Godric ♣ You're Welcome

Lullaby sursaute dans la bibliothèque à l'annonce de cette nouvelle. Non, ce n'est pas possible. Ce n'est pas vrai ! Et si ça l'est, c'est merveilleux. Mais il y en a un qui va avoir des comptes à rendre à sa plus ou moins frangine par le cœur. Cette dernière referme sauvagement le livre de potions qu'elle était en train de consulter, comme d'habitude. Elle s'attire un regard noir de la part de la bibliothécaire et de quelques élèves trop studieux. Rogue lui décoche d'ailleurs un coup d'oeil particulièrement meurtrier, digne des plus grands tarés de la maison Serpentard. Ou comment perdre encore des points dans l'estime de ce dernier.

La jeune femme porte le livre jusqu'aux étagères, où une main magique le récupère pour le ranger à sa place. Pour sa part, la jeune femme a déjà tourné les talons, quittant les lieux pour sa hâter. Mais se hâter où ? D'un coup, elle se stoppe au milieu de son couloir. On lui a dit qu'il est de retour, mais on ne lui a pas dit où. Alors elle se pose quelques minutes, pour se demander où serait l'endroit le plus logique, le plus approprié pour le trouver. Il revient d'on ne sait pas où... Le professeur Dumbledore aura voulu... Il aura voulu que l'infirmier Jenkins l'examine. Bee file à l'infirmerie.

Entrant dans la salle aseptisée de l'infirmerie de l'école, la jeune femme commence à tirer tout les rideaux pour voir qui est derrière. A chaque fois, elle s'excuse en découvrant que ce n'est pas lui, que ce n'est pas le rouge et or qui est soigné dans ce lit. Elle a l'impression de faire fausse route à chaque nouveau lit découvert, jusqu'à ce qu'enfin, l'un des derniers restant lui donne satisfaction. Il est là, bien là. Elle ouvre grand la bouche, place sa main devant, en laissant passer un petit "oh !". La rousse a les larmes aux yeux, le cœur battant, le sang qui cogne à ses tempes, un mal de tête effroyable.

"- Mais bon sang Godric où étais-tu ? On s'est fait du soucis !"

Après tout, ils n'avaient eu aucune nouvelles du sorcier, depuis la fin du mois d'octobre. Novembre, Décembre, Janvier s'étaient écoulés depuis, sans nouvelles du sorcier.

L’adolescent ne se souvenait de rien du tout. Enfin si… il se souvenait de beaucoup de chose mais pas exactement de comment il s’était retrouvé dans l’infirmerie de Poudlard. Les choses désagréables revenaient dès qu’il fermait un peu les yeux, alors Godric s’évertuait à ne pas s’endormir, qu’importe son niveau de fatigue. Il se souvenait aussi de s’être débattu comme un diable quand l’infirmier avait voulu l’examiner et surtout le soigner – il fallait être stupide pour ne pas devenir son état, entre les regards des adultes qu’il se souvenait d’avoir vu et la façon dont son corps le lançait – au point de lui lancer un sort pour le calmer, comme les calmants moldus, mais plus rapide et magique bien entendu. Le reste était un brouillard complet et depuis un temps qu’il ne saurait déterminer il fixait simplement le plafond qui se trouvait au dessus de lui, en train de se creuser la tête pour savoir si cet endroit était réel ou si ce n’était qu’une fabrication de son esprit pour garder intact ce qui devait lui rester de santé mentale. Le jeune Black était d’ailleurs tellement plongé dans ses pensées qu’il n’entendit pas que quelqu’un était apparemment en train d’écarter un à un les rideaux qui entouraient les lits de l’infirmerie, ce qui valait sans doute mieux d’ailleurs vu comme son cœur s’emballait subitement quand le sien fut finalement la cible de cette chercheuse frénétique… instinctivement, il cherchait à attraper sa baguette mais cette dernière était hors de sa portée pour éviter qu’il n’attaque accidentellement quelqu’un et en voyant qui se trouvait là, Godric fronçait les sourcils quelques secondes, comme s’il peinait à décider si elle était réelle ou pas, ou qu’il cherchait à resituer son visage, avant que la voix de la jeune femme ne s’élève et que son visage n’exprime enfin la reconnaissance de la personne. Cette voix l’avait souvent sermonné… comme une grande sœur. Une protectrice qui tentait toujours – souvent – de s’assurer qu’il n’en faisait pas qu’à sa tête malgré son caractère.

