The Half-Blood Princess ♠ Severus

14.02.1978

Passant la porte pour quitter cette salle de classe où elle a l'impression d'étouffer, Bee a l'impression d'avoir prit sa décision et pourtant, elle ne sait pas où aller. Tout se bouscule dans sa tête et elle a les larmes aux yeux. Une impression d'étouffer. Une impression qu'elle va craquer d'une seconde à l'autre et ce devant tout le monde. Mais non. Non, ça ne doit pas arriver. La rousse doit être forte, elle ne doit pas le laisser avoir autant d'emprise sur elle. C'est plus facile à faire qu'à faire malheureusement. La rousse cherche une échappatoire. Avisant le parc, par la grande porte du château, la jeune femme se dirige vers celle-ci et sort dans les jardins déserts de l'école, à l'heure où tout les étudiants sont encore en cours, pour quelques minutes.

Gagnant le lac, la sorcière s'arrête au bord de celui-ci et regarde sa surface lisse et sombre, en larmes. Sa baguette à la main, la rousse la lève et la dirige vers sa temps, ferme les yeux en espérant ne pas se louper. Si elle rate... Elle ne sait pas trop ce qui peu se produire. Elle ne se souvient pas avoir déjà lu quoi que ce soit au sujet des conséquences quand on rate un sort comme celui-ci. Alors la rouquine espère qu'elle ne fera pas d'erreur. Elle veut simplement se libérer, tout ira mieux après cela. La bleu et bronze a seulement besoin de trouver en elle suffisamment de courage pour s'infliger ce sortilège. Elle laisse une larme rouler le long de sa joue, regarde le lac, ferme les yeux de nouveaux en se disant que tout ira mieux après. Et là, elle prend son courage à deux mains, pour prononcer la formule. Elle ne s'attend pas vraiment à ce que l'on interrompe son geste.

"- Oubli..."

Si elle a perdue la tête ? Non. Non pas encore, malheureusement, puisque le sorcier l’en empêche. La rouquine paraît déçue, perdue. En voyant sa baguette au-dessus de la tête de Severus, loin de sa portée, elle sait fort bien qu’elle ne pourra jamais l’atteindre et elle soupire, dévisage le sorcier en se demandant ce qui prend à ce dernier pour qu’il se montre si agacé, si contrarié, par ce qu’elle a essayé de faire. La jeune femme le dévisage, perdue, se demandant ce qui lui passe par la tête, à lui. Et pourquoi, pourquoi a-t-il fallut qu’il la suive ? Pourquoi prend-il un plaisir aussi malsain à la torturer, à l’empêcher même de trouver la paix intérieure et le repos, en l’oubliant ? Pourquoi ne lui permet-il pas seulement de passer à autre chose ? En l’oubliant, la rousse serait de nouveau comme avant. Elle serait la fiancée du chaudron oui, mais ce serait toujours mieux que de vivre sous le même toit qu’un homme que l’on aime, qui nous a aimé, mais qui ne nous voit plus.

«- Re… c’est rien ! Et puis… qu’est-ce que ça peu… te faire, ce que je fais ?» demande la rousse le coeur battant. «C’est pas comme si t’en avais quelque chose à faire, du stupide cornichon qui couche avec les professeurs pour obtenir ses bonnes notes en potions...» réplique-t-elle, en remettant sur le tapis une vieille vilenie qu’il lui a dit. «C’est juste… tellement dur.»

Elle baisse la tête, et la suite n’est qu’un léger murmure plus ou moins audible et compréhensible, une réflexion à elle-même. Parce que même si elle le dit, qu’elle veut lui dire ce qui ne va pas, elle a peur de ce que le sorcier va dire. Alors elle ne veut pas qu’il l’entende :

«- Ton… ton épouvantard. C’est elle. C’est encore elle. Et ce sera toujours elle ! Alors oublier… oublier ce serait tellement plus facile.» Relevant la tête, elle essaie d’être plus assurée. «Rend-moi ma baguette !»

Il s'est excusé pour ces mots oui. Mais ils ne font pas moins mal pour autant. La rousse baisse la tête en sachant cette défense tout à fait vaine. Mais parler au sorcier à coeur ouvert est beaucoup trop difficile comme elle craint que ses sentiments ne soient pas partagés. Du coup la sorcière aux cheveux roux se sent perdue très soudainement et comme d'ordinaire la voilà qui rougit tandis que son interlocuteur la devisage. Elle marmonne quelques mots pour elle-même en espérant qu'il ne l'entends pas, mais voilà qu'il lui rend sa braguette et la rousse comprend encore moins ce qu'il se passe. Elle le regarde les bras ballant et met bien cinq longues minutes avant de récupérer sa baguette.

"- Merci." Repond la jeune femme en rougissant encore un peu plus, comme elle en a l'habitude.

Comme il répond à son propos la jeune femme reste interdite et ne comprend pas tout ce que cela veut dire. Elle se demande où il veut en venir, le regardant alors qu'il parle et avoue que c'est son cadavre qu'il voit. Son cadavre que la jeune femme a prit pour celui de sa maman. La sorcière n'ose pas y croire. Mais comme il se précipite sur ses lèvres elle répond à son baiser, se pressant contre lui le coeur battant la chamade.

