Milana ♣ Poor little girl in the night

Non en effet ce genre de situation n'avait rien d'agréable, Daphné pouvait le reconnaître et l'affirmer sans mal. La jeune femme n'avait jamais imaginé qu'elle pourrait un jour perdre la vue, si bien qu'elle n'avait jamais réaliser la chance qu'elle avait d'être voyante, à l'époque où elle l'était. Les gens en bonne santé ne prennent jamais la mesure de la chance qu'ils ont. Maintenant qu'elle a perdu la vue, la demoiselle prend, trop tardivement, la mesure de ce qu'elle a perdu, de la chance qu'elle avait autrefois. Baissant la tête, elle pousse un long soupir comme Milana décrète que ce genre de choses n'a rien de facile en effet mais que la vie nous rappelle toujours qu'elle ne tient qu'à un fil et qu'elle a tout les pouvoirs sur nous.

«- En effet et les gens n'en ont pas suffisamment conscience. Les gens ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'être en bonne santé, de ne pas avoir de problèmes, d'être en mesure de voir. Ils vivent et se plaignent pour de petites choses, trois fois rien, la plupart du temps, sans réaliser que la situation pourrait être pire, qu'ils ont finalement de la chance, dans leur pseudo malheur. Et je ne leur jetterais pas la pierre parce que je sais parfaitement que, quand j'étais voyante, j'avais probablement aussi tendance à me plaindre pour des broutilles parfois. On ne se rend compte de la chance qu'on a eut qu'une fois que celle-ci a disparu. Le plus souvent, en tout cas.»

La jeune femme soupire encore une fois, non à son goût sa vie n'a rien de facile et elle songe qu'elle n'a pas suffisamment mesuré, autre fois, la chance qu'elle avait. Et maintenant la voilà contrainte à subir un événement majeur, qu'elle aurait largement préféré éviter. On peut surmonter certaines petites contrariétés, desquelles on se plaint souvent faisant du bruit pour rien. Mais celle-ci... La jeune femme aurait mieux aimé l'éviter, ne pas avoir à la surmonter. Car cela lui semble bien plus difficile, en soit.

«- Je m'en doute.... Je ne sais pas même affirmer si Hermione Granger savait vraiment ce qu'elle faisait en nous envoyant tous ici, si elle avait conscience de tout ce que cela impliquait, de tout ce qui pouvait arriver et je pense que tout le monde y va de ses petits changements, tranquillement, sans savoir si  c'est vraiment une bonne chose. Je me dis que ça ne peut pas être pire, j'essaie de positiver mais... c'est trop flou, trop abstrait... je ne sais pas. C'est inquiétant de ne pas savoir, de ne pas savoir à quoi se raccrocher. Et j'admets que tu as raison. On crée des liens avec ces gens. Pour disparaître après... On ne leur fera pas autant de mal que s'ils meurent mais... Jay avec Caleb ? Lullaby avec Severus ? Certains sortent avec ces gens... la suite me semble triste et... assez incertaine. On joue, d'une certaine façon, avec le feu.»

Daphné pousse un soupir en entendant la réponse que lui fait Milana, la demoiselle comprend ce qu'elle veut dire et les deux filles sont sur la même longueur d'onde. Finalement l'homme finit par oublier la chance qu'il a, jusqu'à ce que celle-ci s'en aille. La demoiselle n'avait jamais pensé qu'un jour elle serait à ce point troublée, à ce point embêtée par la vie. Elle ne pensait pas qu'un jour elle serait amenée à se rendre compte trop tard de la chance qu'elle avait autrefois de voir convenablement. La demoiselle, après tout, n'avait jamais pensé, avant de devenir aveugle, qu'elle pourrait regretter ce moment, regretter cet autrefois. Elle n'avait pas pensé que tout pourrait cesser se facilement, si rapidement, en un instant. La demoiselle baisse la tête en se mordant la lèvre inférieure, comme elle continu de parler avec Milana, d'écouter et d'analyser les propos de cette dernière. 

«- Oui, depuis que je suis aveugle je m'en rend bien compte. » répond la demoiselle en admettant qu'elle était comme les autres.

