde, apprenant par cœur la physionomie de son visage pour lui rappeler tantôt que lorsqu’on est poli on dit « pardon » et on ne pousse pas les gens. On ne les frôle pas non plus. Surtout pas lui. Non en fait… On ne frôle personne quand on est à Serpentard et on se fait oublier du reste du monde. Mais pour l’heure il n’a pas vraiment la tête à aller donner une leçon à un gamin de troisième année. Non, pour l’heure il n’a qu’une seule chose en tête : Zonko. Il est revenu à Poudlard depuis un mois déjà, et malheureusement tout ce que James et lui ont mis de côté pour faire des blagues (plus ou moins immature il l’avoue) aux autres élèves (il va pas dire que ce n’est que pour les Serpentards) de l’école ont étrangement disparu. Remus soutient qu’il ne sait rien de cet affaire, mais Sirius n’est pas dupe. Il tente de canaliser leur énergie. Peine perdu. C’est assez amusant de voir qu’il continue d’essayer même après sept ans passé auprès d’eux. C’est même plus délectable, il dira.
Finalement les grilles s’ouvrent et les voilà partie pour Pré-au-Lard avec l’eurphorie qui va avec. Ca le fait sourire, distraitement. James n’est pas là, il doit… il doit quoi déjà ? Prouver à Evans que j’ai changé et qu’à présent nous pouvons être heureux. Ce à quoi Sirius s’est contenté de lui sourire, et de tapoter son épaule d’une manière virile. Il a changé, c’était peu dire, surtout depuis l’affaire avec Rogue et son insulte. Mais Evans… Evans était vraiment étrange. Elle soufflait le chaud et le froid quand ca l’arrangeait, et Sirius en était devenu méfiant. Surtout parce que James était profondément et irrévocablement épris. Amoureux, comme un adolescent en pleine crise hormonal. Attendrissant sans doute, sauf quand il s’agissait de séduire une des filles les plus coincée et tétue qu’il puisse y avoir sur cette terre. Et dans ce château. Sans compter que dans ce château des filles c’était pas ce qu’il manquait. Encore moins des jolies filles, et Sirius savait de quoi il parlait. Des filles, il en avait rencontré pas mal. Mais pour l’heure, en ce qui concernait Evans il la regardait toujours de biais, tentant de savoir si elle jouait des sentiments de son frère Maraudeurs, ou si véritablement elle serait enclin à lui céder un jour. Encore un refus, une humiliation, et sans doute James sera inconsolable.

Le froid commence à s’installer sur la Grande-Bretagne, et une pluie fine mais pénétrante s’abat sur le village, ce qui n’empêche pas les élèves de venir s’y réfugier et passer leur samedi après midi avec délectation. Pour sa part il s’est habillé avec quelques vêtements chauds par-dessous son pull noir où le blason de Gryffondor semble luire. Merlin qu’il en est fier de sa maison, et même alors qu’il passe près d’un groupe de Serpents de Septième année il reste la tête haute, et les ignore avec son panache et son orgueil de Sang Pur. Un truc qu’il a gardé de son éducation stricte et injuste. La seule chose qu’il a gardé d’ailleurs. Mais cela, il ne l’avouera jamais. Il passe rapidement devant divers magasins pour finalement trouver le chemin de Zonko. Quelques étudiants s’y trouvent aussi, mais personne qu’il reconnaît. De toute façon il ne cherche pas à croiser quelqu’un de sa connaissance. Lui, ce qu’il veut, c’est de quoi faire rire Poudlard. Les temps sont rudes, sombres, torturés, et un peu de rires de temps en temps ne peut pas faire de mal n’est-ce pas ? James est d’accord avec lui. Même Remus a hoché la tête quand il l’a déclaré, férocement, la veille au soir. Quant à Peter, il dormait déjà à moitié sur son lit, mais il ne pouvait que se délecter de la perspective de faire encore parler d’eux. La dernière année… Pour une dernière année tout devait être mémorable.
Alors il se retrouve entre les rayons du magasin, observant tout ce qui l’entoure avec curiosité. Cherchant l’Idée lumineuse. Mais rien ne vient, jusqu’à ce que son regard se pose sur une silhouette familière. Son cœur fait un bond dans sa poitrine et un sourire heureux vient barrer son visage.

