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 I could die for you. I should have died with you.

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MEMBRE DE L'ORDRE
Tristan A. Allister
Tristan A. Allister
Bonjour ! J'appartiens à la maison : Professeur de Soins aux Créatures Magiques. J'ai posté : 288 hiboux. Grâce à moi ma maison a gagné : 0 pour une aventure ! Je suis de la génération : 1977 . Je suis un aventurier : Oui.

Ma carte de chocogrenouille
Epouvantard: Sa famille qui le renie.
Patronus: Porc-épic
Capacité spéciale:

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MessageSujet: I could die for you. I should have died with you.  I could die for you. I should have died with you.  EmptyJeu 16 Nov - 0:54

I should have died for you.

- My friend, my sister, my family -


Face à la mort celui qui méritera de vivre et celui qui vivra sont deux choses bien différentes.

Les temps n’étaient pas faciles, et la mort guettait à chaque coin de rue. Le danger était constant, et les membres de l’Ordre du Phoenix ne pouvait l’ignorer. Ils mettaient leurs vies en danger chaque jour en luttant contre ce groupuscule en faveur de la pureté des sangs, et adeptes de magie noire. L’ennemi savait qui ils étaient. Ils savaient aussi qu’ils n’étaient que trop peu nombreux pour les combattre réellement. Ils savaient qu’ils détenaient le pouvoir sur eux.Mais les membres de l’Ordre ne pouvaient pas simplement laisser tomber, ils allaient continuer de se battre pour leurs idéaux, en ce qu’ils croyaient jusqu’à leur dernier souffle. Le courage avait un prix, et en ce moment c’était celui de la mort. Tristan avait mené une bataille la veille. Il avait combattu contre des Mangemorts lors d’une mission qui avait mal tourné. La vie pouvait basculer en un instant, et finalement il n’y avait qu’un cheveu qui séparait la vie de la mort. Le garçon s’en était bien rendu compte. Il avait simplement la chance de ne jamais être seul. Parce qu’il avait Destiny. Comme d’habitude, elle avait veillé sur ses arrières, et avait pu le sauver d’une mort imminente. Aujourd’hui, il était dans le Quartier Général de l’Ordre, grâce à elle et personne d’autre.

Accoudé au bord de la fenêtre, le jeune homme attendait anxieux le retour de son amie. Elle ne lui avait pas dit ce qu’elle allait faire, mais ils s’étaient promis de se retrouver ce soir. Plus les jours avançaient, plus Tristan était terrorisé. Il avait peur pour lui, et pour sa vie évident, mais il avait encore plus peur pour sa meilleure amie. Elle courrait un grave danger, bien plus grand que lui. Pourtant elle semblait tellement plus courageuse et vaillante. Il l’avait toujours admiré … Elle était certes son amie mais aussi sa petite sœur, sa famille … Mais elle avait surtout été son modèle, la personne qu’il aurait voulu être. Il admirait sa force d’esprit, et sa personnalité. Elle avait tout envoyé baladé quand ils étaient encore adolescents au nom de ses croyances. Elle s’était rebellé contre sa famille, contre son père pour choisir elle-même ses valeurs. Elle avait l’âme d’un leader. Et elle l’avait toujours été dans le couple qu’ils formaient. Il s’était toujours beaucoup appuyé sur elle, la sachant plus forte psychologiquement que lui. Elle était son tout. Elle était la famille, celle qu’il avait choisi, cette sœur qu’il n’avait jamais eue. Ils s’étaient trouvés en un regard lors de la cérémonie de répartition, et des années après ils étaient encore là tous les deux. Une amitié aussi belle et longue, ça n’avait définitivement pas de prix. Et il avait foi en eux. Il savait qu’ils allaient réussir, et que s’ils pouvaient finalement survivre à cette guerre, leur amitié irait bien au-delà de tout. Tristan se voyait réellement finir sa vie avec Destiny. Pas d’une manière romantique, évidemment, mais elle était son âme-sœur amicale, ils avanceraient toujours ensemble. L’un ne pouvait pas aller sans l’autre, d’ailleurs. Ils passaient le plus clair de leur temps libre ensemble parce qu’ils aimaient la compagnie de l’autre.