La jeune femme soupire mais la conversation change d'optique et voilà les deux femmes occupés à parler de leur venue dans ce monde et de la bêtise de Miss Granger en les faisant arriver dans une époque qui n'était pas la leur. La demoiselle pense bien que cette dernière n'avait pas idée de ce qu'elle faisait en entraînant autant de monde en dix neuf cent soixante dix-sept. Et c'est un avis qu'elle semble partager avec Milana, pour le coup. Et toutes deux sont d'accord pour dire que le voyage dans le temps était une mauvaise idée, elles le savent, mais Granger le sait aussi probablement et n'a pas eut d'autre choix.

«- Je pense et puis les relations que l'on met en place, qui se créé et que nous entretenons ne sont pas bien pour eux, ce n'est pas juste et nous allons leur faire du mal mais je ne sais pas comment faire... Moi-même j'impacte le temps, je ne sais pas comment nous pourrions faire autrement, après tout nous sommes ici et nous ne pouvons pas nous empêcher de vivre mais... J'ai conscience que notre impact est irréversible, qu'il change la face des choses pour toujours... »

Daphné était fatiguée, fatiguée par les événements, par les craintes, par la peur que le destin ne soit trop chamboulé par leur arrivé en 1977. Elle avait cette impression qu'ils faisaient conneries sur conneries, qu'ils changeaient tout, que tout serait beaucoup trop différent à leur retour. Elle avait peur et elle en voulait à Hermione Granger de les avoir tous entraînés dans ce merdier, d'avoir eut cette idée saugrenue. Peut-être qu'ils auraient put s'en sortir sans ça. D'autant plus que finalement, en arrivant dans le passé, ils s'étaient rendu compte que Potter n'était pas mort, qu'ils avaient encore le pouvoir de gagner la bataille, bien que les mangemorts soient en surnombre.Ils auraient put mettre un terme à tout cela, sans mettre autant de monde, de vies, d'histoires en danger. Et naturellement, pour sa part, Daphné avait surtout peur pour sa petite sœur. Peur que cette dernière, pour une raison ou pour une autre, ne vienne jamais au monde, à cause des conneries de certains. Elle avait vérifiés, ses parents sont bien fiancés. Mais qui dit que l'histoire ne peut pas se modifier ? Que Monsieur Greengrass ne peut pas jeter, encore, son dévolu sur une autre jeune femme ? Qu'il ne peut pas avoir une maîtresse et, le soir de la conception supposée d'Astoria, être finalement en compagnie de cette autre, loin de sa famille et loin de son devoir ?

«- J'ai pour ma part surtout peur que nous ne puissions pas venir au monde. Les gens s'amusent à flirter avec des étudiants de 1977, sans se rendre compte que ce sont nos parents, des gens qui vont potentiellement avoir des enfants, nos camarades, avec d'autres 1977. Nous interférons avec eux et ce n'est pas bon, moi aussi j'ai très peur pour ma petite sœur, très peur que l'histoire ne change. Et si tout à coup elle disparaissait, comme si elle n'avait jamais existé, parce qu'à cause de l'un d'entre nous, mon père ou ma mère ne sera pas là pour la concevoir.» répond Daphné. «Cela me fait encore plus peur que d'imaginer qu'il puisse lui arriver un handicap.»

Daphné hoche la tête en écoutant les propos de Milana. Oui, ils pourraient ne pas se rapprocher de ces gens, tout du moins ne pas sortir avec eux. Oui, ils leurs feront du mal en partant. Mais à bien y penser, ne feront-ils pas aussi du mal à ceux qui seront devenus leurs amis ? Probablement. Malheureusement ils ne pourraient pas l'empêcher, il faudrait bien à un moment, que la vie reprenne ses droits et une certaine normalité.

«- Certes mais je crois que c'est Dumbledore qui nous a hébergé, qui a fait cela. Nous sommes simplement arrivés à l'endroit où nous étions déjà. Je ne sais pas, après, je ne suis pas de ceux qui sont allés dans son bureau ce soir là pour discuter de ce qu'il fallait faire. Mais effectivement nous avons un impact et feront du mal à des amoureux, à des amis, quand nous disparaîtrons.» répond la jeune femme en hochant la tête.

