Eleanor Une collision malencontreuse

Eleanor & Hermione

J'avais pris l'habitude de toujours me rendre à la bibliothèque pour faire mes devoirs. Parfois, Ron et Harry m'accompagnait mais je savais bien qu'ils préféraient soit bâcler leurs devoirs, soit réfléchir à des plans d'action. Après tout, j'étais la tête pensante du trio, et ce n'était pas pour rien. Il faut dire que j'avais ingurgité un nombre impressionnant de livres et que l'on me décrivait parfois comme étant une encyclopédie sur pattes. Pourtant, il y avait des tas de livres que je n'avais pas lu, et d'autant plus en 1977. Je crois que la bibliothécaire s'est débarrassée de quelques ouvrages, pourtant très intéressant. Je suis d'ailleurs persuadée que dans certains livres, je pouvais trouver des informations que je n'avais jamais trouvé dans le futur. Et encore, je n'avais pas encore été visiter les archives, étant donné que nous n'en avions le droit uniquement en présence d'un enseignant.

Donc, en ce début de soirée, j'étais dans la bibliothèque, et j'essayais d'écrire quelques parchemins sur les usages de la poudre de pieuvre en potions. Mon brouillon à ma droite, je voulais vraiment rendre un devoir parfait, et pour cela, j'allais devoir faire quelques recherches. Je me levais donc pour me rendre dans le rayon potions, et je cherchais des yeux, sans faire attention à autre chose, un livre que j'avais déjà utilisé par le passé. Impossible de me rappeler du titre, j'en avais tellement lu ces derniers jours ! Je marchais donc doucement, passant chaque tranche de livres au rayon laser de mon regard. Hum ... Celui-là peut-être.

"Aie !"

Et voilà, je venais d'heurter quelqu'un, faisant par la même occasion faire tomber le livre que j'avais saisi entre mes doigts. J'entendis au loin la voix de la bibliothécaire, qui nous demandait de baisser d'un ton. Je posais alors mes yeux sur la personne que je venais de bousculer.

"Eleanor ! Je suis désolée ! Je ne t'avais pas vu !"

Me frottant doucement la tête, je lui demandais alors à voix basse:

"Ca va ? Tu as besoin de ce livre aussi ? On peut travailler toutes les deux si tu veux !"

(c) naehra.

◈◈◈ Une collision fracassante (avec Hermione)◈◈◈

Eleanor, comme toute Serdaigle qui se respectait, se trouvait en ce moment même dans la bibliothèque pour faire ses devoirs. Il ne lui restait qu’à faire ses devoirs de Potions, elle s’était déjà avancé pour le reste. Elle n’était pas du tout le type de la personne à pratiquer la procrastination Ce n’était pas dans sa philosophie de vie, dans sa façon de penser. Elle pensait plutôt qu’il ne fallait jamais remettre au lendemain ce qu’on pouvait faire le jour même. Pourquoi ? C’était simple. La première raison était qu’on ne savait jamais de quoi serait fait nos lendemains, et un contretemps pouvait vite arriver, s’ajoutant à toutes les tâches qu’on aurait déjà repoussé. La deuxième raison concernait Eleanor. Elle avait une très mauvaise mémoire et était très étourdie. Elle avait tendance à oublier ce qu’elle avait à faire. Ainsi, plus vite, elle le faisait, et moins de chance, elle aurait de l’oublier à le faire.

C’était pour cette raison qu’elle se trouvait dans la bibliothèque à faire son devoir de potions. Elle devait se renseigner sur la poudre de pieuvre et son utilisation dans les différentes potions. Elle parcourait les rayons à la recherche d’informations qu’elle pourrait noter sur son parchemin. Elle trouva un rayon avec un ouvrage qui pourrait l’aider dans ses recherches. Elle tendit la main pour le prendre, afin de pouvoir le feuilleter mais ses doigts en croisèrent d’autres, faisait ainsi tomber l’ouvrage qui l’intéressait. Elle regarda la propriétaire des doigts.

Hermione ?

Eleanor voulait s’assurer si elle parlait bien à Hermione et non à quelqu’un d’autre. Cela lui arrivait de se tromper. Par exemple, une fois, elle avait confondu Clin Creevey avec Neville Londubat. Pourtant l’un était blond tandis que l’autre était brun et un an les séparait.

Pas grave ! Cela arrive !

Son interlocutrice lui demanda si elle avait besoin du livre.

Euh… oui en effet, j’avais besoin du livre pour…

Eleanor s’interrompit pour se plonger dans ses pensées. Pourquoi déjà ? Aller, Eleanor, fais un petit effort ! Cela ne peut pas être si loin. Tu t’en souvenais encore il y a deux minutes. Mais chez la Serdaigle, les pensées pouvaient se succédaient très vite et passer du coq à l’âne.

Je trouve que la reliure de ce livre est magnifique. Le mauve pourpre est une couleur que j’aime bien même si je préfère le vert. Le vert est, selon moi, la couleur de l’espoir. Et sans espoir, l’homme n’est plus rien. Il ne faut jamais perdre espoir. Sans espoir, nous n’avons plus aucun but et nous ne pouvons plus avancer. Il ne faut jamais faire de surplace dans la vie.

(c) FreeSpirit

Eleanor & Hermione

Eleanor ! Cette fille me faisait toujours sourire. Sa maladresse et surtout sa fâcheuse tendance à être tête-en-l'air étaient très touchantes. C'était une fille que j'aimais côtoyer, et même si elle n'était pas ma meilleure amie, je me plaisais à l'aider, et surtout à lui donner quelques conseils. Je lui donnais par exemple des petits moyens mémotechniques pour se souvenir de quelques petites choses. C'était une fille très intelligente, et pour preuve, elle appartenait aux Serdaigles, mais il est vrai que son amnésie partielle était tout de même peu pratique, notamment pour les cours. J'appréciais en plus passer du temps en sa compagnie, même si elle pouvait parfois passer pour une folle. Mais c'était une folie qui me faisait sourire.

Je venais donc de heurter la bleu et argent et je m'excusais. Je ne pus m'empêcher de rire lorsqu'elle se demanda si c'était bien moi. Elle avait une fâcheuse tendance à confondre les gens. J'hôchais donc la tête, lui répondant simplement:

"Oui c'est bien moi, Elea, ne t'en fais pas."