"- Je t'aime. Je t'aime Severus." balbutie la sorcière entre ses baisers. "À en devenir folle. À préférer t'oublier de peur que... de peur que tu ne me vois que comme un cornichon idiot et..." elle se tait pour l'embrasser encore et comme c'est elle qui initie ce baiser, ce dernier est un peu plus hésitant, plus doux pour commencer avant de devenir un peu plus assuré. "Je ne pensais pas... que tu... pourrais aimer quelqu'un d'aussi insignifiant que moi. Merlin merci."

La sorcière a un sourire, un petit rire léger. Elle n'ose pas y croire. C'est si soudain. Et si beau en même temps, si bon. Elle se sent si heureuse, si heureuse vraiment. Contre le sorcier, elle n'a plus envie de bouger, ni de cesser de l'embrasser. Elle frissonne comme il dit qu'il avait peur, lui aussi, peur qu'elle ne s'intéresse pas à lui. La jeune femme a un rire franc au bout de quelques minutes, un rire fou, quand elle réalise qu'ils ont tout les deux étés aveugle sur les sentiments de l'autre. Mais ce n'est pas grave, ils ont du temps devant eux pour rattraper ces jours qu'ils ont perdus.

Elle devra partir un jour, le laisser ici une fois sa tâche accomplie, pour retrouver son époque, s'ils y parviennent. C'est triste mais la rousse n'y pense pas encore, elle ne veut pas. Ils ont el temps d'ici là, ils vont d'abord tâcher d'être heureux, pour commencer et puis la jeune femme avisera. Elle se préparera à tout ça. Elle ne pense pas encore, pas aujourd'hui, à la solitude qu'elle va lui imposer. Mais qu'il aurait connu tout de même, accompagnée de remord, s'il avait continué sa vie telle que Bee l'a connu. Alors, au final, il s'en sort bien non ? Elle lui donnera un signe de son retour. Ce n'est pas le moment d'y penser. Non, pas maintenant qu'elle goûte au bonheur, réussissant même à oublier la disparition de son amie Eva. Au moins pour un petit temps. Un peu de répit dans tout ce merdier.

La main du sorcier prend celle de la sorcière et elle le regarde les yeux pétillants d'un éclat heureux. Il n'y a plus que lui qui compte là, dans l'immédiat, au milieu de ce parc. Elle n'entend même plus ce qui se passe autour, ne vois plus le paysage, seulement lui. La sorcière frissonne.

"- Oui. Oui je suppose qu'on... qu'on est ensemble !" dit-elle le visage illuminé de bonheur. "Si tu veux bien... de moi..."

Bien sûr que la jeune femme a peur que tout ceci ne soit qu’un rêve, qu’une douce illusion. Il faut dire que ces derniers mois n’ont pas été évident pour elle, ni dans sa vie ni côté coeur. Mais maintenant, maintenant qu’il dit qu’il l’aime, la sorcière de bleu et de bronze se rend bien compte que plusieurs choses s’éclairent, d’un coup. Leur désir réciproque pendant leur captivité, entre-autre. Le fait que le jeune homme l’ait invité à danser au bal de noël, certaines situations qui se sont produites et ont été en fin de compte moins désagréables qu’elles n’ont faillit l’être… Bee affiche un large sourire

«- C’est la chose la plus romantique qu’on m’ait dite...» répond la jeune femme en se pressant contre lui.

Dans sa vie, dans ses bras… La jeune femme veut bien occuper pour lui toutes les places qu’il voudra lui donner. Elle a encore un mal fou à y croire. Un mal fou à croire que tout ceci soit vrai. Mais bon sang, que c’est agréable, que c’est bon d’entendre de tels propos. Lullaby revient contre lui, un doux sourire aux lèvres et elle reste là comme l’homme lui propose de manquer le cours avec lui, dans la salle sur demande. Manquer un cours, ce n’est pas dans les habitudes de la sorcière, ni dans celles de Severus par ailleurs. Mais pour lui… pour lui oui, elle veut bien avoir une petite absence, elle trouvera toujours une personne à qui demander ses notes. Comme Hermione, probablement. Surtout si Bee lui explique qu’elle a séché pour la première fois de sa vie mais «pour la bonne cause».

«- J’irai où tu iras.» répond la rousse en venant voler ses lèvres une nouvelle fois. «Merlin, j’ai rêvé de pouvoir faire ça tellement de fois !»

La rousse est surprise, elle ne s'attendait pas à ça. Alors que le sorcier avoue l'avoir déjà embrassé par le passé, quand elle était inconsciente ou en lui effaçant la mémoire, Lullaby n'en croit pas ses oreilles. Dire qu'elle avait peur tout ce temps, et qu'il l'aimait depuis presque autant ! Bee est surprise, elle n'arrive plus à avancer et le regarde simplement, en bafouillant un peu et rougissant.

