Spencer ▬ Les pires trahisons viennent toujours de ceux en qui l’on a le plus confiance.

Spencer avait été en soirée la veille. Il n'avait pas bu beaucoup parce qu'il détestait son comportement quand il buvait. Il devenait insupportable de ce qu'on lui avait dit et même si certain essayait de le faire boire, il refusait poliment. Non il avait passé la soirée à fumer et boire des bières, pour parler avec des gens de sa connaissance de beaucoup de choses. Il avait vu les gens saouls à l'extrême. Il était prefet c'était vrai, mais il aimait bien se rendre à ce genre de soirée, ça l'amusait beaucoup de voir les gens boire comme ça et en tant que personne respectueuse du règlement, il pouvait aussi prendre soin des gens qui avaient beaucoup trop bu. Et Spencer avait dû prendre soin d'une de ses amies de maison qui était vraiment parti loin. Elle sentait l'alcool, elle avait vomit pour en rajouter à l'odeur pestilentielle de son haleine, elle avait pensé devenir miss Poudlard, était tombé d'une table, bon pas tout ça dans l'ordre, mais du point de vue du préfet, il lui avait évité de faire une connerie. En effet Allison qui était en admiration devant Caleb Carlton avait souhaité aller le voir. Dans un premier temps le préfet avait tenté de la raisonner en lui disant que ce n'était pas forcément le moment, mais elle n'écoutait rien, tenant à peine debout, sans doute aurait-elle rampée jusqu'à l'étage dans le but de le voir. Et pour lui éviter d'avoir la honte devant le prince qu'elle idolâtrait, Spencer avait pris les choses en main en l'embarquant avec lui jusqu'au château. La préfète n'avait pas eu l'air très heureuse de cette réaction, pourtant il avait fait ça pour son bien, mais quand il l'avait laissé sur le pallier du dortoir des filles, elle semblait bien triste de ne pas avoir vu le serpentard. Spenc' comprenait les femmes en général, mais il n'avait pas répondu, se disant que peut-être le lendemain, elle se rendrait compte qu'il n'avait pas voulu lui causer du tort. Mais cela ne lui avait pas plu de lui faire de la peine. Devrait-il s'excuser ? Ou bien attendre qu'elle vienne le remercier ? Spencer ne savait pas trop et en se couchant ce soir-là, il s'endormit rapidement, ayant l'impression d'avoir fait une bonne action en ramenant Allison dans son dortoir.

En ce levant en ce dimanche matin, relativement tôt pour un être normal, vu que le jeune homme n'aimait pas rester au lit trop longtemps même après une soirée, il avait la gorge bien sèche, celle-ci lui faisant mal par la même occasion. La clope, il avait trop fumé encore. En caleçon, il alla boire un peu au lavabo de la salle de bain commune des garçons. Moins sèche, mais il sentait toujours la douleur. Le jeune homme en profita pour prendre une bonne douche, celle qu'on mérite le lendemain d'une soirée. Il se sécha rapidement, n'utilisant pas un sèche-cheveux pour ne pas réveiller ses camarades qui dormaient encore. En silence il prit ses vêtements de sport et s'habilla. Oui le mec avait été à une soirée la veille, mais avait décidé d'aller courir un peu. Ses vêtements de la veille étaient entassés dans un coin et  sentaient l'alcool mélangé à l'odeur de cigarette. Il fallait qu'il les lave tantôt, mais pour le moment il enfila ses chaussures et sortit du dortoir. La plupart des élèves étaient encore en train de dormir, malgré l'heure, ayant été pour la plupart à la soirée la veille. Spencer n'aimait pas traînasser au lit et vu que lui au moins n'avait pas la gueule de bois, il se portait très bien. Il sortit du château et commença à courir dès qu'il sortit du château. En courant il pouvait réfléchir tranquillement sans qu'on vienne le déranger. Spencer était un mec qui aimait être seul, il aimait avoir ses moments pour se retrouver face à lui-même sans que les gens ne viennent l'embêter, c'est pour ça qu'il se levait tôt, qu'il se couchait assez tard, pouvait faire des nuits blanches ou allait simplement travailler dans des endroits pas prévu pour ça. Il passa devant le terrain de quidditch. Il connaissait son parcours, cela lui prendrait un moment. Le préfet repensait à la soirée d'hier, se demandant ce qu'il se serait passé s'il avait aidé Allison à trouver Caleb. Le jeune homme était certain que cela aurait été une mauvaise idée, on ne pouvait pas savoir ce que le serpentard aurait fait avec une jeune fille en perte de ses moyens qui l'idolâtrait comme un dieu vivant. Vous l'aurez compris Spencer ne portait pas vraiment Cab dans son cœur.

