Severus ¤ Septembre 1997 ¤ Each fragrance reminds us of someone...

Ils pouvaient toujours essayer de croire que parler de potions allait les sauver et que tout était normal, mais il n'y avait plus aucune normalité dans cette situation. Ni dans la voix de Lullaby, ni dans son eternisation dans les cachots. Il n'y avait rien de normal dans le fait que Severus Rogue se rapproche d'elle de cette façon là et il n'y avait rien de  normal dans le fait que la Serdaigle rêve d'un baiser. Rien de normal à ce que leurs yeux se croisants, elle rougit de la sorte. Rien de normal à ce que tout son corps soit électrisé de cette façon.

Il prononce quelques mots mais Bee ne comprend pas. Pourquoi devrait-elle le pardonner ? Son regard vert plein d'interrogations sonde les iris noirs. Il la regarde comme jamais il ne l'a regardé. Comme jamais personne ne l'a regardé. Lullaby a l'impression tout à coup d'être quelque chose de très précieux. Cette idée la fait se figer. Et il pose ses mains sur ses épaules. La sorcière ne bouge plus, alors que tout ses sens sont en alerte. Alors qu'il avance la tête vers la sienne, Lullaby ferme les yeux. Enfin, avec douceur, leurs lèvres s'effleurent et la jeune femme frissonne. C'est diaboliquement agréable toutefois la Serdaigle en veut plus. Mais le sorcier ne donne qu'un baiser hésitant. Tout à coup Bee le repousse, n'osant croire ce qu'il se passe. Elle le regarde sans comprendre et la peur l'étreint à l'idée qu'il puisse se moquer d'elle. Mais tout son corps est en manque alors que son cerveau lui passe un savon. Qu'elle se rende à l'évidence, elle en veut davantage. Elle veut ses lèvres sur les siennes et ses mains sur elle. En quelques secondes la jeune femme réduit la distance qu'elle a établit entre eux et elle l'embrasse à son tour, timidement. En douceur la demoiselle prend les mains de l'enseignant et les pose l'une sur sa taille, l'autre dans son cou et elle frissone de plus belle. À son tour elle glisse une main dans les cheveux de l'homme alors que l'autre se loge dans son dos.

Bee se presse contre son professeur, avec la peur que ce dernier reprenne ses esprits et la repousse. Leur baiser est encore si fragile et hésitant que Lullaby redoute de sentir cet échange se rompre brusquement. Elle ne le supporterait probablement pas. Elle veut le sentir encore tout près d'elle, tout contre elle. Se sentir femme et précieuse, comme c'est le cas depuis qu'ils ont perdu le contrôle de la situation.

La sensation des lèvres de l'homme sur les siennes était plus agréable que la demoiselle ne l'aurai pensé. Comment croire qu'un homme à ce point austère et froid soit à ce point doux, délicat, dans un tel moment. Mais Bee ne va pas s'en plaindre, naturellement. Elle se sent frissonner de toutes part d'autant plus que le baiser devient plus fougueux, plus empressé. Bee ferme les yeux pour en profiter au maximum alors que les mains de l'homme se déplacent sur elle et la rendent folle. Elle ne veut plus jamais partir même si ce n'est pas raisonnable. Elle est entre les bras de Rogue tout de même. N'importe qui serait effrayée ou dégoutée mais pas Lullaby. Son coeur bat la chamade et elle se sent incroyablement heureuse et apaisée, comme elle ne l'a jamais été. Entre les bras de cet homme-là c'est insensé. Il n'est pas le genre rassurant, ce n'est pas le genre d'homme dont on rêve et pourtant Lullaby ne veut que lui. Aussi fou que cela puisse paraître, Le Prince de Sang-mêlé a trouvé une princesse. Car c'est indéniable Bee l'aime. C'est cela qui la fait se sentir toute chose en et instant. C'est cela qui lui fait glisser ses doigts tendrement dans la chevelure noire, qui fait battre la chamade à son coeur.

Leurs lèvres se séparent un instant et Bee recule la tête légèrement pour adresser un fin sourire à l'homme. Comme pour lui montrer qu'il ne rêve pas et que la jeune femme est bien là. Et puis pour le regarder aussi et s'imprégner de l'air qu'il affiche, graver ce souvenir dans sa mémoire et ne plus jamais le laisser partir. Lullaby se sent tellement bien... tellement heureuse. C'est complètement fou. Elle ne sait que dire. Faut-il seulement parler ? Il lui manque tient, et malgré son souffle court, Lullaby ferme les yeux et encore une fois elle cherche les lèvres de son professeur, avec plus d'assurance cette fois. Et le temps suspend son vol. Depuis combien de temps sont-ils ainsi, l'un contre l'autre ? La Serdaigle ne saurait le dire car le temps qui passe n'a pour elle plus aucune importance en cet instant.