"- Pendant toutes ces semaines je pensais que tu ne m'aimais pas et tu m'as volé un baiser après le bal ? Oui volé, puisque tu l'as effacé de ma mémoire..." balbutie la sorcière en bleu et bronze avant de baisser la tête. "Mais je comprend, parce que j'avais peur moi aussi. Je t'ai embrassé sous la table pendant notre captivité et... Mais si j'ai répondu, je ne comprend pas pourquoi tu as eu l'idée idiote de m'effacer la mémoire et... après tu te plaint quand c'est moi qui menace de le faire ?"

Bee le questionne, cherche à comprendre, à en savoir plus, à découvrir encore d'avantage de chose. Comment a-t-il comprit qu'il était amoureux d'elle, par exemple ? Pourquoi ne lui a-t-il rien dit ? Pourquoi n'ont-ils pas compris, après leurs baisers au cours de leur captivité, devant une dizaine d'étudiants mécontents, qu'ils étaient ce que l'autre désirait le plus ? Elle ne posera pas toutes les questions. Juste une. Ou deux.

"- Comment et quand as tu su que tu m'aimais ? Et... comment tu as put tomber amoureux de moi !? Je croyais que tu étais fou amoureux de Lily Evans malgré votre dispute..." demande la sorcière pour satisfaire sa curiosité.

Lullaby le regarde alors que le jeune homme éclate de rire et elle semble on ne peut plus surprise de le voir dans un tel état. Il faut dire que le vert et argent n'est pas connu à Poudlard pour être le professeur ou l'élève le plus agréable, tout dépendant de l'époque à laquelle on se place. Mais la jolie rousse sourit rapidement alors qu'elle prend plaisir à entendre et voir son partenaire, son nouveau petit ami, son premier petit-ami, le tout premier amour de sa vie, le dernier probablement, rire. C'est si simple et dans un même temps cela fait énormément de bien à la jeune femme, un bien qu'elle n'aurait jamais pensé ressentir pour quelque chose de si anodin finalement que le rire.

"- Tout aurait été tellement différent si tu ne l'avait pas fait... Ou pas, remarque, puisque nous sommes restés aveugles même après les évènements du mois dernier qui auraient pourtant dues éveiller nos soupçons mais j'imagine que nous pensions que la chose était trop impossible pour ne serait-ce que l'imaginer ?" propose Lullaby en se rapprochant de lui, son sourire toujours accroché aux lèvres.

Elle pose des questions, comme elle a besoin de savoir, besoin de comprendre. C'est son esprit très serdaigle qui veut cela. La jeune femme le noie, en espérant qu'on pourra tout de même répondre à tout. Son cœur bat la chamade, elle veut savoir. Et comme il commence à lui répondre, elle imagine chaque endroit ou situation qu'il évoque. Ce lien elle s'en souvient parfaitement alors qu'il avait été tissé par Finnigan suite à une erreur de parcourt pendant une leçon.

"- Je vois ce que tu veux dire oui, elle aura toujours une place dans ton cœur et c'est normal." admet la rousse.

Ce qui importe à Bee, ce n'est pas d'être la seule, c'est d'être la plus importante. Celle qui compte le plus présentement et qui comptera le plus, à la fin du chemin, ni plus ni moins. Hochant la tête elle sourit encore.

"- En tout cas j'essaie de ne pas les abandonner. Mais donc, il n'y a que ça ? Mon intérêt et le fait que je sois différente, simplement parce que je n'abandonne pas mes amis ?" demande la rousse un brin perplexe.

La jeune femme se sent heureuse et peu importe en fin de compte si l’homme qu’elle aime n’est pas capable de dire tout ce qui l’attire chez elle, parce qu’on ne peut pas non plus demander à Severus Rogue d’être profondément romantique ou de savoir parler aux dames, ça n’est pas dans sa nature. Peu importe de toute façon, tant qu’il est amoureux d’elle, tant qu’ils sont ensemble, c’est le principal. La sorcière sent son coeur battre la chamade. Ensemble. Cela lui semble si fou, si inimaginable. Elle ne l’aurait jamais pensé, ni même espéré, comment a-t-elle put ne jamais le remarquer !? Qu’elle a donc été bien aveugle pour ne pas le comprendre et qu’il l’a été aussi, pour croire qu’elle le détestait, qu’il ne lui plaisait pas ! La rousse se rapproche de lui, elle adore le sentir caresser son dos comme cela, le sentir l’embrasser aussi.

La question qu’il pose à la rousse fait palpiter son coeur, alors que le bal a lieu ce soir et qu’elle ne pensait pas pouvoir y aller, si bien qu’elle n’a rien à se mettre, aucune tenue de prête, malgré sa promesse à Drago de parler à Severus. Mais cette demande… elle lui en est d’autant plus reconnaissante qu’elle imagine bien que les bal ce n’est pas ce qu’il aime le plus dans la vie, pour ne pas dire qu’il déteste ça.

«- Oh j’en serai ravie Severus. Vraiment ravie ! Je vais tâcher de trouver quelque chose à me mettre je… je n’avais pas prévu d’y aller, fatalement !»