Je remarquais alors qu'apparemment nous voulions le même livre. Je supposais alors qu'elle voulait elle-aussi faire le travail demandé en potions, mais elle me sortit une réponse totalement étrange concernant la reliure du livre ainsi que sur l'espoir. Bon, d'accord, des fois, elle était vraiment bizarre.

"Tu sais que tu peux me dire la vérité Elea ! Tu ne venais pas par hasard pour le devoir du professeur Slughorn ? Comme je te l'ai dit, on a qu'à faire ça ensemble, cela ne me dérange pas du tout. Puis ça me fera du bien de pouvoir être moi-même et pas une pseudo-serpentarde qui vient d'une autre école."

J'avais en effet besoin de parler un peu réellement. Je le faisais régulièrement avec Bee mais cela faisait quelques jours que je ne l'avais pas vu. Je suivais les cours de Drago et je devais avouer que cela me pesait de jouer autant la comédie. Mais après tout, tout était de ma faute. Je devais assumer le fait d'avoir ramené tout le monde dans le passé, et je voulais absolument minimiser les conséquences, en sauvant bien évidemment ceux qui devaient être sauvés. Plus facile à dire qu'à faire.

(c) naehra.

◈◈◈ Une collision fracassante (avec Hermione) ◈◈◈

Eleanor avait un problème assez embêtant. Elle avait, ce qu’on pourrait appeler tout simplement, quelques petits problèmes de mémoire. Elle était aussi étourdie, mais les deux étaient liés, alors cela n’avait pas grand-chose d’étonnant. Malgré ses problèmes, elle avait été envoyée à Serdaigle. En effet, ses problèmes de mémoire ne concernaient que sa vie et les personnes qui la composaient. Par contre, pour ses cours et les connaissances, il n’y avait aucun problème. Selon les livres qu’elle avait lu à ce sujet, c’était dû au fait que ce qu’elle apprenait ne la faisait pas souffrir. En tout cas, c’était l’explication des livres.

Eleanor se sentit rassurée quand la jeune Serpentarde lui dit que c’était bien Hermione. Elle la connaissait bien. Connaître est un grand mot car même les personnes qu’elle avait côtoyé toute sa vie comme sa grand-mère, elle ne les connaissait pas si bien. Ce qu’elle voulait dire, c’est qu’elle était soulagée d’être avec une personne de son époque. Elle avait réussi à se débrouiller pour adresser le moins possible la parole aux inconnus de 1977. Elle était timide et elle ne les connaissait pas du tout.

Hermione lui avait simplement proposé de faire leurs devoirs ensembles et Eleanor avait sorti une réponse qui aurait pu sembler incongru à son interlocutrice. Comment passer pour une folle.

Hermione expliqua à Eleanor que la jeune Serdaigle pouvait être sincère avec elle et qu’elle voulait ce livre pour faire le devoir du professeur Slughorn. Eleanor sortit un carnet qui ne la quittait pas et qu’elle avait toujours sur elle, dans lequel elle notait tout, afin de ne pas oublier des choses importantes comme faire ses devoirs par exemple et qui ne la quittait jamais. C’est simple, sans, elle serait perdue. Elle l’ouvrit à une page et la lut avant de le refermer et de le remettre dans sa poche.

Je devais faire le devoir de potion sur l’utilisation de la poudre de pieuvre dans les potions. Je n’ai pas de devoir du professeur Slughorn. Qui est-ce ?

Pour Eleanor, le professeur de Potions était le professeur Rogue.

Mais Hermione, la cravate des Gryffondor et rouge, pourquoi tu as mis celle des Serpentard ? Même si je préfère le vert, cela m’étonnerait qu’on me laisse enlever la cravate bleue pour une verte. Je n’aime pas trop les cravates. Par contre, j’adore les nœuds papillons sur le costume de mon père. Il le mettait pour Noël, je crois. Je me demande où il se trouve.

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Eleanor & Hermione

Par Merlin, Eleanor était vraiment impossible ! J'avais du mal à comprendre comment on pouvait être aussi tête-en-l'air, comment on pouvait oublier tant de choses. Moi, qui, à l'époque, trouvais que Luna Lovegood était spéciale et complètement sur la lune, je revoyais mon jugement depuis que je connaissais Eleanor. Bien sûr, j'appréciais énormément la bleue et argent, mais je m'imaginais mal à sa place. Moi qui aimais pouvoir tout contrôler, pouvoir faire appel à ma mémoire quand bon me semblait, je pense que je paniquerais totalement si j'avais la même pathologie qu'Eleanor. Car oui, à mon sens, c'était une maladie. Bon, elle n'était pas mortelle mais c'était tout de même un sacré handicap pour la jeune femme. J'espérais au moins qu'elle n'oubliait pas le visage de ses proches, surtout ceux de sa famille. Vous imaginez, vous, à chaque vacance, devoir se rappeler de qui est qui ? Si on habite dans la famille Weasley, c'est infaisable !

Alors forcément, avec ce voyage dans le temps, la pauvre était totalement paumée. Je n'avais pas encore eu le temps de m'en rendre compte, mais à peine cinq minutes passées à ses côtés me prouvaient cela. En même temps, n'importe qui perdrait son latin. Je décidais donc de lui remettre les choses dans l'ordre. En effet, confondre les professeurs étaient une chose, mais oublier que je m'étais incrustée chez les Serpentards pour espionner, c'était autre chose. Ayant peur que quelqu'un ne nous surprenne, j'attrapais la jeune femme par le poignet pour l'amener jusqu'à la petite table où je travaillais. Mettant un doigt sur mes lèvres pour lui indiquer de baisser un peu le son de sa voix, je me mis alors à lui expliquer ce qu'il se passait : chose qu'elle savait déjà mais qu'elle devait avoir de nouveau oublier. Je déchirais d'ailleurs un morceau de parchemin et je pris ma plume :

« Ecoute Elea, je vais t'écrire sur ce parchemin ce que je vais te dire. Dès que quelque chose te semble bizarre, tu sors ce parchemin, tu le relis, mais surtout, tu le montres à personne. Nous sommes en 1977, pour sauver notre présent, je nous ai renvoyés dans le passé. Ce qui signifie que certains enseignants ont changé, Slughorn notamment est prof de potions mais pas Rogue qui est lui, un élève. Nous devons tenter de trouver qui va devenir mangemort pour avoir le plus d'informations possibles. C'est pour ça que je suis chez les serpentards et que je porte leur uniforme. Mais c'est bien moi, et je ne suis pas différente de celle que tu connais. Tu as d'autres questions ? »

Pendant ce temps-là, j'écrivais sur le parchemin :

Code:: Nous sommes en 1977.
Nous devons trouver des informations sur les futurs mangemorts.
Hermione s'est infiltrée chez les Serpentards pour le découvrir.
Slughorn est notre prof de potions.
Rogue est un élève.