Mais ce jour-là, ils n’étaient pas ensemble. Tristan était au Quartier Général à Londres. C’était un samedi soir. Il avait eu pour mission de suivre l’un des Mangemorts : Nott aujourd’hui. Travail qu’il avait exécuté. Il venait de rentrer il y a une demi-heure. Il ne s’était pas fait repérer. Pour autant, il n’avait pas réellement récupéré d’informations juteuses qui pourraient aider l’Ordre à avancer. Rien du tout. Le Sang-Pur avait fait quelques achats dans l’Allée des Embrumes une bonne partie de l’après-midi, mais aucun produit qu’il avait acheté n’indiquait un possible plan. Lorsque l’homme avait transplané, lui était finalement revenu au Square Grimmaut. Avec les temps qui courraient, maintenant, pendant leurs week-ends Destiny et Tristan se retrouvaient à faire des missions pour le compte de l’Ordre. Ils s’étaient vus le matin-même pour la dernière fois, et ils s’étaient promis comme à chaque fois de se retrouver ici, près de la fenêtre. Tristan pouvait encore entendre ses paroles « Tu me promets de revenir en vie. » Ce genre de promesse était légèrement insouciante dans cette atmosphère tendue, mais c’était comme une blague entre eux. La vie ne tenait qu’à un fil, ils étaient jeunes, et avaient surement l’espoir d’être invincible. Lui était revenu de sa mission, il ne manquait plus qu’elle maintenant. La plupart des membres de l’Ordre n’étaient pas là. Quelques personnes étaient dans la cuisine. Tristan avait entendu que Shackelbot devrait venir un peu plus tard dans la soirée. Lui attendait simplement Destiny pour débriefer de la journée, pour qu’ils partagent leurs aventures. Il eut un frisson. Pas qu’il avait froid, au contraire. Simplement un geste incontrôlé qui aurait pu être totalement innocent, ou qui était un réflexe animal à une mauvaise intuition.

Oups. Tristan se réveilla en sursaut. Il s’était assoupi. La bougie brûlait toujours à côté de lui, et vu son état, il avait dû s’endormir une ou deux heures tout au plus. Tristan avait comme un mauvais pressentiment, mais il n’aurait pas pu expliquer pourquoi. Où était donc bien Destiny ? Cela faisait quelques heures maintenant, elle aurait dû être rentrée. Si une autre personne avait manqué à l’appel, il ne l’aurait sans doute pas remarqué, ou n’y aurait pas fait autant attention. Mais là, ce n’était pas n’importe qui, c’était sa meilleure amie. Elle n’était pas au quartier général, et ce n’était pas normal. Il se leva de sa chaise pour rejoindre le salon. Il y avait du mouvement là-bas. Peut-être qu’elle était parmi eux pour leur faire un rapport et qu’elle avait prévu de le voir ensuite. Mais quand il poussa la porte, le bruit des murmures s’arrêta instantanément. Réaction normale surement quand une personne rentre dans une pièce. Il le regardait tous, comme s’il n’aurait pas dû se retrouver ici, comme s’il n’avait pas sa place. Il ne comprenait pas réellement ce qui était en train de se passer. Il avait l’impression d’être à nouveau un gamin, comme un élève qui rentre dans la salle des professeurs alors qu’il n’y était pas censé y être. Une seule chose l’intéressait au fond, et il se fichait bien de leurs regards.

– Où est Destiny ?

Demanda-t-il d’une voix forte, qui se voulait sûr de lui. Pourtant le ton qu’il avait employé le trahissait. Il n’était pas confiant, il n’était pas bien, il était simplement contrôlé par la peur qu’il soit arrivé quelque chose à sa meilleure amie. Il avait ce regard d’un homme qui cherche des informations et des réponses. Ils faisaient tous partis de l’Ordre, certains avaient peut-être eu vent de ce qui s’était passé pour la jeune femme aujourd’hui. Quelques personnes échangeaient des regards. Le jeune homme ne comprenait pas. Allaient-ils lui répondre au lieu de se regarder droit dans le blanc des yeux ? Finalement ce fut une jeune femme à peine plus âgé que lui qui l’approcha. Elle lui annonça qu’ils n’avaient pas encore eu de nouvelles d’elle, qu’elle était sans doute encore en mission et qu’il ne devait pas s’inquiéter maintenant. Il ne connaissait même pas cette fille qui lui parlait. Et peut-être qu’elle ne connaissait pas non plus Destiny. Ce n’était pas rassurant pour le jeune homme. Si tout allait bien pour sa meilleure amie, l’Ordre devrait avoir des nouvelles … C’était quand les choses avaient tournés mal qu’ils avaient besoin de temps pour récolter des informations. Pour autant, Tristan ne voulait pas penser au pire. Hors de question. Sa meilleure amie allait bien, ce n’était qu’un petit problème sans grande incidence. Elle avait été retardée et d’une minute à l’autre, elle allait passer les portes du Quartier Général avec son grand sourire avant de lui sauter dans les bras. Et puis elle passerait une bonne partie de la nuit à se moquer de lui pour avoir paniqué aussi rapidement. Oui c’était sans doute stupide de paniquer aussi vite.