Finalement, Daphné se lève de son siège pour faire quelque pas, bien qu'elle ne puisse voir. Elle se sent un peu fatiguée, avec les efforts fournis pour essayer de comprendre les lettres sous ses doigts, avec cette discussion, avec la fatigue de la journée en elle-même, alors que ce n'est encore que l'après-midi, pourtant. Daphné chancelle un peu avant de retomber dans le fauteuil, portant une main à son front en grimaçant.

«- Oui, je suppose mais certains pourraient empêcher certains couples de se former et cela, c'est plus grave encore. Parce que les couples déjà fait semblent être plus ou moins solides. Si on oublie le fait que cette pauvre Serena, par sa seule arrivée ici, compromet sa conception à cause de son idiot de père pas foutu de ranger sa queue dans son caleçon plutôt que dans un vagin... Donc certains d'entre nous ne sont même pas responsables des changements qu'ils impliquent et peut-on même être responsable des amitiés qui se créent ? Nous somme ici depuis une année à peu de choses près, il est normal même si c'est regrettable, que des affinités se crées, que nous nous entendions avec ceux de l'autre génération. Et c'est vrai que le problème ne se serait pas présenté si nous n'avions pas été à Poudlard mais d'un autre côté nous devons bien finir nos études, nous ne savons même pas si nous parviendrons à rentrer un jour dans notre époque. Donc... d'un autre côté c'est normal que nous cherchions à vivre, nous n'aurions pas put aller à Durmstrang ou à Beaubaton à cause de la langue, alors qu'aurions nous fait ? » demande la demoiselle.

Le problème est épineux, certes, mais a-t-il une réponse adéquate ? Probablement pas. La jeune femme ne saurait dire ce qu'il conviendrait mieux de faire, après tout elle n'a pas la science infuse et peut-être que personne n'est bien placée pour donner une réponse concrète à cette problématique, après tout, qui dépend de trop de choses, de trop de points de vus différents. La demoiselle ne peut pas prétendre savoir mieux qu'un autre ce qu'il aurait fallut faire. Après tout elle est comme tout le monde dans cette affaire : perdue et victimisée par la situation. Dumbledore lui-même a-t-il fait le bon choix, ou la situation le dépasse-t-elle dans le fond ? Pourquoi diable avoir choisit de les envoyer à Poudlard ? Peut-être que ce n'était pas une bonne idée mais peut-être aussi qu'il n'y avait rien de mieux à faire.

«- Peut-être que nous devons nous habituer à vivre dans cette époque comme si c'était la notre parce que nous n'en sortirons peut-être jamais... » souffle la demoiselle davantage pour elle-même que pour Milana à vrai dire. «C'est une décision peut-être égoïste. Certaines personnes n'ont pas la moindre envie de vivre handicapés. Certains préfèrent la mort que de ne plus avoir l'usage de leurs jambes. » répond simplement la jeune femme. «Peut-être qu'Astoria aurait une pensée différente de la mienne, même si je ne l'espère pas. Peut-être que je suis égoïste en disant que je préférerais l'avoir handicapée que de ne pas l'avoir du tout. »

Daphné reste sceptique comme Milana dit que rien ne bouge. Pour sa part, la brunette se souvient encore de leur aide dans la chambre des secrets pour vaincre le basilic qui s'y trouvait et qui ne commettra pas les actes qu'on lui connaît en 1992, puisqu'il n'existera plus. Bien que personne ne soit mort de cela à leur époque, contrairement à Mimi Geignarde le fantôme des toilettes, décédée à cause du basilic, à l'époque de Tom Jédusor. D'un autre côté ce jour-là, Harry avait prélevé un crocher de l'animal en disant que c'était important, elle ne savait pas en quoi, mais elle avait compris que ça avait un rapport avec « la première fois ».