"- Severus..." gémit la sorcière contre les lèvres de son partenaire sans avoir vraiment conscience du fait qu'elle vient de l'appeler par son prénom.

Bee ne songe pas au moment où tout se finira, au moment où il reprendra ses esprits. Elle est certaine qu'il n'a pas conscience de ce qu'il est en train de faire et c'est mal d'en profiter mais c'est plus fort qu'elle. D'autant qu'on ne l'a jamais embrassé comme ça. On ne l'a jamais embrassé tout court à vrai dire. Plus intéressée par les potions que par les histoires de cœur, l'étudiante n'a pas laissé de chances à qui que ce soit. Jusqu'à ce que, bien entendu, son affection pour les potions se retourne contre elle, lui faisant aimer un autre passionné. Ils se ressemblent, parfois, plus qu'ils ne sauraient le dire. Alors de sentir l'homme l'embrasser ainsi... C'est fou, déraisonnable, insensé. Quand tout serait finit, elle aura forcément mal, elle le sait d'avance.

Quelqu'un a-t-il déjà regardé le professeur Rogue de la même manière que le regarde la Serdaigle en cet instant ? Il est probable que non. Littéralement, la demoiselle le dévore des yeux et son amour pour lui occulte tout les défauts qu'on peu trouver à l'homme. Tout ce qui pourrait être négatif aux yeux de n'importe qui d'autre lui semble incroyablement attirant. Comme ce regard noir profond qui la fait frissonner quand elle le croise. Peut-il comprendre comme elle l'aime, quand son prénom quitte ses lèvres ?

Quand une voix se fait entendre, qui n'est pas celle de son professeur, Lullaby sursaute tandis que son partenaire grogne. Le sang de la sorcière se glace dans son esprit. Pas parce qu'on vient de la découvrir avec Rogue. Mais parce qu'elle imagine les ennuis qu'il pourrait avoir par sa faute. Cette personne va parler, forcément. Bee en est certaine. Mais quand elle entend Rogue prononcer le prénom de Dumbledore, la Serdaigle ouvre brusquement les yeux, tournant la tête vers la porte. L'ancien directeur de Poudlard est bien là. Mais comment ?

Il lui adresse quelques mots, pour la mettre en garde, lui donner un conseil... Quand tout sera finis ? Comme c'est drôle de dire cela alors que c'est lui qui vient de briser l'intimité, la proximité, qu'il y avait entre eux. Bee le fusille du regard, alors que son cœur bat la chamade. Le rouge aux joues, elle ne sait plus trop que dire, que faire, comment réagir. On dit que les meilleurs moments ont tous une fin, Bee en fait la douloureuse expérience.

"- Ne me regardez pas comme cela, Miss Potter." lance l'homme avec bienveillance.
"- Pardonnez-moi... La dernière fois que je vous ai vu, c'était... en portrait dans le bureau du professeur Rogue. Vous êtes mort !" lance la demoiselle, d'une voix où transparait clairement de l'inquiétude et de l'incompréhension.
"- Les choses ne sont pas toujours telles qu'elles semblent être, Miss Potter."

C'est vrai, elle est bien placée pour le savoir. Le professeur Rogue semble être un mangemort et il a tué Dumbledore. Pourtant, Lullaby souhaite reprendre des cours avec lui, n'a pas peur d'être seule dans une salle en sa compagnie, se laisse aller à l'embrasser et songe que quelque chose leur échappe dans l'équation, que tout n'est pas si simple et évident qu'il n'y parait.

"- Miss Potter... Je vous le répète, ne le laissez pas filer. Ce ne sera pas toujours facile, je le sais. Mais ne le laissez pas filer. Ne perdez pas non plus la vision que vous avez de lui, même quand tout tend à vous montrer que vous avez tord. Vous comprenez Miss ?"

Bee fait oui de la tête. Mais en vérité elle ne comprend plus rien de ce qui lui arrive. Sinon qu'elle a cruellement envie de le sentir encore près d'elle, son regard dans le sienne, ses lèvres sur les siennes.