Elle ne l’a pas vue, sans doute bien trop intéressée par… Des philtres d’amour ? Sérieusement Davis ? Il retient un rire moqueur et s’approche par derrière, avant de poser ses mains sur les yeux de la jeune femme. « Devine qui est là ? » Fanfaronne-t-il avant de finalement la libérer et de venir poser un baiser sur sa joue comme il le fait parfois. « Sincèrement Davis, je doute que tu ais besoin d’un philtre pour séduire qui que ce soit. » Dit-il en lui offrant un clin d’œil. Et étrangement… il est terriblement sincère dans ce qu’il dit. Il la regarde droit dans les yeux et son cœur fait une embarder. STOP. Depuis quand son cœur s’exalte à ce point quand il croise le regard brillant de Chalie Davis. Sa Charlie ? Celle qu’il connaît depuis qu’il a onze ans, rencontré sur ce terrain de Quidditch, venue à lui en sautillant exigeant de devenir ami avec lui. Avec lui et les trois autres maraudeurs. Sa Maraudeuse. Sa Charlie. Et depuis quand il était aussi possessif quand il pensait à elle. N’importe quoi. Le froid te gèle le cerveau black. Sans doute. « Comment vas-tu Davis ? Tu m’évites depuis la rentrée non. J’ai pas eut le droit à ta présence bien souvent… » Dit-il avec une mine boudeuse. Charlie il est habitué à l’avoir avec lui assez souvent. Sans doute la seule fille à être aussi proche du groupe qu’il forme avec Remus, James et Peter. Davis, c’est une fille à part. Et … et alors qu’il l’observe de plus près il a comme l’impression que quelque chose à changer chez elle. Est-ce qu’elle a toujours été aussi… Bien foutu ? Il déglutit avec difficulté et retient son trouble derrière un sourire charmeur, la fixant, la tête penchée sur le côté en attendant qu’elle lui réponde.

L'impression de te redécouvrir

Charlie Davis. Un sourire flotta sur ses lèvres quand il aperçut la jeune femme. Le cœur battant à tout rompre il s’approcha d’elle et fut happé par son parfum si délicat et incroyablement féminin. Elle n’était pas à proprement parlé un exemple de douceur et de gentillesse au même titre que d’autres, et tant mieux (pour lui… pour elle… un peu les deux sans doute). Charlie Davis était impétueuse, joviale et fourbe quand il s’agissait de commettre quelques frasques de mauvais gouts aux Serpentard (ou à tout autre élève de l’école en outre). Dés sa rencontre avec les Maraudeurs elle avait su s’imposer comme un esprit vif et téméraire, n’ayant peur ni des retenus, ni de Rusard, ni de se faire renvoyer. De toute façon aucune des blagues qu’elle avait pu mettre en œuvre avec eux n’auraient pu l’amener loin de Poudlard, Sirius y mettait un point d’honneur. Quant bien même il déclarait haut et fort qu’ici c’était « chacun pour soit » et que tout le monde devait assumer ses actes – d’autant plus noblement lorsqu’ils étaient répréhensibles – il avait toujours eut un côté protecteur avec la jeune femme. Qu’elle s’amuse avec eux, fort bien, mais jamais au risque d’y laisser trop de plumes. Contrairement à lui qui avait clairement dépassé les limites un peu plus d’un an auparavant. Il y pensait en général avec une forme de culpabilité qui l’étreignait sans qu’il ne puisse rien y faire. Si les « blagues » envers Severus avaient touché leur summum, il avait aussi failli faire d’un de ses meilleurs amis un putain de meurtrier. Parce qu’il était aveuglé par une rage folle et une envie terrible de se venger de ses futurs mages noirs. Les discours de ses parents au Square Grimmaurd avaient fait naître en lui une rage impérieuse et folle. Une colère sombre qui ne le quittait que rarement. Sa cinquième année à Poudlard s’était déroulé sous le signe de cette rage qui l’avait un temps éloigné des Maraudeurs. Qui l’avait éloigné de lui-même. Et durant ces sombres instants où il tanguait entre les moments de solitude meurtrie, et les instants de perditions physiques dans les jupes de la moitié des filles de Poudlard.
Mais cette année il avait aussi pu compter que la chaleur douce et tendre de Charlie Davis. Il se rendait compte aujourd’hui qu’elle était (sans aucun doute possible) la seule personne en ce monde à pouvoir le faire sourire dans ses instants de mélancolie (qui pouvaient être assez violentes il le concède). Durant sa cinquième année il avait trouvé en Charlie une oreille non seulement attentive, mais une amitié loin de tout jugement morale. Elle n’était (évidemment) pas au courant de tout ce qu’il avait pu faire ou dire cette année-là, mais il ne se lassait pas de parler avec elle de ses craintes pour l’avenir, ou de simplement fixer la lune opaline en restant à ses côtés. Il aurait pu dire qu’elle était sa meilleure amie, mais le terme lui semblait bien éloigner de la réalité de ses sentiments à son encontre. Sans doute eut-elle était une sorte de « meilleure amie » pour lui bien qu’il n’ait pas grandi avec les notions d’amitié, d’amour ou même de famille à proprement parlé. Sa relation avec Chalie était unique, et cela la rendait d’autant plus précieuse.