« Bee ? »

Ha. Sa voix était plus enrouée qu’il ne le pensait, mais Godric avait besoin de dire ce prénom pour s’assurer que ce n’était pas un délire. Nommer les choses, c’était les rendre réelles. Voilà ce qu’il avait décidé quelque part durant son absence, quand il s’entêtait encore contre ceux qui le tenaient. Où est-ce qu’il était ? Bonne question… il n’en était pas certain encore maintenant, ou plutôt, il ne voulait pas en parler et son esprit faisait un blocage qui le poussait encore une fois à sortir une idiote. L’humour avait toujours été son moyen de défense de toute manière, mais plus encore maintenant, après tout ce qu’il s’était passé.

« Oh vous vous êtes inquiétés hein ? Désolé, j’m’éclatais tellement à prendre le thé Là-Bas. » lâchait-il, plus sarcastique qu’il ne l’avait voulu au départ, surtout que Lullaby n’y pouvait rien, mais apparemment s’en prendre à tout le monde semblait plus facile que montrer comment il se sentait vraiment. La fierté dans son sang n’était peut-être pas étrangère à ce comportement d’ailleurs. « Pardon Bee… c’est pas contre toi que je dois m’énerver. »

Il devrait plutôt porter ses nerfs sur les mangemorts, cesser d’être en colère contre lui-même en se blâmant car il devait bien avoir fait quelque chose pour être emmené et manquer ainsi sur ces trois mois son anniversaire en novembre, Noël en décembre et le nouvel-an de janvier, des jours dont ils n’avaient eut connaissance que vaguement dans ce laps de temps… en même temps, il s’en fichait un peu de tout cela vu qu’à l’époque il tentait déjà de garder de la cohérence dans ses pensées et de se concentrer sur le mince espoir de s’en tirer pour ne pas totalement perdre la boule. Pas certain d’avoir réussi d’ailleurs.

Qui d’autre ? Alors que le jeune homme murmure son prénom, le cœur de la demoiselle bat un peu moins vite, se calme un peu, ne la fait plus tant souffrir. Elle porte une main à celui-ci pour calmer les derniers battements précipités. Il est là. Il est enfin là, en sécurité, de retour à Poudlard. La jeune femme s’est inquiété pour lui pendant de si longs mois… Ils n’ont pas vraiment su ce qui lui était arrivé. Après le bal Victorien il n’était simplement pas revenu à l’école. Son corps n’avait pas été retrouvé. Il n’était pas mort mais pas tout à fait vivant non plus. Il était perdu. Introuvable. Disparu de la circulation. Disparu de Poudlard. Et ni Harry ni Lullaby n’avaient put faire grand-chose pour le retrouver. Les événements s’étaient précipités. Pourtant, elle avait toujours gardé au fond d’elle la conviction intime que Godric était toujours en vie. Et le voilà devant elle aujourd’hui. Pas tout à fait sain et sauf mais là néanmoins.

«- Oui c’est moi... » confirme la jeune femme comme il ne semble pas encore tout à fait assimiler les propos de la sorcière.

Arrivant près de son petit frère, la rousse essai de poser la main sur le front de ce dernier, comme pour s’assurer qu’il va bien, qu’il n’a pas de fièvre ou qu’il ne délire pas. Mais le sorcier ne se laisse pas faire, ne se laisse pas toucher. La jeune femme retire alors son geste, un brin surprise, un brin peinée, aussi. Bien plus blessée encore quand le sorcier la rabroue d’un coup, se moquant un peu de son inquiétude, comme si la bleu et bronze avait dit une bêtise. Même le professeur Rogue n’avait jamais été aussi mordant que Godric à ce moment là. Pas avec Lullaby, en tout cas. Alors elle est plus surprise encore et plus affectée, évidemment.

