[Damibeth] My Immortal

Elle se sentait grosse, moche, laide, énorme... fatiguée, aussi. Elisabeth Fawley n'était pas au mieux de sa forme et si sa grossesse l'avait plutôt rendue heureuse dans l'ensemble, le dernier mois, les dernières semaines, étaient beaucoup plus compliquées et elle détestait se sentir nécessiteuse de l'aide de Damon. Le futur papa se montrait pourtant aux petits soins pour elle, afin qu'elle mène tranquillement sa fin de grossesse mais justement, cela agaçait la demoiselle qui lui en voulait toujours pour tout ce qu'elle avait apprit depuis. C'était plus fort qu'elle, il lui avait volé des mois de son existence, un paquet de souvenirs : elle n'était pas prête d'oublier cela. Finalement la jeune femme ne pouvait pas digérer, si rapidement, ce qu'il lui avait fait, même si son comportement jouait en ce moment en sa faveur. Jusqu'à aujourd'hui.

Certes elle n'était pas agréable, mais qu'il dise qu'elle était une baleine, ça c'était vraiment trop fort et la jeune femme ne parvenait pas à accepter ces mots. Cela la rendait parfaitement furieuse. Elle le regardait donc, assise dans le canapé, les yeux lançant des éclairs, sans parvenir à se calmer alors que l'énervement n'était pas bon pour le bébé. Elle ne pouvait pas se calmer, pas après qu'il l'ait mise dans un tel état.

"- Je vous interdis de dire que je suis une baleine !" répond la jeune femme. "Et du reste c'est votre faute, alors je ne tolère aucune remarque à ce sujet ! Vous avez ce que vous méritez et je pense qu'après ce que vous-même vous m'avez fait, ce n'est pas cher payé ! A moins que je doive vous rappeler que vous, vous m'avez violé plusieurs fois ? Sans être particulièrement délicat, jusqu'à la conception de ce bébé !? Alors je pense que CELUI QUI PEUT HURLER ICI, C'EST MOI !"

Elle lui jette un regard noir alors que l'ancien mangemort présente ses excuses tant pour les mots qu'il a tenu que pour les gestes qu'il a eut autrefois envers elle. Mais peu importe car au goût de la jeune Elisabeth il est trop facile de s'excuser, excuser ne change rien. On ne peut pas, par exemple, tuer une personne puis s'excuser auprès de la famille de celui-ci d'avoir brisé leurs vies en prenant la sienne. Les excuses c'est bien beau mais c'est une solution de facilité, quelque part et Elisabeth ne veut pas qu'il demande pardon. Cela ne change rien à ce qui est arrivé, elle préfère les actes aux mots. Mais il est vrai qu'elle ne rend pas la tâche facile à force de repousser le sorcier, de l'envoyer paître chaque fois qu'il souhaite lui venir en aide, tant elle a de rancœur envers lui. Ce qu'il a fait ne peut disparaitre avec quelques mots, un simple pardon, ni même avec un bouquet de fleurs. Elle a besoin d'autre chose, elle a besoin de plus, sans savoir ce que c'est.

Elle prend le chocolat sans rien dire mais ne croque pas dedans, elle ne voudrait pas ressembler encore plus à une baleine comme le dit le sorcier. Elle se montre rancunière envers ce dernier, du discours qu'il a tenu à son propos et qu'elle n'est pas prête d'oublier, tant elle s'était sentie injuriée et insultée. Quand il demande à toucher son ventre, elle se renfrogne et donne l'impression qu'elle va refuser. Pourtant elle finit par relever son haut, présentant la surface lisse et tendue, pour quelques jours encore, signe de son état.

"- Tu as quelques minutes, alors profite en !"

Elle est sèche, ne veut pas se montrer trop sympathique ni lui faciliter la tâche. Calypso se laissait faire par son époux. Elisabeth refuse de suivre le même chemin et se montre plus indépendante et fière que jamais.

Lui laissant un accès à son ventre, la sorcière s'installe plus confortablement dans le canapé et détourne le regard comme le sorcier approche vers elle. Elisabeth ne veut pas le regarder parce qu'elle ne veut pas craquer, tout du moins pas trop vite. Elle a décidé que son prétendu mari allait ramer et payer pout ce qu'il lui avait fait, elle entendant bien de ce fait tenir bond, lui tenir tête, pour ne pas lui permettre de gagner la partie trop facilement. Il lui a fait du mal, il l'a brisée, il lui a prit sa famille et elle n'a même pas put la revoir encore, elle ne peut pas lui pardonner aussi facilement. Ce qu'elle lui pardonne encore moins, surtout, c'est d'avoir tué, à cause de lui. D'avoir pris des vies parce qu'elle croyait être une mangemorte, qu'elle croyait qu'il fallait faire cela.

