I need chocolate or Merlin helps me ! [ft. Remus Lupin]

Première sortie au village… enfin non, ce n’était pas la première de l’année, ni la première de sa vie… mais cette sortie était le première depuis son retour à l’école. Avant, il savourait de rester entre les murs de l’école, se refusant à aller plus loin que le parc et cette fois, Lullaby avait joué de tous ses talents pour le convaincre de ne pas se laisser paralyser par sa peur, pour sortir de nouveau de l’enceinte du château et aller se faire plaisir. La veille, il avait enfin passé une nuit plutôt correcte – dormir quatre heures au lieu des quelques minutes éparpillées ici et là, c’était un miracle – et son dos ne le faisait pas souffrir… son stock de chocolat était désespérément vide en y jetant un œil ce matin, c’est sans doute ce qui avait achevé de le convaincre de se rendre au village aujourd’hui. Tout était permis, sauf la pénurie de chocolat… et au moins il allait soulager l’inquiétude de celle qui était comme sa sœur en sortant de sa zone de confort.

Comme toujours, l’école était en effervescence à l’idée de cette sortie et tout le monde semblait s’agiter à la manière d’une fourmilière géante dans laquelle il fallait évoluer sans se faire écrabouiller, jusqu’à l’heure du départ sous les regards vigilants des professeurs et préfets, dont la mission était aussi bien de les garder à l’œil que savoir s’ils étaient sages ou en train de mettre à sac la petite communauté du coin. Bon d’accord, ils n’étaient pas les premiers à réellement mettre le boxon ici, et de toute manière, le jeune Gryffondor n’avait qu’un projet durant cette sortie, laissant ses amis en jurant de les retrouver plus tard pour se diriger tout droit vers Honeydukes et ses douceurs sucrées.

Comme toujours, l’endroit été bondé d’étudiants désireux de refaire le plein pour les semaines à venir, lors des soirées entre amis dans les dortoirs ou après une victoire de Quidditch. Devant lui, un gamin trop jeune pour Poudlard se tournait vers sa mère pour lui demander des chocogrenouilles et lui rentrait dedans en faisant un caprice, pourtant la sorcière l’accusait lui de ne pas avoir fait attention et comme souvent en ce moment, son caractère ne souffrait pas de se faire parler aussi désagréablement… encore moins par une bécasse avec un balais dans le… bref.

« Assumez plutôt de ne pas savoir dresser votre morveux. Enfin en même temps… vu votre comportement il a de qui tenir… si la maternité vous fait cet effet… revendez le votre lardon, il vous fera plus chier et on aura la paix. »

Bon, il était un peu dur mais Merlin quoi ! Il n’était pas en tort… si ?

Un rictus passait sur le visage de Godric en voyant la femme s’insurger de la sorte et il répondait par de petites piques toujours aussi déplacées à cette dernière, un vrai petit con en bref…

« Lave-toi les oreilles si t’entend mal... » avait-il marmonné en premier, suivit de : « Comment j’ose ? En ouvrant la bouche, on formule des mots avec, c’est fou ! »

Mais il n’eut le temps d’en dire plus qu’une main se posait sur son épaule, lui faisant reporter son attention directement vers cette personne alors qu’il jurait d’une façon très fleurie, qui ne peut être retranscrite tant c’était vulgaire :

« De quoi tu t’mêles co... » … nnard… c’était l’idée oui, sauf qu’il se retrouvait face à Remus et les mots mourraient dans sa gorge, avada kedavratisé avant même de sortir. On ne pouvait pas insulter oncle Mus, c’était contre son code d’honneur, même celui de cette petite voix dans sa tête qui l’irritait et le rendait totalement imbuvable.

Remus s’excusait en tout cas à sa place, ce que lui ne comptait pas faire et quand la femme lâchait sa dernière réplique et tournait les talons, le rejeton Black tirait puérilement la langue dans le dos de cette dernière, geste le moins déplacé qu’il puisse faire, puisqu’il avait hésité à dresser son majeur à la place, mais déjà qu’il échappait apparemment de peu à une sanction en tombant sur le bon préfet, alors autant ne pas pousser sa chance trop loin en étant encore plus insolent.

« Je… ouais je suis Godric Blavis. »

Bon, ce n’était pas alarmant que ce dernier connaisse son nom en même temps, vu qu’il surgissait dans le dortoir des maraudeurs assez régulièrement parfois, alors ils devaient tous le situer au moins de vue comme étant le gamin collant.