Alors la voir si absente en ce début de septième année n’avait rien pour le réjouissait pas vraiment. Bien au contraire, alors qu’il l’apercevait dans cette boutique de farce et attrape, il ressentit soudainement la douleur du manque qu’il avait eut d’elle. C’est affligeant de constater qu’on ne se rend compte de l’importance de quelqu’un dans sa vie, que lorsque cette personne n’y a plus sa place. En tout cas plus la place qu’elle avait jusqu’à présent. Il s’était accoutumé à la présence de Charlie à la table des Gryffondor lors de certains repas, ou à l’attendre à la sortie de ses cours, ou même à a voir dans les gradins pendant leurs entraînements de Quidditch. Mais en ce début d’année il n’avait pas eut l’occasion de la croiser, sauf en coup de vent. Aucune discussion, aucune étreinte, aucun de ses sourires pour réchauffer son cœur. Alors pour une fois qu’il pouvait lui parler il n’allait pas se gêner pour lui demander des explications, bien que ca soit sur le ton de la taquinerie. Son inquiétude était réelle, et sa frustration encore plus. « Je vais bien, et toi Black ? Oh... tu trouves que je suis moins présente ? Je ne sais pas, je ne m'en suis pas rendue compte. » Il haussa un sourcil, sceptique, alors qu’elle baissa le regard sur la fiole qu’elle tenait à la main. Il perdit son sourire, et resta un instant à l’observer comme si il espérait lire dans ses pensés. Mais la Legimencie c’était pour les sorciers pratiquant la magie noire, il ne serait pas du genre à s’y risquer – Joke. « Te fiche pas d’moi Davis. Tu manques. » Répondit-il avec un air plus sérieux sur le visage. Evidemment il n’allait pas avouer qu’il lui manquait à lui, prétextant qu’il en était de même pour les autres Maraudeurs. Sans doute était-ce vrai, il n’en sait rien. Depuis le début de l’année James s’était rapproché de Evans de sorte que son obsession pour elle devenait d’autant plus présente. Quant à Peter et Remus, si l’un semblait s’en moquait (comme de tout du reste) le second lui expliquait (souvent) que Charlie devait avoir beaucoup à faire avec les ASPICS en fin d’année. Foutaise, c’était une Serdaigle, elle était naturellement douée et intelligente. « M’enfin, maintenant que je te tiens j’exige de pouvoir profiter de ta présence. Et comme tu as été bien trop discrète ces temps-ci tu vas devoir te faire pardonner. » Dit-il avec un air narquois sur le visage.
Il finit par la quitter du regard, et observer autour de lui, comme s’il cherchait chose de précis. « Notre stock a soudainement disparu, et même si Remus insiste pour faire croire le contraire je pense qu’il n’y ait pas pour rien - se pensa-t-il obligé de rajouter avec un reniflement dédaigneux - du coup ! Je suis ici pour trouver de quoi nous amuser durant les prochains jours. Et toi, ma chère Charlie, tu vas m’aider. » Finit-il par lâcher en lui prenant la main et l’emmenant dans les rayons des pétards et autres joyeusetés.