Pourtant le discours de l'homme pour leur petit prince ou leur petite princesse parvient à l'émouvoir, quoiqu'elle ne le lui dira pas. Elle a encore trop de rancoeur pour cesser de lui en vouloir mais l'homme marque des points et la jeune femme se mort l'intérieur des joues pour ne pas répondre ou dire quelque chose de stupide. A vrai dire, elle n'en a pas le temps et rapidement une vive douleur la transperce. Elle commence à crier en se tenant le ventre, alors qu'un liquide se répand sur le canapé et elle le regarde paniquée en comprenant qu'en ce mois de Septembre, quelques jours seulement avant le terme, leur enfant a décidé de pointer le bout de son nez un peu plus tôt. Attrapant la main de Demon comme une bouée, comme un soutient, elle cri, grimace et serre plus fort sa main sur la sienne.

"- On... on doit absolument y aller... maintenant." souffle la brune.

Les contractions sont encore espacées, mais douloureuses. Alors elle sait qu'ils doivent faire vite avant qu'elle ne soit plus en mesure de rejoindre l’hôpital.

Elle avait peur, elle avait mal, elle n’était pas préparée à cela et bien que l’homme tenta de la rassurer, elle n’était plus en mesure d’écouter ce dernier, concentrée sur sa respiration qu’elle tenait de contrôler afin d’avoir moins mal. Personne ne lui avait dit qu’accoucher serait aussi douloureux et elle avait grande hâte de recevoir enfin quelques sortilèges, ou potions, afin de se soulager. La jeune femme n’était même plus capable de le sentir occupé à la soutenir pour l’emmener à l’hôpital puis dans une chambre qu’on lui indiqua pour qu’elle puisse se reposer et attendre alors la naissance. Elle espérait qu’ils lui donneraient déjà un analgésique, afin de ne plus souffrir, mais l’infirmière perdait du temps, en questions stupides. Qui d’autres pouvait accompagner une femme enceinte le jour de son accouchement, par voie de cheminette ? Sûrement pas un passant croisé au hasard d’une rue.

«- Le père. Vous allez me chercher cette potion ou vous attendez la lune !?» hurle la brune, incapable de se contenir face à la douleur qu’elle ressentait.

Pour la première fois depuis longtemps, elle appela son prétendu mari auprès d’elle d’un signe de la main de sorte qu’il comprenne qu’il devait approcher et, quand il fut tout près, elle attrapa la main de ce dernier, serrant pour soulager sa propre douleur, comme les cours de préparation à l’accouchement le lui avaient montrés. Le sorcier voulait être père et il voulait être dans la vie de son enfant, fort bien, il devrait en passer par la naissance et une aide efficace envers sa victime, c’est à dire la pauvre mère en train de geindre de douleur comme une malheureuse.

«- Tu me toucheras plus jamais ! Je te le garantie ! Je ne revivrais pas ça encore une fois ! » gémit la jeune femme en laissant une larme rouler sur sa joue. « Merlin, merlin, que ça fait mal ! »

La jeune femme est en colère. En colère parce qu'elle souffre. La douleur qu'elle ressent maintenant est si vive que la brunette a l'impression que d'une minute à l'autre elle va s'évanouir. La demoiselle se mord la lèvre inférieure en le maudissant et le maudissant encore plus comme il s'amuse à ses dépends, en se moquant d'elle. Plus jamais il ne la touchera la brune en est pourtant sûre.

Alors que le docteur inspecte et dit qu'elle devrait bientôt ne plus avoir mal la brune reste sceptique. La douleur ne perd pas en intensité. Comme si la potion avait foiré. Il est une chose essentielle dans le cycle du temps. C'est que les événements se recoupent. Quand Harry et Hermione avaient voyagés dans le passé, provoquant alors les événements qu'ils avaient entendus ou vécut plus tôt, tel que l'appel de la louve ou le caillou, ils s'en étaient rendu compte. Hors Elisabeth avait souffert une fois pour enfanter. Peu importe le déroulement de l'affaire, elle devait en passer par là.

Sa main crispée sur celle de Damon la sorcière essaie de pousser et de souffler quand on le lui demande et elle grimace toujours en vain. Finalement le medicomage se redresse. Il observe la sorcière.

“- Nous n'y arriverons pas par les voies naturelles. Je vais devoir ouvrir. En urgence. Maintenant.”