(c) naehra.

◈◈◈ Une collision fracassante (avec Hermione)◈◈◈

C’est vrai qu’Eleanor avait une mauvaise mémoire, notamment visuelle. C’était simple, elle ne pouvait pas du tout faire confiance à ses yeux. Tout ce qu’elle voyait avait plus de chances d’être oublié. Pourquoi ? Cela était un mystère. Elle avait donc beaucoup de mal avec tout ce qui était personne, visage ou autre. A force de côtoyer une personne, elle s’habituait à la voir et commençait à se souvenir d’elle. Ainsi, elle espérait ne jamais avoir à oublier sa grand-mère. En effet, pour la jeune Serdaigle, c’était toute sa vie. Quand on l’avait rejeté, sa grand-mère avait été la seule à vouloir d’elle et à l’avoir acceptée, même si elle n’avait pas du tout les moyens de s’occuper d’un enfant. De là, s’était créé un lien très fort entre ses deux femmes. Heureusement, elle n’avait pas d’autres membres de sa famille à retenir. Sans, elle était complètement perdue. Et c’était actuellement le cas. Elle ne savait plus quoi penser. Les noms changeaient, les professeurs aussi et ce n’était pas tout.

Hermione dut se rendre compte qu’Eleanor se sentait complètement perdue car elle l’a pris par la main et la guida jusqu’à la table qu’elle devait occuper précédemment, car ses affaires s’y trouvaient. Elle lui indiqua de baisser le son de sa voix avec un signe du doigt sur la bouche. Elle lui expliqua qu’elle allait écrire sur un bout de parchemin qu’elle avait déchiré tout ce qu’elle allait dire. Sûrement pour éviter que la Serdaigle oublie complètement cette discussion par la suite. Elle lui indiqua qu’il fallait que ce parchemin reste secret. La Serpentarde lui demanda si elle avait d’autres questions.

Et le professeur McGonagall ? Je l’aimais bien moi. Tu savais qu'elle pouvait se transformer en chat ?

Cela avait marqué Eleanor.

J’aime bien les chats. Mais je n’en ai jamais eu. Par contre, dans la ferme de ma grand-mère, il y avait des ânes, des chèvres, des vaches, des chevaux, des oies et des poules. Tu habites dans une ferme ? Je les nourrissais et je leur donnais des noms. Par contre, je leur en donnais des différents tous les jours. Mais peut-être que tu vivais une maison ? Je ne vais que rarement à la ville. Mais Londres est une belle ville. Pas assez verte, je trouve. T’ai-je dit que j’aimais beaucoup le vert ? Ma chambre était verte, je crois. Enfin dans mes rêves, elle est verte. Une fois j’ai rêvé, que je te parlais et que ta cravate était verte. Elle se transformait en papillons et je lui courrais après. Sauf que je n’ai pas pu l’attraper, je m’étais réveillée. si tu veux, je l'ai noté.

Eleanor lui tendit le carnet, dans lequel elle notait tout, dont son rêve.

(c) FreeSpirit

Eleanor & Hermione

Je ne savais pas vraiment où donner de la tête. J'essayais d'être la plus simple possible, de donner uniquement les informations essentielles. En effet, si en plus, je l'embarrassais avec des détails qui n'allaient pas lui servir à grand chose, nous n'en sortirions jamais. J'avais un peu mal au cœur pour elle car même si elle ne montrait pas de malaise par rapport à son problème, elle devait bien être embêtée de devoir toujours demander la véritable identité des personnes. Alors quand en plus un voyage dans le temps venait s'en mêler, elle devait avoir un peu l'impression d'être un boulet. Je me demandais d'ailleurs si elle s'entendait bien avec Luna. A deux, cela devait être un carnage, mais au moins, on ne devait pas s'ennuyer. Je ne me moque pas, comprenez-le bien, mais j'ai vraiment du mal à imaginer comment elle peut vivre cela au quotidien. J'ignorais tout de sa vie familiale, et j'espérais que tout allait bien pour elle à ce niveau-là. Nous n'avions jamais pris le temps de nous confier l'une et l'autre. Il faut dire qu'avec les histoires de guerre et d'Horcruxes …

Notant patiemment ce qui me semblait être essentiel, je décidais de répondre aux questions de la jeune femme. Étonnamment, la seule qui lui vint fut à propos du Professeur Mac Gonagall. Je fus étonnée qu'elle ne l'est pas reconnue. Bon, d'accord, la directrice de Gryffondor avait une vingtaine d'années de moins, mais je trouvais qu'on la reconnaissait très facilement. Elle n'avait certes qu'une quarantaine d'années mais on voyait déjà à quel point elle était expérimentée et sage. J'hochais doucement la tête lorsqu'elle me demanda si je savais que ce professeur pouvait se transformer en chat. Vraiment, parfois, Eleanora s'arrêtait sur des détails et se rappelait de choses futiles quand d'autres choses étaient bien plus importantes.

« Le professeur Mc Gonagall est bel et bien là. Avec vingt ans de moins mais c'est le professeur de Métamorphoses et la directrice de Gryffondor. C'est toujours elle. Et oui, je sais qu'elle se transforme en chat. Elle nous a fait la démonstration en première année. Mais comment cela se fait-il que tu te souviennes de ça et pas des raisons pour lesquelles nous sommes ici ? »

Décidément, la mémoire était quelque chose de compliquée. C'est alors qu'Eleanora se mit à me faire un long discours, passant des chats à la ferme jusqu'aux rêves. Waouh ! J'avais un de ces mal fou à la suivre. J'en venais à avoir un mal de crâne. Trop d'informations … trop de détails … comment voulait-elle s'en sortir.