Spencer arriva donc vers pré-au-lard et couru jusqu'à la cabane hurlante où avait eu lieu la soirée. Il restait quelques bouteilles à l'entrée, évidemment que les organisateurs n'avaient pas rangé. Si jamais elles étaient là la prochaine fois que Spencer passerait il les ramasserait, il faudrait qu'il se balade avec un sac poubelle sur lui au cas-ou. Le jeune homme avait tellement couru qu'il n'avait pas vu l'heure et son ventre commençait à gronder. En marchant il retourna vers pré-au-lard et vers le château par la même occasion.  En remontant vers le château, perdu dans ses pensées concernant les déchets qu'il avait vu au niveau de la cabane hurlante, il en fut tiré lorsque quelqu'un l'appela par son nom complet. Seule sa mère l'appelait ainsi, mais elle ne pouvait pas être ici. Mais ça y ressemblait étrangement quand même. Il vit Allison en petite furie qui s'approcha de lui  « Bonjour à toi aussi. » dit-il d'une voix calme alors que la préfète ne semblait pas de bonne humeur. Il allait l'exaspéré s'il répondait calmement, mais bon. Elle était mignonne quand elle était en colère, cela ne la rendait pas vraiment crédible. Si elle n'avait pas changé de ton, Spencer n'aurait jamais su qu'elle était énervée. Elle lui reprocha d'avoir fait une entorse au règlement des amis en la ramenant au dortoir avant qu'elle ait pu voir Caleb. Elle lui balança qu'il ne se rendait pas compte de la gravité de ses actes et qu'il fallait qu'il se reprenne sérieusement, car il filait mal en ce moment. Spencer resta stoïque. Déjà il ne comprenait pas un traitre mot de ce qu'elle lui disait par rapport à son comportement, mais en plus pour lui il avait été un ami modèle la veille au soir. « Pourtant, je croyais avoir les choses comme un ami. Et je vois pas comment mes actes ont pu être graves. » répondit-il toujours avec calme. Voilà que maintenant elle lui demandait de s'expliquer et de s'excuser par la même occasion. Cinq minutes pour s'expliquer c'était long quand même. Surtout que pour lui c'était très simple. « O.K. Premièrement tu étais tellement bourrée que je ne suis pas sûre que tu aurais réussit à rentrer au château sur tes deux jambes, sans tomber toutes les cinq secondes. Deuxièmement, si tu étais allé le voir et que tu lui avais vomis dessus je pense qu'il n'aurait pas apprécié et tu t'en serais mordu les doigts. Et troisièmement ... j'ai pas de troisièmement. » C'était ces deux seulse raisons pour le coup et il espérait qu'Allison le comprenne, sans doute ne se souvenait-elle même pas comment elle avait pu être la veille. Pour la question de s'excuser, Spencer n'en voyait pas l'utilité. Il n'avait rien fait de mal de son point de vue. « Je ne vois pas pourquoi je devrais m'excuser, j'ai fait ça pour ton bien pour éviter que tu ne te ridiculises devant le mec que tu idéalises.  » répliqua-t-il. Comment faire comprendre qu'il n'aimait pas Caleb. Pas sûre qu'Allison approuve ce genre de réplique.

Courir de bon matin faisait du bien, cela changeait les idées, surtout par rapport à la soirée de la veille. Même en étant pas saoul comme la plupart des autres l'avaient été, parlé à quelqu'un qui n'avait aucune cohérence dans ses propos était très difficile. Le genre de personnes qui a un imaginaire bien développé qui vous balance des informations alors que vous ne comprenez strictement rien et pour vous en sortir, vous tenter de poser des questions, de savoir où il veut en venir. Le but est de ne pas casser leur délire, mais quand Allison avait commencé à s'imaginer miss Poudlard, a vouloir que Caleb lui donna sa couronne, on ne pouvait pas vraiment la laisser dans cet état. La préfète ne s'était même pas rendu compte de son état et même sa meilleure amie était partie après qu'Allison lui ait vomis dessus. La laisser seule parmi tous ces gens ivres, dans l'esprit de Spencer cela n'était pas convenable, surtout qu'il avait beaucoup d'affection pour la serdaigle. Même si elle parlait de Caleb la plupart du temps, elle pouvait avoir une bonne conversation, et être amusante quand elle le voulait. Il n'avait pas pu s'empêcher d'agir comme un ami l'aurait fait et de l'éloigner loin de cet endroit, même si pour cela il avait provoqué une profonde tristesse chez son amie. Alors, courir aider à changer les idées. Il ne s'en voulait pas, se disant qu'elle se rendrait compte de ce qu'il avait pour elle, peut-être même qu'il viendrait le remercier, on ne pouvait pas vraiment savoir. Spencer était souvent très actif, soit il bossait et donc impossible pour les autres de communiquer avec lui, soit il se baladait dans le château, courrait, regarder l'entraînement de quidditch, il était rarement dans la salle commune ou dans les endroits normaux où les étudiants aimaient se retrouver. Mais il aimait ce côté assez solitaire, car si les gens voulaient vraiment le voir, ils devaient le chercher, s'ils abandonnaient c'était tant pis pour eux. D'ailleurs grâce à cette tactique, Spencer avait évité plus d'un problème, plus d'une claque de la part d'une fille, c'était plutôt intelligent et confortable. Mais on pouvait quand même le considérer fou de vouloir aller courir par cet hiver froid. Le jeune homme ne sentait pas vraiment la fraicheur sur son corps, il courrait généralement d'un point à un autre sans s'arrêter, sa course l'aidant à garder son corps chaud. Il prendrait une bonne douche dans la salle de bain des préfets en rentrant, encore un endroit où il pouvait rester seul sans problème. Cependant, alors qu'il continuait sa course, il fut stoppé par quelqu'un qui l'appelait. On aurait dit sa mère un instant, celle qui avait le droit de lui crier dessus et de l'appeller par son prénom complet. En général c'était mauvais signe quand elle faisait ça. Spencer se disait aussi que sa future femme aurait le droit de lui crier dessus de cette manière, mais pour le coup il ne voyait pas pourquoi sa mère aurait besoin de l'appeler. Et puis sa mère n'était pas à Pre-au-lard, elle ne pouvait pas y être, ne connaissait que très peu le monde des sorciers. Donc quelqu'un se permettait de l'appeller par son nom complet, sans même qu'il sache vraiment pourquoi. Mais Allison Carter, la fille dont on parlait tout à l'heure, s'approcha de lui, très en colère semblait-il. Le jeune homme lui dit bonjour, mais elle ne répondit pas. Elle semblait être énervé contre lui, mais le préfet restait calme.