Tristan s’était quand même installé dans le salon avec les autres membres de l’Ordre. S’ils avaient des nouvelles, il voulait être l’un des premiers informés. Le calme régnait … La tension était à son comble. Il ne se sentait pas réellement bien. L’insouciance de la voir revenir d’une minute à l’autre avait disparu. Assis sur sa chaise, la tête dans les mains, il attendait. L’attente … C’était le plus dur, le plus long à supporter. Ne rien savoir, et ne pouvoir rien faire pour accélérer le temps, pour la retrouver, pour savoir ce qui s’était vraiment passé. Ce n’était peut-être rien. Elle avait peut-être fait un détour pour s’acheter du shampoing ou pour boire un whisky dans un bar après une journée éprouvante … Ou alors, c’était bien pire … Mais il ne pouvait pas penser à cela, il ne pouvait pas s’imaginer le pire parce qu’il ne voulait pas complètement perdre pied. Il devait être fort, et ne pas laisser son imagination écrire l’histoire.

Il ne peut parler, il ne peut plus dormir. Plus le temps avance, plus le stress monte en lui. Personne ne lui parle, personne ne le regarde. Des murmures se font entendre, mais Tristan ne peut rien entendre. Ce sentiment de frustration qui grandit en lui, lui donne l’impression qu’on lui cache des choses. Il a l’impression de devenir fou à cause de l’attente, et pire de tourner paranoïaque. Et si ses propres collègues ne lui disaient pas tout … Et s’ils savaient exactement ce qui était en train de se passer mais ne disaient rien par choix. Ces pensées commençaient à le faire dérailler. Cela faisait des heures et des heures maintenant qu’il attendait, elle aurait dû être rentré depuis un moment. Pourquoi ? Il se redressa, et se releva, commençant à faire les cent pas. Non il ne pouvait plus rester immobile à rien faire alors que sa meilleure amie, sa sœur était dehors, peut-être en grave danger. Et si c’était le cas, comment pouvait-il rester les bras croisés sans rien faire ? Il voulait bouger, il voulait y aller. Si elle n’allait pas bien, sa place était auprès d’elle, et pas dans cette pièce à attendre que le temps passe. La tension avait augmenté d’un rang dans la salle, et tout le monde le sentait. Des regards se faisaient de plus en plus insistants sur Tristan. Tout le monde voyait, tout le monde comprenait qu’il n’en fallait plus encore pour très longtemps avant qu’il ne commence à être incontrôlable. Il ne disait peut-être rien mais son comportement était pour le moins équivoque. Tristan n’avait jamais été un grand bavard, tous le savaient ici. Il n’était pas le genre de personne à parler simplement pour ne rien dire. Il était intelligent, il analysait beaucoup avant d’ouvrir la bouche … Le fait qu’il ne soit pas un grand parleur leur avait laissé l’occasion d’observer son comportement depuis qu’il avait rejoint l’Ordre. Les plus attentifs avaient pu voir qu’il était très expressif avec ses gestes. Il ne pouvait pas mentir, il ne pouvait pas tromper, quand ses yeux reflétaient l’honnêteté et la vérité.

Il n’y avait sans doute pas grand-chose qui pouvait le faire totalement sortir de ses gonds, qui pouvait le toucher très profondément, mais Destiny était l’une de ses personnes. Tout ce qui la touchait de près ou de loin, le touchait aussi également. Il ne tenait plus, il n’en pouvait plus. Le silence, l’attente, l’ignorance le dévorait à petit feu. Ses mouvements étaient de plus en plus impatients, sa vitesse s’était accéléré. Il se sentait enfermé, oppressé dans cette salle, dans cette maison, il avait envie de sortir, prendre l’air, mais encore plus retrouver sa meilleure amie. Pourquoi tout le monde restait ici à rien faire ? Il ne devait pas être le seul inquiet de ce retard quand même ?