«- Tu étais là pour la fois où nous sommes allé dans la chambre des secrets pour y combattre le basilic ? Potter a prit un crocher du monstre, il semblait satisfait, que c'était important. Il a dit quelque chose comme « de nouveau pouvoir les détruire.» mais je n'ai pas tout entendu et je ne saurais pas te dire de quoi il voulait parler exactement. Peut-être que Potter et sa bande agissent en douce. On leur avait reproché de nous avoir mêlé à tout ça parce que c'était dangereux pour les plus jeunes, j'ai vu Astoria dans la chambre ! Elle m'avait désobéit... » répond la jeune femme.

Daphné grimace comme elle retombe dans le fauteuil après avoir essayé de se lever, avant d'hocher la tête à la proposition de Milana d'aller manger quelque chose. En soit la sorcière sent qu'elle a besoin de se reposer un peu, comme ses journées la fatiguent beaucoup et qu'elle a du mal à dormir la nuit. Tout son rythme est perturbé par le fait de ne pas voir, de ne plus pouvoir suivre les mouvements du soleil.

«- Pourquoi pas. Je ne vais pas tarder à monter me reposer un peu je pense cependant, je fais de mauvaises nuits ces derniers temps. » répond la demoiselle en songeant que c'est le cas depuis bien plus longtemps que « ces derniers temps ».

Se levant alors, Daphné s'agrippe au fauteuil, cherchant à se débrouiller, tâtonnant, pour atteindre seule la cuisine, consciente que sa vie ne sera jamais plus comme avant mais qu'elle se doit de rester autant que possible indépendante.

Les deux filles étaient face à un problème, comme tout les voyageurs du temps à vrai dire, à cause de l'impact qu'elles allaient marquer sur la vie d'étudiants, d'innocents, qu'elles côtoyaient à longueur de temps et qu'elles allaient finir par quitter un jour, sans rien leur dire, sans les prévenir, parce qu'elles devraient finalement rentrer dans leur époque. Et qu'ils ne comprendraient pas. Ils ne sauraient pas pourquoi les amis avaient disparus d'un coup, en masse. Ce n'était pas une bonne chose et ce n'était pas juste pour eux. Mais visiblement Daphné et Milana n'avaient pas tout à fait la même vision des choses. Milana était très fermée alors que son interlocutrice aveugle était plus modérée. Pour Daphné, ils n'avaient pas trop le choix que de suivre ce que d'autres avaient décidés pour eux et ils ne pouvaient pas, en partageant la vie, les couloirs, des salles de classes de la génération précédente, ne pas entretenir de liens avec ces derniers. Même si ce n'était pas juste, si c'était hypocrite et tout à fait dégueulasse pour les 1977, Daphné partait du principe que les étudiants de 1998 étaient eux aussi des victimes du sortilège.

Ils n'étaient pas vraiment chez eux, ils avaient perdus leurs repères, leurs vies, leurs ,proches pour certains. La jeune femme avait fait le voyage avec sa sœur mais ce n'était pas le cas de tout le monde, certain ayant des frères et sœurs évacués de l'école au moment de l'attaque en raison de leurs jeunes âges. Certains étaient séparés du reste de leur fratrie, comme George, Ron et Ginny qui ne pouvaient plus avoir de contact avec Bill, Charlie et Percy. Ce ne devait pas être facile à vivre et de plus, tous manquaient de parents, de perspectives, d'avenir. Dans cette époque qui n'est pas la leur, ils sont des pions. Les pions de Granger, les pions de la magie, les pions de ce putain de sortilège. Et que faire, coincés ici, sinon vivre ? Même si ce n'est pas juste pour les autres, comment pourraient-ils s'empêcher de vivre ? Après tout ils sont là, ne l'ont pas demandé et suivent simplement les directives du trio d'or, de Dumbledore, qui décident pour eux. Rester à Poudlard n'était pas forcément la meilleure des idées, mais puisqu'ils y sont...