Et elle commença ses reproches, l'accusant de choses qu'il n'avait pas commis, ne sachant pas trop ce qu'il devait en penser, ou en dire. Spencer était un gars totalement normal, il n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu, alors de là à dire qu'il filait un mauvais coton, il y avait un gouffre. Le préfet ne comprenait rien du tout, ni pourquoi elle lui faisait des reproches de la sorte. Elle devait parler de son comportement de la vieille, ce qui ne l'aidait pas vraiment à comprendre les propos d'Allison. Vraiment les femmes pouvaient parfois être agaçante, on faisait quelque chose pour elle et on s'en prenait pleins dans la tronche. Il allait arrêter de se mêler de tout, rester seul c'était bien aussi. Pour lui il n'avait rien fait de mal, mais du point de vue de la préfète, il l'avait trahis. Pardon ? Qu'est-ce qu'elle lui racontait encore ? Elle utilisait des mots avec des sens assez fort quand même. Le même sens de l'amitié ? Non sans doute qu'Allison ne considérait pas son geste comme étant amical. Spencer n'aimait pas se faire engueuler sans raison, comme la plupart des gens d'ailleurs, mais il n'allait pas s'énerver comme elle le faisait. « Trahir est un bien grand mot. Je t'ai évité une catastrophe. » répondit-il en croisant les bras sur sa poitrine. Il aurait presque soupiré pour l'occasion. Elle ne se rendait compte de rien. Mais voilà que ce n'était pas fini puisqu'elle voulait qu'il s'expliquer. Oui s'expliquer, lui présenter des excuses, pour une chose qu'il n'avait pas commit. Spencer ne se démonta pas et exposa deux raisons pour lequel il avait agit de cette manière. Il n'en avait pas une troisième. Ce n'était pas un gars très causant de base, à faire des monologues, surtout pour se justifier. Allison ne semblait pas convaincu. Elle ne lui aurait pas vomi dessus d'après elle, ça ce n'était pas certains, elle n'était franchement pas en forme à ce moment-là. Et puis elle ne comprenait pas le raisonnement de Spenc' concernant son état et le fait qu'elle soit capable de rentrer au château. « Quand je parle de ne pas pouvoir rentrer seule au château, je pense que tu aurais sûrement rampé en haut des escaliers voir s'il n'était pas là. Je ne comprends pas et pourtant d'habitude j'y arrive. Tu préfères qu'il te vois dans un piteux état plutôt que de ne pas le voir du tout ? » Il avait haussé un peu la voix sur ses dernières paroles. Il ne la prenait pas de haut, mais il n'appréciait pas non plus la manière dont elle lui parlait. Spencer n'était pas en tord de son point de vue et elle ne semblait pas comprendre sa réaction. Peut-être oui qu'il la prenait pour une gamine sur le coup, mais si elle avait réfléchit plus longtemps, elle aurait comprit ce qu'il avait fait pour elle. Ne plus s'en mêler c'était une bonne idée. « Désolée si tu penses que je suis condescendant, non je ne te traite pas comme une gamine, mais je me défends comme je peux devant ton agression injustifiée. » Il ne fallait pas qu'il s'énerve, il prit une grande respiration.

Un instant de paix dans cette engueulade. Allison lui expliqua qu'il lui avait fait de la peine. Spencer le savait, il l'avait vu pleurer ce n'était pas son intention. Il voulait la protéger, mais peut-être n'avait-il pas fait ça de la meilleure des façons. Certes il n'aimait pas Caleb Carlton. Il aurait dû tenter de la convaincre au lieu de la forcer à le suivre. Elle avait une voix beaucoup plus calme et triste, ce qui fit un petit coup au cœur de Spencer. « Je sais ... ce n'était pas intention. Je voulais te protéger. » dit-il d'une voix calme, cherchant à lui montrer qu'il ne souhaitait pas la faire souffrir. Mais qu'elle n'avait pas forcément besoin de l'engueuler pour autant. Le moment ne dura pas longtemps quand Spencer refusa de s'excuser sans raison valable. Il voulait bien s'excuser de lui avoir fait de la peine, mais pas de l'avoir ramené au château. Le jeune homme avait d'ailleurs parlé de Caleb, montrant qu'il n'aimait pas le serpentard, en critiquant cette manière qu'Allison avait de l'idolâtrer. La serdaigle lui reprocha de ne pas s'être excusé, lui expliquant par la même occasion que Caleb Carlton n'était pas un simple "mec". Puis finalement elle lui demanda qu'elle était son problème avec le serpentard. Il leva les yeux au ciel, c'est bien ce qu'il disait, elle l'idolâtrer alors qu'il n'y avait aucune raison et peut-être se disait-il ça parce que lui même était un homme, mais il n'aimait pas la vision d'Allison. « C'est un mec comme les autres et honnêtement je pense qu'il est bien pire. J'ai pas envie qu'il te brise le cœur parce que tu te seras trop accroché à lui, alors qu'il n'en a rien à faire. J'ai tout simplement pas envie que tu souffres tout court en fait que ce soit lui ou un autre. Et ne vient pas me dire qu'il est super beau, intelligent, mignon et sexy. » Spencer ne l'aimait vraiment pas. Pas du tout même.

Spencer était un type bien. Oui, on ne pouvait pas dire de lui qu'il était méchant ou qu'il blessait les gens de manière consciente. Bien qu'assez distant au final dans les relations sociales, il faisait attention aux autres, d'où notamment son statu de préfet qui outre la permission de faire régner l'ordre, lui permettait aussi d'aider les autres si besoin. Il pensait souvent faire ce qui était juste pour les autres, mais ce que lui pensait être juste ne l'était pas pour tout le monde. Les gens étaient très différents et ne réagissaient pas de la même manière, Spencer commençait à s'en rendre compte. L'éducation changeait d'une personne à l'autre et il y avait tellement de personnalité dans le monde, qu'on ne pouvait pas contenter tout le monde. Spencer n'avait donc pas eu la réaction attendue par Allison la vieille, pourtant lui pensait avoir fait les choses biens, comme un ami, comme quelqu'un qui prendrait soin d'elle. Il adorait Allison, elle était comme une petite sœur qu'il n'avait jamais eu. On avait beau dire beaucoup de choses à son propos, on ne pouvait pas la qualifier de méchante, mais son obsession pour Caleb Carlton, rendait fou Spencer. Il pensait, enfin il savait que le serpentard couchait avec énormément de filles pour le plaisir de la chair et non pour de réel sentiment. Allison qui elle ressentait de l'amour pour le jeune homme n'en souffrirait que plus en comprenant ça. Oui Spenc' savait qu'elle avait l'espoir de changer le serpentard, mais si elle n'y arrivait pas, sans doute que la préfète serait extrêmement triste, inconsolable. Elle ne vivait que par lui, ou presque. Il ne voulait pas la voir malheureuse c'était pour cette raison qu'il avait agit ainsi le soir précédent. Le serdaigle voulait la protéger plus que quiconque, il ne voulait pas que quelqu'un lui fasse du mal, qui que ce soit et peut-être qu'il n'aurait pas dû agir ainsi. Même si lui la considérait comme une petite sœur ce n'était pas forcément le cas pour Allison et elle lui dirait alors qu'il n'aurait pas à se mêler de cette manière de la vie de la préfète.