Baissant la tête, la sorcière marmonne en demandant pardon à son petit-frère. Elle n’a pas voulu le contrarier. Ils ont vécut tant de choses ensemble. La guerre, coincés dans une salle de classe pour leur sécurité avant de pouvoir s’échapper et aller se battre, par exemple. Ils ont eut leur moment de complicité… Une complicité qui semble morte aux yeux de la rousse, dans le reproche du sorcier. Mais Godric s’excuse, et Lullaby retrouve le sourire.

«- C’est… c’est pas grave. Je comprend que tu sois encore un peu secoué. Je viens juste d’apprendre qu’on t’avais retrouvé. Je ne sais pas trop… où tu étais ni ce qui s’est passé. On ne m’a rien dit. Tu as disparu au bal et puis après… Après je ne sais pas trop… On t’a cherché. Je sais que les journaux en ont parlé, un disparu à Poudlard tu pense bien… Ils t’ont… ils t’ont fait quoi ?»

Lullaby veut comprendre, Lullaby veut savoir. C’est un besoin qu’elle a de s’expliquer les choses. C’est son cerveau d’aiglonne qui fonctionne ainsi, qui considère que toute chose a toujours une réponse, normalement. Et que cette réponse, la sorcière doit la trouver. Alors face à Godric étendu dans son lit, la sorcière a besoin de savoir ce par quoi il est passé. Où il était, qui lui a fait ça. Bien sûr, elle s’en doute. Mais elle veut surtout savoir comment il s’en est tiré. Si ce sont les mangemorts qui l’ont relâché. Ou si c’est l’ordre du phénix qui l’a délivré.

«- Je dois vraiment parler au professeur McGonagall moi... » marmonne la rouquine pour elle-même, en songeant qu’elle n’a toujours pas rejoint l’ordre du phénix en cette époque, contrairement à Daphné Greengrass. «Comment tu t’en est sorti ?»

Oui c’était elle… et il se sentait un peu soulagé même si la seconde d’après il se montrait peu aimable envers son amie, sa sœur, au point de se reculer quand elle tentait d’avoir un contact physique avec lui. Pas par méchanceté, son corps réagissait seul, habitué qu’il était maintenant à ne voir des mains entrer dans son champ de vision que pour lui infliger une douleur qui s’ancrait encore plus loin dans son être, brisant une couche après l’autre ce qui formait sa personnalité assurée, joviale, tête brûlée… tout ce qui faisait un fils de Sirius et Charlie en somme… sa mère ne le reconnaîtrait sans doute pas maintenant, mais surtout elle deviendrait un dragon menaçant et furieux que l’on ait fait ça à son garçon… faut pas croire, une mère c’est dangereux. Aussi dangereux que de blesser une amie si chère, car il pourrait perdre ce lien alors, et voilà aussi pourquoi il s’excusait, se redressant péniblement pour mieux lui faire face et avoir moins l’air de se trouver sur son lit de mort, écoutant les mots de la Serdaigle avec un petit sourire ou ce qui devait en tout cas y ressemblait mais tenait de la grimace dès lors qu’elle demandait ce qu’ils avaient fait là-bas.

Il pouvait affirmer à tout le monde ne pas s’en souvenir… mais ce n’était pas la vérité. Chaque sort, chaque plaie qui creusait sa peau… il se rappelait de tout avec un tel détail qu’en fermant les yeux il pouvait penser s’y retrouver une fois de plus. Pour sentir l’odeur de fer du sang, le froid qui le gagnait soit par la peur, ou l’humidité de l’endroit où il se trouvait, la morsure d’une lame, sa gorge en feu… tout. Mais quand il regardait de nouveau Lullaby dans les yeux, il sortait une toute autre réponse.

« Mes souvenirs sont vagues… je crois que je suis chanceux de ne pas tellement me souvenir en réalité. »

Menteur. Ça devait être écrit au fer rouge sur son visage – métaphoriquement bien entendu – autrement il n’aurait pas été aussi long à répondre à la jeune femme, juste quand il se demandait pourquoi elle devait parler à McGo’, même s’il ne posait aucune question, pour finir par devoir expliquer comment il s’en était tiré. Ça il pouvait le dire oui, c’était le seul bon souvenir de tout ce séjour forcé dans ce club SM de l’horreur.