"- Nous verrons bien, nous ne savons pas comment tout cela va évoluer et si je ne fais pas spécialement confiance à Granger et ses copains pour le coup, j'espère au moins que Dumbledore sait ce qu'il fait, lui. Il est un homme sensé être sage. J'espère qu'il avait de bonnes raisons de nous faire rester à Poudlard, de nous mêler à nos parents et de nous faire vivre tout ça... Qu'il avait une bonne raison en sommes pour bouleverser les vies de nos propres parents en leur imposant notre présence mensongère. Le seul point positif que je vois à tout ça, c'est que certains profitent de parents qu'ils n'ont pas put connaître à cause de la vie mais... d'un autre côté le retour en 1998 sera encore plus terrible pour eux." répond la demoiselle. "Je n'ose pas imaginer la douleur que ce sera de perdre les parents une seconde fois, perdre les petits amis et tout ça. Ce sera terrible pour la génération de nos parents et sûrement terrible aussi pour nous autre. Admettons que quelqu'un sorte avec un 1977. Le retour en 1998... Cette personne aura sûrement refait sa vie. L'amour ne sera pas vraiment mort de manière classique, ce sera juste un des effets de ce putain de sort..."

Daphné était loin de se douter en tenant ce discours, que les choses allaient incroyablement se compliquer pour elle dans les mois à venir et qu'elle serait peut-être plus concernée que prévue par le fait d'être trop lié avec des étudiants de la génération de ses parents. Avec Spencer, les choses allaient prendre un tournant qu'elle n'imaginait pas et que Milana, comme elle, étaient en train de condamner à ce moment.

"- Certes je sais bien que c'est normal mais ça reste assez égoïste quelque part, on leur impose dans notre idée ce que nous préférons nous, sans savoir ce que eux préfèrent, même si naturellement, c'est très humain comme désir, comme tu le dis."

Mais Daphné fatigue et toutes ses tergiversations lui ont causé pas mal de maux de têtes. Quand elle se lève pour se déplacer, elle retombe dans le canapé et frissonne, grimace, avant de dire qu'elle aurait besoin d'un peu de repos mais accepter dans un même temps d'aller manger un morceau, ce qui ne manquera pas de lui faire du bien, d'autant plus qu'elle est assez dépendante sur ce point de l'alimentation, depuis qu'elle est devenue incapable de se préparer un repas toute seule. Quoi qu'il en soit, par fierté peut-être ou parce qu'elle doit simplement faire avec, la demoiselle essaie de rejoindre, seule, la cuisine. Avant d'essayer de se poser sur une chaise.

"- Milana ?" demande-t-elle pour s'assurer que la jeune femme soit bien là. "Tu va préparer quoi ?" s'informe la sorcière.

Daphné est fatiguée. Mais l'appel de la nourriture, de la gourmandise, fait manifestement encore un peu effet.

Daphné a un petit sourire en écoutant les propos tenus par la jeune poufsouffle qui se tient près d'elle. Si Daphné sourit comme cela c'est parce que Milana lui rappelle quelqu'un. Elle-même en fait. A critiquer Granger, à critiquer Dumbledore. Car même si elle vient de parler de faire confiance au vieux sorcier, Daphné a tenu des discours similaire à celui de Milana aujourd'hui, au moment de son arrivée en 1977 et elle continu à s'en inquiéter, même si elle tente dans un même temps de se persuader que tout va bien, que tout est sous contrôle, que ce n'est pas si grave. Même si elle sait très bien dans un même temps que tout ceci, ce sont des balivernes. La jeune verte et argent sait très bien que Dumbledore n'a pas la science infuse et qu'il est très probable que cette situation le dépasse. Il ne semble pas à Daphné que dans l'histoire, il se soit déjà produit quelque chose de semblable, un événement comparable à ce que vivent les voyageur. Rien à quoi ils puissent se raccrocher. Rien qui leur permette de tirer des leçons de personnes qui aurait vécut la même chose qu'eux, avant eux et qui auraient essuyés les meubles.