– Calme toi Tristan.

L’un des membres de l’Ordre venait de parler, d’une voix forte et autoritaire. Instinctivement le regard du jeune homme se bloqua sur lui. Comment voulait-il qu’il se calme, et comment pouvait-il penser qu’il pouvait lui dire quelque chose sur ça ? Un regard noir, des étincelles, prenant ces propos plus mal qu’il n’aurait dû. Dans une autre situation, ça ne l’aurait surement pas autant énervé, mais aujourd’hui si. Mais il se trompait de cible, il ne devait pas perdre son calme contre des personnes de l’Ordre. Après tout, ils étaient dans la même ignorance que lui. Ils ne pouvaient rien faire de plus que Tristan en ce moment-même. Le jeune homme quitta la pièce sur les nerfs, pour se rendre à l’étage, il avait besoin d’air, et s’en alla sur le balcon. Le vent sur sa peau, dans ses cheveux lui faisait du bien. C’était comme un réconfort. Il y avait de la vie dehors. Le jeune homme fit craquer son cou, avant d’attraper un paquet de cigarettes dans sa poche. Il ne fumait pas … Non normalement, ce n’était pas son truc, ce n’était pas dans ses habitudes. Mais quand ils avaient commencé, lui et Destiny, à être plus actif au sein de l’Ordre, il en avait acheté un. Il s’était dit que si la tension devenait trop forte, ça pourrait leur faire du bien à tous les deux d’en fumer une, et de se la jouer encore une fois adolescent insouciant. Parce que s’il y avait bien quelque chose que leur avait pris l’Ordre, c’était leur petite part enfantine qui leur restait. Avoir un métier et des responsabilités n’avaient pas réellement fait de Tristan un homme, il avait toujours sa part d’adolescent en lui. Mais l’Ordre avait balayé tout cela, en leur montrant la réalité de ce que pouvait être leur avenir, en leur montrant qu’il fallait se battre, en leur laissant voir des membres de leur cause mourir. Ils étaient des adultes maintenant … Et il aurait été tellement plus simple d’avoir à nouveau dix-sept ans …

Alors qu’il avait consumé la moitié de sa cigarette, et qu’il était pris d’une quinte de toux, il avait entendu des gens parler plus fort en bas. Peut-être que quelqu’un venait d’arriver. Destiny ? Oui c’était surement elle. Alors le jeune homme arrêta immédiatement ce qu’il était en train de faire pour descendre les escaliers en trombe, dans l’espoir de sauter dans les bras de sa meilleure amie, et de l’engueuler par la même occasion d’avoir mis autant de temps à revenir. Jamais plus elle ne devait lui faire une frayeur pareille. Son sourire s’évanouit lorsqu’il arrive en bas. Pas de trace de Destiny, seulement Kingsley qui vient de rentrer. Quand Tristan entre dans la pièce, tout le monde s’arrête de parler. Il entend même « Taisez-vous, il est là ». Qu’est-ce que ça peut bien vouloir signifier ? Qu’était-il en train de se passer. Tristan était partagé entre la peur et l’incompréhension. De quoi voulaient-ils le laisser à l’écart. Il avança encore un peu. Les regards étaient sur lui, un mélange de peur, de tristesse et de désolation. Il n’aimait réellement pas ce que l’ambiance dégageait tout d’un coup. Il ouvrit la bouche une première fois, mais rien ne sortit. C’était comme si son inconscient avait peur de parler, comme s’il sentait déjà qu’il y avait un problème, et que s’il parlait, plus rien ne serait jamais plus comme avant.

C’était trop pour lui, il en avait marre qu’on le prenne pour un gamin de seize ans. C’était terminé, si personne ne voulait rien lui dire, il allait agir par lui-même. Le jeune homme traversa le couloir qui menait à la porte en trombe. Oui il allait quitter ce putain de quartier général, et il allait retrouver Destiny lui-même, au lieu de rester ici à rien foutre comme tous les autres. Quelqu’un lui attrapa le bras pour l’empêcher d’accéder à la porte. Shackelbot, évidemment, encore lui.