« Euh non, je n'ai pas vécu dans une ferme … Je ... »

Je saisis le carnet qu'elle me tendit et je me mis à parcourir ce dernier, rapidement.

« Tu notes absolument tout là-dedans ? Tu as pensé à le protéger par un sort ? »

(c) naehra.

◈◈◈ Une collision fracassante (avec Hermione)◈◈◈

Eleanor se sentait reconnaissante envers Hermione. La jeune Gryffondor-Serpentarde avait été la première et aussi la seule personne à lui être venue en aide alors que la Serdaigle était complètement perdue. Mais encore pire que d’habitude. En même temps, n’importe qui pourrait l’être. Faire un voyage dans le temps n’était pas une expérience dont tout le monde pouvait se vanter, et se retrouver dans une époque qui nous est inconnue pouvait être compliqué à gérer au début. Même après. Heureusement que Eleanor s’était retrouvée dans un lieu qu’elle connaissait. Poudlard, cela faisait sept ans, qu’elle arpentait les couloirs, elle commençait à connaître. Cela avait été un soulagement de s’y retrouver. Un lieu, certes, cela changeait en une vingtaine d’années, mais bon, on pouvait dire que dans l’école de sorcellerie, le temps ne s’écoulait pas vraiment de la même façon. Pour un château qui avait plusieurs siècles, vingt ans de plus ou de moins, ne changeait pas grand-chose. Eleanor s’y retrouvait quand même. Il restait juste les visages qui changeait et cela était plus compliqué.

C’était pour cette raison qu’Eleanor croyait parfaitement Hermione. Car elle était la première à l’aider. A lui expliquer ce qui se passait autour d’elle alors que dans la tête de la Serdaigle, c’était le néant. La Gryffondor ignorait qu’elle expliquait en même temps, des rêves qu’Eleanor faisait mais qui lui échappaient. Souvent, elle e souvenait de souvenirs grâce à ses rêves, c’était pour cela qu’elle les notait tous, cela lui servait. En tout cas, la Serdaigle croyait aussi son interlocutrice car, finalement et même tout simplement, elle avait confiance en elle. Et même si elle lui racontait des bêtises, Eleanor serait assez naïve pour la croire.

Hermione lui expliqua gentiment que le professeur McGonagall était encore là, fidèle à son poste, vingt ans plus jeune. Elle lui apprit que tout le monde savait que c’était un chat.

Je ne sais pas. J’adore les chats, les animaux en général, mais les chats ont ma préférence. Mais je n’en ai jamais eu. Ma grand-mère n’avait pas les moyens. Mais elle m’avait promis que j’en aurais un pour mon diplôme. Mais je sais pourquoi nous sommes ici. Ne me dis pas que tu as oublié. Pourtant, c’est simple. Nous étions dans Poudlard et il y avait des morts. Je crois que je n’avais jamais vu autant de morts dans ma vie. Des sorts fusaient de partout. Et puis le néant.

Eleanor frissonna légèrement. Cela lui arrivait de parler de ses rêves, mais elle préférait garder ses cauchemars pour elle.

Je ne comprends pas pourquoi ma grand-mère n’est pas avec moi par contre. Tu crois qu’elle est vivante ?

Eleanor ne pouvait imaginer une vie sans elle.

Hermione lui posa des questions que lui avait montré Eleanor.

Oui, je note tout dedans. Mes rêves, des phrases que j’aime bien. Des souvenirs parfois et aussi mes devoirs. Je suis la seule personne qui peut l’ouvrir. Ma grand-mère me l’a donnée et ensorcelée, pour mon premier Noël à Poudlard.

(c) FreeSpirit

Eleanor & Hermione

Je me souvenais parfaitement de la raison pour laquelle nous étions ici, et je n’étais pas prête de l’oublier. C’était totalement ma faute … Et ces morts, dont elle parlait, je les avais vus moi aussi. Lupin … Tonks … Fred … Et même si j’avais pu sauver quelques personnes, comme par exemple Lavande, tous ces corps étaient gravés dans mon esprit. Rien que d’y penser, cela me donnait la nausée. Comment avions-nous pu en arriver là ? Comment toutes ces personnes pouvaient-elles avoir quitté notre monde, sans que nous ayons pu leur dire que nous les aimions ? Je ne comprenais pas la mort. Je ne comprenais pas la haine. Et si durant toutes ces années, j’avais enduré les insultes liées à mon faux statut de sang pour ces raisons, parce que je n’étais pas d’accord avec la théorie qui consistait à dire que seuls les sangs-purs étaient de vrais sorciers.

Ma voix s’était légèrement éteinte tandis que je répondais à mon amie :

« Je m’en souviens parfaitement Eleanor … C’est moi qui nous ai amenés ici. J’ai eu tort, ou peut-être pas, mais tout ce que je sais, c’est qu’en croyant Harry mort, je n’ai vu que cette solution. Alors il faut que nous parvenions à tirer profit de ce voyage dans le temps. Nous devons trouver des informations sur les mangemorts et futurs mangemorts. Je pense connaître ta réponse mais as-tu appris des choses ? »

A vrai dire, je ne connaissais pas du tout la réponse d’Eleanor, puisqu’elle avait le don pour répondre tout le temps des choses auxquelles je ne m’attendais pas. Mais elle me posa une question très sensée, et j’étais consciente que ce ne devait pas être facile de ne pas penser à ses proches laissés dans le futur. Je rassurais alors la jeune femme du mieux que je pouvais :

« Ta grand-mère est restée à son époque, ne t’en fais pas. Et il n’y a aucune raison pour qu’il lui soit arrivé quelque chose. Alors ne t’en fais pas pour elle. »

Eleanora me parla alors de son journal à rêves. Pensant en même temps à celui que j’avais, et à la peur que j’avais eue en manquant de le perdre, je demandais donc si le journal était bien protégé des regards indiscrets, et elle me le confirma en expliquant que c’était sa grand-mère qui l’avait ensorcelée.