Il semblait qu'Allison avait cherché Spencer un peu partout, se demandant surement à quoi il occupait ses journées lorsqu'il ne travaillait pas. Lorsqu'elle était arrivée telle une furie vers lui, le serdaigle avait pris un air détaché, car il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle semblait être en colère contre lui, elle l'accusait de trahison, elle lui fit énormément de reproches et Spencer tenta de se défendre tant bien que mal. Cela semblait être inutile, tant qu'il ne s'excuserait pas elle ne le lâcherait pas. Le serdaigle n'aimait pas devoir s'excuser pour quelque chose qu'il pensait ne pas être un mauvais geste. Il avait fait tout ça pour la protéger d'elle-même, pour lui éviter une catastrophe. Mais il avait aussi menti à Allison en prétendant qu'il ne savait pas où se trouvait Caleb lorsqu'elle lui avait demandé. Il ne savait pas ce que cela aurait donné comme conséquence s'il lui avait dit la vérité. Cela aurait été sans doute pire et peut-être qu'elle lui aurait crié dessus quand même. Spencer lui expliqua que trahir était un bien grand mot et en réponse la préfète lui donna la définition du mot. Elle voulait jouer sur ce terrain-là. Il soupira. « Si tu te bases sur cette définition peut-être. Mais tu ne pouvais pas vraiment être consciente de ce que tu allais faire, je pensais que c'était la bonne chose à faire moi. Je ne sais pas de quel ennemi tu veux parle, mais je n'ai fraterniser personne d'autres. Je te suis fidèle ... enfin ça fait un peu bizarre on dirait qu'on parle d'un être inférieur ... Fin bref. Je suis ton ami et je n'ai pas voulu faire ça dans ton désintérêt. »

Etrangement, Spencer était d'apparence très calme, même si cela bouillonnait un peu d'agacement à l'intérieur de lui. Il ne comprenait pas, mais en même temps il ne voulait pas se fâcher avec elle. Sans doute que s'il lui donnait ce qu'elle voulait, il se calmerait. Elle voulait des excuses et des explications. Spencer tenta de lui donner des explications à son geste, pour qu'elle comprenne mieux. Peut-être qu'elle verrait alors qu'il avait fait ça dans son intérêt. Mais à entendre la préfète ce n'était pas mieux. Il lui posa alors une question simple, savoir si elle préférait que Caleb la voit en piteux état ou ne pas le voir du tout. Pour Spencer la réponse était très simple. C'était un mec lui aussi. Il préférait voir un jeune fille sous son plus beau jour, plutôt qu'à ramper par terre pour le voir. Enfin après c'était son avis, peut-être que ça plaisir à certain, il ne savait pas trop. Allison lui expliqua alors que d'après elle c'était sa chance hier soir. De conclure ? De coucher avec lui ? Spencer ne savait pas trop de quoi elle parlait, mais il n'était pas d'accord sur la dernière partie de la phrase de la préfète. Non les chances n'étaient pas uniques, c'était à nous de faire ne sorte que les choses changent, en étant nous même en essayant, mais en donnant de l'espace à l'autre. Quand Spencer voulait sortir avec une fille, cela lui arrivait de la suivre partout et de faire sembler de la croiser "par hasard", il créait ainsi sa chance. Mais c'était peut-être plus simple pour un mec de faire ça. Beaucoup d'interrogations aujourd'hui, petit Spencie. « Les chances ça se créer Alli, tu as encore la possibilité de l'avoir si tu t'en donnes la peine. » lui dit-il d'une voix posée. Les cartes étaient dans les mains de la préfète, elle pouvait décidé de se lancer, de tenter quelque chose quand elle le voulait. Elle ne devait pas attendre qu'un ange lui tombe du ciel pour l'aider. Mais Allison lui demanda alors s'il était jaloux, seule solution selon elle pour qu'il agisse de la sorte. Spencer la regarda un instant. « Jaloux ... » répéta-t-il. Il semblait méditer sur ce mot comme s'il ne l'avait jamais entendu ou jamais ressentis. « J'ai simplement voulu agir en ami c'est tout. Apparemment j'ai mal fait les choses, mais ce n'était pas pour te faire du mal. » reprit-il. C'était des excuses cacher, il ne voulait pas la blesser et se rendait compte que son geste avait profondément blessé son amie. Elle sembla se calmer pendant un moment et s'excusa de lui avoir gueuler dessus. Spencer connait cette mine. Allison n'allait pas bien, et sans doute que son geste de la vieille ne l'aidait pas à aller bien. Il n'aimait pas la voir comme ça. Elle expliqua avoir la sensation d'être relayé au second plan avec Caleb, comme si personne ne voulait l'aider à ce que le serpentard la remarque. « Tu sais Alli, je pense qu'il t'a déjà remarqué. Mais même si un homme adore avoir des admiratrices, parfois il faut simplement le laisser respirer. » Il essayait de l'aider, mais ne s'y prenait pas vraiment très bien. « Je suis désolé pour hier soir. » finit-il par dire. Elle avait réussit à presque l'émouvoir avec son regard triste, il se sentait triste pour elle et du coup se remettait la faute dessus. Elle savait y faire pour avoir ses excuses.