– Tu ne vas nulle part Tristan, les règles sont les mêmes pour tout le monde, on attend au quartier les rapports de missions avant d’agir. C’est une mesure de protection.
– Je ne reste pas ici à me rouler les pouces en attendant qu’on sache ce qui s’est passé, c’est clair ?
– Tu as entendu ce que je viens de te dire, ce n’était pas un conseil, mais un ordre–
– J’en ai rien à foutre de vos ordres !


Cria le jeune homme au bout de sa patience. Il allait passé cette porte, même s’il devait se battre contre un autre membre de l’ordre, personne ne l’arrêterait pour retrouver Destiny. Ils ne comprenaient réellement pas ce qui était en jeu. Pour eux, elle était juste un membre de l’ordre, aussi importante que les autres, ou justement pas assez pour risquer des vies. Pour lui, c’était différent, elle était son tout, et il était prêt à mettre sa propre vie en danger pour aller la chercher. Il s’en foutait d’y aller seul, ils n’avaient pas besoin de l’accompagner. Il irait seul, mais dans tous les cas, il irait, et il n’y avait pas moyen de l’en empêcher.

La porte du quartier général s’ouvrit alors que la tension était à son comble. Maugrey Fol-Œil venait d’ouvrir la porte pour tomber sur le spectacle : Tristan menaçait Shackelbot de sa baguette magique, et celui-ci l’avait également sorti, la pointant directement sur Tristan. La voix de l’homme qui venait d’entrer ce fit entendre dans toute la maison. D’un coup de baguette, il désarma les deux les traitant de fous, comme si se battre au sein du même camp allait arranger quelque chose. Tristan serra son poing. Comment se contrôler quand la seule envie que l’on a c’est d’exploser ? Voyant l’état dans lequel était le jeune homme, Fol-Œil l’attrapa par le bras, et l’emmena avec lui violemment dans une pièce du quartier général. Cet homme était le genre qu’on respectait, le genre à qui on ne tentait généralement pas de tenir tête. Il lui apportant les dernières nouvelles. Les faits étaient là : ils avaient perdus la trace de Destiny et de son partenaire, pas de nouvelles d’eux depuis quelques heures maintenant, Dumbledore avait mis un duo sur l’affaire pour les retrouver, et que le directeur de Poudlard avait ordonné que Tristan reste au quartier général, il était trop impliqué pour être utile sur le terrain.

– C’est une bonne nouvelle qu’on n’ait encore rien entendu.
– Une bonne nouvelle ? Vous vous foutez de moi ou quoi ?
– Réfléchis Allister. Destiny Rosier … Si les mangemorts l’avaient fait tomber, tu ne crois pas qu’ils auraient revendiqué sa mort à l’heure qu’il est ?


Elle était importante pour les mangemorts. Elle était le saint-graal, l’ennemi numéro 1 qu’il fallait abattre. S’ils l’avaient capturée et tuée, ils le sauraient surement à l’heure qu’il est, n’est-ce pas ? Et pourtant même avec ses paroles, Tristan n’arrivait pas à chasser les idées noires qui parcouraient son esprit. Pourquoi ? Ce n’était pas la première fois qu’elle partait en mission et qu’elle revenait après lui. C’était pourtant un sentiment étrange qui parcourait son corps. Aucune des paroles qu’on pouvait lui dire ne le rassurer. Pire, chaque seconde qui passait était une souffrance, une peur irrationnelle qu’il ne reverrait plus jamais passer Destiny par cette porte. Maugrey lui avait conseillé de rester un peu seul dans cette pièce pour se calmer, et lui avait dit qu’il reviendrait bientôt le voir. Une nouvelle fois, Tristan avait la sale impression qu’on le prenait pour un gosse. Ni plus ni moins qu’un élève de Poudlard de cinquième année qui ne devait pas en savoir trop pour sa propre sécurité.