« Ta grand-mère est une femme sage et intelligente. Il faut pour ma part que je trouve un sort plus efficace que celui que j’ai mis sur mon journal. Je me suis rendue compte la dernière fois, en l’oubliant en classe, qu’un sorcier avec un niveau plutôt bon pourrait trouver facilement comment passer au-dessus de ma sécurité. »

Il fallait aussi que nous avancions sur notre devoir de potions ou jamais nous ne le finirions. J’ouvris donc le livre que nous étions toutes les deux venus chercher, et je cherchais dans le sommaire le mot pieuvre.

« Ah, il y a un chapitre entier sur la pieuvre ! »

(c) naehra.

◈◈◈ Une collision fracassante (avec Hermione)◈◈◈

Eleanor pouvait sembler un peu gamine, à cause de son comportement. En effet, à cause de cette amnésie partielle, et de son étourderie, elle avait tendance à dire tout ce qui lui passait par la tête afin de ne pas plomber une discussion en faisant un gros blanc. En quelque sorte, elle était victime de ses pensées. Et il faudrait vraiment qu’elle applique le dicton populaire « Tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler », cela lui éviterait bien de situations assez gênantes. Elle préférait vivre dans l’insouciance que dans le sérieux, mais elle savait l’être dans certaines situations. Mais malgré ce comportement, que certains jugeraient d’enfantin, elle avait un cœur et savait être sérieuse. Et elle était compréhensive et attentive envers les gens. Elle pouvait donc voir qu’Hermione n’allait pas bien. Et cela l’inquiétait. Elle n’aimait pas voir la souffrance et le malheur autour d’elle et voir que son amie avait des problèmes, l’embêtait. Elle posa son bras sur l’épaule de son interlocutrice et la regarda fixement. Elle lui parla d’une voix douce.

Hermione ? Ce n’est pas de ta faute. Il ne faut pas que tu te mettes sur le dos tous les problèmes du monde. Tu n’es pas coupable de tout. Tu vas finir ronger par la culpabilité, et c’est très mauvais. Je le sais. Le seul coupable, c’est Voldemort, et tu le sais aussi bien que moi. Il n’y aurait pas eu cette guerre, tu n’aurais jamais lancé ce sort. Errare humanum est. L’erreur est humaine. Et mi aussi, quand j’ai cru Harry mort, j’ai cru que c’était la fin. L’espoir m’avait quittée. Je ne voyais plus de sortie de secours. Alors maintenant, tu vas quitter cette idée de la tête. Et nous allons gagner cette guerre.

Eleanor se leva de sa chaise et sortit sa baguette comme pour attaquer des ennemis invisibles, mais dût se rendre compte qu’aucun Mangemort se trouvait dans les parages, car elle se rassit.

En effet, j’ai appris des choses, cela fait quand même sept ans que je suis ici. J’ai suivi des cours de Botanique, d’Astronomie, de Métamorphose, de Potions…

Eleanor sourit en pensant à sa grand-mère.

JE te la présenterais, je suis certaine que tu vas l’aimer. Elle vient toujours me chercher à la gare de King’s Cross, tu pourras la voir. Elle est géniale, et courageuse. Je n’ai pas peur pour elle, car je sais qu’il ne lui arrivera rien. Cela fait bizarre, cela fait longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles d’elle.

Eleanor, tout court, avait montré son journal à Hermione. Pour la simple raison qu’elle lui faisait confiance. Elle trouvait la jeune brune agréable et sympathique et aussi très gentille de l’aider. Pour la Serdaigle, cela méritait sa confiance.

Si tu veux, je connais le sort qu’a utilisé ma grand-mère sur le carnet, je peux te le montrer. Elle est forte en sortilège. Elle était Auror dans son passé, mais a tout arrêté du jour au lendemain. Mais elle en connait un rayon sur les sorts.

Eleanor vit Hermione ouvrir le livre. Elle se mit à réciter.

La poudre de pieuvre provient, comme son l’indique de la pieuvre, un céphalopode. Pour être plus précise, elle provient de la peau de cet animal marin non magique. Sa poudre est souvent utilisée lors de la fabrication de nombreuses potions comme la potion de Wingelwald, utile pour réveiller des personnes empoisonnées par une potion de goutte de la Mort ou la potion de Pepper, qui set à soigner, entre autres, les rhumes.

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Eleanor & Hermione

La culpabilité … Ce sentiment ne me quittait plus depuis que nous étions arrivés à cette époque. Bien sûr, les quelques premières minutes, j’étais toujours persuadée avoir sauvé la mise et nous avoir donné une nouvelle chance, mais lorsque j’avais compris qu’Harry simulait sa mort, je comprenais dans un même temps que j’avais fichu son plan à l’eau. De plus, je ne m’attendais tout simplement pas avoir remonté tant d’années. Je pensais que nous n’étions que trois heures en avant, mais lorsque j’avais vu que nous étions en 1977, la panique m’avait envahie. Il est parfois difficile de prendre les bonnes décisions, et encore plus compliqué d’assumer les mauvaises. Et je dois avouer que certains de mes camarades ne me ménageaient pas. Quotidiennement, je devais supporter certains regards assassins, des réflexions méchantes ou des remarques acerbes, me faisant bien comprendre que beaucoup m’en voulaient pour cette situation dans laquelle nous nous retrouvions tous.

Je ne m’y attendais pas le moins du monde, lorsqu’Eleanora tint un discours très cohérent et qui me réconfortait. En même temps, je me demandais bien comment elle pourrait en vouloir à quelqu’un ? J’avais vraiment l’impression que cette fille était un extraterrestre. D’une gentillesse sans égal, certes toute aussi tête-en-l’air, la serdaigle n’élevait jamais la voix et ne se comportait jamais d’une façon agressive. Je ne savais vraiment pas comment elle faisait pour garder son sang-froid dans toutes les situations. Etait-ce de l’inconscience ? Si je devais parier, je dirais que oui. Mais sincèrement, je devais avouer que cela faisait du bien de temps en temps. J’étais presque envieuse de ce genre d’état d’esprit : pouvoir de détacher de tout cela et prendre les choses bien plus philosophiquement. J’offrais à Eleanora un léger sourire, signe de remerciement pour sa délicatesse et son soutien. Je lui en étais réellement reconnaissante :

« Merci de ton soutien, Eleanora. Seulement, tout le monde ne voit pas les choses comme toi et j’ai l’impression d’avoir fait pire que mieux. Je ne sais pas comment on va rejoindre notre époque, ni à quel moment nous devons le faire. Mais tu as raison. Nous gagnerons cette guerre. Car nous n’avons pas le droit de la perdre. Nous avons assez donné de notre personne, et cela doit forcément nous mener quelque part … autre que la mort. »

Je ne pus m’empêcher de rire légèrement lorsqu’elle répondit à ma question lui demandant si elle avait appris quelque chose. Bien évidemment, elle répondait totalement à côté de la plaque, et je retrouvais bien là la bleue et argent.