L'impression de te redécouvrir

C’était la dernière année à Poudlard, et Sirius avait l’impression que tout changeait autour de lui. C’était une chose qui l’effrayait et qui ne pouvait que le ravir. Le sentiment qu’il n’était lui-même plus vraiment… lui-même. Depuis le début de l’année s’il avait déjà mis sur pied plusieurs pièges pour les Serpentards ou même pour Rusard avec l’aide des Maraudeurs, il le faisait avec un plaisir proche d’une mélancolie douce, ne pouvait que se répéter incessamment « la dernière année » « pour la dernière fois » . Outre cela, alors qu’il s’était forgé une réputation de coureur de jupons, et avec le temps les filles qui partageaient un instant avec lui étaient devenus « des filles faciles ». Sans doute Poudlard pensait-il à présent qu’il n’était pas très regardant, et qu’il ne donnait pas d’importance à la fille avec qui il pouvait passer un instant. Ce fut vrai un temps, un temps de perdition où il ne se contrôlait plus. Où il se perdait. Mais aujourd’hui il refusait d’entendre ce genre d’inepties. Les Maraudeurs le charriaient à ce sujet, mais il riait jaune. Depuis la rentrée – de fait – il n’avait pas eut de conquête facile. Aucune fille n’avait pu se targuer d’être la nouvelle trouvaille de Sirius Black. Le nouveau jouet. Ou la nouvelle « petite amie » si comptait qu’il se soit vraiment un jour considéré comme « en couple ». Toutes ces notions lui échappaient complètement. Chez les Sangs purs les mariages étaient arrangés, et l’amour inexistant, le plus souvent du moins. S’entendre dire « je t’aime », avoir des gestes tendres, envoyer des présents d’un romantisme mièvre, ce n’était pas son genre. Il ne savait pas faire cela, et il avait le sentiment que ce n’était pas pour lui. Il ne pouvait pas le gérer, définitivement. Introverti, si Sirius était du genre à toujours porter son sourire moqueur et à suivre les conneries de James Potter, il n’était pas pour autant du genre à se dévoiler facilement. Peu de personnes pouvaient se targuer de savoir ce qu’il ressentait ou pensait vraiment. Ses sentiments, ses véritables sentiments il les ravalait, les cachait, les gardait pour lui. En lui. Enfouis.
Alors non, Sirius Black ne considérait pas qu’il avait déjà eut des petites amies, et les filles qui étaient passés dans son lit (ou dans d’autres pièces du châteaux) n’était que des jeux, des instants de plaisir sans lendemain. Pas de complication, uniquement du plaisir. Mais aujourd’hui cette perspective l’ennuyait. Est-ce qu’il était en train de devenir adulte ? C’était terrifiant. Définitivement.

Qu’importe, il portait toujours son sourire moqueur, alors qu’il parlait de choses qui n’avaient pas vraiment d’importance. Il ne voulait pas s’appesantir sur le sentiment de manque de Charlie Davis, ravi de la retrouver. Il préférait plutôt l’inviter à trouver de quoi faire quelques farces avec les Maraudeurs, comme elle le faisait depuis cinq ans maintenant. Un rôle qu’elle tenait plutôt bien ; même si il refusait qu’elle prenne autant de risque qu’eux. Faut dire que les Maraudeurs ne faisaient pas les choses à moitié, et plus le temps passait plus ils prenaient des risques souvent inconsidérés. « Non, quand même, il n'aurait pas fait ça, Remus rigole bien de toutes vos blagues aussi. Et il aime y participer. » Il hausse les épaules. Remus était le plus « sage » de la bande, sans doute parce que son rôle de Préfet l’y pousser. Et même s’il avait compris qu’il ne pouvait pas empêcher les trois autres de s’amuser aux dépends du reste du château, il lui arrivait de prendre les devants quelques fois. Alors Sirius restait persuadé qu’il avait quelque chose à voir avec cette mystèrieuse disparition. « D'accord Sirius, je t'aide mais à une seule condition ! Je veux participer aux blagues, et pas juste faire le guet pendant que vous installez tout. » Il fronce les sourcils, et prend la position d’un penseur pendant quelques secondes. « Est-ce que tu mérites une telle chance, Davis. Il faut dire que tu as été d’une aide précieuse ces dernières années, et même plutôt sournoise quelques fois… J’imagine que tu pourrais avoir la chance de faire tes preuves. Tu passeras devant le conseil des Maraudeurs. » Lança-t-il avec une voix de ministériel lors d’un discours officiel.

Finalement il lui prit la main, fermement, et la guida jusqu’au rayon qui l’intéressait. Devant eut se trouvait tous les pétards, feu follet, feu d’artifices et autres objets du genre. Mais aussi des bonbons, des boites à bruits… Le paradis du Maraudeur, définitivement. Charlie lâcha sa main brusquement, et un frisson le parcouru. Un froid mordant qui l’envahit sans qu’il puisse rien y faire. Il grimace, incapable de comprendre ses réactions. Ca n’avait strictement aucun sens. Il fait mine de s’intéresser à des petites boites où se cachaient des cris d’animaux explosifs. Un truc du genre, mais la seule chose qui l’intéressait en réalité c’était Chalie Davis, si proche de lui, et à la fois si éloignée… « Oh Sirius ! » Susautant il se tourne vers elle, et l’observe, intrigué. « Des bonbons à hoquets qu'on laisse traîner dans nos salles communes ou dans la Grande Salle ça te plaît ? » Il allait répondre quand elle fit un pas vers lui et se prit les pieds dans un carton.