«- Il est vrai que la situation est particulière, inquiétante et que nous sommes en droit, légitime, de nous poser des questions sur les motivations de Dumbledore à nous laisser séjourner auprès de nos parents. Pourtant c'est idiot mais j'essaie de me dire qu'il a de bonnes raisons de procéder comme cela. Je ne sais pas, je me trompe peut-être. Après tous je ne suis pas dans a tête et in ne nous dis rien, cela n'aide pas à savoir si tout ce qui se passe est vraiment tout noir, mauvais. J'ose espérer que nous ferons le moins de dégâts possibles et qu'en tout cas, ce grand penseur sait ce qu'il fait. Pour le reste, si Voldemort tombe, que nous rentrons chez nous, que je retrouve ma sœur... Si notre vie est similaire à celle que nous avons connu, sans la menace d'un retour prochain du lord... que nous pouvons vivre heureux en sommes, sans avoir fait trop de dégâts alors peu m'importe que les jumeaux Potter aient, ou non, sauvés leurs parents. Je pense qu'on ne peut pas leur en vouloir pour cela, après tout c'est légitime, comme pour Londubat. Mais nous ne pouvons pas être sûrs que c'est sans danger et ça, c'est plus difficile à gérer.» répond la brune. «Cela dit si nous parvenons à faire tomber le lord, en nous mêlant des histoires d'amour qui nous regarde pour ne pas compromettre certaines naissances, alors peu m'importe que le lord meure plus tôt et, qu'alors, certaines morts que nous avons connues n'aient jamais lieu. Comme celle de Diggory, par exemple. Si cela ne change rien pour nous, sauver sa vie ne me semble pas si mauvais. Mais rien n'est sûr, c'est dangereux en cela.»

La demoiselle hoche al tête comme Milana dit qu'elle sera présente pour ceux qui malheureusement, pourraient de nouveau perdre leurs parents que ce retour dans le temps leur aura fait connaître. Il y en a plein, dans ce cas. Elisabeth Rowle, un peu plus vieille qu'eux, privée de mère. Cassidy Fenwick dont le père a été assassiné en 81 et mis dans un sale état comme Maugrey l'avait dit un jour, en 98. Les jumeaux Potter, naturellement, l'exemple le plus connu pour tous. Mais également Londubat, qui disait vivre avec sa grand-mère. La jeune femme serait là pour ces gens, aussi.

«- J'imagine que le cœur a ses raisons que la raison ignore mais effectivement, ils savent ce qu'ils risquent. Pour la perte de famille qu'on aura rencontré en cette époque, c'est plus délicat. Je pense qu'on nne peut effectivement pas reprocher à des enfants de profiter de parents dont la vie les as privé. Comme toi, je serait vigilante à cela. »

La faim se faisant sentir, les filles rejoignent la cuisine et Daphné cherche Milana, se repérant à la voix de cette dernière comme celle-ci dit être juste en face de l'étudiante. Et comme elle se demande ce que la poufsouffle prépare, cette dernière parle d'un sandwich. Parfait, Daphné n'a pas le temps d'attendre, son estomac est prit d'un gargouillis disgracieux.

« - Merci... Je crois que ce sera parfait ! »

La demoiselle hoche la tête en écoutant la remarque que fait son interlocutrice au sujet de Dumbledore alors qu'elles tentent d'analyser le raisonnement du sorcier pour que ce dernier ait prit le risque de faire venir les étudiants à Poudlard, où leurs parents pour la plupart sont encore étudiants. Il est vrai que le vieil homme a probablement voulu bien faire. Membre de l'ordre du phénix, la demoiselle est bien placée pour savoir que le vieux sorcier jure par l'amour et l'entraide. Il aura pensé que l'amour pouvant triompher de tout, maintenir les liens entre ces familles malgré le voyage dans le temps serait une bonne chose. Elle était convaincue que le vieil homme n'avait pas pensé à mal, mais sa décision avait été dangereuse compte tenu des répercussions que cela avait maintenant sur la vie de tout le monde. Et Daphné en devenant amie avec quelques membres de l'époque précédente ne faisait pas exception à la règle, même si elle aurait voulu ne rien changer. Elle avait fait le voyage, elle était venue dans cette époque, elle l'avait marquée de sa présence. Comment les gens auraient-ils put ignorer la Greengrass ? En rejoignant de nouveau l'ordre du phénix pour aider à vaincre Lord Voldemort, comment pouvait-elle espérer ne pas marquer les esprits de ceux qui se battaient à ses côtés ? Plus personne n'oublierait jamais le nom de Daphné Stenfield. Et elle leur ferait probablement du mal quand elle viendrait à disparaître car le temps serait venu pour elle de rentrer. Avait-elle été égoïste en choisissant de se joindre à eux ? En choisissant de les exposer au risque de la perdre ? Peut-être pas. Dans le fond, les membres de l'ordre sont préparés à perdre leurs proches, perdre leurs amis, leurs camarades de l'ordre. Elle ne les blessera pas plus en partant que si elle meurt au cours d'une mission, en faisant le sacrifice de sa vie pour sauver celle de ceux qui lui sont proches.