Mais le calme ne resta pas bien longtemps, ce n'était qu'un nuage blanc parmi les gris, car Spencer parla donc de Caleb en des termes qu'Allison n'appréciait apparemment pas. Il ne trouvait rien de spécial au serpentard, trouvant que ce n'était pas forcément le meilleur des hommes. Elle pourrait trouver mieux sans aucun doute. D'ailleurs, Spencer ne savait pas pourquoi elle l'avait choisit lui et pas quelqu'un d'autre. Enervé le serdaigle répondit avec un peu de brutalité à la préfète qui lui demandait quel était le problème avec Caleb. Le préfet déblatéra beaucoup de propos, lui disant que le serpentard n'en avait rien à faire, qu'il ne pensait qu'au sexe et qu'il ne voulait pas qu'Allison souffre à cause de lui. C'était hors de question. Elle répéta l'une des phrases de Spencer et ce dernier comprit alors qu'il avait été peut-être trop loin dans sa réponse. Il l'avait blessé encore plus. Quel con ! Non mais c'était pas possible d'enchaîner connerie sur connerie. Ses paroles avaient dépassées sa pensée, mais d'un côté c'était sorti tout seul sans qu'il puisse contrôler. Il s'était énervé et n'aurait jamais dû. Allison lui demanda alors s'il pensait que Caleb ne pourrait jamais finir avec une fille comme elle. Les yeux de la demoiselle était humide. Elle devait sans doute se contrôler pour ne pas pleurer. Spencer avait été con pour le coup il le savait. Avant même qu'elle ne refuse, il la prit dans ses bras, pour tenter de la réconforter et de lui montrer qu'il s'en voulait vraiment. « Je pense que tu es trop bien pour lui. Tu dis tu as cette sensation d'être relayé au second plan et ça me fait mal de te voir t'attacher comme ça a un homme. Et même si je sais que c'est moi qui vient de te rendre triste, et que tu dois contenir tes larmes en ce moment même, je ne veux simplement que ton bonheur. Je suis sûre que tu trouveras un homme parfait un jour, mais je ne pense pas que Caleb le soit pour toi. Non pas seulement parce que je ne l'aime pas, mais aussi parce qu'il ne te mérite tout simplement pas. Tu es jolie, pleine de vie, amusante. Et lui ... bah c'est lui quoi. » Bon peut-être que la dernière phrase était de trop, mais il n'allait pas encore décrire Caleb selon sa propre opinion et puis tant pis s'il s'en prenait plein la tête, il l'avait chercher.

Le jeune homme avait fait une connerie, il le savait très bien, mais tout le monde en faisait non ?! Car même si pour lui, il avait bien agit en empêchant Allison, le jour précédent d'aller trouver Caleb, totalement ivre, la serdaigle ne semblait pas être de son avis. Il n'avait jamais voulu la blesser, il ne voulait pas être méchant ou la rendre triste, mais en voyant la réaction de son amie, Spencer c'était rapidement rendu compte que pour elle le geste qu'il avait fait avait eu beaucoup d'importance. Mais ce n'était rien pourtant, elle était tellement mal, qu'elle avait vomit sur sa meilleure amie qui l'avait laissé en plan. Si jamais elle s'était retrouvée toute seule face à Caleb, peut-être que le serpentard en aurait profité. Spencer ne le connaissait pas suffisament pour confirmer cette angoisse, mais d'après ce qu'il avait entendu, cela aurait pu être le cas. Ou peut-être tout simplement que quelqu'un d'autre en aurait profité. Allison qui n'était alors pas dans son état normal était au final une proie facile pour des mecs en chiens, des mecs alcoolisés qui perdaient alors toute considération pour eux-mêmes. Spencer savait de quoi il parlait, lui aussi avait agit comme ça à une soirée et il s'en était tellement voulu pendant si longtemps que jamais il ne voulait recommencer. Il avait agit comme les hommes qui traitaient sa mère dans le restaurant où elle travaillait, il avait été tout simplement horrible, son instinct de mâle reprenant soudainement le dessus sur son intelligence. Un singe, un gorille, c'est ainsi qu'il avait agit et savait très bien comme les hommes pouvaient se comporter. Alors, en empêchant Allison d'aller voir Caleb, de se ridiculiser et en la ramenant de force au château, Spencer n'avait eu que l'intention de la protéger de tout ça. Mais il avait sans doute sous-estimé la serdaigle, qui semblait convaincu qu'elle pouvait très bien se débrouiller seule. Sans doute que oui, mais son inquiétude avait emporté Spencer. Le jeune homme avait beau tenter de s'expliquer, elle ne semblait pas comprendre ses intentions. A quoi bon chercher alors à lui faire comprendre sa décision ? Elle l'accusait de trahison envers son amitié. Spencer n'était pas un garçon très habile dans les relations sociales en général, mais il savait toutefois ce qu'était l'amitié. Il ne pensait pas avoir trahis la jeune fille, mais cette dernière ne se laissa pas abattre en lui sortant la définition même du mot trahir. Allons bon voilà qu'elle retournait la principale qualité des serdaigles contre lui. Oui d'un certain point de vue, il l'avait trahi, mais ce n'était que pour la calmer qu'il voulait bien accepter ça. Déjà il en comprenait pas qu'on lui crie dessus pour son geste, mais en plus elle semblait rester sur ses positions. Spencer restait calme face à tout ça, voyant le petit corps d'Allison énervée, agacée par sa désinvolture. Alors qu'il répliquait qu'en fonction de sa définition peut-être qu'il l'avait trahis, la préfète ne se priva pas pour lui donner une leçon de vie en lui balançant qu'on ne pouvait pas décider à la place des autres, qu'elle n'aurait sûrement jamais fait ça s'il avait été intéressée par une fille. La différence entre eux était que Spencer n'aurait probablement pas été dans l'état de la serdaigle, si jamais il avait eu envie de séduire une demoiselle, mais cela Allison ne semblait pas comprendre non plus. Soupirant, commençant lui même à être agacé par des reproches, il balança : « Et ben la prochaine fois je te laisserais te ridiculiser, si c'est ce que tu souhaites. Si comme tu dis tu prends seule tes décisions, si jamais tu as fait une connerie ne vient pas te plaindre après. Et peut-être que tu n'aurais pas fait ça si j'avais été à ta place, mais je suis comme je suis, nous ne réagissons pas pareil. » Il tenta de reprendre une voix plus calme, plus sereine, cherchant à ne pas s'énerver à son tour de se faire engueuler de la sorte.