Et plus le temps avançait, plus le jeune homme perdait en couleur, comme si chaque minute éloigné de sa meilleure amie le tuait à petit feu. Cela faisait assez longtemps qu’il était dans l’ordre pour en comprendre le fonctionnement. Au fond de lui, il comprenait. Il était maintenant certain que quelque chose s’était mal passé. Si Destiny était tombé entre les mains des mangemorts … Si elle subissait les mêmes sortilèges dévastateurs qu’il avait lui-même subi à peine un an auparavant ? Le jeune homme avait du s’assoupir … Parce qu’il revoyait sa propre séance de torture. Il revoyait le visage de son bourreau et ressentait à nouveau cette douleur insupportable. Il se revoyait la suppliant de le tuer, d’en finir … Il ouvrit les yeux. L’horloge annonçant quatre heures du matin. Il se leva une nouvelle fois en trombe, comme si ce mauvais sommeil lui avant un temps soit peu donné quelques forces. Il pénétra dans la salle où ils faisaient la plupart de leurs réunions entre membres de l’ordre du Phoenix. Quand il vit une demi-douzaine de personnes assis autour de cette table, réveillé à cette heure-ci, un frisson parcourut son corps.

– Dites-le.

Annonça-t-il finalement d’une voix forte, dénué de toute émotion. On le regarde avec incompréhension, pourquoi une telle réaction. Le jeune homme regarde Kingsley dans les yeux. C’est à lui qu’il s’adresse. Parce que c’était lui qui aurait les informations en l’absence de Dumbledore. Et c’était lui qui savait. Il voulait l’entendre de sa bouche. Pourquoi de la sienne ? Parce qu’il était la personne avec laquelle il avait le moins d’attachements. Parce qu’il ne lui avait jamais fait totalement fait confiance. Parce que cet homme avait toujours été méfiant envers lui, ne voyant qu’une personne faible. Parce qu’il avait été dur, qu’il lui en avait bavé. Mais par-dessus tout parce qu’il savait qu’il lui dirait la vérité. « Dites-le », simplement deux mots remplis de puissance et d’émotions. Son regard était totalement bloqué sur son collègue, et il ne bougerait pas d’un pouce tant qu’on ne lui aurait rien dit. Kingsley devait en avoir conscience. Il ne connaissait que trop bien ce gamin pour ne pas comprendre ce qu’il avait dans la tête. Le regard du jeune professeur de soins aux créatures magiques était dans un sens effrayant. Toute émotion semblait avoir quitté son corps, et son visage était déformé par la haine.

– Tristan, je suis désolé …
– Dites-le.


Encore une fois il avait répété les mêmes mots. Parce qu’il ne voulait pas qu’on le traite comme un gamin. Beaucoup de personnes de l’Ordre avaient pensé ça de lui. Ils le pensaient peut-être faible. Il ne l’était pas. Et il devait savoir exactement ce qu’il en était. Il ne voulait pas de paroles réconfortantes, ou de détours, il voulait les faits. Rien que les faits. Et il attendait après Kingsley pour les lui donner. Il n’avait pas l’intention de bouger avant d’avoir eu toutes les informations en sa possession. Et l’homme prit ses responsabilités et lui annonça. « Morte ». « Tué ». « Terminé ». « Plus rien à faire ». Ces mots résonnaient dans l’esprit du jeune homme. Mais tout était parti. D’un seul coup, il n’était plus au Square Grimmaud, il n’était plus entouré des membres de l’Ordre. Il était totalement ailleurs, essayant d’encaisser ce qu’il avait entendu. Et comment encaisser une telle nouvelle, même si quelques indices auraient pu nous y préparer. La vérité était que même si on se sentait prêt à entendre une nouvelle pareille, on ne l’était pas. L’espace d’un instant, il est ailleurs, dans un jardin, dans un parc, avec elle. Il la voit au loin elle et ses éclats de rire, ses cheveux voletant à cause du vent. Et il essaie de l’approcher, mais il ne peut pas. Plus il avance, plus elle semble de loin de lui. Elle lui échappe en un fragment de secondes.

