[Damibeth] My Immortal

Voir son enfant déjà si grande, âgée de six mois, en gardant pourtant l'impression qu'hier encore elle n'était qu'un bébé ne peut que déplaire à la sorcière, faire mal à son cœur de maman. Elle avait l'impression que l'enfant était née il y a quelques jours seulement. Le temps passait trop vite. Bientôt il lui semblait qu'Elisabeth junior parlerait, marcherait, qu'elle voudrait connaître le monde, découvrir Poudlard. Il lui semblait que très rapidement, ils seraient à la gare de King Cross, sur la voie 9 trois quart et que l'enfant dirait qu'elle n'a plus besoin de ses parents. Elle rentrerait au château, serait répartie dans une maison de l'école et gagnerait en indépendance, loin de ses parents.

«- Quand elle aura vingt ans, elle n'aura plus besoin de moi comme elle ne a besoin aujourd'hui... » souffle la sorcière sans cacher ni son amertume à cette pensée, ni sa détresse. «C'est un âge où les enfants s'égarent, s'élancent dans la vie, commencent à avoir des projets... Et les parents ne comptent guère dans ces perspectives...»

Pour sa part l'histoire n'était pas classique et elle était bien pire encore : elle avait oublie ses parents à dix-neuf ans. Pendant plusieurs mois, deux ans, ses parents avaient étés privés d'elle. Ils avaient perdus toute trace de leur seconde enfant, par la faute d'un sortilège et de la folie d'un sorcier. Sorcier qui depuis lors tentait de se racheter sans que sa femme ne se montre très aidante en ce sens.

«- Pourquoi pas. » répond la jeune femme comme l'homme, d'ailleurs, propose de faire une sortie au restaurant, essayant une fois de plus de se racheter. «Quand voudriez-vous y aller ? »

Elisabeth lui adresse un regard sec, noir, elle sait parfaitement ce qu'elle dit. Parce qu'elle réalise que Bridgess, qu'elle-même, ont fait la même chose à leurs parents. Elles ont évolué, grandit et quitté le nid familial, en revenant de temps en temps, quand elles pouvaient. Certes Lizzie n'a pas longtemps eut l'occasion de le faire, alors qu'elle a rapidement été enlevée par la suite mais tout de même. Elle sait parfaitement que les enfants déploient un jour leurs ailes et ne font plus guère attentions à leurs parents, ainsi va la vie. On élève les enfants pour les voir par la suite voler de leurs propres ailes et ils n'ont plus autant besoin de nous que dans leur enfance. Mais soit, elle n'a aucune envie de batailler avec Damon pour savoir lequel des deux a raison ou tord.

«- Ce n'est plus le même besoin, c'est différent. Si vous n'êtes pas le mieux placé pour le savoir, taisez-vous donc, je sais ce que je dis.» répond fermement la demoiselle pour couper ainsi court à la conversation.

Elle accepte le dîner au restaurant, sans être d'une humeur particulièrement agréable ou complaisante pourtant. Elle hoche tout juste la tête quand l'homme lui fait son blablabla sur le restaurant qu'il a choisit et qu'il semble connaître. Fort bien, elle a déjà dit oui, il ne sert donc à rien de lui faire la publicité de cet établissement. Peu importe que les burgers soient bon ou non, elle est d'une humeur de chien. Attristée, frustrée, mélancolique et elle a l'impression que c'est incurable.

Quand ils sortent finalement, elle n'a pas fait le moindre effort vestimentaire particulier et sitôt arrivée, se laisse tomber sur une chaise en regardant l'homme qui s'amuse avec le bébé, en parvenant à lui arracher un micro sourire. Et le revoilà qui parle, qui parle pour ne pas dire grand chose en soit. Comme pour combler le vie. Faire la conversation alors qu'elle ne la fait pas.

«- Je n'ai pas encore eut le temps de jeter un œil à la carte.» dit-elle avant de passer commande cinq minutes plus tard, quand une serveuse se pointe.