« C’est pas de ma faute. Son gamin s’est mis à piquer une crise parce qu’elle lui a dit non, il m’est rentré dedans sans s’excuser et en plus elle a osé dire que c’était de ma faute. C’est pas de ma faute si c’est le genre de mère qui voit son morveux comme un ange, alors que c’est un vrai crétin. »

Lui, s’il piquait une crise comme ça en étant gamin, il était sourd pendant trois jours suite au sermon qu’il se prenait, et il fixait ses chaussures pendant un mois en jetant de temps en temps des regards malheureux vers sa mère, pour savoir si elle lui en voulait encore ou pas. Paraît qu’il était mignon quand il faisait ça, c’est en tout cas ce qu’elle disait en lui racontant de temps en temps.

« Je voulais juste du chocolat moi, rien d’autres. »

L’expliquation avait eut l’air plus boudeuse qu’il ne l’avait voulu au départ et il se détournait légèrement de Lupin pour piocher dans les friandises présentes pour les glisser dans le sachet qu’il avait prit un peu plus tôt et qui n’allait pas tarder à déborder de la sucrerie chérie.

« Pourquoi tu ne vas pas me dénoncer aux profs ? Qu’est-ce qui fait que je mérite ce traitement de faveur ? »

Il se le demandait réellement malgré le sarcasme présent dans sa voix, à la limite de le provocation envers l’ami de celui qui deviendrait son père un jour. Ils avaient tous pitiés de lui depuis son retour et rien que pour ça, il rêvait de leur décrocher la tête parfois.

Si quelqu'un lui avait demandait à son époque la raison de son retour en arrière sur l'insulte, il aurait simplement dit que c'était parce que Remus, sans être plus précis. Si on lui demandait ici, il dirait juste qu'il s'était presque étouffé avec sa salive, et que cela n'avait rien à voir avec un respect sortit du derrière d'un dragon, qui n'avait pas plus que ça lieu d'être ici.

Au lieu de quoi, il s'était donc expliqué, surveillant sans réellement s'en rendre compte les réactions de Remus, comme en train d'y chercher soit un jugement, soit autre chose, mais il abandonnait cette idée en se tournant vers ses sucreries, la seule raison de sa présence au village en réalité. Maintenant qu'il y pensait... quelqu'un devait avoir délibérément planqué ses bonbons pour qu'il sorte... foutue famille de coeur... pire que celle du sang... et vint la réponse. Remus n'était pas ce genre de préfet? Il n'en doutait pas bizarrement et pour une fois, ses épaules se détendaient assez pour montrer qu'il baissait donc un peu sa garde, observant le plus vieux en train de remplir son propre sachet en confiseries. Comme c'était... pas étonnant... et c'est un chouillat plus serein qu'il prenait le temps de répondre à Remus, choisissant de bien peser ses mots cette fois, et de ne surtout pas être agressif comme un loup hargneux.

"Je n'avais pas envie de venir au départ, on m'a un peu forcé la main... alors j'ai émis la condition que je ne sois pas forcé de rester avec un groupe entier, qui aurait agis de manière complètement bizarre de peur de dire ou faire quelque chose qui me mettrait mal à l'aise." avouait-il du bout des lèvres, presque craintif à l'idée d'être entendu. "Ils le font tous, inconsciemment mais quand même..."

Pourtant en effet, la prudence demandait surtout de rester en groupe, mais si c'était pour péter une durite à cause d'un regard qu'il irait mal prendre... et à l'image utilisée par Lupin, le jeune homme haussait un sourcil, l'air à la fois amusé et surpris par ce choix de mot sur lequel il finissait par jouer, caractère d'un fils de Sirius Black oblige.

"On peut dire ça en effet. Vivre en meute, ce n'est pas mon truc... on fini par s'attacher aux gens, et l'attachement ne mène finalement qu'à la douleur. C'est vachement plus cool d'être en tête à tête avec la lune pour lui hurler notre amour... plus romantique, tu ne crois pas?"

Sa conscience le traitait de petit con, mais la perche était trop belle pour ne pas jouer dessus... à croire qu'une once de son caractère joueur avait bel et bien survécu à son séjour chez les mangemorts.