« Je crois que c’est l’Ordre. Enfin… l’endroit où j’étais, il a été… attaqué oui… et il y a quelqu’un qui m’a trouvé et… j’crois qui m’a dit que c’était fini… après je me souviens pas de tout non plus. Dès… dès que j’ai compris que j’étais en sûreté… j’crois que j’ai arrêté de m’accrocher... »

Pour rester conscient, c’est ce qu’il voulait dire bien entendu. Mais il se rappelait du visage de la personne l’ayant trouvé alors que les combats avaient encore lieux, et il espérait avoir l’occasion de remercier un jour cette personne.

La jeune femme soupire. Des souvenirs vagues c’est peut-être bien pour le sorcier mais pas vraiment pour mettre la main sur ceux qui l’ont agressés, la jeune femme en a parfaitement conscience. Hors elle voudrait qu’il puisse identifier ces mangemorts, dire qui ils sont, dire qui lui a fait du mal de cette façon, qui est la cause de ce traumatisme, de ces hématomes, de ces coupures un peu partout, que Miss Pomfresh soigne à couches d’onguents. La rouquine le regarde, en se retenant d’essayer encore une fois de lui caresser le visage, même si c’est peinant pour elle de se sentir incapable, de ne pouvoir rien faire. La jeune femme n’aime pas cette sensation d’être inutile. Elle voudrait faire quelque chose pour le sorcier, mais elle ne sait pas quoi. Et ne pas savoir la rend triste, elle a toujours particulièrement détesté cela. Quoi de plus normal, pour une bleu et bronze.

«- Je comprend. J’imagine que oui. Et je suppose qu’imaginer une partie de ce qu’ils ont fait n’est pas difficile... » souffle la sorcière.

Ce n’est à vrai dire pas comme si les mangemorts avaient un large panel de prédilections pour faire mal. Le doloris leur suffit, en général. Et parfois les scarifications, à en croire les marques sur le corps du sorcier. Mais le reste est trop humain et surtout trop moldu à leur goût, probablement. Lullaby se souvient encore de la douleur d’un sortilège de Doloris. Pendant la guerre, pendant l’attaque d’Halloween… Cette envie de mourir qui vous envahie, qui ne veut pas vous lâcher… Elle ne comprend que trop bien le mal que cela fait. Insurmontable, inimaginable, inqualifiable, pour qui ne l’a pas affronté.

«- Je pense que les étudiants de l’âge de nos parents ne vont pas tarder à entendre parler de l’ordre et à venir grossir les rangs, ce ne serait pas trop mal. Nos pères, il me semble, y sont entrés en dernière année. Je pense que je vais rejoindre l’organisation mais je ne peut pas le dire à Harry. Il comprendrait certainement que je veuille aider mais il ne voudrait pas que je m’en mêle, tu le connais, il a toujours été beaucoup trop protecteur avec toi comme avec moi, à croire qu’il nous prend encore pour des enfants… Tu sais ce que tu va faire toi ? Étant le fils de Sirius… je me doute que tu as déjà prit ta décision, en fait… Je ne sais même pas pourquoi je te le demande...» remarque la rousse en souriant. Ils avaient fuient une cachette ensemble pour se jeter dans la bataille de Poudlard. Au fond, ils étaient tout les deux plus ou moins têtes brûlés.

En effet, même quelqu’un de visuellement déficient pourrait sans doute se faire une idée – au toucher par exemple – et Godric laissait un sourire étirer ses lèvres. Pas le joyeux non, plutôt celui qui n’arrivait même pas à rejoindre ses yeux comme le voulait normalement la tradition. Bref, il faisait quand même un effort pour être aussi ‘agréable’ que possible malgré la situation qui ne l’était pas du tout. Tous les deux connaissent en tout cas la sensation que provoquait le doloris, ils avaient eut l’un comme l’autre l’occasion de goûter à cette chose que l’on ne souhaitait même pas à son pire ennemi… sauf si l’adversaire en question était Voldemort en fait, mais vu le caractère de cet individu, d’aucun pouvait se demander s’il était seulement capable de ressentir la douleur. Il n’était pas humain à proprement parler, du moins aux yeux de Godric… Lulla savait en tout cas rendre le sujet plus agréable, et cette fois-ci, le rire du jeune homme était un peu plus authentique en entendant parler du caractère surprotecteur de Harry envers eux. C’était un peu comme avoir un père de leur âge en effet… il devait toujours s’assurer qu’ils étaient en sûreté… le complexe du héros, ou une connerie du genre. Dire qu’au début ce n’était pas gagné, surtout quand tout le monde pensait encore son père coupable de la mort de James et Lily… that excalated quickly…