«- Je pense qu'une fois le Lord tombé, les gens procéderont comme ils l'ont fait la première fois. Ils ne s'attendaient pas à ce que Lord Voldemort reviennent, pour eux il était mort pour de bon, ce n'était pas vrai mais eux le pensaient. Alors il est probable qu'ils réagissent de la même manière, que Lestrange soit enfermée, que Malefoy ne le soit pas... » fait remarquer la sorcière. «Je pense que nous impactons forcément les choses mais que le tableau n'est pas aussi noir que tu semble le croire. Je pense que nous n'avons pas totalement foutu le bordel, je pense que la vie peut reprendre son court. Pas tout à fait comme elle aurait dût l'être c'est vrai. Mais si nous achevons Voldemort pour de bon, ce sera comme en 1981 quand Harry l'a détruit en étant un enfant je pense, parce que le monde ne réfléchira pas différemment. Nous observons les choses avec ce que nous savons, mais eux ne savent pas. Pourquoi leurs réactions seraient différentes de la première fois ? J'imagine qu'il ne peut y avoir qu'une vie meilleure dans l'ensemble, si Voldemort périt pour de bon. Oui, ce ne sera pas rose pour certains peut-être. Mais il faut voir ce qui, humainement, à l'échelle de l'humanité, est le meilleur, tant qu'à être ici.»

Daphné n'est pas aussi extrême que Milana, elle ne comprend pas pourquoi les choses se passeraient différemment de la première fois, s'ils ne se mêlent pas des emprisonnements. Les Lestrange tortureront probablement les Londubat et seront jugés pour cela, avec Croupton Junior. Les Malefoy s'en sortiront probablement comme la première fois, parce qu'ils sont suffisamment malin pour se faire prendre.

«- Si nous ne nous mêlons pas des arrestations et des emprisonnements de mangemorts, les choses se passeront exactement comme la première fois. Je suis fiancée d'un enfant de mangemort figure toi, donc suffisamment bien placée pour savoir qu'ils ne valent pas moins que les enfants de héros, comme tu dis. Mais je pense que tant que nous ne nous mêlons pas des poursuites, ça devrait aller. »

Daphné se lève avec l'envie de manger et suit Milana comme cette dernière part vers la cuisine. Daphné tâtonne, cherche dans le vide. Elle atteint finalement la cuisine et remercie Milana comme cette dernière lui sert un sandwich et précise qu'il est dans une assiette devant elle. Daphné le prend et commence à manger lentement, essayant d'apaiser son malaise. Est-ce donc la faim ou la fatigue ? Elle grimace. Et tente de reprendre sa conversation pour se changer les idées.

«- Cela dit, en soit, beaucoup d'histoires d'amour sont voués à l'échec, même sans venir d'une époque différente. Et peut-être que certaines traverseront le temps, je le leur souhaite en tout cas. » répond Daphné sans savoir qu'elle sera finalement concernée elle aussi par cela.

Le mal à la tête et les vertiges ne passent pas, alors que Daphné a presque finit son sandwich et elle grimace encore en se massant les temps. Soupirant, elle finit de manger avant de reprendre la parole.

«- Encore merci pour le sandwich Milana. Je pense que je vais aller m'allonger un peu, ça me fera du bien. J'ai mal dormi la nuit dernière, je pense que cela ne doit pas aider.»

Sur ces mots, Daphné se lève prudemment, tâtonnant pour sortir de la cuisine sans encombre, avant de chercher les escaliers menant à l'étage et, par conséquent, à sa chambre.