Elle continua a déblatérer les raisons qui la poussait à gueuler sur le pauvre Spencer. Ce dernier d'après ce qu'elle lui disait, avait laissé filer son unique chance de s'approcher de Caleb. Non surement pas, elle en avait pleins d'occasion de le faire, il suffisait qu'elle fasse en sorte de les créer, c'est ce qu'il pensait. Cela ne servait à rien de croire au destin, aux choses qui se produisent par une raison mystique ou mythlogique, il fallait réfléchir et produire nous-même notre destinée. Spencer peut-être parce qu'il avait été élevé dans le monde moldu ne croyait pas à la chance, ou à Merlin, ce n'était que des inventions, la magie existait elle, les êtres humains aussi et si quelqu'un les avait vraiment créé, cela aurait été étonnant qu'il ait prévu un plan pour chacun. Comme si une entité supérieure avait que ça à faire d'offrir des chances aux gens. Il n'y croyait pas quand elle disait que c'était la fin du monde, la chance de sa vie. Spencer savait que si on voulait vraiment être avec quelqu'un, il ne fallait pas uniquement apprendre à le séduire, mais apprendre à le connaitre, à partager avec lui et être une fan en extase devant la personne c'était tout sauf attirant. Certains garçons adoraient ça, avoir des admiratrices, mais la plupart pouvait trouver ça plus agaçant qu'autre chose. Car ce genre de fille pouvaient être capable de tout, filtre d'amour, sortilège et tout un tas d'autres trucs. Elles pouvaient décrédibiliser leur rivale, leur faire des crasses et c'était tout sauf attirant. Tout comme une fille ivre n'avait rien de sexy. Sauf peut-être quand elle dansait, mais ça c'était une autre histoire. Allison ne voulait rien entendre cependant, cherchant uniquement des explications sur ce qu'il avait pu faire. Il tenta d'expliquer avec de grandes difficultés, n'ayant pas préparé ni d'excuse ni de raison, ayant simplement agit dans l'immédiat. Mais alors qu'il donne une explication, elle lui demanda s'il n'était pas jaloux. Répétant le mot, il ne nia pas ni ne confirma la question d'Allison. C'était inutile pour lui de répondre; car si elle le voulait vraiment, la serdaigle serait capable de tourner ses propos de façon à ce que ça lui plaise. Pour elle qu'il soit jaloux était la seule explication envisageable et Spencer qui ne l'était pas, se demanda alors ce qu'elle dirait, si jamais il affirmait l'être. Reprenant la préfète rappela à nouveau qu'il ne pouvait pas choisir à sa place. « Je sais oui que je ne peux pas choisir à ta place, mais ce qui a été fait, est fait et nous ne pouvons pas retourner dans le passé. » A part en utilisant un retourneur de temps, très rare à trouver c'était peu probable qu'il puisse changer son action. Tous les deux ne semblaient pas heureux de se gueuler dessus ainsi et chacun s'excusa tour à tour d'avoir agit comme ils l'avaient fait. Spencer retrouva son calme et sa sérénité, mais cela ne semblait pas durer. Le préfet rassura son amie en lui disant que Caleb avait surement déjà remarqué Allison, en bien ou en mal telle était la question, mais déjà le serpentard savait qui elle était. Beaucoup de filles auraient souhaité pouvoir obtenir cette attention, car nombreuses étaient celles qui restaient anonyme aux yeux de leur prince.

Un instant de paix s'installa entre les deux, mais cela ne durera pas aussi longtemps que Spencer l'aurait souhaité. En effet il parla donc du chéri de madame en des termes qui ne lui plut pas. Caleb n'avait rien de spécial, mais Allison ne percevait pas la vision du préfet de la même manière. Elle s'énerva et prit la défense du serpentard ce qui énerva toutefois Spencer qui en se priva pas pour balancer des choses négatives sur Caleb, ce qui n'arrangea pas le cas du serdaigle puisqu'il blessa par la même occasion son amie. Il savait qu'elle n'avait pas confiance en elle et tenta donc de la rassura, lui expliquant que Caleb ne la méritait pas et qu'elle trouverait surement mieux. Mais peut-être que le passé d'Allison restait trop ancré en elle, qu'elle ignorait comment se défaire de cette image négative qu'elle avait d'elle. La préfète n'était pas moche, elle était tout simplement adorable avec ses boucles brunes, petite mais mignonne, et bien que ses yeux soient remplis de tristesse à l'instant même, elle avait toutefois des yeux adorables. Oui Spencer ne comprenait pas pourquoi elle s'égosillait devant Caleb alors qu'elle avait un pouvoir de séduction, dont elle ne se rendait même pas compte et qu'elle aurait pu trouver un homme qui lui montrerait toute la beauté qu'elle avait à l'intérieur comme à l'extérieur. Alors que le serdaigle tentait d'apaiser la tristesse d'Allison, il ne fit qu'empirer les choses. Voilà qu'elle pleurait, qu'elle avait dû mal à parler et dans ses sanglots, il comprit beaucoup plus de choses sur son amie. C'était comme si elle avait jeté son dévolu sur le gars le plus beau parce que les autres ne l'étaient pas, comme si elle avait choisi le moins pire, parce qu'il n'y avait personne d'autre d'intéressant. Spencer ne comprenait pas son raisonnement, mais il ne voulait pas la voir pleurer. Cela le rendait triste également. « Ne pleur pas Allison ... La vie ne s'arrête pas à Poudlard. Peut-être que tous les hommes ne sont pas super top, ni très futé à l'école, mais le monde en dehors regorge d'autres personnes, d'autres potentiel petit-ami que tu n'as pas encore rencontré. Si tu choisis Caleb parce que c'est le moins pire ou le mieux comme tu dis, à quoi bon ? Et si tu ne remarques pas que les garçons te regardent c'est surement parce que tu es trop concentré sur ton serpentard. Ou que tu penses que tous les hommes sont pareils, sans même apprendre à les connaitre. Moi je te trouve jolie et amusante et tu sais que quand je dis quelque chose je le pense sincèrement. » Bon d'un côté dire que tous les autres garçons à part Caleb étaient immatures et ne savaient pas lancé un sortilège de défense, c'était assez vexant pour Spencer, mais il espérait quand même qu'Allison ne l'ait pas mit dans le même panier.

