Verres et rencontre [Libre]

La matinée était calme pour Destiny. Pas de cours à donner, puisque l'on était samedi et pas de mission à remplir pour l'ordre, non plus. Toutefois, cela ne voulait pas dire que la jolie blonde n'avait rien à faire, loin de là. Elle avait quelques observations de sa dernière mission à analyser. Et elle avait alors choisit Pré-au-lard pour se poser et réfléchir à tout cela. Sur une table de la bâtisse, la demoiselle avait prit place, ses papiers devant elle. Ses cheveux devenus roux, son nez affiné, ses yeux en amande... elle avait beau avoir mit un terme à l'existence de son père, son frère restait dans la nature et les mangemorts la cherchaient toujours. Pour rien au monde la demoiselle ne leur aurait permit de la reconnaître, de la retrouver facilement. Alors comme toujours quand elle quittait le château, la demoiselle avait prit soin de changer son aspect. C'était aussi un moyen de se rassurer, alors que de ce fait elle se sentait comme intouchable. Les mangemorts ne pouvaient pas s'en prendre à elle, parce qu'ils ne pouvaient pas la reconnaître. Ils ne devaient pas être légions dans les parages mais il valait toujours mieux être sûre et prendre ses précautions.

Alors qu'elle vient tout juste de s'installer, en regrettant déjà d'avoir choisit ce coin comme elle n'a pour compagnie que quelques piliers de bar, la jeune femme voit entrer le patron, qui se dirige vers son bar pour commencer sa journée, alors que quelques hommes présents saluent son arrivée, conscients que c'était l'heure pour eux de vider quelques verres. Charmant. Et l'homme leur donne rapidement raison alors qu'il trinque aux messieurs. La demoiselle hausse un sourcil. Et finit par l'apostropher.

«- Considérez-vous que l'on ne peux pas trinquer à la santé des dames ? Ou considérez-vous qu'on peut les oublier sous prétexte qu'elles ne sont pas majoritaires sous ce toit ? Et pourtant si je ne m'abuse, l'on peut considérer que leur santé vous est précieuse quand il s'agit, ivre mort, d'en bécoter une ou deux, en oubliant jusqu'au préservomagic...»

La jeune femme ne songe pas vraiment que l'homme n'interviendrait pas si un de ses clients importunait qui que ce soit. Dans son propos, elle parlait, sous-entendait, une drague consentie par les deux partis. De fait il n'était pas question dans ses mots d'importuner qui que ce soit. Mais soit, ce n'est pas vraiment le débat et elle est satisfaite de voir que l'homme ne laisserait pas des étudiants et étudiantes de poudlard être importunés par quelques soulards notoires. L'homme demande ce qu'elle veut boire, et la demoiselle jette un regard à l'horloge, curieuse de voir qu'elle heure il peut être. Trop tôt pour l'apéro, clairement. Pourtant elle ne peut pas refuser un verre qui est si gentiment offert...

«- Il est encore tôt pour un verre... Un jus de citrouille s'il vous plaît.»

Vu l'heure, c'est certainement la meilleure des choses à faire après tout la demoiselle n'est pas une alcoolique notoire, elle ne va pas commencer l'alcool avant onze heure, tout de même. Elle hoche la tête comme l'homme poursuit un discours rassurant sur le fait que les hommes ici présents ne lui feraient pas de mal. Il est vrai que, sous le coup de sa métamorphomagie, la jeune femme doit sembler être une étrangère, ici. Rien ne pourrait montrer qu'elle est une habituée des lieux et pourtant c'est loin d'être sa première visite ici. Etudiante à Poudlard, elle venait ici. Parfois, avec les autres professeur, elle échoue encore ici. Et parfois... elle vient avec Tristan. Elle venait, en tout cas, quand personne ne l'avait torturé, quand il n'était pas marqué par les affres de la guerre.

«- Je crains malheureusement que la guerre, en effet, n'arrange en rien la situation et je suppose qu'ils sont nombreux à préférer voiler leurs yeux par la consommation excessive de bière bien trop tôt dans la mâtiné, pour ne pas voir la dérive, ne nous voilons pas la face, de l'Angleterre.» répond la jeune femme en le remerciant pour son verre. Fort heureusement tout le monde ne se laissait pas ainsi aller et certains osaient encore se dresser contre les ténèbres pour espérer les défaires un jour, mais elle préfère retenir cette remarque.