« A vrai dire, je me demandais si tu n’avais pas surpris des conversations nous donnant des pistes sur des mangemorts ou futurs mangemorts, ou sur des choses pouvant nous aider à détruire tu-sais-qui. Et ne dis pas son nom, à cette époque, il a lancé un sort pour trouver tout ceux qui prononcent ce nom. Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose, alors même si nous n’avons pas peur de lui, nous ne devons pas nous mettre en danger. »

Je préférais prévenir la jeune femme plutôt qu’elle se retrouve face à un mangemort, à être soumis au doloris. Je souris doucement alors qu’elle me parla de sa grand-mère.

« J’en serai vraiment ravie. Et je veux bien aussi que tu me parles de ce sortilège sur ton carnet. J’ai peur que le mien ne soit pas assez résistant, et tu imagines bien le mal que cela pourrait faire dans de mauvaises mains. »

Bon, nous devions à présent faire notre devoir de potions. Ayant trouvé un chapitre sur l’utilisation de la poudre de pieuvre, Eleanora se mit à lire le passage. Je pris quelques notes et je regardais dans la pile de livres que j’avais déjà parcourue.

« Très bien, donc c’est surtout au sujet de la médicomagie. J’avais vu dans cet autre livre les utilisations de la poudre de pieuvre pour tout ce qui est métamorphose. Je pense donc qu’on peut faire un développement en deux parties. Dans l’introduction, présenter brièvement la poudre de pieuvre, expliquant exactement d’où elle vient, puis nos deux parties. Qu’en penses-tu ? »

(c) naehra.

◈◈◈ Une collision fracassante (avec Hermione)◈◈◈

La culpabilité était un sentiment que connaissait très bien Eleanor, même si cela semblait étonné beaucoup de personnes. Elle avait ce sentiment, cette culpabilité, qui lui serrait la gorge, qui l’empêchait de dormir, qui l’empêchait de vivre normalement tout court. Elle avait cette boule dans le ventre, qui lui coupait l’appétit, cette angoisse qui la suivait partout, et qui se matérialisait dans ces cauchemars, malheureusement trop récurrents. Cette culpabilité, selon certains spécialistes, serait la cause de cette, ce qu’on pourrait tout simplement, amnésie. Et aussi cette insouciance qui la caractérisait si bien. Selon les textes qu’elle avait lu à ce sujet, cette mauvaise mémoire qu’elle avait et cette étourderie était une sorte de signes post-traumatiques. En effet, elle avait cru comprendre, que pour éviter de souffrir, son cerveau avait tendance à oublier les souvenirs. Bon, on pouvait dire qu’il avait fait un excès de zèle et qu’il faisait un peu trop bien son travail car il effaçait un peu trop de souvenirs. Et cette insouciance lui permettait de voir la vie autrement et de laisser la souffrance prendre moins de temps pour arriver à destination, qu’est le cœur.

Mais d’où venait toute cette culpabilité, qui étouffait, en quelques sortes, Eleanor ? En fait, elle datait de plusieurs années, même avant le début de sa scolarité à l’école de sorcellerie de Poudlard. C’était un jour comme les autres. Le matin, elle se levait tôt pour aider sa grand-mère à nourrir tous les animaux de la ferme, et c’était pour vous dire qu’il y en avait beaucoup, entre les cheveux, les oies et les poules. Elle était ensuite allée à l’école Moldue et était rentrée le soir chez elle. Cette routine se répétait tous les jours, sans rarement changer. Mais le soir, en arrivant dans la ferme qui l’avait accueillie toutes ces années, elle entendit des éclats de voix dans la cuisine. De l’endroit où elle se trouvait, elle avait pu reconnaître la voix de sa mère et de sa grand-mère. Ce qui l’avait étonné. Dans un premier temps, car sa mère ne venait que très rarement à la ferme écossaise, et cela n’arrivait qu’à Noël. Dans un deuxième temps aussi, car elle n’avait jamais entendu sa grand-mère élever la voix, contre elle et même contre les autres. Et là, elle eut des révélations, des réponses à des questions qu’elle n’aurait jamais pu penser à poser, car l’idée ne lui serait jamais venue. C’est ce jour-là qui bascula sa vie. C’est ce jour-là, qu’elle apprit l’existence de sa sœur qui avait été abandonné à la naissance, avant elle.

Depuis ce jour-là, Eleanor vivait dans la culpabilité, en se disant que c’était injuste qu’elle ait pu vivre une enfance tranquille avec sa grand-mère alors que sa sœur était, on ne savait où, peut-être malheureuse.

Mais elle ne voulait pas que Hermione, qu’Eleanor appréciait souffre de la quelconque manière.

Il ne faut pas perdre espoir. Il faut toujours garder son objectif en tête. Chaque chemin à une destination, et même s’il est tortueux et qu’on n’y voit pas la fin, il mènera quelque part, il faut donc continuer à marcher droit et toujours droit devant.

Eleanor perdait son insouciance et prenait un air sérieux, qu’elle n’avait que très rarement, quand elle faisait des leçons sur la vie.

Non, je n’ai aucune information sur les Mangemorts. Tu t’es déjà demandé d’où leur venait leur nom ? Mangemort, je trouve cela laid. Tu penses que c’est parce qu’ils mangent littéralement la mort, en ôtant la vie à leurs victimes ? J’appellerais plutôt cela Mangevie, mais après, il faut avouer que c’est plus joli et que cela ferait moins peur. Par contre, depuis quand je m’appelle Eleanora ? Je croyais que c’était Eleanor tout court. Il fallait bien ne changer que le nom de famille, pas le prénom ? Moi j’ai pris le nom de Logan, car je me souviens l’avoir lu dans un livre et j’avais bien aimé. Comme prénom, j’aime bien Tegen. C’est original, je trouve.