« Tu sais… si ceux de notre époque rejoignent aussi l’Ordre, on a peut-être une chance de le battre cette fois ? » sa phrase sonnait comme une question, car il avait douté de la possibilité de leur victoire pendant qu’il était loin de l’école. Ce n’était pas anormale en y pensant bien. Tout le monde aurait eut quelques noires pensées dans sa situation après tout. « J’veux en être aussi. Peut-être pas tout de suite, parce que je dois reprendre des forces avant… pas que physiquement, mentalement aussi faut l’admettre… mais je veux être de la partie quand on enverra tous ces êtres dans la tombe. Azkaban est bien trop douce pour eux, ils ne méritent pas de vivre. »

Ok. La soif de sang c’était plutôt nouveau ça… on aurait touché à un cheveu des Potter qu’il n’aurait pas plus mal réagit en fait. Et Harry pouvait bien s’y opposer, il avait enfin 17 ans, alors il faisait ce qu’il voulait.

« Harry devra m’attacher si il veut m’en empêcher, et c’est pareil pour toi hein ? Puis… j’suis enfin majeur moi aussi alors merde... »

"- Je sais. J'en ai déjà parlé avec Hermione et nous pensons toutes les deux qu'il faut tuer Voldemort ici. Ce qui changerait cependant beaucoup... que dis-je, énormément, de choses. Ton père ne serait jamais envoyé à la prison, Cédric Diggory ne mourrait pas, mes parents non plus évidemment, avec un peu de chance, Fred, Remus, Nymphadora seraient vivants et... Et le professeur Rogue aussi, pour ne citer qu'eux. Evidemment, Dumbledore serait aussi sauvé... Si nous réussissons, cela aura énormément de conséquences. Et c'est un peu dangereux, même beaucoup, de jouer comme ça avec le temps..."

Bee le sait et elle le fait valoir, mais elle sait aussi parfaitement que les choses se passeront ainsi, si cela leur est possible. Parce que tout serait mieux, probablement, que ce qu'ils ont connus par le passé, que cette guerre qui les a dévasté, massacré. Elle pousse un petit soupir en prenant place sur le lit aux côtés de celui qui est rapidement devenu un peu comme un petit frère, parce qu'il était un ami d'Harry, le fils de Sirius. Sirius que la rouquine n'a pas eut la chance de connaître, comme elle a débarqué dans leurs vies quelques semaines après la disparition de ce dernier...

"- Oui tu dois te reposer Godric. Mais pour ma part, je pense que tu as tout à fait le droit d'être membre de l'ordre du Phoenix. C'est vrai que... tu es grand, maintenant." admet la rousse avec un petit sourire, elle espère par ce fait lui remonter le moral.

La sorcière en bleu et bronze pense que peut-être, sa présence auprès de lui aidera le sorcier. On ne sait jamais, il parait que c'est rassurant et bénéfique d'être auprès de gens que nous aimons et qui nous aiment en retour. L'aiglonne a un petit rire face à la remarque que fait le rouge et or. Même dans un lit, couché et au plus mal après s'être fait massacrer et torturer pendant de longues semaines, Godric Black parvient encore à se montrer drôle. Oui, Lullaby le trouve drôle à parler ainsi d'Harry Potter. Elle lui donne cependant rapidement raison.

"- Il ne voudra pas que j'en sois, il aura peur pour moi. Mais j'ai autant de raison que lui d'aller me battre. Après tout... moi aussi, je veux changer certaines choses qui sont arrivées. Moi aussi je... je veut être utile à la communauté sorcière et en finir, une bonne fois pour toutes..."