Peut-être qu'Allison avait raison, peut-être que Spencer c'était trompé en agissant de cette manière. Lui qui pensait pourtant faire les choses bien, lui qui pensaient pouvoir comprendre les femmes, il s'était largement trompé. Il adorait Allison, comme il aimerait une sœur, qu'il n'avait jamais eu. Il avait toujours voulu protéger ceux à qui il tenait, mais parfois il valait peut-être mieux éviter de se mêler de ce qui ne le regardait pas. Il aurait dû ne rien faire, la laisser aller voir le serpentard de ses rêves, celui qu'elle idéalisait et rentrer de son côté. Mais s'il avait agi comme ça, Spencer savait qu'il s'en serait voulu. Il aurait mal dormit, espérant qu'il ne soit rien arriver à Allison en son absence. Il préférait au final se faire engueuler par elle à l'instant même que de s'inquiéter, de s'imaginer le pire pour elle. Spencer s'imaginait sans doute le pire, et s'il lui était arrivé quelque chose alors qu'il l'avait laissé, jamais le préfet ne s'en serait remis. Alors, oui il avait agit comme il l'entendait sans prendre en compte l'avis de son amie, mais c'était pour son bien chose qu'Allison ne semblait pas comprendre. Pourtant, il avait mieux dormi en la sachant en sécurité dans le dortoir des filles, que seuls à une soirée remplie de garçons saoul. Non pas qu'il n'avait pas confiance en la serdaigle, mais en étant homme, les connaissait, il savait très bien que tous n'étaient pas aussi bien intentionné que lui. Surement que la préfète qui ne voyait pas ce côté de la chose, s'imaginant qu'il ne l'avait enlevé de la soirée que pour éviter qu'elle n'approche Caleb. Elle avait dû se sentir bien mal, trahit comme elle le lui disait par son geste, sa manière d'être. Elle semblait triste derrière sa colère. Et Spencer l'écoutait déblatérer des absurdités sur son comportement, comme s'il était coupable de quelque chose. D'une voix calme au début, le préfet avait tenté de raisonner son amie sur sa prétendue trahison, mais Allison faisait la sourde oreille, certaine d'avoir raison sur les intentions du jeune homme. Et cela commençait à l'agacer sérieusement de se faire crier dessus sans aucune raison. Elle ne voulait rien entendre alors peut-être devait-il haussé la voix, peut-être lui dire qu'il ne ferait plus rien du genre la calmerait. Il faudrait du temps à Allison pour qu'elle lui pardonne vu ce qu'elle lui sortait comme âneries, mais Spencer était certain qu'elle excuserait son geste. Ils étaient amis, même si elle se sentait trahis. Il la voyait autrement que derrière son rôle de préfète comme beaucoup le faisait. Elle lui balança alors qu'elle était maître de sa vie et avait le droit de faire ses propres choix. Encore une fois elle ne comprenait pas. Mais pour en finir avec cette engueulade, Spencer haussa la voix, lui balançant que si c'était ainsi, il ne s'occuperait plus d'elle dans ce genre de cas et lui laisserait faire des bêtises. Cependant, il rajouta que si jamais elle était triste ou si elle avait fait quelque chose de mal de ne pas venir le voir pour se plaindre. Bien évidemment sous le coup de la colère c'était sorti tout seul, il savait très bien que si elle avait besoin, Spencer serait là. Elle lui répondit aussi agacée que lui. « Bien au moins on est d'accord là-dessus. » répondit-il comme pour finir la discussion.

Mais leur conversation semblait loin d'être terminée, car derrière tous les reproches d'Allison se cachait quelque chose. Une tristesse de ne pas être remarqué pour ce qu'elle était. Ni par Caleb, ni par d'autres personnes. Remarquant cette tristesse dans sa voix, Spencer décida de s'excuser, avant de reprendre pour parler de Caleb en des termes que la préfète ne semblait pas apprécier. Allons bon, maintenant il n'avait pas le droit d'avoir un avis sur le serpentard ou même de partager sa vision sur ce pseudo amour. Mais tous les propos du préfet ne faisait qu'empirer les choses, il n'avait jamais voulu rendre triste Allison, ce n'était pas son intention, mais il avait l'impression que la serdaigle profitait d'être en sa présence pour laisser échapper ses émotions. Comment lui faire retrouver le sourire ? Comment lui montrer ce que lui voyait à travers elle ? Des choses que même la préfète ne voyait pas, alors que pourtant cela faisait partis d'elle. Il n'était pas jaloux de ce qu'elle ressentait pour Caleb, malgré le fait que cela semblait sonner faux, mais il s'attristait de voir Allison se rabaisser ainsi face à un garçon ou aux autres filles. La serdaigle était pétillante, pleine de vie, souriante, avec de très beaux yeux, elle avait tout pour plaire, mais était incapable de voir ça. Les yeux se remplir de larmes, Spencer ne savait pas quoi faire. Un cœur brisé, un corps brisé, de sa trahison ? De ne pas être remarqué par le serpentard, qui l'avait surement remarqué déjà. Et lorsqu'elle lui expliqua ne pas se sentir unique, ne pas être la meilleure dans divers domaine, Spencer s'attrista encore plus. Il n'allait pas en pleurer, mais ne supportait pas de la voir ainsi. Caleb n'était pas tout ce qu'était Allison, La préfète était bien plus que le serpentard n'était. « La perfection c'est chiant. Tu es ce que tu es, tes imperfections te rendent humaine, te rendent attachante et s'il n'est pas capable de voir qui tu es au-delà de tout ça, il n'en vaut pas la peine. Tous les critères que tu cites, ceux sont des choses subjectives. Certains te trouveront la plus belle qui soit, la plus intelligente, la plus drôle, d'autres n'auront pas cette opinion. Il n'est pas tout ce que tu dis, tu peux l'imaginer parce que l'on te l'a raconté. Et si tu n'es pas capable de voir toute la beauté qu'il y a en toi, sache que moi je la vois. Peut-être que mon avis ne comptera pas pour toi, mais je te connais, je sais quelle belle personne tu es, que ce soit par les qualités que tu possèdes que par les défauts. » Elle rajouta par la suite que surement était-elle stupide de courir après Caleb, mais que d'un côté Spencer ne pouvait pas comprendre. Sans doute avait-elle raison, il ne pouvait pas. « Je ne te pense pas stupide de courir après un garçon. Je ne peux pas savoir ce que cela fait d'être une fille dans cette école, sauf si tu veux me faire tenter l'expérience par sortilège ou polynectar, mais je sais que tu es forte, que tu obtiens en général ce que tu veux, que tu ne te laisses pas marcher sur les pieds, ce n'est pas pour rien que tu es préfète de notre maison. » Il essayait de faire un peu d'humour, supposant l'idée de se transformer en fille pour mieux comprendre ce qu'Allison vivait, et Spencer espérait que cette image arrive à faire sourire son amie. Finalement, elle avoua que le préfet n'était pas comme les autres, esquissant même un petit sourire. En réponse, le jeune homme en afficha un également. « Ha je suis le bon gars qui fait pleins de bêtises en voulant faire les choses bien. Je ne suis pas parfait, mais au final je suis un peu comme les autres. » Il serait toujours là pour elle, mais comme d'autres garçons, il l'avait fait pleurer, il n'était pas mieux.