Elle regarda fixement Hermione et se concentra comme pour se remémorer un souvenir. Elle sortit sa baguette qui se trouvait dans sa poche.

Tu veux que je le lance, je m’en souviens ?

Eleanor acquiesça de la tête pour montrer qu’elle était d’accord avec Hermione pour son idée de plan.

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Eleanor & Hermione

J'étais heureuse d'avoir quelques amis qui essayaient de me comprendre. Jay, Ayla ou encore Eleanor, je sentais bien que ces personnes-là n'étaient pas contre moi. Bien sûr, j'avais aussi Harry et Ron mais tout avait changé depuis que nous avions débarqué en 1977. Harry m'évitait, Ron … Ron m'évitait lui aussi, mais pour une toute autre raison. Nous étions vraiment très proches et je savais bien que si je n'avais pas prononcé cette formule de retour dans le temps, nous nous serions sûrement embrassés. M'en voulait-il d'avoir gâché ce moment ? Pensait-il que ce voyage remettait tout en question ? Oui, sans aucun doute, surtout qu'aujourd'hui, mes envies n'étaient plus les mêmes. Voir toute la passion entre certaines de mes connaissances me donnait envie d'avoir la même chose, et, soyons clair, ce n'était pas avec Ron que je pourrais ressentir ce flot de sentiments. Tout était trop réfléchi dans ma relation avec le rouquin. C'était comme si nous savions dès le départ que nous allions finir ensemble, bien rangé dans notre petite vie, avec deux mouflets et un chat. Non, décidément, je n'avais plus de genre d'aspiration. Je voulais vivre l'amour avec un grand A. La passion. Même si elle était destructrice.

D'ailleurs, le petit laïus que fit Eleanor sur l'espoir me fit un peu penser à cela. Mon objectif ? Regagner 1998 en ne perdant personne en route. Si, en plus, nous pouvions récupérer les morts inutiles que nous aurions pu éviter, cela ne pourrait être que positif. Mais comment faire ? Même Dumbledore ne connaissait pas un tel sort ! Il avait été lui-même étonné que je puisse remonter aussi loin … Une heure … Deux heures, c'est rattrapable ! Mais 20 ans ? J'avais vraiment abusé, je m'en rendais compte, mais je l'avais fait pour le bien de tous, croyant Harry mort. S'il m'avait seulement parlé de son plan ! Nous n'en serions pas là. Mais de toute façon, on ne peut changer ce qui a été fait, et nous devions simplement avancer. La sagesse de la serdaigle m'épatait, je dois l'avouer. D'un autre côté, tout cela était bien plus facile à dire qu'à faire. Imaginez-vous seulement toujours rester positive dans votre tête en vous disant que de toute façon, vous suivez un chemin qui va bien quelque part ? Moi, j'en suis incapable. Je ne suis pas une éternelle optimiste dans la vie.

« Je sais bien Eleanor, mais ce n’est pas pour moi que je m’en fais le plus. J’ai juste peur de trop changer les choses. Imagine que par erreur, une personne meurt à l’avance. Cela pourrait tout chambouler. »

Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à cela. Il était compliqué de se décontracter et de profiter du moment. Eleanor reprit alors la parole, et je retrouvais la jeune femme que j’avais toujours connue. C’est à ce moment-là que je me rendis compte que je devais vraiment être fatiguée car je m’étais même trompée de prénom. Ce n’était pourtant pas dans mes habitudes mais je devais avouer que j’avais parfois la tête ailleurs ces derniers temps. Mais toute ma confusion ne faisait qu’accentuer celle de mon amie.

« Je suppose que le mot mangemort est censé faire peur. Il doit signifier que ces monstres se nourrissent de la mort, seule la mort peut les faire exister. Et je suis navrée, je suis un peu fatiguée. On a bien dit que l’on ne changeait que nos noms de famille, ne t’en fais pas. »

Elle me proposa alors de lancer le sort sur mon journal. Pourquoi pas après tout ? Eleanor était une élève très brillante. Je fouillais dans ma pile de livres pour en sortir un journal en cuir.

« Je veux bien que tu le lances, mais j’aimerais aussi que tu m’expliques quelle est ce sortilège. Tu me connais, j’adore les sortilèges. »

Attrapant ma plume, je commençais tranquillement à rédiger mon devoir. Levant la tête, je demandais alors à mon amie :

« Et ça se passe comment pour toi à Serdaigle ? Ce n’est pas trop dur de mentir ? Je t’avoue que c’est difficile pour ma part. »

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◈◈◈ Une collision fracassante (avec Hermione)◈◈◈

Eleanor faisait partie des personnes qui n’en voulait à personne. C’était une notion qu’elle avait du mal à assimiler et ne comprenait pas comment c’était possible. Elle essayait toujours de trouver des excuses pour pardonner les gens qui faisaient des actions parfois blessantes. C’était le cas notamment de ses parents. Ils l’avaient abandonné à la naissance et la Serdaigle les excusait, disant que c’était juste parce que sa mère Cracmolle n’aurait pu supporter de vivre avec une fille avec des pouvoirs et que c’était trop pour elle. Et pour son père, elle pensait que c’était parce que l’homme souhaitait le bonheur de sa femme, et son bonheur ne pouvait pas passer avec leur fille. C’était pour cette raison qu’elle n’en voulait pas à Hermione, pour la simple raison qu’elle était incapable d’en vouloir. Et puis, aussi tout simplement, elle ne voyait aucune raison de lui en vouloir. Elle qui tenait tant à l’espoir, elle l’avait perdue en voyant le corps qui paraissait sans vie de Harry, qui était un peu considéré, comme le flambeau de l’espoir. Et elle savait qu’elle n’était pas la seule à avoir perdu l’espoir en voyant cette scène, elle se souvenait encore très bien des cris qu’elle avait entendu à ce moment. Même Minerva McGonagall, qui était pourtant considérée comme une femme forte, n’avait pu s’empêcher de crier un Non qui déchirait le cœur.