Changer les choses pourrait attirer pas mal de soucis en plus des changements qu’ils désiraient de toute manière apporter à leur futur, qui était aussi leur passé les concernant mais franchement, Godric ne pouvait pas s’en foutre plus que maintenant si cela voulait dire la survivance des Potter, de Remus et Tonks, de tellement de gens qu’il était impossible de s’en souvenir en fait. Il ne prenait pas la parole durant un instant, avant de hausser un sourcil quand Bee venait s’installer à côté de lui, et par instinct il venait se blottir contre elle, tel l’enfant qu’il était encore tout au fond, quelque part dans son esprit, l’enfant qui se cachait derrière un mur mental depuis les derniers événements. Il n’y avait que ses amis pour le faire sortir un peu de sa coquille rendue presque hermétique.

« On arrivera à rejoindre l’Ordre ensemble, et t’en fais pas, tu seras forcément utile à la cause. Tu es quand même la sœur de Harry Potter, entre ça et les parents que tu as, qui ne sont pas des demi-sorciers, tu vas forcément faire la différence. Moi, je veux le faire par égoïsme, pour sauver papa et qu’il reste avec maman. C’est juste un caprice de gosse qui veut garder ses parents ensemble. »

Puis, grandir sans entendre qu’on est le fils d’un assassin, ça devait quand même être foutrement bien. Comme ça, ils allaient tous se connaître dès leur plus jeune âge, faire des bêtises ensemble, rendre leurs parents fous ensemble et tout faire pour exploser leur record d’heures de retenues à l’école… bref, une scolarité normale qui rendrait les choses meilleures pour eux tous.

« On pourra monter un plan ensemble. Harry n’aura d’autres choix que d’accepter qu’on vienne, surtout si on lui dit que sans son accord, on agira quand même et qu’on risque de se mettre dans plus d’ennuis encore qu’en étant dans l’Ordre, avec tous ces sorciers expérimentés. »

Ils en étaient capables après tout. Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois qu’ils iraient à contre-courant de ce que voulait les autres, entre les Potter et les Black, il y avait une longue lignée d’entêtés divers et variés, incapables de suivre les ordres si ces derniers n’allaient pas dans le sens qui les arrangeaient. On voyait ce que cela donnait à chaque fois, des catastrophes… comme si c’était leur destin quand les membres de leurs deux familles se liguaient, mais c’était drôle.

« J’ai raté des trucs amusants sinon ? L’infirmière veut tellement que je me repose que je sais rien de ce que j’ai loupé. J’ai manqué mon anniversaire quand même… la loose. »

Il avait eut 17 ans, ça se fêtait en grandes pompes normalement, et lui rien. Et oui, passer d'un sujet à l'autre le détendait, surtout pour ne pas penser au reste.

Oui c’est risqué. Oui, tout changer est probablement une énorme connerie. Mais Lullaby ne veut pas changer la totalité de l’histoire, elle demande juste le changement de quelques morceaux. Oh, elle ne demande pas forcément une enfance plus heureuse, elle ne va pas se plaindre de ce côté là alors que les Williamson étaient adorables avec elle, mais la survie de Lily et James, évidemment, lui serait fort agréable. Et puis, naturellement, elle voudrait que Severus survive, qu’il ne meurre pas seul dans une cabane, un sombre soir du 2 mai. Enfin, elle aimerait la disparition du Lord noir « un peu plus tôt » de sorte que ce dernier ne puisse plus répandre la terreur et éviter certaines morts, comme celle de Cédric Diggory. Oh, bien entendu elle ne l’a pas connu, elle s’en fiche un peu. Mais il n’avait pas l’âge de mourir. Et surtout, surtout, la sorcière voudrait qu’Harry puisse avoir… et bien, une enfance plus heureuse que de vivre enfermé dans le placard sous l’escalier, au 4 privet Drive. Et que Remus ne décède pas, non plus. Sans vouloir tout changer, elle sait bien que ça fait déjà beaucoup, que ce n’est peut-être pas possible. Elle voudrait éviter que son ami Drago ne soit le jouet de son père, aussi, mais comment ?