Tout se passa alors très rapidement, son corps réagit avant même que son esprit puisse comprendre ce qu’il était en train de se passer. Non loin de la jeune femme, il fit un pas vers elle, et réussit à la rattraper avant que sa face ne touche terre. Il se retrouvait avec Charlie Davis dans ses bras, la tenant par la hanche, le nez proche de ses cheveux dont le parfum l’enivra. Il inspira profondément, et sentit son cœur battre à tout rompre. Il resta là, sans la lâcher, enserrant un peu plus son étreinte pour la prendre contre lui. Sourire aux lèvres. Putain qu’est-ce qu’il te prend Sirius ? « Si tu voulais un câlin, Davis, il suffisait de demander, pas besoin de me tomber dans les bras. » Dit-il, moqueur mais joviale à son oreille. Tu fais le numéro du tombeur ? Sérieusement. Il sent ses joues chauffer, mais ravale rapidement ses émotions, et se recule un peu, la main toujours sur la hanche de la jeune femme. Les yeux dans les siens, dans une proximité chaleureuse. Il se racle finalement la gorge et son regard quitte les yeux brillant de Charlie pour se concentrer sur les bonbons à hoquets . « Euh… pour les Salles communes. Ou pour Rusard, au moins on pourrait l’entendre arriver de plus loin encore. Ou Miss Teigne, entendre une chatte avec le hoquet ca peut être drôle. » Dit-il en retrouvant son sourire carnassier. Il tourna sa tête et désigna autre chose du doigt : « Et pourquoi pas… des Pétarafeu ? »

L'impression de te redécouvrir

Il a toujours été protecteur avec Charlie Davis, pourtant que toutes les filles de Poudlard elle était sans doute celle qui méritait le moins autant d'attention de la part de Sirius. Sans doute parce que quelque part dans sa manière d'agir, de penser, et de se comporter il voyait ses propres agissements. Jusqu'à un certain point. Charlie, c'était sa Maraudeuse, elle était impétueuse et elle n'avait pas froid aux yeux. Parfois il se demandait pourquoi elle ne portait pas le blason rouge et or comme eux. Elle aurait eut sa place dans le coeur des Lions, à n'en pas douter, et le rouge était une couleur qui lui allait à ravir. Tu as vérifié que tu avais encore ta paire de ... Il grimace. Il devait vraiment couver quelque choses, ses pensés divaguaient dans des sens étranges ces derniers temps, sans qu'il ne comprenne pourquoi.
Il secoue la tête, imperceptiblement, fermant les yeux et inspirant profondément comme pour reprendre le contrôle de son esprit détraqué. Charlie Davis. Depuis le premier jour de leur rencontre il avait remarqué cet air malicieux dans son regard. Elle n'était pas en reste pour fournir aux Maraudeurs une cible ou une idée pour leurs blagues. Elle avait même des idées brillantes, qui parfois demander quelques jours de préparation, d'entrainement à de nouveaux sorts, ou la préparation d'une potion. Un acte qu'il laissait volontiers à Remus parce qu'il n'avait définitivement pas la patience pour cela. Elle avait toujours son sourire enthousiasmant, et cette capacité à passer inaperçu. De sorte qu'il doutait qu'elle ait été un jour mise en retenue pour une blague dont elle était le cerveau du début à la fin. Peut être, mais pas autant que lui et James. Largement pas autant. Faut dire qu'en quatrième année, les deux Maraudeurs s'étaient lancés le défis fous de battre le record de nombre de retenus pour un élève dans l'école. Depuis le temps il avait oublié les résultats; Il devrait demander à Peter qui garder tous les chiffres et les résultats de leurs défis dans un carnet bien rangé dans le dortoir qu'ils partageaient... « Bien sûr que je mérite cette chance Black. Et arrête de te moquer de moi, tu sais très bien ce que je vaux quand il s'agit des blagues ! Je ferai mes preuves Black ! Si je dois passer devant le conseil des Maraudeurs alors je ne risque pas grand chose, je suis presque sûre d'avoir ta voix, si je propose une bonne idée, j'aurais aussi celle de James. Peter ne sera pas difficile à convaincre. Et Remus, bon Remus... Trois sur quatre c'est la majorité ça me suffit. » Il sourit à la voir s'enflammer de la sorte. Certes, Charlie Davis méritait sa place auprès des Maraudeurs, plus qu'aucun autre élève. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de vouloir la protéger, alors que ça semblait absurde. Alors sans doute ne pouvait-il pas l'empêcher de passer devant ce prétendu Conseil des Maraudeurs - dont il venait d'inventer l'existence parce que jamais une telle demande n'avait été prononcée auparavant - mais il savait aussi qu'il allait trouver un moyen de la préserver malgré tout. Quoi que les blagues qu'ils faisaient aujourd'hui n'étaient plus aussi puériles qu'autrefois. Ils avaient pris en grade, et une main amie, un cerveau subtile comme celui de Davis ne serait pas en trop. « Remus t'adore il ne pourra pas dire non. Je t'enverrai un hibou avec le lieu et l'heure, Davis. Marché conclu. » Dit-il en lui offrant un sourire moqueur, et une poignée de main entendue. Comme pour signer ce contrat entre eux.