Elle se mit à repenser à cette scène, et elle trembla. Ce n’était pas vraiment ce que l’on pouvait considérer comme un souvenir agréable. Elle se souvenait qu’à ce moment-là, comme si un Détraqueur était passé à côté d’elle, elle avait perdu la notion de la joie et du bonheur. Elle ne voyait qu’un long tunnel noir sans fin. Elle revoyait toute la scène dans ses yeux, elle qui d’habitude, ne la voyait que dans ses cauchemars. Elle s’arracha à ses mauvaises pensées et sourit à Hermione comme pour la rassurer.

Hermione, cela me fait penser à une citation. Avoir peur d’aimer pas peur de souffrir, c’est comme avoir peur de vivre par peur de mourir. Cette situation est un peu semblable. Déjà, juste par notre présence ici, nous avons beaucoup modifié le passé. Et ce n’est pas de ta faute. Par notre présence, nous avons déjà commencé à modifier notre futur. Je vais essayer de donner un exemple tout simple. Des personnes de notre époque vont peut-être se mettre en couple avec d’autres personnes de 1977. On est bien en 1977 ? Peut-être que cette relation va empêcher un mariage d’une personne de 1977 avec une autre personne et empêcher la naissance de quelqu’un de notre époque. Tu ne peux rien y faire ! Le temps est un domaine que personne ne peut maîtriser et tout le monde est sa victime. Nous le voyons s’écouler, et pourtant nous ne pouvons ni l’accélérer, ni le ralentir. Oublie donc cette culpabilité !

Eleanor lui parlait de sa voix douce et lui fit un sourire qu’elle voulait rassurant.

Ce n’est pas grave ! Repose-toi ! Le sommeil c’est très important. Je suis certaine que cette culpabilité t’empêche peut-être de dormir. Je connais tout cela. Dommage, que nous ne puissions pas changer de prénom. Eleanor c’est bon, mais j’aimerais bien changer, juste pour voir. C’est ma grand-mère qui a choisi mon prénom, et je le trouve beau, mais bon, c’est lassant à force de toujours porter le même. Je crois que le mien vient du grec eleos qui signifie compassion et du latin lenire, qui signifie apaiser. Bizarre, quand même ! Je crois qu’Hermione veut dire grand ou majestueux. Cela te correspond.

Eleanor sortit sa baguette et lança le sort sur le carnet d’Hermione et lui expliqua.

Il faut le refaire tous les ans pour être certain que cela fonctionne parfaitement. Tu aimes les Sortilèges ? Moi aussi. Je préfère toutefois la Métamorphose qui me fascine. Transformer quelque chose en quelque chose d’autre.

Eleanor avait commencé à faire son devoir quand Hermione lui posa d’autres questions.

Euh… Oui cela se passe bien. Je ne connais pas les autres filles. Sauf quelques unes. Et comme je parle très peu, je ne mens que très beau et j’en suis heureuse. Je déteste mentir. Cela se passe pour toi ?

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Eleanor & Hermione

J’adorais Eleanor, mais elle était parfois trop naïve et elle ne se rendait pas compte de ce qu’elle disait. L’exemple qu’elle avait donnée était justement le pire possible, et je me battais avec Bee pour qu’elle n’interfère par dans la vie de Rogue en 1977. Bien sûr, je savais bien que je parlais dans le vent puisque l’amour de la serdaigle pour le vert et argent était tout sauf raisonnable. Tout risquait d’être perdu par ma faute. Et je ne pouvais pas laisser Eleanor penser que ce n’était pas grave. C’est pourquoi je décidais d’être peut-être un peu dure dans mes paroles :

« Tu te rends quand même compte que si on change trop de choses, tu peux perdre des gens que tu aimes sans t’en rendre compte ? Imagine qu’on impacte même ta création, tu pourrais disparaitre, n’avoir jamais existé ! Et tu penses toujours que ce n’est pas grave ? »

Bien sûr, je gardais un ton calme. J’essayais juste de faire réaliser à la serdaigle la complexité et la dangerosité de ce que j’avais fait. Parfois, j’avais l’impression qu’elle vivait dans un réel monde de bisounours. Alors certes, ce devait être super cool et sans stress, mais ce n’était pas très réaliste.

Je m’excusais alors auprès de la demoiselle pour m’être trompée dans son prénom. J’étais vraiment trop fatiguée, il fallait vraiment que je fasse cette fichue potion pour mieux dormir. Je ne pus m’empêcher de sourire devant l’envie de la serdaigle à vouloir changer de prénom et à analyser nos deux prénoms. Je ne m’étais jamais vraiment renseignée sur la signification de mon prénom car c’était pour moi comme la divination. Ce n’était pas parce que deux personnes avaient le même prénom qu’elles avaient le même caractère. Une science loin d’être exacte selon moi.

« C’est gentil, mais tu sais, je doute que notre prénom influence réellement qui nous sommes. Après tout, il doit y avoir des tonnes de Pansy dans le monde qui ne sont pas des pestes comme celle que l’on connait. Et il doit y avoir des Eleanor qui ne sont pas gentilles ni apaisantes. Il est trop tard pour changer ton prénom, les élèves de cette époque vont te prendre pour une folle.»

J’observais alors attentivement Eleanor lancer le sort sur mon journal intime. Attrapant un parchemin pour noter la formule et les gestes, afin de la réitérer l’année prochaine.

« Merci beaucoup, je n’oublierai pas de le refaire. J’adore les sortilèges, et le professeur de cette époque est bien plus intéressant que le professeur Flitwick. J’aime aussi les métamorphoses, et le professeur Mc Gonagall sait nous faire aimer cela. »

Je m’intéressai alors à la vie de la jeune femme et elle m’avoua qu’elle ne parlait pas à grand monde. Néanmoins cela l’arrangeait puisqu’elle ne devait pas mentir.

« Moi ? Oh … Je ne suis pas vraiment à mon aise à serpentard. J’ai l’impression d’être une biche au milieu d’une meute de loups. Mais je suis persuadée que je pourrai récolter des informations. Le souci, c’est qu’ils sont vraiment méfiants vis-à-vis de tout le monde. »

Je continuais, tout en discutant, à rédiger mon devoir de potions. J’avais beau être à serpentard, je ne laissais pas tomber mes habitudes d’être la meilleure. Il était hors de question que je passe pour une mauvaise élève.

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Sujet: Re: Eleanor Une collision malencontreuse

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