Alors que Godric revient vers elle, la sorcière le prend dans ses bras pour le soutenir, le consoler, lui redonner un peu de courage. Elle se doute que ce qu’il a vécu n’était pas des plus agréables, qu’il en a des séquelles, qu’il gardera sûrement des séquelles, une certaine peur, pendant quelques temps. Alors s’il a besoin d’elle naturellement, la jeune femme sera là pour lui.

«- Oui, on va faire ça. Soeur d’Harry Potter ou pas, je ne suis pas exceptionnelle tu sais. » répond la rousse en riant. « De toute façon ici, personne ne le sait. «S’il n’y avait que ça Godric, s’il n’y avait que ça… Je voudrai que mes parents vivent, que Remus vive, que Drago puisse s’en sortir sans être la marionnette de son père, je voudrai… que le professeur Rogue ne connaisse pas le destin dont Hermione m’a parlé… Mais ça fait peut-être beaucoup trop de choses...»

La rousse sourit devant la détermination de celui qui est devenu en quelques mois son petit frère et elle le presse un peu plus contre elle, en se rendant compte qu’il a sacrément mûri, sans qu’elle ne s’en rende forcément compte.

«- Non, on ne laissera pas le choix à Harry. Comme d’habitude. De toute façon, je le bas en duel, je ne lui laisse pas le choix ! » répond la rouquine en souriant. «Je ne sais pas trop. L’anniversaire de Daphné peut-être. Noël, bien entendu. Une fête de Tibus… un tas de cours… mais je ne saurai pas te dire, chacun a évolué un peu de son côté. Ah si ! On a retué le basilic et prit un croc pour détruire les horcruxes ! »

Lullaby est réfléchie, sur certains points en tout cas. Elle est naïve en amour peut-être et très inexpérimentée. Mais pour le reste en général, elle est de bon conseil. Et c’est de cette sagesse qu’elle fait preuve une fois de plus, comme Godric pense qu’en tant que sœur d’Harry Potter et fille de Lily et James, elle fera la différence. Lullaby est une Potter c’est vrai, mais qu’est-ce que cela change ? Elle ne sera pas meilleure sur un champs de bataille pour autant, elle est raisonnable avec cela, n’en déplaise à celui qui est dans son cœur, comme un petit frère.

«- Ce n’est pas mon nom qui se battra à ma place dans un duel. Un nom ne fait pas grand-chose, on ne se résume pas à… un simple nom. Tu n’es pas juste un Black et je ne suis pas juste une Potter « alors ça ira ». Je suis Lullaby. Je ne suis ni Harry, ni James, ni Lily. Tu ne deviens pas fou parce que tu es Lestrange, comme tu ne devient pas Fonctionnaire au ministère car tu t’appelle Weasley.» répond la rousse.

La rousse a un petite rire en entendant le commentaire de son ami sur Drago Malefoy, qui est une fouine apparemment, mais que Godric complimente presque. Enfin, il reconnaît au moins que Drago n’est pas aussi terrible qu’il y paraît, qu’il est victime quelque part de l’éducation qu’il a reçut, tout simplement. En même temps, ni Godric ni Lullaby n’a eut à grandir avec Lucius Malefoy, ils ne peuvent donc pas comprendre ce que ça fait.

«- Je me suis rapprochée de Drago. Oh je sais que l’approcher est difficile, il ne se laisse pas faire. Mais dans le fond tu sais, il n’est pas méchant, il est loin de l’être. Je voudrai tellement pouvoir l’aider. Tu sais qu’après la bataille… il se faisait du soucis pour moi, me cherchait ? S’inquiétait de savoir que je travaillais à la bibliothèque au lieu de me reposer. » se souvient la rousse.

Comme il lui demande des nouvelles du château et de leur progression, la jeune femme lui en apprend un peu plus sur tout ce qui est arrivé depuis son départ. Elle a un large sourire en le voyant réagir ainsi, comme un gryffondor.

«- Ne t’en fais pas, je suis que nous pourrons compter sur toi… et qu’Harry va s’arracher les cheveux avec nous ! »

Grr… ce que sa sœur de cœur pouvait être terre à terre quand elle s’y mettait. Lui serait carrément fan s’il avait le nom de Potter, surtout après les insultes qu’il avait essuyé en étant le fils de Sirius Black (bien qu’il soit fier de cela) et surtout, avec le melon qu’il se trimballait déjà juste en étant lui-même, imaginez le carnage s’il pouvait en plus se targuer d’être le fils d’un couple aussi connu que les Potter en personne ? Bon sang, même Poudlard n’aurait pas eut de portes assez grandes pour qu’il puisse passer.