Elisabeth panique, ignoant l'ironie de la situation, comme Lizzie est née une fois déjà, par ce biais, provoqué par le meilleur ami de son époux. Morte ou vive, la Fawley nepouvait visiblement pas échapper aux séquelles physiques de l'accouchement. Et comme le medicomage ouvre, elle pousse un hurlement strident.

"- Plus JAMAIS !" hurle la jeune femme en dardant un regard noir et douloureux sur Damon.

En quelques minutes, une assistante dit que c'est finit en lui epongeant le front et une petite fille, le temps que sa mère soit recousue, est déposée dans les bras de son père.

Elle avait une envie monstrueuse d'étrangler son mari, maintenant. L'accouchement avait beau être terminé, le fait d'avoir subit une extraction forcée l'obligeait à se faire recoudre et la sorcière grimaçante était au summum de l'inconfort. De la douleur, également, car les potions calmantes ne faisaient pas vraiment d'effet et elle avait encore des frissons sous le coup de la douleur. La demoiselle darde sur lui un regard noir, en maugréant et maudissant son prétendu époux. La sorcière oublie pourtant la douleur lorsque le sorcier pose son enfant sur elle en la félicitant et la demoiselle n'a d'yeux plus que pour la petite Elisabeth. Ils avaient choisis ce nom avant que la jeune mère ne retrouve la mémoire et n'avaient par la suite pas souhaités le changer.

"- Elle est magnifique." souffle la sorcière ravie en embrassant le front de leur enfant.

Une jeune femme en tenue d'infirmière approche, reprend l'enfant pour aller le nettoyer un peu, lui retirer les sécrétions de la naissance, en laissant un peu de repos à la jeune mère. Cette dernière soupire en fermant les yeux, essayant de se reposer, de se remettre de ses émotions. L'enfant était parfaite mais la jeune femme pour sa part se sentait épuisée, parfaitement morte de fatigue.

"- J'ai tellement... la tête qui tourne et... mal au ventre, mal partout..." souffle la sorcière, parlant d'avantage pour les médicomages, guérisseurs, encore présent, que pour son partenaire qu'elle ignore totalement, même si elle lui a permit d'assister à la venue au monde de leur bébé.

La sorcière lui en veut encore beaucoup, elle lui en veut trop, pour les crimes qu'il a commis, contre ces femmes, contre elle-même, contre sa famille, la privant d'eux, les privant d'elle, lui arrachant son identité, son passé, sa mémoire. Elle ne savait pas si elle pardonnerait un jour. Qu'il ne soit pas déjà mort était une chance en soit, déjà.

Installée dans le salon, la sorcière relève prestement la tête quand elle entend son enfant pleurer. Mais Damon étant avec la petite, elle n'ose pas se lever, songeant qu'il doit maîtriser la situation puisqu'elle entend les pas du sorcier qui descend dans les escaliers. Avisant l'heure qu'il est, la jeune femme songe que ce doit être l'heure de nourrir la fillette. Mais Damon ne la lui amène pas et elle l'entend s'activer dans la cuisine. Tristement, Elisabeth baisse la tête. Sa fille a déjà six mois. Désormais, elle ne lui donne le sein plus qu'une fois sur deux. A vrai dire elle avait dût se battre pour que Damon la laisse faire car selon lui et l'éducation qu'il avait reçut, ce n'était pas convenable. C'était animalier, sauvage, ça n'avait rien du glamour des sang-purs. Mais Elisabeth avait fermement affiché son désir de répondre elle-même aux besoins de son enfant. Son corps était fait pour cela de toute façon, les femmes étaient pensées en ce but. Quelques douleurs quand elle avait trop de lait ne manquait pas de le lui rappeler. Et alterner désormais un repas sur deux la forçait à tirer son lait de temps à autres, pour souffrir moins. Soupirant, la jeune femme plonge dans ses pensées. Elle avait le blues ces derniers temps, de voir sa fille grandir trop vite.

Comme Damon la rejoint au salon, la sorcière sursaute, posant un regard d'abord surpris, puis interrogateur sur ce dernier, alors qu'il parle d'une surprise. La jeune femme ne semble pas plus emballée que ça, comme souvent ces derniers temps et se lèvent seulement pour aller lui prendre leur fille des bras, la gardant contre elle avant de retourner s'asseoir dans le canapé. Le monde magique allait mal, les mangemorts avaient prit le pouvoir... La sorcière était inquiète pour leur enfant, de ce monde dans lequel il allait lui falloir grandir.

«- Tu grandis si vite ma chérie... » souffle la sorcière en caressant la joue de son bébé. «Si seulement tu pouvais rester le bébé de maman encore quelques temps ! » souffle-t-elle avec amertume.