Rapidement il l'invita à le suivre dans les rayons, cherchant de quoi justement mettre en place ces quelques nouvelles blagues dont ils avaient le secret. Mais alors qu'elle lui proposait de prendre... Il ne sait déjà plus quoi, elle se prit les pieds dans un carton pour venir terminer sa course dans ses bras. Il la rattrapa de justesse, le coeur battant, et le parfum enivrant de la jeune femme l'enveloppant. Est-ce qu'elle utilisait un shampoing à la fraise ? Le parfum sucré le fit sourire, car entre tout autre chose, la fraise était une odeur qui lui plaisait particulièrement. Chassant son trouble, il laisse place à un masque de séducteur sur-joué pour ne pas montrer qu'en réalité il combattait les battements hiératique de son palpitant. Jamais auparavant il n'avait eut ce sentiment de gêne avec Davis. Elle était son amie. Sans doute ce qui dans son cerveau tordu et handicapé des relations humaines ce qui se rapprochaient le plus d'une meilleure amie. Il ne pouvait pas l'envisager autrement. « Je ne te tombe pas dans les bras ! C'est à cause de ce foutu carton ! » Etrangement le ton agacé de la jeune femme lui glace le sang et il perd son sourire. Vexé. Il est vexé par le ton qu'elle utilise alors qu'elle cherche clairement à fuir son regard. A croire qu'il est insupportable de se retrouver dans ses bras. Vraiment... Il tique, détourne le regard aussi, et se renfrogne. Elle donne un coup de pied dans le carton qui part sur plusieurs mètres, sous le regard affligé de Sirius. « Je... enfin bref... Désolée et merci de m'avoir rattrapée... » « C'est rien. » Elle l'évite, et lui est clairement vexé. Il se fustige face au ton froid qu'il a employé. C'est Charlie Davis bon sang, il s'attendait à quoi ? Qu'elle lui lance un regard amoureux et fonde sur ses lèvres comme l'auraient fait n'importe quelle autre fille de Poudlard ? Peut être... Mais Charlie ce n'est pas N'importe quelle autre fille . Non, elle ne l'était pas.

Le silence s'installe un moment, le temps qu'il reprenne contenance, regardant autour de lui, une main toujours sur la hanche de la jeune femme comme s'il était incapable de la lâcher. Il essaie de reprendre le ton léger de la conversation, mais une boule s'est formé dans sa gorge qu'il a dû mal à ravaler. Fichu caractère ! « -Hein ? Heu... oui ! Des Pétrafeu c'est très bien... » Il hausse un sourcil, se tournant vers elle comme pour trouver son regard. Elle semblait... gênée ? Soudainement il lâche sa hanche, comme si le contact l'avait brûlé. C'était le cas, il avait le sentiment que sa main était chaude, incroyablement chaude, et qu'une fois qu'il quittait le corps de Charlie un froid s'emparait de lui. N'importe quoi. Il finit par retourner vers ce qu'elle lui montrait tantôt et en bruit deux boites. « Je croyais que tu voulais m'aider Davis - il tentait de garder un ton léger mais il paraissait clairement agacé - « Alors. Qu'est-ce qu'une future Maraudeuse prendrait d'autre ? » demanda-t-il en prenant aussi les Pétarafeu, en plus des bonbons à hoquet, regardant aussi autour de lui ce qui pourrait être utile.