« Oui enfin… il y a quand même des familles qui ont une prédestination à devenir légèrement fada. Regarde, même si papa et moi sommes à Gryffondor, on a quand même un sérieux grain, et je ne crois pas que ça se soit arrangé depuis mon petit voyage. Remarque… c’est bien, ça me donne le droit de jouer les fous, et personne ne se méfie des mecs à qui il manque des cases. »

Vraiment, il l’avait vu dans un livre une fois. Un mec qui se faisait passer pour un attardé mental et qui était en fait super intelligent, et un criminel de génie.

« Ha oui ? Tu t’es rapproché de lui ? Il sent comment ? Non parce que les fouines ça pue, j’en avait une à la maison, avec maman. » plaisantait Godric, bien qu’il soit en réalité curieux comme pas permis. « Il s’est inquiété ? C’est… surprenant de sa part, mais j’apprécie vraiment de voir qu’il se permet de montrer la meilleure part de lui-même depuis notre arrivée ici. Je pense que j’aimerai bien apprendre à le connaître et qui sait, peut-être devenir son ami. »

Merde. Il venait de dire… oh fuck ! Pas de doute cette fois, ses neurones n’étaient pas tous revenus depuis la dernière fois. Quant au cas Harry… il était leur jouet favori à tous les deux, il ne fallait pas en douter.

« J’espère qu’il n’y a pas de tendance à être chauve dans ta famille, autrement Harry va finir avec la boule à zéro très rapidement. Oh ! Tu crois qu’on pourrait réussir à lui faire avaler une potion qui lui fait perdre ses cheveux pour une journée entière ? Histoire de bien célébrer mon retour ? »

Il voulait jouer oui, faire un truc drôle pour mettre un point final à cette période sombre.

La jeune femme n'aime pas spécialement le fait que ses parents soient des Potter. Parce que cela implique trop de chose qu'elle ne se sent pas en mesure d'assumer. Elle est loin d'être une fille courageuse comme son père, comme sa mère ou comme son frère Harry Potter dit le survivant. Elle n'est pas aussi forte ni aussi prête à se battre. Si elle le fait ce ne sera pas en fonçant dans le tas comme ça.  Pas comme l'impulsivité de ses parents les pousse à le faire. Pas comme la bêtise, parfois, d'Harry qui la pousse à des actes inconsidérés.

"- Moi je me méfie des mecs à qui il manque des cases !" assure la bleu et bronze avec un sourire à l'attention de son frère de coeur.

Elle dit cela dans l'unique but de taquiner un peu le rouge et or et lui rendre le sourire après sa captivité et les douloureux moment qu'il a probablement rencontré au cours de celle-ci. Mais elle parle de Drago aussi et éprouve le besoin de se confier au sujet du sorcier et de son amitié pour celui-ci quand le lion demande ce qu'il a raté. Elle ne parle pas de Severus Rogue. Il n'y a rien à dire. Et elle imagine d'ici la tête que ferai son cadet si elle lui racontait qu'elle en pince pour leur ancien maître des potions.

"- Il ne sent pas la fouine enfin ! Il sent plutôt... un truc très sophistiqué. Mais pardon je ne me suis pas amusée à  sentir en détail le parfum de Drago." avertit la sorcière.

Elle rit comme son ami parle de faire perdre ses cheveux à Harry avec une potion. Mais c'est vrai que c'est la jeune femme qui, la première, a parlé de son frère en train de s'arracher les cheveux sous l'effet des manigances de Godric. Mais imaginer ce garçon en train de faire une farce de ce genre à l'élu... Lullaby sourit.

"- Je connais les potions assez bien mais pour ce genre de trucs je pense que tu devrais te rapprocher de George Weasley. Pour les farces c'est vraiment lui le meilleur. Je pense qu'il peut t'aider mieux que moi. Même si je peut aussi vous aider pour la conception d'une potion de ce genre."