Quelle conversation ! Spencer savait très bien qu’Allison était énervée, mais il se demandait comme elle faisait pour tenir avec la cuite qu’elle s’était prise la vieille. Elle devait être en train d’évacuer l’alcool et peut-être était-ce pour cette raison qu’elle avait été si agressive en vers lui de beau matin. Il la connaissait très bien, depuis très longtemps même s’ils n’étaient pas de la même année, le fait d’être devenu préfet tous les eux les avait rapprochés, mais ils se connaissaient bien avant. Alors en la voyant telle une furie débarquer, Spencer avait tenter de garder son calme imperturbable. Mais la discussion avait très vite dégénéré tandis qu’elle accumulait les accusations à son égard. Elle n’était pas gênée de tout lui mettre sur le dos. Il avait fait les choses bien, il n’avait rien à se reprocher. Mais sans doute parce que c’était elle Spencer ne s’énervait pas vraiment, essayant simplement de se défendre comme il pouvait. Allison n’était pas une fille sûre d’elle-même, beaucoup la considérait comme une garce et il était vrai que pour l’avoir entendu parler, Spencer savait que lorsqu’elle n’aimait pas quelqu’un, elle ne l’aimait pas. Mais ce n’était pas une raison pour la fuir, pour ne pas l’apprécier. Bon après il comprenait, quand on s’en prenait pleins la tête dans le dos, c’était normal. Mais elle aussi avait souffert. Elle avait beau essayé de se montrer comme quelqu’un qui avait confiance en elle, rien n’était fait. Les critiques, cela la blessait plus que n’importe qui, les engueulades aussi ça l’énervait.  Et puis aussi ne pas la laisser faire ce qu’elle voulait, ce qu’elle avait prévu. Comme avec Caleb, puisque c’est ce qu’elle lui avait reprocher. Il avait contrôlé sa vie sans son autorisation et maintenant qu’il la voyait en colère, Spencer commençait à comprendre ce genre d’agissement.  Il n’avait jamais ressenti tout ce qu’elle pouvait avoir dans son petit cœur.

Elle était adorable, mais voilà qu’en voulant la protéger des choses du monde extérieur, Spencer avait réussi à la faire pleurer. Il n’aimait pas ça. Leur relation était très fraternelle, mais ils n’avaient pas de liens de sang, il n’avait eu aucune raison d’agir ainsi. Il n’était pas son vrai frère et même s’il l’avait été il aurait dû la laisser faire ses expériences toutes seules. Si Spencer avait eu une petite sœur comme Allison, il l’aurait surement étouffé sous sa protection constante. Elle pleurait, elle se laissait aller, elle n’affichait plus le sourire qui la caractérisait pourtant et cela fendait le cœur à Spencer. Bien évidemment que voir des larmes couler du visage d’Allison ne lui faisait pas plaisir, il aurait voulu la revoir sourire, surtout que les pleurs étaient en grande partie de sa faute. Alors il essaya, il essaya de la réconforter, de lui montrer tout ce que lui voyait en elle, de lui demander d’arrêter de regarder un seul mec lorsqu’il y en avait pleins partout qui n’attendaient qu’une chose c’était qu’elle les remarque. Elle ne semblait pas entendre ses paroles au début, bien trop concentré sur ce qu’il disait par rapport à son amoureux, Caleb Carlton. Alors il utilisa la dernière carte qui lui restait : lui montrer que la perfection n’existait pas et que les défauts d’une personne, comme ses qualités rendaient la personne belle. Il ne fallait pas qu’elle doute de qui elle était, de ce qu’elle pouvait produire chez la gente masculine. Aucun garçon avec un cœur accepterait de voir ce joli minois pleurer. Elle essuya ses larmes, preuve qu’il avait touché quelque chose en elle. Yes ! La préfète lui dit que l’avis de son amie comptait. Ha ! Il était heureux de l’apprendre, vu que pendant toute la conversation sous le coup de la colère, il n’aurait pas parié là-dessus. Elle rajouta qu’il était son meilleur ami et qu’elle ne comprenait pas comme il faisait pour la supporter. Sourit sur ses quelques mots. Allison n’avait pas l’habitude qu’on agisse ainsi pour elle ? Parce qu’elle ne laissait pas les autres découvrir qui elle était vraiment. «  Je me demandes aussi des fois comment je fais pour te supporter, mais quand on est ami avec quelqu’un parfois il ne faut pas trop chercher. Tu es l’une des personnes les plus importantes pour moi, après ma mère je penses. Et il va falloir que tu d’habitude à ce genre de comportement, même si sais qu’il faut que je te laisse faire tes propres expériences je ne pourrais pas m’empêcher de chercher à te protéger. » lui répondit-il avec un sourire et en lui tapotant la tête.

Et finalement il réussit à lui faire décrocher un sourire. Après la colère et les larmes, elle souriait enfin. Spencer sourit à son tour lorsqu’Allison imagina ce que donnerait le jeune homme s’il était une fille. Ce serait une drôle d’expérience mais peut-être qu’il comprendrait mieux ce que ressentait son amie. Une blonde, une jupe, il aurait de quoi être bien sexy. «  Je t’autoriserais à me faire essayer ce genre de trucs, si ça peut être ma punition. Et tu sais même les personnes les plus fortes ont tous le droit à des moments de faiblesse. » Ceux qui disaient le contraire, étaient des menteurs. On avait tous besoin d’une épaule sur laquelle pleurer. Et Spencer voulait l’être pour Allison si elle en avait besoin. Même s’il pouvait être stupide parfois, trop gentille et agir comme un parfait imbécile. «  Aller viens je vais t’offrir une bieraubeurre. Et un petit déjeuner si tu as envie. » dit-il en lui prenant la main pour l’amener vers l’auberge des trois balais. Une conversation éprouvante s’était produite, mais cela ne les avait que plus se rapprocher.