Elle était encore contre lui mais quelque chose avait changé avec l'arrivée du vieux sorcier dans la pièce. Severus ne tenait plus la rousse aussi fermement que précédemment contre lui. Mais néanmoins Bee remarque avec délice qu'il ne l'a pas lâché. Et comme Dumbledore reprend la parole en s'adressant cette fois au potionniste, Lullaby ne l'écoute plus que d'une oreille distraite alors que son regard scrute le visage de l'homme lui faisant face. D'accord ce n'est ni le plus jeune ni le plus beau visage qu'il lui ai été donné de voir. Mais ce que son coeur peu donc battre la chamade à voir ces lèvres si près des siennes, ce regard noir profond. Bee n'en revient pas vraiment. Elle ne pensait pas que ça avait cet effet-là l'amour.

Alors que l'ancien directeur de l'école prend congé, la jolie Serdaigle sent son coeur battre la chamade par anticipation. Ils vont être seuls d'ici quelques instants et Bee se prépare plus ou moins à ce que peut-être leur folie reprenne. Si l'intervention de Dumbledore n'a pas trop ramené la raison dans l'esprit du professeur. Qui la tient toujours contre lui, ce qui lui donne quelques raisons d'espérer. Déjà elle imagine son souffle sur son visage, ses lèvres retrouvant les siennes. Bee va devenir folle s'il ne revient pas vers elle maintenant.

Dumbledore enfin quitte les lieux et la jolie Lullaby se sent mieux. Plus libre. Son regard vert cherche à croiser les iris noirs. Succube malgré-elle la jeune rousse n'a aucune idée de l'effet qu'ont ses agissements sur le professeur. Tout est si inconscient, si innocent, chez elle. Voilà qu'elle ne se rend même pas compte du danger qui plane sur elle. Bee retrouve juste le sourire et finalement, se rapproche un peu du sorcier comme pour inciter ce dernier à la presser davantage contre lui. Naturellement, le visage de la Serdaigle s'avance. La voilà moins timide. Peut-être parce qu'elle craint de ne plus avoir beaucoup de temps avant que l'homme ne réalise ce qui arrive. Leurs lèvres de nouveau se rencontre et Bee frissonne. Avec cette envie d'aller un peu plus loin, de se jeter dans les enfers... hésitante, Lullaby ne fait pas vraiment le premier pas. Mais elle entrouvre légèrement la bouche, invitant ainsi le sorcier à aller plus loin s'il le désire. Et même si c'est folie, l'ange est prête à s'y brûler les ailes.

Avec cette envie d'aller un peu plus loin, de se jeter dans les enfers... Et même si c'est folie, l'ange est prête à s'y brûler les ailes. Pourtant, le moment n'est pas venu et, dans un dortoir de la salle commune des Aigles, une jeune rousse se redresse subitement, haletante, sans comprendre ce qu'il se passe, sans comprendre ce qui lui arrive. Portant une main à sa tête, la jeune femme se masse le crâne en essayant de rassembler ses souvenirs. Elle a simplement rêvé. Après la question sur le sisymbre, et la réponse du professeur, Bee s'en est allé en prenant soin de ne pas se faire attraper par les Carrow. Elle a rejoint son dortoir et s'est couché presque immédiatement, s'endormant dans la foulé. Mais son esprit les yeux à peine fermés, encore aux prises avec les révélations de l'amortentia lui a envoyé un songe – une torture – de ce qui aurait pût se produire s'ils avaient perdu le contrôle.

Bee quitte son lit pour se diriger vers la salle de bain où elle se passe un peu d'eau sur le visage, pour effacer les traces de ce rêves, remettre de l'ordre dans ses idées. Elle est complètement folle, voilà ce qu'il se passe ! Heureusement qu'il ne peut savoir ce qui est passé par la tête de sa jeune élève en cette nuit de Septembre. Ce que Lullaby ignore alors qu'elle retourne se coucher, parcourant la chambre pour atteindre son lit en faisant le moins de bruit possible, c'est que le professeur Rogue n'ignore pas tout à fait ce qui lui est passé par la tête, puisque ce rêve, loin d'être un simple rêve, était une connexion Onirique. Si bien qu'ils avaient rêvés de la même chose, en même temps, les désirs de l'un amenant ceux de l'autre et inversement, dans une véritable construction à deux. Sereine, ne sachant cela, Bee referme les yeux.