Il est à nouveau dans le Salon du Quartier Général. Il a surement crié … Puisque tout le monde s’est tût. Tout le monde est triste, mais les regards inquiets sont dirigés vers sa personne. Personne ne bouge, attendant le prochain mouvement du jeune homme. Comme s’il était une bombe à retardement, et qu’on attendait anxieux de savoir quand et comment il allait exploser. Il voit la pitié dans le regard de chaque personne qui pose son regard sur lui. Et il ne le supporte pas. Tué de la main d’Evans, son frère, tué par l’un membre de sa propre famille. Tué comme dans le scénario qu’ils s’étaient souvent imaginé. C’était comme si le monde avait cessé de tourné, ou qu’il tournait au ralenti. Tout allait si vite autour de lui. Il entendait les membres de l’ordre parler, et pourtant il n’arrivait pas à comprendre ce qu’ils disaient. Il était comme paralysé, incapable de bouger, incapable de parler, et incapable de ressentir la moindre émotion. Comme si on venait de lui arracher son cœur en même temps que sa famille. L’instant d’après, il avait repris le contrôle. Mais il fallait qu’il parte d’ici. Maintenant. Immédiatement. Il ne pouvait pas rester une seule seconde de plus au Quartier Général. Il avait l’impression que son cœur se serrait un peu plus à chaque seconde, menaçant d’exploser à chaque instant. Sa baguette à la main, il quitta cette pièce, se dirigeant en courant vers la porte qui le séparait de l’air frais de l’extérieur.

Un homme lui barra le chemin. Apparemment il ne pouvait pas partir, c’était trop dangereux à l’extérieur. Mais Tristan n’en avait absolument rien à foutre de ce qu’il avait à lui dire. Il poussa violemment cet homme contre le mur, sortant sa baguette pour la positionner sur son cou. Les autres membres de l’ordre qui avaient suivi s’étaient tous arrêté, surement paniqué par cette réaction imprévisible.

– Je te jure que si tu ne me laisses pas passer, tu ne reverras pas tes gosses ce soir, c’est clair. J’ai plus rien à perdre.

Une voix forte, dure et menaçante. Une voix qui ne lui appartenait pas. Quiconque le connaissait n’aurait pu reconnaître le jeune homme dans cet état, et de par cette menace qu’il venait de proférer. Il lâcha l’homme et passa par la porte. Avant même qu’un autre membre de l’ordre n’ait pu arriver à sa hauteur, il avait transplané, les empêchant ainsi de le suivre. Il ne voulait personne. D’ailleurs il ne savait même pas ce qu’il voulait.

Step one, you say we need to talk. He walks, you say sit down, it's just a talk. He smiles politely back at you. You stare politely right on through. Some sort of window to your right. As he goes left, and you stay right. Between the lines of fear and blame. You begin to wonder why you came. Where did I go wrong? I lost a friend. Somewhere along in the bitterness. And I would have stayed up with you all night. Had I known how to save a life.

Devant lui une forêt et des arbres à perte de vue. Et une petite clairière. Des marguerites parsemaient l’herbe, annonçant le printemps qui commençait tout juste. Un endroit calme et reposant, un endroit apaisant. C’était le premier endroit qui avait traversé l’esprit de Tristan lorsqu’il avait pris la décision de transplaner. C’était un paysage non loin de la maison de ses parents. L’endroit où il s’était toujours réfugié étant gamin quand il se passait quelque chose dans sa vie. C’était son endroit. Il fit quelques pas et posa sa main sur un arbre, avant de totalement perdre pieds et de s’effondrer sur le sol froid et mouillé. S’abandonnant totalement à sa détresse, des larmes perlaient sur ses joues, tellement intensément comme si cela n’allait jamais s’arrêté. Son cœur était si serré que l’une de ses mains était sur sa poitrine, tenant fermement sa peau dans l’espoir de pouvoir arracher ce cœur. La douleur était plus que psychologique et émotionnelle, elle était aussi physique. Il avait l’impression d’avoir mal sur chaque centimètre de sa peau. Il souffrait de cette douleur lancinante. C’était comme s’il se faisait torturer encore et encore une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, il savait qu’il ne pouvait pas arrêter cette torture. Il savait qu’elle n’allait pas s’arrêter à la fin d’un sortilège. Les genoux sur le sol boueux, les larmes dans les yeux, il ne pouvait pas se relever. Cela demandait une force qu’il n’avait plus. Ils avaient réussi, ils l’avaient mis à terre, ils l’avaient détruits cette fois-ci. Il avait toujours sa baguette dans sa main, et il la dirigea vers le creux de son cou juste en dessous de son menton. Et maintenant … A quoi bon se battre si l’on avait plus personne. A quoi bon se battre pour une cause perdue. Il ne suffisait que d’un sortilège … Et cette pensée traversa son esprit. Etait-il maintenant temps de tout abandonner ?

To be continued.



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